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Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, était l’invitée de Guillaume Daret pour BFM Politique ce dimanche 26 janvier 2025. 

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00:00Vous êtes bien dans BFM Politique, notre invitée ce matin, la ministre chargée des
00:11comptes publics.
00:12Bonjour Amélie de Montchalin, merci d'être avec nous ce matin, on va expliquer très
00:16concrètement ce matin ce que vous voulez faire, quelles sont les mesures qui vont impacter
00:20sur le quotidien des Français.
00:21Pour vous interroger à mes côtés, Anne-Saura Dubois du service politique de BFM, bonjour
00:25Anne, et Jules Péquenard de La Tribune Dimanche, notre partenaire.
00:29Madame la ministre, est-ce que vous êtes inquiète ? On est le 26 janvier, la France
00:35n'a toujours pas de budget voté, ça coûte combien au quotidien ? Vous êtes inquiète ?
00:39Alors, moi je suis inquiète d'une chose, c'est que cette censure, elle coûte beaucoup.
00:45Et donc, il faut que nous soyons tous très mobilisés pour que le plus rapidement possible
00:52nous sortions de cette situation.
00:54Le 1er janvier, parce que le budget ne s'est pas appliqué, nous avons collectivement perdu
00:596 milliards d'euros de recettes qui ne rentrent pas dans les caisses et d'économies qui ne
01:04sont pas faites.
01:05Et depuis, chaque jour, cette censure, elle coûte 100 millions d'euros aux Français.
01:08Chaque jour.
01:09Et donc, mon inquiétude, c'est que je vois que les Français sont inquiets.
01:13Je vois que les artisans, les patrons de PME, les chefs d'entreprise, les familles, les
01:21agriculteurs sont dans ce grand flou.
01:23Et je suis très heureuse d'être avec vous ce matin, parce que le compromis que nous
01:28essayons de bâtir et qui donnera lieu jeudi à cette commission mixte paritaire avec 7
01:33députés et 7 sénateurs qui vont ensemble bâtir, on l'espère, ce compromis, ça ne
01:38doit pas amener les Français à être dans l'anxiété.
01:41Je vois, comme beaucoup, plein de choses fleurir sur les réseaux sociaux, plein d'articles,
01:46et donc je suis très heureuse d'être avec vous pour que nous puissions, nous, aux responsabilités,
01:50en tant que ministre, dire ce que le gouvernement ne fera pas ou ne laissera pas faire, ce
01:55que nous voulons faire, et ce qui est sur la table, et vous dire très concrètement
01:59quelle est la nature de la discussion.
02:00Et donc vous dites que chaque jour, sans budget voté, c'est 100 millions d'euros de perdus
02:02pour la France ?
02:03Ces 100 millions d'euros, c'est du gâchis, c'est un pays à l'arrêt, c'est beaucoup
02:07d'inquiétude, et c'est de l'inquiétude qui m'inquiète, effectivement, parce que
02:10si nous restons là, il peut se passer des choses dans les prochaines semaines très
02:15graves.
02:16Je vous donne un exemple.
02:17Qu'est-ce qui se passe si on n'a pas de budget ?
02:18Si on n'a pas de budget, les Français le savent, les impôts vont augmenter.
02:22Si nous avons un budget, et le gouvernement est très clair là-dessus, une de nos boussoles,
02:27c'est que les impôts n'augmentent pas pour les classes populaires, que l'impôt sur
02:29le revenu n'augmente pas, que le prélèvement forfaitaire unique sur l'épargne n'augmente
02:33pas, que les impôts que les Français connaissent n'augmentent pas.
02:35Pas d'impôts supplémentaires en 2025 ?
02:38C'est très clair, c'est notre boussole, et je m'y engage, et je peux vous dire que
02:41dans le compromis qui est en train de se dessiner et sur lequel nous travaillons, il y a un
02:47cas partagé par tout le monde, nous ne voulons pas et nous n'augmenterons pas les impôts
02:51sur les classes moyennes et les classes populaires.
02:52Ça vaut pour 2026 aussi ou pas ?
02:54En revanche, juste je m'arrête là.
02:55Ça vaut pour 2026 ou pas ?
02:57Le but dans ce pays n'est pas qu'on augmente les impôts pour réduire le déficit.
03:01Donc, en revanche, il y a beaucoup d'hypocrisie.
03:04Vous entendez, ça est là, notamment à l'extrême-gauche, des gens qui vous disent
03:08« Ah, ce budget il est horrible, il est contre le pouvoir d'achat des Français ».
03:12C'est une immense hypocrisie parce que ce qui abîmera le plus le pouvoir d'achat
03:17c'est que nous restions sans budget et que mécaniquement, au printemps, vous ayez 600.000
03:22Français qui aujourd'hui ne payent pas l'impôt sur le revenu et qui vont se retrouver à
03:25devoir le payer.
03:26Et s'il n'y a pas de budget, les 18 millions de foyers et de ménages qui payent l'impôt
03:30sur le revenu le verront augmenter.
03:32Et cette hypocrisie-là, je veux la combattre parce que la meilleure manière pour que les
03:37impôts n'augmentent pas, comme nous le souhaitons, que les Français de classe moyenne, de classe
03:41populaire ne voient pas la facture encore plus grave que ces 12 milliards, ces 100 millions
03:46par jour dont je vous parle, c'est que nous ayons un budget.
03:49Est-ce que vous êtes optimiste sur l'adoption de ce budget ?
03:51Moi je suis une femme d'action.
03:54On dit souvent, vous savez, il y a l'optimisme de la volonté et il y a l'optimisme de l'action.
03:59Nous sommes, avec Éric Lombard, à la demande du Premier ministre depuis le début du mois
04:04de janvier, depuis même, vous savez, comme on dit la trêve des confiseurs, dans une
04:10démarche assez inédite parce que la situation politique est inédite.
04:15La démarche qu'on a lancée, c'est une démarche d'écoute, de concertation, de travail, je
04:21crois, fiable et sincère et authentique avec tous ceux qui sont venus nous voir pour leur
04:27dire, voilà, on sort d'une logique de lignes rouges parce que quand on est dans la logique
04:31de lignes rouges, on sait où ça nous amène, ça nous amène au blocage.
04:33En revanche, on veut écouter quelles sont les priorités que vous portez, qui sont importantes
04:38pour les Français et qui peuvent nous amener au compromis.
04:41Donc vous êtes optimiste, on disait cette commission mixte paritaire jeudi qui va réunir
04:447 députés, 7 sénateurs, pour l'instant, le budget qui a été voté au Sénat, c'est
04:48le budget du Sénat, qui est un peu dans la droite ligne du budget qui a été voulu
04:53par Michel Barnier, mais avec encore plus d'économie, est-ce que vous êtes optimiste
04:57sur le fait qu'il sorte quelque chose de cette commission mixte paritaire, comme on dit ?
05:00Je souhaite, et nous travaillons et nous nous mettons à la disposition de ces 7 députés
05:05et ces 7 sénateurs pour que nous facilitions entre eux la construction du compromis avec
05:11des boussoles.
05:12Mais si on récapitule, nous on est rentrés avec le Premier ministre et Éric Lombard
05:15dans les discussions en disant 3 choses très simples.
05:17Un, il faut réduire le déficit, un déficit à plus de 6% en 2024, c'est la France qui
05:23est fragilisée, c'est la France qui peut perdre sa souveraineté, c'est des services
05:27publics qui sont mis en danger parce que si on les finance pas bien, ils peuvent être
05:31à la fin, voilà, disparus ou abîmés.
05:34Donc un, on réduit le déficit, deux, deuxième boussole, on n'augmente pas les impôts pour
05:39les classes moyennes et les classes populaires, ce qui veut dire qu'il faut donc faire des
05:42économies.
05:43Et troisième boussole, il faut qu'on trouve un compromis, ce budget qui va émerger et
05:48sur lequel nous travaillons, ce ne sera pas le budget de la droite, ce ne sera pas le
05:51budget de la gauche, ce ne sera pas le budget du centre, ce sera le budget du pays.
05:55Et donc notre objectif, c'est qu'avec ces 3 boussoles-là, on regarde la situation.
