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Dans son émission média, Philippe Vandel et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Olivier Delacroix, présentateur TV, pour "Dans les yeux d’Olivier. Troubles psychiques : leur combat au quotidien" sur France 2.
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00:00 Culture Média se poursuit, Philippe Mandel vous recevez d'une des voix d'Europe 1, Olivier Delacroix.
00:04 - Bonjour Olivier Delacroix. - Bonjour Philippe. - Bonjour Olivier.
00:07 On vous connaît bien, vous présentez du lundi au jeudi la libre antenne, les horaires ?
00:11 - 23h01 du matin, du lundi au jeudi inclus.
00:14 - Depuis 2011 vous êtes aussi le présentateur de cette série documentaire "Dans les yeux d'Olivier",
00:19 émission de témoignage, vous allez à la rencontre des gens, la 11ème saison a démarré il y a quelques semaines,
00:23 nouvel épisode ce soir sur France 2 sera à 22h40, le thème "Les troubles psychiques, leur combat au quotidien".
00:29 Pourquoi ce thème ?
00:31 - Parce que c'est un thème qui je trouve reste encore trop rare à la télévision,
00:35 c'est la parole de celles et ceux qui souffrent de troubles psy est encore un peu tabou,
00:41 le trouble psy fait peur et je trouve précieux d'entendre ces gens qui ont un courage pour lequel j'ai beaucoup d'admiration
00:50 parce qu'on sait que quand on souffre d'un trouble psy, c'est ta vie que l'on vit en couple avec ce trouble.
00:57 - Mais est-ce qu'on en a conscience ?
00:59 - Alors, celles et ceux que j'interroge ce soir en ont parfaitement conscience,
01:02 je crois que c'est ça ce courage dont je parle, c'est cette conscience de vivre avec ce trouble que vous aurez tout le temps
01:13 et c'est arrivé à le dompter, c'est arrivé à accepter un diagnostic et puis ensuite de prendre des médicaments pour ça.
01:22 Alors bien évidemment il y a des gens qui n'ont pas conscience de leur trouble psy.
01:28 - On dit que les paranoïaques ne s'estiment pas paranoïaques mais estiment qu'ils sont en danger.
01:33 - Sur la libre antenne, j'ai souvent affaire à des personnes qui sont en souffrance et qui ignorent souffrir de paranoïa par exemple ou de bipolarité,
01:41 la bipolarité est encore quelque chose d'assez méconnu finalement.
01:45 - Il y a un cas, une jeune femme bipolaire dans cette émission,
01:48 quatre témoins dans l'émission ce soir dont Stéphanie, elle est victime de TOC, trouble obsessionnel compulsif,
01:53 qui lui gâche la vie depuis qu'elle a sept ans.
01:56 Alors des rituels lui viennent depuis une angoisse qu'elle a eue quand elle avait sept ans,
02:02 je m'y retrouve dans mes notes, la peur de perdre sa maman.
02:05 A l'école primaire, elle vous raconte qu'elle passait son temps à appeler sa mère depuis une cabine téléphonique,
02:09 pour quelles conséquences du coup ?
02:11 - Cette peur qu'elle a eue de perdre sa mère, il y a souvent dans les troubles obsessionnels compulsifs,
02:21 un choc émotionnel comme ça qui va provoquer ces troubles obsessionnels.
02:25 - Elle vous raconte une histoire dingue, c'est qu'elle attendait que sa maman arrive du travail,
02:29 rentre du travail, elle passait son temps devant la cabine téléphonique,
02:31 et que dès l'âge de sept ans elle devenait déjà désocialisée.
02:34 - Complètement, vous savez comment les enfants peuvent être violents entre eux dans la cour d'école,
02:41 c'est vrai qu'elle passait son temps à appeler sa mère,
02:43 elle était déjà obsédée par le fait de perdre sa mère.
02:48 - Stéphanie a maintenant une quarantaine d'années, elle est mariée avec un enfant,
02:51 mais elle n'est pas en état de travailler, pas en état d'avoir une vie normale,
02:54 et elle vous raconte son quotidien.
02:56 - Ma vie est rythmée au jour le jour par des habitudes et des rituels très précis.
03:03 La façon dont je me lève, la façon dont je descends les escaliers,
03:10 la façon dont je prends ma tasse, je prends toujours la même tasse, la même cuillère,
03:18 la façon dont je fais les gestes, je fais toujours la même chose, tous les jours, tous les jours.
03:22 Je me suis instaurée tous ces rituels jusqu'à la douche,
03:26 en faisant tout vraiment millimétré, pareil, tous les jours, encore aujourd'hui.
03:33 Pour moi, je recrée la même journée à chaque fois,
03:35 comme ça au moins il n'arrivera rien parce que c'est comme la veille.
03:38 Je suis consciente de tout, je sais le côté irrationnel, je comprends tout ça,
03:49 mais par contre je ne peux pas le lâcher, je ne vis plus.
