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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00obtenir des papiers légalement quand on joue le jeu, quand des étrangers jouent le jeu.
00:06Alors, il y a plusieurs critères qui sont dans ce texte-là, qui permettront aux préfets
00:13qui ont un pouvoir encore une fois d'appréciation. Donc le ministère de l'Intérieur,
00:16il n'est pas au-dessus de l'épaule du préfet.
00:19Mais, pour autant, le ministère de l'Intérieur, il nous appartient
00:24de donner un certain nombre de directions.
00:27On a beaucoup insisté, vous vous souvenez, pendant la discussion sur le texte Immigration,
00:33sur les métiers en tension. Il y a, depuis plusieurs mois, par région, en France,
00:38une discussion avec les partenaires sociaux, représentant des salariés,
00:43représentant des employeurs. Et il y aura, dans quelques semaines, là encore,
00:48une consolidation de ces discussions pour donner la liste des métiers en tension.
00:54Donc ce texte-là appuyait énormément sur les métiers en tension qui avaient du mal à recréer.
01:01Mais ce que fait ce texte, et ce que dit bien ce texte,
01:04je le connais puisque j'ai participé à son écriture, de façon très précise.
01:10Ce texte, il ajoutait aux critères de travail sur les métiers en tension d'autres critères.
01:16D'abord, ce texte disait, attention, il y a des filières de clandestinité.
01:21Il est hors de question d'encourager des gens qui ont des clandestins parce que ça coûte moins cher.
01:29Donc il faut à la fois vérifier l'effectivité du travail,
01:33faire en sorte que les bulletins de salaire qui sont produits ne sont pas des faux,
01:38parce que c'est très simple avec le numérique, désormais, de produire un certain nombre de faux.
01:42Et il faut aller chercher derrière l'effectivité. Est-ce que celui qui dit qu'il travaille,
01:48travaille effectivement ? Dans quelles conditions ?
01:50Parce que ça permet parfois de découvrir des vraies filières. Et ça, c'est important.
01:56Deuxième chose, dès qu'on fait un pas de côté sur ce critère du travail, métier en tension,
02:03il y a d'autres critères. Le travail n'est pas le seul critère.
02:06Et j'insiste énormément, c'est vraiment l'esprit du texte et c'est la lettre de la loi.
02:11Quels sont, pour ce qui concerne les métiers en tension, je suis sur ce chapitre, les critères ?
02:16Il y en a quatre. Il y en a quatre et les quatre sont importants.
02:20Et les quatre ne sont pas alternatifs au choix. Vous remplissez l'un et pas les autres.
02:25Non, ils sont cumulatifs. L'insertion sociale et familiale, premier critère, à la main du préfet,
02:31à la main de l'appréciation du préfet. Deuxième critère, le respect de l'ordre public.
02:36Il est hors de question qu'un profil qui a causé des troubles à l'ordre public soit régularisé.
02:46On ne va pas en plus régulariser ceux qui ont commis un certain nombre d'infractions,
02:53de délits sur le territoire français. Troisième critère, c'est l'intégration.
02:58C'est l'intégration, c'est-à-dire dans la société. Je cite les termes de la loi,
03:03à nos modes de vie, à nos valeurs. Et bien sûr, quatrième critère, aux principes de la République.
03:11On les connaît. Ils ont été explicités d'ailleurs dans la loi séparatisme de 2021.
03:16Voilà un certain nombre de libertés, de conscience, par exemple, l'égalité homme-femme, etc.
03:24Vous les connaissez. Donc c'est un premier point dans la circulaire.
03:29Et puis ensuite, si on quitte le champ des métiers d'intention, pour ce qui concerne l'aspect un peu plus général,
03:36surtout transversal, il y a d'autres critères. Il y en a cinq que je veux citer.
03:43C'est l'obligation de signer un contrat d'engagement du respect, précisément, des principes républicains.
03:53La signature de ce contrat. Deuxième critère, c'est la maîtrise du français.
