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00:00Ah, Charlotte Dornelas, journaliste au JDD, Jean-Christophe Gagnin, politologue et communicant,
00:05c'est avec moi dans ce studio, Charlotte Dornelas, qu'avez-vous à répondre à Thomas Porte qui taxe...
00:11Ah bah si, si, si, qui taxe, attendez, je vais retrouver sur X, puisque vous n'avez pas X, c'est ce que vous disiez tout à l'heure !
00:17Mais oui, pourquoi ? Parce qu'il réagit à un article, je lis le titre de l'article,
00:22« La France Insoumise est-elle le parti des Arabes ? » comme l'affirme une militante indigéniste.
00:27Une militante indigéniste en présence d'Antoine Léaumain, député LFI.
00:30Donc si ils ont des questions à poser, c'est peut-être à cette journaliste qu'il faut d'abord réagir quand elle dit ça,
00:35parce qu'elle soutient en effet que c'est le cas, elle l'explique devant Antoine Léaumain,
00:40qui a l'air certes un peu gêné, mais qui est beaucoup moins courageux, quand il s'agit de lui répondre très directement.
00:45Et donc nous, on fait tout simplement notre travail, on pose la question, puisque cette question a été posée en présence d'Antoine Léaumain.
00:50Donc voilà pour ma réponse, maintenant que la France Insoumise ne comprenne toujours pas
00:53ce que génère l'accusation d'islamophobie dans le pays, et dans des esprits sans doute moins élaborés que les leurs,
01:00et que certains en prennent un couteau ou une kalachnikov pour aller régler le problème des gens qui sont qualifiés d'islamophobie,
01:05ça commence à devenir un peu inquiétant.
01:07Ah oui, c'est-à-dire que là vous accusez Charlotte Dornelas, vous pouvez le dire, Thomas Portes, de mettre une cible sur le JDD ?
01:13C'est-à-dire qu'on sait à quoi sert cette accusation. Elle sert à incapacité, il la déploie envers tous les gens qui leur posent des questions,
01:21qui contestent leurs thèses, leurs propos, ou simplement qui ouvrent un débat avec la France Insoumise.
01:28Il n'est plus possible d'être en désaccord avec la France Insoumise sans se faire traiter de raciste, de xénophobe, de ce que vous voulez, et d'islamophobe.
01:36Or il se trouve que oui, l'accusation d'islamophobie a tué en France.
01:39C'est peut-être la seule, mais ça a été le cas.
01:43Samuel Paty, par exemple, en a fait les frais de manière assez spectaculaire, dans la mesure où ceux qui l'ont accusé ont donné des arguments à d'autres qui eux ont pris le couteau,
01:53à un en particulier, avec une scène de responsabilité dans ses accusations.
01:58Donc cette accusation, elle est grave, et la France Insoumise ferait bien peut-être de trouver d'autres arguments que de mettre en danger des personnes en mettant une cible sur leur dos.
02:09Et une rédaction toute entière.
02:11Et une rédaction toute entière, et d'autres rédactions, puisqu'ils le font assez régulièrement.
02:14Dix ans après Charlie Hebdo, effectivement, comment n'a-t-on pas tiré les enseignements ?
02:18Comment n'a-t-on pas tiré les enseignements ?
02:20Donc vous dites effectivement, ce tweet est gravissime ce soir, Charlotte Dornelas.
02:25Oui, en fait l'accusation est grave, et après leur manière de se comporter dans le débat public, et de le pourrir en fait, est pénible.
02:34Vraiment pénible.
02:35Et Jean-Christophe Gagnon, juste un mot peut-être en tant que communicant et politologue.
02:38Oui, je vais très vite sur l'idée qu'on est au cœur de leur stratégie marketing.
02:41Ce n'est pas un excès dans leur esprit, c'est quelque chose qui est justement une chambre d'écho permanente, si vous voulez,
02:48et qui fait glisser leurs adversaires dans un espace.
02:52Là pour le coup, on parle de cette rue, on parlait d'IX, tout à l'heure, voyez, là on est au cœur de cette affaire.
02:55C'est-à-dire qu'en gros, c'est très tranquille, c'est très facile, on est à distance, on n'est pas en rapport physique, on est très protégés.
03:01Sauf qu'on est très performants, parce que toutes celles et ceux qui cherchent l'islamophobie,
03:06qui se reconnaissent dans l'idée que quelque part, notamment leurs cibles et les chorales, c'est quelque chose de très affinitaire.
03:12Donc quand il dit ça, il ne parle pas évidemment aux supporters du JDD, il ne parle pas aux supporters de Charlotte Dornelas,
03:18il parle à ses supporters qui considèrent déjà ça, et donc il continue à renforcer cette chambre d'écho.
