Alexis Corbière, député Divers gauche de Seine-Saint-Denis réagit à la déclaration de politique générale du Premier ministre, François Bayrou, ce mardi 14 janvier 2025 à l'Assemblée nationale.
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00:00— Dédivère gauche de la Seine-Saint-Denis, membre du Nouveau Front Populaire, vous avez entendu François Bayrou sur les retraites. Pas de suspension, une renégociation
00:06en substance inconclave de 3 mois qui débutera après la mission flash confiée à la Cour des comptes. Et si aucun accord entre les partenaires sociaux,
00:13alors la réforme actuelle continuera de s'appliquer. Comment qualifiez-vous cette proposition de François Bayrou ?
00:20— Moi, je peux pas m'y reconnaître, parce que ce que vous avez dit à la fin est très important. C'est-à-dire que ce que nous dit François Bayrou,
00:25c'est qu'en quelque sorte, il déplace la discussion de l'hémicycle où il y a une majorité de députés défavorables à la réforme borne
00:32dans une conférence à la salariale sociale paritaire, MEDEF, organisation syndicale. Et si, comme vous l'avez dit, au terme de la discussion,
00:39eh bien il n'y a pas d'accord qui est trouvé, on revient à la réforme borne. Et là, on se dit que le patronat, on le connaît.
00:44Il a une position qui est assez constante. Il ne souhaite pas qu'il y ait un retour à 62 ans. Il ne souhaite pas qu'il y ait le même nombre
00:52de cotisations qu'avant la réforme borne. Il suffit qu'il bloque pour qu'il ne se passe rien. Ça ne fait que donner du temps à François Bayrou.
00:59La réforme n'est pas suspendue. Et ça remet, je le répète, le débat dans une instance où ce qu'il repente, la majorité des Français,
01:06n'est plus représentée. Et là, je crois qu'il y a quelque chose qui nous va pas de tout à l'instant.
01:09— Alexis Tobias, c'est-à-dire pour vous, le Premier ministre mise sur l'échec de ces discussions, d'ores et déjà, ce que vous êtes en train de dire ?
01:15— Le Premier ministre mise sur le fait qu'il faut un accord entre patronat et salariat. On sait très bien qu'il est très difficile à trouver,
01:22y compris... C'est une petite manœuvre – je ne vais pas entendre les détails – peut-être pour diviser le Front syndical,
01:26des organisations syndicales qui n'ont pas tout à fait la même appréciation sur les réponses à apporter...
01:30— Et qui étaient unies derrière la même bannière, l'interessant. — Pardon ? Oui, pour dire non. Pour dire non.
01:34Ils étaient unis, justement. Je crois qu'il faut maintenir ce qui unifie le mouvement syndical français, c'est-à-dire le refus de la réforme borne.
01:40Il faut surtout écouter les Français qui se sont exprimés très clairement au mois de juin en envoyant 70% des députés de cet hémicycle
01:49qui sont défavorables à la réforme des retraites. Donc on voit bien l'astuce, quand même, de M. Bayrou, qui est habile et malin,
01:54mais pas dans un sens qui me va. C'est-à-dire qu'il déplace – je répète – là où il y a ce que veulent les Français,
02:01c'est-à-dire le refus, l'abandon de la réforme des retraites, pour le mettre dans une instance, une discussion hypothétique.
02:06— Lui, il veut du temps, François Bayrou, et il dit « En plus, si vous ne vous mettez pas d'accord, on reviendra au point de départ ».
02:11Moi, ça ne m'avance. J'attendais abrogation, suspension, arrêt, mais certainement pas discussion entre partenaires sociaux.
02:18Et si vous n'y arrivez pas, on revient comme avant. — Mais alors est-ce que cette annonce de François Bayrou justifie à vos yeux la censure ?
02:24— Oui. Moi, pour ma part... Et je le dis en plus. Moi, je vais pas jeter la pierre aux forces politiques qui ont participé à la discussion
02:31avec le gouvernement pour essayer d'obtenir quelque chose. Il faut arracher des choses concrètes pour les Français.
02:35Et je comprends la démarche qui consiste à dire « On essaie d'obtenir des choses ».
02:38— Moi, je vais vous ranger du côté du PS, quoi. — Non, non. Et je suis en train de dire que je ne suis pas pour participer
02:43à une polémique interne au Nouveau Front populaire. Mais j'observe, après avoir écouté le stylo à la main, ce qu'a dit François Bayrou...
02:48Et j'avoue qu'après vous avoir répondu « Je vais aller écouter aussi ce que disent les organisations syndicales », moi, je me reconnais pas.
02:54À ce stade, je censurerais, parce qu'il n'a pas bougé sur la réforme des retraites. C'est un gouvernement qui s'accroche au pouvoir
02:59et qui, sur l'essentiel de ce qu'est la préoccupation des Français, y compris sur beaucoup de choses... Il a annoncé qu'il porterait moins de coups
03:05que prévu. Mais j'ai pas entendu de nouvelles recettes qui permettent véritablement d'engager l'amélioration des services publics.