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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:0019h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:08Bonsoir Eliott.
00:09On commence l'émission dans un instant mais avant cela c'est le point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:13Bonsoir Isabelle.
00:14Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
00:15La fin d'un calvaire pour Daniela, Liri, Nama et Karina.
00:19Ces quatre soldates israéliennes, otages du Hamas, ont été libérées dans un état stable contre 200 prisonniers palestiniens.
00:27Benjamin Netanyahou salue un moment très heureux.
00:30Néanmoins, l'inquiétude persiste pour les autres familles israéliennes,
00:33notamment celle des derniers enfants, toujours captifs, Kfir 2 ans et Ariel 5 ans.
00:39Manuel Valls dénonce les opérations d'ingérence et de déstabilisation de l'Azerbaïdjan dans les territoires ultramarins.
00:46Le ministre des Outre-mer a accordé un entretien à Ouest-France au lendemain d'un congrès organisé en Nouvelle-Calédonie
00:53par des représentants de mouvements indépendantistes d'Outre-mer et de Corse.
00:57Un congrès constitutif d'un front international de décolonisation relayé par une organisation promue par l'état azerbaïdjani.
01:05Elon Musk apporte son soutien par vidéoconférence au parti d'extrême droite AfD lors d'un meeting électoral en Allemagne.
01:12Le milliardaire a réitéré son soutien pour ce parti qui incarne selon lui le meilleur espoir pour le pays.
01:18Battez-vous pour un avenir radieux a-t-il soutenu ?
01:21Une déclaration en pleine polémique lancée lundi après son salut lors de l'investiture de Donald Trump.
01:28A la une de face à Mathieu Bocoté, coup de chaud au Forum économique de Davos.
01:34On n'a plus entendu parler de Donald Trump, de Javier Muley ou de Giorgio Meloni que d'intelligence artificielle.
01:40La grande messe des mondialistes vit-elle ces dernières heures ?
01:43On en parle dans un instant avec Mathieu Bocoté bien sûr.
01:46A la une également, la mairie de Toulouse interdit une manifestation du collectif Nemesis.
01:50La raison ? Invoquer le risque de trouble à l'ordre public.
01:53Beaucoup voient dans cette décision une injustice et les conséquences du terrorisme intellectuel.
01:59Réellement de réponses à suivre dans cette émission.
02:02Enfin vous recevez ce samedi, cher Mathieu, Alain Destex, sénateur honoraire belge et auteur de Mayotte.
02:08Comment l'immigration détruit une société, sujet ô combien important et moins traité depuis le passage du cyclone Chido.
02:16Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:19On commence l'émission avec Davos, Mathieu Bocoté.
02:23Cette semaine se tenait le bien connu Forum de Davos.
02:26Au programme officiel, la question de l'intelligence artificielle.
02:30Mais dans les faits, une autre question le rentre.
02:33Dans quel monde entrons-nous ?
02:36Vous parliez de cela la semaine dernière, Mathieu, d'un changement d'époque.
02:39Est-ce que nous le voyons à Davos ?
02:42C'est le moins qu'on puisse dire.
02:43J'ai quelques amis, quelques connaissances qui y sont.
02:46Ils me disent qu'il y a le programme officiel cette année, l'intelligence artificielle.
02:50Et il y a la discussion de couloir dès que le programme officiel est terminé.
02:54Est-ce que nous basculons dans un monde post-Davos ?
02:57Un monde où Davos sera finalement ringardisé.
03:00Un monde où Davos sera associé au passé.
03:03Parce que nous basculons dans une nouvelle époque qui enterrait l'idéologie mondialiste.
03:11Vous connaissez ma formule.
03:13Il est possible qu'on vive en Occident aujourd'hui une forme de 1989 intérieur.
03:17Avec l'effondrement interne possible de l'idéologie woke.
03:21Avec l'effondrement d'un certain progressisme autoritaire qu'on a connu.
03:24Reste à voir jusqu'où ça ira.
03:26Mais ce qui est certain, c'est qu'à Davos, le thème de la conversation porte bien peu
03:30sur le sujet officiel qui était l'intelligence artificielle.
03:33On parle évidemment de Donald Trump.
03:35On parle aussi, je reviendrai dans un instant, d'un discours de Javier Meleï.
03:38Qui est un discours tout à fait remarquable, quoi qu'on pense du personnage.
03:42Je reviendrai, je l'ai dit dans un instant.
03:44Davos, qu'est-ce que c'est ?
03:45On sait que ça remonte aux années 70.
03:47C'était associé à la personne de Kurt Schwab.
03:50C'est véritablement la grande messe, le laboratoire, le forum, la tribune
03:57du mondialisme décomplexé et militant.
03:59Je ne suis pas de ceux qui disent que tout a commencé à Davos
04:02dans je ne sais quelle conspiration étonnante.
04:04Pas du tout.
04:05Je dis que c'est un amplificateur de tendances.
04:07C'est un lieu où on regarde l'agenda de Davos en janvier.
04:10Et normalement, on trouve que les thèmes de Davos sont répercutés
04:14d'une manière ou de l'autre dans les sociétés occidentales.
04:16C'est un amplificateur et quelquefois un propulseur,
04:19et quelquefois un lieu de propulsion de l'idéologie dominante
04:26depuis les années 70, mais plus encore depuis les années 90
04:30avec la mondialisation militante.
04:34Quel était le programme de Davos au fil des ans ?
04:36Le post-nationalisme d'abord, la liquidation des États-nations
04:40au nom d'une gouvernance globale.
04:43On a tout fait pour y parvenir.
04:45L'Union européenne en était un visage.
04:47Le multiculturalisme évidemment, la reconstruction des sociétés
04:50occidentales en les décentrant de leur peuple historique,
04:54de leur peuple fondateur.
04:56Le diversitarisme appliqué au-delà de la question multiculturelle,
05:00donc la question du genre dont on a beaucoup parlé,
05:02l'ouverture en ces matières.
05:04L'immigrationnisme, c'est la même logique.
05:06Vous savez, les mondialistes, c'est une formule qui est souvent reprise maintenant,
05:09on ne voit pas l'immigration comme un problème, mais comme un projet.
05:13Donc, ils ont cherché globalement à favoriser des mouvements migratoires
05:18parce qu'ils présentaient ça comme un élément de réponse
05:21aux problèmes internes de nos sociétés.
05:23Donc, il fallait déplacer des populations
05:25pour notamment transformer la composition de l'Europe
05:28avec ce double argument que ça allait rajeunir la population
05:31et la revitaliser économiquement,
05:33et aussi que ça permettait à l'Europe de faire l'expérience de la diversité
05:36parce que laissée à elle-même,
05:38l'Europe était enfermée dans une identité rétrécie.
05:41C'était le discours.
05:42L'an passé, le sujet, c'était la confiance dans la démocratie
05:46et c'était là dont on a parlé souvent ici d'ailleurs,
05:49le grand discours de Rousseau et Lavenderlaine
05:51où il fallait mettre en place des dispositifs
05:53pour lutter contre la désinformation et la mésinformation.
05:57Autrement dit, les mondialistes étaient terrifiés.
05:59Ils voulaient reprendre le contrôle du discours public
06:02en assimilant la désinformation ou la mésinformation,
06:05ce qui contredisait leur vision du monde.
06:07On ne doit pas oublier non plus la séquence covidienne.
06:09Je ne suis pas celui qui veut toujours revenir à la COVID,
06:12mais c'est une séquence particulière
06:14et Davos a cru à ce moment-là, l'idéologie davosienne au sens large,
06:18a eu tendance à croire que c'était un moment d'accélération historique
06:21pour favoriser la transition énergétique,
06:23pour favoriser la virtualisation de nos sociétés,
06:26pour favoriser le passage d'un modèle de société à un autre.
