Le projet de loi de finances pour 2025 a été confortablement adopté par le Sénat ce jeudi en première lecture, une première étape franchie pour le gouvernement de François Bayrou malgré l'opposition toujours intacte des socialistes.
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00:00La dépense publique, c'est facile de la réduire dans l'absolu, mais quand on en vient dans le détail, c'est toujours un petit peu plus difficile.
00:06On voit bien qu'au Parlement, les compromis se font toujours à la hausse avec un petit peu plus de dépenses et malheureusement avec un petit peu plus d'impôts également.
00:14Il faut qu'on change totalement de logiciel et qu'on revoie nos politiques publiques une par une.
00:19Simplement, l'urgence de François Bayrou, ce n'est pas celle-ci. C'est de faire adopter un budget pour la nation parce qu'il en va de l'intérêt supérieur du pays.
00:26On n'a pas le temps dans les quelques jours qui viennent de réformer totalement notre modèle social et budgétaire.
00:31Oui, mais Mathieu Lefebvre, on a l'exemple du budget des sports qui devait être raboté, qui le sera peut-être.
00:36Les sportifs ne sont pas contents et on peut les comprendre. Ils ont reçu le soutien d'Emmanuel Macron.
00:41Alors vous êtes de quel côté ? Du côté des sportifs et du président ou du côté de ceux qui voudraient faire des économies sur le budget des sports ?
00:47Ce qui est certain, c'est que si on ne fait pas d'économies sur le budget de la Sécurité sociale et c'est le souhait notamment des socialistes,
00:54si on ne fait pas ou peu d'économies sur les collectivités locales et c'est notamment le souhait du Sénat, on fait beaucoup d'économies sur l'État.
01:00Et l'État, c'est une maison qui est fragile et par définition, si on veut arriver à un effort budgétaire global, ça veut dire qu'on doit faire peser l'effort sur des ministères et évidemment des ministères non régaliens.
01:13Donc je pense que la méthode n'est pas bonne à court terme. Il faudra la revoir.
01:18Mais encore une fois, François Bayrou n'a pas le temps de revoir totalement les logiciels de dépense sociale, de dépense budgétaire.
01:26On est dans le court terme et ce qui importe aujourd'hui, c'est qu'on puisse avoir un budget pour le pays parce que les conséquences seraient absolument dramatiques sinon
01:33pour les entreprises qui n'investissent plus, pour les particuliers qui se demandent ce qui va se passer demain et puis pour la crédibilité du pays à l'international.
01:40— Oui mais en prenant notre exemple concret, les sénateurs ont supprimé les avantages accordés aux anciens présidents de la République et aux anciens premiers ministres.
01:50Il y en a 16 anciens premiers ministres encore en vie, si j'ose dire. C'est une économie de près de 3 millions d'euros par an. Est-ce que vous suivez ça ?
01:56Est-ce que vous êtes d'accord avec les sénateurs ? — Il n'y a pas de petite économie. Et il faut certainement rationaliser le train de vie de l'État et de ses anciens dirigeants, bien sûr.
02:05Mais attention à la démagogie. Si on fait croire aux Français qu'on va réduire les dépenses parce qu'on va réduire le train de vie de Bernard Cazeneuve et de Jean Castex,
02:16je pense qu'on se trompe lourdement. Il faut avoir le courage de s'attaquer aux mots français. Et les mots français, c'est d'abord des pensions de retraite qui sont versées aujourd'hui à crédit
02:25parce qu'on ne travaille pas assez, parce qu'on travaille moins longtemps que dans d'autres pays européens. Et c'est une dépense sociale qui est beaucoup plus importante
02:31que dans d'autres pays européens. Maintenant, oui, évidemment, il faut rationaliser le train de vie. On l'a fait à l'Assemblée nationale. On l'a fait au Sénat.
02:37L'Élysée l'a fait. Il n'y a pas de tabou. Mais attention à la démagogie sur cette question.