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Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, annonce ce mardi déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.

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00:00Pourquoi la gauche ne parvient toujours pas à s'entendre, plus de deux semaines maintenant après le second tour des élections législatives ?
00:06Où en sont les discussions sur le nom du ou de la Première Ministre ?
00:11Et au fond, le nouveau Front Populaire veut-il vraiment gouverner ?
00:15La présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée, députée du Val-de-Marne, Mathilde Panot, est l'invitée du Grand Entretien de France Inter ce matin.
00:22Bonjour. Les questions, les réactions des auditeurs, comme d'habitude, au 01.45.24.7000 et sur l'application de France Inter.
00:29Je le disais, les discussions prennent du temps, beaucoup de temps, des élus, des électeurs surtout, s'impatientent.
00:36Et Emmanuel Macron, lui, propose une trêve politique pendant les Jeux Olympiques, pendant cette fête sportive, dit-il.
00:43Qu'est-ce que vous en pensez, Mathilde Panot ?
00:45Je crois que ce n'est pas une trêve politique qu'est en train de proposer Emmanuel Macron pendant les Jeux Olympiques,
00:50mais c'est, tout simplement, une interruption de la démocratie.
00:53Et pour nous, c'est inacceptable.
00:55Il faut quand même revenir du début.
00:57Emmanuel Macron est celui qui a décidé la dissolution, juste avant les Jeux Olympiques, parce qu'il avait été défait dans les élections européennes.
01:05Pour demander, je cite ces mots, « une clarification politique ».
01:08Cette clarification politique a eu lieu, et malgré les 27 sondages qui donnaient le Rassemblement National en tête,
01:15c'est le Nouveau Front Populaire qui est arrivé en tête.
01:18Et donc, maintenant que cette clarification politique a eu lieu, vous avez un Président de la République qui explique que
01:24personne n'a gagné ses élections, et qui refuse de nommer à Matignon un Premier ou une Première Ministre issus du Nouveau Front Populaire.
01:31Donc, je le dis, Emmanuel Macron doit revenir, retrouver le goût de la démocratie dans ce pays.
01:37Mais vous dites qu'il doit nommer un Premier Ministre sur lequel vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord, c'est paradoxal ?
01:42Non, pas du tout.
01:43Regardez, nous avons déjà réussi plusieurs exploits.
01:46D'abord, nous avons réussi en 4 jours seulement à faire à la fois un contrat de législature,
01:51donc c'est-à-dire le programme des 100 jours du gouvernement du Nouveau Front Populaire,
01:55avoir un accord sur les circonscriptions.
01:57Un deuxième exploit, celui d'arriver en tête, notamment grâce à une mobilisation civique exceptionnelle.
02:03Et nous avions décidé la semaine dernière, et nous avons bien fait, de mettre en pause les discussions gouvernementales
02:08pour contrer le coup de force démocratique d'Emmanuel Macron en nous concentrant sur l'Assemblée Nationale.
02:13Sur les élections des postes clés à l'Assemblée.
02:15Où il ne nous a pas échappé qu'en 48 heures seulement, nous avions une candidature unique au perchoir à la présidence de l'Assemblée
02:21en la personne d'André Chassaigne, et des candidatures uniques à tous les postes,
02:25au point que nous avons imposé à la Macronie, dans justement l'Assemblée Nationale, une cohabitation
02:31et que maintenant, nous tenons à imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
02:35Vous avez la majorité des postes, effectivement, du Nouveau Front Populaire,
02:37à la majorité des postes au bureau de l'Assemblée Nationale,
02:39qui décident du calendrier, des sanctions, notamment.
02:43Vous avez réussi, effectivement, à vous mettre d'accord sur ces postes clés à l'Assemblée.
02:47Encore une fois, ça coince toujours sur le nom du Premier Ministre ou de la Première Ministre.
02:53Au fond, on pourrait penser que cette trêve politique proposée par Emmanuel Macron
02:56pourrait vous arranger.
02:58C'est plus difficile de vous réunir.
