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00:00J'ai le plaisir d'accueillir dans ce studio Georges Fenech, Philippe Guibert, bonsoir messieurs.
00:05Merci d'être là, toujours un plaisir de vous retrouver le vendredi.
00:08Je vous voyais un petit peu tiqué sur l'affaire du brevet.
00:11Elisabeth Borne qui a finalement décidé, ministre de l'éducation nationale,
00:14que l'obtention du brevet des collèges n'était pas obligatoire pour passer au lycée.
00:18Et je vous voyais un peu dubitatif.
00:21Ça change tous les trois mois.
00:22Georges Fenech, vous avez raison.
00:23Un petit peu de cohérence dans cette politique d'éducation nationale.
00:26Et puis je pense que le brevet c'était quand même quelque chose d'important.
00:29Il fallait le maintenir.
00:31Premier diplôme, premier examen, Philippe Guibert.
00:34Oui, si on veut quand même qu'il y ait un minimum d'exigence à l'école.
00:38L'obtention du brevet, pareil, une condition indispensable pour passer en seconde.
00:43Mais c'est incroyable, figurez-vous.
00:45Quel est le sens de cette mesure ?
00:47Je suis d'accord.
00:48De dire que tout le monde peut passer en seconde.
00:50Mais alors, puisqu'on a fait le constat, et le Premier ministre l'a même fait,
00:54durant son discours de politique générale,
00:56de dire que le niveau en France, en mathématiques et en lecture,
01:01a profondément chuté.
01:03Quel est le sens de ne pas avoir cette exigence minimum ?
01:06C'est incroyable.
01:07Je vais vous dire, à titre personnel, je pensais qu'aujourd'hui,
01:10le brevet, tout le monde l'avait.
01:11C'est un compte qui continue.
01:12Oui, vous avez raison.
01:13Moi, mes enfants l'ont eu avec mention.
01:15Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'ils n'ont pas travaillé comme des acharnés
01:18pour obtenir le brevet.
01:19On se dit la vérité.
01:20Oui, c'est vrai, vous avez raison.
01:21Je pensais que tout le monde avait le brevet.
01:22Eh bien, non.
01:23Sachez que je crois qu'il y a quasiment 10% des élèves de 3ème
01:27qui n'obtiennent pas le brevet des collèges.
01:29Mais raison de plus.
01:30Ça signifie quelque chose.
01:31Parce qu'ils ont le niveau...
01:33Mais c'est incroyable.
01:34...pour suivre des études supérieures.
01:35Parce que quand on va en seconde, première, terminale,
01:37c'est pour ensuite aller dans les études supérieures.
01:39Un 3ème, c'est l'âge où on peut s'orienter professionnellement
01:42vers des métiers qui sont tout à fait respectables
01:46et des métiers d'avenir.
01:47Dont on a besoin.
01:48Dont on a besoin.
01:49Donc, il n'est pas nécessaire d'obliger ces jeunes
01:52à faire des études longues
01:53s'ils ne sont pas faits pour ça.
01:54Oui.
01:55Ce n'est pas évident.
01:56Et pourquoi se dire...
01:57Ce qui me choque dans tout ça,
01:58c'est que vous le disiez,
01:59c'était déjà pas très difficile le brevet.
02:01Non.
02:02Donc, on abaisse l'exigence.
02:03Moi, j'aurais eu tendance à la remonter un petit peu.
02:06Parce que c'est vrai que pour connaître des gamins
02:09qui sont passés par le brevet,
02:11c'était presque une formalité.
02:14Donc, je ne vois pas l'intérêt de ce genre de choses.
02:17Mais pourquoi ?
02:18Votre avis, c'est pourquoi ?
02:19C'est pour faire du politiquement correct ?
02:21Je ne comprends pas pourquoi.
02:23Les économies, pourquoi ?
02:25Les brevets, ça suppose des organisations
02:27de donner des preuves.
02:29Oui, mais on continuera à passer le brevet.
02:31Je ne sais pas si c'est une question de moyens
02:33ou d'économie,
02:34mais c'est peut-être ce vieux fonds idéologique,
02:37toujours de l'égalitarisme,
02:39qu'on doit donner ses chances absolument à tout le monde.
