[#LeCanapéRouge] Pr. Noël Bertrand Boundzanga, Initiateur de la plateforme TELEMA
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00:00Mesdames, Messieurs, bonsoir et bienvenue sur le canapé rouge de Gabon Médiathèque.
00:05Aujourd'hui, nous recevons le professeur Noël-Bertrand Mounzanga, initiateur de la
00:10plateforme politique Téléma, membre d'Appel à agir et du Club Cacrandis.
00:15Il a été président de la commission politique du dialogue national inclusif l'année dernière.
00:21Alors que le Gabon s'apprête à conclure une transition historique avec l'élection
00:26présidentielle le 12 avril prochain, le professeur Mounzanga partagera ses réflexions
00:32sur la nouvelle constitution, la révision de la liste électorale et les défis de l'alternance
00:37démocratique au Gabon.
00:39Professeur Noël-Bertrand Mounzanga, bonsoir.
00:42Bonsoir.
00:43Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:46Comme il est de tradition sur le canapé rouge, la première question que je vais vous poser
00:51est celle de savoir comment vous vous portez en cette période cruciale pour notre pays.
01:00Merci de m'inviter dans votre chaîne et c'est la deuxième fois que vous m'invitez
01:07et je me souviens de la réponse que j'avais donnée lorsque vous m'avez demandé comment
01:12je me portais en 2022 lorsque j'ai été invité ici.
01:16J'allais me porter comme se porte le Gabon et le Gabon traverse une période de doute,
01:23de suspicion parce qu'il y a un climat de défiance où les uns et les autres se demandent
01:31où va la transition, comment on va la terminer et comment on va se porter après la transition.
01:38Donc si on arrive à prendre le pouls de l'état gabonais, de la nation, on saura comment je me porte.
01:45Très bien. Alors rentrons dans le vif du sujet.
01:49Vous êtes l'initiateur de la plateforme Téléma.
01:52Après un long moment de silence, vous vous êtes présenté à la presse pour annoncer
02:00le lancement de cette plateforme politique qui prône la démocratie participative et d'unité nationale.
02:06Pouvez-vous nous présenter les objectifs de cette initiative et son rôle dans la transition actuelle,
02:13ou peut-être l'annulaire ?
02:15Quel est son rôle ?
02:17Ce que nous constatons, quand on fait un diagnostic sommaire de l'état de notre pays,
02:25c'est qu'il y a un CTRI qui veut jouir de la rente, notamment de la rente politique, de la rente minière.
02:35Et au fond, c'est de la rente du passé.
02:40Et nous avons estimé qu'il y a un avenir à construire, et plutôt que de s'accrocher aux avantages du passé,
02:48on peut construire un avenir à partir d'une imagination politique.
02:53C'est la raison pour laquelle nous avons lancé la plateforme politique,
02:58précisément pour jouir de l'avenir, parce que l'avenir est une audace, autant pour moi.
03:03Et Téléma signifie quoi ?
03:06Téléma et Temobantu,
03:08Koroto dans les langues gabonaises, Pounu, Baoumou, Obamba, bref j'en passe.
03:17Et c'est une synthèse au fond de différentes manières de dire « se lever ».
03:24On peut trouver ça aussi chez les Fons, on lit « terre la main »,
03:26ou on dit, dans les autres ethnies, « temena », « telma », « relma », et ainsi de suite.
03:32Et ça signifie à peu près la même chose, « lève-toi ».
03:34Sauf chez les Fons, où on dit « élève-toi ».
03:37Et donc l'idée, c'est de demander aux Gabonais de ne pas tomber dans l'illusion d'instabilité,
03:45parce que cette illusion, elle est évidemment mensongère.
03:48Il faut se lever, et se lever, ça consiste aussi à ouvrir les yeux,
03:52être lucide, et s'engager audacieusement vers l'avenir.
03:57Vous avez dit « rente politique », je sais que vous n'avez pas dit « rente ».
04:02La rente politique, ce sont les avantages tirés du parti unique,
04:12et des traditions de ce parti unique.
04:15Or, quels sont ces avantages ?
04:20Ces avantages, c'est le fait d'avoir eu un parti politique qui s'est territorialisé,
04:24et qui, à un moment donné, s'est confondu avec l'État.
04:28Donc, on a eu effectivement un État-parti, ou un parti-État.
04:33Et aujourd'hui, on a bien vu, alors qu'une des recommandations du dialogue national,
04:39était que la transition sanctionne les partis politiques, notamment le PDG,
04:45et les cadres du PDG.
04:47Le président de la transition a du mal à suivre cette recommandation,
04:52parce que précisément, il veut jouir de la rente politique liée au PDG.
04:57Et cette rente politique lui donne quoi ?
05:00Elle lui donne la masse populaire, elle lui donne l'esprit cotisant
05:04dont il a besoin pour légitimer ses désirs de présidentialisation.
05:12Et donc, cette rente politique, elle est innocive pour notre pays.
05:15Et c'est la raison pour laquelle nous avons demandé de sanctionner cette rente,
05:19et de passer à autre chose.
05:22Vous avez exprimé des critiques envers la transition lors de vos dernières sorties médiatiques,
05:27notamment sur le respect des engagements pris par le Comité pour la transition et la restauration des institutions.
05:35Quels sont, selon vous, les principaux échecs,
05:39et ce que vous pouvez souligner comme réussite de cette transition ?
05:44J'ai dit à l'époque, il y a une ou deux semaines,
05:51dix anomalies.
05:53Mais les dix anomalies peuvent se résumer en une seule.
05:57C'est que le CETERI n'a pas réussi à restaurer la confiance.
06:04Il n'y a rien qu'on puisse faire sans confiance.
06:06Et je pense que le premier objectif de la transition, c'était de restaurer la confiance.