03:00En plus, en ce moment, l'Assemblée a fermé ses portes.
03:02Les députés ne sont plus à Paris.
03:04Finalement, pourquoi ne pas dire, on met tout ça sur pause et on prend à la rentrée ?
03:07Parce que nous voulons le respect des urnes et des votes qu'ont fait les Français et les Françaises.
03:12Et je vais vous dire, je comprends la patience des gens.
03:15Je comprends la patience parce que tout le monde veut tourner la page
03:18de la maltraitance sociale d'Emmanuel Macron,
03:21de la maltraitance démocratique qui a été faite depuis maintenant sept ans.
03:24Et donc, je comprends la patience qu'il y a.
03:26Mais regardez, nous nous appelons Nouveau Front Populaire.
03:29C'est ce que nous avons créé au début des élections, suite à la dissolution.
03:32Le Front Populaire, en 1936, a gagné le 3 mai.
03:361936.
03:37Savez-vous à quelle date a été ensuite nommé Léon Blum, président du Conseil ?
03:42Le 4 juin, soit un mois après.
03:44Donc, nous sommes en train d'avoir des discussions sérieuses.
03:47Nous parlons de gouverner la France, septième puissance économique au monde.
03:51Et donc, dans ces discussions sérieuses, pour avoir à la fois le candidat ou la candidate à la primature,
03:56mais aussi une équipe gouvernementale, nous prenons chaque étape avec sérieux.
04:00Et je crois que nous l'avons démontré.
04:02Nous aspirons toujours à gouverner ce pays.
04:04Alors, ces discussions ont repris entre les quatre composantes du Nouveau Front Populaire,
04:08écologistes, communistes, socialistes, et vous, les Insoumis.
04:11Où en sont-elles ?
04:12Eh bien, elles avancent, pas à pas.
04:14Elles ont effectivement repris, suite à la victoire que nous avons eue à l'Assemblée Nationale.
04:19Et donc, maintenant, pas à pas, nous avançons dans les discussions avec nos partenaires.
04:24Et j'ose espérer que nous arriverons extrêmement vite à nous mettre d'accord pour faire en sorte...
04:28C'est quand, vite ?
04:30Écoutez, je préfère ne pas donner de date,
04:32parce que vous avez sur tous les plateaux, sur toutes les radios,
04:34des gens qui donnent des dates et qui ne savent pas s'ils peuvent les tenir.
04:37Donc, moi, je préfère dire que nous avançons avec sérieux et avec méthode.
04:42Justement, en parlant de date, les socialistes, vous les invotez aujourd'hui,
04:44sur le nom du futur chef du gouvernement ?
04:47Eh bien, je crois que, comme d'autres, ils se sont avancés sur des dates
04:50qui, apparemment, ne peuvent pas être tenues pour l'instant.
04:53Mais je vous l'ai dit, les discussions ont lieu et nous les faisons avec sérieux.
04:56Laurence Toubiana, qui était évoquée et proposée par vos partenaires socialistes,
05:02communistes, écologistes, pour le poste de Première Ministre, a dit non hier.
05:07Elle est économiste, négociatrice des accords de Paris sur le climat de 2015.
05:12Elle dit que, faute de consensus, elle préfère se retirer.
05:15Vous saluez cette décision ?
05:17Oui, je salue le fait que Mme Toubiana ait compris qu'elle ne faisait effectivement pas consensus
05:22au sein du nouveau Front Populaire.
05:24Et je veux le dire clairement pour celles et ceux qui nous écoutent,
05:27ce n'est pas une question de personne.
05:29Ce n'est pas une question de personne, d'autant plus que, moi, j'ai eu plaisir à débattre avec Mme Toubiana
05:33au sein de l'Institut Labo ici, sur les questions, justement, du plus grand enjeu du XXIe siècle,
05:38qui est la préservation du seul écosystème qui est compatible avec la vie humaine
05:42et la survie de l'ensemble des espèces sur cette planète.
05:45Donc, ce n'est pas une question personnelle, c'est une question politique.