06:00Amélie de Montchalin, en l'état, ce budget, il y en a certains à qui ça ne plaît pas
06:04du tout.
06:05Question de Jules Peignard.
06:06Un des aspects importants des négociations avant que le budget revienne à la discussion,
06:10c'est l'accord de non-censure qui a été passé entre les socialistes et François
06:13Bayrou, le Premier ministre.
06:15À l'heure actuelle, après l'adoption du budget en première lecture au Sénat, les
06:18socialistes se disent pas contents, il y a trop d'économies dans des secteurs qui ne
06:21leur conviennent pas.
06:22Est-ce qu'il y a des dispositions concrètes, précises, que vous souhaitez voir émerger
06:27de la CMP, de la Commission mixte paritaire, afin que les socialistes y trouvent leur compte ?
06:32Le budget voté par le Sénat, il remplit la condition de réduire le déficit.
06:36Il remplit la condition de faire des économies.
06:38Mais manifestement, il ne remplit pas la condition d'être le budget du compromis.
06:43Alors très concrètement, qu'est-ce que vous voulez voir apparaître dans ce budget ?
06:46Vous savez, on n'est pas en train de faire des négociations en chambre, dans des salles
06:50obscures, dans le dos des Français ou contre les Français.
06:54Tout est transparent.
06:55Tout est très transparent.
06:56Le Premier ministre, j'ai écrit une lettre où il a mis de manière très ouverte ce
07:00qui nous semblait pouvoir être dans l'intérêt des Français.
07:03Ce n'est pas au Parti socialiste qu'on donne des choses, c'est aux Français.
07:06Et alors, qu'est-ce que vous voulez voir réapparaître dans ce budget, très concrètement ?
07:09Très concrètement.
07:10Mais vous, qu'est-ce que vous voulez voir ?
07:11Les 4 000 postes d'enseignants.
07:12Il faut qu'ils soient dans le budget.
07:13Aujourd'hui, ils ne sont pas.
07:14Ils doivent y être.
07:16Les 500 personnes de plus pour France Travail pour accompagner les demandeurs du RSA, ils
07:21doivent y être.
07:22La mesure que nous souhaitons porter sur l'hôpital, qui va voir ses moyens augmenter
07:28pour que, notamment, ce qu'on appelle l'ondame, c'est l'objectif de dépense dans le monde
07:32hospitalier, soit augmenté de plusieurs milliards.
07:34On est entre 1 et 2 milliards de plus pour l'hôpital et ces discussions reprennent
07:42à l'Assemblée.
07:43On veut évidemment que sur la justice fiscale, on a des choses importantes à porter sur
07:47les rachats d'actions, sur la taxe sur les transactions financières.
07:50On a aussi un objectif de revalorisation des retraites.
07:53C'est posé, elle a eu lieu, 2,2 %, dans un monde, d'ailleurs, où l'inflation est
07:58à 1,3 %.
07:59Tout ça, ce qui est dans la lettre du Premier ministre…
08:02Ça, ce sont les lignes rouges du gouvernement que vous voulez voir dans le budget.
08:05Je le dis autrement.
08:06Si le Premier ministre écrit une lettre, qu'il rende publique la lettre en disant
08:10de ses concertations, ont émergé des propositions et moi, Premier ministre, je porte un certain
08:15nombre d'idées.
08:16Mais je peux vous dire aussi, dans ses concertations, il n'y a pas que le PS, il n'y a pas que
08:20la gauche.
08:21Vous avez les députés, les parlementaires du groupe Ensemble pour la République, du
08:26MoDem, qui ont dit, voilà, pour nous, ce qui est très important, c'est que sur les
08:29allègements de charges, le coût du travail n'augmente pas plus que de 1,6 milliard.
08:34Qu'on soit très engagé pour que la fiscalité sur les entreprises reste stable pour que
08:40dans notre pays, nous ne mettions pas en danger l'emploi.
08:42La droite a porté des mesures sur le régalien.
08:46Très concrètement, vous discutez encore avec les socialistes en permanence, vous allez
08:50les recevoir à nouveau, comment ça se passe ?
08:51Nous, on est alors à l'entière disposition de l'ensemble des parlementaires qui participent
08:55à cette commission mixte paritaire avec Éric Lambart.
08:58On a eu de très nombreuses réunions vendredi, on en a encore aujourd'hui, on en aura toute
09:02la semaine.
09:03Et notre rôle, nous, gouvernement, c'est de dire, voilà, il y a des boussoles, il
09:07y a des choses qu'il faut absolument mettre dans le texte pour que ça fasse compromis.
09:11On entend tout le monde.
09:12Donc on sait, nous, ce que les uns et les autres disent est plus ou moins important.
09:16Et on dit surtout qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire.
09:19Et dans les choses qu'on ne peut pas faire, il y a augmenter les impôts, il y a, sur
09:23les classes moyennes et les classes populaires, ce n'est pas une solution.
09:25Dans les choses qu'on ne peut pas faire, c'est supprimer les politiques publiques.
09:27Toutes les économies qu'on a proposées.
09:29Qu'est-ce que vous dites aux socialistes, ce matin, qui menacent toujours, au vu de
09:33ce budget, de censurer le gouvernement Bayrou ?
09:34Vous dites quoi, Olivier Faure ?
09:36On dit plusieurs choses.
09:38On dit déjà, l'acte politique exigeant qui a été porté par le Parti socialiste
09:43avant la non-censure est un acte qui nous a amené à, nous aussi, prendre des actions
09:48exigeantes et des engagements.
09:49On veut les tenir et on travaille pour qu'elles soient tenues.
09:52On dit aussi, et c'est un moment qu'il faut entendre, que le compromis n'empêchera
09:58pas, évidemment, le Parti socialiste d'être dans l'opposition et qu'on peut être dans
10:02l'opposition sans censurer, qu'on peut être dans l'opposition sans tout bloquer.
10:06Mais on dit aussi une chose, le coût du compromis, le coût du compromis, que certains contestent
10:12en disant, voilà, vous êtes en train de lâcher, il est infiniment préférable au
10:16coût de la censure, à nouveau.
10:17La censure, c'est quoi ? La censure, ce n'est pas qu'un problème pour le gouvernement,
10:21c'est avant tout un problème pour les Français, sur la croissance, pour l'économie.
10:25Justement, il y a ce chiffre, on résume à grands traits, 3 milliards d'euros, c'est
10:31en tout cas, à cela qu'ont été à peu près chiffrés les concessions du PS, offertes
10:36au Parti socialiste.
10:38Est-ce que ce sont les Français qui vont payer la facture de ces concessions ? C'est
10:42ce que va dire la droite, par exemple.
10:44Nous, on n'a pas offert des choses au Parti socialiste, on a écouté le Parti socialiste
10:48comme on a écouté le centre, comme on a écouté la droite, comme on a écouté tous
10:51ceux qui sont venus nous voir, et on s'est dit, pour les Français, pour qu'il y ait
10:55un compromis, pour qu'il y ait un budget, qu'est-ce que nous devons faire ? Je vous
10:58donne un exemple.
10:59Le prêt à taux zéro est tendu à toute la France.
11:02C'est une mesure qui nous a été demandée par le Parti socialiste, mais aussi par de
11:08très nombreux députés parlementaires qui viennent plutôt de la droite.
11:12Je vous donne un autre exemple.
11:13Le déremboursement des médicaments et des consultations, c'est un des éléments qui
11:18est dans la lettre du Premier ministre, mais qui est aussi un élément, et vous vous en
11:20souvenez, qui était largement au cœur des débats, et notamment, et nous l'ont demandé
11:25très clairement, quand les représentants du Rassemble national, que nous avons reçus
11:28comme tous les autres, parce qu'on écoute tout le monde.
11:32Vous nous confirmez que la suppression des 4 000 postes d'enseignants, c'est abandonné,
11:36c'est fini ?
11:37C'est notre proposition, c'est l'engagement du Premier ministre, c'est ce qu'on est en
11:41train de mettre sur la table, et pour nous, gouvernement, dans les discussions pour qu'il
11:45y ait compromis, on dit à ceux qui ont des réticences, si vous ne mettez pas ça dans
11:49la copie, il n'y aura pas de compromis.
