Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes. Bienvenue dans Face à Michel. On ferait sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:04Bonjour Laurence.
00:05Ravie de vous retrouver pour une heure en votre compagnie afin de revenir sur l'actualité de la semaine.
00:10François Bayrou a prononcé son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, une sorte de grand oral où le Premier ministre n'a pas pris de risque.
00:18Il a tenté de jouer l'apaisement au milieu du vacarme et des cris des députés de la France Insoumise.
00:23Qu'avez-vous retenu de ses paroles ? Sa proposition de réétudier la réforme des retraites, péniblement votée à coup de 49-3 en 2023,
00:30les gages qu'il a donnés au Parti Socialiste pour éviter qu'il ne vote la motion de censure, manœuvre réussie.
00:36On va vous entendre Michel. On évoquera aussi la tactique de la France Insoumise qui se précise jour après jour,
00:42installer le chaos et la cohue pour faire progresser ses idées pré-révolutionnaires, attaquer, cyber harceler tous ceux qui ne pensent pas comme elle,
00:49quitte à les menacer ou tenter même de les faire taire.
00:52Autre sujet majeur, l'espoir et l'inquiétude après l'annonce d'un accord de cesser le feu entre Israël et le Hamas.
00:58Une trêve qui devrait permettre le retour d'une trentaine d'otages, dont deux de nos compatriotes français Ofer et Oad,
01:05en échange de centaines de terroristes palestiniens prisonniers en Israël.
01:10Quel rôle Donald Trump a-t-il joué dans cette négociation ? Est-ce qu'il y a un espoir de paix durable selon vous ou pas ?
01:16Puisqu'aucune solution politique pérenne n'est encore sur la table. On vous entendra Michel Onfray.
01:22Enfin Marine Le Pen a donné une interview exclusive au JD News cette semaine dans laquelle elle revient sur l'abandon dans lequel se trouve Mayotte
01:29et également sur la mort de son père Jean-Marie Le Pen.
01:32Comprenez-vous ce qu'elle dit lorsqu'elle confie ne s'être jamais pardonnée en tant que fille d'avoir exclu son père de son propre parti, le Front National, en 2015,
01:40alors que la dirigeante politique assume et revendique son acte ?
01:44Intéressant là aussi d'avoir votre analyse Michel, c'est parti pour aujourd'hui.
01:49On commence par la politique ?
01:50Allons-y.
01:51François Bayrou, Premier ministre évidemment qui était dans la cohue de l'Assemblée Nationale, dans le brouhaha, il a tenté de passer quelques idées,
01:58une vision peut-être du pays, à quel terme, on verra bien le temps qui lui reste.
02:02Écoutez ce qu'il dit sur les retraites et puis après je vais vous demander ce que vous en avez retenu au fond Michel.
02:07D'abord François Bayrou sur les retraites.
02:09Plus personne ne nie qu'il existe un lourd problème de financement de notre système de retraite.
02:16Et en même temps, et en même temps, nombre des participants à ces discussions,
02:25notamment les organisations du dialogue social, les organisations syndicales,
02:31ont affirmé qu'il existait des voies de progrès et qu'on pouvait obtenir le même résultat par une réforme plus juste.
02:39Je choisis donc de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux,
02:46pour un temps bref et dans des conditions transparentes, selon une méthode inédite et quelque peu radicale.
02:53Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de la méthode Bayrou Michel Enfray ?
02:56D'abord je pense qu'Emmanuel Macron a détruit la démocratie et la République,
02:59on voit comment ça fonctionne là, c'est-à-dire que la Vème République n'existe plus.
03:03Le fonctionnement du général de Gaulle, je dirais, cette façon de solliciter le peuple en lui demandant son avis,
03:08soit avec des élections, soit avec des référendums.
03:10Les référendums il n'y en a plus, c'est pas compliqué.
03:12Et quant aux élections, on dit vous avez mal voté, donc si vous votez bien, on prend en considération ce que vous dites.
03:16Si vous votez mal, on jette à la poubelle.
03:18Mais là c'est la démocratie.
03:19Pardon ?
03:20Là c'est la démocratie.
03:21Non, non, non, on sait très bien que...
03:22C'est des députés élus par nos voix.
03:24Non, non, il n'a rien fait de ce que le peuple a dit.
03:27Emmanuel Macron, il a même fait très exactement le contraire de ce que le peuple a demandé.
03:30C'était très clair ce qui a été demandé.
03:32Il y a un parti qui est arrivé en tête, après il y a une coalition de partis
03:35qui, en se coalisant bien sûr, permet d'arriver en tête.
03:38Mais le jeu démocratique, c'est ça.
03:40C'est pas le caprice de M. Macron.
03:41Le jeu démocratique, c'est on sollicite le peuple.
03:43Le peuple dit majoritairement qu'il souhaitait Jordan Bardella.
03:46On aime ou on n'aime pas, c'est pas le problème.
03:48C'est simplement la voix du peuple.
03:49C'est le désir du peuple, c'est le souhait du peuple.
03:51Lui, depuis le début, il dit au peuple où vous êtes d'accord avec moi et ça ira,
03:54où vous n'êtes pas d'accord et je mets tout ça à la poubelle.
03:56La Ve République, c'est ça.
03:57C'est un contrat entre le chef de l'État et son peuple.
04:00Le général de Gaulle nous dit, si le peuple ne me soutient plus, je ne suis plus rien, je m'en vais.
04:04Lui dit, si le peuple ne me soutient plus, je suis tout et ils s'en vont, le peuple.
04:08Ça, c'est Emmanuel Macron.
04:09François Bayrou.
04:10François Bayrou, c'est l'homme qui est nommé ici pour faire cette politique
04:13qui consiste à dire qu'on méprise tous ceux qui ne sont pas du bloc central, disons-le comme ça.
04:19C'est-à-dire aussi bien la France Insoumise, le Nouveau Front Populaire plutôt,
04:22que le Rassemblement National, sauf qu'on donne des gages une fois aux uns, une fois aux autres.
04:26Par exemple, on a donné des gages à la gauche, mais c'est du verbe.
04:31Aux socialistes.
04:32Aux socialistes, mais c'est du verbe, puisque M. Bayrou est un européiste convaincu,
04:36forcené depuis un demi-siècle et il nous dit qu'il est naïf quand il a perdu ses feuilles.
04:41Il n'est pas naïf.
04:42Il est néophyte.
04:44Il est néophyte et il laisse croire qu'il est naïf, mais pas du tout.
04:48Voilà quelqu'un qui est dans une logique européiste et l'Europe a demandé de réduire le temps de travail.
04:54C'est une décision européenne et la France y consent, donc il ne faut pas laisser croire qu'on a le choix.
04:59Il est juste en train d'en fumer.
05:01On ne touchera pas à ça puisque ça a été obtenu de hautes luttes et que c'est une exigence de l'Europe.
05:06Donc on ne reviendra pas là-dessus.
05:08Toute minute gagnée est une minute gagnée, donc on en fume.
05:12On va discuter, on va se retrouver ensemble.
05:14Si vous avez des possibilités de changer les choses, on les changera.
05:18Si vous n'avez pas de possibilités de changer les choses, on ne changera rien.
05:20Pendant ce temps-là, qu'est-ce qui se passe ?
05:22On continue à voir le temps qui passe tranquillement et à un moment donné, Emmanuel Macron pourra redissoudre l'Assemblée nationale et la refaire à sa main.
05:29Et puis par ailleurs, regardez, la fin de la démocratie, c'est quoi ?
05:32Ce sont les vociférations, les hurlements de la France insoumise.
05:36C'est sidérant de voir ces gens, puis même le reste, pas seulement la France insoumise.
05:39Moi j'ai regardé, pour les besoins de notre émission, j'ai regardé l'heure et demie que ça a pu durer.
05:43On voit des femmes qui arrivent avec des baskets et qui tiennent leur téléphone portable pendant que le discours a eu lieu.
05:48– Pas que les femmes, j'imaginais aussi.
05:50– Non, j'ai juste vu une paire de baskets.
05:52Après, on voit des gens qui lisent un journal.
05:54Après, on voit des gens qui ouvrent leur ordinateur et qui sont en train de taper sur l'orienteur et font leur courrier.
