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00:00Il est 19h19 sur Europe 1, Jean-Michel Fauvergue, ancien député et patron du RAID est avec
00:09nous dans ce studio.
00:10Bonsoir Jean-Michel Fauvergue.
00:11Bonsoir.
00:12Merci d'être avec nous.
00:13Je suis toujours avec Jules Torres et Paul Melun, évidemment, dans ce contexte extrêmement
00:17particulier.
00:18On voulait vous entendre dix ans après les attentats, évidemment, Charlie Hebdo, l'Hypercacher.
00:24L'Hypercacher, le Bataclan 2015, c'était hier et à la fois, ça paraît si loin aujourd'hui.
00:31D'abord, vous avez mené les assauts pour l'Hypercacher, pour le Bataclan.
00:37Quels souvenirs vous en gardez aujourd'hui, Jean-Michel Fauvergue ?
00:39C'est deux souvenirs séparés, l'Hypercacher et le Bataclan.
00:44L'Hypercacher, c'est un souvenir après l'assaut, on a délivré tous les otages et donc une
00:50grande fierté et une joie phénoménale de tous les opérateurs du RAI, de la BRI, tous
00:58ceux qui étaient là, sur place.
01:00Le Bataclan, c'est autre chose, c'est un massacre absolu, c'est quelque chose qui vous marque
01:09à vie.
01:10Des assauts et là, on a le sentiment que la France faisait face, à cette époque en 2015,
01:16à une violence inouïe qu'on ne connaissait pas.
01:19La France faisait face à une menace qui était à la fois une menace endogène et exogène.
01:23C'est une menace à l'intérieur de notre pays avec un terreau du terrorisme bien implanté
01:28déjà.
01:29Ce n'est pas le seul pays, vous avez la Belgique, le Royaume-Uni aussi, l'Allemagne, etc.
01:35Et un facteur exogène, c'est-à-dire ce qui se passait au Levant avec les combattants
01:39français djihadistes qui combattaient au Levant et nos armées qui combattaient là-bas
01:46et qui combattaient le terrorisme aussi sur place là-bas, les forces de sécurité intérieure
01:50combattaient le terrorisme.
01:51À l'intérieur de notre pays, nos forces armées nous aidaient à réduire la menace
01:57des djihadistes français à l'extérieur de notre pays.
02:00Aujourd'hui, on en est où de cette menace terroriste ? Je vais reprendre ces chiffres
02:03qui ont été donnés par le ministère de l'Intérieur.
02:06Neuf attentats déjoués l'année dernière, c'est ce qu'a dit Bruno Retailleau, c'est
02:11le nombre le plus important d'attentats déjoués depuis 2017.
02:16À quoi elle ressemble aujourd'hui la menace terroriste en France ?
02:20La menace terroriste aujourd'hui, elle est essentiellement endogène, c'est-à-dire
02:24que ce sont des terroristes qui sont sur notre territoire national, qui sont quelquefois
02:29de nationalité française et qui font des attentats rapides mais qui sont des attentats
02:37terribles en termes d'image.
02:38On se souvient de ce qui s'est passé avec nos deux professeurs assassinés, décapités
02:44et d'autres.
02:45Cette menace est essentiellement là, mais elle est très dangereuse et elle est difficile
02:50à combattre avec nos services de renseignement parce que justement, ça ne communique pas
02:54trop et on ne peut pas faire des interceptions techniques ou avoir du renseignement véritablement
03:02efficace.
03:03On l'a quand même, mais c'est difficile.
03:04Mais néanmoins, la menace exogène, la menace de l'extérieur aujourd'hui, depuis qu'il
03:12y a le conflit au Moyen-Orient et depuis que nous avons aussi un terrorisme d'Asie centrale
03:22qui s'exporte par l'intermédiaire des Tchétchènes en particulier, elle réapparaît.
03:27Les services de renseignement la craignent, elle semble réapparaître.
03:32Il n'y a pas eu d'attentat de ce type-là, mais ils y sont vigilants.