06:15Et l'un des lieux de son échec, c'est le manque du respect de la parole donnée.
06:23Le 4 septembre, il faut le rappeler, les militaires ayant fait le coup d'état du 30 août,
06:29ont dit qu'ils allaient organiser des élections libres et transparentes et crédibles,
06:35et remettre le pouvoir aux civils.
06:37Ce qu'il se trame actuellement, c'est plutôt des logiques de conservation du pouvoir.
06:42Et donc une remise en cause de la parole des militaires.
06:46À partir du moment où quelqu'un se déjuge, il y a une crise de confiance.
06:51Il installe un climat de méfiance, un climat de suspicion,
06:58qui au fond n'arrange pas la transition.
07:01Parce qu'en dehors de cela, on voit très bien que pendant toute la durée de la transition,
07:10tout le travail n'a consisté qu'à consolider un seul vœu,
07:14celui de faire du président de la transition un président qui se civilise,
07:19c'est-à-dire qui passe du statut militaire au statut civil.
07:24Et donc, au fond, les institutions de la transition sont tombées dans cette erreur.
07:33Parce que finalement, on voit bien que toutes les institutions travaillent pour un seul objectif,
07:39faire de ce président de la transition le président légal, légitime du Gabon.
07:44Donc à partir de ce moment, je dis qu'il y a évidemment un échec,
07:48puisque les Gabonais sont tombés, comme je dis, dans la méfiance et la suspicion.
07:55Du coup, les institutions elles-mêmes sont frappées, je ne veux pas dire de nullité,
07:59mais en tous les cas, de suspicion.
08:02D'accord. L'actualité, c'est la promulgation de nouvelles constitutions,
08:08la révision de listes électorales et l'annonce de la date de la tenue de l'élection présidentielle.
08:14Vous qui avez été président de la commission politique lors du dialogue national inclusif,
08:20est-ce que vous n'avez pas le sentiment que les recommandations
08:24qui ont été faites par les Gabonais sont aujourd'hui galvaudées ?
08:30Peut-être que je n'ai pas rebondi sur l'autre question,
08:33vous avez dit les réussites aussi de la transition.
08:37Je pense aussi qu'il était intéressant de réussir la durée,
08:41tenir sur la durée de la transition, c'était l'une des conditions lors du dialogue national
08:50pour respecter justement la transition.
08:52Et je pense que de ce point de vue, une parole a été donnée
08:55et il me semble qu'elle est respectée fondamentalement,
08:58même si on voit bien que l'élection présidentielle qui va avoir lieu le 12 avril
09:06ne va pas jusqu'aux deux ans de la transition.
09:09Là encore, on pourrait se poser la question de savoir pourquoi cet emplacement,
09:13pourquoi cette précipitation, puisque la transition était faite pour durer deux ans.
09:18Là, on voit bien qu'on va sortir de la transition avant les deux ans.
09:27Il y a aujourd'hui, maintenant, la prochaine élection, le code électoral et ainsi de suite,
09:36ce qui sera voté.
09:39La première observation que je vais faire, c'est ce dont parle tout le monde,
09:45c'est plutôt l'entrée des militaires dans le champ politique
09:49et l'entrée des magistrats dans le champ politique.
09:54Il y a à peu près trois sens à cette entrée massive des militaires dans le champ politique.
10:03Le premier sens est révélateur d'un échec des militaires
10:09à garantir la sécurité des biens et des personnes,
10:13à garantir les libertés publiques et à garantir la sécurité de nos frontières.
10:19Je pense qu'eux-mêmes, ayant constaté qu'ils ont échoué là-bas,
10:22ils pensent qu'ils peuvent réussir en politique.
10:26La deuxième chose, ou le deuxième sens que nous donne
10:31cette arrivée des militaires dans le champ politique,
10:35c'est que là aussi, les militaires nous donnent l'impression ou le sentiment
10:40qu'ils veulent jouir de la rente économique.
10:43C'est que le champ politique est finalement celui qui brasse le plus d'argent.
10:50Et donc, eux qui sont militaires se sentent manifestement exclus de la jouissance de la rente
10:56et considèrent qu'il faut entrer dans le champ politique pour jouir de cette rente économique.
11:02La troisième chose, ou le troisième sens de l'arrivée massive des militaires,
11:08c'est l'installation d'un régime de terreur.
11:13Vous n'imaginez pas que le président de la transition ait un profil
11:19plutôt que le président normal, s'il est élu, s'il est candidat, soit un militaire.
11:25Même s'il enlève les habits militaires, il n'en perdra pas le profil.
11:31Vous n'imaginez donc pas à l'exécutif un militaire et puis à l'Assemblée nationale des militaires,
11:35parce que j'essaie d'établir l'hypothèse suivante.
11:38Imaginons qu'au soir des législatives,
11:43les militaires ayant positionné des candidatures dans les 143 sièges,
11:49gagnent, l'emportent sur la totalité des sièges ou peut-être même sur les 100 sièges.
11:57Vous n'imaginez quand même pas que l'Assemblée nationale soit remplie de militaires.
12:02C'est une aberration.
12:05Et l'idée même, et je pense que les gens qui ont validé
12:09cette proposition ne se rendent pas compte du danger
12:13qu'entraîne cette arrivée massive des militaires.
12:19Parce qu'ils ne se sont pas donné cette hypothèse.
12:22Ils ne se sont pas dit mais, on autorise que les militaires viennent.
12:25Les militaires peuvent très bien former un parti politique.
12:28En plus, ils ne vont pas démissionner.
12:31Ils peuvent recouvrer leur habit militaire.
12:35Ça veut dire qu'ils sont en phase intermédiaire,
12:38ils ne sont jamais tout à fait militaires, ils ne sont jamais tout à fait civils.
12:42C'est complètement dangereux.