06:29Ce qu'on pouvait lire quelquefois
06:30chez les intellectuels de cette mouvance,
06:32c'est dans un cadre démocratique ordinaire,
06:34nos sociétés n'accepteront pas la virtualisation de l'existence,
06:37le passage au tout numérique,
06:38le basculement dans un nouveau modèle de société.
06:40La COVID permettait de basculer dans cette logique.
06:44Donc Davos, encore une fois, il ne s'agit pas d'en faire
06:46le lieu de je ne sais quel complot.
06:48C'est simplement un forum qui a eu une véritable influence
06:51pendant un bon moment, encore aujourd'hui.
06:54Qu'est-ce qui se passe?
06:55C'était le symbole de l'hybris mondialisé post-guerre froide.
06:58Mais qu'est-ce qu'on voit en ce moment?
07:00Les élites associées à Davos sont paniquées.
07:03Elles sont paniquées parce qu'elles sentent
07:04que le modèle de société qu'elles ont porté
07:06pour l'Europe essentiellement,
07:07pour l'Amérique du Nord et l'Europe, pour l'Occident,
07:09ce modèle est désavoué par les peuples
07:11et longtemps ce désaveu pouvait être contenu dans les marges.
07:14On peut le contenir dans les marges.
07:16Mais là, il est au pouvoir en plusieurs lieux.
07:18Et là, ça fait la crise de panique,
07:19ce qui fait qu'il y a une radicalisation.
07:21Et là, je me détache du forum de Davos directement.
07:23Je parle de la scène politique plus large.
07:25Il y a une radicalisation des élites progressistes
07:27en ce moment partout en Occident qui se disent,
07:30devant ces peuples sur le mode de l'insurrection,
07:32qu'est-ce qu'on doit faire?
07:33Premier élément, on en a souvent parlé ici,
07:35c'est la censure qui partout se diffuse,
07:37la guerre contre X, la guerre contre Twitter,
07:40la mosquophobie, la mosquophobie qui est le nouveau visage
07:43de la trompophobie, la mosquophobie qui consiste à dire
07:46qu'on doit tout faire pour tuer ce réseau social
07:48qui a permis à des forces politiques d'apparaître
07:50parce que sinon elles étaient condamnées aux marges
07:52et c'était mieux ainsi.
07:53Cette guerre contre X,
07:55et c'est l'autre nom d'une volonté,
07:57de censure renouvelée.
07:59Il y a aussi, je le note autour de la question du Green Deal,
08:02qui devient le symbole en fait d'une fracture
08:04entre les deux Occidents.
08:06L'Occident occidental, les États-Unis,
08:08et l'Occident oriental,
08:10ce qui devient de plus en plus l'Europe.
08:11On pourrait dire que de ce point de vue,
08:13c'est la RFA et la RDA qui se réincarnent aujourd'hui,
08:15des deux Allemagnes aux deux Occidents.
08:18On le voit dans la réaction aux États-Unis.
08:20D'un côté, les Américains vont déréglementer,
08:23vont favoriser une économie,
08:25une libération des énergies économiques,
08:27qui vont favoriser une croissance réelle.
08:29De l'autre, l'Europe a la tentation de se replier
08:32sur un modèle hyper réglementaire,
08:35hyper normatif,
08:37et qui se cache derrière le prétexte écologique
08:39avec des expressions qui vont percuter le commun des mortels.
08:42Le lien est direct.
08:44D'un côté, ce qu'on appelle les zones à faible émission,
08:47ce que plusieurs appellent des zones à forte exclusion.
08:51La mise à l'écart du commun des mortels
08:55et des petites gens, des grandes métropoles
08:57qui ne veulent plus avoir ces pauvres
08:59qui les contaminent avec leurs voitures déphasées,
09:01dans leur esprit.
09:02Et de l'autre côté,
09:03le bannissement des voitures à essence,
09:05de l'achat de nouvelles voitures à essence pour 2035.
09:07À la portée de cela, ça veut dire l'accès à l'énergie.
09:10On le voit, l'accès à l'énergie est assez difficile aujourd'hui.
09:12Est-ce qu'on comprend que ça va impliquer
09:14une raréfication de l'automobile?
09:16Ça va donc restreindre l'espace des libertés individuelles.
09:18L'automobile, c'est la possibilité de se déplacer librement
09:20soi-même, comme on le souhaite.
09:22Donc, la voiture risque de devenir,
09:24dans la logique européiste des temps présents,
09:26une forme de privilège, la nomenclatura.
09:28Donc, qu'est-ce qu'on voit?
09:29Alors que l'Amérique prend un autre chemin,
09:31l'Europe s'entête dans une forme d'éco-socialisme
09:33soft et technocratique,
09:35porté vers la censure, porté vers la répression,
09:37comme on dit, des populistes.
09:39Il y a aujourd'hui, de plus en plus, je le dis avec tristesse,
09:41deux Occidents.
09:43Javier Milei, en Argentine,
09:45poursuit de son côté sa politique de rupture.
09:47Il entend mettre fin, comme viennent de le faire
09:49les États-Unis, à toutes les politiques
09:51de discrimination positive.
09:53Ah, c'est très important. Vous avez raison de revenir sur ça.
09:55Et vous avez peut-être entendu Milei,
09:58qui a fait un discours à Davos,
10:00où il a attaqué, en fait, le forum,
10:02en se disant, vous tous, je suis heureux de vous parler,
10:04c'est que vous vous trompez depuis le début.
10:06Donc, vous êtes dans l'erreur,
10:08et je vous invite, en fait, à faire votre mea culpa,
10:10avouez que vous vous êtes gourés,
10:12globalement, vous vous êtes trompés,
10:14vous avez conduit nos sociétés à un modèle mondialiste,
10:16un modèle socialiste,
10:18un modèle technocratique,
10:20un modèle immigrationniste,
10:22un modèle...
10:24avec l'idéologie woke,
10:26telle qu'on la voit aujourd'hui,
10:28un modèle qui a même été tenté
10:30de verser dans l'ingénierie sociale
10:32la pire.
10:34J'entends parler de transhumanisme,
10:36qui se dissimulait souvent derrière l'idéologie du genre.
10:38Et il y a une formule assez intéressante,
10:40parce que Milei dit qu'il y a un changement d'époque.
10:42Je vous invite franchement à aller lire son discours.
10:44Peu importe ce qu'on pense du personnage,
10:46peu importe ce qu'on pense de ses idées,
10:48c'est un des discours politiques les plus articulés
10:50intellectuellement que j'ai lus depuis longtemps.
10:52Et voilà comment il présente les choses,
10:54parce qu'il sent qu'il y a un changement d'époque.
10:56Je le cite.
10:58« Il y a ceux qui résistent à ce changement,
11:00ceux qui l'acceptent à contre-coeur,
11:02mais finissent par l'accepter,
11:04les nouveaux convertis qui l'adoptent lorsqu'il devient
11:06inévitable, et enfin nous,
11:08ceux qui avons lutté toute notre vie
11:10pour qu'il advienne. »
11:12Et c'est intéressant ça, parce que dites-vous,
11:14souvent les militants politiques,
11:16quel que soit le courant d'ailleurs,
11:18moi je respecte les militants des différents courants,
11:20ils se battent souvent d'avoir l'impression
11:22que tout est bloqué, qu'il y a une forme
11:24de mur infranchissable devant eux,
11:26qu'ils militent, qu'ils s'engagent,
11:28mais de temps en temps, l'histoire s'accélère,
11:30le monde change, et ce qui semblait
11:32inimaginable la veille
11:34devient une possibilité, presque
11:36une évidence le lendemain.
