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A plus d'un an et demi de la Coupe du monde, Didier Deschamps a annoncé son futur départ de l'équipe de France après la compétition en Amérique du Nord. Mais cette annonce n'est-elle pas trop prématurée ?

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00:00Pourquoi cette décision va poser problème pour l'équipe de France ?
00:04Déjà parce que je me mets dans la peau des joueurs.
00:07Quand t'as gagné la plus belle des compétitions, on en parlait la Coupe du Monde,
00:11alors il en reste pas beaucoup, mais il en reste quand même.
00:13Déjà, il y a un impact.
00:15Quand tu gagnes ce genre de compétition,
00:19que tu fais des épopées, parce que même les finales,
00:23on peut dire que c'est une épopée dans une compète comme ça,
00:27ça marque les liens entre les joueurs,
00:32le staff, l'entraîneur, le sélectionneur, les dirigeants.
00:36Automatiquement, une annonce de la sorte,
00:40à un an et demi de la Coupe du Monde,
00:42ça peut faire réfléchir certains joueurs.
00:45Certains vont me dire, et je vois arriver M. le juge Manu Petit,
00:49les générations ont changé, ils n'en ont rien à faire, ils ne s'attachent pas.
00:52Moi ça reste des êtres humains,
00:54et j'espère surtout qu'ils s'attachent aux sélectionneurs,
00:58qui les ont fait gagner, qui les ont fait devenir des joueurs internationaux,
01:01avec cette réputation-là, avec le statut qu'ils ont en club,
01:04et ça va même sur les salaires et tout ça.
01:07Tout le monde est gagnant quand tu es un joueur international,
01:10et c'est grâce aux sélectionneurs.
01:12Forcément, ça va laisser des plumes,
01:15le fait que Didier annonce la fin dans un an et demi,
01:18parce qu'il ne reste pas beaucoup de rassemblements
01:22jusqu'à la Coupe du Monde pour ça,
01:24donc psychologiquement, il peut être atteint.
01:27Et puis à côté de ça, et tu l'as dit,
01:30il faut toujours se servir des exemples du passé,
01:35et c'est vrai que ça n'a pas fonctionné.
01:37Alors vous allez m'attraper en me disant,
01:39Rom Domenech n'est pas le même sélectionneur,
01:41n'a pas la même qualité que Didier Deschamps.
01:43OK, Jacques Santini pareil,
01:45il n'est resté que deux ans à la tête de la sélection.
01:48Mais Jacques Santini, moi j'y étais,
01:50j'ai vu, et c'est les amis de Manu Petit en plus,
01:52parce que la plupart, c'était encore les champions du monde,
01:54ils étaient là, j'ai vu un groupe,
01:56et je n'en faisais pas partie, parce que j'étais un jeune joueur,
01:59on était là pour aussi apprendre, essayer d'avoir du temps de jeu.
02:02Non mais, démobilisés,
02:04ils parlaient, ils ne l'écoutaient pas,
02:06forcément, alors je ne dis pas que Jacques Santini...
02:09C'était le plus grand orateur du monde.
02:11Exactement, ce n'est pas Maximus, un gladiateur,
02:14mais n'empêche qu'il y avait eu
02:19un relâchement total dans l'investissement des séances d'entraînement.
02:23Écoute, moi je vois juste que depuis,
02:26on le disait, depuis 2-3 ans,
02:28des conneries, il en a fait aussi.
02:30Il en a fait dans le groupe, alors peut-être que ça va lui servir
02:33à recadrer certains, pour prendre des décisions,
02:35parce qu'en se disant, écoute, moi j'en ai rien à faire...
02:37C'est pas sûr qu'avec Bappé, il ait plus d'autorité maintenant.
02:39Non, mais par contre, il peut être plus radical,
02:42sur qu'il y en aime Bappé, parce qu'il se dit dans un an et demi...
02:45Donc sur le cas Bappé, encore,
02:47peut-être que c'est un mal pour un bien.
02:49Mais pour le reste, moi je reste persuadé que
02:52quand tu vas rentrer dans le dur,
02:54parce que pour gagner ce genre de compétition,
02:56il faut être dans le dur,
02:58et ça se joue à des petits détails.
03:00Et les petits détails, c'est aussi la solidité du groupe.
