[#LeCanapéRouge] Alain Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier-Ministre
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00:00♪ Générique de fin ♪
00:17Madame, mademoiselle, monsieur, bonsoir.
00:19Nous recevons sur le canapé rouge, ce lundi,
00:23M. Alain-Claude Biliminze, ancien Premier ministre.
00:27M. Alain-Claude Biliminze, bonsoir.
00:30Comme il est de coutume sur notre émission,
00:32la première question que je vais vous poser est celle de savoir
00:35comment vous vous portez.
00:38Je me porte bien.
00:39Physiquement, tout va bien.
00:41Moralement, ça va.
00:42Mentalement aussi, intellectuellement, je me porte bien.
00:46J'ai aussi une vie familiale épanouie.
00:49J'ai une vie amicale et associative tout aussi épanouie,
00:52donc tout va bien.
00:54En tant qu'homme politique,
00:56et donc normalement en tant que personnalité
00:59qui a un regard large sur sa vie personnelle
01:03et celle de ses concitoyens,
01:05est-ce que vous avez le sentiment que les Gabonais
01:07se sentent comme vous aujourd'hui ?
01:11C'est difficile à dire parce que j'aurais voulu
01:14que les Gabonais se sentent comme moi,
01:17mais je les rencontre au quotidien.
01:19Je discute avec eux.
01:21Il y a eu au premier mandat d'Ali Pongo,
01:25un gros espoir qui a été créé
01:27avec son projet « L'avenir en confiance »
01:31sur le TIC-TIC Pair Développement Partage.
01:34Cela a été rapidement déçu
01:36parce que des promesses ont été faites
01:39et n'ont pas été réalisées,
01:41notamment la promesse des 5000 logements par an.
01:44Ça n'a pas été réalisé.
01:46Et cela fait que plusieurs des réalisations d'Ali Pongo
01:50n'ont pas été perçues par les Gabonais
01:54parce que les principales qui étaient attendues
01:55n'ont pas été réalisées.
01:57Au second septembre, ça a été plus difficile
02:00où on a eu de l'investissement direct étranger
02:02très important,
02:04on a eu de la création d'emplois,
02:06on a eu également le recrutement à la fonction publique,
02:08mais malgré tout, la vie a été difficile.
02:11Et le 30 août 2023,
02:15avec la prise de pouvoir par les militaires,
02:19les Gabonais ont vu naître un nouvel espoir.
02:22Ils ont pensé que du jour au lendemain,
02:24leur vie allait s'améliorer.
02:26Et j'observe malheureusement que pour beaucoup d'entre eux,
02:28la situation est même peut-être pire qu'avant.
02:30Justement, dans votre développement,
02:32vous évoquez ce qu'allait être notre deuxième question.
02:35Donc, quel regard portez-vous justement
02:37sur la gestion par les militaires
02:38aujourd'hui de la chose publique,
02:41politique principalement ?
02:43Vous savez, moi, j'ai souhaité ne pas,
02:46dès les premiers instants, me prononcer.
02:49J'ai souhaité laisser aux militaires
02:51la possibilité de prendre leur marque
02:54et de dire au pays où ils allaient.
02:57Les militaires eux-mêmes ont donné le sentiment
02:59qu'ils étaient préparés.
03:01Ils sont allés dans tous les sens.
03:02Ils ont ouvert des chantiers partout.
03:05Ils ont annoncé plusieurs choses.
03:07Et on s'est rencontrés rapidement.
03:09Contrairement à ce qu'ils disent dans leur propagande,
03:13la plupart des grands chantiers qu'ils ont inaugurés,
03:17c'est ceux qui ont été initiés, financés,
03:19finalisés même parfois par Ali Bongo et ses équipes.
03:23J'en prendrais trois.
03:25La voie de contournement de l'aéroport de Libreville,
03:27tout le monde sait que c'est Ali Bongo Ndimba
03:29qui a voulu cette voie de contournement,
03:31qui l'a financée par les mécanismes en PPP,
03:34un mécanisme qui a permis au financement
03:36de ne pas être interrompu et d'aller jusqu'au bout.
03:39Cela a été attendu à être inauguré après la présidentielle.
03:43Il y a eu le coup d'État, il n'a pas pu l'inaugurer.
03:45Le deuxième exemple que je prendrais,
03:46c'est l'usine de Perinco, Batanga,
03:49pour ce qui est de la mise en bouteille de gaz butane.
03:53Hélas, cette usine a été inaugurée par le général Luligi
03:57en présence de M. Jamping,
03:59en oubliant de rappeler que c'est Ali Bongo
04:02et ses équipes qui avaient voulu cela.
04:04Le troisième exemple que je prendrais,
04:05c'est la transgabonaise,
04:06qui est aujourd'hui quasiment finalisée dans sa première phase
04:10et pour laquelle on a voulu faire croire que c'est le CETERI.
04:13Ces exemples montrent bien qu'il n'y a pas de projet d'avengure
04:16voulu par le CETERI,
04:18à part quelques routes en béton,
04:19ce qui est appréciable.
04:20Du reste, sur ces routes en béton,
04:22on se rend bien compte que ce ne sont pas des entreprises gabonaises,
04:25contrairement à ce qui avait été entendu.
04:27Ce sont toujours les mêmes Libanais,
04:29les mêmes Maliens,
04:30les mêmes Sénégalais.
04:31Et maintenant, on ajoute les Burkinabés.
04:33Et donc, là, aujourd'hui,
04:34on a dit aux Gabonais honneur et fidélité à la patrie.
04:37On a dit qu'on allait restaurer l'agilité des Gabonais,
04:40qu'on allait créer de l'emploi pour les Gabonais,
04:42des entreprises pour les Gabonais.
04:43Ce qu'on nous réserve, c'est des chauffeurs de taxi.
04:45Et moi, j'observe simplement qu'il y a de la déception,
04:48qu'il y a de la frustration,
04:50surtout que le premier engagement qui a été pris par les militaires,
04:53c'était de restaurer les institutions.
04:56Et un an après,
04:57aucune institution n'a été restaurée.
04:59Un an après, on ne nous a pas dit
05:01les raisons pour lesquelles il fallait les restaurer.
05:03Un an après, on se rend compte qu'en fait,
05:05on a pris les mêmes pour recommencer.
05:08Et c'est là qu'il y a un vrai hiatus,
05:10et c'est pourquoi j'ai pris toutes mes distances,
05:13parce que je ne partage pas du tout
05:14cette manière de procéder.
05:16Très bien.
05:17Donc, depuis le coup d'État,
05:18plusieurs événements ont marqué le déroulement de la transition,
05:21à l'instar de l'organisation du dialogue inclusif,
05:25auquel vous n'avez d'ailleurs pas pris part,
05:27et récemment l'Assemblée constituante.
05:29Êtes-vous satisfait des premières dispositions divulguées
05:32de ce projet de révision constitutionnelle ?
05:34Peut-être que c'est à travers cette révision constitutionnelle
05:37que les institutions se verront restaurées ?
05:42J'ai regardé la manière dont le dialogue s'est déroulé.
05:47Et dès le début, j'indiquais qu'il n'en sortira rien de bon.
05:50C'était un dialogue verrouillé.
05:53Et dans le livre Agou Mahou, j'en parle en termes d'espoir volé,
05:57parce que là aussi, les Gabonais ont mis beaucoup d'espoir.
06:01J'ai rencontré des jeunes gens de la diaspora qui sont venus,
06:05qui ont voulu participer, qui ont participé,
06:08mais dont les propositions n'ont pas été prises en compte.
06:10En réalité, ce dialogue a été verrouillé dès le départ.
06:14Le rapport général était prêt avant l'ouverture des travaux.
06:17Et tout ce qui a sorti de ce dialogue,
06:19c'est exactement ce qu'a voulu le général Ndiye,
06:21une société d'exclusion.
06:23Et ça se retrouve aujourd'hui dans le projet de constitution.
06:25On ne peut pas sortir d'un dialogue et se retrouver plus divisé qu'avant.
06:29Il se passe quoi dans notre pays aujourd'hui ?
06:31Notre pays aujourd'hui, il est fractionné, il est divisé.
06:35Il y a évidemment le soutien modicus pucetteri,
06:39mais cela, c'est ce qui est tapé sur Ali Bongo en plus finir,
06:43et qui aujourd'hui accepte tout ce que fait le soutien pucetteri,
06:46quand bien même c'est pire que ce que faisait Ali Bongo.
06:48Je prends deux exemples.
06:50Quand on dit qu'il faut en finir avec les nominations familiales,
06:55on regarde toutes les nominations en Conseil des ministres.
06:57Il faut être le parent d'eux, le cousin d'eux, le frère d'eux.
07:01Ce qu'on appelle nomination copain, coquin, conjoint même et consanguin.
07:06On a des gens qui disent qu'Ali Bongo n'a rien fait,
07:08mais qui s'empruntent de nommer leurs conjoints à la tête d'institutions,
07:11aux structures créées par Ali Bongo.
07:13Tout cela n'est pas tout à fait correct.
07:15Vous parlez de la constitution, du projet de constitution.
07:19J'ai lu ce projet de constitution et je n'en revenais pas.
07:22Le préambule de ce projet de constitution
07:26remet en cause totalement les acquis démocratiques de notre pays depuis 1990.
07:31Tout se passe comme si le Gabon est né le 30 août 2023.
07:36Mais il y a un Gabon qui a combattu Omar Bongo.
07:40Il y a un Gabon qui, en 1990, a fait le point à la Confédération nationale
07:45de la gestion de l'État pendant 30 ans, de 1960 à 1990.
07:50Ce Gabon-là existe, ses acteurs existent et ils ont continué à travailler.
07:55Moi, j'ai travaillé avec eux dans l'opposition.