03:23C'est une technique assez classique, et après derrière, vous rendez encore plus affinitaire votre message.
03:28Donc lui, s'il ne le fait pas, il est en perte de vitesse sur cette attention dont on parle tout à l'heure,
03:33et donc il se sert en permanence de ces agressions, il se sert de ces agressions pour cultiver un lien,
03:39jusqu'où la réalité, c'est que c'est encore très performant.
03:42Et leur capacité, encore une fois, de conquête sur ces cibles, qui sont effectivement ethnicisés, ils l'ont dit,
03:49ils travaillent sur la France créolisée.
03:51Alors ils ne parlent pas de religion en particulier, mais on a bien compris ce que c'était.
03:54D'ailleurs, le Parti des Arabes, il n'y a pas de religion en présent.
03:56Exactement, c'est même un vieux terme, en fait, en réalité.
03:59Et là, on est sur quelque chose de très concret, dangereux, qui doit être traité sur le terrain
04:04de ce qui est comportement acceptable dans la rue normale, et sur le digital,
04:07il n'y a pas de raison qu'on vous traite alors que ce n'est pas vrai.
04:09Donc on pourrait très bien avoir une réaction du JDD pour dire, prouvez-le, sinon on vous attaque.
04:12Oui, oui, en justice, c'est vrai ça, Charlotte Dornelas.
04:14On n'a pas les mêmes réflexes que eux, c'est-à-dire que la France Insoumise,
04:17qui nous fait des sketchs en permanence, ils portent plainte dix fois par jour,
04:20ils sont pour la liberté de tout le monde, sauf de leurs opposants.
04:23C'est classique, ils viennent de l'extrême gauche, ça c'est pas nouveau, ça fait des siècles qu'on la connaît,
04:27et qu'on sait comment elle fonctionne.
04:29Elles ne supportent pas la liberté, cela dit, ça recoupe avec le débat précédent,
04:33parce que moi, ce qui me fascine, je mets de côté la question TikTok,
04:36parce que là, c'est pour une question de fuite de données à un pays étranger qui a des données, etc.
04:40C'est la raison pour laquelle la Cour suprême américaine voudrait que soit un milliardaire américain
04:44en effet, rachète TikTok sur le pays, donc c'est la question de la fuite des données.
04:48C'est une question stratégique, comme c'était dit précédemment,
04:52c'est une raison très différente pour laquelle la liste des gens moulins de circonstance...
04:58Les gens moulins de circonstance, j'adore cette phrase !
05:00...que vous avez citées précédemment.
05:02Mais cela dit, ils quittent X, moi j'ai pas de problème, ils font exactement ce qu'ils veulent,
05:06et s'ils ont envie de quitter X, ils quittent X, c'est formidable, j'ai vraiment aucun problème,
05:10ils font ce qu'ils veulent.
05:11Simplement, je suis assez hallucinée que tous ces gens réagissent,
05:15alors que ces dernières années, on a eu des petits sujets avec les réseaux sociaux quand même.
05:19Sur la question de la Chine, de TikTok, au-delà de la question en effet de la fuite des données,
05:24on a plusieurs études qui ont révélé que la Chine, et ça rejoint à la question de la drogue exportée à l'étranger,
05:30ne mettait pas en place les mêmes algorithmes en Chine, à destination des jeunes chinois,
05:34qu'à destination des jeunes européens ou américains,
05:37à savoir des algorithmes extrêmement courts, avec des contenus extrêmement...
05:42Addictifs ?
05:43Addictifs, mais surtout dépourvus de toute substance intellectuelle.
05:47En Chine, d'abord les réseaux sont bloqués pour les plus jeunes à certains horaires,
05:51ensuite les contenus qui vous sont proposés par les algorithmes à 12, à 16 ou à 17 ans,
05:56ce sont des contenus culturels, avec des partenariats avec les musées de Chine,
06:00sur l'histoire de la Chine, et on sert de la merde dans les algorithmes aux petits européens et aux petits américains.
06:06Comme ça, si on peut influer sur leur cerveau et tenter de les abrutir par le biais de ces algorithmes,
06:14et bien on ne se prive pas.
06:15Donc oui, il y a une véritable exportation d'une drogue conçue comme telle,
06:19et les algorithmes, on le sait, sont particulièrement addictifs.
06:22Ça c'est un premier sujet, on n'a entendu personne là-dessus.
06:24Le deuxième sujet, et ça concerne Facebook, parce qu'en effet il avait raison,
06:29Mark Zuckerberg, maintenant qu'il explique qu'il va mettre en place la même chose,
06:31où vont aller parler tous ces gens ?
06:34Parce que par ailleurs, il y a la moitié des médias sur lesquels ils ne veulent plus parler,
06:36parce qu'ils ne sont pas d'accord.
