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00:0018h18, merci de nous accueillir sur Europe 1 et sur CNews, c'est votre
00:03Pension Week-end jusqu'à 19h. A mes côtés pour commenter cette actualité
00:07assez riche, il faut bien le reconnaître, en se vendant l'histoire, Naïm M. Fadel,
00:10Véronique Jacquier, Nathan Devers, Guilmia Eli et Gautier Lebret. Alors je
00:14voulais parler du conclave mais vous m'avez dit qu'on ne pouvait pas parler
00:16du conclave parce que ça fait scandale, on va parler donc...
00:20Scandale, soyons mesurés. C'est les partenaires sociaux qui n'aiment pas ce terme et qui ne
00:27reprennent pas le terme de conclave. C'est vrai que ça...
00:29Ca a perdre son latin. Ca a perdre son latin, donc on va dire qu'en fait la
00:32fameuse concertation promise sur la forme des retraites... C'est mieux quand je dis ça ?
00:37C'est plus consensuel, c'est plus classique. C'est plus classique.
00:40Mais vous êtes un garçon classique. Voilà, exactement, donc on va rester
00:44un peu classique et un peu moins rock'n'roll si je puis me permettre.
00:46On va faire le point sur cette première réunion avec Clélie Mathias qui l'a
00:50suivie avec une grande attention. La réunion aura duré deux heures ici au
00:55ministère du Travail autour de François Bayrou et de quatre ministres et puis
00:59bien sûr les organisations patronales et syndicales. Une première réunion pour
01:03fixer le cadre, l'organisation, la méthode de cette future concertation sociale au
01:08sujet de la réforme des retraites. Le Premier ministre François Bayrou est
01:12sorti satisfait, plutôt optimiste quant à cette méthode, cette nouvelle méthode
01:17même unique et inédite de concertation. Optimisme tempéré de la part des
01:22syndicats qui ont rappelé quelques lignes rouges. Ces concertations, elles
01:25rentreront dans le dur à partir du 19 février, date à laquelle la Cour des
01:29Comptes rendra sa mission flash, son rapport chiffré sur le régime des
01:35retraites. C'est Jean-Jacques Marrette qui est un spécialiste du sujet, ancien
01:39directeur des régimes complémentaires à AG Cargo qui sera en charge d'animer
01:44cette conférence sociale et oui on oublie le terme conclave. Cette concertation
01:50durera trois mois et François Bayrou espère qu'à la fin mai il y aura un accord.
01:54On va justement écouter François Bayrou et on ouvre le débat avec mes invités dans quelques instants.
01:58Toutes les organisations étaient là, organisations syndicales,
02:04organisations patronales, de l'agriculture aussi, toutes les organisations étaient
02:11là et toutes ont dit qu'elles venaient pour aboutir à quelque chose.
02:16Aucune d'entre elles ne pense que ça va être facile et moi non plus.
02:21Je sais à quel point les obstacles sont nombreux et paraissent
02:27infranchissables mais j'ai la conviction que cet effort que nous partageons peut
02:35déboucher sur quelque chose qui sera positif et encourageant.
02:40Il a raison Gauthier Lebret d'y croire. Il y a trois mois de réflexion.
02:46C'est bien de se donner trois mois comme ça en espérant qu'il n'y ait pas de censure pendant les
02:50concertations. Le but c'est de s'acheter du sursis, de s'acheter du temps.
02:54Il gagne du temps et il sait qu'Olivier Faure, patron du Parti Socialiste, a lui aussi besoin de temps.
03:00C'est intéressant, c'est fin mai la borne de temps. C'est aussi le congrès du Parti Socialiste en mai.
03:06Le hasard est heureux et Olivier Faure avait besoin de montrer qu'il n'était pas,
03:11pour reprendre une expression devenue célèbre grâce à Robert Ménard, la serpillère de Jean-Luc Mélenchon.
03:17Il avait besoin de montrer qu'il pouvait rompre avec la France insoumise sur différents sujets,
03:23dont celui des retraites. Le but c'est d'avoir des concessions.