03:36Jean-Michel Flauvergue, ancien patron du RAID sur Europe, il est 19h22, est-ce que
03:41vous pensez qu'aujourd'hui, on a tiré les enseignements de ce qui s'était passé
03:45pour l'hyper-Kécher, pour Charlie Hebdo, pour le Bataclan ? Est-ce qu'aujourd'hui,
03:49de tels attentats pourraient se reproduire ? Ou est-ce qu'on est mieux armé qu'en
03:542015 ?
03:55En termes opérationnels, on en a tiré les conséquences.
03:58Il y a de meilleures collaborations avec les pays étrangers en termes de renseignement,
04:04il y a de meilleures collaborations entre services, on a une gamme de législation intéressante.
04:11Donc, on a tiré les renseignements en termes opérationnels, en termes politiques, le travail
04:17sur le terreau du terrorisme, sur tout ce qu'il y a avant l'acte terroriste.
04:21Il y a eu une loi qui a été votée, qui est la loi sur le séparatisme.
04:26Elle n'a pas été votée par tout le monde, je le rappelle, ça m'a d'ailleurs étonné.
04:30À l'époque, j'étais certes ancien policier, mais j'étais aussi député.
04:35Je pense qu'on doit, beaucoup plus qu'on le fait maintenant, combattre ce terreau du
04:46terrorisme par tous les moyens.
04:47En particulier, tout ce qui se passe, qui va rejoindre l'actualité, et ce dont on
04:53m'en parlait sans doute tout à l'heure avec l'Algérie, c'est-à-dire expulser
04:57les gens que l'on doit expulser, expulser ceux qui sont en train de prêcher la haine,
05:04la guerre, cet islam politique aussi, combattre le salafisme, combattre les frères musulmans,
05:10combattre les wahhabistes, et essayer d'avoir ce discours raisonnable et raisonné, de travailler
05:17sur l'avant-attentat.
05:20Jean-Michel Fauvergue, vous parliez de l'Algérie, c'est très intéressant parce que c'est
05:23évidemment notre sujet ce soir, le sujet qui retire l'attention, l'humiliation de
05:27la France, ce sont les mots de Bruno Retailleau, à les retours express, on expulse, on expulse
05:33donc un Algérien qui a tenu des propos scandaleux, des propos de haine, des propos d'appel à
05:41la haine, et l'Algérie nous la renvoie, donc on peut expulser effectivement les personnes
05:46concernées, mais est-ce qu'on a des leviers d'action pour les contraindre à ne pas nous
05:51les renvoyer ?
05:52Le problème c'est que ce pays-là n'applique pas les lois internationales, il devrait les
05:58reprendre, c'est difficile de contraindre un pays qui ne veut pas le faire.
06:02Non mais c'est incroyable, parce que là il avait son passeport !
06:04Oui, il avait tout ce qu'il fallait !
06:05Non mais non, il avait son passeport, et on refuse de le prendre !
06:09Non mais attendez !
06:10Il va falloir travailler sur d'autres thèmes, en fonction de l'Algérie en particulier,
06:15on a un accord d'immigration particulier, je pense qu'il devrait être caduque depuis
06:19longtemps cet accord-là, donc il va falloir travailler dessus.
06:22Il va falloir travailler sur les visas, il va falloir travailler aussi sur la richesse
06:29qu'ont certains de la nomenclature algérienne sur notre territoire national, peut-être
06:35voir ça aussi.
06:36Je l'ai l'air d'avoir par exemple ?
06:37Par exemple, il faudrait voir si c'est faisable.
06:39Mais est-ce qu'on peut faire ces choses-là rapidement Jean-Michel Fauvergue ?
06:41Ça demande un peu de technicité, rapidement, immédiatement, je pense qu'il y a une montée
06:46en gamme, là ça va être le jeu du chat et la souris, donc il va falloir un peu montrer
06:51les muscles aussi, et il va falloir monter en gamme là-dessus.