11:38Je vais le citer encore, Melei.
11:40« Les moments de changement historique ont une particularité.
11:42Ce sont des temps
11:44où les formules qui ont prévalu pendant des
11:46décennies s'épuisent, où les manières
11:48considérées comme les seules valables
11:50perdent leur sens, et où ce qui
11:52était pour beaucoup des vérités incontestables
11:54est finalement remis en question. »
11:56Et qu'est-ce qu'il fait, Melei? Parce que là,
11:58il mène sa politique en Argentine.
12:00C'est une double politique.
12:02D'un côté, rupture avec le socialisme.
12:04Donc, le socialisme, qui,
12:06derrière les traits de la social-démocratie,
12:08a étendu sans cesse
12:10les tentacules de l'État dans tous les domaines
12:12de l'existence, même les domaines
12:14les plus privés, les plus intimes.
12:16Il y avait une formule auparavant qui était « l'État n'a pas sa place
12:18dans la chambre à coucher », mais manifestement,
12:20ces dernières années, il s'y est invité assez souvent.
12:22Donc, un État qui cherchait
12:24à nous rééduquer,
12:26transformer les comportements sociaux.
12:28Moi, j'appelle ça l'État qui nous dit de ne pas oublier,
12:30ou pas obligé de manger nos légumes.
12:32L'État n'a pas d'autre chose à faire que s'occuper
12:34de notre alimentation personnelle, individuelle.
12:36Un État qui nous dit quoi faire de notre vie, de quelle manière,
12:38avec qui et comment. Il y a une forme d'étatisme
12:40envahissant, mais puisqu'on est persuadé
12:42que tout ça appartient à l'univers de l'Union soviétique,
12:44on a oublié que l'Occident lui-même
12:46pratiquait ses intrusions.
12:48Et tant, pas trompe, que Jigme Ley dit « je ronds
12:50avec ce socialiste », donc il mène la politique
12:52pour cela. Et rupture avec le wokeisme,
12:54pourquoi je reviens sur ce thème-là?
12:56Parce que je sais que le terme « woke », on commence à en avoir
12:58marre quelque part. On se dit
13:00tout le monde l'utilise, qu'est-ce que ça veut dire,
13:02j'en peux plus de ce terme-là.
13:04Mais il veut dire quelque chose. Il veut dire cette politique
13:06des identités minoritaires
13:08victimaires perpétuellement
13:10dans les lamentations
13:12et l'agressivité. Il veut dire la déconstruction
13:14de toute norme sociale substantielle.
13:16Et bien là, il dit, on va
13:18en finir par exemple avec la discrimination positive.
13:20Tous les privilèges ethniques,
13:22sexuels, identitaires,
13:24qui font en sorte qu'on choisissait plutôt qu'un individu
13:26le quota auquel il était associé,
13:28nous allons rompre avec cela.
13:30Donc qu'est-ce qu'on voit, puis Milleille, qu'est-ce qui est intéressant,
13:32c'est qu'il fait de l'Argentine un laboratoire,
13:34mais c'est aussi le symbole
13:36d'une classe politique qui émerge partout en Occident,
13:38aux États-Unis, on le voit en ce moment,
13:40en Argentine,
13:42en Italie, ailleurs, et là je le redis,
13:44il ne s'agit pas d'embrasser sans nuance
13:46cette classe politique émergente aujourd'hui.
13:48Il y a bien des réserves, il y a des critiques sérieuses
13:50qu'on peut faire à Donald Trump, à Milleille,
13:52à Mélanie, tout ça, il ne s'agit pas d'être
13:54bêtement admiratif, il s'agit de constater
13:56que l'exaspération des peuples
13:58qu'on a souvent documentée aujourd'hui
14:00n'est plus seulement dans l'opposition,
14:02elle se traduit en politique.
14:04Mathieu Bocoté, je vais vous poser la question plus clairement.
14:06Est-ce que c'est la fin de Davos?
14:08Non. Mais
14:10Davos tremble. Davos a peur.
14:12L'élite
14:14mondialisée, l'establishment
14:16d'Occident, comme dit Milleille,
14:18tremble aujourd'hui. Parce que nos sociétés
14:20font l'expérience des contradictions
14:22objectives d'un système,
14:24le marxiste parlait comme ça,
14:26du système mondialiste multiculturaliste.
14:28La crise financière, le socialisme,
14:30même dans sa version sociale-démocrate aujourd'hui,
14:32conduit toutes nos sociétés à la faillite.
14:34Il faut regarder l'état du débat sur le budget
14:36en France pour voir à quel point on est dans un monde
14:38parallèle. À quel moment un gouvernement
14:40peut se dire qu'il y a encore des taxes à trouver,
14:42des impôts à créer dans ce pays? C'est fascinant.
14:44Donc on étouffe l'activité économique
14:46sans se rendre compte qu'à terme on va appauvrir tout le monde.
14:48La crise migratoire, ai-je besoin
14:50de rappeler à quel point elle traverse nos sociétés
14:52et la pousse vers l'autodestruction?
14:54La crise du genre,
14:56c'est intéressant, la négation du réel,
14:58la négation du réel qu'on a vu dans ce
15:00transhumanisme nouveau. Quand Trump dit
15:02il y a deux sexes et c'est tout, il rappelle que
15:042 et 2 égale 4, simplement. On peut ne pas aimer
15:06Donald Trump et constater que 2 plus 2 égale 4.
15:08Et finalement même la remise en question d'un certain
15:10écologisme agressif, parce que
15:12derrière cet écologisme, et ça Mileï le dit,
15:14c'est assez intéressant, c'était pas simplement l'amour
15:16de la nature, c'était pas seulement l'amour de la planète,
15:18c'était la haine de l'être humain, présentée comme
15:20une forme de parasite qui nuisait à Gaïa.
15:22De ce point de vue, l'écologisme était souvent un nihilisme.
15:24Davos,
15:26suite et fin, fin, qu'est-ce que vous en pensez
15:28Arthur de Vadrigo? Moi je vais revenir
15:30sur le discours du président argentin.
15:32Parce que c'était une sorte de réponse
15:34à l'accusation d'internationale
15:36réactionnaire
15:38d'Emmanuel Macron. Alors entendons-nous bien,
15:40je ne pense pas que Mileï a entendu
15:42Emmanuel Macron lui a répondu, je pense qu'il s'en tamponne
15:44de notre président, mais néanmoins,
15:46son discours était peut-être malgré lui une réponse.
15:48Parce qu'il a confirmé l'existence
15:50d'une internationale réactionnaire.
15:52Et quand je dis ça, n'y voyez surtout pas une critique,
15:54bien au contraire, il a parlé de ses amis,
15:56je le cite, Trump, Mélanie,
15:58Orban, qui ont
16:00comme point commun la prise
16:02du pouvoir légitime, envers
16:04et contre tous, sauf contre le peuple.
16:06Mais surtout, il a expliqué
16:08pourquoi cette prise de pouvoir s'est transformée
16:10en succès. Du moins pour
16:12Mélanie, pour Orban, Trump vient d'arriver à la
16:14Maison-Blanche, on va attendre quelques jours
16:16pour voir ce que ça donne. Parce qu'un
16:18homme qui gagne des élections en multipliant
16:20les promesses, mais qu'une fois au pouvoir
16:22se trouve soudainement atteint d'amnésie,
16:24on en a connu, on en voit partout, on en a connu
16:26en France, notamment en 2007.
16:28Pour Mélanie, pour Orban et pour
16:30Mileï, les promesses se sont transformées en victoire.