03:27D'ailleurs, il serait faux de dire que le PS n'a pas eu de concession.
03:30Le PS a gagné ces dernières heures des concessions assez importantes.
03:35Pas de suppression de postes à l'éducation nationale. Il était question de 4000 suppressions de postes.
03:40Pas de jours de carences supplémentaires pour les fonctionnaires.
03:43Un nouveau débat sur les retraites où même l'âge n'est pas un totem ou n'est pas un tabou.
03:48De nouvelles taxes sur les plus riches.
03:51Ça tient évidemment à cœur à la gauche de toujours taxer un peu plus les plus riches du pays.
03:56Donc le PS a obtenu des choses. D'ailleurs, c'est un changement de méthode.
03:59Michel Barnier tombe parce qu'il ne veut pas céder une nouvelle fois au Rassemblement national sur les retraites.
04:04En plus, s'il tombait, donc s'il était censuré, la mesure sur les retraites était appliquée, la revalorisation.
04:09Donc il aurait très bien pu céder parce qu'être censuré, c'était aussi avoir cette nouvelle mesure de revalorisation sur les retraites.
04:16Donc il ne tombe que parce qu'il décide de ne pas céder d'un point de vue purement d'honneur.
04:22En se disant ça suffit, je ne céderai pas une nouvelle fois.
04:25Même si après la mesure va s'appliquer.
04:27L'Elysée lui disait même, allez c'est bon vous pouvez céder monsieur le Premier ministre pour ne pas tomber.
04:30Il dit non, je ne céderai pas.
04:31Donc il en fait un casus belli.
04:33Là, France en verrou, c'est une autre méthode.
04:35Je vais tout faire pour rester à Matignon le plus longtemps possible.
04:38Donc je céderai.
04:39S'il faut céder sur tout, je céderai sur tout.
04:42Et là, il vient de s'acheter donc trois mois avec ces trois mois de concertation pendant lesquels le PS ne censurera pas.
04:48Donc il est sûr mathématiquement de rester un peu plus longtemps que Michel Barnier à Matignon.
04:53Et voilà l'opération.
04:54Nathan Le Verre, ça va coûter combien ça à la France ?
04:57C'est une bonne question.
04:58Ça va avoir un certain coût quand même d'avoir écouté le Parti Socialiste.
05:03On parlera de la réaction de l'LFI juste après.
05:05Mais là où ce que dit Gauthier est très intéressant, c'est que c'est la démonstration.
05:09Mais Gauthier Le Verre, tout ce qu'il dit est intéressant.
05:12Oui, bien sûr.
05:13En fait, pas trop Thierry.
05:15Non, mais c'est vrai.
05:16Là où ce que vous dites est très intéressant, c'est que c'est la démonstration que le Parti Socialiste a réussi à faire mener des combats.
05:24Si on se met dans la perspective de la gauche, a réussi à imposer des avancées sociales.
05:29Ce que l'LFI n'a jamais réussi à faire.
05:32En fait, depuis plusieurs années, il y a une lutte qui est très vieille, qui est vieille comme la gauche.
05:36Mais dans la gauche française, entre deux tendances.
05:39Une tendance LFI, et pas que, consistant à dire le programme L'Avenir en commun, le programme du NFP,
05:46c'est un programme qui va changer radicalement l'avenir des Français.
05:51Mais on l'appliquera quand on sera en capacité de l'appliquer entièrement.
05:56Et donc en attendant, on refuse de faire des concessions avec le gouvernement.
05:59On refuse de faire des petits pas.
06:01On refuse de se salir les mains dans l'action politique.
06:04Et le Parti Socialiste, qui est accusé par LFI d'être le parti des traîtres,
06:09le parti des gens qui cassent la gauche, qui ne mène aucun combat social,
06:14qui là, aujourd'hui, a accepté, en acceptant de participer à l'effort gouvernemental,
06:20a réussi à imposer peut-être, en effet, des progrès sociaux.
