Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste et député de la 11ème circonscription de Seine-et-Marne, est l’invité de Guillaume Daret dans BFM Politique dimanche 12 janvier.
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00:00Vous disiez à l'instant, je n'ai pas la majorité pour appliquer tout le programme du nouveau Front Populaire, il y en a un à qui ça ne plaît pas du tout, c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:09Voilà Jean-Luc Mélenchon, alors on a repris un de ses tweets dans lequel il y a le mot de servilité qui est lâché, mais attendez ce n'est pas fini parce qu'on a repris aussi ses notes de blog.
00:15Choquant, forfaiture, vieilles ficelles, confus, pauvre manœuvre politicienne, lamentable.
00:22Jusqu'à quand vous allez vous laisser insulter Olivier Phare ?
00:25Mais je ne me laisse pas insulter, mais je ne me laisse pas non plus intimider, voyez-vous, pour tout vous dire, je n'ai même pas lu ces notes de blog, on me les a racontées.
00:35Vous savez que parfois il y a des électeurs socialistes qui les lisent, des français qui les lisent, qui vous voient vous faire insulter, qui se disent mais c'est ça un allié ?
00:42Mais ça n'est pas ça un allié, mais chacun a bien compris depuis le mois de septembre que Jean-Luc Mélenchon a une seule obsession, obtenir une présidentielle anticipée, parce qu'il veut y être candidat.
00:55Il a déjà annoncé il y a quelques semaines qu'il avait un programme, qu'il était non négociable et qu'il y aurait un candidat qui l'offrait à toute la gauche, qui serait le candidat qui appliquerait le mieux le programme qu'il a défini tout seul.
01:08Comment mieux dire qu'en fait il n'y a d'espace pour aucune discussion à gauche avec Jean-Luc Mélenchon ?
01:14Mais donc c'est encore un allié pour vous aujourd'hui ?
01:17J'ai conclu un accord, celui du Nouveau Front Populaire. Pourquoi ? Parce qu'il y avait une menace, qui était une menace terrible, celle de voir l'extrême droite arriver au pouvoir en juillet dernier.
01:28Et grâce à cette constitution de Nouveau Front Populaire, nous avons conjuré cette menace. Et donc évidemment que la raison qui a été la raison moteur, motrice de ce nouvel accord, elle demeure.
01:44Moi je ne veux pas qu'Alexandre Matos l'emporte dans notre pays.
01:46Donc c'est toujours un partenaire ? Je n'ai pas répondu à la question de Jean-Luc Mélenchon.
01:50C'est un allié ou c'est pas un allié ?
01:51C'est un allié de ne pas dire qu'il y a un alignement sur la France insoumise. J'entends bien que lui dit que je suis servile par rapport au gouvernement.
01:58Et j'entends que les gens du gouvernement disent que je suis en réalité servile vis-à-vis de la France insoumise.
02:04Je ne me définis que par rapport à moi-même et par rapport à ce que les socialistes ont à dire au pays.
02:11Voilà ce qui me défend, tout le reste m'importe peu. Je ne me définis pas par rapport à ce que disent les autres.
02:16Mais est-ce que c'est encore possible de faire une synthèse avec Jean-Luc Mélenchon ?
02:19Mais il ne s'agit pas de faire une synthèse.
02:21Bah si, là vous dites je suis au milieu.
02:23Mais nous avons eu un accord de coalition.
02:26Un accord qui aurait permis, si nous avions eu une majorité absolue, de gouverner selon nos propres canons de beauté.
02:33Nous ne sommes pas majoritaires absolus. Nous ne pouvons pas gouverner en disant c'est tout le programme, rien que le programme.
02:41Ça on peut le dire autant de fois qu'on le veut.
02:43De toute façon, même si nous étions aujourd'hui à Matignon, ça serait impossible.
02:47Pour une raison très simple, c'est qu'il n'y a pas de majorité pour ça au Parlement.
02:52De toute façon, nous sommes obligés au compromis.
02:55Donc laisser penser qu'on pourrait faire ce que l'on veut et qu'il suffirait de le vouloir pour le pouvoir, c'est un mensonge.
03:02Et donc moi ce que je veux, ce n'est pas mentir au conseil, mais c'est leur dire qu'il y a aujourd'hui d'autres solutions, d'autres voies de passage
03:08qui ne sont pas exactement celles que nous voulions, qui ne sont pas exactement ce que nous espérions, mais pour l'instant...
03:14Olivier Faure, vous dites que Jean-Luc Mélenchon ment aux Français, c'est ce que vous venez de dire.
03:20Quand il dit qu'on pourrait appliquer tout le programme, rien que le programme, il est en train de créer une illusion qui malheureusement ne permet pas d'avancer.
03:28Parce que la réalité c'est que même si Jean-Luc Mélenchon, avec sa force de conviction et de caractère, était à Matignon aujourd'hui,
03:35il aurait beau dire je veux faire ce que je veux, il arriverait devant le Parlement, il n'aurait pas de majorité absolue.
03:40Vous êtes plus proche aujourd'hui de François Bayrou ou de Jean-Luc Mélenchon ?
03:43Mais je suis proche des socialistes, des écologistes, des communistes, de tous ceux qui veulent avancer à gauche,
03:47et je suis prêt à discuter avec la droite quand elle est prête elle-même à des concessions qui sont des concessions remarquables.