11:50S'il n'y a pas de compromis, il n'y a pas de budget.
11:52Amélie de Montchalin, justement.
11:53On est là-dessus, vous voyez, avec des lignes très claires.
11:55Si un compromis sort de cette réunion entre députés et sénateurs jeudi prochain, le
11:58texte sera ensuite soumis au vote du Parlement, et donc notamment de l'Assemblée nationale.
12:03Est-ce que vous pensez que ce budget peut être adopté sans l'utilisation de l'article
12:1049.3, quand on connaît la parcellisation aujourd'hui de l'Assemblée nationale ?
12:14À partir du moment où il y a un compromis, à partir du moment où, dans la commission
12:20mixte paritaire et dans le pays, on se dit « c'est ça le bon budget ». La manière
12:25de le faire adopter, c'est d'éviter qu'il y ait effectivement une censure.
12:29La méthode, on la verra au fur et à mesure.
12:32Est-ce que vous souhaitez que le 49.3 soit évité, oui ou non ?
12:37Ce n'est pas le bon débat.
12:39Ce que vous voulez me faire dire, c'est qu'au fond, il faut passer en force parce
12:41que sinon on n'y arrivera pas.
12:42Mais est-ce qu'il est évitable ?
12:43Ça va dépendre de la manière dont on construit le compromis et la modalité de ratification
12:49de ce compromis.
12:50Ça sera après le compromis.
12:51Donc, l'usage du 49.3, si je vous entends bien, n'est pas automatique ?
12:54Ce n'est pas du tout automatique, c'est une modalité d'adoption et vous voyez, on
12:59fait les choses par étapes.
13:00Il n'est pas automatique sur cette question du budget ?
13:01Si on est déjà en train de raconter ce qui se fera après la CMP, vous savez, la
13:05commission mixte paritaire, il y a plein de points de sortie.
13:08Il y a le compromis, il n'y a pas le compromis, dans ce cas-là, il y a à nouveau potentiellement
13:12des débats.
13:13Moi, je préfère faire les choses par étapes.
13:14Vous pensez franchement que ça peut être voté 149.3 ce budget ?
13:17Je ne sais pas vous dire à ce moment-ci.
13:19J'ai un petit avis.
13:20Je sais qu'un certain nombre de députés ne souhaitent pas voter le budget, ils souhaitent
13:23s'abstenir et donc, il faut qu'on fasse les comptes.
13:26Mais ce qui est certain, c'est qu'il ne faut pas rentrer dans les faux débats.
13:29Le 49.3, ce n'est pas un faux débat quand même.
13:32Le faux débat, ce serait de se dire, ouh là là, on va avoir des polémiques sur la
13:36manière dont on va ratifier le budget.
13:37Le vrai débat, c'est est-ce que dans notre pays, on peut faire confiance à la démocratie
13:42représentative ? Est-ce que dans notre pays, on peut faire confiance à la démocratie sociale
13:45?
13:46Et comme le propose François Bayrou, on peut se dire que la réconciliation des Français
13:51passe par une nouvelle méthode politique qui n'est pas… Vous savez, tous mes prédécesseurs,
13:55quand ils venaient vous voir le dimanche, quand nous avions des majorités absolues,
13:58il y avait globalement le gouvernement propose, la majorité vote.
14:01Et donc, quand les ministres vous disaient, on va faire ça, on ne va pas faire ça, c'était
14:06d'application directe.
14:07Là, c'est différent.
14:08Là, c'est différent.
14:09Là, c'est différent.
14:10Je suis à votre disposition.
14:11Malgré vos explications, on a le sentiment que c'est quand même dans leur poche au
14:13final qu'on va venir chercher l'argent et les économies qui manquent.
14:16On va prendre un certain nombre de mesures, on va faire des réponses très concrètes.
14:20Il y a quelque chose qui a marqué l'esprit des Français, parce que c'est symbolique
14:22mais ça pèse quand même dans l'argent public, le Sénat a décidé cette semaine
14:26de supprimer justement les avantages réservés aux anciens présidents et aux anciens premiers
14:31ministres.
14:32C'est 2,8 millions d'euros l'économie qui est estimée par le Sénat.
14:36Est-ce que vous, le gouvernement, vous êtes favorable à la suppression des avantages
14:40pour les anciens présidents et les anciens premiers ministres ?
14:42Alors moi, j'ai une ligne très claire.
14:44Un, ce sont des hommes et des femmes qui se sont engagés pour nous, on leur doit du
14:47respect, je pense qu'il ne faut pas la peine de polémiquer sur des choses qui, à mon
14:51avis, peuvent mettre en accusation des hommes et des femmes qui se sont engagés.
14:54J'ai un deuxième point.
14:56Beaucoup de ces dépenses sont des dépenses de protection et de sécurité.
15:00Parce que si ces hommes et ces femmes sont agressés, à la fin c'est l'image de la
15:04France qui est agressée.
15:05Et je pense que leur sécurité n'est pas superflue.
15:08Donc vous êtes d'accord avec là ? Parce que Nicolas Sarkozy, par exemple, a exprimé
15:11sa colère en privé, comme dans La Tribune le dimanche, donc vous êtes d'accord avec
15:18le courroux de l'ancien président de la République ?
15:20Ce que je dis, c'est que penser que la sécurité de nos anciens premiers ministres et présidents
15:25est superflue, je pense que c'est une mauvaise démarche.
15:27Il n'y a pas que la sécurité dans ces dépenses.
15:28Ensuite, les dépenses en question ont baissé de 12% depuis 2019 et ensuite les parlementaires
15:34ont le dernier mot.
15:35Donc concrètement…
15:36Moi, en tant que gouvernement, je ne serai pas dans la pièce jeudi.
15:39Moi, en tant que gouvernement, ce que je dis aux députés, ce que je dis aux sénateurs,
15:42c'est attention, coupez la ligne de la protection de nos anciens présidents et premiers ministres.
15:48C'est dangereux, non pas seulement pour eux, c'est dangereux pour notre pays.
15:52Ils doivent respect et ils doivent protection parce que s'ils sont agressés, c'est toute
15:55la France qui est agressée.
15:56Donc on conserve la protection mais éventuellement le chauffeur, le bureau, on peut restreindre.
16:00Les parlementaires travaillent, je vous ai donné ma ligne, elle est très claire.
16:03Autre question très concrète, les automobilistes, il y en a beaucoup qui ont des voitures parmi
16:07ceux qui nous regardent qui se disent aussi c'est une nouvelle fois dans ma poche qu'on
16:10va venir chercher.
16:11Il y a un projet de faire augmenter le coût de la carte grise, très concrètement sans
16:15être très compliqué.
16:16Il y a une part du coût de cette carte grise qui correspond à une taxe qui est pilotée
16:20par les régions, si je ne dis pas de bêtises, et qui aujourd'hui est plafonnée à 60 euros
16:24par cheval fiscal, soit un déplafonnement pour pouvoir financer des économies.
16:29Aux automobilistes qui nous regardent, est-ce que vous dites que le gouvernement est favorable
16:32ou pas à l'augmentation du coût de la carte grise ?
16:34Très clair, le gouvernement pense que, alors qu'on essaie de défendre le pouvoir d'achat
16:38des Français, alors qu'on incite beaucoup de Français à changer de véhicule, la solution
16:43n'est pas d'augmenter massivement la carte grise.
16:46Par ailleurs, vous l'avez dit, c'est un sujet qui est porté par les régions et donc la
16:50ligne du gouvernement, c'est que peut-être qu'il y a quelques euros à mettre en plus
16:54dans le plafond, mais il n'y a sûrement pas un plancher et ce n'est pas depuis Paris
16:57qu'on va décider le coût de la carte grise qui doit être décidé par les régions.
16:59Donc vous êtes opposé à l'augmentation du coût de la carte grise ?
17:02En tout cas, pas pour tous les Français et pas de manière automatique et pas de décider
17:05depuis Paris.
17:06Autre décision très concrète qui a été prise par le Sénat et qui concerne les billets
17:11d'avion.
17:12Question d'Anne-Sora Dubois.
