L'invite Ici Matin 24
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00:00Bonne matinée à tous, ici Orléans, il est 8h15, bonjour Antoine Van Dendrij.
00:04Bonjour Marc, bonjour à toutes et à tous.
00:06Ça fait six mois que les Jeux Olympiques sont terminés, et on le rappelle, la parenthèse enchantée,
00:11semble se terminer également, le gouvernement prévoit de réduire le budget du ministère des Sports cette année,
00:17ça pourrait être drastique Antoine.
00:19Plusieurs athlètes médaillés olympiques sont en colère sur ce sujet,
00:23que reste-t-il du coup, on peut se poser la question ce matin,
00:25que reste-t-il de l'héritage de Paris 2024 ?
00:27On en parle tout de suite avec votre invité Antoine.
00:29Oui, nous recevons Alain Moyet, président du comité départemental olympique et sportif.
00:34Bonjour monsieur.
00:35Bonjour à vous.
00:36Alors le projet de budget de l'État a été adopté hier après-midi par le Sénat,
00:40le texte prévoit de réduire, Marc l'a dit, le budget du ministère des Sports d'un peu plus de 30%,
00:46six mois après la fête, c'est la colère maintenant ?
00:48Forcément, forcément, mais c'est jamais surprenant,
00:52on a l'impression que ces gens qui nous gouvernent n'ont jamais fait de sport,
00:57et que le sport ne les intéresse qu'au moment des photos dans la presse,
01:02de passer à la télévision, alors là, ça, ça marche, ça leur fait bien plaisir,
01:09et quand il faut passer aux actes, on n'en est plus là, et c'est une grande tristesse.
01:13Vous avez l'impression que quand on investit sur le sport,
01:15c'est seulement de circonstances, quand il y a des grands événements, mais qu'il n'y a pas de vrai projet ?
01:19Mais oui, bien sûr, bien sûr, mais le sport ce n'est pas une dépense, c'est un investissement.
01:24C'est clair, nous le répétons depuis toujours, il vaut mieux qu'on ait des enfants, des jeunes gens,
01:30qui aillent sur les stades, qui aillent dans les gymnases, qui aillent dans les dojos,
01:35faire du sport, que de faire des sottises dans les quartiers, ça semble évident.
01:40Alors ces gens-là, on a l'impression qu'ils oublient tout quand ils sont au pouvoir,
01:44et il faut quand même qu'ils viennent nous voir sur le terrain,
01:47on ne sera jamais contre de les recevoir et leur dire pleinement ce que nous pensons.
01:50On entendait dans nos éditions, Mohamed Moulet, un conseiller régional des délégués au sport,
01:55engagé dans la mission héritage des Jeux, mais au fond, 6 mois après,
01:58qu'est-ce qui reste comme héritage des Jeux de Paris ?
02:00Alors, si vous voulez, c'est compliqué, parce que, déjà il y a ce problème de budget, mais il n'y a pas que ça.
02:06Aujourd'hui, nous sommes, dans toutes les fédérations, en renouvellement d'équipe.
02:11Par exemple, au CNOSF, chez nous, les élections auront lieu dans quelques mois, quelques semaines.
02:17Et il y aura, de nouveau, des élections régionales, départementales,
02:23et donc, toutes ces équipes-là ne sont pas actuellement en place, ne sont pas à manager,
02:30et il va falloir ensuite que toutes ces équipes-là décident ce qu'ils vont vouloir lancer.
02:37Avec des enveloppes qui seront du coup moindres ?
02:39Alors, bien sûr !
02:42Bon, alors, peut-être que, ce qu'il faut signer, mais quand même souligner,
02:47c'est cette unité qu'il y a eu des sportifs français, pour dire que ce n'était pas bien.
02:53Oui, il y a eu beaucoup de sportifs qui ont signé une tribune dans l'équipe.
02:57Oui, bien sûr, plus de 400 athlètes.