06:37Les réseaux sociaux, ils ne sont plus d'accord, ils ne veulent plus parler.
06:39Il y a un moment, je pense qu'ils vont avoir envie de parler, ils vont revenir tranquillement.
06:42Mais sur Facebook, on a Mark Zuckerberg qui nous explique que ces dernières années,
06:46il s'est passé deux trucs avec Facebook.
06:48La première chose, pendant une campagne électorale, le FBI les a intoxiqués,
06:53en leur expliquant que non seulement la Russie intervenait,
06:56mais qu'elle intervenait pour expliquer que le fils Biden, dans son ordinateur,
07:01vous voyez l'histoire de l'ordinateur du fils Biden.
07:04Pendant la campagne présidentielle américaine, le FBI intoxique les réseaux sociaux
07:08en disant qu'il faut bloquer cette information, c'est une fausse information venue de la Russie.
07:12Depuis, on sait que c'est faux, que cette histoire était réelle.
07:16Elle a été bloquée sur les réseaux sociaux.
07:18Là, ça n'a pas inquiété tous les gens qui nous expliquent qu'il y a une menace
07:20dans le rapport à l'information sur les réseaux sociaux.
07:23Deuxième histoire, Mark Zuckerberg, qu'est-ce qu'il dit ?
07:25Là, c'est la Maison Blanche directement.
07:27On a eu des pressions pendant la période Covid pour interdire certaines informations
07:32à propos de la gestion de la crise sanitaire.
07:35Mais ça ne les dérange pas, là ?
07:36Là, la démocratie n'est pas en cause, l'accès à l'information n'est pas en cause.
07:39Quand il nous dit ça, là, ça ne les dérange pas non plus.
07:42Par ailleurs, sur la question de X qui était anciennement Twitter,
07:45avant qu'Elon Musk s'en préoccupe, on avait, puisqu'il nous explique
07:48que là encore, il y a une menace dans la manière de s'exprimer.
07:51Parce qu'on retourne, la guerre c'est la paix en permanence.
07:53Donc maintenant que tout le monde peut s'exprimer,
07:55il y a une menace sur la liberté d'expression.
07:57C'est original comme comportement, mais ils y arrivent.
08:00Et donc, il n'y avait personne pour s'inquiéter pour la démocratie, encore une fois,
08:04quand Twitter, de manière arbitraire, non seulement fermait des centaines et des milliers de comptes,
08:10mais celui du président élu des Etats-Unis,
08:14pendant que les têtes d'un pays comme l'Iran, par exemple,
08:20avaient accès à Twitter et que ça ne gênait personne.
08:22Alors, soit tout le monde s'exprime, il n'y a pas de problème,
08:24mais le président élu des Etats-Unis,
08:26qui est banni de manière arbitraire ou idéologique de Twitter,
08:30ça, ce n'était pas une menace pour la démocratie,
08:32dans la manière de s'exprimer à destination des électeurs.
08:34Donc en fait, qu'ils réagissent aujourd'hui,
08:37non pas parce qu'on reproche à Elon Musk d'avoir censuré quelque chose sur Twitter,
08:42ou d'avoir prôné tel compte plutôt que tel autre,
08:45mais parce que lui, à titre personnel, s'exprime sur son réseau.
08:48Et je note que ces gens-là, avant de quitter Twitter,
08:50ont très largement insulté Elon Musk sur son propre réseau,
08:53pendant des semaines.
08:54A priori, ce n'est pas la censure qui règne.
08:56Donc en fait, il y a quelque chose d'un peu grotesque
08:58dans leur manière de mettre en avant une menace.
09:00Qu'ils ne soient pas d'accord avec Elon Musk,
09:01qu'ils veuillent quitter son réseau, grand bien à leur face,
09:03j'ai aucun problème, personne n'est obligé d'être d'accord,
09:05ni de trouver que se balader sur X est formidable.
09:08Ils quittent le réseau, qu'ils évitent de nous faire croire
09:11que c'est pour sauver la démocratie, puisque c'est un peu grotesque.
09:13Vous êtes d'accord, Jean-Christophe Gallien ?
09:15Je pourrais signer ce qu'il vient de dire.
09:17Il faut assister sur l'idée qu'il y a aussi une dynamique Musk
09:22de ces dernières semaines.
09:23Alors pour le coup, ça pourrait aider à leur comportement d'aujourd'hui.
09:26C'est-à-dire qu'il y a une attitude politique pour dire
09:28qu'on ne peut pas se relier au réseau qui appartient à quelqu'un
09:31qui dit qu'il y a des velléités géopolitiques
09:34qui sont aujourd'hui proches.
09:35On parlait de réseaux de trafiquants de drogue.