17:13Oui, très concrètement, est-ce que vous souhaitez que l'augmentation de cette taxe
17:16sur les billets d'avion soit maintenue ? Il y a notamment le PDG d'Air France-Benz
17:19qui est totalement opposé.
17:20Il explique qu'avec cette mesure, on ferait le jeu des compagnies aériennes étrangères.
17:24Vous l'avez vu, n'est-ce pas ?
17:26Donc, la taxe sur les billets d'avion, c'est une mesure d'abord de fiscalité écologique,
17:32c'est une forme de taxe sur le kérosène.
17:34Plus on va loin, plus on contribue.
17:35Mais vous savez comment ça se passe ? C'est répercuté sur le prix du billet d'avion
17:38et donc c'est l'usager qui paye à la fin.
17:40Vous disiez qu'on a un sujet de pouvoir d'achat des Français.
17:42Comment on fait pour qu'à la fin, ce ne soit pas eux qui payent ?
17:44Première chose, un, c'est une mesure écologique qui, je crois, a du sens.
17:48Deux, oui, le gouvernement souhaite que cette taxe soit dans le budget.
17:52Ce qui reste à définir, c'est le barème, c'est combien de cette hausse et elle reste
17:57modérée.
17:58On parle de moins de 10 euros sur les vols intérieurs.
18:01Troisième élément, le gouvernement souhaite que pour nos compatriotes et concitoyens corse
18:06et ultramarins, nous ayons des mesures de compensation et ça, on le met dans le budget.
18:11Et enfin, j'ai effectivement vu Ben Smith, la mesure s'appliquera de manière exactement
18:17égale à Air France et à toutes les autres compagnies qui transportent des passagers
18:22depuis des aéroports français.
18:24Et dernier élément très important, si on dit qu'on fait de la fiscalité écologique,
18:29le but, c'est quand même à la fin d'encourager les avions qui volent plus propres.
18:33C'est d'encourager ce qu'on appelle les biocarburants, les carburants de synthèse,
18:37les carburants innovants qui permettent aux avions de voler en étant moins polluants.
18:41Dans le budget, nous souhaitons nous aussi, gouvernement, mettre des mesures d'accompagnement
18:46pour notamment ces carburants innovants qui, pour toute la filière aéronautique et pour
18:50Air France, sont, je crois, une très bonne nouvelle.
18:52Vous parliez justement de l'écologie, c'est un autre élément important de ce budget.
18:55Vous parliez de fiscalité écologique, on augmente la taxation sur les billets d'avion,
19:01mais de l'autre côté, 1,3 milliard en moins dans les crédits alloués à l'environnement,
19:08notamment dans la transition écologique du parc automobile, je crois.
19:12Est-ce que vous, en plus, vous avez occupé le ministère de la transition écologique,
19:15alors ça de façon éphémère, mais vous l'avez quand même occupé, donc vous connaissez
19:18ces questions-là.
19:19Donc quoi, le réchauffement climatique, c'est moins un problème, il faut moins allouer
19:23de dépenses dans ce secteur-là ?
19:26Deux choses sur le sujet.
19:27Oui, je suis très engagée, tout le gouvernement est très engagé, et le changement climatique,
19:31ce n'est pas un élément qu'on met à la fin, c'est un élément essentiel.
19:34Mayotte, c'est une des conséquences de ces événements climatiques extrêmes, et
19:38on voit les vies en danger, on voit les infrastructures en danger, on voit le coût.
19:42La première chose aujourd'hui qui ralentit notre transition énergétique, c'est la censure.
19:49Ma prime rénov'.
19:50Je vois parfois là des articles en disant…
19:52Des questions très concrètes.
19:53Est-ce que vous allez supprimer ma prime rénov' ?
19:54Non, ma prime rénov' est conservée, le barème est conservé, nous accompagnons
19:58les Français avec les mêmes paramètres que ce qui se faisait l'année dernière,
20:02en revanche…
20:03Le barème a un peu évolué en début d'année, ça ne dépendait pas de vous, mais le barème
20:05a évolué.
20:06La ministre du Logement Valérie Létard l'a précisé, nous ne changeons pas le barème.
20:11En revanche, qu'est-ce qui se passe en ce moment-là, le 26 janvier ?
20:14Et bien depuis le 1er janvier, le guichet « ma prime rénov' », comme tous les
20:17autres guichets publics, à cause de la loi spéciale et de la censure, il est arrêté.
20:20Donc, en ce moment, nous n'avons pas de décaissement « ma prime rénov' ».
20:25On ne pourra pas faire ensuite, en 9 ou 10 mois, ce qu'on imaginait faire en 12 mois.
20:30Et donc, pour que la transition notamment et la rénovation puissent repartir, il nous
20:34faut un budget.
20:35Après, sur l'écologie, il y a aussi beaucoup de choses qui sont dites, qui pour moi sont
20:40un peu étonnantes.
20:41Nous sommes en train d'augmenter le fonds chaleur pour le chauffage urbain, un plus
20:45haut historique.
20:46Nous sommes en train d'augmenter le fonds qui s'appelle le fonds Barnier, qui accompagne
20:50la prévention contre les grises contre la fluorescence.
20:52L'investissement dans les énergies renouvelables, par exemple, ça, c'est en baisse de 200
20:55milliards.
20:56Vous avez parlé de l'accompagnement du renouvellement du parc automobile.
20:58Vous savez qu'on a une mesure qui s'appelle le leasing social, c'est la voiture électrique
21:01à 100 ou 150 euros.
21:02Certains ont trouvé que c'était trop cher d'ailleurs, que ça avait été une erreur.
21:04On continue d'accompagner les ménages dans leur électrification, en particulier quand
21:07ils ont des revenus modestes.
21:08Ensuite, on met 1,6 milliard d'euros dans la décarbonation des grands sites industriels.
21:15Il n'y a pas de renoncement écologique.
21:16Mais ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, très concrètement, ce qui fait que la rénovation
21:21des bâtiments n'avance pas aussi vite qu'on le souhaitait et que je le souhaite.
21:25Vous mettez la pression sur ceux qui ne votent pas pour l'instant le budget parce que ça
21:28a des conséquences concrètes.
21:29Si il n'y a pas de budget, il n'y a pas de maprime rénov' de l'année.
21:34Amélie de Montchalin, on voit que vous cherchez de l'argent un peu partout.
21:37Effectivement, question très concrète, certains disent finalement pourquoi vous ne rétablissez
21:41pas l'ISF.
21:42C'est une source de revenus.
21:43Dans la lettre du premier ministre et dans les échanges que nous avons eus avec Éric
21:48Lombard, il y a une mesure qui me semble évidente, c'est que vous savez que dans le projet de
21:53loi de budget d'aujourd'hui, on a une contribution sur les hauts revenus pour 2 milliards d'euros
21:59et qui est une mesure de justice fiscale dans un effort et un moment très particulier.
22:02Il se trouve que dans notre pays, il y a des mécanismes d'optimisation, de sur-optimisation
22:08qui sont légaux, mais qui font qu'un certain nombre de personnes aujourd'hui payent beaucoup
22:14moins d'impôts qu'ils ne le devraient.
22:16Concrètement ?
22:17Ça veut dire qu'on a des holdings et donc nous avons la proposition d'avoir un mécanisme
22:22anti-optimisation pérenne sur la base du patrimoine et que nous regardions si ce patrimoine
22:29génère les impôts et que les Français payent assez d'impôts au-dessus des impôts qui
22:34existent.
22:35Moi, ce que je veux, c'est que les impôts qui existent soient payés.
22:36Ce sera précisé, je vous poserai une question après.
22:38On expliquera évidemment tout ça.
22:40Le but, c'est qu'avant 2026, on soit clair sur cette mesure de justice fiscale, de lutte
22:44contre l'optimisation et que, comme nous dit la Constitution, on soit égaux devant l'impôt
22:48et qu'on n'échappe pas à l'impôt et que s'il y a des mécanismes de contournement,
22:52l'État, très fermement, puisse prendre des mesures pour que ces contournements cessent.
22:56Amélie de Montchalin, vous restez avec nous.
22:57On se retrouve dans un instant pour BFM Politique.
22:59Vous répondrez notamment à la question d'un Français qui a une question à vous poser.
