Après des échanges houleux, les socialistes ont décidé de ne pas ajouter leurs voix aux insoumis pour renverser François Bayrou. Mais Olivier Faure a déjà menacé de déposer une motion de censure "si le débat est verrouillé" sur les retraites, soucieux de donner des gages à ses propres troupes.
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00:00On va évidemment commencer par la politique avec vous, Mathieu, conclave donc sur la réforme de la réforme des retraites, ce matin, d'ailleurs on en parlera dans le 7 minutes pour comprendre, à 8h10.
00:08Et Éric Lombard, le ministre de l'économie, sera l'invité du face-à-face d'Apolline de Malherbe à 8h30.
00:13Hier, les socialistes n'ont pas voté la censure, ce qui a mis en fureur Jean-Luc Mélenchon.
00:22Nous sommes assez malins pour avoir compris ce qui s'est passé au Parti socialiste.
00:27C'est pas nos affaires, faites ce que vous voulez, mais si vous voulez recommencer le grand banquet avec François Hollande,
00:33et bien ça sera sans nous, je préfère vous le dire, parce que notre confiance est égale à zéro à propos de cette équipe-là. Zéro !
00:41Pardon Mathieu, d'abord, il est où Jean-Luc Mélenchon ?
00:43Il est dans les locaux du Parti Ouvrier Indépendant, qui est une association dans la galaxie de la France insoumise,
00:49et c'est les héritiers du Parti des travailleurs. Je sais pas si vous vous souvenez de Pierre Boussel,
00:52Lambert, autrefois candidat du mouvement pour un parti des travailleurs, à l'élection présidentielle, donc dans une officine trotskiste.
00:58C'est là où il donne ses conférences. Il est furieux, Jean-Luc Mélenchon, parce qu'il avait prophétisé la chute de François Bayrou le 16 janvier.
01:04Aujourd'hui, on est le 17, et François Bayrou est toujours là. Alors il est toujours là, pourquoi ?
01:09Parce que le Rassemblement national, hier, n'a pas voté la censure, mais surtout parce que le PS, c'est ça qui est l'objet du courroux de Jean-Luc Mélenchon,
01:16n'a pas voté non plus. Ils ont pris leur indépendance, les socialistes, et ça met par terre l'objectif stratégique des Insoumis,
01:23qui était, on le rappelle, de faire tomber les gouvernements les uns après les autres pour aboutir à une paralysie,
01:29et au final, espérait-il, à la démission d'Emmanuel Macron. Ils en étaient tellement persuadés que depuis un mois, ils se préparent,
01:36ils récoltent leurs 500 signatures, ils sont en train de réviser leur programme. Alors ils ont tout tenté pour essayer d'intimider les socialistes,
01:42les insultes, les menaces, mais patatras, tout ça n'a servi à rien.
01:46Oui, parce que les socialistes ont pris leur indépendance, en quelque sorte ?
01:49Oui, et alors la décision des socialistes de rester dans l'opposition, ça il l'a bien dit Olivier Faure, mais d'arrêter de jouer au chamboule-tout de la censure,
01:56c'est un mini-séisme inédit, et qui ne réveille pas seulement la guerre des gauches, en fait il a des conséquences sur tout le reste.
02:04Primo, ça offre à François Bayrou une stabilité qui était jusqu'ici introuvable dans cet hémicycle sans majorité.
02:10Quand on interroge les uns et les autres, ils disent que ça peut durer 30 mois. Alors on n'y est pas, bien évidemment, et Olivier Faure a dit hier qu'il ne pouvait,
02:17si jamais il n'était pas content, dire à ses troupes de voter une motion de censure. Mais enfin, c'est la première fois que se dessine une perspective
02:24pour une sortie de cette zone de turbulence et de cette zone d'incertitude. Secondo, ça fait passer la classe politique dans une nouvelle culture, qui est la culture du compromis.
02:32Alors là encore, c'est totalement nouveau. Là encore, on n'y est pas, on a bien vu le mal de chien que François Bayrou a eu à admettre les concessions qu'il avait faites aux socialistes.
02:39Il a fini par leur faire une lettre hier. Mais en tout cas, si ça a marché une fois, ça peut marcher deux fois.
02:44Tertio, ça renvoie le Rassemblement national dans son rôle d'opposant qui s'oppose et non plus dans son rôle d'opposant qui peut faire la pluie et le beau temps.
02:51Parce que Marine Le Pen perd son pouvoir de nuisance puisqu'elle ne peut plus faire tomber le gouvernement si les socialistes ne votent pas la censure.
02:56Alors tout ça a un coût, je vous l'annonce, un coût politique pour les socialistes quand même, qui risquent gros dans l'affaire.
03:01Ils l'ont fait par esprit de responsabilité, disent-ils. Bon, ils avaient quand même quelques arrières-pensées sur leur congrès et puis le fait qu'ils n'étaient pas prêts pour la présidentielle.
03:06Mais on va voir ce que ça va donner. C'est un coût pour François Bayrou qui, après avoir gâté la gauche, va devoir faire attention aux macronistes et à sa droite.
03:12Et puis c'est un coût surtout pour les finances publiques car enfin tous les gestes obtenus par le PS, la suppression, l'abandon des 4000 postes d'enseignants,
03:21les jours de 40 dans la fonction publique, les déremboursements, tout ça, c'est un coût pour les finances publiques. Ça ne fait qu'alourdir l'addition.
03:26Merci Mathieu.