05:58Il y a des gens qui, semble-t-il, ont envoyé des vœux.
06:00Hop, on écrit un petit mot, on donne à l'huissier qui s'en va donner à quelqu'un d'autre.
06:03Après ça, il y a les gens qui tapotent sur leur téléphone portable.
06:05Mais ce n'est pas ça l'expression de la démocratie.
06:07Et ce n'est pas la vocifération et le hurlement.
06:09À chaque fois qu'il y a une phrase, on l'interrompt.
06:11On est grossier, on est vulgaire, on est avachi, etc.
06:14Ce n'est pas la démocratie.
06:16Donc ça n'est pas la démocratie côté Macron quand on dit au peuple
06:18tu as mal voté, tu n'existes plus.
06:20Ça n'est pas la démocratie non plus que d'accepter tout ça.
06:22Moi, je suis assez âgé pour me souvenir, pas vous.
06:25– Pas tant que ça, Michel.
06:27– Mais si, mais de Jacques Lang arrivant avec un costume Thierry Mugler.
06:30Très joli costume.
06:32– Colmao.
06:33– Voilà, pas de cravate.
06:34Mais ça avait créé un tollé.
06:36On estimait que c'était inadmissible.
06:38C'est toujours d'ailleurs Jacques Lang.
06:40Mais il était très élégamment habillé.
06:42Il était correctement vêtu.
06:43Et puis en plus de ça, il portait la mode française.
06:45Enfin, c'était très bien qu'il arrive comme ça.
06:47Mais là…
06:48– Là, il n'y a pas de tenue.
06:49– Les jeans, les surprises ouvertes, etc.
06:51– Ce n'est pas faux.
06:52– La démocratie, c'est aussi ça.
06:54C'est-à-dire, quand on représente le peuple,
06:57il ne faut pas le représenter en pensant que
07:00quand on sera avachi, grossier, vulgaire, on représentera le peuple.
07:03Ce n'est pas ça, le peuple.
07:04Le peuple n'est pas grossier, avachi, vulgaire.
07:06Ces gens-là confondent le peuple et la populace.
07:08La populace, c'est un peuple sans cerveau.
07:09– Oui, ils le méprisent.
07:10– Ce n'est pas pareil.
07:11Je veux dire que quand on se réclame du peuple,
07:13on a des obligations, on a des devoirs à l'endroit du peuple.
07:15Mais ces gens-là sont la populace.
07:17C'est-à-dire, je le redis, un peuple sans cerveau.
07:19Et la démocratie est deux fois morte dans cette aventure.
07:22– Je voudrais juste qu'on écoute un autre passage de François Bayrou,
07:24Michel Onfray, où il critique en creux la méthode Macron,
07:26notamment les petites phrases d'Emmanuel Macron.
07:28Et il revient d'ailleurs de façon étonnante sur l'épisode des gilets jaunes.
07:32Écoutez-le.
07:34– Je voudrais m'arrêter un instant à un mouvement que nous avons tous connu
07:38et qu'à mon sens, nous avons négligé.
07:40C'est le mouvement des gilets jaunes.
07:43Sur les ronds-points, il y a six ans,
07:47ils ont dénoncé l'état qu'ils ressentaient de notre société.
07:54Et cet état, c'était la division du pays
07:58entre ceux qui comptent et ceux qui ne comptent pas.
08:03Ceux qui passent à la télévision et ceux qui sont devant l'écran.
08:08Ceux qui sont des milieux de pouvoir,
08:12des arrondissements, par exemple, centraux de Paris et les autres,
08:20qui ont la certitude d'être oubliés et d'être négligés.
08:26Je suis assuré, je suis certain que la promesse française
08:31suppose que nous puissions abattre le mur qui existe entre les uns et les autres.
08:37Et c'est la raison pour laquelle nous devrons reprendre l'étude
08:42des cahiers de doléances qui ont été présentés par les gilets jaunes,
08:46de manière que s'expriment dans notre société
08:53les attentes, souvent les plus inexprimées,
08:58qui sont celles des milieux sociaux exclus du pouvoir.
09:01Est-ce qu'on vient d'entendre François Bayrou, Michel Onfray,
09:04vous adhérez à cette analyse sur les exclus,
09:08en gros la France d'en bas par rapport à la France d'en haut,
09:11et puis cette petite critique concreue d'Emmanuel Macron
09:14qui disait « les gens qui ne sont rien ».
09:16Il la reprend quand même, ça, François Bayrou ?
09:18Oui, il y a une constante chez lui, c'est la haine de l'argent,
09:21c'est François Bayrou, donc ça c'est plutôt sympathique.
09:24Mais dans son long discours, il y a eu aussi un moment où il a dit
09:27« regardez la catastrophe française, il y a eu ceci, il y a eu cela »
09:29et il a intégré les gilets jaunes, en disant qu'ils faisaient aussi partie
09:32de la catastrophe française.
09:33Des crises, voilà, des crises successives.
09:35Voilà, donc là il est en même temps macronien,
09:37on ne peut pas dire dans un premier temps que les gilets jaunes
09:41ont contribué à la catastrophe, puis après ça dire
09:44qu'il y a eu des états généraux avec des cahiers de doléances.
09:46C'est sympathique, les cahiers généraux, tout ça, ça sent bon,
09:49ça dans son 1789, mais c'était à l'époque qu'il aurait fallu
09:53en faire quelque chose.
09:54D'ailleurs, c'est sidérant de la part d'Emmanuel Macron
09:57de demander des cahiers de doléances pour dire
09:58« mais vous voulez quoi ? »
09:59Un chef de l'État, il sait ce que le peuple veut,
10:02et puis il ne dit pas les sentiments.
10:04Alors là, dans une espèce de syntaxe approximatif,
10:06il est quand même agrégé de lettres classiques,
10:08mais il nous dit les sentiments que les gens ont
10:10de ce qu'ils croient être, etc.
10:12Mais non, les gens, ils n'ont pas un sentiment d'eux,
10:14ils savent ce qu'est véritablement la réalité.
10:16Ils n'ont pas besoin d'aller rechercher des cahiers de doléances
10:18qui ont permis à l'époque d'éteindre le feu
10:20qui était en train de grandir.
10:23On sait très bien ce que les Français veulent
10:25sur la question de l'immigration, sur la question de la sécurité,
10:27sur la question de l'école, de la médecine, de la santé,
10:29mais c'est très clair, on le sait très bien.
10:31Simplement, l'Europe ne veut pas ça.
10:33Il y a un hiatus entre ce que veut le peuple et ce que veut l'Europe.
10:36L'Europe, elle est dans une logique de marché,
10:38dans une logique de disparition de la nation.
10:41Le Français de base, il dit, moi je veux qu'on ait une nation
10:44et que cette nation nous protège.
10:46Je ne veux pas que mon chef d'État, le chef de mon État,
10:48le chef de mon pays fasse la politique de l'Europe
10:50qui est la politique de tous les autres pays,
10:52sauf la politique de la France.
10:54Je veux qu'il nous protège et notre chef d'État ne nous protège pas.
10:56Donc pas besoin de solliciter des États généraux
10:58pour fabriquer des cahiers de doléances dont on ne fait rien.
11:01Et pas besoin non plus d'aller rechercher les cahiers de doléances,
11:03le temps d'aller les chercher, de les ouvrir,
11:05d'en faire une synthèse, de mettre des fonctionnaires sur le coup.
11:07Il sera déjà plus premier ministre.
11:09Donc on sait ce que le peuple français veut
11:11et on sait très bien que c'est le contraire de ce qu'Emmanuel Macron veut.
11:15Et lui, il a le pouvoir et il dit juste,
11:17parlez, vous allez pouvoir causer autant que vous voudrez,
11:19de toute façon je ne ferai rien de ce que vous voulez.
11:21On sait très bien ce qu'est le désir des Français.
11:24D'ailleurs sur CNews, il y a régulièrement des sondages
11:26qui sont proposés sur un certain nombre de sujets
11:28et il y a des majorités pour un certain nombre d'options.
11:32La sécurité, la tranquillité, la sûreté, la démocratie
11:37et une immigration choisie et construite
11:39et pas du tout une immigration sauvage.