23:06Vous êtes bien sûr BFM Politique, notre invitée ce matin, Amélie de Montchalin,
23:21la ministre chargée des Comptes publics et là, on est vraiment dans ce qui vous concerne
23:24très concrètement avec ce budget qui arrive cette semaine en commission mixte paritaire
23:29où les sénateurs et députés vont se réunir pour essayer de trouver une solution.
23:33Et justement, c'est l'objectif de BFM Politique.
23:36On a choisi de donner la parole à ces Français qui ont des questions très concrètes à vous poser.
23:40Ce matin, ceux qui font la France, cette séquence, est incarnée par Hervé Sauzet.
23:46C'est un ancien éditeur de presse.
23:48Il est retraité depuis deux ans.
23:49Il cumule emploi et retraite et lui se considère, c'est ainsi qu'il se décrit,
23:53comme un retraité aisé, prêt à faire un effort pour les générations à venir.
23:57Écoutez sa question.
23:58Il s'adresse à vous.
24:00Bonjour Madame la Ministre.
24:01Je suis retraité et je constate autour de moi que nous, les retraités,
24:05on est attachés à la valeur de solidarité et qu'on aime venir en aide aux générations plus jeunes.
24:10Je suis sûr que si vous demandiez un petit effort financier,
24:13et seulement à ceux qui sont capables de le faire,
24:15ils le feraient même avec plaisir pour se sentir utile.
24:19Alors, je vous pose la question, pourquoi vous ne le faites pas ?
24:21Est-ce que vous pensez qu'on est égoïste ?
24:22Ou est-ce que c'est parce que vous avez peur de nos votes,
24:24parce qu'on vote plus que les plus jeunes ?
24:27Alors chiche, Madame la Ministre, taxer davantage les plus aisés,
24:30c'est un peu écarté pour cette année,
24:31mais lui vous le demande, pourquoi ne pas le faire ?
24:34Alors, je vais prendre un peu de recul.
24:35Je pense que ce que dit ce monsieur est essentiel.
24:38C'est que dans notre pays, beaucoup de nos systèmes marchent
24:41parce qu'on a une contribution nationale.
24:43C'est la sécurité sociale.
24:44Elle est née en disant, c'est les travailleurs qui payent pour ceux qui sont malades,
24:48c'est les travailleurs qui payent pour les retraités,
24:50c'est les travailleurs qui payent pour les familles.
24:53Et on voit qu'aujourd'hui, ce poids d'impôt sur les seuls travailleurs,
24:57il fait qu'on a un problème de pouvoir d'achat,
24:59de smicardisation, comme diraient certains,
25:02et qu'on a par ailleurs un enjeu de compétitivité des entreprises.
25:06Le Premier ministre l'a annoncé,
25:09nous voulons dans l'année 2025, je le redis,
25:12nous n'augmentons pas les impôts en 2025,
25:14nous ne changeons pas les règles en 2025,
25:16mais nous voulons en 2025 regarder avec un débat que je souhaite
25:21et que nous souhaitons apaiser avec une démocratie sociale,
25:24avec une démocratie représentative collective,
25:27écouter, réfléchir,
25:29regarder comment nous pouvons mettre sur des sujets
25:32où nous avons des énormes déficits.
25:34Le déficit de la Sécurité sociale en 2024, c'est 18 milliards d'euros.
25:38Là, on se prépare à avoir plus de 20 milliards d'euros de déficit
25:42et beaucoup dans la santé.
25:43Et donc, comment on met à contribution de manière juste ?
25:46Mais là, vous ne répondez pas à cette question,
25:47est-ce que vous êtes prêts à mettre davantage à contribution
25:49les retraités, les plus aisés, qui disent pourquoi pas comme lui ?
25:52Il y a plein d'idées qui circulent.
25:53Donc pourquoi pas ?
25:54Il y a, vous avez entendu, des gens qui disent
25:56il y a une niche fiscale sur les retraités,
25:58peut-être qu'il faudrait qu'on regarde,
25:59est-ce qu'on la plafonne ou pas ?
26:01Il y a des gens qui vous disent...
26:02Pour les frais professionnels pour les retraités,
26:04ils n'ont plus de frais professionnels.
26:05Comprenez qu'il y a aussi une question générationnelle.
26:07Les actifs se disent, mais comment ça se fait que nous, aujourd'hui, là ?
26:11Je ne vais pas faire avec vous le débat national
26:13sur comment on finance le grand âge,
26:14comment on finance la santé.
26:16C'est une question générationnelle.
26:17Vous avez aujourd'hui des retraités qui vous disent
26:18on est prêt à payer davantage et on a un problème de budget.
26:21Pourquoi ne pas accéder à leurs demandes ?
26:23Effectivement, augmenter la CSG, supprimer cet abattement
26:25qui n'a pas lieu d'être, puisqu'en effet,
26:27ils n'ont plus de frais professionnels.
26:28Il y a plein de choses qu'on peut faire.
26:29Donc l'abattement de 10%, oui.
26:31La méthode, la méthode.
26:33On est dans un moment politique, vous remarquez bien,
26:35il n'y a pas de majorité absolue.
26:36Mais vous, votre avis ?
26:37Moi, mon avis, c'est qu'il faut qu'on ouvre ce débat
26:39et qu'on l'ouvre en grand, qu'on l'ouvre avec méthode,
26:42concertation, écoute, et que nous soyons capables
26:45de répartir l'effort entre ceux qui travaillent,
26:48ceux qui ne travaillent pas, ceux qui sont aisés,
26:50ceux qui sont moins aisés.
26:51Le revenu du capital, les revenus du travail,
26:53il y a peut-être une très grande réforme à faire
26:55pour que notre sécurité sociale retrouve l'équilibre
26:58parce que les dépenses augmentent.
27:00Et donc, au fond, c'est qui finance ?
27:02Quelles économies on est prêts à faire ?
27:03Quelles recettes on est prêts à lever ?
27:04C'est un nouveau pacte national.
27:06Monsieur Sozet pose très bien le sujet.
27:08Est-ce que finalement, les politiques défilent en disant
27:11oui, il faut ouvrir ce débat, il faut ouvrir ce débat ?
27:12Puis au final, non, il est refermé.
27:14Pourquoi ?
27:14Pour des raisons essentiellement électoralistes.
27:16Parce que les personnes âgées...
27:17Je suis en train de l'ouvrir devant vous
27:19avec beaucoup de clarté.
27:21Je suis ministre des Comptes publics.
27:22Ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui,
27:24la répartition de l'effort de financement
27:26pour la sécurité sociale,
27:28un, ne génère pas assez de recettes.
27:29On a un gros problème
27:30et on a des économies sûrement à faire.
27:32Il n'y a aucun doute.
27:32Mais est-ce que c'est pour des raisons électoralistes ?
27:34Est-ce que c'est parce que les personnes âgées,
27:35elles votent davantage ?
27:36Et puis voilà, on n'a pas envie de perdre leur vote.
27:37Je vous donne ma position.
27:38Moi, je suis arrivée dans mon bureau le 23 décembre.
27:41On est aujourd'hui le 26 janvier.
27:42Sur un sujet comme ça,
27:43je pense qu'il n'est pas sain pour la démocratie
27:45de le faire de manière rapide,
27:47sans concertation,
27:48où les gens ont l'impression
27:49qu'il y a une forme presque de braquage
27:51et qu'on n'a pas bien compris qui fait quoi
27:53et comment répartir l'effort.
27:54Il y en a qui vous disent
27:55« Et c'est tout aussi légitime.
27:56Comment peut-être on peut faire contribuer un peu plus,
27:58notamment les revenus de capital ? »
28:00Mais pareil, ce n'est pas un truc
28:01qu'on va faire en 15 jours.
28:02Et surtout,
28:04cet effort-là,
28:05il faut le mettre au regard d'économie.
28:08Vous avez aujourd'hui dans notre pays
28:10des dépenses sur les médicaments
28:12qu'on veut réduire en volume et en prix.