06:24Et c'est si vous voulez, dans cette lutte entre les révolutionnaires, entre guillemets,
06:28ou les absolutistes, qui veulent le grand changement,
06:31mais le grand changement qui n'arrive jamais,
06:33et les gens qui sont pragmatiques, qui disent un petit pas.
06:36Vous savez, comme le Baron Noir, la fameuse séquence dans Le Baron Noir,
06:39où Cadmérade dit ça, et il dit ça au personnage qui joue Jean-Luc Mélenchon,
06:42François Morel. Il dit, quand on a un petit pas et qu'on est vraiment de gauche,
06:45un petit pas, on le prend. C'est ce qu'ont fait les socialistes.
06:48Et je pense, j'espère pour eux, que demain, ça leur permettra
06:51de reconquérir un petit peu l'électorat de gauche.
06:53Mais je repose la question à Véronique Jacquet. Le coup, ça va avoir un coût, tout ça ?
06:56Oui, ça va avoir un coût. Un mot, on parle de 15 milliards d'euros.
07:00Mais bon, pour l'instant, ce sont des projections.
07:03Je m'inscris en faux avec ce qui vient d'être dit,
07:06quand on parle de progrès sociaux. Pardonnez-moi, mais enfin,
07:09c'est la grande braderie, là, à côté de François Bayron.
07:12En ce moment, moi, j'appelle pas ça un progrès.
07:14Quand on dit, on lâche sur le brevet des collèges,
07:16plus besoin d'avoir le brevet des collèges pour passer au lycée,
07:19mais de la part de quelqu'un qui a été ministre de l'Éducation nationale,
07:22tout ça pour faire la danse du ventre devant les socialistes.
07:25Mais quel signal de faiblesse ?
07:28Est-ce que vous appelez ça un progrès social que de dire
07:31pas de jour de carence, finalement, pour les fonctionnaires,
07:34alors qu'on a essayé de les aligner sur le privé
07:37et qu'on aurait pu enfin parler de justice sociale ?
07:40Donc là, je m'inscris complètement en faux.
07:42Maintenant, en plus, ouvrir la boîte de Pandore sur les retraites,
07:45alors qu'on a plus de 3 000 milliards de dettes,
07:47alors qu'on nous parle de dénatalité, c'est-à-dire que les retraites,
07:50c'est bien gentil, il faut se forer dessus pendant 3 mois,
07:52mais encore faudrait-il être capable de programmer les choses
07:56en fonction de la dénatalité, c'est-à-dire que de toute façon,
07:59il n'y aura plus d'enfants, il n'y aura plus de jeunes en France
08:01pour les payer, ces retraites.
08:03Donc ça veut dire que dans quelques années, on va avoir des retraites
08:05qui vaudront la moitié de ce qu'on aura cotisé
08:10parce qu'il n'y aura plus personne pour les payer.
08:12Mais le vrai sujet de la gauche, il est là, Nathan.
08:14Enfin, il y a un moment, le pragmatisme, il est là.
08:16On est en démocratie. Moi, je fais un constat.
08:18Et l'électorat de gauche, c'est ce qu'il réclame.
08:20Il a peut-être tort, ce n'est pas le sujet,
08:22mais c'est ce qu'il réclame.
08:24La réforme des retraites a été un sujet de rupture
08:27pour l'électorat de gauche.
08:29Ils attendent des avancées sur ces sujets.
08:31On peut aussi lui donner la réalité du pays.
08:33Aujourd'hui, on ne peut plus continuer ainsi, tout simplement.
08:36Mais moi, ce que je voudrais aussi souligner,
08:40c'est l'absence de partis en face,
08:44c'est-à-dire que les LR, finalement, ils se couchent.
08:47Le RN, finalement, il ne dit plus rien.
08:49C'est pour ça que, en fait, la gauche a réussi là
08:52où les autres sont complètement absents.
08:54Guilmi et Elie, j'aimerais vous entendre.
08:56Vous n'avez pas encore écouté sur le sujet.
