Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00On reste en sport avec notre invité du jour qui revient de plusieurs mois à parcourir les mers du globe à bord de son voilier.
00:06Bonjour Sébastien Simon.
00:07Bonjour.
00:08Vous êtes le troisième skipper à avoir franchi la ligne d'arrivée au Sable d'Olonne,
00:11ce qui fait de vous le premier Vendéen sur le podium du Vendée Globe, mythique tour du monde à la voile en solitaire.
00:17Vous avez fini précisément en 67 jours, 12 heures, 25 minutes, 37 secondes.
00:21Vous avez donc vous aussi pulvérisé le record précédent qui était de 74 jours.
00:27Est-ce qu'il y a une frustration d'être arrivé troisième ou est-ce que vous savourez votre résultat ?
00:31Non, je suis très content. On s'attendait juste à finir le Vendée Globe, c'était l'objectif.
00:36On a un projet qui a démarré il y a seulement 18 mois avec le groupe Dubreuil.
00:40En plus, j'abandonne le Vendée Globe précédent en quatrième position dans les mers du sud,
00:45donc cette troisième place, on la savoure.
00:48Ça donne envie de franchir les deux marches suivantes à l'avenir.
00:51On va regarder les images de votre arrivée.
00:58La Vendée Globe
01:16Quel accueil ! Qu'est-ce que vous avez ressenti ?
01:18C'était incroyable. Je m'attendais à pas grand-chose.
01:20Je connais les arrivées du Vendée Globe, mais concernant, je suis quelqu'un de très timide.
01:25Je m'attendais à pas grand-chose, mais il y a eu un accueil incroyable.
01:30D'abord, au Phare Vert, on n'a pas vu, mais c'était les collaborateurs du groupe Dubreuil,
01:33qui étaient avec des fumigènes aussi.
01:34Et puis après, c'était mes amis.
01:36Vos proches, votre grand-mère ?
01:37Oui, et puis mes copains qui étaient là en maillot de bain par zéro degré,
01:41qui sont du club de triathlon, donc incroyable.
01:44Ça reste un souvenir évidemment inoubliable.
01:46Et vous avez retrouvé vos adversaires, Charlie Dalin et Yohann Richaume,
01:49qui sont arrivés un jour et deux jours plus tôt que vous.
01:53Est-ce que vous êtes heureux de partager le podium avec ces deux-là ?
01:56Oui, ça fait un beau vainqueur et un beau second.
01:59Le podium, j'en fais partie, j'en suis très honoré.
02:02Ça a été incroyable.
02:03Voir aussi à l'arrivée, on s'est quand même battus jusqu'à ce que moi, je casse mon foil ensemble.
02:08J'ai même repris la tête de la course Ami Pacific avec un foil cassé dix jours auparavant.
02:14On a passé notre temps à jouer au chat et à la souris.
02:18J'aurais aimé participer à leur petit jeu jusqu'à l'arrivée.
02:21Notre histoire du Vendée Globe s'est terminée avec un foil en moins,
02:23mais en tout cas, on peut déjà s'en satisfaire.
02:25Et ça, c'était une sacrée épreuve.
02:26On va revoir ce moment-là où vous annoncez que vous avez cassé votre foil.
02:31Bonsoir à tous.
02:32Mauvaise nouvelle à bord du groupe Dubreuil.
02:35Cette nuit, on a cassé un foil.
02:38On a perdu le foil tribord.
02:40Ça veut dire que sur une avenue, sur la Bavor Avenue,
02:44je vais perdre aux alentours des 30% de vitesse,
02:47ce qui n'est pas rien, mais le tribord est préservé.
02:50Et voilà, c'est comme ça.
02:52C'est vraiment très dur à encaisser, je vous l'avoue.
02:55On parlait des plaies énormément.
02:58C'est une sacrée performance quand même d'avoir maintenu votre troisième place
03:01malgré ce handicap qui est arrivé à mi-parcours.
03:04Oui, à mi-parcours, c'est tôt.
03:05C'était le 8 décembre.
03:06On n'était encore que dans l'océan Indien.
03:08Je ne m'attendais pas à rester troisième
03:09et je m'attendais à vivre des heures difficiles,
03:11à voir les concurrents dépasser les uns après les autres.
03:14À ce moment-là, mentalement, on essaie de recentrer un peu les choses,
03:17remettre l'église au milieu du village
03:19en se disant qu'il faut terminer.
03:22C'était l'objectif.
03:24Qu'est-ce qu'on fait ?
03:25On change de stratégie, on revoit sa feuille de route.
03:27Comment vous réagissez ?
03:28Il faut improviser à ce moment-là ?
03:29On adapte les pôles airs du bateau,
03:31ce qui va permettre au logiciel de calculer les routes théoriques idéales.
03:38J'ai bricolé quelque chose dans mon ordinateur
03:41pour essayer de me donner des routes alternatives
03:43pour faire plus de tribord que de bas-bord.
03:45Mais à un moment, le tour du monde, c'est 50-50.
03:48Il y a moitié en bas-bord à mur, moitié en tribord à mur.
03:51Ça fait partie du jeu.
03:53Je pense que ça m'a donné raison de pousser fort le bateau
03:57en début de ce Vendée Globe
03:59parce que l'écart déjà présent avec les poursuivants
04:02ne leur a pas permis de me dépasser.
04:05Finalement, j'ai conservé cette d'abord deuxième place,
04:09puis troisième quand Johan m'a doublé.
04:13C'est comme ça.
04:14Maintenant, la frustration est passée,
04:15mais c'est vrai que c'était un moment très difficile.