28:15Vous avez dans notre pays
28:16un certain nombre de dépenses médicales
28:18sur lesquelles les uns et les autres disent
28:20« Peut-être qu'on peut faire plus d'efforts
28:21pour, par exemple, faire plus de générique. »
28:23Vous avez des Français qui voient bien
28:26que parfois, on fait beaucoup d'examens médicaux
28:29et qu'à la fin, ça a coûté très cher.
28:30Ça n'a pas forcément changé la vie.
28:32Donc, ce que je veux vous dire,
28:33c'est que si on parle recettes et financements,
28:35il faut aussi parler économie.
28:36Ça ne se fait pas en un mois.
28:38Moi, je suis arrivé dans mon bureau
28:39il n'y a même pas un mois.
28:40Vous avez passé Noël…
28:42Ce budget, il est sur la table.
28:43On essaie de le faire aboutir.
28:45Il y a ce qu'on fait pour le budget d'urgence,
28:46l'urgence face au déficit, face à la censure,
28:49mais il y a aussi les débats qu'on veut ouvrir
28:51sur les retraites.
28:52On a aussi ouvert des sujets
28:53parce qu'on veut que la démocratie sociale,
28:56que le compromis soit la méthode
28:57pour résoudre des grands déficits.
28:58Parmi les autres sujets ouverts,
29:00et notamment par l'une de vos collègues,
29:02Catherine Vautrin,
29:03une journée de 7 heures de travail supplémentaire
29:07qui ne serait pas payée,
29:08travail gratuit, disent certains,
29:09pour financer la dépendance.
29:10Vous dites pourquoi pas aussi ?
29:12Ce n'est pas Catherine Vautrin qui a ouvert le débat.
29:13Ce sont les sénateurs.
29:14Les sénateurs ont mis ça dans le texte.
29:16Qui, dans un premier temps, ont mis ça dans le texte.
29:17Ce texte-là sur la sécurité sociale,
29:19il revient à l'Assemblée mercredi.
29:22Je pense que vous et moi avons constaté
29:24qu'à ce stade, il ne semble pas que les députés
29:27veuillent suivre le chemin des sénateurs.
29:28Mais vous !
29:29Mais moi, je peux vous dire ce que je veux.
29:31Je ne suis pas à l'Assemblée, je ne vote pas.
29:33Non, mais le gouvernement a une position.
29:34Le gouvernement, il a la même position.
29:36Ce qui veut dire qu'à un moment donné,
29:38s'il n'y a pas de financement pour la sécurité sociale,
29:40s'il n'y a pas de financement pour la santé,
29:42si on n'arrive pas à faire les économies
29:43dans les proportions nécessaires en face,
29:45si on n'arrive pas à financer les EHPAD,
29:47si on n'arrive pas à financer les postes d'accompagnement...
29:49Là, ce débat, vous l'ouvrez très vite,
29:50contrairement à l'augmentation de l'effort
29:55qui pourrait être demandé aux retraités.
29:56Pour le coup, là, c'est tranché.
29:57C'est les actifs qui vont payer pour les retraités.
30:00C'est un travail supplémentaire.
30:01Vous dites pourquoi pas, mais c'est un travail.
30:02C'est un emploi déguisé d'une certaine façon pour les actifs.
30:06C'est un débat qui est au Parlement.
30:07Il va être voté.
30:08Ça sera voté, ça ne sera pas voté.
30:10Il me semble que nous n'avons pas aujourd'hui
30:12de majorité pour le cas où ça sera voté.
30:13Mais pour l'an prochain, pourquoi pas ?
30:15Sur le principe, je le mets dans le même débat.
30:18Comment, collectivement, les Français, de tout âge,
30:21avec les revenus, évidemment, plus on est aisés, plus on contribue.
30:25Comment on répartit l'effort...
30:26Les actifs autant que les retraités.
30:27Mais les actifs, ils payent déjà beaucoup.
30:28Les retraités autant que les actifs, plutôt, dans l'autre sens.
30:30Beaucoup, déjà.
30:31Si on remet des taxes sur les actifs sans y réfléchir,
30:34ça veut dire quoi ?
30:35Ça veut dire qu'à la fin, il y a moins de pouvoir d'achat.
30:37Et à la fin, il y a moins d'emplois et donc, il y en a du chômage.
30:40La clé, c'est le travail.
30:42Comment on a, dans notre pays, plus de gens qui travaillent,
30:44donc moins de chômage ?
30:45Comment on a des gens qui travaillent aussi plus longtemps dans la vie
30:49avec l'emploi des seigneurs qui est aujourd'hui catastrophique
30:52et qui, du coup, c'est à la fois des seigneurs qui sont...
30:55qui cherchent du travail et des ressources qui n'y vont pas ?
30:58Je vois ce que vous posez pour 2025 et les débats que,
31:01très concrètement, c'est vrai,
31:03vous ne refusez pas d'ouvrir pour la suite.
31:05Mais les gens qui doivent nous regarder se disent,
31:07en réalité, pas d'impôts supplémentaires pour cette année,
31:10mais dans toutes les pistes que vous aurez, ça veut dire...
31:12Non.
31:12Peut-être des impôts supplémentaires pour 2026
31:14parce que toutes ces contributions, en réalité,
31:16c'est une forme d'impôt supplémentaire.
31:17Qu'on soit clair, moi, je ne me serais jamais engagée
31:19dans ce rôle auprès de François Bayrou
31:21si je n'avais pas entendu la détermination qui est la sienne
31:25et qui n'est pas nouvelle.
31:26Pour que nous revenions, un, à un déficit de 3 %
31:30ou moins de 3 % en 2029,
31:32il faut qu'on soit prêt à affronter les crises de demain.
31:34Et que, deux, on le fasse comment ?
31:36Pas en se disant qu'on va encore augmenter les impôts.
31:38Parce qu'aujourd'hui, les Français...
31:39Mais les pistes que vous évoquez, c'est l'effort d'augmentation d'impôts.
31:42Pas pour cette année, mais pour 2026.
31:43Il y a augmenter les impôts, ce n'est pas mon but.
31:45Il y a mieux répartir l'impôt.
31:47Ça, c'est un autre débat.
31:48C'est un débat de justice fiscale, de justice sociale.
31:51C'est un débat entre qu'est-ce qui est payé par qui dans le pays,
31:53comment on répartit l'effort.
31:54Et ce débat-là, il faut l'ouvrir.
31:57Et je ne suis pas devant vous en train de vous dire
31:58j'ai la solution toute prête, elle est dans ma poche,
32:00je la mets sur la table.
32:01Mais il faut qu'on puisse en débattre.
32:037 heures de travail non payées par an, c'est un impôt déguisé.
32:06Oui.
32:07Vous savez, c'est une forme de contribution.
32:10Il n'y a aucun doute, c'est une forme de contribution.
32:12Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une majorité pour le voter ?
32:13Il ne me semble pas que nous soyons en train de prendre ce chemin.
32:16Mais ce que je dis, je suis ministre des Comptes publics,
32:19c'est qu'à un moment donné, la sécurité sociale,
32:22il faut qu'on équilibre ses comptes.
32:23Il faut qu'on se remette sur une trajectoire.
32:25Le Premier ministre a proposé qu'il y ait une conférence
32:27sur le travail et les salaires.
32:29Il y a un enjeu de remise à l'équilibre des comptes sociaux.
32:32Et je ne vous dis pas que ça ne passe pas.
32:34Plus d'impôts, je vous dis qu'il faut qu'on regarde qui finance
32:37et surtout quelles économies on fait.
32:39Alors Amélie de Montchalin, on voit que vous voulez faire des économies,
32:43quelques millions par-ci, quelques milliards par-là.
32:45Il y en a un autre qui est de l'autre côté de l'Atlantique,
32:47qui a choisi d'y aller, dit-il, à la tronçonneuse.
32:49Alors, je ne suis pas venu avec une tronçonneuse ce matin
32:51que j'aurais pu vous mettre sur la table.
32:52C'est Ravier Milei, le président argentin,
32:54qui, pour la première fois depuis des années,
32:56annonce qu'il y aura même un excédent budgétaire cette année.
32:59Finalement, est-ce que ce n'est pas à la tronçonneuse
33:01comme lui qu'il faut y aller dans les comptes publics ?
33:03C'est un modèle, Ravier Milei ?