08:58Oui. Alors, il ne faut pas oublier qu'il y avait des élections
09:01en juin et juillet et que le Premier ministre
09:05ne peut jouer avec d'autres cartes que celles
09:07qui lui ont été attribuées cet été.
09:09Et donc, ce qu'il essaye de faire,
09:11et c'est ça, la priorité, c'est de casser LFI.
09:14Et donc, les 15 milliards, je ne sais pas quoi,
09:17c'est le prix de projet de casser LFI.
09:20S'il arrive à casser LFI, peut-être que ça vaut la peine.
09:24La stratégie des Barnier était de s'appuyer
09:28sur le Front national. Ça n'a pas marché.
09:31Lui, il essaie une autre stratégie.
09:33Il est possible que le PS retourne au nid.
09:35Comment ? Je pense que la clé de cette histoire,
09:38c'est d'essayer de passer une loi sur la proportionnelle.
09:41Et comme ça, les socialistes auront moins de peur.
09:44Ils n'auront pas besoin, à chaque fois qu'il y a des...
09:47en échéance nationale, de courir derrière LFI
09:49pour sauver leur siège.
09:51On parle souvent de la votation dans les quartiers, notamment.
09:55C'est LFI. C'est LFI qui fait leur droit.
09:58Ce n'est pas le PS. Le PS, maintenant, il n'aura plus...
10:01Je voudrais qu'on écoute Éric Coquerel.
10:03Justement, le RN, à ce qu'il a intérêt,
10:05a la proportionnelle aujourd'hui.
10:07Je voudrais qu'on écoute Éric Coquerel,
10:09justement, sur la prise de position du Parti socialiste.
10:12Éric Coquerel.
10:14Vous ne considérez plus ce matin qui sont vos partenaires ?
10:17À ce stade-là, au moment où on se parle, non.
10:20C'est clair. Vous avez vu, vous-même,
10:23le discours très offensif de Olivier Faure,
10:26et qui m'inquiète parce qu'en plus de ça,
10:29non seulement il ne fait pas de sabotage, de censure.
10:33On va voir ce qui se passe, mais quasiment,
10:36on a l'impression d'un accord sur le contenu,
10:39y compris sur le budget.
10:41On voit très bien comment il change d'avis d'ici le budget.
10:43Donc on peut dire qu'à ce stade, au moment où on se parle,
10:45moi j'estime que ceux qui n'ont pas voté la motion de censure
10:47sont de fait dans une majorité sans participation au gouvernement.
10:51Il n'est pas content, Éric Coquerel, Gautier Levoitin.
10:54Il n'est pas content du tout.
10:56Non, mais bon, c'est normal.
10:58Ce n'est pas celui qui a les mots les plus durs
11:00contre le Parti socialiste.
11:02Hier, Jean-Luc Mélenchon a parlé de cri de putois.
11:04Ils ont été comparés à des collabos par Thomas Porte,
11:06qui ensuite a mis tous leurs noms sur Twitter.
11:09Il manquait que leur adresse mail et leur numéro de téléphone
11:11pour être bien sûr qu'ils soient la cible de menaces.
11:14La grande famille.
11:15Oui, la grande famille.
11:16Par contre, ils sont capables d'oublier
11:18quand il y a une dissolution ou une nouvelle élection législative.
11:21Je rappelle que Fabien Roussel avait été comparé à Doriot
11:23par Sofia Chikirou.
11:25Il a perdu malheureusement pour lui Fabien Roussel,
11:27mais il avait accepté l'accord du nouveau Front populaire.
11:29C'est pour ça qu'ils peuvent revenir au Nid.
11:30C'est possible.
11:31Et Raphaël Gluckspan, comment il avait été...
11:3348 heures.
11:34Raphaël Gluckspan fait une campagne entière
11:36contre Jean-Luc Mélenchon au moment des européennes.
11:3848 heures plus tard, il accepte l'accord du NFP.
11:40Ils peuvent revenir au Nid.
11:42À la niche, dit Jean-Luc Mélenchon.
