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00:00Europe 1, la France bouge. Il a osé.
00:04Oui, vous avez osé même venir ici dans le studio ce soir sur Europe 1, Olivier Gauthier.
00:09Vous êtes le cofondateur de Soundduct.
00:12Alors Soundduct, racontez-nous ce que c'est. D'abord, c'est une entreprise strasbourgeoise.
00:16Oui, bonsoir Elisabeth. Effectivement, c'est une entreprise qui est située à Strasbourg au sein du campus NextMed,
00:21qui est située au sein de l'hôpital civil de Strasbourg.
00:24Alors comment vous est venue cette idée, Olivier ? Qu'est-ce qui s'est passé, vous aussi ?
00:29Comme souvent dans les innovations technologiques de rupture, c'est venu d'un besoin personnel,
00:33en l'occurrence d'un double besoin familial entre mon associé et moi,
00:36puisque son papa est totalement sourd d'une oreille et atteint d'une surdité profonde sur l'autre,
00:43et mon beau-père également était atteint de surdité profonde, et dans leurs deux cas de figure...
00:47Lié à l'âge ou comme ça ?
00:49Alors mon beau-père, c'était d'abord lié à l'âge, effectivement, et après ça avait dérivé avec d'autres pathologies,
00:54mais son papa, lui, avait subi une opération chirurgicale il y a plusieurs décennies qui s'était mal passée.
00:58Il avait notamment une destruction partielle de son audition sur les deux oreilles.
01:03Alors vous, à l'origine, Olivier, vous ne venez pas du milieu médical,
01:07puisque vous avez passé les 15 premières années de votre vie professionnelle dans la finance.
01:11Ça vous fait écho, je pense à Arthur Havis, c'est le même cas.
01:14Exactement.
01:15Vous aussi, dans la finance.
01:18Donc, quand vous étiez dans la finance, vous avez rencontré ce qui est devenu votre associé ?
01:22Exactement, en fait, il était mon client dans ma vie précédente,
01:26et puis il me parlait de la problématique de son papa,
01:29et il avait commencé à itérer de son côté, de façon empirique, sur un dispositif différenciant.
01:35Et c'est là que je lui ai dit, écoute, ton papa, ce n'est pas le seul à être concerné, mon beau-père également,
01:41et puis c'est comme ça qu'est parti le projet,
01:43et de fil en aiguille qu'on a commencé à avoir de très bons résultats sur nos premiers démonstrateurs scientifiques.
01:49Alors racontez-nous pour qu'on comprenne tous.
01:51Donc, c'est un appareil auditif apparemment révolutionnaire,
01:54parce qu'il fonctionne grâce à la conduction osseuse.
01:58Alors, qu'est-ce que c'est que ça ?
02:00Alors, c'est un changement de paradigme.
02:01Habituellement, on entend par le conduit auditif, par les oreilles,
02:05c'est ce qu'on appelle la conduction aérienne, parce que le son est transmis dans l'air.
02:08En conduction osseuse, qui est un principe physiologique naturel, qui est documenté depuis plusieurs siècles,
02:13on peut entendre grâce, en fait, à la propriété naturelle des os de la boîte crânienne,
02:19qui sont un excellent véhicule des vibrations,
02:23et donc ça permet de contourner l'oreille moyenne, donc le tympan et la chaîne ossiférée.
02:28C'est une stratégie différente ?
02:29C'est une stratégie différente, effectivement.
02:30Et c'est parce qu'on n'est justement pas ici du milieu ARL qu'on est parti sur ce principe physiologique,
02:35alors que l'état de l'art, la littérature scientifique, mettait un certain nombre de barrières sur le sujet.
02:41Donc, ça se traduit comment ?
02:42Alors, si vous utilisez la conduction osseuse, c'est quoi ?
02:45C'est un appareil ? C'est un conduit ? C'est quoi ?
02:47Alors, déjà, c'est un appareil non-invasif, c'est-à-dire qu'il ne nécessite pas d'implant.
02:51Il est situé, comme la plupart des appareils en fait, derrière l'oreille,
02:55et de ce module central derrière l'oreille partent deux petits pods,
02:59au sein desquels vous avez un petit composant qui va créer des vibrations,
03:02que ça appelle un transducteur,
03:03et en fait, les os vont transmettre, véhiculer naturellement ce son, ces vibrations,
03:08jusqu'à l'oreille interne, la cochlée.
03:10Vous en pensez quoi, Arthur Avis, patron d'Écoutez-Voir ?
03:12Il y a de plus en plus de dispositifs de ce type, en tout cas de chercheurs qui sont sur ce champ-là.
03:17On est sur une alternative.
03:18À cet endroit-là, effectivement, il y a même des lunettes.
03:23Tout à l'heure, on parlait d'optique également,
03:25des paires de lunettes qui commencent à se développer avec ce type de dispositif intégré aux branches.
03:30Donc, évidemment, j'allais dire que de toute manière, tout ce qui va dans le sens...
03:35Vous pouvez même voir ces messages reçus dans les lunettes.