02:41Et qu'il faut que,
02:42même ceux qui n'ont pas été capables d'avoir le brevet,
02:44il faut quand même leur laisser la chance
02:46d'avoir le bac un jour.
02:47Ça fait partie de cette...
02:49C'est à ce moment-là qu'on développe des passerelles.
02:51C'est-à-dire qu'un gamin qui, en troisième,
02:53n'a rien fichu à décrocher de l'école
02:55et qui ne passe pas tout de suite en seconde,
02:58voire qui prend une autre filière,
03:00on peut développer des passerelles.
03:01Parce que si, deux ans, trois ans plus tard,
03:03il se révèle beaucoup plus motivé,
03:05beaucoup plus travailleur,
03:07il peut revenir.
03:08On ferait mieux de développer des passerelles
03:10plutôt que de vouloir faire passer tout le monde.
03:12Je suis assez d'accord avec vous.
03:14Je trouve qu'en France,
03:15c'est vrai qu'on manque beaucoup de métiers
03:17qui ne sont pas assez mis en valeur.
03:19Des métiers absolument formidables.
03:21Je trouve que ça revient un peu,
03:23mais on n'y est pas du tout.
03:25C'est-à-dire que les métiers manuels,
03:27les métiers d'art dont on a créellement besoin,
03:29ne sont pas mis en avant.
03:31Ça reste toujours...
03:32Il y a encore une image de la voie de garage.
03:34Il faut que ça bouge, ça aussi.
03:35Parce que ce n'est plus le cas, n'est-ce pas, Georges Fémin?
03:37Et qui ont été mis en valeur
03:39aux yeux du monde entier,
03:40avec la libération de Notre-Dame.
03:42On a vu qu'on avait des savoir-faire,
03:44des métiers,
03:45mais on pense aussi à tous les autres métiers,
03:46de tous les quotidiens,
03:47de tous les métiers de bouche,
03:48la pâtisserie, la boulangerie, la restauration.
03:50On brille.
03:51La France brille à l'étranger
03:53avec sa pâtisserie, sa restauration.
03:55Oui, mais il faut peut-être
03:57que l'école se bouche pour faire
03:59plus de... enfin je ne sais pas, ouvrir des filiales
04:01qui soient plus attractives.
04:02Tout ça est contre-intuitif
04:03par rapport à ce que doit faire un élève
04:05qui est quand même d'apprendre à faire des efforts,
04:07à ce que les parents
04:09mettent comme pression sur les élèves.
04:11On a l'impression que toute pression,
04:13même très légère comme le brevet,
04:15est problématique.
04:16Je trouve que c'est contre-productif,
04:18extrêmement contre-productif.
04:19Je suis d'accord.
04:20Je voudrais qu'on revienne quand même sur l'actualité de ce soir.
04:22Évidemment, David Rigoleros était avec nous
04:24il y a quelques instants à cesser le feu,
04:26donc, entre Israël et le Ramaz,
04:28avec le retour
04:30des otages, une trentaine dans un premier temps,
04:32dont nos deux compatriotes,
04:34qui ont été enlevés le 7 octobre.
04:36D'abord,
04:38un mot, c'est peut-être,
04:40point d'interrogation, une victoire de Donald Trump
04:42alors qu'il serait investi lundi ?
04:44Président des Etats-Unis.
04:46D'abord, peut-être,
04:48un mot sur ce cesser le feu
04:50qui a été décroché, ce n'est pas un accord de paix.
04:52Je le répète une nouvelle fois,
04:54un cesser le feu, c'est fragile.
04:56Mais c'est quand même un signal d'espoir, ce soir.
04:58Non ?
05:00Oui, bien sûr, vous avez tout à fait raison de dire
05:02que c'est fragile, qu'il faut rester extrêmement prudent,
05:04qu'il y a trois phases
05:06dans cet accord.
