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Lors de Midi News présentée par Sonia Mabrouk le 09/01/2025, Aurore Bergé, ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, était en direct avec le plateau. Elle est revenue sur la question des féminicides : «C’est d’abord la responsabilité de l’Etat de protéger. Mais l’Etat seul ne suffit pas». 

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Transcription
00:00Il y a évidemment la responsabilité de l'État, et moi jamais vous m'entendrez me défausser des responsabilités qui sont d'abord les nôtres.
00:06Parce que c'est d'abord évidemment la responsabilité de l'État que de protéger.
00:09Mais l'État seul, ça ne suffit pas.
00:11Ça suppose vraiment qu'il y ait un sursaut collectif de l'ensemble de la société.
00:16On en parlait avec le maire Daumont, vous voyez.
00:18On a des dispositifs de voisins vigilants qui existent pour protéger les biens, pour protéger nos maisons, pour protéger nos cambriolages.
00:25Mais en fait, il faut tous qu'on arrive à créer cette société de vigilance, cette société de confiance,
00:30qui fait qu'on ne va pas augmenter le son de la télé quand on entend une femme être victime de violences,
00:35quand on entend un enfant être victime de violences, mais qu'au contraire, on va considérer qu'on est concerné.
00:40Une femme victime de violences, ce n'est pas une affaire privée, ce n'est pas une affaire de famille, ce n'est pas une affaire de couple.
00:46On ne parle pas d'une dispute, on parle de coups, on parle de violences,
00:49et on parle de cas ensuite dramatiques qui peuvent se traduire, comme le cas d'Isabelle, jusqu'à son décès.
00:55Donc c'est ça, cette prise de conscience collective dont on a besoin.
00:58C'est aussi, encore une fois, l'ancrer dans la tête de nos enfants et dans leur cœur dès le plus jeune âge.
01:03Parce que si ces faits se produisent chez eux, puisqu'on parle de faits qui se produisent dans nos familles,
01:09dans nos maisons, dans notre intimité, il faut que nos enfants prennent conscience que ces faits auxquels ils peuvent être soumis,
01:16ou dont ils peuvent être les témoins, ne sont pas des faits normaux.
01:19Et donc, là encore, qu'ils ont des tiers, des personnes de confiance auxquelles ils peuvent en parler,
01:24et évidemment, redire toujours que ça n'est jamais la victime qu'on doit juger, qu'on doit mettre en accusation.
01:31Parce que j'entends encore des phrases qui m'interpellent.
01:34Pourquoi elle n'est pas partie plus tôt ? Pourquoi ?
01:36Enfin, c'est jamais la victime qui est mise en cause.
01:38La victime, elle part quand elle peut, quand elle est en capacité de.
01:42Et nous, ce qu'on doit faire, c'est créer cette société, continuer à la bâtir,
01:46pour qu'elle se sente en capacité d'être suffisamment soutenue et accompagnée,
01:50et que surtout au moment où elle part, elle ne revienne pas en arrière sur sa décision.
01:54Qu'elle ne retourne pas au domicile ou auprès de son conjoint violent,
01:59parce que c'est ça qui se produit trop souvent, forme de faux départ.
02:02On part et on revient, parce que c'est finalement parfois encore plus dur à l'extérieur.
02:06Et donc, c'est là où la question de l'accompagnement judiciaire, de l'accompagnement social,
02:10la question du logement, de l'aide financière.
02:13On a maintenant, et je le redis ici, une aide universelle d'urgence,
02:16qui est due à toute personne victime de violences, qui est délivrée en moins de trois jours.
02:21En moins de trois jours par l'ECAF, en un an, c'est plus de 36 000 femmes,
02:24j'allais dire malheureusement, qui en ont bénéficié.

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