03:00Donc, tous nos grands champions ont co-signé cette lettre dans le journal de l'équipe.
03:07Et puis, alors là aussi, il faut souligner la réactivité présidentielle,
03:11qui est aussi, qui a dit non, chose promis, chose due,
03:16ce qui serait quand même assez extraordinaire,
03:18parce que nos hommes politiques, que nous connaissons quand même un peu,
03:22ils promettent beaucoup de choses, et puis, ça s'envole.
03:27Vous parliez des instances qui pourraient être mises à mal, avec notamment ce budget amoindri,
03:33est-ce que ça ne va pas mettre à mal aussi des fédérations,
03:35des clubs qui ont reçu beaucoup d'adhérents après les Jeux ?
03:38Oui. Alors, il faut que le mouvement sportif, dans son ensemble,
03:43fasse un point de tout cela, si vous voulez.
03:45Bon, depuis des années et des années, on avance, on fait des choses.
03:50Là, avec ces JO, depuis deux mandatures, pratiquement,
03:54on n'a pas eu le temps de se poser, on n'a pas eu le temps de faire des bilans,
03:59on n'a pas eu le temps de faire de la prospection, etc.
04:02Il faut regarder tout cela, et puis, on a peut-être, dans notre mouvement à nous,
04:09embauché beaucoup de gens qui, aujourd'hui, on n'est plus dans la même dynamique,
04:15c'est un peu différent, on est plus à revenir sur le terrain, sur le tous les jours,
04:23et il y a des choses qui sont indispensables.
04:25Il faut surtout que les budgets de la jeunesse, c'est-à-dire de l'école,
04:31des collèges et de l'université, ce soit des budgets soutenus,
04:36à qui on apporte beaucoup de choses, parce que c'est là que le sport se passe.
04:40Oui, parce qu'en fait, le message qui est passé là, c'est aux jeunes,
04:43vous avez adoré les jeux, mais le sport n'est pas si important que ça.
04:46Oui, bien sûr, donc, si on veut devenir une nation sportive, il faut faire du sport,
04:50et je l'ai déjà dit à ce micro, il faut faire du sport dès le plus jeune âge,
04:55et on continue avec des profs et des gens qui dynamisent nos enfants
04:59pour rejoindre les clubs à côté.
05:01La France n'est pas un pays de sport, selon vous ?
05:03Bien sûr que non, bien sûr que non, non, non, non, non,
05:06le sport n'est pas considéré comme une authentique matière,
05:09et qu'il faut qu'on se bouge beaucoup pour le sport,
05:14et qu'on y accorde une plus large part qu'on y accorde aujourd'hui.
05:18L'escrimeuse Orléanèse Manon Apiti Brunet, championne olympique,
05:21qui a signé la tribune sur l'équipe mardi, parlait du sport qui unit les gens,
05:26et c'est ça qu'on peut perdre avec ces décisions ?
05:30Ah bah évidemment, évidemment, le sport c'est justement cette convivialité,
05:35cette fraternité, nos jeunes aujourd'hui sont souvent sur leurs téléphones,
05:41et ils ne parlent pas à leurs voisins,
05:43bon je veux dire, quand on est sur un terrain de sport, on est obligé de se parler, c'est évident,
05:47donc on apprend à se connaître, et puis on se fait de vrais amis,
05:50on ne se fait pas que des amis sur les téléphones portables,
05:53ça c'est clair, on se les fait sur le terrain,
05:56nous nos copains qu'on a eus à 50-60 ans, on les a toujours comme des copains.
06:01Bon voilà, donc vous souhaitez un projet à long terme pour le sport,
06:04on rappelle que la commission mixte paritaire député et sénoateur
06:07doit trouver un compromis sur cette baisse de budget à partir de jeudi prochain.
06:11Et bah on espère qu'ils vont la trouver !
06:13Merci beaucoup Alain Boyer d'être venu dans notre studio aujourd'hui, bonne journée à vous.
06:16Merci aussi.