12:43Je ne sais pas qui a accepté.
12:46Je comprends que des gens aient fait la proposition,
12:48mais je ne comprends pas que des parlementaires,
12:51même s'ils ont été nommés par le président de la transition,
12:56aient accepté une telle proposition.
12:59C'est incroyable.
13:00Les magistrats, encore, c'est discutable,
13:03mais il faut comprendre le sens de l'exclusion des magistrats et des militaires
13:09de la compétition électorale.
13:12C'était pour garantir leur neutralité,
13:16puisqu'ils sont en général juges à la cour constitutionnelle.
13:21Ce sont les juges de l'élection et donc ils doivent être neutres.
13:27Les militaires, c'est pareil.
13:29Même s'ils ne sont pas à la cour constitutionnelle,
13:30ce sont eux qui garantissent les libertés publiques
13:33et la sécurité des biens et des personnes.
13:36Ce sont eux d'ailleurs qui assurent la logistique des urnes
13:42lors des élections.
13:43Et donc, je pense que ceux qui avaient
13:47exclu les militaires et les magistrats
13:51avaient le bon sens, parce qu'il faut garantir leur neutralité
13:57pour assurer la crédibilité de l'élection.
13:59Une fois qu'on les mêle à la mêlée,
14:04il y a un risque
14:08de confusion entre les juges et les partis.
14:12Et à partir de ce moment-là, on ne peut pas considérer
14:14qu'il y a une élection libre, transparente et crédible.
14:20Et comme je disais tantôt, l'échec de la transition,
14:23c'est de n'avoir pas rétabli la confiance et le code électoral.
14:27Malheureusement, on n'établit pas du tout la confiance.
14:30Au contraire, il s'en éloigne complètement.
14:32D'accord. Alors, sur le cas spécifique de la révision de la liste électorale
14:37qui s'achève le 31 janvier 2025,
14:42comment évaluez-vous l'organisation de ce processus
14:44et son impact sur la crédibilité des prochaines élections ?
14:49Écoutez, là aussi, ça fait partie malheureusement des conditions de suspicion
14:55qui ne garantissent pas évidemment la confiance dans le jeu démocratique.
15:01Pour quelles raisons ?
15:03Parce qu'il était évident que nous fassions cette révision de la liste électorale.
15:09Mais plutôt que de réviser, il fallait une mise à plat de la liste électorale.
15:16Pour quelles raisons ?
15:17Parce que dans les précédentes listes électorales,
15:20vous savez qu'il y a des personnes décédées et elles sont nombreuses.
15:27Donc, il était plus simple en réalité de tout nettoyer,
15:29de tout remettre à plat et de tout recommencer
15:32pour avoir une liste crédible, n'est-ce pas ?
15:37Avec effectivement des primo-votants,
15:40mais également avec le nettoyage des personnes qui ne sont plus de notre monde.
15:46Et donc, on fait une erreur en ne nettoyant pas très clairement les listes électorales
15:52puisque les primo-votants vont s'ajouter à des personnes qui n'existent plus.
15:56Et on considère que c'est fait sciemment.
15:59On considère que c'est fait sciemment. Pourquoi ?
16:01Parce qu'au fond, tant qu'il y a des personnes qui ne sont pas enlevées de la liste électorale,
16:07ceux qui organisent les élections peuvent toujours
16:10user des noms dont les personnes n'existent plus
16:13pour jouer avec les chiffres, pour augmenter les résultats en leur faveur.
16:20Ça n'a pas été très malin, ça n'a pas été très intelligent.
16:23Nous avions là une chance en réalité de donner du crédit
16:26à nos institutions et aux jeunes démocratiques
16:29et aux jeunes, le sentiment que chaque jour, on accumule des anomalies
16:34pour créer au quotidien de la suspicion à l'égard des institutions,
16:39à l'égard de la démocratie et que la démocratie est toujours balbutiante.
16:45Vous savez, à un moment donné, il faut sortir quand même du processus de démocratisation.
16:48À un moment donné, il faut dire auquel nous sommes une démocratie.
16:51On ne doit pas continuer le lexique,
16:53c'est l'un auquel nous sommes toujours en processus de démocratisation.
16:59Le 30 août 2023, il y a eu un coup d'État.
17:05Depuis 1990, nous étions
17:12dans le multipartisme, en démocratie.
17:16Et donc, le 30 août marque, le 30 août 2023, la fin du processus de démocratisation.
17:22C'est quand même un échec.
17:25J'aime rappeler que les 33 ans, donc de 1990 à 2023,
17:33les trois ans de processus de démocratisation, nous ont coûté beaucoup d'argent.
17:40Nous avons dépensé des milliards et des milliards.
17:43En dialogue, en organisation de l'élection présidentielle,
17:49législative, locale, en création d'institutions de la démocratie,
17:55en formation du personnel, en recrutement du personnel.
18:00Franchement, nous avons dépensé énormément d'argent.
18:03Et le 30 août, tous ces efforts ont été balayés.
18:08Donc, on va dire qu'on a dépensé autant d'argent en vain.
18:11On a mis en place autant d'institutions pour consolider la démocratie en vain.
18:17On a quand même salué le coup d'État.
18:19Après avoir fait autant d'efforts, après avoir constaté l'échec de la démocratie,
18:26tout au plus, peut-être que les militaires auraient pu faire de manière absurde,
18:33remettre en cause la démocratie.
18:35Mais ils n'ont pas remis en cause la démocratie.
18:38Ils disent qu'ils croient à la démocratie.
18:39C'est la raison pour laquelle ils ont dit qu'ils organisent les élections
18:42pour remettre le pouvoir aux civils.
18:44Je suis curieux que lorsque les militaires disent qu'ils croient à la démocratie,
18:50ils fabriquent quand même des conditions de contestation postélectorale,
18:57des conditions de méfiance vis-à-vis de notre démocratie.