07:58Je suis ensuite rentré dans la majorité
08:00et je sais la part que chacun a pu prendre
08:03pour tenter de consolider la démocratie de notre pays.
08:05Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que ce projet de constitution,
08:09s'il était adopté tel quel, c'est la fin du multipartisme.
08:13C'est la fin de la démocratie parce qu'on vous dit dedans
08:16qu'il faut que les partis soient en quatre blocs idéologiques.
08:19Ça s'est vu dans quel pays ?
08:21Même la Corée du Nord ne peut pas le faire.
08:22On ne peut pas dire ça aux gens.
08:24La liberté d'expression, la liberté de pensée,
08:27la liberté d'association, ça fait partie des grands droits
08:30reconnus à chaque être humain par tous les textes internationaux.
08:34Et donc, on ne peut pas valider ce projet.
08:37Le pire de ce projet, c'est qu'il sape les fondements de la nation gabonaise.
08:42Les pères fondateurs ont posé pour principe
08:45que toutes les personnes domiciliées au Gabon,
08:48au 17 août 1960, deviennent gabonais comme nationalité d'origine.
08:54On ne peut pas, 60 ans après, remettre ça en cause et dire
08:58« Léon Bahutor, Ngojwa Uthor, Obama Uthor,
09:03que tous ceux qui ont été là au départ ont eu tort, les sous-attes, etc.
09:06et dire par la suite qu'Omar Bongo a eu tort.
09:09On juge Léon Bahutor après sa mort.
09:13On estime que Léon Bahutor a mal fait d'épouser une centrafricaine.
09:16Et donc, les enfants de Léon Bahutor seraient aujourd'hui illégitimes
09:19pour être candidats à la présidentielle.
09:21On juge Omar Bongo après sa mort.
09:23On dit qu'il a eu tort d'épouser une congolaise
09:26et donc les enfants d'Omar Bongo seraient aujourd'hui illégitimes.
09:29Monsieur Volgan, tous ceux qui ont dirigé ce pays
09:32et qui ont eu une épouse étrangère, de Kazimiro Yemba,
09:36en passant par, mais presque tous d'ailleurs qui ont dirigé le pays,
09:40ont eu une femme étrangère, Omar Bongo, et bien d'autres.
09:44On ne peut pas bâtir un pays dans l'exclusion.
09:46Moi, je vous dis, je veux bâtir de toutes mes forces
09:49pour faire échouer cette tentative de destruction de la société gabronaise.
09:55Parce qu'il ne s'agit pas d'autre chose.
09:57Dans toutes nos familles, dans nos environnements aujourd'hui,
10:00on trouve des enfants de pères ou de mères qui viennent de l'étranger.
10:04On ne peut pas exclure la diaspora.
10:07On ne peut pas avoir sollicité la diaspora pour servir le coup d'État
10:11et aussitôt fait, on exclut la diaspora.
10:13On ne peut pas dire que les gabonais aujourd'hui
10:16qui travaillent pour le pays dans le cadre de cette transition
10:19vont être exclus. Ce n'est pas acceptable.
10:21Et donc on se battra pour faire échouer cela.
10:24Très bien. Alors, vous avez récemment publié un ouvrage intitulé
10:28« Aoum Aoum, osez l'espérance pour un autre Gabon ».
10:32Qu'est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre ?
10:36Ce qui m'a motivé à écrire ce livre, et d'ailleurs, je le dis dans le livre,
10:39c'est une forme d'exaspération d'entendre cette espèce de vulgate
10:45qui a été entretenue par le Seyte Terry et son chef
10:48et de dire que pendant 14 ans, vous n'avez rien fait.
10:51C'est d'autant plus surprenant que ces 14 ans-là,
10:54beaucoup de ceux qui l'entourent aujourd'hui ont été là
10:57avec nous pendant 14 ans.
10:59Même si Ali Bongo n'a pas fait tout ce qu'il a promis,
11:02même s'il n'a pas fait ce qui a été attendu de lui,
11:05il est exagéré et faux de dire que rien n'a été fait.
11:08Nous sommes aujourd'hui dans une entreprise de communication,
11:12média, qui travaille, qui emploie du monde,
11:16mais ces médias n'auraient pas existé si trois choses n'avaient pas été faites par Ali Bongo.
11:20La première chose, c'est le Code de la communication,
11:22que moi j'ai fait sous l'impression d'Ali Bongo
11:24et qui a consacré l'existence d'entreprises de communication,
11:28qui permet aujourd'hui d'avoir dans notre pays
11:30des entreprises privées de communication,
11:32qui emploient du monde et qui peuvent contracter
11:34avec des grands groupes ou même d'autres pays.
11:37C'est la première chose.
11:38La seconde chose, il a fallu travailler pour qu'il y ait au Gabon
11:41Internet à haut débit.
11:43On a mis la fibre optique à haut débit.
11:45C'est moi qui ai signé la convention avec GVA
11:48qui permet aujourd'hui à chaque foyer
11:49de recevoir Internet par fibre optique aérienne.
11:52C'est ce qui a démocratisé l'Internet.
11:56La troisième chose qu'il a fallu faire pour que votre entreprise existe,
11:59c'est qu'il a fallu créer l'environnement et l'écosystème
12:01par des lois qui ont été prises,
12:03notamment au-delà du Code de la communication,
12:05toutes les lois sur l'économie numérique ont été prises.
12:07Et donc, on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
12:10Si on prend le domaine routier,
12:12où des travaux ont été faits,
12:14moi je rappelle aux gens que Ndjole Mdoumane a été fait par Ali Bongo
12:18et lorsque je parle de cela, je me souviens qu'à l'époque on disait
12:22« C'est tout ne sera jamais fait parce qu'un jour on a tué un prêtre. »
12:24Ça se disait comme ça.
12:26Mais c'est Ali Bongo qui a fait Ndjole Mdoumane,
12:28c'est lui qui a fait l'Alara au vent,
12:30même si au vent ma coupure n'a pas été faite,
12:32j'y reviendrai très rapidement.
12:33C'est lui qui a fait Ombwe Orgenti,
12:35c'est lui qui a fait Mwila Dende Chibanga,
12:39c'est lui qui a fait Chibanga Mayumba, le pont sur la bagnole.
12:43On ne peut pas dire que rien n'a été fait.
12:44C'est vrai qu'il n'a pas tout fait,
12:46mais il a fait ça.
12:47Il a fait la zone de Nkok,
12:49il a fait les plantations de Mwila.
12:50Aujourd'hui, le Gabon exporte de l'île de Pan vers le Cameroun,
12:53ce qui n'avait jamais été le cas avant.
12:55On emploie aujourd'hui sur Nkok,
12:57sur les usines de Mwila,
12:58et même au niveau de Awala dans l'estuaire,
13:02ou alors sur les véhicultures habitables.
13:04Ce sont des milliers de Gabonais qui ont trouvé de l'emploi.
13:07Ce sont des éléments concrets.
13:09J'ai donc voulu à travers ce livre dire ce qui a été fait.
13:12Évidemment, toute œuvre humaine est imparfaite.
13:14Ce livre lui-même n'aborde pas tous les sujets,
13:17il aborde globalement ce qui a été fait,
13:19formation professionnelle, recrutement dans la fonction publique,
13:22création d'entreprises, investissement direct étranger.
13:25Mais j'aborde aussi mon propre bilan,
13:28mon bilan de ministre.
13:29Tous les départements par lesquels je suis passé,
13:31j'ai indiqué ce que j'ai fait à la communication,
13:34à la culture, économie numérique, sport,
13:38j'en oublie peut-être,
13:40énergie, affaires étrangères,
13:43et bien sûr, en tant qu'opinion de ministre.
13:45Je voudrais dire,
13:46permettez que je m'arrête un instant sur cette question.
13:50Il y a des gens aujourd'hui qui veulent faire de Bédibinze
13:52le bouc émissaire du système Bongo PDG.
13:56Je ne serai pas le bouc émissaire,
13:58je ne serai pas la victime expiatoire,
14:00je ne serai pas l'agneau sacrificiel.
14:02Le système Bongo PDG, il a 56 ans.
14:06En 56 ans, il a eu des premiers ministres,
14:08dont Omar Bongo lui-même,
14:10qui cumulait président et chef du gouvernement.
14:13Il a eu Léon Mebiam et on fait toute la suite.
14:15Je suis celui qui a mis le moins de temps à la fonction,
14:19sept mois.
14:20En sept mois, j'ai trouvé un budget en cours d'exécution
14:24et en sept mois, je n'ai pas pu présenter un budget
14:27puisqu'il y a eu un coup d'État.
14:28Comment est-ce qu'on pense que je vais porter sur moi
14:31le bilan des 56 ans du pouvoir Bongo PDG ?
14:36Quand aujourd'hui, autour de l'IGI,
14:37on retrouve des gens qui ont été et avec Omar Bongo
14:41et avec Ali Bongo et qui sont à ses côtés.
14:44Je refuse cela.
14:45Je veux qu'on fasse mon bilan.
14:46C'est ce que j'ai fait dans ce livre
14:48et qu'on parle de ce que j'ai fait.
14:50J'attends qu'on me dise,
14:52mais vous avez dit ceci, ce n'est pas vrai.
14:54Et moi, j'ai dit, le CETERI, on ne peut pas mentir aux Gabonais.
14:57Lorsque le CETERI dit avoir conçu des châteaux d'eau
14:59en moins d'un an,
15:00ils mentent aux Gabonais
15:02parce que ces châteaux d'eau-là ont été faits sous Bilibnizé.
15:05Lorsqu'ils disent qu'ils ont, en moins d'un an,
15:09fait 417 kilomètres de routes bitumées,
15:11je demande à voir dans quelle partie du territoire
15:14ces routes existent.