03:03Et le groupe, il y a forcément le chef d'orchestre,
03:05son sélectionneur qui est au milieu de tout ça.
03:07Et je me dis qu'en connaissant
03:10l'avenir de Didier Deschamps,
03:13je me dis qu'il peut y avoir aussi des joueurs
03:15un petit peu démobilisés si ça se passe mal.
03:17Ce qui avait été notre cas en 2004,
03:19encore une fois, je répète, je ne veux pas comparer les hommes
03:21Santini et Didier Deschamps,
03:23mais ça avait été le cas.
03:25Et donc on ne ressentait pas la gagne d'habitude.
03:27Et en plus, et je finis là-dessus,
03:29vu que c'est la grande force de Didier Deschamps,
03:31ça, la gestion de ce groupe,
03:33et il a fauté sur les dernières compétitions là-dessus,
03:36je ne suis pas sûr que ce genre de décision
03:38va lui servir.
03:40Et puis pour dire aussi que,
03:42Didier, je suis désolé, mais ça tu ne vas pas me la faire à moi,
03:45il n'est pas très honnête
03:47quand il te dit que rien n'était calculé,
03:49qu'il ne voulait pas l'annoncer là,
03:51que c'est les pièces jaunes et tout ça,
03:53tout était calculé, parce que s'il y en a bien
03:55qui ne se fait pas surprendre
03:57avec les médias, c'est bien Didier Deschamps.
03:59Donc tout ce qu'il dit, ne vous inquiétez pas,
04:01c'était déjà ficelé.
04:03– Parole à la Défense, alors on va profiter,
04:05ça va être les dernières plaidoiries
04:07de l'avocat maître Larquet, avocat historique
04:09de Didier Deschamps du coup, donc on vous écoute sur ce dossier.
04:11– Il y en aura encore, parce que je suis sûr
04:13qu'il y aura des attaques de la part
04:15de maître Rotten,
04:17mais moi je vais demander
04:19une petite rallonge
04:21à RMC, parce qu'il va falloir
04:23m'acheter le livre
04:25du petit Rotten illustré,
04:27pour comprendre
04:29ce que veut
04:31Jérôme Rotten,
04:33parce que
04:35je ne comprends pas
04:37le petit Rotten illustré,
04:39c'est-à-dire que quand un
04:41entraîneur ou un joueur
04:43qui est au
04:45firmament
04:47ou en vedette
04:49en tout cas à la une des journaux,
04:51ne parle pas,
04:53c'est des cris d'orfraie,
04:55il faut qu'il parle, pourquoi il ne parle pas ?
04:57Moi je vais l'inviter sur Rotten sans flammes,
04:59il faut qu'il parle, et quand il parle,
05:01il faudrait qu'il la ferme, donc déjà là,
05:03j'ai beaucoup de mal, si vous voulez,
05:05j'ai un torticolis chronique,
05:07j'ai un torticolis chronique,
05:09et puis,
05:11si vous voulez me faire avaler,
05:13si vous voulez me faire avaler,
05:15ça, je ne dirais pas
05:17que c'est un non-événement,
05:19mais c'est un secret de polichinelle,
05:21on savait très bien tous qu'il allait arrêter
05:23en 2026.
05:25– Alors là, c'est la meilleure,
05:27excusez-moi monsieur le procureur, vous n'êtes pas dans le débat,
05:29la question c'est est-ce que ça va déstabiliser
05:31le vestiaire ? – Non mais franchement,
05:33Jean-Michel, tu n'as pas honte de dire ça ?
05:35– Non, il n'a pas honte. – Est-ce que ça va déstabiliser le vestiaire,
05:37Jean-Michel ? C'est ça le débat.
05:39– Non mais comment tu savais qu'il allait partir en 2026 ?
05:41– Alors, pour décerner,
05:43on oublie puisque je suis recadré
05:45par le rapporteur,
05:47– Au moins un qui m'écoute, c'est gentil.
05:49– Moi, j'ai tendance à faire
05:51confiance aux hommes, et j'ai tendance
05:53à faire confiance aux joueurs.
05:55J'ai connu ça, j'ai connu
05:57dans ma carrière des entraîneurs
05:59dont je savais que dans 3 mois,
06:01dans 4 mois, il n'allait plus être
06:03l'entraîneur la saison suivante.