16:32Et donc c'est en vainqueur que le président argentin
16:34s'est présenté au Forum de Davos.
16:36Donc il est venu en territoire hostile,
16:38non pas pour fanfaronner,
16:40mais pour leur dire que le Vieux
16:42Monde était de retour. Le Vieux Monde, c'est celui
16:44avant la prise du pouvoir progressiste
16:46qui veut nous faire régresser
16:48avant l'arrivée
16:50du christianisme, si vous voulez.
16:52Devant Davos, il n'a pas mâché ses mots.
16:54Il les a accusés. Il les a accusés
16:56les grandes secondes de propager
16:58des mensonges, d'avoir propagé
17:00le virus, l'épidémie, le cancer
17:02ou auc. Mais il leur a aussi
17:04rappelé pourquoi l'Occident avait
17:06un jour éclairé le monde. Et ça, c'est la nouveauté.
17:08Parce que qu'est-ce qu'on voit chez Mileï ?
17:10Qu'est-ce qu'on voit chez Orban ? Qu'est-ce qu'on voit chez Trump ?
17:12Qu'est-ce qu'on voit chez Mélanie ?
17:14C'est que leur stratégie a été
17:16justement de transformer un populisme
17:18qui capitalisait
17:20sur la colère et l'abandon des classes
17:22populaires, en doctrine crédible
17:24et enracinée. Et en ce sens,
17:26le discours de Mileï était non seulement très
17:28instructif, mais aussi très surprenant.
17:30Car si vous écoutez bien,
17:32il a été jusqu'à offrir une charge cinglante
17:34contre la doctrine des droits de l'homme,
17:36contre le droit positif, pour presque
17:38réhabiliter la loi naturelle.
17:40Pour faire simple, il a sulfaté
17:42la doctrine des droits de l'homme, qui,
17:44il a expliqué, était devenue l'unique référence
17:46dans le monde humain pour orienter notre vie sociale,
17:48notre vie individuelle, et avec
17:50comme conséquence politique que la politique,
17:52justement, les lois politiques, n'avaient pas
17:54d'autre raison que d'être, que de
17:56garantir les droits humains, qui étaient toujours plus
17:58étendus. Et donc la loi ne commande plus,
18:00elle ne dirige plus, elle n'oriente plus,
18:02elle autorise. C'est-à-dire qu'elle ne protège
18:04plus les institutions, mais là, il les a citées,
18:06la nation, la famille, mais aussi
18:08l'école, aussi l'université. En d'autres
18:10termes, l'État ne nous représente plus,
18:12donc c'est-à-dire qu'il ne nous obéit plus, mais
18:14il nous commande. Et il nous commande sous l'autorité
18:16illégitime des minorités,
18:18il les a citées également,
18:20et des minorités qui sont chapeautées
18:22par une oligarchie qu'il a nommée
18:24Union Européenne, Davos,
18:26et quelques autres. Donc ce qu'il dit en creux,
18:28c'est qu'il faut revenir à des règles
18:30qui, à la fois, fixent des limites,
18:32et qui offrent des orientations à la liberté. La liberté
18:34était son mot phare. Des règles qui sont données
18:36à l'homme, avec sa nature et sa
18:38condition, des règles anciennes, que certains appellent
18:40naturelles. Donc si vous voulez, c'est une vraie
18:42contre-révolution qui est en marche, partout,
18:44sauf chez nous, comme par hasard.
18:46J'ajoute juste un dernier renseignement, c'est que
18:48Trump et Mélanie ont montré qu'on ne gagne pas
18:50grâce aux puissances économiques, mais le combat
18:52culturel, les puissances économiques vous rejoignent
18:54soit juste avant, soit après la victoire.
18:56L'argent, c'est comme l'école à veau, ça arrive
18:58toujours quand le pouvoir arrive.
19:00Autre sujet à présent,
19:02on va parler du terrorisme intellectuel,
19:04avec vous Mathieu. Jeudi devait
19:06se tenir à Toulouse une conférence d'Alice Cordier
19:08du collectif Nemesis.
19:10Elle a été annulée par la maire de la
19:12ville. La raison donnée pour cette annulation,
19:14les risques liés à la sécurité
19:16de l'événement. Certains y verront une
19:18marque de terrorisme intellectuel.
19:20Tiens, tiens, ça reprend la formule
19:22d'un certain Jean Sevilla, que nous
19:24recevrons samedi prochain
19:26lors de cette émission. Tel sera d'ailleurs
19:28le sujet de votre second
19:30édito. Alors, on est dans un cas
19:32de censure chimiquement pure.
19:34Alors, Nemesis, l'association
19:36de jeunes féministes identitaires,
19:38d'abord saluée par Bruno Retailleau,
19:40qui ensuite, bon,
19:42je pense que les circonstances l'ont amené à reculer.
19:44On a vu son premier élan qui était
19:46d'applaudir avant de se dire qu'il devait prendre ses réserves.
19:48Quoi qu'il en soit, l'association
19:50des jeunes féministes identitaires,
19:52elle doit faire une conférence cordier
19:54à Toulouse. Mais, l'extrême-gauche
19:56militante, violente, les milices
19:58d'ultra-gauche anarchistes
20:00et très agressives
20:02annoncent qu'elles vont perturber l'événement
20:04et décident de pratiquer un saccage.
20:06Alors, qu'est-ce qu'ils font?
20:08Décident d'attaquer le lieu où devrait
20:10se tenir la conférence. Je cite
20:12le Figaro.
20:14Il y a des tags.
20:16Pas de quartier pour les faf.
20:18Moudingue dit, le maire de la ville,
20:20une analyse révoltante et insupportable
20:22contre une attaque révoltante
20:24contre les services publics de proximité des Toulousains.
20:26Et il se désole notamment des troubles
20:28organisés par des militants d'extrême-gauche.
20:30Il se désole de la présence
20:32d'excréments sur leur lieu de travail
20:34et dénonce la terreur des excréments.
20:36Ces gens-là ne savent pas vivre, manifestement.
20:38On est quand même devant quelque chose d'assez basique.
20:40Quoi qu'il en soit, menace,
20:42violence,
20:44agressivité. Que fait le maire
20:46dans les circonstances? Est-ce qu'il dit
20:48je vais défendre cette conférence coûte que coûte,
20:50je vais prendre les moyens de la puissance publique
20:52pour assurer la liberté d'expression
20:54d'Alice Cordier qui, quoi qu'on en pense,
20:56est citoyenne française et a droit à la liberté d'expression
20:58comme tous les autres, comme tout le monde.
21:00La liberté d'expression, c'est aussi bon pour les discours
21:02qu'on n'aime pas. Mais plutôt que de dire ça,
21:04il dit, ah non, désolé, trop de danger,
21:06danger à l'ordre public,
21:08j'annule la conférence.
21:10Mais qu'est-ce qu'on voit quand je dis que c'est le modèle chimiquement pur?
21:12C'est qu'aujourd'hui, le pouvoir ne dit plus
21:14j'annule cette conférence parce que j'aime pas le contenu.
21:16En fait, ça arrive de temps en temps, soit dit en passant.
21:18L'exemple que je donne souvent du colloque d'Iliade,
21:20annuler parce qu'il pourrait s'y tenir
21:22des propos contre la loi Pleven.
21:24Mais là, dans ces circonstances,
21:26c'est le nouveau modèle de la censure.
21:28On ne dit pas qu'on n'aime pas les idées du conférencier,
21:30on se contente de s'appuyer sur le pouvoir de censure
21:32de milices d'ultra-gauche qui, parce qu'elles lancent
21:34des menaces, compromettent l'ordre public.