05:08La première phase, on peut espérer, qui passe par la libération
05:10des otages, on peut espérer
05:12qu'elle soit tenue, mais on peut se poser des questions
05:14sur la suite. Il n'empêche quand même
05:16qu'on doit prendre
05:18le fait que des personnes
05:20vont être libérées, des otages
05:22qui étaient otages depuis
05:24plus d'un an, et puis que la population
05:26civile gazaouie va beaucoup
05:28moins souffrir, même s'il y a encore beaucoup
05:30à faire pour que l'aide humanitaire
05:32soit acheminée.
05:34Mais ça fait partie de l'accord, justement.
05:36Donc oui, c'est déjà
05:38des vies qui peuvent être sauvées
05:40ou qui peuvent être épargnées
05:42alors que la situation des otages
05:44et des civils gazaouis est catastrophique.
05:46Il faut bien le dire.
05:48On peut ajouter qu'il est difficile, en l'état actuel
05:50à ce stand, de parler d'accord
05:52de paix, parce que pour faire la paix,
05:54il faut être deux. Vous voulez quoi ?
05:56Qu'Israël fasse la paix avec qui ?
05:58Avec le Hamas ? Avec un groupe terroriste ?
06:00Non,
06:02ce n'est pas possible. Pour l'instant,
06:04la trêve, la cessez-le-feu,
06:06c'est une très très grande avancée.
06:08On pouvait espérer de mieux avec la libération
06:10malheureusement progressive
06:12encore des otages. On aurait préféré
06:14qu'ils soient tous libérés en même temps.
06:16Mais pour répondre
06:18à votre question aussi,
06:20moi j'ai la conviction que
06:22c'est l'arrivée quand même de Donald Trump
06:24qui a fait débloquer
06:26cette situation.
06:28Quand on sait qu'il a envoyé son émissaire
06:30personnel, Steve Whitlock,
06:32qui n'est pas du tout un diplomate,
06:34c'est un promoteur immobilier new-yorkais,
06:37qui paraît-il, d'après les quelques
06:39bruits qu'on peut avoir ici ou là,
06:41aurait eu une discussion très virile
06:43avec Netanyahou,
06:45et a imposé la signature
06:47de cet accord.
06:49Donc certes les deux équipes,
06:51les deux administrations ont travaillé ensemble,
06:53Biden le dit, Trump a
06:55l'élégance de laisser
06:57quand même un peu à Biden puisqu'il a
06:59tiré la couverture entièrement à lui,
07:01mais force est de constater, et il l'avait annoncé,
07:03qu'arrivant au pouvoir,
07:05il y aurait un accord. Et d'ailleurs, souvenez-vous, il avait même
07:07menacé le Hamas, ça pourrait être l'enfer
07:09si ce n'était pas le cas
07:11avant son neutralisation.
07:13Oui, Georges a raison.
07:15En fait, il y a eu un intérêt convergent
07:17entre l'ancien président qui s'en va et celui qui arrive.
07:19L'ancien avait besoin
07:21de faire le forcing pour avoir
07:23au moins un accord avant de partir,
07:25et le nouveau avait aussi besoin de cet accord
07:27pour dire, j'arrive sur un
07:29terrain qui est meilleur
07:31que celui qui
07:33existe depuis le 7 octobre
07:352023. Et donc Trump
07:37a donné le coup de pression
07:39comme l'a expliqué Georges, de façon
07:41effectivement, paraît-il, très
07:43efficace et très forte
07:45de façon à ce qu'enfin cet accord
07:47soit conclu, parce que Biden a raison
07:49sur un point, les termes de l'accord
07:51sont extrêmement proches de ce qu'il avait proposé
07:53en mai dernier.
07:55Et on peut nourrir beaucoup de regrets
07:57sur le fait que cet accord n'a pas
07:59été possible à ce moment-là
08:01à cause du Hamas, à l'évidence
08:03mais aussi à cause d'une partie du gouvernement
08:05de Netanyahou
08:07qui est très extrémiste et qui ne veut pas de la paix.
08:09Qui sera libéré ? Dans un premier temps
08:11les femmes, les enfants.
08:13Icône de ces otages, le petit
08:15sphère, qui a aujourd'hui
08:17qui aura demain, demain
08:19deux ans.