09:39Là, on est effectivement parfois dans ce qu'on peut appeler
09:41une sorte de démocratie de cartel, si vous voulez, cartélisée,
09:44plutôt une diplomatie cartélisée.
09:45Donc on est avec des nouveaux comportements
09:47qui sont extrêmement violents.
09:48Et à ce moment-là, ils expliquent effectivement
09:50qu'ils veulent s'opposer à ça.
09:51Revenir sur des batailles qui ont été perdues.
09:54Ils ont des choix, effectivement.
09:55De toute manière, c'est...
09:56Madame Rousseau, elle ne pourra pas quitter X.
09:59Elle reviendra parce qu'elle a 180 000, je ne sais plus combien followers.
10:02C'est tout ce qu'elle a.
10:03C'est son capital dans l'économie de l'attention.
10:05Son capital, elle ne peut pas le solder comme ça.
10:07Ou alors, elle considère que...
10:08Fabri, ce n'est pas le point.
10:09Vous avez raison.
10:10Tout à l'heure, en disant qu'effectivement,
10:11elle avait fait toute sa note en été sur X.
10:13Si elle ne tient plus X, on revient au X.
10:15Marie Tandelier qui fait la matinale,
10:17elle va utiliser la matinale le matin.
10:19Toute la journée, elle va diffuser des morceaux
10:20parce qu'il y a une petite équipe qui est derrière.
10:22Tout ça est très concret aujourd'hui.
10:24Par contre, qu'on ait une version politique
10:26sur Musk, sur la géopolitique,
10:28sur l'aspect Etats-Unis,
10:29sur quelque chose qui peut effectivement brûler la Chine.
10:31Voilà.
10:32C'est très différent.
10:33Ils ont oublié parce qu'ils ne travaillent pas sur ces questions.
10:35En réalité, ils réagissent sur un enjeu
10:37qui est celui du week-end.
10:39On est sur ce week-end-là.
10:40Et avec le sentiment que
10:42en surfant sur cette vague anti-X,
10:44anti-Musk,
10:46on peut essayer de
10:48craquer quelques points d'attention politique.
10:50C'est beaucoup moins efficace de mon point de vue.
10:52Je reviens tout à l'heure à ce que fait LFI.
10:54LFI travaille concrètement.
10:55Ce qu'ils font là est stratégisé
10:57et déployé de manière méthodique, systématique.
10:59Les autres, c'est quand même de l'amateurisme.
11:01C'est de l'amateurisme.
11:02Même pas éclairé.
11:03C'est quelque chose qui se fait comme ça.
11:04On est au théâtre.
11:05C'est un coup d'éclat.
11:06Il faut se faire parler de soi.
11:07Ils reviendront très vite.
11:08On pourra leur dire certainement
11:09qu'on pourra leur poser des questions un jour.
11:10Mais pourquoi vous êtes revenus ?
11:11Oui, la réflexion...
11:13Il y a un principe de réalité.
11:14Les réseaux sociaux font désormais
11:16très largement partie de nos vies.
11:17C'est une question.
11:18On peut s'en réjouir.
11:19On peut regretter le temps où ils n'existaient pas.
11:21Vous n'avez aucun compte ?
11:22Non.
11:23Zéro ?
11:24Non, mais vous êtes exceptionnel.
11:25Professionnel, elle a dit.
11:26Vous avez des comptes privés ou pas ?
11:27J'y vais pas.
11:28En fait, parce que
11:29ce n'est pas une manière de faire qui me plaît.
11:31Je veux dire, c'est vraiment très personnel.
11:33C'est mon rapport.
11:34J'y étais pendant longtemps.
11:36Et il y a un jour où j'ai arrêté d'y aller.
11:38Mais bon, c'est pour ça.
11:39Je vous le dis.
11:41Ils font exactement ce qu'ils veulent.
11:42Simplement, je suis quand même consciente
11:45que ça fait partie de nos vies.
11:47Pour le meilleur et pour le pire, en effet.
11:49Maintenant, on réagit par rapport à ça.
11:51Mais simplement, je veux dire,
11:52la drogue qui se vend, par exemple,
11:54désormais sur les réseaux sociaux,
11:55c'est sur tous les réseaux sociaux.
11:56Donc, je veux dire,
11:57il pourrait apporter une réflexion
11:59ou un débat
12:00sur le poids des réseaux sociaux dans nos vies
12:02autrement qu'en expliquant qu'ils ne supportent pas
12:05que des idées différentes des leurs
12:06existent sur ces réseaux sociaux.
12:07Parce que c'est la réalité, effectivement.
12:09C'est un peu ça leur histoire.
12:10C'est la réalité, effectivement, de l'histoire.
12:12Il est 20h44 sur Europorque.