15:15C'est du mensonge.
15:17Lorsqu'ils disent qu'ils ont fait 600 kilomètres de routes,
15:19je demande à voir où sont les 600 kilomètres de routes.
15:22Il ne faut pas donner comme ça un chiffre
15:23parce que personne n'a rien vérifié.
15:25Il faut dire qu'on a bitumé 400 kilomètres de routes
15:27à tel endroit.
15:28Comme ça, on peut aller voir.
15:30Et vous êtes journaliste, allez vérifier.
15:32Moi, je dis, ça n'existe pas.
15:34Qu'on me dise où se trouvent ces 400 kilomètres de routes
15:36qui auraient été bitumées en quatre mois.
15:39Et donc, on ne peut pas...
15:40Il est évident qu'en tant que gouvernement
15:43et en tant qu'État, il y a des choses qui vont être faites.
15:46Il y a des choses qui ont commencé à être faites,
15:48mais il ne faut pas mettre la poudre aux yeux aux Gabonais.
15:51Aujourd'hui, il faut penser que le Gabon va être conçu
15:53par des entreprises venues du Burkina Faso,
15:56alors qu'on nous a dit, lorsqu'ils n'ont plus le pouvoir,
15:58qu'il fallait favoriser un entrepreneuriat gabonais
16:01financé par les entreprises gabonaises
16:03et des banques gabonaises.
16:04On en est où aujourd'hui ?
16:05Et donc, les engagements du 100 août,
16:08ils les ont oubliés.
16:09Les engagements du 4 septembre, ils les ont oubliés.
16:12Et moi, avec mes camarades qui avons mis en place
16:15la plateforme Ensemble pour le Gabon,
16:18on est là pour rappeler aux sétéris ces engagements.
16:22Vous avez dit, au terme de la transition,
16:24vous rendrez le pouvoir aux civils.
16:26Il faut rendre le pouvoir aux civils.
16:27Ne vous accrochez pas, parce que si vous le faites,
16:30vous mettez le pays en danger.
16:31Nous ne l'accepterons pas.
16:33Très bien, poursuivons et restons sur votre ouvrage
16:36dans lequel, d'ailleurs, vous évoquez, entre autres,
16:39votre bilan, comme vous l'avez dit,
16:40l'organisation de l'État, en pointant notamment
16:43l'omniprésence du cabinet présidentiel
16:46que vous qualifiez de saboteurs de la République.
16:49Concrètement et sans langue de bois,
16:52quels étaient vos rapports avec le cabinet présidentiel
16:55lorsque vous étiez Premier ministre ?
16:58Le cabinet présidentiel,
17:01et au-delà du cabinet présidentiel,
17:02il y a toujours eu, autour du président Ali Bongo,
17:05il est vivant, heureusement,
17:06parce qu'on ne me dira pas de dire les choses dans son dos.
17:10Certains, dès le départ, ont pensé me situer en adversaire
17:16à l'intérieur même du système,
17:17où j'étais présenté comme un adversaire potentiel
17:20et j'ai été combattu pour cela.
17:21J'ai été combattu vertement pour cela.
17:24Ensuite, le système a voulu que tout remonte au président,
17:27ce qui, somme toute, est normal.
17:29Mais lorsque ça remonte au président,
17:30ce n'est pas pour empêcher le gouvernement d'agir.
17:33Les éléments que je vous ai cités là
17:35auraient pu être inaugurés sous nos gouvernements
17:38lorsqu'on prend le domaine de la santé.
17:40Et que le président de la société va inaugurer
17:43le nouvel hôpital à Ovendo,
17:45l'hôpital sur les maladies infectieuses,
17:48qu'on a baptisé Professeur Gawoma.
17:51Mais c'est sous le gouvernement Osuka
17:53que Patrick Obiang, ministre de la Santé,
17:55a commencé les travaux de cet hôpital.
17:58Ça s'est poursuivi avec moi.
17:59Et en juillet 2023,
18:01le président Ali Bongo est allé visiter cet hôpital.
18:03Tout le monde l'a vu.
18:04Si je prends les hôpitaux financés
18:06dans le cadre du programme PISE par l'FD,
18:09que ce soit l'hôpital de Minzik,
18:10l'hôpital Ovendo,
18:12l'hôpital de Vadi,
18:13l'hôpital de Fougamou,
18:14l'hôpital de Ndélé,
18:15le programme PASSE,
18:16l'hôpital de Medouna,
18:19Fougamou aussi.
18:20de Fougamou également.
18:21Si je prends même l'hôpital de Mekambo,
18:23tout ceci a été fait sous Ali Bongo.
18:26Et lorsqu'on inaugure aujourd'hui,
18:27on nous dit voilà, c'est le CETERI.
18:29Si on prend les commandes de matières militaires,
18:31on ne commande pas de matières militaires
18:33ou en quatre mois.
18:34Ce sont des commandes qui ont été passées
18:36sous Ali Bongo.
18:37J'ai été premier ministre.
18:39Simplement, les fournisseurs de matériel
18:40ne voulaient pas livrer ce matériel
18:42dans la période électorale.
18:44Cela a été livré par la suite
18:45et on fait croire aux gens
18:46que c'est le CETERI qui a commandé ça.
18:48Je prends le matériel pompier.
18:50C'est sous Michael Moussa que ça a commencé.
18:52Madame Goubili a poursuivi
18:54et là, c'est la poudre aux yeux.
18:56Et donc, les saboteurs de la République,
18:57c'est ceux qui, au quotidien,
19:00ont empêché le gouvernement
19:03et les autres institutions d'agir.
19:06C'est ceux qui, quotidiennement,
19:07ont parasité l'action du chef de l'État.
19:09Parce qu'une fois que le président
19:10a donné des instructions à son gouvernement
19:12et que derrière, son propre cabinet
19:14venait saboter cela
19:15parce qu'on voulait placer ici
19:16une entreprise créée par un copain,
19:19on voulait placer là l'entreprise de son frère,
19:21c'est tout ça qui a saboté l'État.
19:23Ça a saboté le fonctionnement.
19:24Saboter également,
19:26c'est le fait de ne pas reconnaître
19:28aux institutions leur autorité, leur pouvoir.
19:30Quand un directeur de cabinet
19:32peut venir s'asseoir au niveau de l'Assemblée nationale
19:36pour assister à la déclaration de politique générale
19:39du premier ministre,
19:39c'était le cas sous Mme Oussouka,
19:41je trouve que ça ne se fait pas.
19:43Et donc, tous ces éléments-là
19:44ont montré que le président Ali Bongo,
19:48dont la gouvernance a bien montré
19:50que c'est quelqu'un qui délégait.
19:52Ce qui, somme toute, n'est pas une mauvaise chose.
19:55Mais lorsqu'on délègue,
19:56il faut que derrière,
19:57il y ait des mécanismes de contrôle,
19:58d'alerte et de sanction.
20:00Or là, je le dis,
20:02le président a tellement délégué
20:04qu'il a même délégué jusqu'à sa propre sécurité.
20:05Et on voit ce que ça a donné.
20:07Celui sur qui il comptait pour sa sécurité,
20:09l'a déposé.
20:10Et moi, j'estime qu'il faut en tirer une leçon.
20:14Et l'une des leçons à tirer,
20:15c'est effectivement de revoir notre système institutionnel
20:18et de mettre une frontière étanche,
20:20ce que j'appelle un cordon sanitaire,
20:22entre le cabinet du président et les institutions.
20:25Et ce n'est pas en proposant dans la Constitution
20:28que le pouvoir soit détenu par un seul homme,
20:31le président,
20:32qui est donc président de tout.
20:34Il préside les forces de défense et la sécurité,
20:36il préside le conseil de la magistrature,
20:38il préside l'état,
20:40il est au-dessus des institutions,
20:41il peut dissoudre l'Assemblée.
20:43Mais imaginez ce que ça va donner comme pouvoir
20:45à ses collaborateurs.
20:46Ce n'est pas acceptable.
20:48Donc voilà.
20:49Ok.
20:50Dans Aoub Mahou,
20:51Oser l'espérance pour un autre Gabon,
20:53vous indiquez que la prise de pouvoir par les militaires
20:56est toujours signe d'un échec
20:59et d'un dérèglement profond de la vie démocratique
21:02qu'il a précédé.
21:04Est-ce un aveu d'échec
21:07pour vous qui avez été Premier ministre d'Ali Bongo Ndimba ?
21:11C'est un échec global de la classe politique.
21:14Ça veut dire que ce que nous avons fait
21:16n'a pas été suffisant
21:18pour amener l'apaisement dans le pays.
21:20Ça veut dire que la tenance bloquée a été un problème.
21:23Et lorsque la tenance est bloquée,
21:25ça se termine par un coup d'État,
21:26que ce soit un coup d'État militaire ou une insurrection.
21:29Et donc, la classe politique, les institutions,
21:32doivent favoriser l'expression libre des populations
21:35et tenir compte du résultat des suffrages.
21:37Je le dis modestement.
21:39Après, on va me dire
21:40« oui, mais vous avez été là, vous avez soutenu ».
21:42Mais une fois que les institutions ont dit
21:44que c'est Ali Bongo qui a gagné,
21:45mon rôle à moi est effectivement de défendre la victoire d'Ali Bongo.
21:48Je l'ai fait.
21:49On me reproche par exemple
21:51d'avoir dit en 2016 qu'il y a eu huit morts.
21:54Mais les huit morts que j'ai indiquées en 2016,
21:56c'est les huit morts que la police et les services de l'État m'ont indiquées.
21:59Et depuis lors, je n'ai pas un élément contraire.
22:02J'ai des éléments contraires par l'opposition.
