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00:0018h42, bienvenue sur Europe 1 et sur CNews, toujours à mes côtés pour commenter cette actualité assez riche en ce vendredi.
00:11Naïma M. Fadel, Véronique Jaquet, Nathan Dauvert, Guilmy Yaéli et Olivier Jaoui, membres de la famille de l'otage franco-israélien Offer Calderon.
00:19Merci d'avoir accepté mon invitation ce soir.
00:22Et c'est important, vous le savez, parce qu'Emmanuel Macron a annoncé ce matin qu'il ferait partie de la liste des 33 otages qui doivent être libérés par le Hamas.
00:30Il y aurait aussi Oade, il y a l'EMI. Et sur CNews et sur Europe 1, on est ravis de cette nouvelle, évidemment, parce que je crois que nous avons les deux seuls médias
00:39à rappeler tous les jours, avec Laurence Ferrari, à évoquer le sort d'Oade et d'Offer.
00:46Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris cette annonce, cette confirmation, je dirais, par Emmanuel Macron depuis Beyrouth ce matin ?
00:54Alors déjà, la bonne nouvelle de l'accord qu'on attendait depuis des mois, dont on a suivi les péripéties il y a une dizaine de jours,
01:02et encore peut-être en décembre, en juillet, on finit par plus souvenir combien de fois les négociations ont failli aboutir.
01:07Donc c'était un premier soulagement, un premier pas. La confirmation de cet accord aujourd'hui, l'annonce par le président Macron,
01:17évidemment, elle est intéressante, parce que j'espère qu'il a des informations précises sur la liste et sur l'état de santé des otages.
01:26C'est une question que tout le monde se pose, mais bon, je suppose que si la Twitter est informée en disant qu'ils allaient être relâchés,
01:34c'est que j'espère qu'il y aura des informations. En tout cas, on peut être optimiste. Donc c'est plutôt quand même, évidemment, cet accord,
01:40la libération d'un certain nombre d'otages, 33, une très bonne nouvelle. Pour la première fois depuis des mois, Adas, ma cousine,
01:49la femme d'Ofer, m'a dit que je suis optimiste. C'est la première fois que je l'entends dire ça, avec beaucoup d'inquiétude.
01:57La première, c'est... Et elle ne concerne pas qu'Ofer et Wadi Al-Ami, les otages français. Elle concerne les 96 otages dont, déjà, on sait que,
02:04semble-t-il, d'après les Israéliens, au moins une quarantaine seraient mortes. On ne sait pas lesquelles. Donc première inquiétude,
02:12qui est vivant, qui est mort. Et on n'en sait rien. Et c'est terrible pour les familles. Deuxième inquiétude, dans quel état vont-ils rentrer
02:23après 15 mois de captivité dans les tunnels, entourés de criminels ? État sanitaire. Je crois qu'ils étaient l'un et l'autre blessés.
02:31Je crois que les enfants ont vu Ofer blessé à la jambe, si je ne me trompe pas, quand ils l'ont vu en novembre, puisque c'est la dernière preuve de vie
02:36qu'on a de lui. Pour certains otages, on n'en a aucune. État psychique. Je rappelle que les enfants qui ont été enlevés, Erez, 12 ans, et Sahar, 16 ans,
02:48une jeune fille qui a maintenant un an de plus. Encore maintenant, ça ne va pas fort. Erez est toujours très inquiet. Il a peur. Il va à l'école un jour sur deux.
02:56Sahar le dit clairement. Elle est beaucoup plus forte. Elle est plus âgée aussi. Je suis en Israël, mais mon cœur et mon corps sont à Gaza. Ils attendent leur père.
03:05Et quand ils sont revenus, je me permets de le rappeler, je l'ai répété souvent sur votre antenne, ils ont découvert la mort de leur grand-mère,
03:11Carmela Dan, 80 ans, qui a été assassinée de sang-froid le 7 octobre. Et puis c'est toujours très difficile à dire, leur cousine, Noya, 12 ans, qui a été assassinée aussi.
03:20Donc dans quel état vont-ils rentrer ? Et puis le dernier point, c'est est-ce que l'accord sera respecté ? Et notamment par le Hamas, qui est une organisation dont on peut douter de la morale.
03:29Et je ne sais pas si on peut leur faire confiance.
03:32Et le cabinet de sécurité israélien donne son feu vert à l'accord de Trev à Gaza. C'est une dépêche AFP. On va prendre la direction si vous voulez bien.
03:38On poursuit cet échange, Olivier, avec vous et avec nos invités. Mais on va retourner à Tel Aviv, retrouver nos envoyés spéciaux, Juliette Sadat et Thibaut Marcheteau.
03:47Quel est l'état d'esprit en Israël avec ce marchandage qu'on vient d'évoquer avec Olivier Jaoui ? Parce qu'il ne faut pas avoir peur d'utiliser ce terme.