03:59Un des critères d'appréciation, comme je vous le disais, de l'insertion, de l'intégration, c'est la maîtrise du français.
04:05Et quand, depuis plusieurs années, un étranger en situation régulière ne maîtrise pas le français, c'est qu'il n'a pas produit l'effort.
04:13C'est une indication. Troisième critère, la durée de présence. Elle est indicative.
04:22J'ai indiqué dans la circulaire que le chiffre 7, et on pourra en discuter, pouvait être retenu.
04:31Quatrième critère, l'absence de menace à l'ordre public. J'en ai parlé sur les métiers d'intention, mais c'est évidemment le cas pour ces générales.
04:42Et le cinquième critère concerne les EQTF, c'est-à-dire que des étrangers qui sont en situation irrégulière,
04:50sur lesquels a été décidée une décision, donc une EQTF, une obligation de quitter le territoire français,
04:58eh bien, là encore, ça n'est pas un critère qui permet de régulariser. C'est une autre indication que j'ai tenue à préciser.
05:08Voilà ce que je vous voulais dire de façon assez détaillée. Bien sûr que c'est une circulaire de fermeté.
05:17Je l'assume totalement. Il faut impérativement lutter contre l'immigration irrégulière. Si nous ne le faisons pas, alors nous créons des appels d'air.
05:29Nous allons encourager les filières dont je vous parlais à envoyer de toujours plus d'étrangers en situation irrégulière.
05:38C'est une sorte de permis de frauder. Et c'est pour ça que je m'étais beaucoup battu sur le fameux article 3, à l'époque, du texte de loi initiale,
05:47qui prévoyait une régularisation automatique, en en faisant quasiment un droit opposable, dès lors qu'il s'agissait du travail.
05:55Non. Il est hors de question de sortir du cadre français la régularisation, l'AES, comme son nom l'indique. Elle est bien exceptionnelle.
06:06Mais ce que je veux dire aussi, c'est que le Premier ministre l'a dit. Vous avez sans doute, j'espère d'ailleurs, écouté sa déclaration de politique générale.
06:18En matière d'immigration, il était précis et clair. Tout est une question de nombre. Tout est une question de proportion.
06:27En citant, vous vous souvenez, ce village pyrénéen qui accueille une famille et quand il y en a trop, il y a eu rupture, en fait, des équilibres sociaux.
06:37Il faut en tenir compte. Eh bien, là encore, cette circulaire, bien entendu, prend cette dimension en compte.
06:47Et si nous ouvrions trop largement les possibilités de régularisation, ce qui serait compromis, qui l'est alors déjà, c'est l'intégration ou l'assimilation.
07:02C'est une question de nombre. Voilà. C'est donc la troisième circulaire que j'ai envoyée au préfet. La première leur rappelait qu'ils sont responsables du pilotage de ces politiques.
07:16La seconde s'adressait plus au préfet frontalier, au préfet de zone, mais pas seulement pour ce qui concerne la surveillance des frontières,
07:26puisque j'ai produit il y a quelques semaines la 18e demande à la Commission européenne pour le contrôle aux frontières.
07:35Vous savez que depuis novembre 2015, depuis le Bataclan, tous les 6 mois, on renouvelle cette demande. Chaque ministre de l'Intérieur, depuis 15 ans,
07:45donc, a fait cette demande. Donc je rappelais en même temps au préfet les conditions d'une bonne surveillance de nos frontières.
07:52Je suis disposé à répondre à vos questions et je répondrai sur des questions liées à mon déplacement.
07:58J'ai tellement d'occasions par coeur de répondre à des questions sur d'autres sujets que je ferai en d'autres lieux.
08:12On ne peut pas. On ne peut pas, puisqu'encore une fois, une circulaire donne des orientations, des repères, avec des critères.
08:24Donc si on donnait un chiffre à l'avance, on trahirait l'esprit d'une circulaire. Elle deviendrait d'ailleurs même attaquable.
08:34Donc il s'agit de poser des critères qui sont des repères et qui endossent une politique de fermeté telle que les différentes lois que j'ai citées tout à l'heure l'ont fait.