22:05Et j'observe, là aussi c'est un élément important,
22:08j'observe que ceux qui demandaient hier
22:10la vérité sur les morts de 2016
22:13se sont tués, maintenant qu'ils sont en responsabilité.
22:16Alors qu'aujourd'hui, ils ont la possibilité
22:19d'engager des enquêtes par la justice,
22:23puisque le but de la justice vient de l'opposition.
22:25Ils peuvent mener des enquêtes parlementaires,
22:27puisque Mme Missambo est présidente du Sénat,
22:30elle vient de l'opposition, elle était de la coalition Jamping.
22:33Ils nous ont dit qu'il y a des charniers à la démocratie.
22:35Qui gagne la démocratie ? C'est la GR.
22:38Mais c'est la GR qui est aujourd'hui au pouvoir.
22:40Elle est vérifiée s'il y a eu des charniers.
22:42S'il y en a eu, il y a un problème.
22:44Et je le dis encore une fois,
22:46le jour où il y aura la démonstration qu'il y a eu des charniers,
22:48je retirerai, je retirerai moi la vérité d'Ali Bongo.
22:52Je demanderai pardon aux Gabonaises et aux Gabonais
22:54d'avoir péché par ignorance.
22:56Mais moi je dis, je ne suis pas au courant de ça.
22:58On m'a dit, en tant que porte-parole,
23:01il y a eu huit morts.
23:02Le chiffre des huit morts a été communiqué à la CPI.
23:04Je rappelle que la CPI est venue au Gabon,
23:08à la fois à la demande du gouvernement gabonais,
23:10mais aussi à la demande de l'opposition.
23:12Le procuré, la CPI, a envoyé au Gabon une mission
23:15pour regarder et la mission est repartie en disant
23:18il n'y a pas eu au Gabon de faits constitutifs
23:21de crimes contre l'humanité
23:24et donc la CPI ne peut pas être saisie.
23:25Ce n'est pas moi qui le dis,
23:27c'est le bureau du procureur de la CPI qui le dit.
23:29Donc, puisque les gens insistent,
23:30je dis faisons la commission,
23:32vérité, justice et réconciliation
23:34pour qu'on sache ce qui s'est passé,
23:36qui a ordonné quoi, qui a exécuté quoi.
23:39Pourquoi cette demande, lorsque je la fais aujourd'hui,
23:42on préfère m'insulter au lieu de pouvoir répondre à cette demande.
23:46Si on estime qu'il n'y a plus rien à dire,
23:47il n'y a plus rien à faire
23:48et que les victimes pour lesquelles on se battait hier,
23:51ça n'a servi qu'à favoriser leur accès au pouvoir,
23:54qu'on le dise clairement,
23:55mais qu'on arrête de penser que c'est Billy Binzel
23:58qui aurait organisé l'attaque chez Jean Ping.
24:01Je n'ai pas été aux responsabilités politiques,
24:04direct à la tête des forces de défense sécurité
24:08pour avoir ordonné cela.
24:09Ceux qui l'auraient ordonné sont encore vivants,
24:12qu'on fasse la commission.
24:14Très bien.
24:14Depuis les événements du 30 août,
24:17votre formation politique vit semble-t-il
24:19une période d'incertitude,
24:21notamment dans sa gestion.
24:23Après avoir été nommé vice-président,
24:26vous avez d'ailleurs décidé de vous mettre en retrait
24:29en demeurant simple militant
24:31et récemment, vous avez lancé votre mouvement
24:33avec d'autres compatriotes,
24:35la plateforme Ensemble pour le Gabon.
24:38Quelle est aujourd'hui la position d'Alain-Claude Billy Binzel
24:41vis-à-vis du parti,
24:44mais surtout, comment envisagez-vous votre avenir
24:46au sein du PDG ?
24:49Les questions politiques doivent être des questions claires.
24:52Ce ne sont pas des questions d'émotions,
24:54des questions de sentiments,
24:55ce sont des questions politiques.
24:57J'en profite pour répondre à quelques autres préoccupations.
25:01J'ai parfois entendu dire que j'aurais taillé l'opposition.
25:05Je rappelle que je n'ai adhéré qu'à un seul parti d'opposition,
25:09le RNB de Mbappé Sol.
25:11Le RNB de Mbappé Sol ensuite est devenu RPG
25:16et est entré dans la majorité.
25:17C'est dans ce contexte qu'en 2005,
25:20le RPG fait la campagne d'Omar Gbongo
25:23avec d'autres partis politiques de la majorité.
25:25J'ai même d'ailleurs été moi-même porte-parole de la majorité.
25:29J'ai été à l'occasion de cette élection présidentielle en 2005,
25:33un des porte-parole du candidat Omar Gbongo.
25:36A l'issue de la présidentielle,
25:38je suis entré au gouvernement comme ministre délégué
25:40pour le compte du RPG, dans la majorité.
25:43En 2010, pour des raisons,
25:45il serait peut-être trop long de le dire, venir ici,
25:47mais j'avais voté la confiance au gouvernement de Yogemba
25:52avec d'autres députés du RPG.
25:55Le RNB et le RPG ont estimé qu'il fallait m'exclure du parti.
25:59Ils m'ont exclu du parti en 2010.
26:01Je n'ai pas démissionné.
26:02J'ai été exclu du RPG.
26:04Il est important de le rappeler.
26:06En 2011, parce que j'étais à l'Assemblée nationale
26:09dans une coalition RDP-RPG,
26:13quand je suis exclu du RPG,
26:14je reste assiégé pour le compte du RDP,
26:16auquel j'adhère donc.
26:18En 2011, je suis candidat à Makoku pour le compte du RDP.
26:22La hiérarchie du RDP me fait défaut
26:24et va soutenir mon contradicteur du PDG.
26:27Et donc, je perds l'élection à Makoku
26:29et je n'ai plus de parti politique de cet instant-là.
26:32Lorsque j'arrive au cabinet d'Ali Gbongo en mars 2012,
26:36je n'appartiens à aucun parti.
26:38C'est en 2013 que j'entre au PDG,
26:41au bureau politique du PDG par la volonté d'Ali Gbongo,
26:44qui m'a demandé de rentrer au PDG.
26:46Je le suis rentré.
26:48Et j'y ai travaillé.
26:50J'ai travaillé avec d'autres camarades.
26:52Et je dis qu'on a travaillé dans le cadre de ce parti-là
26:56pour accompagner et soutenir les actions d'Ali Gbongo Ndimba.
27:00Lorsqu'arrive le coup d'État,
27:03moi j'estime que c'est le PDG qui est au pouvoir
27:06et c'est le PDG qui a été dégagé manu militari du pouvoir.
27:10Et qu'il fallait que le PDG fasse un examen de conscience,
27:13qu'il se dise, nous avions été au pouvoir pendant 56 ans,
27:17que s'est-il passé pour qu'on arrive à un coup d'État ?
27:19Qu'avons-nous mal fait pour qu'on en arrive à cela ?
27:22Le PDG, me semble, s'y est refusé
27:25et s'y refuse encore aujourd'hui.
27:27J'ai donc quitté le directoire pour avoir ma liberté d'expression.
27:30Si j'étais resté membre du bureau du PDG,
27:32je ne serais pas là en train de vous parler comme je le fais là.
27:35Je ne parlerais pas aux Gabonais comme je le fais aujourd'hui.
27:37J'ai donc pris ma liberté.
27:38J'attends le prochain gros événement
27:41qui nous attend sur la place politique.
27:43Ça va être le référendum.
27:45Sur ce référendum,
27:47j'ai dit ce que je pense du projet qui est présenté.
27:50J'attends voir la position que prendra le parti
27:53et en fonction de cela,
27:54nous allons solder nos comptes politiques.
27:56Soit on continue ensemble, soit on se sépare.
27:58On ne peut pas travailler s'il y a des lignes qui ne sont pas claires.
28:01J'aime la clarté, j'aime la cohérence.
28:04Vous êtes un des rares membres du PDG aujourd'hui à défendre publiquement,
28:09je dis bien publiquement, le bilan d'Ali Bongo Ndimba
28:11au point que l'aucun ne voudrait vous faire porter
28:14les échecs des 14 ans de sa gouvernance.
28:17Que leur répondez-vous ?
28:22Je n'ai jamais été quelqu'un de lâche.
28:26Je n'ai jamais été quelqu'un qui se renie.
28:28Je ne sais pas comment on fait pour dormir le soir
28:31lorsqu'on a dit qu'Ali Bongo était un bon leader,
28:35lorsqu'on a chanté les louanges d'Ali Bongo,
28:37qu'on a dit partout qu'Ali Bongo c'est le président qu'il nous faut,
28:40qu'on a mené campagne à ses côtés sur le terrain
28:43et que le lendemain,
28:44on applaudit son adversaire qui vous dit que vous n'avez rien fait.
28:47Je ne sais pas comment on fait pour dormir le soir
28:49en ayant fait ce 380 degrés,
28:53en disant, bon mais écoutez,
28:55360 degrés, voilà.
28:58Ali Bongo, le matin, il est le meilleur.
29:01Le lendemain matin, Ali Bongo n'est plus là.
29:04Les mêmes disent, au liggi, il est le meilleur parce qu'Ali n'a rien fait.
29:08Je n'arrive pas à comprendre ça.
29:10Je ne comprends pas cela.
29:12Je ne défends pas Mordicus.
29:14Je défends la part de bilan
29:16en reconnaissant ce qui n'a pas été bien fait.
29:18Je viens de vous le dire,
29:19les 3 000 logements, les 5 000 logements par an, ça a été une catastrophe.
29:23La destruction de la cité-démocratie, ça a été une catastrophe.
29:26Il y a un certain nombre d'autres choses comme ça.
29:27On a annoncé une compagnie aérienne qui n'a pas eu lieu.
29:30Ça a été une catastrophe.