21:36On dit en plus qu'il va y avoir de l'autodéfense,
21:38un service d'ordre dans cette conférence,
21:40il y aura des violences. On censure donc
21:42cette conférence qui nous dérange. Finalement,
21:44il y a toujours seulement un type de conférencier autorisé.
21:46Ce sont les centristes de francs-tireurs
21:48qui, eux, seront en toute circonstance autorisés
21:50à parler parce que personne ne s'intéresse
21:52véritablement à ce qu'ils disent lorsqu'ils sont
21:54sur le mode polémique. Mais sinon, sinon, sinon,
21:56quand viendrait le temps de défendre la vraie liberté
21:58d'expression, alors là, on est dans l'absence.
22:00Nous avons évoqué Jean Sevilla
22:02et son livre. Peut-on dire
22:04qu'il s'agit d'une nouvelle étape
22:06dans l'histoire du terrorisme intellectuel?
22:08C'est la violence réhabilitée.
22:10On était longtemps dans le terrorisme intellectuel,
22:12l'intimidation morale, la volonté
22:14de tuer socialement les gens. Là, on est
22:16dans la réhabilitation de la violence,
22:18des milices violentes, des milices qui se permettent
22:20des attaques physiques, des milices qui se permettent
22:22d'agresser physiquement des gens
22:24et dans les circonstances, d'agresser des femmes,
22:26d'agresser des femmes en disant, nous allons les taper.
22:28Elles ne passeront pas
22:30si elles viennent ici. Donc, nous devons les traiter,
22:32je pense, comme les bras armés
22:34de, non pas de l'idéologie dominante,
22:36ce serait trop facile, mais c'est le bras armé
22:38d'un certain progressisme inquisiteur,
22:40de la gauche radicale
22:42qui se permet, qui est complice
22:44de ces violences en les autorisant
22:46et en ne les dénonçant jamais.
22:48Arthur Debattrigan, terrorisme intellectuel
22:50à travers cette annulation, cette interdiction?
22:52C'est plus que du terrorisme intellectuel
22:54parce que, encore une fois,
22:56c'est l'extrême-gauche. L'extrême-gauche n'a
22:58que sa haine comme moteur et la terreur
23:00comme moyen. Dans un état faible,
23:02elle gagne. Une preuve de plus
23:04avec les menaces à l'encontre du collectif
23:06Nemesis. Je rappelle qu'un antifa
23:08actuellement déguisé en député
23:10avait toujours menacé Alice Cordier d'une balle
23:12dans la tête et que son mouvement
23:14La Jeune Guerre n'est toujours pas dissous.
23:16Encore une fois, ce que nous apprend la victoire
23:18de Millet, de Trump, de Meloni, c'est qu'on ne
23:20ne gagne pas avec des promesses, on gagne
23:22en réussissant à convaincre qu'on va appliquer
23:24les promesses. Aujourd'hui, la seule politique
23:26qui est au-dessus du lot, c'est Bruno Retailleau.
23:28Non pas par César, parce qu'en tant que ministre de l'Intérieur,
23:30il est limité, il en fait quelques-uns, mais il est quand même limité,
23:32mais par ses déclarations
23:34et ses paroles. Or, qu'a-t-il fait cette semaine
23:36après avoir félicité
23:38le travail courageux du collectif Nemesis
23:40qui, pour le coup, n'a pas un féminisme à géométrie
23:42variable. Le lendemain, sous pression
23:44probablement de Mme Pécresse et de quelques autres,
23:46il les a rediabolisés.
23:48Et donc, si vous voulez, c'est un signal qui est assez
23:50mauvais, qui va peut-être lui coller dans le dos
23:52parce que si on commence à céder sur les paroles,
23:54que peut espérer alors un électeur de droite
23:56dans les actes ?
23:58Voilà.
24:00Alain Destex sera notre invité dans la deuxième partie.
24:02Alain Destex qui a écrit
24:04à Mayotte comment l'immigration détruit une société
24:06et qui est un sénateur
24:08honoraire en Belgique.
24:10Et nous parlerons d'ailleurs aussi avec lui. On commencera par
24:12parler de la RTBF. J'allais vous poser la question. Est-ce que, comme c'est un
24:14homme peut-être clivant,
24:16est-ce que l'entretien sera
24:18en léger différé ? Certainement pas. En fait,
24:20moi je pense que c'est la RTBF qui devrait être en léger différé permanent.
24:22Allez, à tout de suite.
24:30Quasiment 19h30 sur CNews
24:32et la suite de Face à Mathieu Bocoté.
24:34Toujours avec Mathieu, bien sûr, et Arthur
24:36de Vatrigan. Il nous a rejoint sur le plateau.
24:38Alain Destex, merci d'être avec nous.
24:40Vous êtes sénateur belge, sénateur
24:42honoraire belge et vous avez écrit
24:44Mayotte, comment l'immigration
24:46détruit une société.
24:48Mathieu Bocoté, pourquoi
24:50avoir invité Alain Destex
24:52ce soir ? D'abord pour parler de son livre
24:54effectivement, parce qu'Alain Destex,
24:56qui est un des fondateurs de Médecins Sans Frontières
24:58si je ne me trompe pas, a été
25:00invité à Mayotte. De ses
25:02observations, il en a tiré un ouvrage
25:04tout à fait passionnant pour chercher à comprendre de l'extérieur
25:06et de l'intérieur tout à la fois, sait-il.
25:08Mais aussi les circonstances font en sorte
25:10qu'Alain Destex est belge et la Belgique
25:12a été au cœur de l'actualité cette semaine
25:14pour le meilleur et pour le pire.
25:16Et nous allons parler un peu d'abord de la RTBF,
25:18avant de parler de son livre tout à fait passionnant. Alain Destex,
25:20bonsoir. Alors, question première.
25:22La Belgique francophone était au cœur
25:24de l'actualité cette semaine. Lorsque
25:26plusieurs ont découvert ce dont nous avons
25:28déjà parlé sur ce plateau ici avec vous,
25:30le cordon sanitaire de la Belgique
25:32francophone. Pourriez-vous, premièrement, nous rappeler
25:34quel est le sens de ce cordon sanitaire et,
25:36deuxièmement, comment la Belgique francophone a réagi
25:38lorsqu'elle a été placée au cœur de l'actualité européenne
25:40à la manière d'un petit pays autoritaire
25:42qui décide de restreindre la liberté d'expression?
25:44Alors, le cordon sanitaire, c'est assez simple.
25:46C'est l'interdiction de mentionner tout ce
25:48qui est considéré par les journalistes
25:50sans être jamais défini comme
25:52soi-disant d'extrême droite. Mais ça a
25:54une portée très large. C'est la critique de l'immigration
25:56massive, la critique de l'islam, la critique
25:58du réchauffement climatique. Ça a même été, en Belgique,
26:00à un moment, jusqu'à la critique du
26:02nucléaire parce que tout le monde était pour
26:04la sortie du nucléaire avant la guerre en Ukraine.
26:06Et donc, il y a une interdiction
26:08pour les médias de
26:10donner la parole à des mouvements
26:12considérés comme d'extrême droite,
26:14par exemple le Rassemblement National
26:16en France, et pour les politiques,
26:18interdiction de faire la moindre coalition
26:20avec ces partis.
26:22Au point même, par ailleurs, lorsqu'on
26:24diffuse le discours de Donald Trump,
26:26de le diffuser en différé
26:28au cas où s'y dirait des choses illicites.