11:41Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
11:44On va évoquer le Rassemblement national
11:46qui n'a pas voté la motion de censure,
11:48non plus évidemment, elle a échoué.
11:50Jordan Bardella a été notre invité cette semaine.
11:52Lui, il estime qu'à l'échelle de la planète,
11:54les peuples sont en train de se réveiller.
11:56On va l'écouter et je vais vous demander ce que vous en pensez.
11:59L'histoire de notre pays, l'histoire de France
12:02est un théâtre permanent,
12:04une confrontation permanente
12:06entre des hommes et des femmes
12:08qui se sont accommodés du déclin de la France
12:10et ceux qui précisément ont dit non
12:12et ont voulu se lever pour redresser notre pays.
12:15C'est ce que Malraux appelait,
12:17gaulliste de la première heure,
12:19la force du non dans l'histoire.
12:21Aujourd'hui, l'esprit de la soumission,
12:24l'esprit de la défaite,
12:26l'esprit de la France est trop petite,
12:28nous nous le combattons.
12:30Le mouvement aujourd'hui qu'on est en train de voir
12:32dans beaucoup de démocraties occidentales,
12:34c'est au contraire un mouvement de réappropriation
12:36de la politique par les peuples.
12:38Les peuples sont en train de se réveiller.
12:40Ça vous va comme vision, Michel Onfray ?
12:42Est-ce que les peuples...
12:44Je ne parle pas du Rassemblement national,
12:46mais est-ce que pour vous, il y a un réveil des peuples ?
12:48Juste une petite précision,
12:50quand il fait de Malraux un gaulliste de la première heure,
12:52il est gaulliste à peu près en mars 1944.
12:56Ça ne fait pas de la première heure.
12:58Vous l'avez souvent dit sur ce plateau.
13:00Bravo pour le Malraux qui devient gaulliste,
13:02et pour le grand ministre de la culture
13:04et le grand penseur, le grand théoricien de l'art
13:06que Malraux a été.
13:08Mais si vraiment on veut respecter la vérité,
13:10la vérité historique et l'histoire,
13:12ce n'est pas un gaulliste de la première heure.
13:14C'est un rallié très tardif.
13:16Simplement, je crois qu'on ne peut pas dire
13:18les peuples se réveillent,
13:20des peuples se réveillent, et pas tous.
13:22Comment est-ce que le peuple chinois
13:24pourrait se réveiller, par exemple ?
13:26Le peuple russe pourrait se réveiller.
13:28On ne peut pas dire les peuples.
13:30Non, en Hongrie, peut-être, en Roumanie.
13:32Et d'ailleurs, quand les peuples se réveillent en Roumanie,
13:34on leur dit, vous avez mal voté.
13:36D'ailleurs, les élections se sont faites sous influence russe,
13:38donc on annule les élections russes,
13:40les élections romaines,
13:42exactement comme le pouvoir algérien
13:44avait annulé les élections quand à l'époque
13:46les musulmans risquaient d'arriver au pouvoir.
13:48Donc non, on ne peut pas dire les peuples,
13:50des peuples, ici, là ou ailleurs.
13:52Trump, bien sûr, mais ce n'est pas suffisant.
13:54Il y a plein d'endroits où il aimerait voir les peuples
13:56pouvoir se soulever, mais ils ne peuvent pas.
13:58Si vous vous soulevez quand vous êtes à Moscou,
14:00quand vous êtes à Pékin, vous prenez une balle.
14:02Donc c'est plus compliqué que ce qu'il veut bien dire.
14:04Il y a des peuples qui se réveillent,
14:06et puis d'autres qui ne peuvent pas se réveiller.
14:08Je pense que la France ne fait pas partie
14:10des peuples qui veulent se réveiller.
14:12Pour l'instant, on n'a pas l'impression
14:14que ça bouge véritablement.
14:16Il y a des petites révoltes, des révoltes paysannes,
14:18des révoltes de fonctionnaires parfois,
14:20des révoltes de la SNCF, des cheminots,
14:22mais ces petites révoltes ne font pas les grandes rivières
14:24d'une révolution, et c'est tant mieux.
14:26– Vous n'appelez pas la révolution, mon cher Michel.
14:28– Mais j'appelle à des révolutions.
14:30Pas la révolution, pas une révolution dans l'esprit
14:32de 1789, encore moins de 1793,
14:34celle qui fascine la France insoumise
14:36et en général et Mélenchon en particulier,
14:38mais à des révolutions douces,
14:40à des révolutions girondines par exemple.
14:42Ce n'est pas compliqué non plus d'imaginer
14:44que quand le dernier général de Gaulle
14:46propose des réformes comme la participation,
14:48comme la décentralisation,
14:50il propose des choses qu'on pourrait reprendre aujourd'hui.
14:52Ce seraient des réponses d'ailleurs
14:54aux gilets jaunes et aux Français,
14:56la théorie de la participation,
14:58ce qui nous permettrait d'ailleurs de repenser
15:00la question des retraites, parce que là on pense ça
15:02en termes platoniciens, pour ou contre ?
15:0460 ans, pas 60 ans, 62, pas 62,
15:06combien de cotisations, etc.
15:08Mais on fait du travail une espèce d'idole majuscule
15:10avec un T majuscule, une idée platonicienne,
15:12mais le travail que je fais, je ne parlerai pas pour vous,
15:14mais moi c'est un travail que j'aime,
15:16je peux travailler 10 heures par jour,
15:18de lire, d'écrire, de travailler, etc.
15:20Ce n'est pas exactement la même chose
15:22de ce que fut le travail de mon frère, par exemple,
15:24qui entretenait le matériel dans une carrière
15:26et qui est un travail douloureux, pénible, de souffrance,
15:28quand vous travaillez,
15:30qu'il fait 2 degrés dehors et que vous avez
15:32les mains brûlées par le froid, etc.
15:34Donc il faut repenser le travail,
15:36là aussi il faut une révolution sur le terrain du travail,
15:38plutôt que de penser que le travail
15:40n'a pas bougé depuis la révolution industrielle.
15:42Et aussi la rémunération, encore une fois,
15:44parce que travailler, si c'est pour gagner de l'argent,
15:46ok, mais travailler sans rien gagner
15:48pour ensuite ne rien pouvoir transmettre à ses enfants,
15:50non, les Français disent non.
15:52Aujourd'hui j'ai des amis restaurateurs
15:54qui me disent qu'ils ne tiennent personne
15:56dans leur entreprise,
15:58ils me disent que je ne peux pas les payer plus cher,
16:00quand tu vois les charges, etc.
16:02Et puis après,
16:04il m'est arrivé à 9h10 dans un restaurant
16:06et de m'entendre dire
16:08est-ce que vous allez prendre un dessert ?
16:10Je ne sais pas, je ne suis pas encore assis.
16:12Il m'a dit mais si vous commandez un dessert,
16:14et comme vous venez d'arriver à cette heure-ci,
16:16il me faudrait une seconde équipe,
16:18je n'ai pas de seconde équipe.
16:20Eh bien, j'ai dit tant pis,
16:22vous n'aurez pas de premier dîner, de premier service.
16:24Mais ce n'est pas normal que le travail
16:26soit à ce point rigide, rigidifié.
16:28Donc il faut d'abord cette révolution du travail,
16:30la penser différemment, cette question,
16:32et puis arriver à des questions
16:34après, pragmatiques,
16:36avec les syndicats, mais demander aussi aux gens.
16:38Il y a des gens qui veulent travailler beaucoup,
16:40d'autres qui ne veulent pas beaucoup,
16:42d'autres pas en début de semaine,
16:44il y a des gens qui veulent travailler 12h par jour,
16:46d'autres pas, il y a des gens qui veulent travailler sur 3 jours,
16:48il y a des gens qui veulent des tiers-temps, des mi-temps, etc.
16:50Il y a des gens qui veulent du télétravail,
16:52il y a des gens qui veulent du travail partagé.
16:54C'est tout ça qu'il faut repenser.
16:56On a écouté, Jordane Bardella, un mot de Marine Le Pen,
16:58qui a accordé cette semaine au JD News
17:00une interview exclusive,
17:02à l'issue d'une semaine particulièrement mouvementée pour elle.