19:00C'est quand même dommage.
19:03La prochaine échéance, au moins la prochaine grande échéance,
19:05c'est l'élection présidentielle du 12 avril 2025.
19:09Quels sont, selon vous, les défis majeurs que le pays doit surmonter
19:14pour garantir une élection libre, transparente et inclusive ?
19:18Il n'est pas trop tard.
19:21Je claime qu'il soit trop tard, mais il n'est pas trop tard.
19:24Allons-y sur le « il n'est pas trop tard ».
19:28Le problème, c'est que le code électoral a été déjà validé.
19:34On ne va pas remettre en cause maintenant le code électoral.
19:38Si on dit que le 12 avril, nous devrions avoir des élections libres et transparentes,
19:45très sincèrement, il faut remettre en cause le code électoral.
19:49Parce que le code électoral, par exemple,
19:51il exclut toutes les personnes qui n'ont pas volé avec le PDJ et ses alliés.
20:01Je m'explique.
20:03La cushion pour être candidat à la présidentielle est fixée à 30 millions.
20:10Vous vous doutez bien qu'il n'y a pas d'idées d'abonnés qui font de la politique
20:15et qui ont de l'ambition politique assez haut niveau qui rassembleraient facilement les 30 millions.
20:23Qui est capable de rassembler les 30 millions si ce ne sont à la fois les militaires
20:29et les pédégistes d'antan ?
20:31Qui est capable de les rassembler ?
20:33Donc, si on a envie d'avoir des élections libres, transparentes et crédibles,
20:37il faut déjà permettre à la démocratie d'être inclusive.
20:42Pour l'instant, elle ne l'est pas.
20:45Vous avez dans les nouvelles institutions de la démocratie,
20:51deux organes.
20:54L'un logé, autant pour moi, au ministère de l'Intérieur,
20:58l'autre est un organe libre dont le rôle est de superviser les élections.
21:04Et vous verrez bien qu'il y a un conflit de compétences entre ces deux organes
21:09avec la Cour constitutionnelle.
21:12À partir de ce moment-là, on peut s'imaginer que les élections
21:19pourraient marcher sur les plates-bandes des prérogatives des uns et des autres.
21:24Et donc, il va y avoir des disputes.
21:27Autre chose, la liste électorale, comme je le disais tantôt,
21:34si elle n'est pas nettoyée, il y aura toujours un doute sur la fiabilité de cette liste électorale.
21:42Et donc, à partir du moment où nous doutons tous de la fiabilité de la liste électorale,
21:47de la fiabilité de la liste électorale,
21:50on peut penser que systématiquement, il y aura de la fraude électorale.
21:58Autre chose, si le président de la transition est candidat à l'élection présidentielle,
22:05je veux dire, c'est une condition suffisante pour ne pas croire
22:12en la crédibilité et en la transparence de cette élection présidentielle.
22:19Donc, vous voyez, si on doit remettre tout cela en cause,
22:22en fait, le 12 avril, il est impossible d'organiser la présidentielle.
22:27Et quand je disais tantôt qu'on n'est pas le parti,
22:30qu'en réalité, je ne crois pas qu'on puisse changer encore quelque chose là-dessus,
22:35c'est parce qu'il me semble que depuis le début,
22:40la transition ou le comité de la transition nous a trompés.
22:48Pourquoi ? Parce que quand on regarde le temps, les séquences, les intentions profondes,
22:57on a le sentiment que tout a été fait pour la conservation du pouvoir.
23:01La conservation du pouvoir par ceux qui étaient déjà là avant.
23:07Et pardon, le président de la transition a été, je pense, l'épican de M. Omar Bongo.
23:17Il a été épican président de la garde plutôt,
23:20patron de la garde républicaine sous M. Ali Bongo.
23:25Et ils nous disent, les militaires, qu'ils ont fait un coup d'État pour éviter des bains de sang.
23:33Ma lecture est tout autre.
23:36Je pense qu'ils ont fait le coup d'État pour libérer Ali Bongo de la boulasse populaire
23:42qui se serait abattue sur lui s'il trichait les élections de 2023.
23:54Et donc, de mon point de vue, les militaires n'ont pas fait un coup de libération comme ils le prétendent.
24:00Ils ont fait ce coup, en réalité, pour conserver le pouvoir.
24:05Ils ont fait ce coup d'État pour conserver le pouvoir.
24:06Et on voit bien toutes les stratégies pendant la durée de la transition pour conserver le pouvoir.
24:13L'arrivée des militaires dans le champ politique n'est pas faite pour rassurer.
24:17Et donc, de mon point de vue, au fond, il n'y a rien de nouveau sur la Terre.
24:22Il n'y a que des stratégies de conservation du pouvoir par les mêmes gens
24:27qui ont déjà dirigé le pays depuis 1968.
24:34D'accord. Vous êtes un des fervents défenseurs de l'alternance démocratique.
24:38Absolument.
24:39Et face à cette passée velléité de conservation du pouvoir,
24:43comment Telema et ses partenaires comptent-ils contribuer à la mise en place
24:47d'une véritable alternative politique à offrir aux Gamonais
24:52pour éviter que cette conservation du pouvoir ne se réalise ?
24:57L'une des raisons pour lesquelles nous avons lancé l'initiative Telema
25:06est liée au fait que un certain nombre d'acteurs politiques de premier plan
25:13sont membres des institutions de la transition.
25:16Et vous savez, la charte de la transition dit très clairement que
25:22ceux qui sont membres des organes de la transition
25:24ne peuvent pas se présenter à l'élection présidentielle.
25:28Ainsi, par exemple, le RPM de Barreau-Chambrier, par sa figure de pro lui-même,
25:34ne peut prétendre avoir un candidat à la présidentielle prochaine.