08:49C'est pas mal quand même dans un pays de respecter la loi, non ?
08:54Vous répondez ?
08:56Pardon, excusez-moi.
08:57Un peu plus tard, je reviens sur la question de MacMac. Sans donner d'objectif chiffré, puisque la logique n'est pas celle de quota, est-ce que vous avez une estimation ?
09:04Aujourd'hui, on est à 35 000 régularisations approximativement.
09:07Tout compris, tout compris, puisque...
09:09De combien de milliers de régularisations environ feraient baisser cette circulation ?
09:13Je ne vous répondrai pas. Encore une fois, c'est une circulaire qui pose des critères et qui assume une fermeté, qui assume le fait que la voie de la régularisation est exceptionnelle.
09:27Si on ne la rend pas exceptionnelle, on dit au monde entier, venez chez nous, en violant la loi, en méprisant nos frontières, il n'y aura pas de problème. Voilà.
09:39Et ça, je ne bougerai pas.
09:40Vous répondez quoi à vos partenaires du socle commun qui estiment que cette circulaire va trop loin ? C'était le cas ce matin des Prolons l'Escure, par exemple, qui disaient ça dans une interview.
09:49Sur quels critères ?
09:51Sur la circulaire, ils disaient ça et ça...
09:54Est-ce qu'une circulaire, comment dirais-je, qui explicite la loi, est-ce que c'est la loi, alors, qui va trop loin ?
10:03Sur les 7 ans, par exemple.
10:04Alors, sur les 7 ans, ce que je réponds, c'est que, et on en a parlé il y a quelques instants ici, quand on regarde sur plusieurs années, la durée où les régularisations ont été effectuées,
10:22il se trouve que c'est le chiffre 7 qui exprime le mieux, en réalité, cette durée médiane.
10:31Donc, cette durée, ce n'est pas un caprice du ministre de l'Intérieur. Cette durée, nous l'avons retirée de l'expérience.
10:42Elle n'est pas décalée par rapport au travail que font les services des étrangers dans les préfectures.
10:53Pour rebondir sur la question, politiquement, justement, ça crispe une partie du socle commun, c'est sûr.
10:59Ça fait aussi hurler quasiment toute la gauche, ça ne va pas vous surprendre.
11:02Est-ce que vous ne craignez pas qu'au moment où un accord fragile a été conclu avec les socialistes,
11:06et alors qu'une nouvelle motion de censure se profite sur le budget, ça ne mette pas encore plus en péril la durée de vie de ce gouvernement ?
11:15Moi, je pense que, je l'ai dit, il y a une majorité nationale, c'est l'aspiration des Français,
11:21qui nous demande, qui exige de leurs dirigeants qu'on reprenne la main, le contrôle.
11:26Les Français ne veulent pas plus d'immigration, ils veulent moins d'immigration.
11:30Et surtout, en matière de lutte contre l'immigration irrégulière.
11:35Et désormais, quand vous voyez, reprenez les études, fractures françaises, produites par le monde, et de bien d'autres, plus récentes,
11:42vous verrez qu'à chaque fois c'est pareil, et désormais, il y a une majorité d'électeurs de gauche qui sont précisément pour la fermeté,
11:51et qui considèrent que notre politique, la politique migratoire, pas la mienne, en France, elle est trop laxiste.
11:57Donc, la démocratie, ça consiste aussi à écouter le peuple souverain, ce que demande le peuple.
12:06Et je pense que, là aussi, c'est important, et je le vois d'ailleurs, dans les mesures que je propose depuis des mois,
12:14elles sont soutenues avec des majorités énormes dans les études d'opinion qui sont réalisées.
12:21Donc je pense que beaucoup de députés, et j'en connais, y compris du socle commun, qui ne sont pas LR, avec lesquels je discute,
12:29qui passent dans leur circonscription, demandez-leur s'ils pensent, en tout cas ceux qu'ils croisent dans leur circonscription,
12:36qu'on teste énormément la politique du ministre de l'Intérieur.