17:04Elle était à Mayotte, dans l'avion de retour de Mayotte,
17:06lorsqu'elle a appris la mort de son père Jean-Marie Le Pen.
17:08Elle a eu cette confidence
17:10aux équipes du JD News
17:12à propos de l'éviction de son père en 2015
17:14du Front National,
17:16après une réitération de propos antisémites
17:18qui avait été déjà condamnée.
17:20Elle dit, est-ce que j'aurais pu faire autrement ?
17:22Est-ce que j'aurais pu éviter cela ?
17:24La question que les journalistes lui posent, c'est
17:26est-ce que vous, vous vous êtes pardonnés d'avoir éjecté
17:28votre père de ce parti ?
17:30Elle dit, non, je ne me le pardonnerai pas.
17:32Vous comprenez cette phrase, Michel Onfray ?
17:34Oui, on a beaucoup parlé des attrites,
17:36du théâtre grec, de la tragédie grecque,
17:38de tous ces gens qui font des trucs incroyables.
17:40Vous êtes amoureux de quelqu'un qui ne vous aime pas
17:42parce qu'il est amoureux de quelqu'un
17:44qui s'avère être votre père,
17:46mais qui est aussi le père du fils de celui que...
17:48Des choses incroyables dans les familles.
17:50Et donc les attrites, on en parle beaucoup
17:52dans la famille Le Pen depuis le début.
17:54Donc oui qu'il y ait, comme chez Corneille,
17:56un conflit entre le cœur et la raison,
17:58entre le cœur d'une fille.
18:00Ce n'est pas rien d'être la fille d'un père comme ça,
18:02et puis ce n'est pas rien non plus d'hériter
18:04d'un parti de son propre père.
18:06Il est dans une même logique que celle de son père.
18:08Mais finalement son père a choisi sa fille
18:10et pas Bruno Gollnisch.
18:12On a bien vu le retour de Bruno Gollnisch
18:14qui lui est très Le Peniste-Jean-Marie.
18:16Elle, elle avait une autre ligne.
18:18Si le père ne savait pas qu'en confiant
18:20le parti à sa fille,
18:22il actait normalement un changement de ligne,
18:24c'est qu'il s'est trompé.
18:26Et je ne peux pas imaginer que Jean-Marie Le Pen
18:28se soit trompée. Il a voulu que ça reste dans la famille.
18:30En évinçant Gollnisch qui lui aurait assuré
18:32la pérennité d'une ligne,
18:34il a assuré d'une certaine manière lui-même le Front National.
18:36Et puis après tout, le marin qu'il était,
18:38était peut-être du genre à se saborder.
18:40Mais quand sa fille se retrouve devant des dilemmes,
18:42pour le coup corneliens,
18:44en disant qu'elle n'est pas antisémite,
18:46elle n'a jamais été condamnée pour antisémitisme,
18:48elle tient des propos sur Israël, sur les Juifs aujourd'hui,
18:50qui sont des propos très clairs et très honorables.
18:52Donc ce n'est pas du tout la même chose.
18:54Et puis elle a son âge, et son père a son âge.
18:56C'est-à-dire que Le Pen faisait partie des gens
18:58qui avaient connu la guerre, même jeune.
19:00Il était très jeune pendant l'occupation,
19:02il parlait Bougnou-Lioupin avec ses grossièretés,
19:04ses vulgarités qu'on n'utilise plus aujourd'hui,
19:06alors que ça s'utilisait dans ces milieux d'extrême droite.
19:08Et donc on a changé de monde.
19:10Et puis lui, c'était un vieux monsieur.
19:12Elle, elle n'est pas du même monde,
19:14et sur un certain nombre de sujets, même sur l'économie.
19:16Je rappelle que Jean-Marie Le Pen,
19:18à un moment donné, on lui dit
19:20vous êtes fasciste, et il dit je ne suis pas assez socialiste pour être fasciste.
19:22Ce qui était assez drôle comme façon de répondre.
19:24Mais cette conception de l'économie
19:26qu'a sa fille aujourd'hui,
19:28qui est plutôt une économie de gauche,
19:30une retraite assez tôt,
19:32une protection des travailleurs et du travail,
19:34il y a ça chez elle,
19:36il n'y avait pas ça chez Jean-Marie Le Pen.
19:38Quand je lisais ses programmes dans les années 90
19:40et que je luttais contre le libéralisme,
19:42déjà, le programme de Jean-Marie Le Pen était ultra libéral.
19:44C'est d'ailleurs le projet de,
19:46je ne veux pas l'insulter en disant ça,
19:48mais d'Éric Zemmour, je l'ai entendu l'autre jour.
19:50Sur le terrain économique, c'est ultra libéral.
19:52Donc il y avait sur l'antisémitisme
19:54quelque chose d'inacceptable,
19:56mais daté, historiquement,
19:58il n'y en a plus chez sa fille.
20:00Sur le terrain de l'économie, même chose, un ultra libéralisme.
20:02De mode un peu, parce que Mitterrand s'est converti au libéralisme
20:04en 1983, du siècle dernier.
20:06C'était l'époque Thatcher, c'était l'époque Reagan,
20:08et c'était l'époque où tous les gens de droite,
20:10on avait des madeleines et quelques autres qui défendaient ces thèses-là.
20:12Aujourd'hui, on a changé de monde.
20:14Le PC n'est plus le même, le PS n'est plus le même,
20:16ils ont même changé de nom
20:18les gens du Rassemble du Front National.
20:20Donc il y a eu un conflit de cœur
20:22chez cette fille qui dit « je suis obligée de me séparer d'un père ».
20:24C'est une évidence.
20:26On ne peut pas tolérer que l'antisémitisme soit en partie.
20:28Et puis se dire
20:30« mais nous, on a un parti à changer,
20:32à modifier, à moderniser.
20:34Oui, je comprends qu'il y ait eu une souffrance.
20:36Mais évidemment,
20:38c'est l'occasion, le décès de son père,
20:40de faire savoir cette souffrance.
20:42Je ne sais pas si,
20:44on en saura peut-être un jour,
20:46peut-être qu'elle écrira un livre sur son propre père.
20:48Et sur son propre histoire.
20:50Mais ce qu'ont été vraiment les relations,
20:52qui s'est dit quoi, quand, comment, de quelle manière.
20:54Il a voulu abandon, semble-t-il.
20:56Il a voulu réunir toute sa famille.
20:58« J'ai un vieux monsieur, je vais bientôt disparaître. »
21:00Donc il a dit « au-delà des différences idéologiques,
21:02je refais ma famille autour de moi pour mourir tranquille. »
21:04Donc ça, il faudra écrire ça sereinement un jour,
21:06cette histoire.
21:08Comment est-ce qu'elle en arrive,
21:10elle, à prendre le contre-pied d'une ligne
21:12qui aurait été celle de Goldnich pour faire
21:14un autre Front National, devenu Rassemblement National.
21:16Michel, on ferait une petite pause.
21:18On continue ce débat qui est passionnant.
21:20Dans un instant, sur CNews et sur Europe 1.
21:22On se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray
21:24sur CNews et sur Europe 1.
21:26Michel, on va évoquer maintenant la situation en Israël,
21:28avec des Israéliens qui sont partagés,
21:30très partagés, face à l'accord
21:32de cesser le feu qui vient
21:34d'être fait entre le Hamas
21:36et leur État, coordonné par les États-Unis,
21:38le Qatar et l'Égypte. Ils oscillent
21:40à la fois entre la joie de revoir
21:42certains de leurs otages, on parle
21:44d'une partie des otages, une trentaine
21:46qui devraient être libérées dimanche,
21:48à partir de dimanche,
21:50et contre des centaines
21:52de terroristes palestiniens, actuellement prisonniers
21:54en Israël. Dans cette liste des
21:56otages qui pourraient être libérés, il y a
21:58notamment nos deux compatriotes,
22:00Ofer et Owad. Je rappelle que CNews et Europe 1
22:02sont les seuls chefs d'avoir, chaque jour,
22:04rappelé leur nom, pour pas qu'on les oublie
22:06au fond des geôles du Hamas.