25:39L'Union nationale, dont la présidente a été, parce que maintenant elle a laissé un intérimaire,
25:48dont la présidente est donc Paulette Nyssambaud, là aussi c'est pareil.
25:51Ils n'ont pas, je pense, l'intention de présenter un candidat à la présidentielle.
25:57Donc Sima, qui lui aussi avait des validités, parce qu'ils ont tous été dans l'alternance 2023,
26:05est frappé par la même interdiction qui touche Barreau-Chambrier et les autres.
26:14Plus la limite d'âge.
26:17Au regard de tout cela, on voit bien que la stratégie du président de la transition
26:22a été de corrompre l'élite politique qui pouvait être un danger pour son plan,
26:31qui pouvait freiner ses plans de la conservation du pouvoir.
26:34Donc face au risque de vide politique et donc d'absence d'alternative,
26:41on s'est dit qu'il fallait lancer justement Téléma,
26:47dont l'objectif est précisément de présenter aux Gabonais une alternative
26:53pour que nous ne soyons pas contraints de choisir un seul homme puisque tout est fait pour lui.
27:00Donc Téléma est une plateforme qui va penser l'alternative et l'alternance.
27:09En plus, il y a une vision du monde développée par Téléma qui consiste,
27:15comme je vous l'ai dit au début, à croire en l'avenir et à sortir de la logique de la honte
27:21par la production de la richesse, de la richesse nationale.
27:25Pour quelles raisons ? Parce que vous avez par exemple un problème important de notre temps,
27:31de notre société, c'est le chômage.
27:36Je peux vous assurer que si nous avons le président de la transition qui devient président de la République,
27:46il n'agira pas efficacement contre le chômage.
27:49Pour quelles raisons ? Parce qu'au fond, ils ont des imaginaires bloqués.
27:56Ils ne peuvent pas imaginer autre chose que ce qu'ils peuvent recycler.
28:02Donc ils sont dans une pensée du recyclage du passé et ils ne voient l'avenir qu'au prisme du passé.
28:09Et donc ils utiliseront les mêmes méthodes qui ont conduit le Gabon à l'impasse où nous nous situons aujourd'hui.
28:18Et donc nous considérons qu'avec les militaires au pouvoir, avec monsieur Olivier au pouvoir
28:25et leurs amis du PDG au pouvoir, nous sommes assurés qu'il n'y aura pas de création d'emplois.
28:33Parce que la logique économique chez eux consiste à jure de la rente pétrolière, de la rente minière
28:42et non pas la création des richesses qui passent par l'industrialisation du pays par exemple.
28:51Donc ce n'est pas dans leur logique.
28:53Vous savez, le thème de la modernisation du pays, la modernisation des infrastructures, le progrès,
28:59l'amélioration des indices de développement humain, ce ne sont pas leurs problématiques.
29:07Quand ils emploient ces mots, ils les utilisent comme des mots-valises pour susciter de l'abhésion vers eux.
29:14Mais dans les politiques publiques, en tous les cas, ils ne vont pas réaliser tout cela.
29:18En tous les cas, aujourd'hui, je pense que les Gabonais sont assez matures pour constater que depuis au moins 1990,
29:27les mêmes logiques ont produit les mêmes résultats, les mêmes effets.
29:32Donc si vous prenez les mêmes et vous pensez qu'avec les mêmes, on va avoir un nouveau pays, on se trompe complètement.
29:39Et Téléma est là pour dire, nous avons une nouvelle approche du pays,
29:44nous avons une nouvelle approche de la gestion de la rente et qu'en réalité, si on a envie de créer un pays dynamique du point de vue économique,
29:53ce n'est pas vers l'économie de rente qu'il faut se tourner, mais plutôt vers la création des richesses.
29:58Et la création des richesses passe par la transformation des matières communes, mais pas que.
30:05Il y a des industries de la transformation, par exemple dans l'univers agroalimentaire.
30:12Vous avez aussi dans le domaine du textile, vous savez, vous et moi, on porte des vêtements.
30:19Je rigole souvent en le disant, mais on porte des vêtements, beaucoup importés, même les tissus sont importés.
30:26Or, au quotidien, vous imaginez combien de vêtements, combien de gens achètent les vêtements.
30:30Si au Gabon, nous pouvions développer une industrie cotonnière, une industrie textile, nous créerions beaucoup d'emplois.
30:37C'est la même chose que dans l'agriculture.
30:39Si on produisait un petit peu plus dans ce pays, la nourriture et en plus, en la transformant,
30:45nous pourrions créer des emplois dans notre pays.
30:47Et donc, nous avons une logique, nous à Télémas, ce que nous allons proposer au Gabonais,
30:53c'est un plan d'établissement de la souveraineté nationale.
30:57Et cette souveraineté est centrée sur la question économique
31:04et réduire la masse financière qui circule dans le champ politique
31:10pour faire en sorte que l'économie puisse attirer des gens plus que la politique n'attire les gens.
31:19Et donc, il faut inverser toutes ces logiques-là pour qu'au Gabon, nous ayons des leaders économiques
31:25beaucoup plus importants, beaucoup plus nombreux et qui sachent faire, par exemple,
31:32de la modernisation de la technologie, des fers de lance de notre économie et de la modernisation du pays.
31:40D'accord.
31:41Vous avez dit non fait des anomalies persistantes dans le fonctionnement du pays,
31:47telles que la corruption, le tribalisme et la cooptation des individus.
31:53Quel mécanisme proposez-vous pour corriger ces dérives et restaurer la confiance des Gabonaises et des Gabonais dans leurs institutions ?
32:02L'une des choses, c'est vraiment l'indépendance de la justice.
32:06C'est vraiment l'indépendance de la justice.