26:30Ce qui n'a rien à voir avec la Belgique, puisqu'on voit
26:32mal Donald Trump devenir Premier
26:34ministre de Belgique. Mais la RTBF,
26:36notre chaîne publique,
26:38qui a, par certains aspects, des côtés
26:40disons un peu cubains ou nord-coréens,
26:42a étendu cette notion
26:44de ce contenant sanitaire
26:46au monde entier, y compris au président élu
26:48des Etats-Unis. Alors, parlons
26:50de votre livre « Mayotte, comment l'immigration détruit
26:52une société ». C'est publié chez Texki.
26:54C'est un ouvrage, à la fois
26:56une forme de grand reportage et en même temps
26:58de récit de voyage et d'analyse
27:00politique de votre
27:02passage à Mayotte. Première question,
27:04et presque sur le mode du voyageur,
27:06vous arrivez à Mayotte pour pratiquer
27:08votre travail de médecin. Quelle est votre
27:10première impression lorsque vous voyez l'île ?
27:12Ma première impression, c'est qu'on n'est pas en France,
27:14qu'on est en Afrique. Par certains
27:16aspects, Mayotte
27:18ressemble au Congo, Kinshasa,
27:20ou à la Guinée-Conakry ou au Soudan,
27:22à d'autres pays que j'ai connus.
27:24Donc, il y a un mélange
27:26de violence extrême,
27:28il y a un couvre-feu tacite à Mayotte.
27:30Personne ne sort le soir en dehors de la capitale
27:32parce que c'est simplement trop dangereux.
27:34Et puis, il y a des services publics
27:36qui sont complètement débordés,
27:38trop peu de médecins, trop peu d'infirmiers.
27:40En fait, ce n'est pas trop peu de médecins, trop peu d'infirmiers,
27:42c'est trop de personnes
27:44clandestines d'origine étrangère
27:46qui submergent tous les services
27:48sociaux, la santé,
27:50l'éducation et l'administration.
27:52D'ailleurs, c'est le sous-titre de votre ouvrage
27:54« Comment les migrations détruisent une société ».
27:56Souvent, on a l'impression, quand on parle d'immigration,
27:58dans l'imaginaire, c'est l'Europe submergée
28:00par une immigration non-européenne ou extra-européenne.
28:02Là, dans le cas de Mayotte, c'est tout autre chose.
28:04Ce sont les Français,
28:06mais qui ne sont pas des Européens,
28:08qui sont submergés par l'immigration venant des Comores,
28:10mais pas seulement, et qui disent « Aidez-nous,
28:12nous sommes débordés chez nous ».
28:14Les Mahorais n'en peuvent plus d'immigration.
28:16Il faut bien voir que la moitié de la population
28:18de l'île, c'est une immigration illégale,
28:20clandestine. Et puis, au départ,
28:22c'est une immigration qui vient des Comores
28:24et de Madagascar, mais comme Mayotte
28:26fait partie de l'Union Européenne,
28:28cette immigration vient maintenant de quasiment
28:30toute l'Afrique. Vous avez des immigrés
28:32qui viennent du Congo au Kinshasa,
28:34à 3500 km. Vous en avez qui viennent
28:36de Guinée-Conakry
28:38et du Cameroun, à 6000 km.
28:40Pourquoi ? Parce que c'est plus facile
28:42d'arriver à Mayotte que de traverser
28:44le désert libyen ou la Méditerranée.
28:46Donc, Mayotte est littéralement
28:48submergée.
28:50La société est en train de se déliter.
28:52La violence est extrême.
28:54C'est une violence, d'ailleurs, on pourrait y revenir,
28:56qui est commise essentiellement par des
28:58mineurs. Et
29:00les services publics ne sont plus du tout
29:02les mêmes que ceux que des citoyens
29:04français peuvent attendre. Parce que Mayotte
29:06n'est pas un tombe,
29:08c'est un département
29:10français depuis 2011.
29:12C'est donc devrait être traité comme tous les départements
29:14français. Alors, vous l'avez évoqué,
29:16la question de la violence. Et vous évoquez
29:18dans votre livre une forme de double retournement
29:20de l'état de droit contre la société
29:22qu'ils pratiquent. Donc, d'un côté,
29:24le droit des migrants qui se retournent
29:26contre le droit de propriété.
29:28Et de l'autre côté, le droit des mineurs, le droit des enfants
29:30qui se retournent, en bonne partie, contre le droit à la sécurité
29:32des Mahorais. Alors, pourriez-vous nous en dire
29:34davantage sur ce double retournement de l'état de droit ?
29:36Donc, la violence vient essentiellement
29:38de mineurs abandonnés
29:40par leurs parents. Parce que le but, c'est de rester
29:42à Mayotte pour un jour
29:44pouvoir espérer obtenir la nationalité
29:46française. Donc, quand, par exemple,
29:48des Comoriens sont renvoyés
29:50aux Comores, ils abandonnent leurs enfants
29:52et les laissent à Mayotte. Les petits sont pris
29:54en charge, mais les plus grands deviennent
29:56des délinquants. Or, la justice
29:58et l'état français est totalement impuissant. Parce que
30:00comme ils sont soi-disant mineurs,
30:02bien que la notion de mineurs peut aller jusqu'à
30:0425-26 ans à Mayotte, puisqu'il n'y a pas moyen
30:06de calculer l'âge exact de ces
30:08personnes, ils ne peuvent pas être
30:10renvoyés. Donc, ils sont abandonnés à eux-mêmes.
30:12Quand ils sont arrêtés par la gendarmerie,
30:14ils attaquent les gendarmes en permanence.
30:16À Mayotte,
30:18il n'y a pas une seule voiture de gendarmerie
30:20qui n'est pas complètement cabossée,
30:22caillassée par ces délinquants
30:24qu'on appelle des dacous.
30:26Mais bon, ils sont arrêtés et
30:28ils sont relâchés immédiatement.
30:30Les Mahorais, d'ailleurs, les appellent
30:32les enfants du juge. Donc,
30:34aussi longtemps, si vous voulez, qu'on ne règle pas
30:36ce genre de problème,
30:38il n'y a pas de solution dans la reconstruction à Mayotte.
30:40Et pourquoi est-ce que je dis que c'est une
30:42perversion de l'état de droit ?
30:44Parce qu'effectivement, le droit d'asile
30:46devient la négation
30:48du droit de propriété des Mahorais,
30:50puisque les émigrés
30:52ou les demandeurs d'asile s'installent
30:54sur des terres de Mahorais.
30:56Les droits de l'enfant,
30:58tout le monde a priori est favorable aux droits de l'enfant,
31:00sauf que concrètement,
31:02les droits de l'enfant à Mayotte, c'est quoi ?
31:04C'est le droit à l'insécurité
31:06pour les populations mahoraises.
31:08Et donc, je propose dans ce livre
31:10de remettre un peu
31:12dans la façon dont Arthur de Vatrigan,
31:14l'a brillamment exprimé dans la première partie
31:16à propos du discours de Millet,
31:18je crois qu'on doit revoir entièrement
31:20cette notion de droit et d'état de droit
31:22qui se retournent aujourd'hui
31:24contre les populations
31:26que cette notion de droit est censée protéger.
31:28Arthur de Vatrigan.
31:30Il y a le problème de l'émigration,
31:32le problème de notre état de droit,
31:34mais il y a aussi le problème du voisin.
31:36Quel est le rapport, la relation
31:38qu'ont le quai d'Orsay,
31:40le président, avec les Comores ?
31:42Je me rappelle de l'intervention du président des Comores
31:44à l'Assemblée nationale des Nations...
31:46Je ne sais plus quelle prise de parole aux Nations Unies,
31:48il avait expliqué que
31:50Mayotte était comorienne.
31:52Comment pouvez-vous nous expliquer
31:54ce rapport-là, ce lien-là ?