29:31D'ailleurs, la compagnie qui a été annoncée par le CETERI, Fly-Gabon,
29:35c'est une esbroufe.
29:37Fly-Gabon n'est pas une compagnie nationale.
29:39Il faut arrêter de dire ça aux Gabonais.
29:41C'est qui au capital ?
29:42Ce capital a été payé à combien ?
29:45J'en reviens également sur la question de Asala.
29:48On se réjouit d'avoir acheté Asala.
29:49Mais qui a acheté Asala ?
29:52C'est le tradeur qui a avancé de l'argent,
29:54en lieu de passer de l'État.
29:56L'État aujourd'hui n'est pas propriétaire.
29:59C'est encore le tradeur qui a les actifs.
30:01Et l'État remboursera.
30:02Mais est-ce qu'il y a eu là-dessus une loi d'emprunt ?
30:05Lorsque l'État doit acquérir quelque chose,
30:08il n'y a que par le trésor public,
30:10soit sous ressources propres, soit sous ressources d'emprunt,
30:12650 milliards de francs
30:15qui ne sont pas sortis par les caisses de l'État.
30:18Comment on fait pour les payer s'il n'y a pas une loi d'emprunt ?
30:20Et s'il y a une loi d'emprunt, on a emprunté à qui ?
30:23A quelle modalité ?
30:25Quel taux d'intérêt ?
30:25Sur combien de temps ?
30:26Tout ça n'est pas très clair.
30:28Et donc, on ne dit pas la vérité aux Gabonais
30:30et il n'est pas bon de continuer comme ça.
30:32Et je dis que malheureusement,
30:35ceux qui ont été au gouvernement,
30:38peut-être ont une responsabilité la plus importante.
30:42Pourquoi se taisent-ils ?
30:44Parce qu'ils ont besoin de continuer,
30:46ou de se cacher, je n'en sais rien.
30:47Je n'ai pas de réponse,
30:49mais c'est à chacun de répondre.
30:50Je ne peux pas me faire porter à moi,
30:52par exemple, le bilan de la route.
30:54Je n'ai jamais été mis d'ETP.
30:56Et ceux qui ont été mis d'ETP depuis Omar Bongo,
30:59si je prends Makoku par exemple,
31:01on me dit,
31:02je n'ai pas fait au vent Makoku.
31:04Je réponds que je n'ai pas été mis d'ETP.
31:06Je n'ai pas été mis de l'économie.
31:08J'ai été Premier ministre pendant sept mois.
31:11Mais dans les sept mois, qu'ai-je fait ?
31:13J'ai négocié avec la BGFI,
31:16un emprunt de 150 milliards de francs CFA.
31:1960 milliards de francs CFA ont été décaissés
31:22au mois de juin 2023.
31:24J'ai le numéro de compte,
31:26j'ai le montant qui a été décaissé,
31:2860 milliards de francs CFA.
31:30Lorsqu'on a négocié cet emprunt,
31:32qui a pris des mois et des mois
31:33avant d'être validé,
31:35la BGFI a exigé
31:37que nous mettions un courrier
31:39pour indiquer les tronçons qui seraient concernés,
31:42parce qu'ils voulaient éviter
31:43que cette agence aide à autre chose.
31:45On a mis là-dedans,
31:46le tronçon au vent Makoku.
31:49On a mis l'achèvement d'Ombwe Port Gentil
31:51sur les 12 kilomètres entre Ferasol et Ndega.
31:54On a mis l'achèvement de Ndende Chibanga
31:59sur la zone où il restait une trentaine de kilomètres.
32:02On a mis l'achèvement de Chibanga Mayumba
32:05sur les 6 kilomètres qui restaient.
32:06On a mis Mwanda Bakumba.
32:08Nous avons mis la connexion nord
32:11au niveau de la voie de contournement,
32:14la connexion sud,
32:15l'échangeur qui a été réalisé.
32:17Donc tout ceci a été mis dans cet emprunt.
32:20Je demande qu'on vienne me contenir là-dessus,
32:22parce que c'est moi qui ai signé cet emprunt-là
32:24avec la BGFI,
32:26avec Mme Robouti, ministre de l'Economie,
32:28avec Mme Edith Ekiri, ministre du Budget.
32:31C'est nous qui avons négocié ça
32:32avec M. Toussaint Kouma, ministre des TPs.
32:35Donc voilà les éléments.
32:36Au vent Makoku a été programmé dans ce financement
32:40et au mois de juillet 2023,
32:42je l'ai annoncé à Makoku.
32:44Lorsqu'on me fait le reproche de l'état du réseau routier,
32:48Makoku a été créé en 1908.
32:53On a donc attendu que je ne sois plus ministre
32:58pendant sept mois pour me reprocher au vent Makoku.
33:01Il y a un problème.
33:02On me dit vous n'avez rien fait pour le vote.
33:05Mais comment est-ce possible ?
33:06J'ai travaillé comme républicain.
33:09Lorsque j'ai été ministre de l'énergie,
33:12pour la première fois dans ma ville de Makoku,
33:16le quartier qu'on appelle Loa Loa,
33:18c'est un des tout premiers quartiers de la commune de Makoku
33:21qui n'avait jamais eu ni eau ni courant.
33:23C'est sous moi qu'il y a eu l'eau et le courant à Loa Loa.
33:26C'est sous moi qu'il y a eu l'eau et le courant à Zanayon,
33:29l'eau à Ekoron.
33:30C'est sous moi.
33:31Le canton de Tananrouli,
33:32à Nsenkele, j'ai mis l'eau et le courant.
33:34J'ai mis l'eau et j'ai offert des kits solaires
33:38à chaque village du canton de Tananrouli.
33:40Donc à Nsenkele, adduction d'eau.
33:43À Mbesse, adduction d'eau.
33:45À Antibelon, addiction d'eau.
33:47Mais je ne l'ai pas fait seulement pour ma province.
33:49Je l'ai fait dans d'autres provinces en tant que ministre.
33:50J'ai été dans le Voluntem, dans la Nyanga, dans la Ngunie.
33:53Donc il y a un problème.
33:55Je veux que mes contradicteurs parlent de mon bilan de ministre
34:01là où je suis passé.
34:03Les affaires de Bilbise est arrogant.
34:06Bilbise est méprisant.
34:07Bilbise a fait ci, Bilbise a fait ça.
34:09On n'est pas au gouvernement pour juger
34:11les qualités intrinsèques des uns des autres.
34:15On regarde ce qu'on fait comme ministre.
34:18Et j'attends qu'on débatte de ce que j'ai fait comme ministre.
34:21Voilà ce que je peux dire là-dessus.
34:23Justement, pour évoquer ces polémiques,
34:27alors que vous étiez Premier ministre,
34:28je ne sais plus si c'était à l'Assemblée
34:30ou à l'occasion d'une sortie,
34:31vous aviez dit que les Gabonais vivaient au-dessus de leurs moyens.
34:33Et cette sortie vous a valu tous les sobriquets et tous les colibets.
34:39Est-ce que vous pouvez peut-être revenir sur ce propos
34:42et repréciser votre pensée à ce moment-là ?
34:46D'abord, je n'ai jamais tenu un tel propos.
34:50Les Gabonais vivent au-dessus de leurs moyens.
34:51C'est l'organe, le Gabon Media Time,
34:54qui a fait ce verbatim en le déformant un peu.
34:56Ils ont écrit ce qu'ils ont compris dans le propos que j'ai tenu.
34:59Mais je n'ai jamais tenu ce propos.
35:01L'enrichissement existe.
35:03Mon texte existe.
35:05Lorsque je suis nommé Premier ministre,
35:07je dis au présent à Nibongo,
35:08ma priorité sera la lutte contre la vie chère.
35:12Lorsque l'on regarde les 12 axes stratégiques
35:15que j'ai posés devant l'Assemblée nationale,
35:17la lutte contre la vie chère est l'axe numéro un.
35:19Cela a été tellement pris en compte
35:21qu'il y a eu un ministre d'État en charge de la lutte contre la vie chère.
35:24Nous avons organisé dans notre pays
35:26des assises provinciales sur la vie chère
35:29qui ont abouti aux assises nationales sur la vie chère.
35:33Nous avons travaillé une nouvelle Merculat des Prix
35:36avec M. Luthien Abouna,
35:37qui était à l'époque l'Été Général de la Consommation,
35:40avec d'autres compatriotes qui occupaient plusieurs fonctions
35:43pour une nouvelle mercuriale.
35:44On a maintenu les subventions pour la farine de blé,
35:47les subventions sur le carburant,
35:49la gratuité des transports,
35:51la gratuité des soins de santé.
35:52On a maintenu tout cela.
35:55Et dans mon discours de clôture aux assises,
35:57j'ai indiqué l'effort que l'État avait fait.
36:01Et j'ai voulu interpeller nos compatriotes
36:03sur les choix parfois qui sont faits
36:06et qui me semblaient peu pertinents.
36:08Et l'exemple que j'ai pris,
36:09j'ai dit, mais lorsqu'on gagne 300 000 francs CFA par mois
36:13et qu'on achète un téléphone portable qui coûte 1,5 million,
36:16cela n'est pas possible, ce n'est pas pertinent comme choix.
36:20C'est ce que j'avais indiqué.
36:22Et de là, on a dit que j'ai dit que les gabarits
36:24vivaient dessus leurs moyens.
36:25Mais moi, j'observe, pour le déplorer,
36:28qu'aujourd'hui, on dit tellement la vie de paraître.
36:31C'est quoi la vie de paraître ?
36:33La vie de paraître, c'est quoi finalement ?