32:08C'est un gros problème dans ce pays.
32:11L'autre problème qui va avec celui de la justice, c'est l'esprit kunabeliste.
32:19La courtisanerie, le clientélisme sont des mâles pour notre pays qui favorisent évidemment la corruption ou plutôt tous ces maux vont ensemble.
32:30Vous prenez pendant la transition le cas, par exemple, de la SPEG.
32:40On a découvert en 2023 qu'il y avait un système de fraude par le compteur Edan.
32:51Si la justice fonctionnait bien, on aurait eu droit à un procès retentissant.
32:59Un procès retentissant.
33:01Qu'en a-t-il été ?
33:03Ré.
33:05Ré.
33:06La justice n'a pas travaillé et donc elle n'est pas capable de mettre la main sur toutes les personnes qui ont fraudé à la SPEG.
33:14Et beaucoup ont cours, ils sont dans les conséquences.
33:18Les conséquences sont manifestes puisque au quotidien, l'activité économique, il y a un impact terrible sur l'activité économique.
33:25Mais en plus, toujours sur la SPEG, vous voyez bien, Car Powership, je pense que c'est comme ça qu'ils appellent cela.
33:35Le navire qu'ils ont acheté pour se plier aux carences de la SPEG.
33:39Là encore, c'est de la corruption ou plutôt de l'incompétence.
33:42Corruption et incompétence allant ensemble.
33:45Vous ne pouvez pas dépenser 12 milliards par mois pour un machin qui ne répare pas, qui ne donne pas d'électricité au Gabonais.
33:52Et tout ça, on le fait pendant la transition, pardon.
33:55Donc, si on a envie de sortir des anomalies qu'on a citées, il faut établir l'autorité de la justice.
34:06C'est hyper, hyper important.
34:08Sans une justice indépendante, tous les efforts qu'on fera seront en vain.
34:14Pour lutter contre la corruption, parce que la masse d'argent qui circule ici et là,
34:20non pas simplement dans le champ politique, mais aussi dans le champ administratif, est liée à la corruption.
34:27Il faut moderniser, par exemple, les mécanismes de traçabilité, de décaissement d'argent,
34:33des modèles de paiement pour que l'argent circule moins dans les mains des gens.
34:39L'argent liquide circule moins dans les mains et qu'on informatise plusieurs mécanismes de paiement, de décaissement et j'en passe.
34:48Il faut rendre l'argent immatériel.
34:49Tant que nous ne sommes pas parvenus à rendre l'argent immatériel et donc à tracer toutes nos opérations commerciales,
34:55il y aura toujours autant de détournements de fonds publics, autant de corruption.
35:01Et je pense très sincèrement que la justice est l'instrument qu'on doit utiliser pour lutter contre la corruption.
35:09Je pense que, je l'ai dit d'ailleurs dans ma déclaration à conférence de presse, la corruption est le premier mal de notre pays.
35:16Et c'est devenu notre second nature, malheureusement.
35:18Très bien.
35:19Alors que la transition approche sa fin, comment envisagez-vous votre et celui de Telemain dans la configuration,
35:28sinon la reconfiguration du paysage politique gabon ?
35:34Le rôle de Telemain est d'être audacieux, d'avoir de l'imagination politique et de partager aux compatriotes gabonais
35:45la foi que nous avons en l'avenir du Gabon, en la capacité des Gabonais à transformer leur pays et à le moderniser.
35:55Je pense que la meilleure chose que nous puissions faire, c'est de faire en sorte que les militaires n'arrivent pas au pouvoir.
36:06Et c'est la raison pour laquelle nous allons, avec Telemain, appeler les compatriotes 1. à s'inscrire massivement sur les listes électorales,
36:192. à s'inscrire massivement sur notre plateforme, la plateforme Telemain, 3. à s'engager formellement dans le champ politique, le champ électoral.
36:32J'entends quelques gens dire, oui la présidentielle ça va être difficile, on va laisser les militaires peut-être garder le pouvoir exécutif
36:44et ensuite les partis politiques vont se disputer, nittant le pouvoir législatif.
36:50C'est une grosse erreur, nous sommes maintenant en région présidentielle et j'ai dit tout à l'heure qu'il n'y avait pas vraiment de séparation de pouvoirs.
36:57Donc en réalité, la prochaine assemblée nationale ou plutôt le prochain parlement ne sera pas fort vis-à-vis du président de la République.
37:08Et donc, il faut miser d'abord sur la présidentielle.
37:12Il faut miser sur la présidentielle parce qu'une fois que le président par exemple de la transition est élu, donc le militaire est élu,
37:22il va, sans dire que les militaires pourraient être majoritaires à l'assemblée nationale, au parlement en général.
37:30Donc si on est un petit peu intelligent, il faut que nous nous battions pour que le fauteuil du chef de l'État ne revienne pas à un militaire.
37:42Je vous assure que c'est un danger terrible que coure le Gabon et nous devons tout faire pour qu'un militaire ne soit pas pour l'instant président du Gabon.
37:52En plus, nous nouons les efforts qu'ils ont accomplis pour tenter de restaurer.
38:01Mais je pense que le comité de transition n'aura été qu'un comité de transition et non pas un comité de transition pour la restauration.
38:10Donc on aura compté à peu près deux ans de transition et la restauration va être incarnée par d'autres figures que celle de la transition.
38:22C'est la raison pour laquelle nous en appelons au bon sens et à la lucidité des compatriotes, qu'ils soient militaires ou non.
38:32Puisque j'ai vu qu'il y a une semaine ou deux semaines,
38:34des compatriotes ont tenté de faire des marches pour en appeler à la candidature du président de la transition.
38:41J'ai envie de leur dire, et c'est notre rôle à nous à Téléma, qu'il faudra que nous ouvrions les yeux et il faut qu'on voit la vérité devant nous.