33:04Alors, je vais vous le dire très personnellement,
33:06peut-être parce que je suis une femme et peut-être que vous allez me dire
33:08que c'est un cliché, mais moi, je suis très, très mal à l'aise
33:12avec cette méthode qui est volontairement mise en scène
33:16comme étant violente, qui est volontairement mise en scène
33:18comme étant arbitraire, volontairement mise en scène
33:21comme étant source de conflictualité.
33:24Vous savez, les économies qu'on a mises dans le budget 2025,
33:26on n'a pas décidé de rayer d'un trait de plume
33:28les services publics ou une politique publique.
33:30On a décidé de faire des efforts sur notre fonctionnement.
33:33Mais derrière ça, c'est-à-dire qu'il faut trancher
33:35de façon beaucoup plus forte dans les dépenses publiques
33:37qu'au-delà de la tâche.
33:38Non, mais je n'ai aucun problème, et vous connaissez mon caractère
33:42et mon engagement depuis que je suis députée,
33:45à ce qu'on transforme, à ce qu'on réforme,
33:47à ce qu'on a cherché de l'efficacité,
33:48à ce que là, dans le budget 2025,
33:50on fasse des énormes efforts sur notre fonctionnement
33:52et que donc les achats et les recrutements...
33:54Mais je sais une chose, c'est que transformer l'État,
33:56si ce n'est pas concerté, si ce n'est pas compris,
34:01si ce n'est pas fait de manière apaisée, ça ne fonctionne pas.
34:05Moi, je ne serai jamais de celles qui, comme certains,
34:08vont vous dire la bonne manière de faire des économies,
34:10c'est que je vienne ici avec une tronçonneuse,
34:12une hache ou je ne sais quoi.
34:13Ça ne change rien, ça crée du conflit
34:15et si vous regardez à la fin, ça ne s'applique pas.
34:17Pour autant, il y a quand même une proposition très concrète.
34:19L'intention, elle est claire.
34:20Oui, nous allons réduire la dépense publique.
34:22Mais pas la tronçonneuse.
34:23Anne-Sorah Dubois, il y a Éric Ciotti, justement,
34:26qui a repris l'exemple de la tronçonneuse,
34:28qui se rapproche de Ravier Milleu.
34:29Voilà, la scie à bois plutôt.
34:30Éric Ciotti propose de supprimer 400 des 1200 agences d'État.
34:33En plus, c'est un sujet qui a déjà été évoqué par votre gouvernement.
34:36Le Sénat a voté, par exemple, la suppression du haut commissariat
34:38au plan, François Bayrou a dû adorer.
34:40Est-ce qu'il y a d'autres agences à supprimer, selon vous ?
34:42Concrètement, est-ce que vous pouvez nous en citer quelques-unes ?
34:45On a l'impression que c'est très nébuleux.
34:46On peut supprimer quoi ?
34:47L'OFB, l'ADEME, on supprime le CSE.
34:50Au moins, juste une ou deux à nous citer.
34:52Pour moi, c'est la mauvaise méthode.
34:53Ce qu'on doit faire ?
34:54Donc, on supprimerait.
34:54Non, pas du tout.
34:56On va changer plein de choses.
34:57Mais à la fin, derrière ces agences, il y a des politiques publiques.
35:00Le haut commissariat au plan sera bien supprimé ?
35:01Il est prévu que le haut commissariat au plan
35:03soit fusionné avec France Stratégie.
35:05Et que la mission du haut commissariat au plan,
35:08de la prospective, de la pensée de long terme,
35:13en 2025, moins 5 % de dépenses pour tout le monde en moyenne.
35:18Moins 5 %, ça veut dire 3 milliards d'euros d'économies
35:21sur toutes ces agences qui sont autour de l'État.
35:24Mais dans les agences, vous voyez, il y a les universités,
35:26il y a les musées, il y a par exemple aussi France Travail.
35:32C'est une agence.
35:33Il y a plein d'agences.
35:34Derrière les politiques publiques, ce qu'on doit faire ?
35:37Dans l'exemple, l'accompagnement des collectivités.
35:39Vous avez une agence qui accompagne les collectivités,
35:41vous avez une autre agence qui s'appelle le CRMA,
35:43qui accompagne aussi les collectivités.
35:45Vous avez la Caisse des dépôts.
35:46Donc, qu'est-ce qu'on va faire en 2025 ?
35:48On va regarder la politique publique.
35:50Qu'est-ce qu'on raccroche, qu'est-ce qu'on racionalise ?
35:53Comment on s'organise ?
35:54C'est un serpent de mer.
35:55Il est évoqué également par Éric Ciotti,
35:58ça fait longtemps qu'on en parle,
35:59la suppression d'un échelon territorial,
36:01soit les régions, soit les départements
36:03auxquels les Français sont plutôt attachés.
36:05Est-ce que vous, vous partagez ce diagnostic-là ?
36:07Qu'il faut effectivement peut-être...
36:09Ou les intercôts ?
36:11Même Emmanuel Macron l'avait proposé,
36:12il avait dit qu'il faut supprimer un échelon territorial.
36:13Est-ce que philosophiquement,
36:14vous êtes d'accord avec cela,
36:16que vous l'appliquez ou non, à brève échéance ?
36:18Ce que je sais qu'il faut qu'on supprime,
36:20c'est que tout le monde fasse en même temps la même chose.
36:24Ce qui aujourd'hui crée de la complexité et crée des coûts,
36:27c'est qu'il y a des sujets, le logement,
36:30il y a un peu de choses qui sont à la main des collectivités communales,
36:34un peu de choses qui sont à la main des intercôts,
36:36un peu de choses qui sont à la main des départements,
36:37un peu de choses qui sont...
36:39Ce qu'il faut, ce n'est pas supprimer.
36:40On ne va pas arriver avec la tronçonnerie et se dire
36:41les départements, les conseils départementaux,
36:43ça n'existe plus.
36:44Donc on va supprimer.
36:45Non, en revanche, et c'est un travail qui a déjà été initié,
36:48notamment à l'initiative du maire de Charleville-Mézières,
36:50Boris Ravignon, il a fait un travail très intéressant,
36:53qui est de dire en fait, le sujet, ce n'est pas de dire
36:55il n'y a plus de communes ou il n'y a plus d'intercôts.
36:57Le sujet, c'est de se dire comment on s'organise,
37:00c'est comme les agences.
37:01Pas des échelons, mais des compétences.
37:02Pour que sujet par sujet,
37:04il n'y ait pas 50 000 personnes qui fassent en fait la même chose.
37:07Donc on a bien compris, vous excluez de supprimer
37:10un échelon territorial.
37:12Non, mais c'est plutôt une question de...
37:13Je ne vais pas vous annoncer.
37:14Vous imaginez à quoi je ressemblerais là ?
37:16Dépêche.
37:17Madame de Montchalin est venue sur BFM,
37:18elle a expliqué, il n'y a plus d'intercôts en France.
37:20Vous pensez que c'est sérieux ?
37:21Allez-y.
37:22Ce qui est sérieux, c'est de se dire,
37:23voilà, sur le logement, comment on s'organise ?
37:25Sur la transition écologique,
37:27il y a des choses qui sont faites par les intercommunalités,
37:28il y a des choses qui sont faites par les régions,
37:30il y a des choses qui sont faites par l'ADEME.
37:31À la fin, on veut faire ces choses,
37:33mais est-ce qu'on est obligé de les faire tous ensemble
37:35en ayant partout des emplois,
37:37en ayant partout des subventions,
37:39en créant énormément de complexités ?
37:41C'est ça que je veux mener comme travail.
37:43Et vous voyez, c'est un travail qui demande
37:44un peu de méthode, un peu de sérieux,
37:47et une chose qui est qu'on ne va pas
37:49sortir la tronçonneuse à la fin.
37:51Je pense que les Français ne nous attendent pas là-dessus.
37:53Question très concrète, réponse très courte.
37:55Il y a 1 200 000 lettres qui sont en retard,
37:58il y a des gros problèmes d'acheminement à la Poste.
38:00L'État donne 1 milliard chaque année
38:02pour les missions de services publics.
38:03Réponse courte, est-ce que c'est acceptable,
38:05cette situation, à vos yeux ?
