Les footballeurs sont moins plébiscités, parmi les personnalités préférées des Français. Zidane et Griezmann reculent, Mbappé dégringole... Effet JO ou tendance longue ? Jérôme Rothen craint un désamour du public sur le long terme.
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00:00Un enseignement principal, c'est que tous les footballeurs ou ex-footballeurs baissent au classement.
00:04Zidane perd une place, Griezmann en perd six,
00:07Bappé dégringole de la 22ème à la 36ème place.
00:11On est donc loin du top 10 où figurent les stars des JO, les Riner, Marchand ou Dupont.
00:16— Ouais, mais qui est le premier footballeur ?
00:18— Zidane. — D'accord.
00:20— Ensuite Griezmann, ensuite Bappé. — Quelle place ?
00:22— Zidane, il doit être 13, ou il a dû passer au 14, voilà, à ce niveau-là.
00:27Ah ouais, c'est...
00:28Donc, la question, selon vous, est-ce que le désamour est profond,
00:32ou est-ce que c'est juste passager en lien avec l'euro compliqué, au niveau du spectacle,
00:37et peut-être, on a entendu Michel Platini en parler, les prises de position politique de certains joueurs ?
00:41On vous attend au 32-16 pour débattre.
00:42Le problème est grave, Jérôme, c'est profond ?
00:45— Oui, c'est grave et c'est profond.
00:46Pour moi, Jean-Louis, il y a plein de choses qui s'expliquent.
00:51Et nous, on ne cesse pas de le dire, si tu veux, depuis bon nombre de mois,
00:58mais ça se reflète sur ce classement-là.
01:03Et l'année dernière, c'était la même chose.
01:06Et je pense qu'on va continuer.
01:08Si ça continue comme ça, on va encore dégringoler et dégringoler.
01:11Alors est-ce que c'est grave en soi d'avoir des mecs qui passent de la 10e place à la 36e,
01:17comme Bappé, ou même Bappé était avant, il était largement dans les 10 premiers ?
01:21Est-ce que c'est grave en soi ?
01:23Non, ce n'est pas très grave, mais ça montre une tendance.
01:25Et la tendance, en fait, il faut juste, encore une fois, que les gens se réveillent,
01:31ceux qui veulent diriger le football.
01:33Je dis « veulent diriger le football » parce que plutôt que de le diriger,
01:36ils se servent du football, mais ils n'apportent pas grand-chose.
01:38Et moi, j'en veux à tous ceux qui ont des postes clés,
01:42qui ont le pouvoir du football aujourd'hui en France.
01:45Déjà en France, je ne parle pas en Europe avec l'UEFA et la FIFA, avec tout ce qui se passe,
01:48mais je parle en France.
01:50En France, tu prends le président de la Fédération française de football qui a été réélu.
01:54Monsieur Diallo est un ancien, très proche de l'ancien, c'était Noël Legrette,
01:58et on sait ce qui s'est passé avec Noël Legrette.
02:00Donc déjà, le désamour, il peut aussi arriver de là.
02:05Les gens qui prennent en grippe le football avec ces gens au pouvoir
02:09qui ne peuvent pas forcément encadrer.
02:12Le président de la Ligue, Vincent Labrune, qui cesse de rappeler tout le temps
02:17que son bilan est très bon, que ceci, que cela, alors que c'est très mauvais, le football français.
02:21Donc la remise en question, on a besoin de l'entendre aussi,
02:25et de l'entendre publiquement, pas de l'entendre en interne.
02:27L'entendre publiquement, mais ils ne veulent pas parler.
02:30Donc à l'arrivée, l'image n'est pas bonne.
02:32Après, tu as la vitrine du football en France.
02:35C'est quoi ? C'est l'équipe de France, on le dit.
02:38Qui représente l'équipe de France aujourd'hui ?
02:39Le mieux, c'est Didier Deschamps, depuis bon nombre d'années.
02:42Moi, je l'ai dit et je le redis, ce qu'il a fait sur les premières années,
02:46et pas que sur les premières années, c'était fantastique.
02:49Mais on peut aussi dire qu'il y a un ras-le-bol.
02:52Et de sa part aussi, parce qu'il est très susceptible,
02:56il attaque les gens maintenant.
02:59Et puis, vu qu'il ne veut plus répondre parce que les attaques le touchent personnellement,
03:03il nous dit de changer de chaîne.
03:04Nous, l'équipe de France, elle nous appartient en quelque sorte.