36:35C'est simplement faire de l'esprouf,
36:37montrer qu'on est en costume cravate,
36:40refuser de monter dans l'ongori alors qu'on n'a pas d'argent,
36:43parce qu'on estime que l'ongori, c'est pour ceux qui sont pauvres,
36:46refuser de faire ses courses à Montbouette,
36:48parce que si on fait les courses à Montbouette,
36:50on dit qu'on est pauvre.
36:51C'est tous ces comportements que j'ai voulu interpeller.
36:54Je suis gabonais, je vis au Gabon
36:57et je sais les difficultés que les uns et les autres
36:59ont pour boucler les fins de mois.
37:00Je serai le dernier à dire une telle chose.
37:03Ma pensée a été mal interprétée, mal comprise.
37:06Vous savez, lorsque j'ai été ministre de l'Énergie,
37:10je reçois un jour... Pardonnez-moi de raconter cela.
37:14Avant de le dire, lorsque je dis que je suis un Gabonais,
37:19né d'une famille ordinaire du Gabon,
37:21je n'ai pas dit que ma famille était pauvre ou qu'elle était en pauvreté.
37:24Mon père était fonctionnaire, il n'était pas pauvre.
37:27Ma mère nous a enseigné le respect du peu que nous avions.
37:31Et nous avons grandi dedans.
37:32Mon père était fonctionnaire et il était logé par l'État.
37:37Et étant logé par l'État, nous avions la gratuité de l'eau,
37:41de l'électricité et du téléphone.
37:43Mais mon père, il nous disait,
37:46tous nos voisins vont à la fontaine publique prendre de l'eau,
37:49vous partez à la fontaine comme eux.
37:51À Makoku, on avait une fontaine publique à 100 mètres de la maison.
37:54Nous partions à la fontaine publique alors qu'on avait l'eau courante à la maison.
37:58Le soir après, les leçons.
38:01Autour de 19h à 20h, extension de lumière.
38:04Parce qu'il ne fallait pas gaspiller le courant, même si c'est l'État qui paye.
38:08Moi, j'ai gardé cela.
38:10Le téléphone, on ne l'utilisait pas n'importe comment, même si c'est l'État qui paye.
38:13Cela a fait que partout où je suis passé comme ministre,
38:18j'ai tout fait pour ne pas faire le gaspillage.
38:20Lorsque j'ai aménagé un bureau,
38:23quand je quittais, je n'embarquais à rien d'autre que mon ordinateur.
38:26Celui qui arrivait après moi commençait le travail tout de suite.
38:30J'ai quitté tous les départements ministériels en laissant à l'État un bureau fonctionnel
38:36qui n'a jamais fait l'objet de réaménagements par la suite.
38:39Chacun est venu et il a travaillé.
38:41Lorsque j'étais ministre de l'Énergie,
38:45on est venu me voir pour me dire que j'avais le droit à la gratuité d'électricité et d'eau.
38:49J'ai demandé le texte qui le fixait.
38:51Il n'y avait pas de texte.
38:53J'ai modifié mon compteur.
38:55J'ai pris un compteur et d'antiphasé pour payer moi-même mon courant et mon eau.
38:59Je n'ai jamais bénéficié d'une gratuité de courant et d'eau de toute ma vie,
39:03même lorsque j'étais ministre de l'Énergie.
39:05Pourquoi ?
39:06Parce que j'estime que ceux qui gagnent le plus
39:09ne devraient pas être ceux qui bénéficient encore du soutien de l'État.
39:13Lorsque je parle de la question de la vie chère,
39:15j'en parle parce que je vis ça au quotidien.
39:17Mes soeurs, mes frères, mes amis, je vois bien comment c'est difficile.
39:22Et donc, je considère que par le travail que j'ai eu,
39:25j'ai été un peu privilégié.
39:27Je ne peux pas me moquer des gens.
39:29J'essaie de faire entendre ça.
39:31Donc, encore une fois, toutes mes excuses.
39:33Si ma pensée a été mal comprise,
39:37si mes mots ont été mal choisis,
39:39mais je n'ai pas voulu me moquer des Gabonais.
39:41Loin s'en fout.
39:43Très bien.
39:44La problématique du chômage a été un nœud gardien pour tous les gouvernements,
39:50y compris le vôtre.
39:51Alors, quel regard portez-vous sur cette question qui semble insoluble,
39:56malgré la volonté affichée par les autorités militaires
40:00qui ont tout de suite plongé sur l'attribution de postes budgétaires,
40:04par exemple, pour certaines catégories de fonctionnaires ?
40:08Oui, mais on atteint là les limites du populisme et de la démagogie.
40:13On a vu les meetings avec des compatriotes
40:16qui venaient avec des milliers de dossiers.
40:19Ce n'est pas comme ça que cela se passe.
40:21Nous avons aujourd'hui une fonction publique.
40:23Moi, je ne dirais pas qu'elle est saturée.
40:25Je dis qu'il faut regarder à nouveau comment mieux redéployer.
40:29Parce que lorsque je visite le pays,
40:31moi, j'ai fait plusieurs fois le tour du Gabon.
40:34Quand on va en province,
40:36qui tient nos administrations en province ?
40:38Les sous-préfectures, les préfectures, les gouvernorats.
40:42Ce sont la main de venant permanente.
40:45Qui tient nos écoles ?
40:46C'est ce qu'on appelle les bénévoles.
40:47Donc, il y a encore des poches d'emploi dans notre pays
40:51en ce qui concerne la fonction publique.
40:52Il faut pour cela mieux répartir les agents sur le territoire national.
40:57Tout le monde est à Libreville, Port Gentil, Oyem, Mouila,
41:01d'après le recensement qu'a fait Mme Adelenebert,
41:04ministre de la fonction publique.
41:06Mais qui est à Mekambo ?
41:08Qui est à Zenzélé ?
41:09Qui est à Mivoule ?
41:10Personne ne veut y aller.
41:11Donc, il faut mieux répartir
41:13tout en mettant en place les conditions
41:15pour que les gens puissent y aller.
41:17Ensuite, il y a un élément dont tous les gouvernements ont parlé,
41:21mais on n'arrive pas à prendre le taureau par les cornes.
41:23C'est la question de la fameuse adaptation de la formation à l'emploi.
41:26C'est la question, finalement,
41:28d'encourager nos compatriotes au secteur privé.
41:31Mais il ne faut pas leur dire du jour au lendemain
41:33d'aller créer des entreprises.
41:34Ça ne s'improvise pas.
41:35Il faut former.
41:36Il faut donc introduire dans les modèles de formation,
41:39dans les modules de formation,
41:41la question liée à l'entrepreneuriat,
41:43donc à l'auto-entrepreneuriat.
41:44La question liée à l'apprentissage.
41:47Indiquer que ce n'est pas parce qu'on a décroché sans diplôme
41:50qu'on ne peut pas trouver un emploi,
41:51il y a l'apprentissage.
41:53Et après, pour ceux qui sont déjà formés,
41:55qui ont un master en histoire,
41:58en géographie,
41:59en sociologie,
42:02en droit ou en économie,
42:04il faut absolument que l'État trouve des solutions.
42:06On ne peut pas répondre à ces jeunes gabonais
42:09qui disent que l'État ne peut rien faire pour vous,
42:11allez vous débrouiller,
42:12allez créer vos entreprises.
42:14Ce n'est pas comme ça que ça se passe.
42:15L'État, qui les a formés,
42:18qui les a laissés s'inscrire dans ces filières-là,
42:20a l'obligation de trouver des solutions.
42:23Et il faut que l'État ait le courage de réformer l'UOB.
42:26On ne peut pas continuer à former des jeunes gens
42:29dans des filières qui ne donnent pas de l'emploi
42:31parce qu'on maintient de l'emploi pour les enseignants.
42:34Il faut réformer l'UOB, les enseignants ont déjà leur emploi,
42:36on peut les reconvertir,
42:38mais les jeunes qui entrent dans des filières sans déboucher,
42:41comment on fait ?
42:42L'État doit avoir ce courage-là.
42:44Et malheureusement, encore une fois,
42:46on peut nous reprocher d'avoir été tout nouveau ministre,
42:49d'avoir pas fait.
42:50Je rappelle que c'était sept mois.
42:52Et ce n'était pas suffisant pour le faire.
42:54Mais si on regarde ma déclaration de politique générale,
42:56il y avait la réforme de l'UOB
42:58dans cette déclaration de politique générale.
43:00Très bien.
43:01Malgré les discours de bonne volonté affichés par le Comité
43:04pour la transition et la restauration des institutions,
43:06les tensions sociales semblent avoir repris de plus belle.
43:10Qu'est-ce qui justifie cette montée de tensions ?
43:12Et pensez-vous que la tendance va aller crescendo ?
43:17Lorsque j'étais premier ministre,
43:21j'avais indiqué aux membres du gouvernement
43:25et à certains de mes proches
43:27qu'après la présidentielle,
43:30ce que je craignais le plus, c'était une crise sociale.
43:35Nous avions sur le tableau de bord
43:36tous les indicateurs d'une crise sociale à venir.
43:40La demande forte sur l'emploi par des jeunes,
43:44la question de la vie chère,
43:47la question des retraités,
43:49la question de la santé,
43:51la question de l'éducation.
43:53Toutes ces questions-là montraient bien
43:55qu'on avait le droit vers une crise sociale.
43:58Le coup d'état du 30 août a recréé chez les Gabonais un espoir.
44:02Ils se sont dit que les choses vont changer.
44:04Et puisque les boucs émissaires qui empêchaient
44:07que tout cela se déroule ont été mis de côté,
44:09le CETIRI va opérer des miracles.
44:11Mais il n'y a pas de miracle.
44:13Et le CETIRI a eu tort de dire aux Gabonais
44:16que tout va aller pour le mieux,
44:18que c'est le pays où coule le lait et le miel.
44:20Le CETIRI a eu tort de le dire.