31:56Les Comores revendiquent
31:58la souveraineté sur Mayotte,
32:00mais en termes de PIB,
32:02la France est 20 fois plus riche que
32:04les Comores, et Mayotte
32:066 fois plus riche que les Comores.
32:08Forcément, ça crée une attraction fondamentale.
32:10Mais fondamentalement,
32:12les Comores n'ont pas les moyens
32:14de résister aux pressions françaises.
32:16Toute l'économie des Comores
32:18repose sur la France, soit à travers
32:20les transferts de Mayotte,
32:22soit à travers les transferts de métropole.
32:24Finalement, si la France
32:26avait un peu plus de volonté politique,
32:28les Comores, finalement,
32:30seraient obligés d'accepter
32:32de reprendre leurs immigrés,
32:34ce qu'ils ne font pas aujourd'hui facilement.
32:36Alors, il y a une complexité
32:38à Mayotte, parce que d'un côté,
32:40c'est une terre qui, dans le vocabulaire
32:42de l'époque, on dirait « racisée »,
32:44c'est-à-dire des populations d'origine extra-européenne.
32:46Pourtant, c'est un vote
32:48au présidentiel qui se porte sur le
32:50Rassemblement national, notamment.
32:52Vous avez été sur place. Est-ce que vous comprenez,
32:54vu votre expérience de la place,
32:56que c'est le vote des Mahorais qui a tout le monde fait éclater
32:58l'analyse intersectionnelle qui est
33:00bien vue sur le service public
33:02et dans la gauche radicale?
33:04Pour moi, je ne vous cache pas que ça a été une surprise totale.
33:06Vous arrivez à Mayotte. À Mayotte,
33:08la population est entièrement noire
33:10et musulmane. Mais le Front national,
33:12le Rassemblement national, a obtenu
33:1452 % aux élections européennes
33:16et a réussi à faire élire une des
33:18deux députés de l'île.
33:20Effectivement, ça montre que ces questions migratoires
33:22touchent aussi bien les Mahorais
33:24que les Européens et sont
33:26absolument centrales
33:28dans les revendications de la population.
33:30La France insoumise n'arrive
33:32pas à percer à Mayotte
33:34parce que les Mahorais ne
33:36se reconnaissent pas dans ce
33:38discours de pseudo-ouverture.
33:40Et qu'est-ce que demandent
33:42les Mahorais? C'est que
33:44l'État français mette un
33:46terme à cette
33:48immigration illégale qui est
33:50la source de tous leurs problèmes.
33:52Vous réglez le problème
33:54de l'immigration illégale,
33:56il n'y a plus de problème à Mayotte.
33:58Vous posez la question des services
34:00publics aussi, qui est fondamentale.
34:02Vous êtes médecin, vous êtes parti à Mayotte
34:04pour pratiquer la médecine.
34:06Je pose la question non seulement
34:08à l'écrivain, non seulement au politique,
34:10mais au médecin. Est-ce que vous pouvez
34:12soigner tout simplement? Vous êtes sur place,
34:14vous êtes avec des gens qui arrivent avec leurs
34:16problèmes. Par définition, vous voulez les soigner.
34:18Est-ce que le contexte fait en sorte que vous pouvez
34:20soigner ou est-ce que vous êtes à ce point
34:22débordé que vous êtes condamné à
34:24une forme de service minimal et volontaire?
34:26Non, on peut quand même soigner.
34:28C'est quand même la France. Il y a tout
34:30un système de santé qui est mis en place.
34:32On peut faire appel au SAMU.
34:34Ça prend parfois des
34:36situations un peu cocasses par rapport
34:38à la pauvreté généralisée. On peut
34:40appeler le 15 et faire évacuer quelqu'un
34:42en hélicoptère vers Mamoudzou.
34:44On peut soigner, mais
34:46tout est trop peu. Il y a trop
34:48peu de médecins, trop peu d'infirmiers,
34:50trop peu de kinés,
34:52trop peu d'aides-soignants
34:54et beaucoup trop de
34:56personnes d'origine étrangère qui
34:58submergent le système de santé.
35:00Et qui en abusent?
35:02Certains en abusent, mais surtout
35:04les maorais n'ont pas droit
35:06à l'accès à la santé, comme les
35:08autres citoyens français, parce qu'il n'y a pas de priorité
35:10pour les maorais dans l'accès
35:12à la santé. Si par exemple, il y a un
35:14seul ophtalmologue
35:16pour l'île, le maorais ne va pas passer
35:18avant un illégal pour avoir
35:20son rendez-vous. Donc ils peuvent à
35:22juste titre se sentir discriminés
35:24par rapport
35:26aux migrants. D'une certaine façon,
35:28les migrants ont plus de droits que les maorais.
35:30C'est la même chose dans le système scolaire.
35:32Les jeunes sont plus ou moins
35:34scolarisés, puisque c'est la France,
35:36sauf qu'un jeune
35:38illégal de 15 ans
35:40qui arrive, il est mis dans une classe de 15 ans
35:42mais il ne parle pas le français.
35:44Il fait baisser le niveau scolaire
35:46de l'ensemble de la classe
35:48et qui paye le prix de cette immigration?
35:50C'est une fois de plus les maorais.
35:52Alors, est-ce que plusieurs considèrent
35:54parce qu'on essaie de comprendre souvent
35:56le rapport pour les français
35:58avec Mayotte, avec les français
36:00de Mayotte. Et la question qu'on se pose souvent, c'est
36:02est-ce que Mayotte annonce pour plusieurs
36:04le destin de la France métropolitaine
36:06et plus largement de l'Europe
36:08tout simplement. Est-ce que pour vous, Mayotte
36:10de ce point de vue, annonce le destin
36:12des sociétés occidentales?