22:08Il y a une profonde inquiétude,
22:10évidemment, en Israël,
22:12sur la stratégie
22:14mise en place par Benjamin Netanyahou.
22:16Comment est-ce que vous voyez les choses ?
22:18Il y a la joie, peut-être, de retrouver
22:20les otages vivants, pour une partie d'entre eux,
22:22on sait que certains sont morts, et puis
22:24le risque sécuritaire majeur pour Israël.
22:26Oui, moi je voudrais
22:28placer tout ça sous le signe de la torture.
22:30C'est-à-dire qu'on a vu, avec la disparition
22:32de Jean-Marie Le Pen, on a un peu parlé
22:34du rôle de la torture pendant cette
22:36guerre d'Algérie, et tout le monde est contre la torture,
22:38et tout le monde trouve inadmissible qu'on puisse torturer,
22:40et la déclaration des droits de l'homme
22:42interdit la torture, et
22:44nombre de textes de droit qui relèvent du droit
22:46de la guerre interdisent la torture, et tout ça est fort sympathique.
22:48Mais je rappelle que les otages sont torturés,
22:50y compris Boalem Sansal,
22:52qui est un otage, et qui est torturé.
22:54C'est-à-dire les mauvais traitements physiques
22:56et psychiques,
22:58c'est de la torture. La privation de
23:00liberté, c'est de la torture. Faire savoir
23:02qu'on va tuer ou pas tuer, violer des femmes,
23:04abuser des femmes,
23:06faire savoir qu'on va tuer en disant qu'on ne tue plus,
23:08etc. Ce qui est arrivé d'Ostoyeski,
23:10on lui dit, préparez-vous, on va vous tuer,
23:12on vous met le revolver sur la tempe, et puis
23:14on vous dit poisson d'avril, etc. C'est de la torture.
23:16Donc, ça continue,
23:18la torture, et la France insoumise,
23:20et tous ces gens qui estiment que
23:22finalement on a le droit de torturer les otages.
23:24Les otages sont torturés.
23:26Disons-le. Ce sont des otages, mais ce sont des gens
23:28qui subissent la torture, et là,
23:30personne ne bouge. On parle de génocide
23:32en face, on parle de... Alors là, évidemment,
23:34un génocide, c'est la destruction systématique
23:36de tout un peuple. Moi, j'étais il y a quelque temps
23:38en Israël, j'ai vu beaucoup de palestiniens
23:40en Israël qui faisaient des métiers
23:42à l'hôtel où j'étais,
23:44ou dans un restaurant où j'allais, qui étaient des palestiniens
23:46et personne ne les a égorgés. Un génocide, c'est ça.
23:48On tue tout le monde. Là, il y a
23:50des gens qui sont des otages et qui sont
23:52torturés. Et donc, le Hamas torture.
23:54Et là, d'un seul coup, politique des otages,
23:56on nous dit, allez hop, on en prend 100,
23:58on les garde, puis après, on va se servir, on va meneiller.
24:00Quand on meneille les otages,
24:02on est dans la torture. On continue
24:04à torturer. Je donne, je donne pas.
24:06Je donne du vivant, je donne du mort, je ne sais pas
24:08s'il est vivant, il est peut-être mort. Peut-être allez-vous
24:10recevoir votre fils
24:12dans un cercueil. Peut-être allez-vous retrouver
24:14votre fille en morceaux,
24:16dépecée, dans un sac en plastique,
24:18en cadavre, etc.
24:20Et c'est avec ces gens qu'on négocie,
24:22en disant, bon, ben, on vous en donne,
24:24vous nous donnez un otage, puis on vous en donne
24:2620, s'il s'agit de femmes, je sais pas, enfin,
24:28quand il s'agit de femmes.
24:30Entre 30 et 50 par otage.
24:32Il n'y a plus de problème d'inégalité, là, non plus. On estime
24:34qu'un homme ne vaut pas une femme et que c'est tout à fait
24:36normal. Une vie n'égale pas une vie.
24:38Bien sûr, il y a des enfants qui sont
24:40torturés, des enfants qu'on a privés
24:42de nourriture intellectuelle,
24:44de nourriture spirituelle, de nourriture tout court,
24:46de jour, de lumière. Vous avez des gens,
24:48il y a des enfants qui ont passé l'essentiel
24:50de leur vie dans des tunnels où il n'y a
24:52pas de lumière, en mangeant je ne sais quelle
24:54nourriture, loin de leurs parents.
24:56Privation de nourriture affective.
24:58Ça s'appelle se faire torturer.
25:00Et on ne dit rien sur ce sujet-là. Puis on dit,
25:02ah, mais c'est formidable, dès que la nouvelle est tombée,
25:04on dit, la paix, la guerre est
25:06finie. Mais non, la guerre n'est pas finie.
25:08Le Hamas continue et le Hamas triomphe dans cette aventure.
25:10Puisque c'est lui qui pose ces conditions.
25:12Je prends, je donne. Mais je donnerai si je veux,
25:14quand je veux. Puis on verra. Et puis j'ai
25:16dit que, mais en même temps je reprends ma parole.
25:18Mais quel dilemme pour Israël ?
25:20La pression des familles des otages
25:22est totalement compréhensible.
25:24Il y a deux philosophes importants
25:26en Israël. Un qui s'appelle Ben Israël
25:28et qui a travaillé sur l'enseignement.
25:30Et un autre qui s'appelle Azza Kacher
25:32et qui est un philosophe qui a pensé la question de la
25:34charte éthique des militaires.
25:36Et moi j'ai vu sur le terrain des militaires qu'ils nous disaient,
25:38voilà ce qu'est la charte éthique, ce qu'on a le droit de faire, de pas faire,
25:40comment on doit se comporter, comment on ne doit pas se comporter, etc.
25:42Et donc ils ont théorisé à partir du Deutéronome
25:44qui est l'un des livres de la Torah,
25:46des catholiques, et sur
25:48le commandement, tu ne tueras point,
25:50et sur ce que l'on doit faire et pas faire.
25:52Et sur le triomphe de la vie,
25:54en toutes circonstances. Donc c'est à partir
25:56de cette éthique juive, de la pensée juive
25:58de la Torah, que des philosophes
26:00contemporains pensent la question de l'engagement
26:02armé, et pensent également le rapport
26:04à autrui. C'est-à-dire qu'on ne tue pas,
26:06on ne massacre pas. Alors il peut y avoir
26:08des débordements, on peut imaginer bien sûr,
26:10mais il n'est pas écrit dans la charte éthique
26:12qu'on a le droit de violer des femmes, qu'on a le droit de déventrer
26:14des femmes enceintes, qu'on a le droit de décapiter
26:16les enfants qu'on aura trouvés dans le ventre de ces femmes.
26:18Ça n'est pas possible
26:20d'un point de vue du texte. En face,
26:22c'est au contraire conseillé, autorisé,
26:24théorisé, voulu, souhaité.
26:26Et on dit, on va échanger,
26:28et là personne ne trouve ça anormal,
26:30les tortionnaires, des gens qui ont été
26:32jugés dans un tribunal civil,
26:34dans un tribunal, je ne sais pas
26:36s'il est civil ou militaire, je me retiens
26:38sur cette épithète, qui ont été jugés
26:40puis emprisonnés. Prisons à vie pour certains.
26:42Des gens qui ont du sang sur les mains.
26:44Et on se dit, on va échanger
26:46ça contre des otages, qui eux sont juste des
26:48civils qu'on a prélevés. Et on dit, mais c'est normal.
26:50On a d'un côté les tortionnaires, de l'autre côté
26:52les torturés, et on va dire, bah voilà,
26:54libérer les tortionnaires, et
26:56libérer les torturés, mais en même temps
26:58on va libérer beaucoup de tortionnaires.
27:00Tous ces gens tortionnaires qu'on va libérer, ça va faire
27:02une armée nouvelle. Tous les gens du Hamas
27:04qui ont été détruits dans les offensives
27:06militaires israéliennes, et bien
27:08vont être remplacés illico par des gens qui n'attendent
27:10que ça. Je rappelle que Sinoir, qui était
27:12à l'origine de cette opération du 7 octobre,
27:14il a fait partie de gens qui ont été
27:16libérés.