44:22On a dit aux Gabonais,
44:23on a trouvé des milliards dans les maisons
44:25et ces milliards sont suffisants pour refaire le pays.
44:27Moi, j'attends voir.
44:29Et donc oui, cela a repris
44:31parce que les Gabonais ont besoin
44:33que leurs revendications soient prises en compte
44:35et qu'il y ait un dialogue social.
44:37On ne gère pas un ministère comme on gère une caserne.
44:40Dans une caserne, il y a un seul qui décide.
44:44Le ministère, vous ne pouvez pas décider tout seul.
44:47Il y a les partenaires sociaux.
44:48Et moi, partout où je suis passé,
44:50j'ai un serein dialogue avec les partenaires sociaux.
44:53Je n'ai jamais appelé la police contre les syndicats.
44:55Je n'ai jamais mis un syndicaliste en prison.
44:57Je n'ai jamais mis un journaliste en prison
44:59parce que ce sont des compatriotes
45:01avec lesquels il faut discuter.
45:03Nous sommes un pays de dialogue et de consensus.
45:05Il faut dialoguer.
45:06Il faut trouver un consensus.
45:08On ne peut pas envoyer les canons contre les agents
45:11qui demandent simplement leur droit.
45:13Il faut arriver à être à l'écoute.
45:15Un autre élément épineux, la dette publique,
45:19qui constitue un véritable sujet de préoccupation pour le Gabon.
45:23Le niveau d'endettement se situe aujourd'hui
45:25à plus de 71% du PIB.
45:27Vous qui avez été Premier ministre,
45:28quel regard portez-vous sur la politique
45:31de désendettement mise en place par le CTRE ?
45:35D'abord, quand j'étais Premier ministre
45:36et quand j'étais au gouvernement,
45:38des efforts ont été faits pour maîtriser la question de la dette.
45:42Quand je partais du gouvernement,
45:44nous étions à 56%.
45:46On m'a dit par la suite qu'il y a eu des dettes cachées.
45:48Là, quand on parle d'un salaire, c'est une dette cachée.
45:51Quand on parle de frais à Gabon, c'est une dette cachée.
45:54Quand on parle d'Ebomaf qui vient acheter la CNI,
45:58c'est une dette cachée.
46:00Quand on parle des travaux qui vont être faits par Ebomaf
46:04ce sont des dettes cachées.
46:05Si on associe tout cela,
46:06vos 71% sont largement dépassés.
46:09On va titoyer les 80% l'année prochaine
46:11si on intègre ces éléments dont je viens de parler.
46:15Je trouve qu'il faut d'abord la sincérité.
46:19La sincérité, c'est quels sont les vrais chiffres.
46:22C'est pour cela que lorsque je dis
46:24qu'il faut une commission vérité, justice et réconciliation,
46:26je parle également de la gestion de l'État.
46:28Cet endettement-là,
46:30Lorsqu'un pays a plus de 7000 milliards de dettes
46:33et que nous avons des difficultés qu'il y a actuellement,
46:35où est passé cet argent ?
46:37Poser cette question, ce n'est quand même pas insulter quelqu'un.
46:40Et donc, ce que fait le CITRI sur la question d'endettement,
46:42c'est très dangereux.
46:44Parce que le CITRI vous a annoncé avoir épongé toute la dette.
46:48Et on se rend compte que non.
46:49Ils ont payé juste quelques échéances qui étaient prévues
46:51et qu'ils ont continué à endetter le pays.
46:54Mais ils endettent le pays pour quoi faire ?
46:55Ce n'est pas pour financer ce qui est productif.
46:59C'est pour essayer de faire la poudre aux yeux
47:01et dire au gabonais, regardez,
47:02si en un an on a pu faire ça,
47:04imaginez ce qu'on fera en 7 ans.
47:06Non, si en un an on a pu endetter à ce point,
47:09il faut imaginer comment ils vont endetter en 7 ans.
47:11C'est en 7 ans qu'il faut poser la question.
47:13Or, tel que c'est parti,
47:14cet endettement n'est pas expliqué.
47:16Et là, pour faire bien de me poser la question,
47:20nous avons aujourd'hui à l'Assemblée nationale
47:23l'examen de la loi de finances rectificative 2024.
47:28Pendant qu'on examine cela,
47:30ils ont adopté déjà la loi de finances initiale 2025.
47:34Il fallait comprendre quelque chose.
47:36Moi, j'ai toujours dit que, de ce que je sais,
47:39l'État gabonais n'arrive pas à mobiliser
47:41plus de 1 700 milliards de ressources propres chaque année.
47:44Et ils ont inscrit 2 500 milliards.
47:47J'attends voir comment ils vont faire
47:49pour mobiliser 2 500 milliards de ressources propres
47:51quand les entreprises ferment.
47:53Parce qu'elles sont en train de fermer.
47:54Quand l'économie est au ralenti, parce qu'elle est au ralenti.
47:57Quand les besoins sociaux sont aussi forts,
47:59ils vont faire comment pour trouver ce financement-là ?
48:02Et donc, je crais qu'en année 1 plus 1 ou en année 1 plus 2,
48:07quand le cours des comptes passera,
48:09le déficit, il peut être à 5 ou 6 %.
48:12Ça veut dire que la part entre ce qui était prévu
48:14et ce qui aurait été exécuté,
48:16entre ce qu'on a cru faire entrer et ce qui est entré,
48:19quand on fera le rapprochement,
48:20on se rendra compte qu'on a un déficit qui s'est creusé
48:23et c'est dangereux pour l'économie.
48:24Donc, il faut la sincérité des chiffres.
48:27Et là, malheureusement, le CETERI a du mal à donner la sincérité.
48:31Et ce n'est pas la faute au gouvernement.
48:34Pour une fois, franchement,
48:36je ne pense pas que Raymond Ndomsima,
48:38qui est Premier ministre, soit responsable de ça.
48:40Il y a une débuleuse qu'on appelle CETERI.
48:43Personne ne sait où ça loge.
48:45Personne ne sait qui compose quoi.
48:47Personne ne sait qui y fait quoi.
48:49Et c'est cette nobileuse-là qui vient tous les jours
48:51vous dire, tel travail ici, c'est stampé CETERI.
48:55On ne dit jamais quel est le montant du financement.
48:57Non, on dit financement CETERI.
48:59Le CETERI, c'est devenu un état dans l'état.
49:01Mais le budget CETERI, il vient d'où ?
49:04C'est fait comment ?
49:05Qui contrôle le CETERI ?
49:07Qui contrôle l'exécution de ce budget-là ?
49:09Donc, on ne peut pas avoir dit qu'on renouvelle un système
49:13et faire pire que le système qu'on prétend renouveler.
49:15Le CETERI aujourd'hui est une catastrophe pour le pays,
49:17je le dis très clairement,
49:18parce qu'on ne sait pas qui c'est le CETERI.
49:20Ils ne rendent compte à qui ?
49:22Ils disent quoi à qui ?
49:23Quelle est l'institution de contrôle du CETERI ?
49:25Il n'y a pas d'institution sans en face une institution de contrôle.
49:28C'est ça l'équilibre des pouvoirs.
49:31Mais le CETERI est contrôlé par qui ?
49:32Et donc, ce n'est pas possible de continuer comme ça.
49:35Le gouvernement, je ne sais pas s'il a la main sur l'endettement d'État.
49:39Je ne sais pas.
49:40Je ne sais pas si la direction générale de la dette a la main
49:44sur tous les endettements qui se font là,
49:46les emplois qui se font.
49:47Je n'en sais rien.
49:48Et donc, là-dessus, il vaut mieux être prudent.
49:51Parce que je n'ai pas tous les chiffres,
49:53mais je constate simplement dans les masses générales
49:56que ça prend l'ascenseur.
49:58Et à cette allure-là,
50:00nous allons avoir des problèmes dans 3-4 ans, pas plus.
50:04Très bien.
50:05Alors, quel regard portez-vous finalement sur l'avenir du Gabon,
50:09surtout après le processus de transition
50:12qui devrait se clore par la tenue de la prochaine élection présidentielle ?
50:16D'abord, je ne sais pas si la transition doit se clore par la présidentielle.
50:22Le CETERI et le gouvernement ont du mal à nous dire
50:27quel est l'agenda de sortie de la transition.
50:31On est rentrés dans la transition par un coup d'État
50:33qui a dissous toutes les institutions.
50:35Bon, certaines ont été réhabilitées pour les besoins de la cause,
50:38mais on a dissous les institutions.
50:41Ayant dissous les institutions,
50:42quelles sont les institutions, un, qu'on a réformées
50:46ou qu'on va réformer, dans quel timing,
50:49quel calendrier et dans quelle mise en œuvre ?
50:51On ne sait pas.
50:53Une fois qu'on a fait la présidentielle,
50:55si on commence par la présidentielle,
50:57ça veut dire que le président élu va donc nommer un gouvernement
51:01avec quel parlement ? Le parlement nommé ?
51:04On fait ça comment ?
51:05Et ce parlement nommé, il va contourner qui ?
51:08Est-ce qu'il ne valait pas mieux commencer par la question du renouvellement par le bas ?
51:13Donc, on commence par les collectivités locales,
51:16on fait le renouvellement du parlement.
51:18Une fois que le parlement est en place,
51:20on renouvelle la cour constitutionnelle.
51:22Une fois qu'elle est en place,
51:23on met toutes les lois du pays et on va à la présidentielle.
51:27Pourquoi faire l'inverse ?
51:28Et je regarde que dans cette constitution,
51:30qui sera soumise au référendum,
51:32si c'est adopté tel quel,
51:34on nous dit que même quand elle sera adoptée,
51:36la charte reste en vigueur.
51:38Or, la charte n'a été adoptée par personne,
51:40sinon par les militaires eux-mêmes.
