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00:00Il est huit heures et quart du changement pour les entreprises à propos de leurs apprentis, les aides à l'embauche sont revues à la baisse par l'État.
00:06Alors avez-vous déjà été apprenti vous-même ? En avez-vous déjà embauché ?
00:11Venez témoigner ici 0384 22 82 82, on en parle avec votre invité Florent.
00:16Bonjour Frédéric Contreresse, vous êtes le directeur CMA formation du site de Trevenan, c'est la chambre des métiers ?
00:23Tout à fait.
00:24Combien concrètement est-ce que les entreprises vont perdre ?
00:28Alors c'est des aides, elles diminuent donc depuis le 1er janvier de 1000 euros, elles étaient à 6000 euros et elles descendent à 5000 euros.
00:38Donc toutes les entreprises avant bénéficiaient de 6000 euros, alors là je crois que ça dépend si c'est une PME, une grande entreprise, les aides ne seront plus les mêmes ?
00:46Alors aujourd'hui en fait cette aide elle va être rabotée pour toutes les entreprises,
00:52mais évidemment ça va impacter plus les petites entreprises que les grandes entreprises,
00:58parce que évidemment en termes de finances, elles ont un peu moins de marge de manœuvre en petites entreprises.
01:05Et ce qu'il faut savoir c'est qu'aujourd'hui, d'où dans notre CFA, c'est plutôt des petites entreprises qui embauchent des apprentis.
01:14Qu'est-ce que ça va empêcher de faire cette baisse des aides ? Est-ce que ça va empêcher de recruter tout simplement ?
01:20Alors ça n'empêche pas, mais par contre il y a le risque que l'entreprise ait envie de freiner son intention,
01:28parce que l'aide est moins importante que l'année dernière et les dernières années passées.
01:33Vous pouvez nous donner une petite idée de comment est réparti cet argent, à quoi est-ce qu'il sert ?
01:38Alors en fait, ce qu'il faut comprendre dans l'économie du contrat d'apprentissage et de la formation par alternance par l'apprentissage,
01:46c'est que cette aide est versée aux entreprises pour les inciter à embaucher un nouveau salarié qui va être en alternance,
01:55donc en formation, en même temps que de travailler dans l'entreprise.
02:00C'est un nouveau salarié qui n'a pas forcément de compétences techniques ou de compétences de savoir-être.
02:07Et donc l'aide, elle va permettre à l'entreprise de dégager du temps pour accompagner cette personne qui est un salarié,
02:15qui vient d'entrer dans l'entreprise, mais qui part entre guillemets avec des compétences à acquérir et qui va s'absenter aussi pour de la formation,
02:24puisque l'apprentissage et l'alternance, c'est un combo entre un centre de formation et de la formation d'entreprise.
02:32Les entreprises qui embauchent des apprentis, ce sont des entreprises formatrices.
02:38C'est une entreprise qui fait un effort.
02:41Et donc, dans l'économie générale du système apprentissage, l'aide, elle dédommage un peu l'entreprise pour faire cet effort.
02:50Et vous le disiez, ce sont les petites entreprises qui vont trinquer en premier,
02:53mais question, est-ce que ce sont les petites entreprises qui ont plus besoin d'apprentis ?
02:59Oui. Aujourd'hui, pourquoi je vous réponds directement ?
03:03Parce qu'aujourd'hui, clairement, les grands groupes embauchent aussi des apprentis,
03:08mais l'apprentissage, c'est d'abord les petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries.
03:15Les entreprises de taille, prenez un boulanger avec deux, trois salariés, c'est l'exemple, on va dire, un peu typique.
03:26Mais voilà, on est sur ce public-là, et aujourd'hui, ce que l'on a peur, ça s'est prouvé par le passé,
03:33il y a déjà eu des variations d'aides, ce n'est pas nouveau en fait,
03:37et chaque fois qu'il y a eu des mouvements financiers par rapport à tout ça,
03:42nous, dans les centres de formation d'apprentis, on a vu les variations du nombre de jeunes en apprentissage.