06:55J'entendais aussi certains dire qu'il faut arrêter avec l'aide publique au développement,
07:02c'est à peu près 150 millions d'euros vers l'Algérie.
07:07Oui, bien sûr qu'il faut l'arrêter ça, c'est pas grand-chose, mais il faut l'arrêter,
07:13c'est pas grand-chose vis-à-vis de l'ensemble de l'aide publique au développement, c'est
07:17bien sûr qu'il faut arrêter tout ça.
07:18Il faut travailler sur tous ces thèmes-là.
07:20Et dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 comme Gabriel Attal le propose en tirant ?
07:24Tout à fait, bien sûr.
07:25Mais tout ça prend du temps, non ?
07:27Il y en a qui disent depuis des années qu'il faut remettre en cause les accords, il y en
07:31a depuis des années qui pointent l'inégalité entre les deux.
07:34Mais pourquoi on ne bouge pas Jean-Michel Fauvergue ? Vous êtes ancien député, on
07:38ne bouge pas, on se fait cracher à la figure.
07:41On n'a pas bougé parce qu'on menait des relations sur deux tableaux, le Maroc, l'Algérie,
07:46l'Algérie, le Maroc, etc.
07:48Et à moitié de personnages, je m'en félicite, bien sûr qu'il fallait choisir le Maroc.
07:53L'Algérie a toujours agi de cette manière.
07:56Alors, on dit l'Algérie et Bruno Retailleau dit l'Algérie, ce n'est pas l'Algérie
08:00qu'il faut dire, c'est le gouvernement et le président algérien qui humilient non
08:07pas la France mais le gouvernement et le président français et au passage le ministre d'Intérieur
08:11qui est en train de s'apercevoir qu'être aux manettes du pouvoir, c'est plus difficile
08:16que d'être dans l'opposition parce qu'il y a quelques mois de ça, il critiquait son
08:19collègue qui était ministre de l'Intérieur vertement dans ce domaine-là.
08:23Donc, bon, il faut arriver maintenant à avoir des manettes.
08:28On a aussi pour les individus qu'on n'arriverait pas à expulser en Algérie.
08:35On a aussi la possibilité, certains autres pays européens l'ont fait et dans la loi
08:43de l'asile et de l'immigration de l'Europe, il y aura possibilité sans doute dans l'avenir
08:49et je le souhaite, d'expulser peut-être ces gens-là dans un pays tiers en attendant
08:54qu'ils retournent chez eux.
08:55Il va falloir jouer sur toutes ces manettes-là mais je voudrais dire une chose aussi et quand
09:00Bruno Retailleau, je comprends ce qu'il dit, mais je pense qu'il a parlé de l'Algérie
09:06d'une manière générale, je tiens à dire qu'on a une diaspora algérienne qui n'est
09:11pas des femmes et des hommes d'origine algérienne qui sont en France, qui ne sont pas tous ni
09:17des terroristes ni des radicalisés.
09:19On n'a jamais dit ça Jean-Michel Fauvergne, vous avez raison de le préciser.
09:22Je n'ai pas dit que vous l'aviez dit, mais je n'ai pas dit que vous l'aviez dit, vous en tout cas.
09:25Bruno Retailleau non plus.
09:27Il a parlé de l'Algérie.
09:29C'est l'Algérie qui renvoie l'influenceur de l'OLM.
09:32Il aurait dû parler du président et du gouvernement algérien.
09:34Merci beaucoup.
09:35En tout cas, merci beaucoup.
09:36C'est très intéressant ce que vous dites Jean-Michel Fauvergne.
09:38On a des leviers d'action pour se faire respecter.
09:42Encore faut-il les assurer.
09:44Encore faut-il faire un bras de fer.
09:46Peut-être que le moment est venu.
09:48On va en parler dans un tout petit instant.
09:52On y compte bien.
09:54Merci infiniment Jean-Michel Fauvergne d'être venu ce soir dans le studio d'Europe 1, ancien député et ancien patron du Rennes.
09:59Merci à vous, il est 19h29.

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