12:40La gauche, malheureusement, ce que je veux dire, c'est que l'électorat de gauche est beaucoup plus réaliste que beaucoup de parlementaires de gauche.
12:56Que l'électorat de gauche a changé. Il a bougé, l'électorat de gauche. Il a bougé. Il nous demande cette fermeté.
13:05Cette fermeté-là, et je le rappelle à la gauche, c'est d'abord, en la renvoyant à quelques beaux ouvrages de Christophe Guy, lui,
13:13qui n'est pas de droite, et de d'autres, cette demande de fermeté, elle ne vient pas des classes favorisées.
13:20Eux, ils ont de l'argent pour habiter les beaux quartiers, pour ériger des frontières, les frontières de l'argent, précisément,
13:28en habitant dans ces beaux quartiers, et pour se protéger des conséquences du désordre migratoire.
13:34Ils ont de l'argent pour placer leurs enfants dans les bonnes écoles. Dans ces écoles qui sont très éloignées, là encore, des conséquences du désordre migratoire.
13:43C'est d'abord les Français de la classe populaire, moyenne, qui nous demandent... On voit, regardez les études. Ce n'est pas les bobos des centres-villes. Voilà.
13:54Je vous permets d'appuyer encore un petit peu. Vous n'avez pas une décision au sein de la majorité moderne mentale ?
13:59Ma deuxième question est très pratique. Est-ce que les métiers de la restauration vont faire partie de la liste ou font déjà partie de la liste en Île-de-France ?
14:06Je pense qu'ils ne faisaient pas partie de la liste. Mais dans les discussions, je sais qu'il y a une grosse demande sur les métiers en tension et sur la restauration,
14:13notamment pour l'inclure dans la future liste. Pour l'instant, ce n'est pas moi qui mène cette réflexion. Elle se fait sous l'égide du ministère du Travail.
14:22Et concernant cette scission, est-ce qu'il n'y aura pas un risque ?
14:25Cette circulaire s'appuie sur la loi. La loi a changé. Il est normal que la circulaire change. Voilà. Et encore une fois, il y a une aspiration majoritaire des Français.
14:42La politique du ministre de l'Intérieur, d'ailleurs validée par le Premier ministre... Je réunissais hier à Beauvau les préfets.
14:52Je me suis exprimé très largement pour présenter la circulaire aux préfets. Le Premier ministre est venu l'après-midi.
14:58Et il a indiqué aux préfets que ce que j'avais dit le matin, c'est lui qui le disait.
15:03Et qu'est-ce que vous dites aux membres du camp gouvernemental qui s'opposent à cette circulaire ?
15:08Mais on peut avoir des approches différentes. Mais ce que je leur dis, c'est qu'il faut appliquer la loi.
15:13Et que si on veut mener une politique de fermeté, il faut en prendre les moyens.
15:19Et que par ailleurs, ce que je dis aussi... Et ça m'a beaucoup marqué quand j'étais à mon premier conseil qui réunissait tous les ministres de l'Intérieur où il y avait le sujet de l'immigration.
15:30Les 27 ministres de l'Intérieur... La question que j'avais mise sur la table, c'est la fameuse directive retour qui est mal nommée parce qu'elle ne facilite pas les retours.
15:39Mais la question que j'avais mise sur la table, c'était celle-ci. Et tous les ministres de l'Intérieur se sont exprimés.
15:44Je vous assure, je ne parvenais plus dans l'expression des ministres de l'Intérieur à distinguer celui qui était de droite ou de gauche.
15:52Celui qui appartenait à un gouvernement de gauche social-démocrate ou de droite conservateur.
15:57Parce que partout, les peuples d'Europe nous demandent de reprendre en main justement la question migratoire.
16:04L'Allemagne qui a durci considérablement. L'Allemagne de M. Scholz, alliée avec notamment les écologistes.
16:13Le Danemark, qui sont des socio-démocrates, qui ont une politique encore plus rigoureuse que la droite.
