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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas.
00:06Oui je reçois ce matin celui que vous entendez d'habitude le soir pour la libre antenne d'Europe 1
00:10Olivier Delacroix parce que vous lancez ce soir sur France 2 la quatorzième saison de vos
00:14documentaires dans les yeux d'Olivier avec un premier numéro consacré aux familles de criminels
00:20que vous appelez les victimes collatérales. Quand on voit à la télévision un homme a été
00:28assassiné on se rend pas compte de ce que c'est de ce qui s'est passé et moi mon frère il l'a
00:34tué. Et t'as 13 ans tu te prends ça un peu en pleine poire et là tu te rends compte que la vie
00:43ça va pas être tout rose. La vie ça va pas être tout rose c'est ce qu'on comprend mieux en regardant
00:50votre doc Olivier Delacroix et particulièrement le témoignage de cette jeune fille Margot dont
00:55le grand frère a commis un crime abominable et toute sa vie et toute la vie de sa famille a
01:01basculé en fait ce jour-là. Oui la vie de sa famille a basculé, la vie de cette adolescente
01:08puis ensuite de cette adolescente devenue une jeune fille, jeune étudiante et brillante
01:15architecte aujourd'hui avec toujours cette question de révéler ou pas quelque chose de sa vie qui
01:27est incontournable parce que c'est son frère, parce que c'est son sang, parce qu'à un moment
01:34Margot en fait n'a parlé qu'une fois et ne parlera qu'une fois. D'ailleurs dans ce film ils sont à
01:43peu près tous dans ce cas-là parce que je crois qu'à un moment lorsqu'on a ce poids-là, il y a un
01:53moment de notre vie d'homme ou de femme où on doit s'en libérer en tout cas et en parler.
02:01Et en même temps elles disent souvent qu'elles ont honte de tout ça, elles se sentent même parfois
02:06en partie responsables d'un crime qu'elles n'ont pas commis ces familles. Mais oui parce que les
02:10familles sont tout de même des victimes collatérales. Vous savez, vous ne savez trop bien, vous
02:17journalistes, hommes et femmes des médias, aujourd'hui que la justice populaire plus que
02:22jamais use et abuse de son pouvoir à travers le net et que lorsqu'il y a un viol, un assassinat
02:33abobinable, bien évidemment les regards se tournent aussi sur le père, la mère du monstre, les
02:40sœurs, obligatoirement ils ont quelque chose à voir. Comment n'ont-ils pas pu éviter cela ? D'autant
02:48plus que le crime là est abobinable, on parle d'un viol d'une petite de 15 ans attachée, ensuite
02:56brûlée. C'est un meurtre qui avait marqué profondément la France. Justement ce que vous
03:03dites là, ce qui est terrible c'est la rumeur et vous lui posez d'ailleurs la question Olivier
03:07Delacroix à cette jeune fille, est-ce qu'il y a eu des rumeurs après le crime de son frère ? Écoutez
03:12sa réponse. Quelqu'un du village où on habitait avait dit à la presse au moment des faits et au
03:18moment du tourbillon médiatique qu'il y avait autour de tout ça, de toute façon il fallait s'y attendre.
03:24Chez les Moulinasses, on était au porno au petit-déj. Honnêtement, moi à 13 ans, je ne sais même pas ce que
03:29c'est que le porno. Clairement, on était plutôt sur France 5 devant les dessins animés au petit-déj
03:36que devant du porno, je pense. Et oui, ça c'est hyper heurtant. Je pense que moi ça m'a heurtée plus tard
03:41quand j'ai pris conscience de tout ça. Mais pour mes parents, c'est absolument horrible. Déjà que
03:47leur vie vient de s'écrouler, de s'effondrer. En plus, on raconte des atrocités sur eux.
03:53Et les parents évidemment, ils ne peuvent pas s'empêcher de se poser cette question. Qu'est-ce
03:57qu'on a fait pour que notre enfant commette de telles atrocités ? Et il y a quelque chose d'assez
04:02frappant dans votre doc, Olivier Delacroix, c'est l'amour inconditionnel. Tous les parents de votre
04:07doc, ils continuent à aimer leur enfant, même si c'est un meurtrier. Oui, il y a cette filiation,
04:14il y a l'amour. Peut-être vous évoquiez tout à l'heure les questions, la culpabilité que les
04:22membres de la famille proche peuvent se poser. Et on peut y décrypter aussi, justement, l'amour.