11:43À la niche, oui, c'est vrai.
11:44Mais là où rejoint ce qui vient d'être dit,
11:46la proportionnelle peut peut-être leur permettre
11:49d'éviter de revenir à la niche.
11:51Et la proportionnelle, c'est encore un nouveau moyen
11:54pour François Bayrou pour gagner du temps à Matignon
11:56parce que l'ERN veut la proportionnelle.
11:58Est-ce un bon choix stratégique pour l'ERN ?
12:01Maintenant que c'est un parti qui est quasiment capable
12:03d'avoir la majorité absolue sans proportionnelle.
12:05Là, la question peut se poser.
12:07Et puis un petit point quand même, Thierry,
12:08parce qu'il faut quand même se dire que l'Europe entière
12:10est en train d'augmenter l'âge légal pour partir à la retraite.
12:13Même le gouvernement socialiste espagnol est passé à 67 ans.
12:17Et nous, on est en train de rediscuter de nos 64 ans
12:21avec le potentiel scénario où on fait sauter les 64 ans
12:24pour revenir à 62.
12:25C'est absolument lunaire.
12:27Je vous dis, un gouvernement socialiste vient de passer à 67.
12:29Ça coûte plus ou moins 30 milliards par an
12:31si on fait sauter l'âge des 64 ans
12:33avec les 3 000 milliards de dettes qu'on connaît actuellement.
12:36Et c'est pour ça que je parlais de la question du coût.
12:38Alors là, ça va coûter.
12:40Et peut-être comme ça, l'espérance de l'Union a baissé,
12:42on va résoudre le problème.
12:44Gilles Miele, 18h31 sur C News.
12:50Elle est avec nous.
12:51C'est Maureen Vidal.
12:52Rappel des titres.
12:53Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
12:55À la ligne de l'actualité, l'Église catholique
12:57demande à la justice d'ouvrir une enquête sur l'abbé Pierre
13:00après de nouvelles révélations de violences sexuelles.
13:03Le président de la Conférence des évêques de France,
13:05Éric de Moulin-Beaufort, a annoncé avoir saisi la justice
13:08afin d'enquêter sur d'éventuelles autres victimes
13:11ou éventuelles complices.
13:13Le gouvernement a proposé au Sénat de nettes diminutions
13:15de crédits pour le budget des sports.
13:18Près de 34 millions d'euros en moins.
13:20Le gouvernement a promis plus de 30 milliards d'euros
13:22d'économies sur le volet dépenses du projet
13:24de loi de finances pour 2025.
13:26Une nouvelle qui irrite notamment à gauche.
13:29En Russie, 3 avocats d'Alexei Navalny
13:31condamnés à des peines de prison ferme
13:33pour des accusations d'extrémisme.
13:35Les 3 avocats de l'opposant russe décédés en détention
13:37l'année dernière avaient été arrêtés.
13:39En octobre 2023, Londres appelle le Kremlin
13:42à libérer tous les prisonniers politiques.
13:44Merci beaucoup Maureen.
13:46On poursuit nos débats sur...
13:48Non, j'allais dire ce compte-là.
13:50Je change de mot, vraiment.
13:51Non mais vous pouvez, c'est un mot de Premier ministre.
13:53C'est un mot de Premier ministre, vous m'autorisez.
13:55Moi, vous faites ce que vous voulez.
13:57Pas d'autorisation à vous donner.
13:59Oui, je voulais faire une remarque.
14:01Mon avis, il y a deux raisons pour lesquelles
14:03le Parti socialiste aujourd'hui dépend de la France insoumise.
14:05Une première qui est une raison politicienne,
14:07celle que vous avez dite.
14:08C'est cette sorte de menace électorale.
14:10Tant qu'il n'y a pas d'élection proportionnelle,
14:14en cas d'élection, ils se retrouvent à devoir faire alliance.
14:17Sinon, ils perdent leur siège.
14:18Mais il y a une raison, à mon avis, qui est plus profonde,
14:20qui est une raison presque philosophique.