16:19Et je pourrais vous donner d'autres exemples. Donc faisons attention, il y a un consensus. Ne soyons pas décalés en étant démocratie.
16:27Il y a un consensus au niveau national. 70% veulent cette politique de fermeté, de droite et de gauche.
16:35Il y a un consensus européen qui est en train de se former pour dire, d'ailleurs, voilà, y compris sur cette directive retour, il faut y faire attention.
16:44A la suite, d'ailleurs, du Conseil, je me souviens très bien que la présidente, Van der Leyen, a écrit à chaque chef de gouvernement ou chef d'Etat,
16:52des Etats membres, pour leur dire la directive retour pour durcir justement les conditions d'éloignement.
16:58En français, elle a dit, c'est une question d'urgence. Donc elle exprimait ce qu'exprime le Conseil européen.
17:08On va un peu... ça passe vite. Attendez, vous avez déjà posé une... Pardon madame, j'essaie de donner la parole à tout le monde.
17:16D'un point de vue technique, sur la circulaire, jusqu'ici, on pouvait faire une demande d'AES pour le motif économique ou familial.
17:32Est-ce que donc, pour faire une demande pour le motif familial, c'est supprimé ?
17:36Non, encore une fois, je vais vous faire comprendre. La loi a prévu, bien sûr, des voies qui sont les voies légales, titre de séjour, etc.
17:45Mais on est sur l'AES. C'est donc exceptionnel. Donc, il peut y avoir... Parce que c'est à la main des préfets.
17:53On ne peut pas dire que... Et rejeté, je regarde les collaborateurs, mais je pense qu'ils vont confirmer ce que je suis en train de dire.
18:00On ne peut pas dire non, non, hors de question. Mais très franchement, ce que je dis, moi, au préfet, c'est qu'il faut privilégier les voies légales
18:08que la loi, le droit, a prévues par ailleurs.
18:11D'accord. Mais par exemple, les critères pour le motif familial, puisqu'ici, c'est les deux tiers des demandes...
18:16Oui, c'était cela, à peu près.
18:18Elles font les mêmes critères que dans la circulaire Vax ?
18:22Encore une fois, non. Encore une fois, la loi l'a prévue, mais les préfets seront en mesure, c'est vraiment à leur discrétion,
18:31de dire parce qu'il y aura un cas très particulier, humanité, etc. Mais évidemment, ça doit être, l'esprit, une grande fermeté.
18:41Monsieur le ministre, c'est intéressant de voir les occultiels qui étaient acceptés comme justificatifs de présence sur le sol français,
18:55en vue de régularisation, devenir une raison possible de refus, et refus avec un nouveau occultiel.
19:04Mais ma question est la suivante. Que comptez-vous faire, ou que faites-vous en ce moment, pour améliorer le taux d'exécution des occultiels ?
19:15Et si vous permettez, une question en rapport avec celle-ci, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères attend toujours la réponse d'Alger à sa demande de visite.
19:26Pensez-vous que...
19:28Je n'aurais pas...
19:29Non, non, je ne pense pas à la question par rapport à lui.
19:32Je me suis exprimé sur...
19:34Pensez-vous qu'une visite pareille du ministre de l'Intérieur est nécessaire ? L'avez-vous demandé, ou comptez-vous la faire ?
19:43Votre première question est excellente. Je vais y répondre. Mais je me suis déjà beaucoup exprimé sur l'Algérie, donc je préfère vraiment consacrer les questions
19:54et donc mes réponses à la thématique de mon déplacement. C'est fondamental, ce que vous venez de dire, évidemment. C'est le taux d'exécution des occultiels,
20:03des obligations de quitter le territoire français. Ce que je veux vous dire, parce que je pense que cette pédagogie n'a jamais été faite,
20:11et ce que je veux dire aussi aux Françaises et aux Français par votre intermédiaire, pourquoi est-ce qu'on a si peu de taux d'exécution, autour de 7-8 %,
20:21alors qu'en Europe, on est le pays de toute l'Europe, d'ailleurs, qui produit le plus d'éloignements forcés, plus de 11 000 ?