03:37Oui, alors ça, là, on est... Mais vous avez raison,
03:40on pourrait se dire que c'est un petit côté James Bond, tout ça,
03:43mais en tout cas, ça rentre dans la réalité,
03:46donc effectivement, ça commence à apparaître.
03:49On voit que sur tous ces équipements-là, on n'est qu'au tout début de la technologie de ces enjeux-là.
03:54Non, moi, je trouve que c'est intéressant.
03:55Puis c'est ce qu'on disait tout à l'heure, tout ce qui facilite l'appareillage,
03:58tout ce qui facilite le port aussi.
04:00Tout à l'heure, on entendait une personne qui évoquait la difficulté,
04:03je crois pour sa maman, si je ne me trompe, de porter des appareils.
04:07Tout ce qui facilite le fait du port, évidemment, c'est extrêmement intéressant.
04:12Donc, je parle dans les branches d'optique,
04:16parce qu'évidemment, porter des lunettes, c'est facile,
04:18mais évidemment, moins c'est invasif, plus c'est intéressant.
04:21Et là, ce n'est pas du tout invasif, alors, Olivier Gauthier ?
04:24Ce n'est pas du tout invasif, ce qui nous permettra notamment
04:27de substituer une part non négligeable des implants ancrage osseux
04:31ou des implants de règle moyenne, mais pas seulement...
04:33Les implants, ce n'est pas pour tout le monde, on est sur...
04:36Non, on est effectivement...
04:37Vous ne vous proposez pas d'implants chez Côte d'Ivoire, par exemple.
04:39Non, on n'est pas là-dessus.
04:41Non, non.
04:42Olivier Gauthier ?
04:43Enfin, ensuite...
04:44Il ne sait pas, je ne sais pas...
04:45Non, mais allez-y, allez-y.
04:47Mais on ne pourra pas seulement substituer des implants,
04:50mais on pourra également adresser la plupart des patients,
04:54y compris des patients presbyacousiques, un vieillissement cellulaire.
04:57Historiquement, la conduction osseuse est réputée être inefficace
05:00sur ce type de patients, et on a démontré en essai clinique
05:03que nous avons réalisé l'été dernier.
05:05Le rapport clinique vient d'être rédigé, on va pouvoir le publier,
05:08que nous sommes également efficaces sur ce type de patients.
05:11Donc, l'idée, c'est de pouvoir commercialiser ce dispositif
05:14d'ici un an, maximum ?
05:16Alors, si vous me posez la question pour les États-Unis,
05:18je vais vous dire oui.
05:19Effectivement, nous devrions être en mesure d'ici 12 à 15 mois
05:23de pouvoir sortir aux États-Unis.
05:26En France, plus particulièrement, ça sera un petit peu plus long,
05:28puisque les procédures sont plus longues,
05:30et derrière, il y a également aussi des enjeux
05:33de remboursement de sécurité sociale,
05:35et donc des formalités complémentaires.
05:37Jérôme Giacomoni ?
05:38C'est déjà extraordinaire que vous en soyez là,
05:40parce que ça veut dire que vous êtes au niveau de la commercialisation.
05:42Donc, ça veut dire que le produit est abouti,
05:44que vous avez déjà tout conçu,
05:46et qu'après, vous avez un problème réglementaire.
05:47Donc, bravo, c'est extraordinaire.
05:49On est sur une autre solution.
05:51En combien de temps vous avez mis cette innovation ?
05:55On avait fait 3-4 ans de recherche privée de notre côté,
05:59qui avait abouti à la création de la société
06:01il y a un petit peu moins de 4 ans,
06:02et donc, on aura véritablement développé le projet
06:04en 3 ans et demi, 4 ans.
06:06Je trouve ça rapide, pour un sujet aussi compliqué.
06:08Romaric, de France, vous connaissiez cette technique ?
06:11Alors, je ne connaissais pas.
06:12À Franczenilab.
06:13Mais je trouve ça super qu'on puisse aller explorer
06:17des nouveaux moyens de capter le son.
06:19Parce que souvent, on parle de l'émission du son,
06:22on change l'émission du son,
06:24mais là, vous parlez de la réception,
06:25et ça, je trouve ça génial.
06:27Vous prenez le problème à l'inverse, finalement ?
06:29Oui.
06:31C'est original.
06:32Jérôme Giacomoni ?
06:33Moi, je pense qu'il faut que vous fassiez un test.
06:34Vous prenez un de vos patients avec votre casque,
06:37et puis, vous pouvez mesurer à quel point ça a marché avant, après.
06:40Mais j'y pensais, pendant que vous expliquiez,
06:42je me suis dit, finalement, nous, on diffuse,
06:45mais vous, vous avez un nouveau moyen de réception.
06:47On pourrait imaginer qu'en fait, notre émission sonore
06:51passe par votre transducteur, qui fait que...
06:54Il y aurait des études très intéressantes, je pense, à faire.
06:58Sur le côté stéréo.
07:01Comme on distribue, en plus, et qu'on teste, c'est parfait.
07:03Avant des rentrées, il y a eu une très partie de l'éthique.
07:07On fait une raclette, tous les trois.
07:08Audition.
07:09Tant que c'est audition, ça va.
07:11Et pas les épidémies.