51:42Comment voulez-vous qu'elle reste en vigueur
51:44si le peuple souverain se prolonge par référendum pour une constitution ?
51:49La nouvelle constitution doit faire tomber tout ceci.
51:51Et donc, ce mérite, ce mélange,
51:54ce mélange est tout à fait scandaleux pour le pays.
51:58On ne gère pas comme ça.
51:59Il faut que le secteur nous dise
52:01quel est l'agenda de sortie de la transition.
52:05Telle institution sera renouvelée à telle chance,
52:08telle à telle chance,
52:10et la dernière, c'est telle institution.
52:12Qu'on y voit clair.
52:13Parce que pour le moment, il y a un flou,
52:15mais je pense qu'eux-mêmes n'ont pas réfléchi à ça.
52:17Très bien.
52:18Nous arrivons au terme de cette interview,
52:20mais nous ne saurons conclure
52:22sans vous donner l'occasion de répondre à celles et ceux
52:24qui, sous plusieurs commentaires, nous avons pu lire,
52:28ont tendance à dire
52:30« Billy Benzé devrait être en prison ».
52:32Que leur répondez-vous ?
52:33Et ensuite, je vous réclame à votre mot de fin.
52:37Écoutez,
52:38que quelqu'un soit en prison,
52:39ce n'est plus une question d'opinion des uns des autres.
52:42La prison, c'est du pénal.
52:45Et donc, il faut qu'on me dise le crime
52:46pour lequel je dois être en prison.
52:48Si je dois être en prison parce que j'ai été ministre d'Ali,
52:52comment est-ce que tous les ministres d'Ali sont en prison ?
52:54Si je dois être en prison parce que j'ai été primiste d'Ali,
52:57comment est-ce que tous les primistes d'Ali sont en prison ?
52:59Donc, je ne sais pas pourquoi je dois être en prison.
53:01En revanche, je sais que je dérange les gens.
53:04Mais je ne suis pas là pour déranger les gens.
53:06Je suis là pour dire ce que j'ai à dire,
53:08d'où, à vous, ma voix.
53:10À vous, parce que je dis la vérité,
53:12j'essaie en tout cas de la dire.
53:13À vous, ma voix, parce que j'essaie d'être cohérent avec moi-même.
53:16Et je pense que la politique est une question de cohérence.
53:19Je ne peux pas avoir soutenu Ali en disant qu'on a fait des choses
53:22et le lendemain, soutenir Oligi qui dit qu'Ali n'a rien fait.
53:24Ce n'est pas cohérent.
53:26À vous, ma voix, c'est parce que je dis
53:27que je ne rentre pas dans les institutions du CTRI.
53:30J'en profite pour répondre à ce qui se répand sur les réseaux sociaux
53:34que je serai là en train de faire la pression pour avoir un poste.
53:37Quel est le poste qu'Oligi va me proposer que je n'ai pas eu ?
53:41Et quel est le poste que je vais prendre dans le CTRI ?
53:43Sachant que cela m'empêcherait d'avoir des ambitions pour demain.
53:47Tous ceux qui sont dans le CTRI ne pourront plus être candidats à quoi que ce soit.
53:50Pourquoi j'irais le faire là ? Pour faire quoi ?
53:53Pour totalement annihiler mes ambitions ?
53:56Ce n'est pas cohérent.
53:58Donc moi, j'attends qu'on me dise ce que j'ai voulu.
54:00Parce que depuis un an et plus, je ne suis plus aux responsabilités.
54:05Mais je sais que des enquêtes sont menées sur ma gestion.
54:09On a mis des enquêtes au ministère de la Communication
54:11pour voir s'il y a eu des malversations éventuelles.
54:15J'attends les résultats.
54:17On est allé interroger la SG, le ministère de l'Énergie.
54:20J'attends les résultats.
54:21Il n'y a rien, sauf ce qu'ils peuvent fabriquer.
54:24Mais il n'y a rien qu'on peut me reprocher dans ce sens-là.
54:27Mais je ne cherche pas la prison.
54:29Personne ne veut vivre en prison.
54:31Ce que je dis, c'est qu'il ne faut pas mentir aux Gabonais.
54:35Les Gabonais ont applaudi en espérant qu'avec le départ d'Ali Bongo,
54:40les choses allaient changer.
54:41Et ce que fait le SETERI est pire que ce qu'aurait fait Ali Bongo.
54:46C'est pire.
54:47Que ce soit dans la gestion de l'État,
54:49que ce soit dans ce qui est proposé, c'est pire.
54:51Et donc, on a menti aux Gabonais.
54:53Et moi, je dis simplement,
54:55Monsieur, la place des militaires, c'est dans les casernes.
54:59L'armée, c'est le dernier rempart.
55:01Ne venez pas devant là pour que les Gabonais ne croient plus en vous.
55:05Il faut que les Gabonais continuent à avoir confiance en leur armée.
55:09Moi, j'ai confiance en l'armée gabonaise pour nous protéger,
55:12pour nous sauver éventuellement.
55:14Donc, si l'armée gabonaise s'attarde là, et pas toute l'armée,
55:18si ceux qui ont fait le coup d'État et qui gèrent là s'attardent,
55:21ça va rejaillir sur l'ensemble de l'armée.
55:24Je ne souhaite pas que cela arrive.
55:26Nous ne voulons pas rentrer à un cycle d'instabilité.
55:29Vous avez dit à l'issue de la transition,
55:31vous rendez le pouvoir aux civils.
55:33Tenez parole.
55:34Respectez votre parole.
55:36Vous êtes des hommes d'honneur.
55:37Ceux qui font l'armée, c'est ça.
55:39Il y a une côte d'honneur.
55:40Ceux qui sont des militaires, ils le font.
55:42Devant la communauté internationale,
55:44la communauté nationale,
55:46quelqu'un qui a pété le sermon dans ses habits d'apparat,
55:49il ne peut pas renier sa parole.
55:51Je pense que le général Oligi pourrait faire comme Amadou Toumani Touré,
55:56gérer une transition, se retirer,
55:59laisser les civils reprendre ce qui appartient aux civils.
56:03Chercher à faire autrement,
56:05c'est chercher à plonger le pays dans un danger
56:08dont personne ne maîtrise aujourd'hui les conséquences exactes.
56:12Donc ceux qui le disent, je ne sais pas.
56:15On dit qu'il est arrogant.
56:16Je ne sais pas dans quel code pénal c'est écrit
56:18que lorsqu'on est arrogant, on va en prison.
56:20On dit qu'il est méprisant en supposant que je le sois.
56:23Ce sont des gens que je ne connais même pas.
56:25Mais s'ils disent que je suis méprisant,
56:26dans quelle prison on va ?
56:28Parce qu'on a été méprisant.
56:29On dit qu'il a fait souffrir les Gabonais.
56:31En faisant quoi ?
56:32Qui ai-je fait souffrir ?
56:34Je viens de vous dire que j'ai été ministre.
56:35Il n'y a eu aucun Gabonais en prison.
56:37J'ai été ministre.
56:38Je n'ai pas fait perdre l'emploi à un Gabonais.
56:41J'en ai même créé.
56:42En créant Gabon 24, j'ai créé de l'emploi.
56:44En créant Gabon Culture, j'ai créé de l'emploi.
56:48En faisant en sorte que GVA existe, j'ai créé de l'emploi.
56:50En faisant en sorte qu'il y ait un spectacle à l'Olympia,
56:53j'ai créé de l'emploi, même si pour le moment il ne fonctionne pas.
56:56J'ai fait le nouveau musée, j'ai créé de l'emploi.
56:58J'ai fait souffrir qui ?
57:00Quel est le Gabonais qui va se lever pour dire
57:02que le libéralisme m'a fait souffrir ?
57:04Je crois que mes contradicteurs ont du mal à trouver des arguments.
57:09Ils vont fouiller dans les poubelles qui peuvent s'ouvrir
57:13pour chercher je ne sais trop quoi.
57:15Il ne faut pas qu'ils s'y attardent.
57:16Je termine par une chose.
57:21Une des fautes morales de cette théorie,
57:24c'est d'avoir pour mieux à ses côtés
57:26des personnes qui étaient reconnues
57:30comme des injuriés au public sur la toile.
57:35Tous ceux qui injuraient Ali Bongo comme ça n'était pas permis,
57:38on les a promus aux fonctions de l'État.
57:40C'est une faute morale.
57:42Parce qu'un État est une continuité historique.
57:44Celui qui a mal agi sur un État,
57:47vous ne pouvez pas le récompenser.
57:48Si vous le faites, vous ouvrez la boîte de Pandore.
57:51Et donc aujourd'hui au Gabon,
57:52il faut insulter quelqu'un pour être promu.
57:54C'est une faute morale.
57:56Et moi je dis simplement,
57:57ceux qui gagnent leur pain en m'insultant,
58:00c'est tant mieux s'ils peuvent nourrir leur famille avec ça.
58:02Mais moi ce que je fais, je n'ai jamais insulté personne.
58:05Je dis les choses comme elles sont.
58:07Quand je dis, monsieur,
58:08vous avez dit que vous rendez le pouvoir au civil,
58:10je ne l'invente pas, ils l'ont dit.
58:12Quand je dis qu'ils n'ont pas fait de château d'eau,
58:14je ne l'invente pas,
58:15j'apporte la preuve que c'est moi qui ai fait le château d'eau.
58:17Et donc ce que je dis, je peux le prouver.
58:19J'attends qu'on m'apporte une contradiction
58:21sur ce que j'ai dit,
58:22et non pas sur la couleur de ma peau
58:24ou sur ma manière de marcher.
58:27La rédaction de Gao Media Time vous remercie.
58:29C'est moi qui vous le remercie.