03:49Vous parliez des boulangeries. Écoutez ce témoignage, celui de Cindy Pequignot,
03:53responsable des ressources humaines aux boulangeries d'Eumésie.
03:56Notamment les métiers de boulanger, de pâtissier, les jeunes boudent un peu ces métiers-là,
04:01et l'apprentissage était vraiment une possibilité de pouvoir les former à notre image,
04:06et puis pouvoir les recruter derrière, donc c'est extrêmement compliqué.
04:10Frédéric Contrerest, les secteurs des métiers dites en tension ont particulièrement besoin de ces apprentis ?
04:15Effectivement, suite au témoignage, on comprend bien que l'apprentissage et ses aides,
04:21elles permettent aussi de rendre des métiers qui sont sur le papier moins attirants, moins connus,
04:28ou mal connus, ou stigmatisés des fois, carrément,
04:32et d'en faire la promotion, et justement d'attirer des personnes, leur faire découvrir.
04:39Donc aujourd'hui, effectivement, si l'intention elle diminue,
04:44si les offres de contrats d'apprentissage baissent,
04:47en même temps, les jeunes, on aura du mal à les attirer sur ces métiers dits en tension.
04:53Juste un chiffre intéressant quand même, qui est celui de l'État,
04:58en 2019, il y avait 19 000 contrats d'apprentissage,
05:04et en 2022, ils ont compté 29 000.
05:08À quelle échelle ?
05:09À l'échelle régionale.
05:10Régionale.
05:11Donc à un moment donné, on voit bien que c'est la période où les aides ont été maintenues, renforcées,
05:19on voit bien que ça a quand même un impact.
05:21Alors il n'y a pas que ça, mais j'ai envie de dire que ça fait partie,
05:25et je répète peut-être, mais ça fait partie du système complet de financement,
05:30de ce mode d'accession à un emploi, il faut le dire,
05:34et une formation qualifiante à chaque fois.
05:37Mais est-ce que les jeunes ont encore envie de devenir apprentis ?
05:39Justement, aujourd'hui, les jeunes ont de plus en plus envie,
05:42parce que ce système-là, il est en train de se généraliser,
05:45les formations s'ouvrent quasiment à 100%,
05:48alors je suis peut-être ambitieux, mais quasiment toutes les formations,
05:53vous pouvez les trouver par alternance,
05:55et c'est d'ailleurs pour ça que nous, CMA Formations,
05:58on vient d'ouvrir quelques formations à Trévenant, à 7 rentrées,
06:02il y a 10 jeunes qui ont démarré,
06:03parce qu'on veut répondre justement à des besoins d'entreprise et des envies de jeunes.
06:07Donc on a ouvert des BTS, en alternance dans le domaine du commerce et de la gestion,
06:12voilà, parce que c'était un besoin.
06:14Pour résumer, vous, ce que vous regrettez, c'est que ça envoie un mauvais signal
06:17sur tout l'apprentissage en France.
06:19Clairement. Toute la France, et surtout aux premiers pourvoyeurs,
06:24parce qu'il faut être clair, aujourd'hui, s'il n'y a pas d'entreprise,
06:28il n'y a pas d'alternance.
06:29Nous, on n'existe plus s'il n'y a plus d'entreprise qui joue le jeu,
06:32et aujourd'hui, on sait très bien qu'il faut qu'on incrocie les entreprises,
06:36parce que l'alternance, ce n'est pas inné,
06:39et ça demande d'accompagner des jeunes,
06:42et c'est bien pour ça que les aides sont aussi présentes.
06:45Merci beaucoup, Frédéric Contreresse, d'être passé dans nos studios ce matin.
06:48Vous êtes, je le rappelle, le directeur CMA formation du site de Crévenant.
06:52Bonne journée et merci d'être venu.