05:48Pourquoi ? Parce que Mme Toubiana a expliqué dans une tribune, il y a quelques jours,
05:52qu'elle voulait d'abord enlever une partie du programme pour pouvoir faire une coalition avec les macronistes.
05:57Et je crois que chacun et chacune comprend ici que personne ne peut nous reprocher
06:01de vouloir garder le programme, donc de pouvoir respecter la parole
06:06qui a été donnée aux électeurs et aux électrices, et de ne pas aller dans une aventure
06:10qui ferait qu'il n'y aurait plus d'alternative au rassemblement national.
06:13Elle n'a pas parlé spécifiquement de coalition avec les macronistes,
06:16mais de tendre la main à l'ensemble des forces républicaines,
06:19en disant que c'était la seule solution, elle n'était pas la seule d'ailleurs dans cette tribune.
06:23Comment vous faites pour appliquer l'ensemble de ce programme, tout le programme et rien que le programme ?
06:28Eh bien, nous faisons un gouvernement qui respecte la parole qui a été donnée,
06:31avec un programme qui a été séquencé les 15 premiers jours, puis ensuite, un peu après, la rentrée.
06:38Mais c'est impossible aujourd'hui.
06:39Pourquoi c'est impossible ?
06:40Arithmétiquement à l'Assemblée nationale, sans place, sans poste de la majorité.
06:47Ils étaient plus proches que vous de la majorité absolue ?
06:50Non, ils étaient plus proches que vous, ils avaient plus de possibilités de la trouver sur des textes précis.
06:54Chaque groupe parlementaire prendra ses responsabilités.
06:56Aujourd'hui, nous déposons une proposition de loi pour abroger la réforme de la retraite à 64 ans.
07:02Je rappelle que la retraite à 64 ans a été imposée de force à la représentation nationale par 49.3,
07:08contre l'ensemble des syndicats et contre l'immense majorité du peuple.
07:12Eh bien, par exemple, nous avons déposé cette proposition de loi aujourd'hui.
07:15Vous l'annoncez ce matin, vous l'avez déposée aujourd'hui ?
07:18Nous la déposons aujourd'hui, et lorsque nous la soumettrons à l'Assemblée nationale,
07:22cette loi, je crois que chacun prendra ses responsabilités pour savoir s'il veut, oui ou non,
07:27faire tomber un gouvernement sur la question de l'abrogation de la retraite à 64 ans.
07:32A qui vous tendez la main pour voter cette proposition de loi ?
07:35Eh bien, à l'ensemble des députés qui, lors de la précédente législature, je le rappelle,
07:40allaient déjà voter contre.
07:41C'est pour ça qu'ils l'ont imposée par 49.3.
07:44Il y avait déjà une majorité dans la précédente législature pour battre la retraite à 64 ans.
07:49Donc je pense qu'il y a une majorité encore plus grande aujourd'hui pour pouvoir la battre.
07:52On voit mal, bien évidemment, les députés du camp présidentiel voter cette proposition d'abrogation de la réforme des retraites.
07:58Les députés de droite vont avoir du mal à le faire également,
08:02compte tenu de leur position sur l'âge de départ depuis de nombreuses années.
08:06Eh bien, pourtant, ceux qui faisaient basculer le...
08:09Ça veut dire que le Rassemblement national devra voter cette proposition de loi.
08:12Mais écoutez, vous voulez savoir la différence entre des macronistes et nous ?
08:16Nous n'avons jamais mis, jamais, un bulletin de vote pour l'extrême droite,
08:20ni dans les urnes, ni dans les urnes à l'Assemblée nationale,
08:24ni même sur les motions de censure qu'ils déposaient.
08:27Nous n'avons jamais voté pour une des propositions qu'ils avaient faites.
08:30Ce qui n'est pas le cas des macronistes qui, en 2022, avaient mis des bulletins dans l'urne
08:35pour faire élire deux vice-présidents du Rassemblement national à l'Assemblée.
08:39Et je vais vous dire, grâce à nous, le Rassemblement national n'a pas de poste à responsabilité
08:44pour représenter l'institution.