38:50Il ne faut pas qu'on se voile la face.
38:53Je sais que tout le monde voit ce qui se passe.
38:56Tout le monde voit très bien que nous sommes dans un jeu de conservation du pouvoir,
39:01que tout le monde voit bien qu'il y a une aptitude à bien gouverner notre pays, la transition.
39:09Il y a une aptitude des mêmes acteurs à imaginer un meilleur avenir.
39:15Et je pense que nous n'avons pas le droit, alors que nous voyons la vérité avec nous,
39:20de bloquer nos imaginations et à laisser courir le fait accompli.
39:26Parce qu'aujourd'hui, la candidature du président de la transition était faite accomplie.
39:32C'est lié à un coup d'État.
39:34Donc là encore, le coup d'État a balayé d'un revers de la main la position du peuple.
39:40En démocratie, c'est le peuple qui choisit ses dirigeants.
39:43Je vous rappelle qu'en 2009, en 2016, le peuple a choisi ses dirigeants.
39:48Chaque fois, il y a eu un coup d'État, un coup d'État constitutionnel.
39:52En 2023, il y a eu à nouveau un coup d'État.
39:55Cette fois-ci, un coup d'État militaire qui a balayé la voix du peuple.
39:59Et en 2025, on veut nous organiser une élection présidentielle,
40:04en réalité, pour valider le coup d'État militaire.
40:07Surtout si le président de la transition est candidat à l'élection présidentielle.
40:13Toutes ces faufatures, les Gabonais les voient.
40:16Et tous ceux qui voient toutes ces faufatures, je leur demande de revenir à la raison.
40:23Et que les militaires ne sont pas nos ennemis.
40:26Les militaires sont nos amis, nos pères de famille, nos femmes, des compatriotes.
40:32Et que l'État a organisé les choses de telle sorte que chaque fonction joue un rôle particulier.
40:39Les militaires, leur rôle, c'est de garantir la sécurité de nos frontières,
40:45c'est de garantir la sécurité des biens et des personnes,
40:48c'est de garantir l'expression des libertés.
40:50Ils ne doivent pas sortir de ces missions,
40:53parce que ce sont des missions régaliennes et des missions puissantes.
40:58Le fait qu'ils veuillent maintenant entrer dans le champ politique signifie simplement,
41:02comme je l'ai dit au début, qu'eux-mêmes, ils ont constaté leur échec.
41:07Et que maintenant, ils veulent eux aussi jouir de la rente économique.
41:12Ce que nous voulons faire, c'est justement rassurer les militaires.
41:16Et leur dire, vous pouvez rester dans votre champ d'activité,
41:20et qu'il y aura une armée républicaine, une vraie armée républicaine, professionnelle,
41:27où les gens vivent correctement de leurs revenus mensuels.
41:33Comme nous le ferons d'ailleurs aussi pour tous les fonctionnaires gabonais,
41:36parce que beaucoup de fonctionnaires gabonais n'arrivent pas à vivre de manière sereine
41:45avec leurs revenus mensuels.
41:47Tous ceux qui vivent correctement avec leur salaire quand ils sont fonctionnaires,
41:51ce sont en général des gens qui vivent grâce aux primes.
41:56Donc au Gabon, malheureusement, on a multiplié les primes dans tous les ministères ici et là,
42:02notamment dans les régies financières et les régies de production.
42:06Ce qui fait que ceux-là peuvent généralement bien vivre.
42:09Mais ceux qui sont en dehors de ces ministères, ils vivent avec quel salaire ?
42:14Avec 500 000, 700 000 fonds au Gabon, où on est incapable de lutter contre l'inflation.
42:21On est incapable d'avoir des politiques de baisse des prix,
42:25qui fait que finalement, les Gabonais ne peuvent pas vivre, au moins avec leurs revenus.
42:31Notamment parce qu'on ne produit pas localement ce que nous mangeons,
42:35on ne produit pas localement les vêtements que nous portons.
42:39Et même les formations scolaires ne sont pas garanties par nous.
42:44Nous achetons encore beaucoup de livres à l'étranger
42:46parce que les contenus de la formation scolaire universitaire sont déterminés par l'international.
42:52Et donc, l'argent que nous avons ne peut pas nous permettre de payer l'école des enfants,
42:58payer la santé de nos enfants, même d'ailleurs de nous-mêmes.
43:01C'est la raison pour laquelle le projet viable pour le Gabon,
43:06c'est d'investir massivement dans les infrastructures publiques
43:11de protection, de bien-être des compatriotes.
43:15Et nos salaires ne suffiseront pas pour l'instant, en tous les cas,
43:19à permettre aux compatriotes de vivre décemment.
43:22C'est la raison pour laquelle je dis que le problème que vivent les militaires
43:25est le même que vivent les fonctionnaires,
43:28je ne dirais même pas, en plus, les chômeurs.
43:31C'est encore pire pour les fonctionnaires.
43:33Et donc, il ne faut pas que les militaires aient peur de l'avenir.
43:38Ils ne seront pas jugés.
43:40Ils sont des Gabonais, comme nous tous.
43:42Il faut protéger leurs fonctions.
43:44Il faut leur assurer de vraies carrières et qu'ils adorent leur métier.
43:49Qu'ils adorent leur métier.
43:50Très bien.
43:51Loin de nous en l'heure, nous arrivons à la fin de cet échange.
43:57Quel message souhaiterez-vous adresser aux Gabonaises et aux Gabonais
44:01en cette période cruciale de la transition
44:04et à l'approche des échéances électorales ?
44:08Avant votre mot de fin, pourriez-vous également répondre à la question
44:11de savoir si le 12 avril prochain,
44:15vous serez candidat à la magistrature sous présidence ?