04:18Et ça, c'est le fruit d'années et d'années de préparation,
04:21d'entraînement, de savoir-faire.
04:24Le Vendée Globe, ça mûrit dans mon esprit depuis des années,
04:27mais le projet a démarré réellement avec le groupe du Breuil
04:29seulement 18 mois avant pour ce Vendée Globe,
04:32contrairement à tous les autres projets
04:34qui sont des projets depuis 4 ans au moins.
04:37On avait une toute petite équipe,
04:39un budget très maîtrisé, mesuré.
04:41On a fait avec notre envie, avec notre motivation.
04:45Aujourd'hui, je pense qu'on n'a pas à rougir
04:47de cette belle performance.
04:49Moi, le Vendée Globe, c'est une course qui me fait rêver
04:50depuis que je suis tout petit.
04:51Ça me hante l'esprit.
04:53Aujourd'hui, elle est encore au cœur de ma vie.
04:55Je n'ai pas rendu la copie parfaite,
04:56donc j'ai envie d'y retourner, clairement.
04:58Vous préparez déjà le prochain ?
04:59Exactement.
05:00Le groupe du Breuil, il faut savoir que dans notre sport,
05:03on est financé que par des partenaires privés.
05:05Dans notre sport, qu'un partenaire annonce
05:07avant même la fin d'un contrat
05:09qu'il y a une prolongation supplémentaire,
05:11c'est quelque chose, c'est une chance inouïe.
05:13C'est une histoire de confiance aussi avec le groupe du Breuil.
05:15La famille du Breuil, c'est un groupe 100% familial.
05:18On réembraye jusqu'à 2028 avec un projet
05:22qu'on va essayer de rendre un peu plus ambitieux
05:24pour peut-être aller grappiller une ou deux marches supplémentaires
05:27d'ici 2028.
05:28Tant qu'à faire.
05:29Et le retour sur la terre ferme, comment ça s'est passé ?
05:31Ça y est, vous avez retrouvé la stabilité sur terre ?
05:34Stabilité, je ne sais pas.
05:35Je suis encore très fatigué.
05:36Je dormais dans le couloir juste avant d'arriver ici.
05:38Pour être très honnête, je suis tombé malade.
05:41J'ai eu une gastro.
05:42À l'arrivée ?
05:43Oui, à l'arrivée, j'ai croisé énormément de monde d'un coup,
05:46ce qui est étonnant.
05:47Et en plus, quand on connaît les Sables d'Olonne,
05:49c'est une toute petite ville et d'un coup,
05:50il y a une effervescence qui se crée à l'arrivée de chaque marin.
05:53C'est fabuleux.
05:54Et d'être seul pendant 67 jours
05:56et d'avoir cette foule autour de vous tout à coup,
05:58il faut un temps d'adaptation peut-être ?
06:00Temps d'adaptation, il n'y en a pas.
06:01Clairement, tu arrives et tu es au milieu de la foule.
06:04Mais moi, j'ai pris ça positivement.
06:06J'avais envie d'interaction un peu humaine.
06:08Ça fait plaisir de se sentir accueillir,
06:11même si on fait ça pour nous et nos partenaires.
06:13Mais quand on reçoit un accueil comme ça,
06:16surtout en tant que Sablé, l'enfant du pays,
06:18ça fait vraiment plaisir.
06:20Humaine et animale,
06:21parce que vous avez aussi retrouvé votre chienne.
06:23On a, je crois, des images assez émouvantes.
06:25C'est une chienne, c'est ça ?
06:27Oui.
06:28Elle s'appelle Chiffon ?
06:29Oui.
06:30J'ai eu moi aussi un chien qui s'appelait Chiffon,
06:31donc ça me touche particulièrement.
06:32C'est important aussi de retrouver son quotidien,
06:35ses animaux, ce qui fait notre vie tous les jours.
06:38Chiffon, elle va bientôt avoir 5 ans
06:40et elle m'accompagne partout.
06:41Et à chaque fois que je l'abandonne,
06:42quand je vais en course,
06:43elle est sur les pontons.
06:44Je l'entends pigner un peu
06:46et je lui envoie des vocaux en course.
06:48Elle me manque énormément.
06:49J'ai toujours peur qu'elle m'oublie.
06:50Elle m'accompagne partout.
06:51C'est vrai qu'elle fait un peu partie du paysage
06:54de notre projet, en gros.
06:56Elle est toujours sur les pontons.
06:58D'ailleurs, les gens, quand je marche,
06:59quand je cours, etc.,
07:00reconnaissent d'abord Chiffon avant moi
07:02ou même ma compagne,
07:04ce qui est assez rigolo, finalement.
07:06Elle fait partie de l'aventure.
07:08Elle fait partie de ma vie, oui.
07:10Prochain défi ?
07:11Prochain défi, j'ai un Ironman dans 5 mois.
07:14Je suis déjà avec le Vendée Globe 2028 en tête.
07:19On a la Transat Café L'Or à la fin de l'année,
07:22la Route du Rhum en 2026.
07:24C'est pas mal de projets en parallèle.
07:26Mais là, dans 5 mois,
07:27il y a un Ironman Scan,
07:28ce qui n'a rien à voir.
07:29C'est un projet très personnel.
07:30Vous avez déjà commencé l'entraînement ?
07:32Non.
07:33Repos ?
07:34Oui.
07:35Reposez-vous bien.
07:36Merci beaucoup d'être venu partager
07:38votre troisième place de ce Vendée Globe
07:40avec nous sur ce plateau.
07:42Merci beaucoup Sébastien Simon.
07:44On vous suit, évidemment.
07:45On suivra vos prochaines aventures.