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00:00Et vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin, Thomas.
00:05Oui, je reçois ce matin le journaliste Louis Morin.
00:08Vous avez réalisé le documentaire « Gabriel Attal, l'épreuve du pouvoir » diffusé demain soir sur C8,
00:13un doc dans lequel vous avez suivi Gabriel Attal pendant 18 mois,
00:16depuis ses débuts de ministre délégué au compte public jusqu'à sa sortie de Matignon, il y a quelques mois seulement.
00:23Vous avez eu du bol parce que c'est certainement les 18 mois les plus importants de sa carrière.
00:28Les 18 mois les plus importants de sa carrière, mais également 18 mois extrêmement importants aussi si on regarde l'histoire contemporaine,
00:35l'histoire politique contemporaine, c'est effectivement l'histoire du plus jeune premier ministre,
00:41mais c'était également l'histoire du plus jeune ministre de l'éducation nationale
00:45et auparavant d'un des plus jeunes ministres des comptes publics qui finalement vit ses mois à l'épreuve du pouvoir
00:54avec cette dissolution surprise qui a surpris absolument tout le monde et qui est pleine de conséquences aujourd'hui.
01:03Mais vous, vous aviez senti le truc ? Comment vous vous êtes dit tiens je vais miser sur lui ?
01:08Parce qu'à l'époque il était encore une fois ministre délégué au compte public.
01:11Pourquoi vous vous êtes dit tiens lui je vais faire un documentaire sur lui ?
01:14Moi ce qui m'intéresse quand je me lance dans un documentaire, un documentaire c'est vraiment une œuvre long cours.
01:19On investit quand même plusieurs mois, parfois plusieurs années de production.
01:24Là en l'occurrence c'est plus de deux ans de travail le documentaire qui sort demain soir.
01:28Quand je me lance dans un documentaire, je réfléchis évidemment très en amont sur qui est-ce que je vais aller interroger,
01:35qui est-ce que je vais suivre parce que c'est beaucoup de travail, beaucoup d'investissement.
01:38Et le critère principal que je prends en compte c'est évidemment qui intéresse le plus
01:44et qui va intéresser le plus les Français dans les mois qui viennent.
01:47Gabriel Attal c'était un ovni politique, personne ne le connaissait au fond évidemment.
01:52On savait qu'il était en train d'émerger mais on ne savait pas quelle était sa personnalité profonde.
01:57Et par ailleurs Gabriel Attal on voyait bien qu'il avait beaucoup d'ambition.
02:00Je me suis dit logiquement Gabriel Attal il va continuer à intéresser les Français,
02:05il va continuer à émerger et notamment en vue de la présidentielle de 2027.
02:09Et comment est-ce que vous avez obtenu son accord ? Est-ce que vous le connaissiez avant Gabriel Attal ?
02:12Je le connaissais avant Gabriel Attal puisqu'en réalité maintenant moi je suis dans le monde médiatico-politique
02:18depuis plus de 15 ans, je suis journaliste politique.
02:21Gabriel Attal lui également il a commencé auprès de Marisol Touraine.
02:27Qui est dans le DOC également.
02:30Qui a été ministre, auprès de qui il était stagiaire lorsque Marisol Touraine n'était à l'époque que députée.
02:37Et on a à peu près le même âge avec Gabriel Attal, il a deux ans de plus que moi
02:41et je l'ai connu à cette époque-là, c'est-à-dire maintenant il y a 12 ans.
02:44Et alors après il y a forcément quand même des limites dans ce genre d'exercice.
02:48Quelles étaient les conditions de lui et de son équipe ?
02:53Parce qu'on voit qu'il est aussi très entouré évidemment et notamment de beaucoup de communicants.
02:57Il n'y a pas eu tellement de conditions.
02:59Alors pour vous raconter un peu la manière dont ça s'est fait.
03:03En septembre 2022, je demande à le voir à Bercy.
03:08À l'époque on se voit dans son bureau de ministre délégué aux comptes publics à Bercy.
03:13Et je lui propose cette idée de le suivre pendant plusieurs mois pour en faire un documentaire.
03:20À l'époque, il me demande pourquoi.
03:23Pourquoi est-ce que je m'intéresse à lui ?
03:25Il est surpris, il me dit ça me flatte mais pourquoi ?
03:29Et donc je lui dis parce que je crois en lui.
03:32Je crois en lui pour les prochaines échéances.
03:35Je pense qu'il va continuer à émerger.
03:38Et à ce moment-là, il me dit qu'est-ce qui peut vraiment intéresser les Français par rapport à mon périmètre ?
03:47Les comptes publics, ça intéresse mais ça intéresse quand même un microcosme.
03:52Si on est honnête, ça ne fait pas forcément un prime time de se dire qu'on va s'intéresser au budget.
03:58Et en réalité, dans son périmètre, il a plein de choses.
04:00Déjà à l'époque de ministre des comptes publics puisqu'il a entre autres l'administration des douanes.
04:05Et les douanes, ça intéresse.
04:07Mais il y a aussi la lutte contre les fraudes.
04:09La fraude sociale, la fraude fiscale.
04:11Exactement.
04:12C'est d'ailleurs ce qu'on voit très bien dans votre doc.
04:14C'est son art, je pense, à Gabriel Attal.
04:16C'est d'être capable d'attraper les sujets qui vont intéresser l'opinion publique.
04:22C'est ce qu'il a fait tout le temps.