03:53 - Alors très étonnant, Olivier, vous ne faites pas l'interview assis dans un canapé,
03:57 dans un endroit confortable ou dans un studio de télévision cosy comme ça se fait souvent,
04:01 mais vous êtes tous les deux debout, face à face l'un à l'autre, en plein milieu de quoi d'ailleurs ?
04:05 - En plein milieu d'un collège, là où la mère de Stéphanie était directrice à l'époque.
04:12 Donc on est in situ là où Stéphanie a vécu ça.
04:17 Il nous a semblé important de la ramener là pour voir le chemin parcouru,
04:22 parce que Stéphanie aujourd'hui, comme vous l'avez souligné, a une vie de famille,
04:26 elle est mariée à un merveilleux homme qui s'appelle Alexandre et elle a un enfant de 15 ans.
04:32 Elle a une vie plutôt... une belle vie aujourd'hui, mais comme elle vous le dit,
04:37 elle répète aujourd'hui toute une série de manies pour que ça se passe bien.
04:44 C'est le trouble obsessionnel compulsif, il faut toujours répéter pour être sûr que tout va bien se passer.
04:51 - Alors il y a également dans l'émission de ce soir, Alex qui est bipolaire,
04:54 j'en parlais, cette jeune femme de 21 ans qui avait été diagnostiquée HPI,
04:57 qui jongle avec ses humeurs, elle passe de l'exaltation à la dépression, avec des très hauts et des très bas.
05:02 Il y a Rémi qui vit depuis 30 ans avec une dépression chronique,
05:05 au point qu'il a stoppé toute vie professionnelle et qu'il a divorcé.
05:08 Et puis il y a aussi le témoignage de Gringe, qui est Gringe ?
05:10 - Gringe, c'est Guillaume, c'est le compère d'Orelsan, que beaucoup de gens connaissent aujourd'hui,
05:16 puisqu'il a fait partie de... c'était le duo Orelsan-Gringe.
05:21 - Ils étaient aussi dans la série "Bloqués" ?
05:23 - Exactement, il vit sur le canapé avec Orelsan, c'est son copain d'enfance, pratiquement d'adolescence.
05:30 Et Guillaume ce soir nous explique comment... c'est plus les familles à qui il représente ce soir,
05:35 parce que le frère de Guillaume souffre de schizophrénie.
05:39 - Thibault.
05:40 - Thibault, exactement. Ils ont écrit un livre d'ailleurs pour parler de ce combat contre la schizophrénie.
05:47 - Gringe en a fait une chanson, c'est dans son album solo "Enfant lune", le titre de la chanson c'est "Scanner".
05:51 Vous, vous avez mis cette chanson au montage, sans imaginer à quel point elle serait d'actualité cette semaine.
05:57 Vous avez fait attention aux paroles ?
05:58 - Non.
05:59 - Écoutez ça.
05:59 *Musique*
06:14 - Et le tête télescope totalement l'actualité, les drogues de synthèse, plus personne à bord pour piloter,
06:18 on pense évidemment à une affaire fameuse.
06:20 - Oui, oui, une affaire dont on parle beaucoup en ce moment.
06:23 - Oui. Pourquoi c'est une nouveauté dans l'émission ?
06:26 Le concept de départ c'était de donner la parole à ceux qui n'ont jamais la parole,
06:30 et maintenant il y aura des gens, des célébrités dans l'émission.
06:32 Pourquoi ce changement de pied ?
06:34 - Vous savez, comme vous l'avez souligné, c'est la 11ème saison, France Télévisions continue de nous faire confiance.
06:40 Mais pourquoi ? Parce qu'on est en évolution perpétuelle,
06:45 on se pose la question de renouveler un peu l'émission,
06:49 de la faire évoluer tant sur le plan de la réalisation,
06:52 tant maintenant on croise les personnages.
06:55 Et surtout, en fait, c'est une demande de pas mal de personnalités
06:59 qui m'ont souvent demandé pourquoi je ne faisais pas d'interview,
07:03 pourquoi je n'invite pas des personnalités.
07:06 Donc l'idée est née de là,
07:07 et la réflexion c'est que finalement devant l'épreuve,
07:12 une personnalité comme un anonyme,
07:14 eh bien, redevient à la même dimension.
07:18 Voyez, on a beau être dans la lumière,
07:20 finalement devant l'épreuve, on est comme les autres.
07:23 - J'ai compris, vous avez monté une boîte de production qui s'appelle CCCP,
07:25 un nom qui fleure bon, l'URSS, vous avez beaucoup, beaucoup de projets,
07:28 on ne peut pas en parler maintenant, vous serez ce soir en direct,
07:31 c'est à 23h, dans la libre-antenne, il y a des thèmes dans la libre-antenne ou pas du tout ?
07:35 - Non, non. - Quiconque appelle et les mots arrivent.
07:38 - On parle de tout.
07:39 - Et ce soir, ça sera 22h40 sur France 2,
07:43 dans les yeux d'Olivier, troubles psychiques, leurs combats au quotidien,
07:46 un grand merci Olivier Delacroix. - Merci à vous Philippe.