08:46Et je crois que c'est sain.
08:47C'est grâce à nous qu'il existe un cordon républicain.
08:50Donc, le Rassemblement national a des députés.
08:53Ils feront ce qu'ils veulent.
08:54Mais, je le dis aujourd'hui, y compris avec des députés de droite, des députés d'Hollywood,
08:58les 193 députés du Nouveau Front Populaire,
09:02nous avons la majorité pour abroger cette réforme des retraites.
09:06Une question Mathilde Panot pour vous, au Standard de France Inter, de Christian.
09:10Bonjour Christian.
09:11Oui, bonjour à vous, bonjour à tous, bonjour Madame.
09:15Quand est-ce que la gauche va s'entendre afin de proposer au Président de la République
09:20un Premier ministre ?
09:22Pensez à ceux qui ont voté à gauche, ne trahissez pas vos électeurs.
09:26Et deuxième question, ne serait-il pas possible que M. Jean-Luc Mélenchon
09:33prenne un peu de recul afin d'apaiser le climat politique ?
09:36Je vous remercie et je vous souhaite à tous une bonne journée.
09:39Merci beaucoup Christian, très bonne journée à vous aussi,
09:41question récurrente sur Jean-Luc Mélenchon.
09:43D'abord, sur ce calendrier, Christian, il revient.
09:46Quand allez-vous proposer un nom ?
09:48Bonjour Christian.
09:49Encore une fois, je comprends la patience des gens.
09:52Notamment parce que les gens ont été votés pour que nous appliquions le programme.
09:56Christian vient de dire à l'instant, ne nous trahissez pas.
09:59C'est ce que nous faisons et c'est pourquoi nous prenons cette discussion avec sérieux.
10:03Mais je veux quand même qu'à un moment, on réfléchisse à ce qui est en train de se passer.
10:07Ce sont les macronistes, et notamment Emmanuel Macron,
10:10qui aujourd'hui refusent le résultat des urnes.
10:13Et je vais même aller plus loin.
10:15Vous avez M. Wauquiez, qui par exemple est en train de proposer un contrat législatif,
10:20mais sans aller dans une coalition de gouvernement,
10:23alors que nous, nous avons déjà un contrat de législature,
10:25ça s'appelle le programme des 100 jours.
10:27Justement, est-ce qu'en trainant, vous ne risquez pas de voir cette nouvelle majorité de droite,
10:32avec le camp présidentiel et les députés de droite, se constituer ?
10:37Qui serait aujourd'hui ? Je vais vous dire, nous sommes plus avancés que la Macronie sur cette question.
10:41Nous sommes plus sérieux.
10:43Parce que je vais vous demander aujourd'hui,
10:45qui sont les potentiels premiers ministres ou premières ministres de la Macronie aujourd'hui ?
10:49M. Attal, alors qu'on vient d'accepter sa démission.
10:51Mme Borne avec ses 23-49-3.
10:54M. Edouard Philippe qui dîne avec Marine Le Pen.
10:57Donc, la question est posée à eux.
11:00Et nous n'avons aucune réponse.
11:02Donc, je le dis à Christian, nous ne trahirons pas la parole que nous avons donnée,
11:07et le mandat qui nous a été donné par les électeurs et les électrices.
11:11Nous travaillons sérieusement.
11:13Quant à Jean-Luc Mélenchon, sur lequel il y a souvent des campagnes très fortes menées contre lui,
11:19je rappelle que c'est aussi grâce à lui, et à la France Insoumise,
11:23et à ce qu'il a construit avec l'Union Populaire, puis la NUPES, puis le Nouveau Front Populaire,
11:27que nous sommes dans un pays qui, contrairement à notre nation sœur l'Italie,
11:32garde une alternative qui est une alternative de gauche de rupture.
11:35Jean-Luc Mélenchon qui s'exprime dans la presse italienne, c'était il y a deux jours,
11:39et qui dit que si le blocage institutionnel persiste,
11:43Emmanuel Macron n'aura d'autre choix que de démissionner.