04:30Ça reste le grand frère, ça reste ce monstre, mais avec sa maladie. Parce que Mathieu a été
04:41reconnu comme étant malade. On se pose la question aujourd'hui de sa présence dans une centrale,
04:50pour Longuepen, alors que ce garçon est profondément malade. Il entend des voix
04:55aujourd'hui. C'est un garçon qui souffre de schizophrénie, clairement. Mais oui, Margot
05:03l'explique très bien. Je trouve qu'il y a dans ce film, parce que c'est lourd, parce que c'est
05:09dur, encore une fois, on a touché à cette parole intelligente, intelligible et humaine, qui traduit
05:21justement les beaux sentiments. Comment vous arrivez à les trouver, tous ces témoignages,
05:26Olivier Delacroix ? Parce que là encore, on en parle d'un témoignage, il y en a plusieurs,
05:30évidemment, dans ce doc. Tous ces témoignages sont croisés. J'imagine que ce n'est pas simple
05:35de les convaincre. Aujourd'hui, je vais vous faire la confidence que, grâce à Delphine Arnott,
05:41à Stéphane Cibbon-Gomez, à Nathalie Darré-Grand, qui m'ont fait confiance depuis toutes ces années,
05:46pour ce programme qui est quand même très service public, bien évidemment, dans les yeux d'Olivier,
05:52et depuis cinq ans avec la libre antenne d'Europe 1, qui est un peu la boucle qui se boucle.
05:58Oui, parce que parfois, vous avez d'abord des témoignages sur Europe 1 qui vous servent ensuite
06:03dans les yeux d'Olivier. Depuis trois ans, oui. Je crois qu'il y a une confiance des gens dans
06:09le travail que je fais et que nous faisons avec mon équipe, parce que je ne suis pas tout seul.
06:15Et donc, il y a souvent cette parole exclusive, unique, parce qu'ils se disent, lui, on sait que...
06:23On peut lui faire confiance.
06:23Voilà.
06:24Mais ça a été le cas, par exemple, on parle souvent en ce moment de l'affaire Pellicot,
06:28on en parle depuis des mois. Vous, vous aviez eu un coup de fil sur Europe 1, de la fille Caroline,
06:33Caroline Pellicot, elle vous avait appelée ?
06:35Deux ans et demi auparavant, je me rappelle que nous étions complètement un peu hébétés d'entendre
06:43ce témoignage qui a duré une bonne heure, parce que c'est une démarche spontanée. Et on a,
06:51ce soir-là, cette jeune femme qui nous raconte ce que vous connaissez aujourd'hui. Imaginez
06:56notre effroi. Et oui, c'est sur la libre antenne, je pense qu'elle a parlé pour la première fois.
07:00Oui, vous avez tissé un vrai lien de confiance. Et alors, on va citer aussi la réalisatrice de
07:04cet épisode de Dans les yeux d'Olivier, Julie Ledru. Et alors, j'ai noté une évolution dans
07:09la réalisation, avec davantage de scènes en mouvement, un peu moins d'interviews posées,
07:15non ? C'est juste une impression ou c'est un choix ?
07:18Vous savez, il y a une réflexion aussi, lorsqu'on est là depuis 14 ans. Nous nous devons,
07:23avec Katia Maxime et Fabrice Bonanno, les deux producteurs de cette émission. Mais Katia Maxime,
07:29qui est surtout la grande prêtre-presse de Dans les yeux d'Olivier, on réfléchit tous les deux,
07:35chaque été, à y faire évoluer. Vous connaissez ce milieu. Le milieu de la télévision est un
07:41milieu mouvant, avec des tendances. Dans les yeux d'Olivier, depuis 14 ans, évolue sur le rythme et
07:50sur le montage, sur ma présence, qui à un moment a été plus importante et puis qui l'est moins,
07:58puis qui l'est redevenue. On fait évoluer le programme et c'est nécessaire. Avant, c'était
08:06assez figé. C'était le début. Et là, il y a beaucoup plus de mouvements. Et franchement,
08:12c'est très réussi ce numéro de Dans les yeux d'Olivier sur les familles de criminels. C'est
08:16à ne pas louper ce soir, 22h35, sur France 2. Restez avec nous, Olivier Delacroix, pour commenter
08:22l'actu des médias dans un instant. Oui, le journal des médias de Julien Pichenay arrive dans un
08:25instant sur Europe 1. Alors, Thomas, si je vous dis Christian Morin, Bob Croute, Ali Pujol...
08:31La roue de la fortune, évidemment ! Alors, on vous a annoncé, ici, dans Culture Média,
08:35que la roue de la fortune allait revenir. Eh bien, Julien Pichenay, à la date. Ah, ça y est ! Eh oui,
08:41bah oui, toutes les infos sont ici, dans le journal des médias. Et c'est dans un instant,
08:43sur Europe 1, avec Julien Pichenay. Culture Média, 9h30, 11h30.

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