03:54Il s'agit bien de marchandage dans cette affaire.
03:57Oui, des familles suspendues. Elles attendent. L'attente va être longue. Leur sentiment est partagé, vous l'avez dit sur le plateau, entre le soulagement de voir prochainement des otages.
04:12Certains otages foulaient à nouveau le sol israélien en vie. Et puis cette incertitude, cette inquiétude quant à leur état de santé.
04:20On ne sait pas dans quel état, évidemment, ils vont rentrer. Et puis surtout, 33 otages, ce n'est pas la totalité des personnes qui se trouvent encore à Gaza.
04:29Et pour eux, c'est essentiel. Tous doivent rentrer à la maison. Écoutez.
04:38On doit tempérer nos attentes, car on ne sait pas qui est en vie et qui est en bonne santé. On ne doit pas oublier que 33, c'est un chiffre et qu'il y a 98 otages à Gaza.
04:50Il n'est pas dans la liste. Nous le savons. Nous avons vu la liste publiée. Dans tous les cas, nous allons continuer de nous battre. Même s'il n'est pas libéré, nous nous battrons jusqu'au bout.
05:03Voilà une attente qui dure depuis maintenant 468 jours, qui pourrait prendre fin ce dimanche. Pour certains qui retrouveront leurs proches devraient être de retour à partir du premier jour de cette première phase de libération des otages.
05:24Les femmes d'abord, les jeunes de moins de 19 ans et les hommes âgés de plus de 50 ans. Parmi lesquels, vous l'avez dit, vous l'avez évoqué, c'est franco-israéliens toujours captifs.
05:35On ne sait pas. Les familles ont été averties de leur présence sur cette liste des 33 otages, mais ils ignorent évidemment leur état de santé.
05:45Merci beaucoup. Olivier Jaoui, je poursuis et je vais interroger nos invités du soir dans quelques instants, mais c'est vrai qu'on a souvent reproché à Emmanuel Macron de ne pas faire référence aux otages,
06:00notamment à ces deux otages franco-israéliens et notamment au cours de sa cérémonie de vœux. Et puis il y a eu cette annonce ce matin. Comment avez-vous perçu cette communication en toute sincérité, Olivier Jaoui ?
06:13Je suis généralement sincère quand je suis avec vous. Il faut reconnaître à Emmanuel Macron qu'au moment du 7 octobre, il a été très proche des familles. Il les a reçues. Il est allé à Tel Aviv. C'est la première chose qu'il a faite.
06:24Et mes cousines Hadass et Galit, qui a perdu sa mère et sa fille, ont toujours rappelé qu'ils ont noué avec lui, avec Brigitte Macron aussi, des liens assez forts qui semblent avoir perduré,
06:35d'ailleurs au-delà des questions diplomatiques et autres. Elles ont assez vite été déçues, et moi en tant que citoyen français, puisque moi je suis français et parisien, je ne suis pas israélien,
06:43très rapidement de propos qu'il a tenus, de positions qu'il a prises, du refus de participer à la manifestation en novembre contre l'antisémitisme, et puis avec des propos de plus en plus durs.
06:53Puis après, ce qu'il s'était passé avec ce salon militaire où il aurait demandé le boycott des entreprises israéliennes, et ainsi de suite, avec un tweet pour le moins ambigu.
07:03J'ai des amis et de ma famille qui seraient beaucoup plus durs que moi sur les – je ne me rappelle plus du terme – les souffrances ou le calvaire injustifiable, commençant par citer les Palestiniens.
07:13Je suis d'accord sur le fait, et aucun doute là-dessus, que les habitants de Gaza souffrent terriblement, ont souffert terriblement d'abord de la dictature du Hamas depuis 2007,
07:21et puis de la réaction d'Israël, une réaction au massacre du 7 octobre. Mais cette idée de la manière dont il l'indiquait, c'est vrai que...
07:29Et puis il y a eu d'autres choses qui font que ça a pu déplaire. Je crois que le « en même temps » finit par, en même temps, déplaire à tous.
07:35Je ne suis pas sûr que ça satisfasse grand monde. Et puis je ne sais pas aujourd'hui quel est vraiment le poids de la parole du président du point de vue diplomatique, et notamment dans cet accord.
07:44Donc je n'attache pas grande importance, pour être très franc.
07:47Véronique Jacquy.
07:49Oui, je partage ce qui vient d'être dit. De toute façon, il faut rester très prudent.
07:54Oui, il faut rester prudent.
07:55Cesser le feu, ce n'est pas un accord de paix. Moi, quand j'ai entendu Joe Biden, peu de temps après l'annonce, se réjouir qu'on allait reconstruire Gaza,
08:03j'ai trouvé que c'était un petit peu surréaliste et un peu trop irénique pour être vrai. Enfin, c'est évident.