11:46Il se projette, Jean-Luc Mélenchon, déjà dans un duel avec Marine Le Pen.
11:50Beaucoup soupçonnent, y compris à gauche, de vouloir laisser pourrir la situation,
11:56justement pour arriver à l'issue de cette crise, à ce duel avec le Rassemblement National.
12:02Qu'est-ce que vous répondez ?
12:03Ce n'est pas ça que dit Jean-Luc Mélenchon dans cette interview.
12:06Il dit, et ça je pense que c'est une chose sur laquelle nous pouvons tomber d'accord,
12:10soit le Président de la République respecte le résultat des urnes,
12:14et nomme un premier ou une première ministre du Nouveau Front Populaire,
12:17soit il enfonce tellement le pays dans une crise de régime,
12:20qu'à la fin il devra effectivement partir.
12:22Et ce que dit Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas personnalisé sur lui,
12:26mais il dit ce que nous disions d'ailleurs depuis dix ans, vous pouvez nous le reconnaître.
12:29Il dit ce sera moi ou Marine Le Pen, il le dit.
12:31Non, relisez l'interview, je l'ai lue en français l'interview, donc je peux vous dire.
12:35Les Français choisiront quel est le projet qu'ils préfèrent,
12:38et il dit même quel est celui ou celle qu'ils détestent le plus entre moi et Marine Le Pen.
12:43Jean-Luc Mélenchon dit ce qu'il dit depuis dix ans, et ça vous pouvez nous le reconnaître,
12:48c'est de dire à la fin ça se terminera entre eux, l'extrême droite, et nous.
12:52Voilà ce qu'il dit.
12:54Il n'énonce pas dans un journal italien qu'il est candidat à je ne sais quelle présidentielle,
12:57qui n'est toujours pas annoncé.
12:59Mais il dit à la fin, ce qui est en train de se passer,
13:02en cinq ans, entre 2017 et 2022, les macronistes ont perdu 100 députés.
13:07Entre 2022 et 2024, en deux ans seulement, ils ont perdu plus de 80 députés.
13:12Et donc nous ne savons pas la prochaine fois combien de députés macronistes il restera.
13:16Vous comprenez bien qu'ils sont en train de se rapougrir et de s'effondrer sur eux-mêmes.
13:20Donc le choix qui attend le peuple français,
13:23et qui a été tranché une première fois dans ces élections législatives,
13:26mais qu'il faudra confirmer par la suite,
13:28puisque nous sommes dans une cinquième république,
13:30où la présidentielle a une importance particulière,
13:32c'est de savoir s'ils veulent aller vers le projet haineux, dangereux de l'extrême droite,
13:36ou vers le nôtre qui justement dit qu'il faut que nous nous entraidions dans la période.
13:40Mais le soupçon, encore une fois, c'est de savoir si Jean-Luc Mélenchon veut vraiment gouverner aujourd'hui,
13:47s'il a intérêt à aller dans cette situation de majorité relative qui serait compliquée,
13:52et qui pourrait altérer ses chances de victoire ensuite à l'élection présidentielle.
13:57François Ruffin, par exemple, qui a rompu avec Jean-Luc Mélenchon, dit
14:01« La gauche est nulle, quelle nullité, on ne veut pas gagner ».
14:05Il dit ce matin, François Ruffin, à l'instant d'ailleurs, il y a quelques minutes, encore une fois,
14:10« C'est trop tard pour la gauche à Matignon ».
14:12Pour M. Ruffin, je pense que les paroles qui désespèrent ne sont pas les bienvenues en ce moment,
14:17et ne servent à rien.
14:18Donc je ne crois pas que ça sert le pays d'expliquer sous tous les tons
14:22à quel point il y aurait une nullité du personnel politique
14:25qui contribue à un dégoût de la politique, ce que nous combattons chaque jour.
14:28Mais je vais vous dire, expliquez-moi, pourquoi est-ce que par exemple gouverner maintenant,
14:32même si le gouvernement est renversé,
14:34en ayant abrogé la réforme de la retraite à 64 ans,
14:37en ayant augmenté le SMIC, en ayant contribué à reconnaître l'état de Palestine,
14:41en ayant fait une rentrée scolaire totalement gratuite,
14:43est un handicap pour la présidentielle ?