06:05Je ne l'ai pas vu, ni moi,
06:07ni un seul de mes coéquipiers
06:09se démobiliser en disant
06:11de toute façon, la saison prochaine,
06:13il ne sera pas là,
06:15donc on s'en fout, le titre de champion de France
06:17ne nous intéresse pas,
06:19la Coupe de France ne nous intéresse pas.
06:21Ça n'existe pas.
06:23Ça n'existe pas.
06:25Les joueurs, ils ne jouent pas
06:27pour le sélectionneur. Un joueur
06:29qui va disputer la Coupe du Monde,
06:31il le fait pour le sélectionneur,
06:33il le fait pour lui et ses coéquipiers.
06:35J'ai tendance à penser
06:37qu'il le fait pour lui
06:39et pour ses coéquipiers.
06:43L'idée du sélectionneur,
06:45elle va se faire en fonction des performances
06:47sur le terrain.
06:49Le maître Rotem considère que
06:51parce que Didier Deschamps
06:53ne sera plus l'entraîneur
06:55au mois d'août 2026,
06:57ils vont jouer
06:59comme ça, décontractés,
07:01sans être concernés
07:05et que ça va
07:07influer sur leur comportement.
07:09Moi, j'ai, contrairement
07:11à maître Rotem,
07:13j'ai tendance à faire confiance aux hommes.
07:15– De toute façon, tu savais
07:17qu'il allait partir en 2026.
07:19Je suis bien content de le savoir, parce qu'on a fait plein d'émissions.
07:21Tu aurais dû nous le dire. Ça aurait évité de nous prendre la tête.
07:23– Je vais donner mon verdict.
07:25Ça va être très rapide.
07:27Évidemment, je suis pour Kapten.
07:29Pourquoi ? Pour la simple raison
07:31que les entraîneurs
07:33s'en vont, viennent, s'en vont.
07:35– Ils ne servent à rien.
07:37– C'est pareil pour les joueurs en sélection, c'est la même chose.
07:39La sélection n'appartient à personne.
07:41Tu viens, tu es sélectionné, tu t'en vas.
07:43Le prochain match, tu n'es pas sélectionné, tu le mérites.
07:45Il y a des débats constamment à chaque liste.
07:47Quelque part, je me dis
07:49que tout le monde s'est acté. C'était déjà acté à notre époque.
07:51Ça l'est acté encore plus aujourd'hui.
07:53J'ai même l'impression que si tu remplaces
07:55même l'entraîneur par une intelligence artificielle
07:57sur ce moment-là, les joueurs n'y verraient même pas la différence.
07:59Donc, quelque part, je me dis
08:01que sur le plan humain,
08:03peut-être, éventuellement,
08:05ça voudrait dire que oui, je serais d'accord avec toi
08:07dans ce sens-là, si vraiment ça pouvait les atteindre
08:09sur le plan humain, si c'était
08:11dans une dimension de club, comme c'était le cas,
08:13je te l'ai dit tout à l'heure, avec clubs à l'hiver-pool,
08:15les salariés, même des joueurs avec la larme à l'œil.
08:17Parce qu'il a marqué humainement,
08:19le club de son empreinte.
08:21– Aimé Jacquet, il t'a marqué ou pas ?
08:23– J'allais y venir.
08:25Aimé Jacquet nous a marqué profondément
08:27parce que cette aventure,
08:29ça a créé une aventure humaine incroyable
08:31avec l'apothéose que l'on connaît,
08:33mais derrière, ça ne nous a pas empêché de gagner l'Euro 2000.
08:35– Non mais on est d'accord.
08:37– Et donc, ça nous a peut-être impacté sur le plan émotionnel et affectif,
08:39mais ça n'a pas remis en question
08:41justement nos ambitions sur le terrain,
08:43et au contraire, pour sa mémoire,
08:45justement, on avait envie d'aller plus loin, parce que c'était son accent
08:47qui avait repris la relève.
08:49– Peut-être qu'à l'arrivée, c'était Roger Demers qui était meilleur qu'Aimé Jacquet.
08:51– Et pour terminer, mettre dans la même phrase
08:53Santini, Domenech et Deschamps,
08:55sincèrement,
08:57tu y vas un peu fort quand même, Jérôme.

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