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Quelques jours après l'investiture de Donald Trump, Ségolène Royal s'interroge sur les conséquences de son accession à la Maison Blanche sur le plan l'international.

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00:00Quelques jours après l'investiture de Donald Trump, vous avez décidé de nous parler des conséquences de son arrivée en termes de politique internationale.
00:08Ségolène Royal, vous qui avez toujours plaidé pour la négociation pour la paix, est-ce que finalement aujourd'hui vous êtes satisfaite ?
00:15Si on regarde les choses objectivement, tranquillement, pour essayer de déclencher des dynamiques positives,
00:22ce qui est exact, c'est que l'événement le plus important, le jour de l'intronisation de Donald Trump,
00:28c'est la libération, le début du processus de libération des otages et le cessez-le-feu à Gaza.
00:35Ce n'était pas facile, personne ne pensait qu'il tiendrait parole sur ce point-là, c'est fait, c'est un processus bien sûr lent et difficile.
00:42Aujourd'hui, il s'engage sur la paix en Ukraine, c'est quand même une annonce extraordinaire.
00:49Moi, je me mets à la place des familles suppliciées d'Ukraine qui ont entendu cette information
00:55et qui doivent avoir un espoir fou que cela réussisse.
01:00Alors bien sûr, c'est aussi un processus compliqué, mais il passe des paroles aux actes,
01:06il envoie son envoyé spécial, il lui donne 100 jours,
01:09et mon vœu le plus profond, c'est que l'Europe et la France puissent s'engager dans ce processus.
01:17Justement, c'est ce que j'allais vous demander, est-ce que vous ne pensez pas que finalement, l'Europe et la France ont manqué quelque chose ?
01:22Bien sûr, je pense que la France et l'Europe ont manqué quelque chose,
01:25mais il faut dire aussi à leur décharge que l'administration Biden bloquait tout processus de négociation,
01:31ne voulait pas le processus de négociation, était jusqu'auboutiste.
01:35On entendait même des vattes en guerre qui nous disaient qu'il faut continuer à donner des armes
01:40pour aller déloger Poutine à Moscou alors que c'est une puissance nucléaire, donc c'était impossible.
01:44Et donc en changeant de paradigme, Trump ouvre de nouvelles perspectives
01:50qui étaient d'ailleurs au départ des perspectives européennes et des perspectives françaises,
01:55puisque la France étant au Conseil de sécurité des Nations unies,
01:59elle a comme devoir moral d'agir partout, là où elle le peut, pour rétablir la paix et pour empêcher des guerres.
02:06C'est que là, il y a quelque chose de très paradoxal chez Trump, c'est pour ça qu'il désarçonne finalement.
02:11Oui, c'est paradoxal, puisqu'il est assez brutal, il défend le virilisme, etc.
02:18Donc on se dit, il va continuer à faire la guerre.
02:20D'ailleurs, bon, il y a d'autres tentations impérialistes sur le Groenland et sur Panama.
02:25Mais en tout cas, sur cette question de volonté de s'opposer à tout ce qui pourrait déclencher une troisième guerre mondiale,
02:33comme il l'a dit, je crois qu'il est sincère.
02:36En tout cas, il faut faire le pari de sa sincérité si l'on veut aboutir à ce que les armes se taisent,
02:43que les familles reprennent espoir, que les enfants cessent de mourir dans ces conflits abominables
02:49et que les pays se reconstruisent pour pouvoir aborder d'autres sujets, d'autres investissements,
02:55d'autres perspectives et que la jeunesse de ces pays qui sont effondrés dans les guerres
03:00et que cette guerre coûte énormément, indépendamment des drames humanitaires que ça représente,
03:06c'est un coût considérable pour l'Europe.
03:08Le déclin économique de l'Europe est lié aussi, en grande partie, par la guerre en Ukraine avec la flambée du prix de l'énergie.
03:16On sait aujourd'hui qu'il y a 30 000 dépôts de bilan qui sont annoncés en France.
03:20Et je suis convaincue que si cette guerre se termine, vous savez, c'est très psychologique.
03:24Tout d'un coup, les gens se retrouvent de l'énergie, retrouvent de la créativité, retrouvent un horizon.
03:29Et c'est vraiment la bonne nouvelle du jour.
03:31Et finalement, s'il y avait quelque chose à retenir ou à copier chez Donald Trump,
03:35son mérite finalement, c'est qu'il dit les choses sans complexe et qu'il fait ce qu'il dit.
03:40C'est ça. Parce que d'autres ont fait les mêmes choses.
03:42Les droits de douane. Biden aussi a fait beaucoup de droits de douane.
03:46Ou l'international des milliardaires. Il existe l'international des milliardaires.
03:51Donc l'avantage de Trump, c'est qu'il dit clairement les choses sans complexe,
03:55alors qu'avant, c'était plus caché, plus occulte, plus secret.
04:00Donc ça, au moins, on sait ce avec quoi on peut être d'accord,
04:03ce avec quoi on ne peut pas être d'accord et ce avec quoi on peut contribuer.
04:09C'est ça, je pense, qui est essentiel.
04:11Et enfin, ce qu'il démontre, c'est le volontarisme politique.
04:14Ce qui surprend énormément, c'est le volontarisme politique,
04:18c'est-à-dire le passage immédiat aux actes.
04:21Quand on voit qu'en France, il a fallu un mois pour faire une déclaration de politique générale,
04:26là, il était dans son bureau et il signe immédiatement les décrets.
04:29Dont un qui est très populaire et qui serait, par exemple, très attendu en France aussi,
04:36c'est la réduction de l'inflation.
04:38Parce qu'il a pris un décret pour limiter les marges spéculatives
04:41sur les produits de première nécessité.
04:43Et l'une de ses priorités, ça va être la baisse du prix de l'énergie,
04:46avec des côtés aussi très négatifs.
04:48Il a fait la sortie, bien sûr, de l'accord de Paris sur le climat
04:51et la relance des énergies fossiles.
04:53Mais c'est là où, justement, la France peut se montrer convaincante
04:56à l'égard d'une décision avec laquelle nous ne pouvons pas être d'accord.

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