20:30Tout simplement parce que les occultifs ne dépendent pas de nous. Pourquoi ne dépendent pas les occultifs de leur exécution ?
20:38D'abord, parce que quand des individus sont venus en situation irrégulière, souvent, ils cachent ou ils brûlent leur passeport ou leur carte d'identité.
20:47Donc il faut que nos services puissent déterminer le pays d'origine. Et une fois que le pays d'origine a été déterminé, il faut demander au pays d'origine un laissé-passé consulaire.
21:01Et du coup, ce n'est pas nous qui en décidons, c'est à travers les consulats le pays d'origine. Première raison, ce n'est donc pas la France qui donne
21:10des laissés-passés consulaires pour accompagner, pour éloigner de force les individus, c'est le pays, l'Algérie, le Maroc, enfin bref.
21:20Et alors vous imaginez que quand il y a le problème afghan, par exemple en Afghanistan, c'est compliqué, on n'a pas d'ambassade. Le régime afghan est particulier.
21:28Deuxième raison, c'est la directive retour. C'est la directive retour. D'abord, c'est la directive retour qui nous demande de systématiser des obligations, des décisions.
21:39Je vous rappelle que l'Allemagne a été condamnée en 2021 parce que l'Allemagne ne pratiquait pas ce que pratique la France.
21:46On est des bons élèves et on donne systématiquement des obligations de quitter le territoire français. Mais pourquoi je dis qu'il faut réviser la directive retour ?
21:55Tout simplement parce qu'elle est mal nommée et qu'on devrait l'appeler la directive non-retour. Puisque cette directive retour, elle donne un délai de départ volontaire.
22:05C'est-à-dire que quand vous délivrez une OQTF, alors sauf si le type a commis, l'individu a commis des crimes, etc., mais le plus généralement,
22:13elle donne à l'individu qui reçoit l'OQTF un délai de départ volontaire. Est-ce que vous croyez qu'en 30 jours, il n'a pas l'occasion de disparaître dans la nature ?
22:23Eh bien c'est ce qui se passe. C'est la raison pour laquelle dès que je suis arrivé à mon ministère, j'ai pris deux décisions pour répondre à ces deux difficultés.
22:31Un, j'ai décidé, j'ai nommé Patrick Stefanini comme ici le ministre pour multiplier les accords bilatéraux. Parce que quand on a des accords bilatéraux, c'est plus facile pour renvoyer les gens.
22:42Quand ce n'est pas dans le pays d'origine, il suffit de montrer que la personne qu'on veut éloigner a transité par un pays voisin ou a séjourné dans ce pays.
22:52Le droit actuel me permet de le renvoyer dans ces pays sans son consentement. Donc c'est, vous voyez, une première. Il y a un certain nombre, y compris sur la plaque asiatique,
23:02le Kazakhstan, c'est important pour l'Afghanistan, où j'ai déjà signé un certain nombre d'accords et je continuerai. Et je continuerai.
23:11Deuxième réponse. Pour le deuxième cas, la directive retour. Et je suis heureux qu'il y ait un consensus désormais. Et la présidence polonaise s'est engagée avec la commission.
23:25J'ai vu Magnus Brunner il y a quelques jours à Beauvau. C'était, je crois, mardi. Le nouveau commissaire européen, nous en avons discuté.
23:33Et il m'a assuré que la commission va produire un texte législatif fin février, début mars. Et la présidence polonaise m'a assuré qu'elle faisait de la directive retour, de sa révision,
23:46vraiment une de ses priorités. Et ça, ça va changer beaucoup, beaucoup de choses en matière d'exécution des OQTF et de maîtrise. C'est un des instruments.
23:56Pas que. C'est un des instruments qui va nous permettre de reprendre la main sur la politique migratoire. Vraiment. C'est pour ça que merci pour cette question.