44:19Pour l'instant, je ne peux pas répondre à cette question
44:22parce que je n'ai pas la réponse, simplement.
44:27Ce que je peux dire aux compatriotes,
44:31c'est qu'il y a la tentation de faire confiance
44:36au président de la transition.
44:39Parce qu'effectivement, il y a une communication
44:43qui tente de faire croire qu'il est compétent
44:47à faire un certain nombre de choses.
44:49La communication de la transition a consisté à confondre l'élite politique.
44:57Et à dire que les civils ont échoué.
45:01J'ai dit aux compatriotes que les militaires ont toujours été
45:04partie prenante du pouvoir des civils.
45:08Et qu'en réalité, le CTI est une alliance du renouvellement
45:16de la même logique de gouvernance entre militaires et civils.
45:20Et donc, il faut ouvrir les yeux.
45:23Première chose. Deuxième chose,
45:26à partir du moment où on constate l'échec
45:30des politiques publiques pendant la transition,
45:35on peut remercier le président de la transition
45:40pour avoir permis justement cette transition.
45:44Et dire que puisqu'il n'a pas réussi à établir la confiance,
45:50la confiance des partenaires sociaux,
45:52la confiance des bailleurs de fonds internationaux,
45:55je vous rappelle que la Banque mondiale,
45:58la Banque africaine de développement ont suspendu les décroissements
46:01à l'égard du Gabon.
46:02Et le Gabon est pratiquement en quasi-céssation de paiement.
46:07On a donc des éléments pour croire et pour dire
46:12que le président de la transition,
46:17plus qu'un désir de transformer le Gabon,
46:20a en réalité un désir de jouer de la honte économique.
46:24Et je vais dire aux Gabonais que quand le président mange,
46:28ce ne sont pas les Gabonais qui se rassasissent.
46:30La nourriture que mangent les militaires,
46:33les élites politiques ici et là,
46:37la nourriture qu'ils mangent ne tombe pas dans les ventes les Gabonais.
46:40Les Gabonais doivent ouvrir les yeux.
46:43Il y a eu une tradition de mensonge dans ce pays
46:46depuis une trentaine d'années.
46:49On a fait croire au Gabon que, par exemple en 2016,
46:53la prospérité partagée, c'était le slogan d'Ali Bongo à l'époque.
46:58Et vous vous souviendrez que,
47:00juste après un premier ministre a été nommé,
47:03c'était Isozen Gwendepe à son âme,
47:07qui a annoncé une politique d'austérité.
47:09Et j'avais, à la suite de cette annonce de politique d'austérité,
47:13j'avais organisé une conférence à la chambre de commerce
47:17où j'avais dit très clairement que le Gabon était un pays de plein emploi.
47:23Et donc j'ai dit aux Gabonais,
47:25très sincèrement, c'est deux millions d'habitants.
47:28Le Gabon c'est deux millions d'habitants avec beaucoup de richesses,
47:30avec les capacités de transformer nos richesses.
47:36Ce n'est pas un pays où on peut souffrir.
47:40Arrêtez à un moment donné de croire à tous les mensonges.
47:46C'est beau la transition probablement,
47:48c'est beau probablement Olympe Nguema,
47:54mais il faut aller au fond de l'affaire.
47:56Et au fond de l'affaire, et je le dis avec beaucoup de gravité,
48:00honnêtement, au fond de l'affaire, choisissez l'alternance.
48:05Le combat pour l'alternance n'est pas fini en 2023.
48:08Le coup d'État est d'ailleurs venu
48:12pour mettre fin au projet d'alternance.
48:15La preuve, c'est qu'on n'a toujours pas
48:19les vrais résultats de l'élection présidentielle de 2023.
48:23Deux, c'est que le président qui a fait,
48:28ou plutôt le monsieur qui a fait le coup d'État,
48:30qui est devenu le président de la transition,
48:33lui-même il veut être candidat à la présidentielle.
48:36Ça veut dire que leur projet est d'empêcher
48:42par tous les moyens possibles l'alternance au Gabon.
48:46Et chers compatriotes, il faut que nous ouvrions les yeux
48:50et que nous le comprenions.
48:53Les gens qui sont actuellement au pouvoir veulent une seule chose,
48:57c'est de conserver le pouvoir pour jouir de la rente.
49:00Et comme j'ai dit, et je termine par là,
49:03ce que eux y mangent ne tombe pas dans nos ventres.
49:07Les voitures qu'ils conduisent,
49:09ce n'est pas nous qui en prenons le plaisir.
49:13La richesse du Gabon peut être partagée de manière équitable.
49:17Je n'ai pas dit de manière égale,
49:18mais de manière équitable à tous les Gabonais.
49:21Je vous dis deux millions, c'est une petite population
49:24et nous pouvons assurer à nos compatriotes une meilleure vie,
49:27à condition que eux-mêmes, les Gabonais, soient lucides,
49:31qu'ils ouvrent les yeux et qu'ils disent cette fois-ci,
49:34actons la rupture, passons à l'alternance,
49:37donnons la chance à des nouveaux visages,
49:40donnons la chance à des gens qui rêvent d'avenir,
49:44pour penser un autre Gabon.
49:46On ne va pas tout le temps réciper les mêmes bêtises,
49:49les mêmes errements.
49:50Enfin, à un moment donné, on dit quand même stop.
49:53Très bien.
49:55Professeur Boulala, merci pour cet échange riche en perspectives,
49:59vos analyses et propositions pour le Gabon à nouveau
50:02enrichissent le débat national.
50:04Nous vous souhaitons plus de succès avec Téléma
50:07et espérons vous revoir très bientôt sur le canapé rouge
50:10de la Véron Millia Time.
50:12Bonne continuation.
50:13C'est moi qui vous remercie.