38:06Évidemment, tous les dysfonctionnements
38:08pour le courrier doivent être réglés.
38:10Et je sais que Philippe Valle, qui dirige la Poste,
38:12et ses équipes sont très mobilisés.
38:14Mais là aussi, arrêtons le populisme.
38:15Vous leur demandez des comptes ?
38:16Évidemment que quand il y a une mission de services publics,
38:18on attend qu'elle fonctionne.
38:19Mais arrêtons le populisme.
38:21La Poste, elle fait quoi ?
38:22Elle a quatre missions de services publics.
38:24Elle a une mission d'aménagement du territoire
38:25pour qu'il y ait une présence, y compris dans la ruralité.
38:27Elle doit distribuer le courrier,
38:29elle doit distribuer la presse,
38:30et elle doit donner un compte en banque
38:32à tous les Français qui n'en trouvent pas par ailleurs.
38:33On a entendu votre réponse.
38:34C'est essentiel.
38:34Mais oui, ça doit mieux marcher,
38:36mais arrêtons de penser qu'on peut supprimer la Poste
38:38et qu'on va faire des économies,
38:39parce que derrière, c'est beaucoup de Français
38:40qui seront mis en difficulté
38:42dans des missions essentielles de leur vie quotidienne.
38:43On va parler avec Jules Pechnard.
38:45C'est le choix de la tribune ce matin
38:46de l'un de vos collègues du gouvernement
38:48qui est très en lumière.
38:49Voilà, il s'appelle Bruno Retailleau,
38:50donc il est ministre d'État, ministre de l'Intérieur.
38:53Il a été reçu à dîner.
38:55Ce sont les informations de mon collègue
38:57Ludovic Guigogne dans la tribune dimanche.
38:59Il a été reçu à dîner par Emmanuel Macron
39:01en compagnie de Sébastien Lecornu,
39:02ministre des Armées.
39:04Est-ce que Bruno Retailleau est devenu,
39:06en quelque sorte, l'homme fort de la Macronie ?
39:09On résume à grands traits, évidemment.
39:11Il a, lors de ses voeux,
39:14reçu beaucoup de députés et de parlementaires
39:16issus du socle commun.
39:17Renaissance, Modem Horizon.
39:19Comment vous percevez la place de Bruno Retailleau ?
39:24Il a répété, lors de ses voeux, que pour lui,
39:26l'immigration n'était pas une chance pour la France.
39:28Vous êtes à l'aise avec ce discours ?
39:30Moi, je pense que Bruno Retailleau mène
39:32sur un certain nombre de sujets
39:33des combats qui sont nécessaires.
39:35Combattre l'immigration illégale,
39:37elle est illégale, donc c'est nécessaire.
39:39Mais il a réitéré récemment que, pour lui,
39:42l'immigration n'était pas, en tant que telle,
39:45une chance pour la France.
39:45Vous diriez la même chose ?
39:46Moi, j'ai écouté, vous le savez, à la fin,
39:48on est tous des hommes et des femmes différents.
39:50Le Premier ministre nous a rassemblés
39:52parce que nous incarnons ce pour quoi
39:54je me suis engagée en politique, le dépassement.
39:56Les uns et les autres ont leurs convictions,
39:58leurs expériences.
39:59À la fin, c'est le Premier ministre qui tranche.
40:00Et moi, je vous renvoie sur l'immigration,
40:02à la ligne du gouvernement,
40:04qui est une ligne qui est très ferme
40:06sur l'immigration illégale.
40:07Et il y a des mesures qui sont prises
40:08et qui sont nécessaires.
40:10Qui est aussi une ligne, je crois, d'équilibre.
40:12Nous avons des hommes et des femmes
40:13qui sont venus dans notre pays,
40:14qui apportent des choses,
40:15qui travaillent pour notre pays,
40:16qui s'intègrent et qui doivent trouver leur place.
40:18Donc, pour vous, c'est une chance, l'immigration ?
40:20Mais...
40:22C'est une drôle de question.
40:24Ça veut dire quoi, c'est une chance,
40:25c'est pas une chance ?
40:26Ce qui est important, c'est que dans notre pays...
40:27Les mots sont importants quand même.
40:28Est-ce que vous êtes d'accord ou pas avec ces déclarations ?
40:29Ceux qui sont dans notre pays,
40:31qui sont engagés, qui travaillent,
40:33qui apportent leurs compétences,
40:35leurs talents, leur sens de l'entreprise,
40:37qui vivent parmi nous,
40:39ils ont toute leur place.
40:40Donc, ça peut être une chance.
40:41Et c'est évidemment une chance pour eux et pour nous.
40:43Ensuite, si vous avez des trafiquants,
40:45si vous avez des hommes et des femmes
40:46qui se retrouvent à faire des milliers de kilomètres
40:48dans des conditions effroyables,
40:50qui sont exploités,
40:51c'est une chance ni pour eux ni pour nous.
40:53C'est une question budgétaire aussi,
40:54question courte, réponse courte,
40:55restreindre l'AME, comme le souhaite Bruno Retailleau,
40:57oui ou non ?
40:59Non, si c'est pour faire du symbole.
41:01Oui, s'il faut adapter des mécanismes,
41:03comme d'abord le rapport Évain Stéphanini l'a proposé.
41:07Un référendum sur l'immigration, oui ou non, pareil ?
41:09Le président a le choix, dans la Constitution,
41:12comme le général De Gaulle l'y autorise,
41:13de faire des référendums
41:14sur des sujets décisifs.
41:16Est-ce que vous y êtes favorable ?
41:16Mais quelle est la question ?
41:17La question, c'est quelle est la question ?
41:18Quand est-ce qu'on la pose ?
41:19Qu'est-ce qu'on demande aux Français ?
41:20Donc moi, je pense...
41:21Est-ce qu'il faut soumettre cette question au Président ?
41:23Ça dépend de la question qu'on pose,
41:25c'est un choix du Président de la République
41:26et donc, là aussi,
41:28ne tombons pas dans la caricature,
41:29il n'y a pas l'immigration pour ou contre,
41:31ça n'a aucun sens.
41:32Dans tous les pays, vous avez de l'immigration légale,
41:34vous avez de l'immigration qui renforce notre pays
41:37et puis vous avez de l'immigration illégale
41:38contre tout le monde.
41:40Deux photos pour terminer cette émission,
41:42on va vous montrer.
41:43Plutôt, plutôt,
41:44est-ce que vous êtes plutôt, Amélie Monchalin,
41:46plutôt la Joconde ou Teddy Riner ?
41:49Les sportifs, vous avez entendu qu'ils sont
41:50vent debout contre la baisse du budget des sports.
41:52La patronne du Louvre, de son côté,
41:54qui tire la sonnette d'alarme en disant
41:55qu'il faut des travaux d'entretien sinon le...
41:57Je caricature un peu, mais le Louvre tombera en ruine.
41:59Elle dit c'est 500 millions de rénovation,
42:01400 millions de plus pour faire d'autres aménagements.
42:04Est-ce que vous nous dites ce matin
42:05oui, il y aura 500 millions dans le budget de l'État
42:07pour rénover le Louvre ?
42:08Oui ou non ?
42:09Alors, je crois que ce n'est pas ça la solution
42:11parce qu'il n'y a pas dans le budget 2025
42:13une ligne qui apparaîtrait d'ici jeudi
42:15de 500 millions pour le Louvre.
42:17Je crois que le président de la République
42:18se rend au Louvre mardi.
42:20J'ai aussi entendu la ministre de la Culture
42:22faire un certain nombre de propositions
42:23assez innovantes sur la manière
42:25dont on pourrait mieux financer le Louvre.
42:27Faire payer davantage les visiteurs hors Union européenne,
42:29vous êtes d'accord ?
42:30C'est une proposition qu'elle a soumise.
42:31Le président s'exprime mardi
42:33et je peux vous dire pour faire plutôt, plutôt,
42:35moi j'ai visité une magnifique exposition
42:37au musée Marmottan au Monet il y a quelques semaines,
42:39c'était le sport dans l'art.
42:41Donc vous voyez, on peut réconcilier tout le monde.

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