14:45Je ne comprends pas cette question.
14:47Je ne comprends pas, donc oui, nous voulons gouverner ce pays et appliquer notre programme.
14:51Justement, François Ruffin, dans cette vidéo dans laquelle, encore une fois, il dit « quelle nullité »,
14:55il se désespère, il parle du désespoir et du dégoût d'une électrice, justement,
15:00qui a déchiré sa carte d'électeur.
15:02Il dit « la gauche ne veut pas même des bouts de pouvoir, justement, pour abroger la réforme des retraites,
15:08pour augmenter les salaires ».
15:10Vous vous dites « nous allons y aller, nous voulons y aller, pour faire ce qu'on pourra faire,
15:15y compris, quitte à rencontrer des difficultés dans cette situation majoritaire et latine ».
15:20Chacun assumera, lorsque nous présenterons les différents projets de loi du gouvernement,
15:23chacun assumera, s'il veut faire tomber, oui ou non, le gouvernement du nouveau Front populaire.
15:28Et je vais vous dire, je crois que ça va coûter très cher à certains
15:31de dire qu'ils voudraient renverser un gouvernement du nouveau Front populaire
15:34parce que nous voulons rétablir l'impôt de solidarité sur la fortune,
15:37mettre en place une taxation des super-profits,
15:40ou encore augmenter les salaires dans ce pays.
15:42Donc oui, je le dis, ce qui fait notre crédibilité,
15:45et qui, y compris, nous permet de battre l'extrême droite,
15:48c'est le fait de respecter la parole qui a été donnée.
15:51Nous sommes des militants de conviction,
15:54et nous tiendrons les convictions et le programme sur lequel nous nous sommes engagés.
15:58Question de Stéphane,
16:00nos auditeurs, c'est vrai, s'interrogent beaucoup là-dessus.
16:03Est-ce que la position intransigeante de la France insoumise,
16:06c'est ce que nous dit Stéphane sur l'application de France Inter,
16:08sur le nom d'un, d'une première ministre,
16:11n'est pas le meilleur moyen d'avoir une future politique de droite ?
16:14Mais écoutez, si nous faisons une grande coalition,
16:18parce qu'en fait, à la fin, c'est ça.
16:20Si nous faisons une grande coalition, en abandonnant une partie du programme,
16:23quelle alternative reste-t-il à l'extrême droite dans ce pays ?
16:27C'est ça la question qui doit être posée.
16:29Et je crois que, si je comprends l'impatience,
16:32personne n'accepterait que, en quelque sorte,
16:35après que la Macronie ait été sévèrement battue,
16:38à la fois aux élections européennes, puis aux élections législatives,
16:41on puisse dire, écoutez, on continue comme avant.
16:44Parce que ce sont des projets complètement antagonistes.
16:46D'un côté, nous, nous voulons réinvestir dans les services publics,
16:49eux veulent faire des milliards et des milliards d'austérité et d'économie.
16:53Donc, ce ne sont pas des projets compatibles.
16:55Alors, qu'est-ce qu'on dit ?
16:56Vous croyez vraiment que les macronistes vont abroger la réforme de la retraite à 64 ans ?
17:00Vous trouvez ça sérieux ?
17:02Non, ce n'est pas sérieux.
17:03Et nous, nous sommes sérieux dans ce que nous proposons et dans ce que nous disons.
17:06Nous parlions tout à l'heure, Mathilde Panot, des Jeux Olympiques.
17:09On parlait de trêve politique, cette trêve évoquée par le Président de la République.
17:14Est-ce que vous pensez, pour parler des JO,
17:17que, comme le dit votre collègue député LFI de Seine-Saint-Denis, Thomas Porte,
17:21les athlètes israéliens ne sont pas les bienvenus à Paris ?
17:24Alors, moi, je trouve cette polémique qui a été faite à Thomas Porte complètement indigne.