03:07Elle m'appartient et le football nous appartient et m'appartient.
03:10Mais ça, ce n'est pas bon.
03:11Ce n'est pas bon parce que le représentant et Didier Deschamps étaient aimés de tous les Français.
03:16Franchement, tu faisais un sondage il y a deux ans, même il y a trois ans,
03:20Didier Deschamps, c'était un des numéros un dans le football.
03:23Aujourd'hui, il est loin d'être le numéro un.
03:25Donc ça, c'est problématique.
03:27Et puis à côté de ça, tu as les joueurs qu'on ne peut pas non plus mettre de côté,
03:32qui sont dans une bulle qui est de plus en plus inatteignable.
03:38Et je suis désolé, pour être populaire, pour être très médiatisé
03:41et qu'en parlant bien de toi aussi, il faut savoir s'ouvrir.
03:45Il faut savoir venir échanger avec les gens, ne pas mettre de barrières systématiques, parler.
03:51Et on est bien placé, Jean-Louis, on est là tous les jours.
03:54On essaye d'avoir des interviews.
03:56Moi, je parle pour moi, je parle pour mon émission,
03:58mais tous les autres médias sont dans la même situation que nous.
04:01Donc ça me rassure en quelque sorte.
04:03Mais il n'y a plus un entraînement ouvert, il n'y a plus un accord d'interview
04:07parce que c'est toujours lié au résultat ou à la tendance ou à la période ou je ne sais pas quoi.
04:14Franchement, le supporter, le passionné de foot,
04:17et c'est pour ça que je te dis, le mal est profond,
04:19mais en quelque sorte, ça peut s'arranger sur quelques choses
04:25et surtout sur cette proximité avec les joueurs,
04:26parce que les gens restent quand même passionnés et rêvent du footballeur,
04:30parce que le footballeur doit être quelque chose qui représente,
04:34qui est quasiment inatteignable et qui fait rêver les gens, qui fait rêver les jeunes.
04:38Mais pour les faire rêver, il faut aussi leur donner accès à regarder les matchs.
04:42Alors en télé, on ne peut pas dire que le contenu est fantastique, loin de là.
04:46Donc tu ne regardes quasiment plus.
04:48Les passionnés de foot ne regardent plus la Ligue 1 comme ils devraient la regarder.
04:52Après, à côté de ça, si tu veux aller voir les matchs,
04:54c'est de plus en plus cher dans les stades
04:56et on est bien placé pour le savoir au Parc des Princes.
04:58Donc c'est la crise, c'est profond et on ne voit pas trop comment en sortir.
05:02Oui, parce qu'à l'arrivée, la remise en question,
05:05pour l'instant, il y a très peu de clubs et très peu de gens qui se la font.
05:08Moi, je ne crois pas qu'il y a déjà une partie des problèmes qui seraient résolues
05:12si l'équipe de France marchait mieux, si nos locomotives marchaient mieux,
05:15si BAPE retrouve des jambes, tu vois.
05:18Remettez des passionnés de football au poste clé,
05:21que ce soit dans les instances et que ce soit dans le foot amateur,
05:25parce que Jean-Michel est mieux placé que moi pour en parler,
05:27mais le président de la Ligue, c'est catastrophique encore.
05:29Quand j'en vois un qui est venu, président de la Ligue de Paris,
05:32donner des leçons dans l'after dernièrement,
05:35alors que les casseroles, il en a quelques-unes,
05:37je suis désolé, mais moi, ça me fait rire.
05:39Parce qu'eux se servent du football, mais n'apportent pas grand-chose au football.
05:42Donc remettez des passionnés dans le football,
05:44des gens et les footballeurs, retrouvez de la simplicité.
05:48Mais pour retrouver de la simplicité et de l'ouverture,
05:50ouverture d'esprit, ouverture à tous les niveaux,
05:52il faut aussi que des anciens, dans chaque club, dans des clubs,
05:56soient respectés à leur juste valeur,
05:57parce qu'il n'y a que les anciens amoureux des clubs qui peuvent apporter ça.
06:01Et la remise en question, regarde Mehdi Benatia,
06:04pourquoi à Marseille, aujourd'hui, ça se passe mieux, ça se passe bien ?
06:08Eh bien, t'as mis un ancien, et pourtant, il ne connaissait pas plus
06:11le club professionnel mieux qu'un autre qui est là depuis des années,
06:16mais n'empêche qu'il a apporté son expérience, sa passion du football,
06:20et comme par hasard, ça marche.