36:14Je le crains et je ne l'espère pas
36:16évidemment, mais fondamentalement
36:18les ingrédients à Mayotte
36:20sont les mêmes que ce qui déstabilise
36:22les sociétés européennes. Et à partir
36:24d'un certain seuil, et en l'occurrence Mayotte
36:26c'est 50%, on n'est plus dans
36:28un état normal, dans
36:30une France normale et dans
36:32une Europe normale. A partir du moment
36:34où on n'a plus accès aux services publics,
36:36à partir du moment où l'enseignement est
36:38dégradé par
36:40l'immigration, à partir du moment où l'insécurité
36:42générale règne, où on n'a plus
36:44accès à certains quartiers parce qu'ils sont dominés
36:46par des chefs de banque illégaux
36:48on n'est plus en France ou
36:50en Europe. Et si je peux dire
36:52si je peux envoyer rapidement
36:54un message au ministre de l'Intérieur
36:56je crois qu'il y a deux choses qu'il faut faire dont on ne parle pas
36:58on parle beaucoup du droit du sol, mais le droit
37:00du sol, si on le supprime, ça n'aura des effets
37:02qu'à moyen ou long terme. Il y a deux choses
37:04qui peuvent être faites rapidement
37:06à Mayotte. La première chose c'est
37:08qu'il faut renvoyer les illégaux dès qu'ils arrivent
37:10Qu'est-ce qu'il se passe ? Quand ils arrivent
37:12à Mayotte, ils sont interceptés par
37:14la gendarmerie, ils arrivent en bateau
37:16ou par la police des frontières. Mais il y a un triage
37:18Pendant que ce triage se fait
37:20les coissa, des illégaux
37:22attendent dans les eaux territoriales
37:24et pendant que la gendarmerie s'occupe de deux bateaux
37:26il y a dix autres bateaux qui entrent
37:28donc il faut cesser de trier
37:30ceux qui arrivent si vous voulez. Il faut renvoyer
37:32je suis désolé de le dire, mais c'est la seule
37:34solution pour régler le problème. Il faut renvoyer
37:36tout le monde puisque tout le monde arrive
37:38en situation d'illégalité. Et la deuxième
37:40chose dont on ne parle pas non plus c'est que
37:42un tiers des
37:44mariages à peu près sont des mariages
37:46arrangés si vous voulez. La polygamie
37:48règne à Mayotte
37:50les caddies musulmans
37:52acceptent la polygamie
37:54et l'état français finalement la tolère
37:56Il faut mettre un terme à cette polygamie
37:58il faut l'interdire et il faut
38:00que les hommes maorais
38:02ne puissent plus
38:04épouser des femmes étrangères
38:06uniquement pour des raisons financières
38:08parce que le meilleur plan pour devenir français
38:10aujourd'hui pour une femme étrangère
38:12c'est d'épouser un maorais
38:14de se faire faire un enfant
38:16l'enfant est automatiquement français
38:18elle obtient son titre de séjour
38:20en tant que mère de cet enfant
38:22et par la suite elle divorce
38:24du maorais, elle n'a même pas besoin
38:26de divorcer d'ailleurs parce que si l'enfant est reconnu
38:28ils ne sont pas nécessairement mariés et elle peut
38:30épouser un malgache ou un comorien
38:32donc vous avez des effets comme ça
38:34de migration en chaîne et ça ce sont
38:36deux leviers
38:38le refoulement immédiat, ce que
38:40Trump veut faire aux Etats-Unis
38:42et l'interdiction de la polygamie
38:44et des mariages de complaisance
38:46ça coûte 300 euros
38:48à Mayotte, donc si vous
38:50voulez faire reconnaître un enfant
38:52vous êtes maorais, vous allez à la mairie
38:54vous dites que vous êtes le père de cet enfant
38:56même si vous ne l'êtes pas, et bien si vous avez reçu
38:58300 euros, l'enfant
39:00est reconnu et donc à partir de là
39:02vous entraînez une reconnaissance
39:04de nationalité française et ce débat-là
39:06je n'en entends jamais parler
39:08en France, on entend toujours parler
39:10du droit du sol
39:12mais je le répète pour terminer
39:14le droit du sol, je pense
39:16qu'il faut le supprimer à Mayotte
39:18mais il ne portera ces effets qu'à moyen
39:20ou long terme, il y a des mesures
39:22plus immédiates qui peuvent être prises.
39:24Y a-t-il des ingérences
39:26étrangères comme en Nouvelle-Calédonie à Mayotte
39:28des grandes puissances qui regardent Mayotte de près ?
39:30Alors il y en a, mais ce qu'il y a de formidable
39:32à Mayotte, parce que je reviens
39:34de Nouvelle-Calédonie, c'est qu'il n'y a
39:36absolument aucun sentiment anti-français
39:38la France est aimée
39:40la France est adorée, les maorais
39:42aiment, sont français, aiment
39:44la France et ce n'est pas du tout comme en Nouvelle-Calédonie
39:46où une partie de la population
39:48kanak rejette
39:50et déteste la France
39:52donc les ingérences étrangères
39:54elles existent, mais elles sont minimalistes
39:56parce qu'elles ne rencontrent pas d'écho dans la population
39:58Alors, il y a eu le cyclone
40:00tout récemment, enfin l'un qui a
40:02une forme d'effet destructeur absolu
40:04sur l'île
40:06Estelle Yusufa, députée
40:08maoraise, dit
40:10ça aurait été l'occasion paradoxalement
40:12de reconstruire
40:14sur de nouvelles bases
40:16mais ajoute-t-elle
40:18les bidonvilles ont recommencé
40:20à pousser presque comme des champignons
40:22juste après le
40:24le cyclone, autrement dit
40:26est-ce qu'on est devant une occasion gâchée
40:28une occasion ratée à Mayotte
40:30de reconstruire sur de nouvelles bases l'île
40:32absolument, elle a raison
40:34mais évidemment, ce n'est pas facile
40:36d'empêcher
40:38les illégaux de reconstruire
40:40il faut bien qu'ils aient un toit, qu'ils mangent
40:42donc on doit les secourir
40:44sur le plan humanitaire
40:46mais il faudrait effectivement
40:48coupler la reconstruction
40:50à des reconductions
40:52en masse au comore
40:54et cet aspect-là, on ne le voit pas
40:56débuter, si vous voulez
40:58vous savez qu'en France, le séjour
41:00illégal n'est plus un délit
41:02donc autrement dit
41:04avant même le cyclone
41:06la gendarmerie et la police n'avaient pas le droit
41:08de pénétrer dans les bidonvilles
41:10dans les bangas pour expulser
41:12les illégaux, donc le seul moyen
41:14d'expulser un illégal
41:16c'est de faire un barrage routier
41:18et d'espérer de capturer quelqu'un
41:20au moment où il passe ce barrage routier
41:22mais on sait que tous ces bangas
41:24sont occupés par des illégaux
41:26donc au fond, l'état
41:28actuel de la législation
41:30ne permet pas de lutter sérieusement
41:32contre l'immigration illégale
41:34et c'est là où Bruno Rottalio
41:36pourrait faire la différence
41:38c'est-à-dire en ayant une politique ferme
41:40de reconduite à la frontière
41:42et aussi, je le répète, de lutter
41:44contre cette polygamie
41:46et ces mariages arrangés pour de l'argent
41:48Il nous reste une minute trente environ
41:50vous parlez de l'insécurité à Mayotte
41:52vous dites que les véhicules de la gendarmerie sont cabossés
41:54est-ce que
41:56certains égards, on peut dire que finalement
41:58ce sont les gangs qui font la loi à Mayotte
42:00davantage que la République ?
42:02Absolument, puisque la République n'est pas capable
42:04de garantir la sécurité des maorais
42:06il n'y a pas un maorais qui n'a été victime
42:08ou témoin d'une attaque
42:10ou de l'insécurité
42:12et je vous le dis
42:14à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie
42:16il y a eu jusqu'à très récemment
42:18un couvre-feu imposé par l'Etat
42:20à Mayotte, il n'y a pas de couvre-feu
42:22mais de facto, après six heures du soir
42:24personne ne circule sur les routes
42:26parce que c'est trop dangereux
42:28Il nous reste 45 secondes, cet entretien s'il avait été diffusé
42:30sur l'RTBF, est-ce qu'il aurait été
42:32à l'extérieur ou à l'intérieur du cordon sanitaire ?
42:34Il aurait certainement été à l'intérieur
42:36du cordon sanitaire et il aurait été diffusé
42:38avec quelques minutes de retard
42:40pour s'assurer de vérifier tous vos propos
42:42de mes propos qui sont absolument
42:44inadmissibles en Belgique
42:46Vous savez, c'est la dernière télé
42:48soviétique parce que ce qu'on ne dit pas assez
42:50c'est qu'il y a le cordon sanitaire
42:52mais il y a aussi un autre cordon, c'est le cordon
42:54ombilical entre
42:56l'RTBF et le Parti Socialiste
42:58depuis 47 ans, les directeurs
43:00de l'RTBF sont tous des socialistes
43:0247 ans !
43:04Je pense que même dans les démocraties populaires
43:06on n'avait pas ce taux de longévité
43:08Alain Destex, je rappelle
43:10votre livre Mayotte, Comment l'immigration détruit
43:12une société. Merci beaucoup d'être
43:14venu à Paris
43:16et sur le plateau face à Mathieu Bocoté
43:18Cher Mathieu, à la semaine prochaine
43:20Cher Arthur, à la semaine prochaine
43:22et nous, chers téléspectateurs, à dans quelques instants
43:24puisque ce sera le début de l'heure des pro 2. A tout de suite !

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