14:23C'est qu'en fait, le Parti socialiste aujourd'hui,
14:25il n'a pas de vision.
14:27Si aujourd'hui, la France insoumise a séduit autant d'électeurs.
14:30Ils ont une méthode très clientéliste.
14:32Mais ils ont fait surtout, et il faut quand même dire une chose,
14:35il faut leur reconnaître.
14:36Ils ont fait un travail intellectuel qui a été massif,
14:40dans tous les domaines.
14:41Vous lisez leur programme, qui est très long,
14:43qui est un des programmes les plus travaillés
14:44lors des élections présidentielles.
14:46Dans tous les domaines, ils ont pris des universitaires,
14:49des spécialistes, etc.
14:50Ils ont fait un vrai travail de réflexion.
14:52On peut être en désaccord complet avec leur programme.
14:54Ils proposent quelque chose.
14:55Ils ont une vision.
14:56Mais tu crois que dans leur électorat,
14:57ils lisent le programme ?
14:58Je finis juste là-dessus.
14:59En face, et puis ils ont des cercles de pensée,
15:02l'Institut Labo ici, etc.
15:03En face, les socialistes, ils sont dans une logique
15:06un peu de technocrate,
15:07où tout ce qu'ils ont à proposer,
15:09c'est des mesures quantitatives,
15:11vraiment techniciennes, etc.
15:13Et lors des élections,
15:14on l'a vu lors des dernières élections présidentielles,
15:16il n'y avait pas une vision socialiste.
15:17La vision de la société de M. Mélenchon,
15:19on peut être complètement opposé à cette vision-là.
15:22En tout cas, elle existe.
15:23Elle a le mérite d'exister et de pouvoir être discutée.
15:26Quelle était la vision de la société
15:28proposée par la candidate du Parti Socialiste
15:30aux dernières élections présidentielles ?
15:32Je crois que les Français ont bien compris
15:33que fondamentalement, en fait,
15:34ils n'en avaient pas, qu'ils n'ont pas réfléchi.
15:36Et tant qu'ils ne feront pas un vrai travail de réflexion,
15:38de se dire quelle est fondamentalement
15:40notre vision du monde,
15:41quelle est notre conception de la justice sociale,
15:43quelle est notre conception de l'intérêt général,
15:45de là où on veut amener la France
15:47d'ici 20 ou 30 ans,
15:48tant qu'ils ne feront pas ce travail-là,
15:49ils resteront à faire des scores médiocres.
15:51Et pour l'instant, ils ne le font pas, ce travail.
15:53En revanche, je ne sais pas comment on l'est trouvé,
15:55Olivier Faure, mais il y a longtemps
15:56que je ne l'avais pas trouvé aussi véhément
15:57à l'Assemblée au cours d'une prise de parole.
15:59C'est un savant.
16:00Je parle souvent du gouvernement.
16:01Mais ça doit faire du bien.
16:02Vous êtes enchaînés,
16:03vous vous libérez de vos chaînes de la présence de mise.
16:05Oui, on s'en fait libérer, voilà.
16:07Délivré.
16:09Mais c'est vrai en plus.
16:11C'est un savant.
16:12J'étais devant ma télé, il m'a surpris.
16:14Il faut reconnaître qu'il reste complètement insipide
16:17face à Jean-Luc Mélenchon.
16:19Jean-Luc Mélenchon, c'est un ami très charismatique.
16:22Et en face, il a un Olivier Faure
16:24ou il a Madame Hidalgo.
16:26Donc il n'y a pas photo, comme dirait l'autre.
16:28Mais je pense aussi que LFI, ce qu'il y a de fort,
16:31je ne pense pas que c'est le programme qui est élu.
16:33Pour en avoir discuté avec beaucoup de gens,
16:35je peux vous dire qu'ils ne connaissent pas le programme.
16:37Et s'ils connaissaient le programme,
16:38certainement qu'ils ne voteraient pas pour eux.
