François Bayrou poursuit ses tractations à la veille de son discours de politique générale pour éviter la censure, avec au centre des discussions la réforme des retraites, dont les socialistes demandent la suspension.
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00:00Pas question pour les Républicains d'entendre demain le mot suspension.
00:04Hors de question, parce que renoncer à cette réforme des retraites, c'est tout simplement une faute politique absolument majeure.
00:10Je vous le rappelle, la France est dans une situation d'urgence budgétaire absolue, avec une procédure pour déficit excessif de l'Union Européenne.
00:17Et revenir sur la principale réforme qui vise à réduire nos dépenses publiques, ce serait à la fois absurde et irresponsable.
00:25Même si on vous dit qu'on va la suspendre pour l'améliorer.
00:28Oui, mais pour l'instant, je ne vois aucune trajectoire claire et concrète pour trouver un équilibre financier à cette réforme des retraites.
00:36Il n'y a rien qui est proposé.
00:38Là, l'objectif, ce n'est pas le budget, c'est la priorité. C'est ça, c'est d'être tranquille pendant quelques temps.
00:42C'est soit ça, soit le chaos.
00:44On est tranquille pendant quelques temps et on aggrave les déficits et on se précipite dans une crise économique et financière.
00:50Je le redis, vous savez, cette réforme des retraites, c'est l'ADN de la droite.
00:53Ce sont les gouvernements Balladur, Fignon, Eric Woerth qui ont tout fait pour sauver notre système par répartition et qui ont tout fait pour réduire les déficits.
01:02Ça fait 50 ans que ce pays vit au-dessus de ses moyens.
01:05Est-ce qu'enfin, on va avoir le courage politique de réduire nos déficits ?
01:10Vous savez, une réforme des retraites, c'est très simple.
01:12C'est un marqueur de courage politique et de responsabilité.
01:15Nous, nous demandons à François Bayrou de faire preuve d'esprit de responsabilité pour enfin réduire nos déficits.
01:22Parce que, je le rappelle, le versement des pensions, c'est 14% de notre produit intérieur brut.
01:27Cette réforme des retraites, elle serait plus solide si elle n'avait pas été adoptée par 49-3.
01:31Elle l'a été à l'époque parce que les Républicains ont fait défaut.
01:34Vous vous êtes divisé. Une partie du groupe LR n'a pas voulu la voter.
01:37Et maintenant, vous voulez sauver quelque chose.
01:40Moi, je voudrais vous répondre.
01:41C'est vrai que réouvrir la négociation, moi, je trouve que c'est normal d'avoir un dialogue.
01:45Pourquoi ? Parce qu'il y a des angles morts dans cette réforme des retraites sur le taux d'employabilité des seniors,
01:49sur la pénibilité, sur les carrières longues, sur les femmes.
01:52Elle n'est pas parfaite.
01:53C'est bien de le reconnaître deux ans plus tard.
01:55Oui, mais moi, je le reconnais.
01:56Il faut suspendre trois mois, le coût d'une suspension.
01:59C'est 3 milliards. Si on suspend en 2025, c'est 3 milliards.
02:02Et c'est 16 milliards à horizon 2032.
02:04Donc, encore une fois, dites-moi quelle est la soutenabilité financière de notre système par répartition.
02:11Alors qu'on sait tous qu'aujourd'hui, notre système est à bout de souffle.