04:23C'est ce qu'il a fait quand il était ministre aussi de l'éducation.
04:26Ensuite, il va s'intéresser au harcèlement scolaire.
04:29Il va y avoir la fameuse loi sur la baïa.
04:31Il sent les sujets qui vont faire parler en fait.
04:33Tout à fait.
04:34Justement, dans le documentaire, on a voulu donner aussi la place à certains experts de la vie publique,
04:40à des journalistes extrêmement pertinents.
04:43On a par exemple Mathilde Sierrault, qui est journaliste au Point,
04:47qui nous raconte finalement la méthode Attal.
04:50Quand il arrive quelque part, quand il arrive dans un nouveau ministère,
04:53il s'empare finalement de tous les sujets qui peuvent faire le buzz,
04:56mais également surtout intéresser les Français.
04:59Il va chercher comment résoudre les problèmes majeurs sur ces sujets-là.
05:04Effectivement, c'est sans doute aussi ça, la méthode performative, qui lui a permis de réussir.
05:08On le voit sur le plan professionnel, Gabriel Attal, dans votre documentaire,
05:11mais on le voit aussi dans des côtés plus intimes, en jean, en pull, un dimanche après-midi,
05:16qui promène son chien dans les jardins de Matignon.
05:19Est-ce qu'il y a des moments où Gabriel Attal vous a demandé de retirer les micros ?
05:23Il a rendez-vous avec le président Emmanuel Macron aussi.
05:25Est-ce qu'il y a eu des moments où les micros ont été coupés ?
05:28Est-ce qu'il y avait des choses que vous ne deviez pas entendre ou diffuser ?
05:31Rien ne vous échappe à tout ça.
05:33Il y a une règle, c'est qu'évidemment, on ne prend pas les conversations avec le président de la République.
05:40C'est une règle évidente, ne serait-ce qu'en termes de sécurité de l'État.
05:44Heureusement qu'on ne nous a pas donné accès à ce type de discussion.
05:50Parce que vous assistez à un conseil de défense quand même.
05:53Il y a des caméras qui sont présentes pendant un conseil de défense.
05:56On a effectivement l'information du conseil de défense qui va se produire.
06:05Au moment donné, on est avec Gabriel Attal.
06:07Maintenant, évidemment, c'est un exercice qui est tout de même très réfléchi.
06:13Et les micros, je veux dire, on se retire quand il faut se retirer.
06:17On a une intelligence aussi de ne pas aller voler des séquences.
06:22Ce n'est pas l'exercice.
06:24Est-ce qu'il a un regard sur le montage final ?
06:26Il n'a pas de regard sur le montage final.
06:28Ils ne vous ont pas demandé de couper des séquences ?
06:30Ils ne nous ont pas demandé de couper des séquences.
06:32En revanche, on leur a montré le documentaire au cours d'une projection, d'un visionnage.
06:38Mais ils n'ont pas eu le lien, ils n'ont pas eu de modification.
06:45Parce qu'on voit tout au long de votre doc, Louis Morin, que la communication est particulièrement importante pour Gabriel Attal.
06:50Il y a notamment une séquence où on voit qu'il n'hésite pas à rappeler un journaliste
06:54pour faire couper une partie d'interview qu'il juge peu intéressante.
06:59Donc on sent qu'il est vraiment quand même dans le contrôle de son image.
07:02Il est dans le contrôle de son image.
07:04Maintenant, effectivement, il rappelle ce journaliste.
07:10Si on suit d'ailleurs et qu'on regarde, alors tout le monde ne le fera pas peut-être,
07:15mais si on regarde, en l'occurrence, le passage en question,
07:19c'était pas du tout une tentative de censure,
07:22puisqu'en l'occurrence c'était juste un passage qui était estimé moins intéressant.
07:26Jugez que c'était pas attractif.
07:29Mais le journaliste a estimé que ça valait le coup de le garder et au final c'est resté.
07:34Et à la fin, il y a un petit côté House of Cards.
07:36Il y a une belle histoire de trahison à la fin
07:41où on ne voit pas trop la réaction de Gabriel Attal à la décision de dissolution d'Emmanuel Macron.
07:47Tout à fait.
07:48Juste pour revenir avant sur le journaliste,
07:52il y a toujours un peu un côté rapport de force aussi entre les médias et l'homme politique.
07:56C'est aussi ça que veut dire cette séquence.
07:58Anissa, vous avez raison sur le côté House of Cards, évidemment sur la dissolution.
08:04On a quand même cette réaction de Gabriel Attal
08:07qui réagit par rapport à la dissolution à ce moment et qui le commente.
08:14Evidemment, sur la manière dont il l'a vécu.
08:18Il dit à ses collaborateurs, faites vos cartons.
08:24Il n'en dit pas trop, mais la manière dont il a de le dire en dit beaucoup.
08:29On a compris que ça ne lui avait pas vraiment plu, cette idée de dissolution.
08:33Gabriel Attal, l'épreuve du pouvoir, c'est demain soir à 21h20 sur C8.
08:39Restez avec nous, Louis Morin, pour commenter l'actu des médias dans un instant.
08:42Le journal des médias de Julien Pichenay arrive dans un instant sur Europe 1.
08:45Et donc, Julien nous a annoncé ça il y a quelques minutes.
08:48Une rumeur prétend que Jean-Pierre Foucault cèdera sa place de présentateur de Miss France pour la prochaine année.
08:55Un faux ou un toxe ? On va l'appeler.

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