16:40Notamment dans les quartiers,
16:41parce que les quartiers sont très conservateurs.
16:43Et le programme de LFI, voilà.
16:45Si les autres parties faisaient leur travail
16:48pour faire connaître le programme,
16:50peut-être que les gens seraient moins...
16:52C'est un mystère de notre siècle, Naïma.
16:54Comment la communauté musulmane peut accepter
16:58les dérives woke de la France insoumise ?
17:00Alors ça, effectivement, c'est un sacré mystère.
17:03Je suis d'accord avec vous.
17:05Mais je pense que vraiment, LFI,
17:07ce qu'ils ont fait et ce qui a été extrêmement fort,
17:10c'est d'appliquer ce qu'avait théorisé Terranova,
17:14qui avait dit, les ouvriers, vous ne les avez plus.
17:17Maintenant, il faut aller vers l'électorat des quartiers,
17:20l'électorat musulman.
17:21Et ils ont joué sur la communautarisation.
17:24Ils s'adressent clairement aux musulmans.
17:26Vous avez vu les dernières déclarations encore une fois.
17:28Il y a un facteur.
17:29Non, mais c'est extrêmement important.
17:32Et je voudrais rejoindre ce qu'a dit Gauthier,
17:35parce qu'il a raison d'appuyer sur ça.
17:37Moi, quand j'ai interrogé sur Donald Trump,
17:40les gens, qu'est-ce qu'ils m'ont dit ?
17:41On aurait voté Donald Trump, parce qu'il est conservateur,
17:44parce qu'il est pour la famille,
17:45parce qu'il s'est passé aux Etats-Unis.
17:48Il y a un aspect qui est majeur.
17:49C'est ça, avec la communauté arabe qui a voté massivement,
17:52et le portefeuille qui a voté pour Donald Trump aux Etats-Unis.
17:56Il y a un aspect qui est majeur,
17:58et qui contredit ce que vous dites,
18:00c'est que le vote de la France insoumise,
18:02là où il est, par exemple, très important,
18:04c'est auprès de la jeunesse.
18:05Et ça, c'est un facteur.
18:06C'est une grande victoire pour Jean-Luc Mélenchon.
18:08Parce que ce n'est pas uniquement des histoires de communautés.
18:11Mais c'est intéressant, le pourcentage de jeunesse maintenant.
18:14Regardez, il est beaucoup plus important dans les quartiers.
18:16Si je peux permettre de finir.
18:17La jeunesse, elle vote pour la France insoumise en très grande partie.
18:20Et pour l'ORN.
18:21Et pour l'ORN, d'ailleurs.
18:22Dans les deux cas, c'est un vote idéologique,
18:25qui est un vote d'adhésion à un programme.
18:27Et ça, c'est une très grande victoire de la France insoumise
18:29par rapport aux socialistes.
18:30C'est qu'évidemment, les socialistes,
18:32ils séduisent beaucoup moins la jeunesse,
18:35et en particulier la jeunesse étudiante.
18:36Et ça, c'est le fruit d'un travail idéologique
18:38qui, encore une fois, n'a pas été fait pour le dire en un mot.
18:40Le Parti socialiste n'a jamais répondu à la question de savoir
18:44si on a raté, ou un mot plus vulgaire en tête,
18:47sous le quinquennat de François Hollande.
18:49Et tant qu'ils ne répondront pas à cette question,
18:50ils ne pourront pas se représenter aux élections
18:52avec une chance de faire des bons scores.
18:54Allez les amis, pause pub sur ORP1 et sur CNews.
18:56On se retrouve dans quelques instants.
18:57On sera avec Olivier Jaoui,
18:59qui est membre de la famille de Fer Calderon.
19:02Et je rappelle qu'Emmanuel Macron a annoncé ce matin
19:04qu'il ferait partie de la liste des 33 otages
19:06qui doivent être libérés par le Hamas.
19:08Ça sera notre invité, Olivier Jaoui,
19:10dans quelques instants sur ORP1 et sur CNews.
19:12A tout de suite.