Le Premier ministre François Bayrou avait dit refuser de suspendre ou de geler la réforme des retraites de 2023, comme le demande la gauche, après avoir proposé aux forces politiques de rouvrir une discussion sur cette réforme pendant neuf mois.
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00:00Est-ce que c'est la fin de la retraite à 64 ans ?
00:02Alors, ce n'est pas encore tranché, il n'y a rien d'officiel, mais c'est vrai qu'on entend déjà résonner depuis quelques jours les premières notes du requiem car en fait tous les ingrédients sont réunis.
00:12S'il veut pouvoir doter la France d'un budget gouverné sans risquer d'être censuré et ne plus dépendre des menaces du Rassemblement National ou de la France Insoumise, François Bayrou en fait n'a plus d'autre choix aujourd'hui.
00:24L'enterrement de la réforme des retraites ou plus précisément du recul de l'âge légal à 64 ans, c'est devenu le gage incontournable pour nous un compromis politique avec les socialistes et peut-être même les écologistes voire les communistes.
00:35Il y a d'autres demandes dans leur liste de courses, notamment l'abandon de la suppression des 4000 postes dans l'éducation nationale ou des trois jours de carence en cadavre et maladie pour les fonctionnaires.
00:45Mais la retraite c'est le point dur, alors vous pouvez appeler ça comme vous voulez, gêne, suspension, abrogation, de toute façon ça revient au même.
00:53Les chefs de file de la gauche, pas les insoumis mais les autres, qui ont discuté toute la semaine avec le ministre de l'économie, entendent même essayer de discuter avec François Bayrou en direct ce week-end pour, j'allais dire, choisir la couleur du cercueil.
01:04Mais ce serait quand même un énorme renoncement politique, non ?
01:07Ça dépend pour qui ? Oui pour ceux qui l'ont menée cette réforme des retraites, à commencer par Emmanuel Macron.
01:11Mais Emmanuel Macron il n'a plus les moyens de dicter ses conditions, il sait surtout qu'il faut qu'il fasse baisser la pression parce que si le gouvernement Bayrou tombe, là c'est les appels à des émissions qui vont se multiplier.
01:21Elisabeth Borne, c'est elle qui l'a menée la réforme mais elle est à la tête de l'éducation nationale, elle a d'autres chats à fouetter.
01:26Les macronistes, je ne sais pas si vous avez remarqué, depuis le vote de la censure, on n'entend pas Gabriel Attal, il est devenu muet.
01:32Même Édouard Philippe qui ne jurait que par le retour de l'ordre dans les comptes semble faire passer la stabilité politique avant la comptabilité publique.
01:40Alors la droite va couiner par principe mais pas trop fort quand même parce qu'on va leur rappeler qu'en 2023 ils n'ont pas été fichus de la votée, cette réforme des retraites.
01:48Quant à François Bayrou, il suffit de se replonger dans ses déclarations de 2022 et 2023 pour se souvenir de tout le mal qu'il en pensait de cette réforme.
01:56On ne gouverne pas contre le peuple, ça c'était en septembre 2022.
01:59La réforme a été mal préparée, ça c'était janvier 2023, mal préparée, mal expliquée disait-il.
02:03Le débat n'a pas eu lieu, il aurait fallu faire un plan beaucoup plus complet de retour à l'équilibre sur 10-12 ans avec des efforts demandés pas aux seuls salariés mais aussi à d'autres catégories de la population.
02:12Ça c'était avril 2023, on sait que notamment il voulait augmenter les cotisations des entreprises.
02:16Bon, d'un point de vue financier, ça va coûter très cher cette histoire ?
02:19C'est 3,4 milliards d'euros tout de suite et 15 milliards à l'horizon 2030.
02:24Du coup, il va bien falloir trouver quelque chose pour compenser.
02:27Et c'est là qu'on va voir si tout ce petit monde capable, on verra, de trouver un compromis pour détricoter est capable d'en trouver un pour tricoter.
02:35Tout court j'allais dire.
02:36Et ça là c'est une autre paire de manches sans mauvais jeu de mots.
02:38La gauche et les syndicats vont devoir trouver autre chose que de dire les riches paieront.
02:42La droite et le patronat vont devoir trouver autre chose que de dire les travailleurs paieront.
02:47C'est compliqué mais on peut toujours rêver.