27:18La libération de soldats guillotinistes.
27:20Oui, dont on ne dit pas beaucoup
27:22non plus, que lui il était resté dans son char,
27:24qu'il n'a pas combattu, qu'il s'est rendu,
27:26qu'il n'est pas allé au combat, et qu'après on en a fait
27:28une espèce de symbole de la
27:30totalité d'Israël. Vous savez, quand on est
27:32militaire, l'éthique, et quand on est chef d'état, l'éthique
27:34n'est pas la même que quand c'est l'éthique privée.
27:36Il y a ce qu'on appelle des conséquentialistes chez les philosophes,
27:38et après des déontologues. Un déontologue
27:40il vous dit, le mensonge c'est mauvais,
27:42quoi qu'on fasse. Et vous dites, si
27:44avec mon mensonge je fais souffrir, est-ce que c'est
27:46pas bon ? Quand il dit non, il faut pas.
27:48Et puis les conséquentialistes qui vous disent,
27:50ça dépend des effets produits.
27:52Donc tout ça est formidable, mais que vont devenir
27:54ces gens qu'on va libérer et qui eux vont
27:56n'ont de cesse de tuer à nouveau. C'est-à-dire qu'on
27:58aura épargné un certain nombre
28:00d'otages, mais en même temps on va refaire
28:02des morts. Donc on peut
28:04faire de l'éthique appliquée, ça ça s'appelle de faire de l'éthique
28:06appliquée. Mickaël Walczak, c'est un philosophe américain,
28:08fait ça très bien, sur la torture, sur la
28:10guerre, etc. Mais concrètement,
28:12il va se passer des choses. On en reparlera,
28:14hélas. Et donc c'est
28:16à discuter après, quand on est
28:18chef de l'état, ou quand on est premier ministre
28:20en Israël plutôt, et bien effectivement
28:22c'est savoir trancher sur ce genre de terrain.
28:24Et puis vous avez l'opinion publique derrière. Vous avez des parents
28:26et moi je comprends très bien que des parents
28:28puissent dire, Michel Onfray, avec vos théories, là vous êtes
28:30fort sympathiques, nous on a envie de retrouver notre fils, notre fille,
28:32notre enfant, notre petit-fils.
28:34Et je les comprends. Je dis simplement
28:36que le chef de l'état, c'est celui qui se dit
28:38attention, si on doit ponctuellement
28:40libérer des gens
28:42pour plus tard obtenir un retour
28:44du 7 octobre, est-ce que ça vaut
28:46vraiment d'être fait ?
28:48Michel Onfray, on va écouter maintenant Manuel Valls
28:50qui est aujourd'hui ministre des Outre-mer
28:52mais qui était très impliqué, et qui est très impliqué
28:54aux côtés d'Israël, qui s'est questionné
28:56aussi à la lumière de
28:58ces sels-feux, de cette trêve
29:00sur le rôle de Trump, parce que
29:02l'impact de
29:04l'élection de Donald Trump a évidemment
29:06joué extrêmement fort
29:08dans cette négociation. Écoutez ce que dit
29:10Manuel Valls.
29:12La diplomatie américaine,
29:14là en l'occurrence avec l'Egypte
29:16et le Qatar, agit
29:18et l'équipe de Joe Biden
29:20son secrétaire d'Etat a obtenu
29:22évidemment ce résultat, mais c'est long.
29:24L'effet Trump à partir de lundi
29:26déjà, il va bouleverser
29:28le monde, ça nous le savons
29:30nous rentrons avec d'ailleurs
29:32un certain nombre d'inquiétudes
29:34suite à ces déclarations.
29:36Parfois il peut le bouleverser pour de bonnes choses.
29:38Sur Israël, sur le Proche-Orient
29:40il a déjà, lors du premier mandat
29:42changé un certain nombre de choses incontestablement
29:44je suis plus inquiet quand il
29:46fait ces déclarations sur le Groenland
29:48sur le Canada, sur le canal de Panama.
29:50Donc il faut se préparer à ces changements
29:52raison de plus pour que l'Europe
29:54fasse à cela et son mot à dire
29:56soit fort et de ce point de vue là
29:58je pense que la France a toujours un mot à dire.
30:00Voilà pour Manuel Valls
30:02qui était l'invité de Sonia Mabrouk. Oui évidemment
30:04l'effet Trump il est là déjà, avant même
30:06qu'il ne soit investi lundi.
30:08C'est une erreur de dire que
30:10Biden a triomphé, ça fait un an
30:12qu'il travaille, il n'a rien obtenu.
30:14Il faut se préparer à un moment donné où Trump arrive
30:16et dire, il a dit, à un moment donné je veux
30:18une libération des otages avant
30:20ma prise de pouvoir.
30:22Sinon l'enfer se déchaînera sur le Hamas.
30:24Et l'enfer c'est quoi ?
30:26C'est le rapport avec l'Iran, c'est ça qui est en jeu.
30:28Les Iraniens ils ont bien vu qu'eux
30:30ils avaient perdu une partie du Hamas
30:32ils ont perdu une partie du Hezbollah à Gaza
30:34une partie du Hezbollah dans le sud Liban
30:36et qu'ils ont perdu une partie de leurs alliés
30:38avec la Syrie qui est tombée, on ne sait pas encore
30:40à quoi va ressembler la Syrie de demain
30:42il s'est passé des choses au Liban, il s'est passé des choses en Syrie
30:44et qu'ils sont en train de redessiner
30:48la carte du monde à cet endroit. Et Trump a des idées
30:50je suis d'accord avec Manuel Valls sur cette idée
30:52du canal du Panama, du Groenland
30:54je ne sais pas ce qu'il a derrière la tête
30:56il a des pensées derrière la tête
30:58mais ce sera intéressant de voir quoi et comment
31:00c'est un businessman, c'est un vendeur de tapis
31:02donc parfois il dit, voilà
31:04je place le curseur un petit peu plus loin
31:06et puis après on va reculer
31:08et bien sûr qu'il ne va pas envahir le Groenland
31:10c'est impossible qu'il obtienne des traités qui lui permettent d'installer des bases
31:12il peut penser comme ça, Trump, et je le pense
31:14et donc ce qui se joue actuellement
31:16c'est la relation entre les Etats-Unis et l'Iran
31:18et l'arsenal atomique
31:20susceptible d'être atomique
31:22des Iraniens
31:24qui vont avoir, ou qui ont déjà
31:26une bombe atomique, on ne sait pas encore, mais ils ne sont pas loin
31:28et donc lui il veut réécrire l'histoire
31:30au Proche et Moyen-Orient
31:32après il a un autre sujet qui est la Chine
31:34et qui est son vrai adversaire commercial
31:36il fait peur, Trump
31:38et justement son imprévisibilité
31:40et il le sait très bien
31:42c'est pourquoi d'ailleurs il balance des boules
31:44des ballons-sondes
31:46des leurs par-ci par-là
31:48il mobilise
31:50toute la réflexion planétaire
31:52on va voir ce qu'il va faire sur ce sujet-là
31:54simplement les Iraniens savent très bien que Trump arrive au pouvoir
31:56ce ne sera pas Biden, ce ne sera pas la politique
31:58sympathique du voyons-nous
32:00imaginons ce qu'on peut faire ensemble
32:02lui il dit non, il va y avoir du feu
32:04il va y avoir de la guerre, il va y avoir du sang
32:06et puis on peut avoir des frappes techniques
32:08sur des sites nucléaires
32:10il y allait directement en Iran puis on verra bien ce que vous allez faire
32:12donc il fait de la politique
32:14de manière assez virile
32:16comme ça se faisait un peu jadis où on avait des chefs d'Etat
32:18à la Churchill
32:20à la De Gaulle ou à la Staline
32:22où on avait des gens, ou à la Mao Zedong
32:24dont on savait très bien qu'il ne rigolait pas
32:26et donc là il cultive son caractère d'imprévisibilité
32:28on sait pourtant qu'il a un plan
32:30on ne sait pas quel il est
32:32déjà 100 décrets présidentiels sont préparés pour le premier jour
32:34et l'intérêt quand on a un plan
32:36c'est qu'effectivement les autres ne le savent pas pour éviter de déjouer le plan
32:38donc il joue tout ça
32:40et très bien, je ne sais pas s'il a lu Tsun Tsu
32:42l'art de la guerre, il y a des gens qui l'ont fait pour lui
32:44assez probablement et qui lui ont donné des conseils
32:46ceci dit le chef d'entreprise
32:48qui l'est sait qu'il faut négocier comme ça
