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00:00Deux et que vous retrouvez aussi des neveurs pour l'heure des pros. Bonjour Emmanuelle Ducrot. Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Une histoire ce matin qui se termine
00:07raisonnablement alors qu'elle était plutôt mal partie. Elle se déroule en Saône-et-Loire, près d'Autun. Elle implique un éleveur de vaches charolaises, un ruisseau, un castor,
00:15des agents de l'Office français de la biodiversité
00:18et un juge heureusement sensible aux éléments rationnels. Et elle se solde par une dispense de peine pour l'éleveur qui risquait
00:25150 000 euros d'amende et trois ans de prison pour avoir
00:28enlevé des branchages d'un ruisseau. Alors cette histoire commence au printemps dernier. Et elle est racontée par le site Autun Info,
00:34photo à l'appui, ça vaut le coup
00:35d'aller jeter un coup d'oeil parce que c'est ce que l'éleveur a produit en justice pour étayer sa bonne foi, puis
00:40ça donne aussi une idée de la toute petite ampleur de cette affaire. Au printemps dernier,
00:45l'agriculteur, qui est par ailleurs élu local et responsable de la transition écologique pour sa communauté de communes, avait constaté qu'une de ses parcelles était
00:52inondée et l'eau qui débordait menaçait la zone commerciale en contrebas. La cause, un petit amas de branches sur un ruisseau, un petit
01:00barrage de castors et il l'avait enlevé.
01:02Et oui, il a enfreint la pléthorique
01:06législation française qui régit la moindre haie, le moindre fossé. On n'a pas le droit d'y toucher sans autorisation, sous peine de sanctions lourdes pour
01:12des atteintes à la biodiversité.
01:14Castors ou pas castors, d'ailleurs, on peut très bien invoquer les poissons, les grenouilles et les insectes, mais pour avoir
01:19l'autorisation, il faut affronter un maquis de règles, d'interdictions, de calendriers qui se superposent et qui interdisent
01:24des gestes de bon sens, comme d'enlever des branches d'un ruisseau.
01:28Et l'éleveur s'est fait prendre la main dans le sac.
01:30Oui, figurez-vous qu'il a été
01:31dénoncé à l'Office français de la biodiversité, une sorte de police de l'environnement dont les rapports aux agriculteurs sont souvent tendus, lequel l'OFB avait
01:39porté plainte pour destruction de l'habitat d'une espèce protégée, direction
01:43la correctionnelle. Mais mardi, la justice a été convaincue par les arguments de l'éleveur.
01:48L'enlèvement des branches a évité des dégâts, sans pour autant nuire aux castors, et l'affaire a été classée sans suite, avec un rappel à la loi.
01:54Ouf, le bon sens ! Alors, le procureur a bien vu les conséquences du barrage, explique l'éleveur. C'est une victoire, il faut que ça fasse
02:01jurisprudence.
02:02Ce que je souhaite, c'est que les agents de l'OFB viennent discuter et voir.
02:06Je dis juste qu'en enlevant les branchages dans le ruisseau, on peut convaincre le castor d'aller 150 mètres plus loin, sur la rivière,
02:12c'est du bon sens.
02:14Mais les agents de l'OFB sont enfermés dans leur idéologie. En fait, ils appliquent la loi, la loi.
02:18Voilà, fin de citation. Alors, cette histoire, elle a commencé comme une fable. Est-ce qu'il y a une morale ?
02:23C'est à cause de cette incapacité imposée aux agriculteurs d'entretenir les fossés, que les inondations du Pas-de-Calais ont pris une telle ampleur.
02:29C'était il y a tout juste un an, et résultat, il y a eu des milliers de sinistrés.
02:33Les excès de la réglementation créent ce genre de situation absurde, où il n'est plus possible de régler par le simple bon sens des
02:39situations qui pourraient l'être, sans pour autant détruire la biodiversité.
02:43Des situations qui font que des citoyens lambdas sont des repris de justice.
02:48Parmi les demandes des agriculteurs dans l'interminable crise du secteur, il y a la simplification administrative,
02:54l'allègement des normes, notamment pour les haies et les cours d'eau.
02:56Ils demandent qu'on leur fasse un peu confiance, plutôt que de les traiter par défaut, comme des délinquants.
03:01On a là un cas d'école qui coule de source.
03:03Signature Europe 1, Emmanuel Duc, remercie Emmanuel.