08:21Deux ans. Écoutez Olivier Jaoui
08:23président de l'association
08:25Vibrize le 7 octobre et membre de la famille
08:27de l'otage franco-israélien Ofer Calderon
08:29qui était mon invité
08:31aux alentours de 19h15 sur Europe 1
08:33tout à l'heure. Je vous rappelle quand même que
08:35Kfir Bibas, qui aura deux ans
08:37demain, aura passé, s'il est encore
08:39vivant, la moitié, les deux tiers de sa vie
08:41en captivité à Gaza, son frère de cinq ans
08:43la mère
08:45est dans les listes, eux ils n'y sont pas.
08:47On peut croire au miracle mais sincèrement
08:49pour eux j'ai peu d'espoir.
08:51Pour eux j'ai peu d'espoir, c'est absolument terrible
08:53on voit ce visage de cet enfant
08:55et normalement les femmes
08:57et les enfants doivent être libérés en premier
08:59viendront ensuite les hommes
09:01valides.
09:03C'est terrible. C'est horrible !
09:05Qu'est-ce qu'il y a de plus horrible que ça ?
09:07Je veux dire, vous vous rendez compte
09:09de garder en otage des
09:11bébés qui ont
09:13six mois, un an
09:15enfin qu'est-ce qu'il y a de plus terrible que ça ?
09:17Comment on peut faire une chose pareille ?
09:19Et on n'est pas sûr qu'ils soient en vie, oui c'est ça Georges Fénérec.
09:21Et c'est ce que disait Olivier Jaoui. Mettez-vous une
09:23seconde à la place des familles
09:25aujourd'hui qui ne savent pas si leur
09:27enfant va revenir ou pas.
09:29S'il est toujours en vie ou pas.
09:31Comment peut-on être
09:33dans une situation aussi inhumaine
09:35et laisser des familles dans
09:37un tel désarroi ?
09:39Ça prendra fin, tôt ou tard, évidemment
09:41mais il vaut mieux que ce soit le plus tôt possible.
09:43Surtout que le Hamas n'a donné aucune indication
09:45sur l'état de santé des otages.
09:47Aucune ! Aucune indication !
09:49C'est d'ailleurs une des causes de fragilité de cet accord.
09:51Bien sûr, vous avez raison Philippe Guibert.
09:53C'est une grande vérité.
09:55Le Hamas a beaucoup joué
09:57avec les otages d'un jeu horrible
09:59mais là on va avoir
10:01de façon peut-être
10:03sans doute en partie joyeuse
10:05et en partie tragique
10:07la réalité de la vie
10:09et du décès des otages.
10:11Et ça va être des moments
10:13extrêmement forts
10:15extrêmement
10:17joyeux mais aussi
10:19extrêmement douloureux.
10:21Et tous les otages ne seront pas rentrés
10:23dans six semaines.
10:25Ça aura des conséquences
10:27aussi en Israël sur la situation politique
10:29parce que ça a quand même été un point
10:31de crispation énorme.
10:33Cet octobre a été inimaginable. Effectivement il va falloir
10:35rendre des comptes à un moment. Entre les familles
10:37et puis le gouvernement Netanyahou.
10:39Ça a été un point de crispation
10:41considérable parce que
10:43il y a eu un choix qui a été
10:45fait et nous attendons
10:47nos deux otages franco-israéliens.
10:49Dont nous avons rappelé tous les jours
10:51le sort et réclamé
10:53ici j'entends ici.
10:55Je parle de CNews
10:57et l'Europe 1 bien sûr.
10:59Et Laurence Ferrari qui a
11:01fait ce rappel quotidien.
11:03Selon plusieurs médias
11:05le Ramas affirmerait que l'accord de cesser le feu
11:07et de prise d'otages avec Israël n'aurait pas eu lieu
11:09sans Donald Trump. Ça rejoint
11:11ce que nous disions il y a quelques instants.
11:13Il est 20h43 le journal permanent à suivre sur
11:15Europe 1 puis on va parler de cette
11:18nouvelle dégradation de cette église.
11:20La basilique Saint-Aubin en plein coeur du Vieux Rennes
11:22qui a déjà été dégradée.
11:24Son curé monte au créneau parce que
11:26il y a eu encore une nouvelle dégradation.
11:28Vous entendrez c'est moi tout de suite.