24:04Ça me permet de faire cette pédagogie parce qu'encore une fois, les choses sont compliquées dès lors qu'on aborde le droit de l'immigration en France. Pardon.
24:15Excusez-moi parce que j'ai toujours mon problème. C'est une question. J'adorerais m'exprimer si je m'exprime sur cette question. On ne retiendra que cela. Je connais le mécanisme.
24:31Vous savez ce que j'en pense. Il y a une discussion. Ma position, qui est appuyée par une analyse du droit constitutionnel et que, un, ma position politique en général,
24:50je pense que s'il y a bien un sujet où il faudra un jour que les Français en délibèrent, c'est l'immigration. Parce que c'est sans doute le sujet qui, depuis un demi-siècle,
25:02a le plus profondément bouleversé la société française sans qu'on mette les Français à même d'en délibérer. Ça, c'est un premier point.
25:12En revanche, telle qu'est notre Constitution et l'article 11 qui nous permet de consulter, qui permet au Président de la République et à son initiative de consulter par référendum les Français,
25:23l'immigration n'est pas dans ce périmètre-là. Sauf, je vous le rappelle, des éléments d'ordre social, etc. Mais ça, c'est la décision du Président de la République.
25:37Mais plus généralement, il faudrait modifier l'article 89, modifier la Constitution, élargir le périmètre pour faire un référendum très large sur toutes les questions migratoires.
25:48Je me suis déjà exprimé sur ce sujet. Je vous remercie, messieurs, dames. Merci.
25:55Alors, j'allais dire, il y a beaucoup à commenter, il y a matière à commenter, même si, sur le fond, on est d'accord qu'il a quand même un peu précisé le propos sur lequel il a reconnu lui-même, d'ailleurs,
26:09sur lequel il s'était déjà exprimé à plusieurs reprises et notamment dans la grande interview de Sonia Mahbouk ce matin, tandis que François Pomponi nous a rejoint sur ce plateau. Bonjour, François.
26:16Bonjour. Merci d'être là. Alors, en gros, il nous rappelle, Bruno Retailleau, que la circulaire s'appuie sur la loi, puisque la loi a changé. On est là dans la mise en œuvre de la loi immigration.
26:25Et le gros de son propos, ça a été de dire qu'il y a un consensus à la fois national et européen. Il a rappelé tout ce que les pays autour de nous ou un peu plus loin de nous,
26:34on pense au Danemark, l'Allemagne également, ont pris comme mesure un peu plus drastique. Il dit voilà, les peuples européens aspirent à ça. Il va falloir assumer de s'engouffrer dans cette brèche.
26:44C'est un peu ça le propos aujourd'hui. Puis après, il déroule. On reviendra dans le détail. Oui, en fait, il y a eu cette loi à laquelle il a participé. Il faut maintenant un décret d'application et une circulaire.
26:55Pour nos préfets, il y a une loi. Voilà ce qu'il faut faire. Donc ça permet au ministre, qui a quand même été très proactif sur cette loi lorsqu'il était sénateur, de pouvoir communiquer et repréciser les choses.
27:06C'est une opération de communication qui démontre sa détermination à aller vers plus de rigueur en matière d'immigration clandestine et d'une moins importance de régularisation en France.
27:18Ce qu'il dit, c'est qu'on va essayer de passer des messages aussi pour qu'il n'y ait pas un appel d'air, pour que des gens ne croient pas qu'il soit facile d'arriver en France illégalement, de s'installer et au bout de quelques années d'être régularisés.
27:30Donc, en fait, c'est beaucoup de communication à partir d'une réalité législative qui est la nouvelle loi.
27:38On verra d'ailleurs, on pourra s'interroger sur à quel moment la communication peut être, je ne sais pas si c'est contre-productif, ce n'est pas un peu fort comme terme, mais brouiller un peu le message parce qu'à force de communiquer, parfois on voit aussi les limites de la surcommunication.
27:52A cet effet, vous parliez des préfets, je reprends les termes parce que j'ai pris quelques notes, c'est aux préfets d'apprécier une situation...

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