08:10Donc prudence, surtout que le processus qui va démarrer à partir de dimanche, avec ces échanges au compte-gouttes, quelque part, il y a quand même une idée d'un peu de supplice chinois.
08:25C'est-à-dire que, comme vous l'avez dit, non seulement ceux qui vont revenir vont revenir dans un état sans de grandes détresses psychiques, physiques, enfin c'est pire que ça.
08:36Certains vont vraiment être en lambeaux, vous l'avez dit. Il y a des personnes qui ne se remettent toujours pas du calvaire qu'ils ont vécu un an plus tard.
08:43Donc on ne s'imagine pas justement à quel point c'est atroce. Il va y avoir aussi la communication qui va être faite par rapport à ce qu'ils ont vécu.
08:54Et moi évidemment en Israël. Et puis il faut noter quand même qu'il y a en plus cette idée d'un rapport de force sous-jacent entre le Hamas et Israël qui va se jouer à travers cette libération au compte-gouttes des otages.
09:11Et que là on est sur un rapport de force d'une libération d'un otage israélien contre 30 prisonniers palestiniens. On peut dire le mot de terroriste pour certains, même si ceux qui vont être libérés n'ont pas du sang sur les mains par rapport au 7 octobre.
09:32En 2023 l'échange c'était un otage israélien contre 100 prisonniers palestiniens. Et on se souvient qu'en 2011 le soldat Chalit c'était 1071 palestiniens qui avaient été libérés.
09:48Donc en plus ce contexte où vous avez raison de dire il faut être prudent, il va y avoir d'un côté l'attentisme douloureux côté israélien et puis de l'autre pourquoi pas aussi des cris de joie côté palestinien parce que eux vont retrouver leurs prisonniers libérés avec certains parmi eux qui vont être les futurs terroristes du Hamas pour encore et toujours mener la guerre à Israël.
10:10Deux mots rapides, je voudrais donner la parole de fin à Olivier Jaoui, Nathour Devers.
10:15Oui, je voulais juste dire un mot. Il faut rappeler quand même combien la question des otages, même avant le 7 octobre, renvoie à des traumatismes mémoriels très profonds en Israël.
10:26Ça renvoie d'abord au drame qu'il y avait eu pendant les Jeux Olympiques de Munich en 1972 avec la prise d'otages de plusieurs athlètes israéliens qui avaient été tués par les terroristes.
10:40Ça renvoie aussi, vous l'avez mentionné, à Gilad Chalit, mais qui n'est pas le seul. Il y a eu d'autres soldats ou d'autres civils, même parfois des gens qui avaient des problèmes psychiatriques,
10:48qui ont traversé la frontière au niveau de la mer, qui sont arrivés à Gaza et qui ont été retenus. Il y avait eu une série en Israël qui s'appelait la série Khatoufim.
10:56Dans la dernière série de Foda, la dernière saison, pareil, c'était une question brûlante. Pourquoi c'est une question brûlante ? Parce qu'Israël a toujours eu cette logique dans son histoire de dire
11:06qu'on privilégie la vie de nos citoyens à n'importe quel prix et que, justement, le 7 octobre est venu percuter cette logique-là, ce choix-là, dont vous avez rappelé au moment,
11:17notamment, des négociations pour la libération du soldat Chalit. Et je crois quand même que cette mobilisation qu'il y a eu pour les otages, au-delà du fait qu'elle était déchirante,
11:26c'était aussi humainement et politiquement une mobilisation d'espoir.
11:30Olivier Giaullo, le mot de la fin, vous appréhendez dimanche ?
11:34Oui, parce qu'il faut que ça démarre et on va appréhender, comme vous l'avez dit, chaque semaine. Est-ce que l'accord va continuer ? Est-ce que les otages seront libérés ?
11:41Lesquels seront libérés ? Lesquels sont vivants ? Mais pour conclure, en amour, en hébreu, bien que je sois français, c'est le titre, la traduction du nom de l'hymne israélien
11:50qui est l'Atikva et en français, c'est l'espérance. Donc je conclurai là-dessus, si vous me le permettez.
11:55Je vous le permets et merci d'avoir accepté notre invitation. Merci les amis de m'avoir accompagné durant ces deux heures.
12:01Ainsi se termine ce Punchline Week-end. Je voudrais remercier l'équipe qui m'entoure et pour préparer cette émission,
12:06David Brunet, David Pougeol, Alexis Prince, Aline Génaud, Maëlle Granet et Maureen Vidal pour l'information.
12:13Merci à la programmation, Anthony Bossesse-Cava, merci aux équipes en régie.
12:17Tout de suite, la suite de nos programmes sur nos deux antennes, sur Europe 1, c'est l'ami Pascal de la Tour du Pain.
12:21Et sur CNews, évidemment, le trio Philippe Devilliers, Eliott Deval, Geoffroy Lejeune.
12:27Belle soirée sur Europe 1 et belle soirée sur CNews. Bye bye.