17:28Je vais vous lire une phrase qu'Anne Hidalgo a dit elle-même le 31 mars 2024.
17:33Elle dit « Je dis aux athlètes russes et biélorusses qu'ils ne sont pas les bienvenus ».
17:37Et je ne crois pas qu'il y ait eu de tollé derrière cette phrase.
17:40Alors, qu'est-ce que nous demandons ?
17:42D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que nous demandons cela.
17:44Nous demandons qu'il n'y ait pas deux poids deux mesures qui affaiblissent la parole de la France.
17:48Parce que d'un côté, vous avez les athlètes russes.
17:50Et là encore, ce ne sont pas les personnes que nous visons.
17:53Mais vous avez les athlètes russes qui sont sous bannière neutre.
17:56Et qui ne participent pas à la cérémonie d'ouverture.
18:00Et de l'autre côté, vous avez des athlètes israéliens qui, eux, ne sont pas sous bannière neutre.
18:05Et participent à la cérémonie d'ouverture.
18:08Donc, nous demandons qu'il n'y ait pas deux poids deux mesures.
18:11Et je vais même vous dire quelque chose qui est important.
18:13Rappelez-vous, entre 1962 et 1992, l'Afrique du Sud n'avait pas le droit de participer aux Jeux Olympiques.
18:20A cause de la politique d'apartheid.
18:22Il se trouve qu'il y a eu deux décisions de la plus haute cour de justice, la Cour internationale de justice.
18:27Celle en janvier dont nous avons beaucoup parlé, qui parle de risques génocidaires dans ce qui se passe actuellement à Gaza.
18:33Et celle de vendredi dernier, qui dit que la politique de colonisation des terres palestiniennes est illégale au vu du droit international.
18:40Et qui dit que c'est justement une politique d'apartheid qui est menée par le gouvernement d'extrême droite de Netanyahou.
18:46A la fois à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
18:49Donc nous ne voulons pas d'un deux poids deux mesures.
18:52Et les Jeux Olympiques, dans toute l'histoire, ont toujours été utilisés comme une manière aussi de faire des trêves dans les différents conflits du monde.
18:59Donc je crois que les Jeux Olympiques sont aussi le moyen d'avancer vers le cesser le feu.
19:03Mais si cette déclaration de votre collègue a suscité autant de réprobations, c'est aussi parce que certains y ont vu un parallèle avec les Jeux Olympiques de Munich en 1972.
19:13Et l'assassinat de 11 athlètes israéliens par des terroristes palestiniens.
19:18Est-ce que vous comprenez aussi cette émotion ?
19:20Je ne crois pas que c'est sérieux.
19:22Vous avez déjà entendu la France Insoumise, une seule fois dans votre vie, appeler à s'en prendre à l'intégrité des personnes.
19:29Jamais nous n'avons fait cela.
19:31Et je vais même vous dire, nous ne croyons pas à la violence en politique.
19:34Nous n'y croyons pas.
19:35Donc ce que nous disons, c'est que nous refusons le deux poids deux mesures.
19:39Que nous refusons qu'on invisibilise ce qui se passe actuellement à Gaza.
19:43La revue médicale très sérieuse britannique The Lancet parle d'une guerre et d'un génocide si elle s'arrêtait déjà maintenant, où il y aurait déjà 186 000 morts.
19:53Du fait à la fois de la famine utilisée comme arme de guerre, du manque de médicaments, du manque de traitement, des suites des blessures avec les bombardements notamment.
20:02Donc nous parlons d'une chose extrêmement grave.
20:05Et je crois que la communauté internationale doit mettre tous ses moyens pour activer et faire en sorte que le cessez-le-feu existe réellement.
20:12Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée Nationale, députée LFI du Val-de-Marne.
20:19Merci d'être venue nous voir sur France Inter ce matin.
20:22Je rappelle que vous nous avez annoncé pour revenir à la politique française le dépôt d'une proposition de loi afin d'abroger la réforme des retraites.
20:32Il est 8h43, la revue de presse à suivre.

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