32:50donc oui c'est un succès de Trump et pas un succès de Biden
32:52quant à l'Europe
32:54elle est perdue
32:56sur ce sujet là elle n'a pas tant de mots à dire
32:58alors c'est marrant de voir les personnalités françaises
33:00qui ont été invitées par Donald Trump pour cette investiture
33:02Marion Maréchal en tant que vice-présidente
33:04du parti européen conservateur et réformiste
33:06Pierre Rossi, Eric Zemmour,
33:08Sarah Knafo, ça ne vous étonne pas que cette droite
33:10soit
33:12à l'investiture de Trump alors que le
33:14Rassemblement National n'y va pas, n'a pas voulu y aller
33:16oui c'est ça qui est intéressant
33:18pour les gens qui se posent la question
33:20de ce qui différencie Jordan Bardella
33:22Marine Le Pen de Sarah Knafo
33:24et Eric Zemmour par exemple
33:26oui il y a quelque chose à aller voir du côté de Trump
33:28parce qu'elle elle a pris soin de dire oh la la
33:30elle n'engage pas, ni même avant l'élection
33:32ni même pendant et après le résultat, ni même aujourd'hui
33:34elle reste prudemment à distance
33:36je pense qu'il y a un corpus idéologique
33:38c'est pas que je pense
33:40je suis persuadé, il y a un corpus idéologique
33:42chez Sarah Knafo et chez Eric Zemmour
33:44très ultra libéral d'ailleurs depuis
33:46un certain temps et que
33:48il n'y a pas ça chez Marine Le Pen
33:50qui ne veut pas faire peur, qui ne veut pas faire peur aux médias non plus
33:52qui ne veut pas dire oh la la il y avait
33:54Poutine jadis maintenant il va y avoir
33:56Trump, elle est en train d'attendre comme tout le monde attend
33:58il organise ça Macron d'ailleurs
34:00Bayrou il est là pour que
34:02l'attente puisse durer longtemps
34:04elle est là pour que l'attente puisse durer également longtemps
34:06elle pourrait décevoir en étant
34:08à ce point dans l'espèce de politique
34:10politicienne alors qu'il y a chez
34:12Zemmour et Knafo
34:14une option idéologique, une ligne idéologique qui rencontre
34:16celle de Trump mais peut-être aussi celle d'Orban
34:18ou celle de quelques autres
34:20qui veulent pour le coup le retour de certaines nations
34:22et pas contrairement à ce que dit Jordan Bardella
34:24le retour de tous les peuples du monde entier, pas du tout
34:26Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1
34:28un mot de l'Algérie, il y a toujours beaucoup de tensions entre la France
34:30et l'Algérie après le refus de ce pays
34:32de reprendre à l'Inde ses ressortissants
34:34un pseudo-influenceur, moi je parle
34:36d'un activiste algérien qui préférait des menaces
34:38sur internet, il y a eu
34:40de nouvelles arrestations d'ailleurs à l'initiative
34:42de Bruno Retailleau cette semaine
34:44on va écouter Jean-Luc Mélenchon
34:46qui a tenu une conférence de presse cette semaine
34:48et qui lui a martelé qu'il ne fallait pas
34:50faire la guerre avec l'Algérie
34:52écoutez et puis on va voir ce que vous en pensez
34:56parce que le principal bilan
34:58international de cet homme et de ses équipes
35:00c'est qu'on est fâché avec tout le monde
35:02et comme ça ne suffisait pas, il trouve
35:04encore le moyen qu'on aille se fâcher avec l'Algérie
35:06alors je ne suis pas en train de vous dire
35:08que c'est le gouvernement algérien qui a raison
35:10mais il y a une chose dont je suis sûr
35:12c'est que le gouvernement français, pour qu'il ait raison
35:14il faudrait qu'il se donne un peu de mal à se rendre crédible
35:16et pas à violer les droits des personnes
35:18pour ensuite s'étonner quand le gouvernement
35:20ne l'accepte pas, et bien voilà
35:22la situation, nous ne voulons pas
35:24la guerre avec l'Algérie, c'est clair
35:26ce sont nos frères, nos soeurs
35:28nos tantes, nos grands-parents
35:30nos amis
35:32il y en a assez de ce vocabulaire
35:34assez de dire
35:36nous allons riposter, quoi riposter
35:38qu'est-ce que tu racontes
35:40vous êtes payés pour faire de la diplomatie
35:42vous êtes payés pour vous entendre
35:44pour discuter, il n'y aura pas de riposte
35:46il doit y avoir une discussion
35:48ça suffit
35:50sans arrêt de montrer du doigt
35:52toujours les mêmes
35:54pour les culpabiliser, vous croyez qu'on ne vous voit pas arriver ?
35:56voilà, pour Jean-Luc Mélenchon
35:58je vois que vous n'êtes pas surpris par ces paroles
36:00pas du tout
36:02le marxisme a toujours été
36:04le parti de l'étranger, ça a toujours fonctionné
36:06comme ça, c'est-à-dire le parti de la haine de la France
36:08il aime tous les pays, il nous a fait une liste
36:10mais il n'aime pas la France, ça c'est clair
36:12il veut la détruire, il veut qu'on ait
36:14une nouvelle France, il veut un peuple créolisé
36:16il nous a dit à une époque
36:18quand il est arrivé du Maghreb
36:20en Normandie, c'était vraiment le bout du monde
36:22avec des alcooliques avec des faces de blanc
36:24et que ça le rendait malheureux
36:26alors ça c'est pas... il y a eu le détail
36:28de l'histoire a poursuivi Le Pen
36:30toute sa vie, cette vidéo n'a pas poursuivi
36:32Jean-Luc Mélenchon, qui est une vidéo raciste
36:34pas seulement contre les normands
36:36mais d'imaginer que
36:38les normands, les français sont
36:40des faces de blanc, alcooliques, dégénérés
36:42etc, d'un seul coup il nous dit
36:44mais nous, nous, on est nés
36:46au Maghreb, on est très nombreux, peut-être
36:48Eric Nolot le dit souvent
36:50Julien Drey le dit sur ce plateau
36:52ils ont écrit des livres sur lui
36:54et expliquent comment il fonctionne
36:56mais il y a un fond aussi qui est le sien
36:58cette célébration de l'Algérie
37:00c'est quand même une célébration chez lui
37:02de tous les hommes forts qui sont des dictateurs
37:04il a fait ça avec Castro, il a fait ça avec Chavez
37:06il l'a fait avec
37:08les Chinois
37:10aujourd'hui quand il estime que le Tibet
37:12peut être occupé par les Chinois
37:14ça ne le gêne pas du tout, cet homme n'aime que
37:16les dictateurs et les tyrans, il le dit clairement
37:18tous ces gens qui nous disent que Robespierre était formidable
37:20il peut choisir un autre héros dans la révolution française
37:22plutôt qu'un type qui a envoyé des tonnes
37:24de gens à la guillotine pour se faire couper la tête
37:26il nous disait que Cuba
37:28n'était pas une dictature, que Castro
37:30quand il est mort, Castro il s'est mis à faire
37:32des espèces de poèmes extravagants
37:34cet homme n'aime que les régimes
37:36dictatoriaux, tyranniques
37:38que les gens qui se moquent de la démocratie
37:40qui foulent le principe de la République
37:42le principe de l'égalité, de la liberté, de la fraternité
37:44de la féminicité, du féminisme
37:46et il s'inscrit dans cette logique là
37:48ce qui aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon
37:50qui n'est que dans l'opposition
37:52ça renseigne sur ce qu'il serait s'il était au pouvoir
37:54quand lui estime que la police tue alors qu'elle ne tue pas
37:56s'il y avait une police sous Mélenchon
37:58je pense que la police tuerait
38:00on ne le sait pas
38:02c'est une hypothèse
38:04je ne peux pas imaginer que quelqu'un
38:06qui fasse l'éloge de tous les régimes
38:08dictatoriaux et tyranniques de gauche
38:10puisse être un démocrate s'il arrivait au pouvoir
38:12cette conférence que vous deviez tenir dans un lycée professionnel
38:14hôtelier de Caen qui a été annulée
38:16en raison de la pression de quelques professeurs
38:18qu'est-ce que ça vous inspire ?
38:20c'est une atteinte à la liberté d'expression
38:22selon vous, une de plus dans un pays qui est désormais
38:24coutumier du fait ?
38:26oui bien sûr, c'est un jeune stagiaire d'Europe 1
38:28que j'ai découvert dans le couloir en sortant de l'émission
38:30qui me disait la mère vous adore, elle aimerait bien vous faire venir dans ses classes
38:32je dis qu'à cela ne tienne, c'est très facile
38:34elle me contacte et puis on organise ça
38:36et donc elle avait fait tout ça très bien
38:38elle avait obtenu l'assentiment du proviseur
38:40il y a eu deux ou trois profs
38:42notamment un prof d'histoire semble-t-il
38:44je plains les élèves
38:46qui ont des cours d'histoire donnés par ce monsieur ou cette dame
38:48je ne sais pas qui sont ces gens
38:50et il a obtenu gain de cause
38:52c'est-à-dire une minorité vraiment très agissante
38:54qui sur une majorité qui semblait
38:56silencieuse et acquise, personne n'a interdit
38:58que cette réunion se fasse, cette rencontre se fasse
39:00je devais parler de l'agriculture, de la paysannerie
39:02dans un lycée hôtelier
39:04donc je ne venais pas faire de politique
39:06politicienne, il s'agissait de faire de la prospective
39:08sur ce que sont les viandes de synthèse
39:10sur la disparition de la paysannerie ou ce genre de choses
39:12et le proviseur a lâché
39:14c'est-à-dire que c'était au proviseur de dire
39:16vous avez le droit de ne pas aimer Michel Onfray
39:18et vous avez aussi le devoir d'être dans la salle
39:20avec vos élèves et de questionner Michel Onfray
39:22de le mettre en difficulté, ça ça s'appelle le dialogue
39:24ils sont dans la salle, ils ne m'aiment pas, ils me détestent
39:26ils me posent des questions, ils me mettent en difficulté
39:28ça s'appelle la démocratie, je discute, je débat
39:30les élèves peuvent se faire un avis
39:32d'un seul coup, ils entendent la parole des profs
39:34alors eux c'est le bourrage de crâne de ces profs-là
39:36des élèves toute l'année
39:38et ils n'acceptent pas que pendant une heure et demie
39:40de rencontrer des élèves
39:42pour donner des pensées alternatives
39:44juste permettre à des enfants de faire fonctionner leur intelligence
39:46donc plutôt la censure finalement que la liberté d'expression
39:48bien sûr
39:50mais c'est fréquent, vous savez, on interdit
39:52les antennes, on interdit les médias, on fait silence
39:54quand on parle des gens, on dit du mal d'eux
39:56ou on fait courir
39:58ça a beaucoup de sens dans d'autres groupes
40:00moi j'ai ça depuis des années mais effectivement
40:02à CNews c'est perpétuel
40:04Eric Nolot m'a envoyé un petit texto le lendemain
40:06en disant, regarde, il m'arrive la même chose
40:08dans le nord de la France, il devait faire une conférence
40:10c'est exactement la même chose
40:12le parti communiste qui avait fait savoir
40:14qu'il n'était pas question qu'Eric Nolot puisse s'exprimer
40:16mais on a fait lui et moi un livre
40:18qui s'appelait La gauche réfractaire pour expliquer quelle gauche
40:20était la nôtre, mais ces gens-là estiment que non
40:22il n'y a qu'une gauche, c'est celle qui se trouve
40:24dans les partis, surtout pas discuter
40:26surtout pas débattre, c'est-à-dire couper des têtes
40:28ces gens-là ont l'obsession du coupage de tête
40:30c'est pourquoi précédemment quand je vous disais
40:32que ces gens arrivaient au pouvoir, je ne peux pas imaginer une conversion
40:34dans le sens de l'éthique, puisqu'ils ont déjà
40:36choisi le camp de l'immoralité
40:38Un petit clin d'oeil d'ailleurs à notre ami Philippe de Villiers
40:40qui a encore fait une émission formidable hier
40:42avec Eliott Deval, on a appris que le Puy du Fou
40:44était exclu du passe culture, pas surprenant
40:46mais honteux et scandaleux
40:48Oui, il y a ce que Jean-Pierre Le Goff
40:50qui est un sociologue originaire de Caen qui est très intéressant
40:52moi je lis tous ses livres, a appelé le gauchisme culturel
40:54alors parce qu'il y a la gauche de la politique
40:56politicienne, des Mélenchons, etc
40:58des Hollande qui aujourd'hui
41:00se servent du parti plutôt qu'ils ne servent
41:02les classes dites laborieuses
41:04qu'ils prétendent représenter
41:06mais...
41:08j'ai perdu mon idée
41:10On parlait de Philippe de Villiers
41:12Mais le gauchisme culturel c'est
41:14la mise au service de la culture
41:16au service d'une idéologie
41:18la mise de la culture pendant au service d'une idéologie
41:20c'est à dire qu'on l'a vu avec les gens
41:22qui ont fabriqué le spectacle autour des Jeux Olympiques
41:24on nous a dit la culture c'est ça
41:26donc c'est la culture, woke, trans, cis, transsexuelle, etc
41:28bon d'accord, très bien, pourquoi pas
41:30mais laisser en face d'autres individus
41:32qui pensent que la culture ça peut servir à autre chose
41:34et autrement, parce que là d'un seul coup
41:36on passe du wokeisme de ce type à poil
41:38sur une table là
41:40en train de danser de manière un peu vulgaire
41:42à la célébration de Notre-Dame de Paris
41:44restaurée, et on se dit
41:46si y'a les deux cultures c'est pas un problème
41:48mais c'est souvent la même culture
41:50mais voilà, mais voilà
41:52et là dans le Passe Culture on voit bien que
41:54les officiels de la culture, très subventionnés d'ailleurs
41:56qui estiment que quand les paysans demandent
41:58d'être subventionnés et aidés et protégés
42:00ce sont des fascistes, mais quand on protège les intermittents
42:02du spectacle, quand on protège les gens de la culture
42:04quand on protège le monde de l'édition
42:06le prix unique du livre
42:08ou quand on estime qu'il faut
42:10que le cinéma puisse subventionner
42:12le cinéma, etc, alors là y'a
42:14le protectionnisme, c'est vraiment très bien quand même
42:16pour les gens de ce business là, de ce monde là
42:18mais oui on devrait aujourd'hui pouvoir dire
42:20mais vous choisirez, si vous ne voulez pas
42:22aller au Puy du Fou, n'y allez pas
42:24allez-y, je trouve que c'est formidable
42:26et on peut dire, ben oui y'a ça
42:28et puis y'a autre chose, que ces gens là fassent des choses
42:30Philippe de Villiers il a construit ça
42:32avec des phares de voitures pour servir
42:34d'éclairage et des bottes de paille pour que les gens puissent s'asseoir
42:36il y a une trentaine d'années, quand il a démarré
42:38avec M. Retaillot d'ailleurs, à l'époque
42:40et bien que ces gens fassent leur Puy du Fou
42:42qu'ils entreprennent d'ailleurs, ils sauraient pas le faire
42:44autrement qu'en étant subventionnés par l'État
42:46et puis qu'ils fassent leur contre-histoire
42:48de la politique
42:50ou de l'histoire, et on verra effectivement
42:52que Jeanne d'Arc était un garçon
42:54enfin des trucs à la...
42:56la réécriture de l'histoire
42:58vous savez Boucheron et ses copains qui ont fait l'histoire mondiale de la France
43:00c'est assez sidérant
43:02ça vaudrait un thème d'émission complet
43:04on se prévoit pour la prochaine fois, merci beaucoup Michel
43:06on salue notre ami Philippe de Villiers
43:08et on se retrouve la semaine prochaine sur CNews et Europe