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Le 14 janvier à Paris, Elias, un adolescent de 14 ans, a été poignardé à mort près du stade Jules-Noël, où il sortait d'un entraînement de football. Deux suspects, âgés de 16 et 17 ans, ont été rapidement interpellés. L'un d'eux a reconnu avoir porté le coup de couteau mortel. Ils avaient tenté de lui extorquer son téléphone portable. Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris était l'invité de Tout le monde veut savoir sur BFMTV

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Transcription
00:00L'invité du jour qui est sur le point de s'installer autour de ce plateau, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, bonsoir.
00:10Bonsoir.
00:11Merci d'être avec nous ce soir.
00:13Laurent Nunez, je voudrais bien sûr commencer par ce qui est arrivé au jeune Elias, 14 ans, poignardé à mort à la sortie de son entraînement de foot
00:20alors que deux jeunes tentaient de lui voler son téléphone portable.
00:23Les deux suspects sont des mineurs, 16 et 17 ans.
00:27L'un des deux a avoué avoir porté ce coup de couteau.
00:30La France est un coupe-gorge, Laurent Nunez ?
00:33Non, pas du tout.
00:34D'abord, permettez-moi d'avoir une pensée évidemment pour la famille d'Elias, pour ses proches.
00:40C'est évidemment un drame, ça ne devrait pas arriver, ça ne doit pas arriver.
00:45Vous savez, les vols avec violences, c'était un fléau il y a encore quelques années, ils sont en chute libre.
00:53Donc nous, côté services de police, on continue à travailler.
00:56Évidemment, vous savez, 2024, les vols de violences baissent à Paris, y compris dans le 14e de plus de 20%.
01:02Évidemment, ces chiffres ne pèsent rien à côté du drame et de la mort d'un enfant, d'un adolescent de 14 ans.
01:09Ils ne pèsent rien.
01:10Et nous, on va continuer évidemment ce travail de police qui consiste à éradiquer la délinquance.
01:16C'est ce que me demande le ministre de l'Intérieur, c'est ce que je fais.
01:19Mais voilà, on va continuer.
01:21Ce qu'on remarque, au-delà, baisse de la délinquance, évidemment.
01:25Vous comprenez que ce soit assez difficile à entendre, non seulement pour la famille du jeune Elias,
01:31mais pour tous ses parents qui s'inquiètent pour leurs enfants.
01:34Évidemment, c'est très difficile à entendre.
01:36Et puis je vais vous dire, encore une fois, ces chiffres ne pèsent rien,
01:38mais ils montrent quand même que le travail de la police, des forces de sécurité intérieure, il est là.
01:43Mais ce qu'on est obligé de relever, c'est que la violence chez les mineurs est en augmentation.
01:48Ça, c'est une réalité.
01:50Dans certains items de la délinquance, même si ces items baissent,
01:54la part des mineurs est très importante.
01:57Les vols de violence dont je parlais à l'instant,
01:59un tiers des mises en cause pour les vols de violence sont des mineurs.
02:0340% pour les cambriolages.
02:05Un vol à main armée sur quatre est commis par un mineur.
02:09Donc, on a une augmentation des phénomènes de violences chez les jeunes.
02:12Le phénomène des homejackings, dont vous parlez souvent,
02:15qui est aussi un phénomène qui est en baisse.
02:17On voit de plus en plus de mineurs s'engager dans ce type de délinquance
02:22et c'est évidemment extrêmement inquiétant.
02:24Et on va parler de tout ça dans le détail,
02:26également des solutions qui sont envisagées,
02:29notamment sur le plan de la justice des mineurs.
02:31Mais juste avant, Laurent Nunez, par rapport à l'enquête,
02:34je le disais, un des deux suspects a avoué avoir porté ce coup de couteau.
02:38Est-ce que vous avez des informations sur la suite de l'enquête,
02:41sur le moment où ces deux suspects vont être mis en examen ?
02:44Écoutez, ils ont été déférés hier soir.
02:47J'ai ces informations, mais je ne vous les donnerai pas à Benjamin Duhamel.
02:51Ça relève de la justice.
02:53Je sais qu'il y a eu un travail d'enquête qui a été fait
02:56par la direction de la police judiciaire de la préfecture de police,
02:59précédé d'une interpellation des auteurs.
03:02Ils n'ont pas échappé très rapidement.
03:04Ce sont les fonctionnaires de la BAC du 14e qui les ont interpellés.
03:07Je ne veux pas faire de commentaire sur l'enquête et les suites de l'enquête.
03:11Vous le comprendrez facilement.
03:12Et donc, ils ont été déférés hier soir ?
03:14Oui, ils ont été déférés.
03:16Je crois que les informations qui sont sorties dans la presse sont les bonnes.
03:20Pour dire les choses, ils sont en détention provisoire ?
03:23Je ne sais pas ce que sera la décision des magistrats,
03:26mais je ne vois pas bien comment ils pourraient échapper à la détention provisoire.
03:31Un mot sur le profil de ces suspects.
03:34Vous avez expliqué ce matin chez nos confrères d'RTL
03:36que quand vos équipes sont intervenues,
03:38elles ont tout de suite fait le rapprochement entre les faits
03:41et les deux suspects tellement ils étaient connus.
03:44Quand on entend ça en une aise,
03:47on se dit qu'il y avait visiblement deux individus
03:50qui étaient connus comme étant des dangers,
03:52qui par ailleurs étaient connus des services de police,
03:55des services de justice,
03:57et pourtant ils étaient en liberté.
03:59Est-ce qu'à minima, le responsable public que vous êtes
04:03doit admettre que quelque chose s'est mal passé ?
04:07Qu'il y a eu un échec ?
04:08Quand vous avez un enfant de 14 ans qui reçoit un coup de couteau
04:11parce qu'on veut lui piquer son portable et qu'il décède,
04:14forcément il y a eu un échec, forcément il y a eu un dysfonctionnement.
04:16Je ne vais pas vous dire autre chose.
04:18Ce que j'ai expliqué ce matin chez vos confrères d'RTL,
04:21c'est que ces individus étaient déjà connus.
04:23Ce n'est pas une révélation.
04:24La presse en a fait l'écho dès ce week-end.
04:26Ils étaient sous contrôle judiciaire,
04:27ils n'avaient d'ailleurs pas le droit de se voir,
04:29et visiblement ce contrôle judiciaire n'était pas respecté.
04:32Je ne peux pas vous dire autre chose.
04:33Ils étaient connus à partir des descriptions
04:35qui ont été faites des auteurs de l'agression.
04:37Oui, mes services ont fait des rapprochements.
04:39Ils ont pu les interpeller très vite.
04:41Il n'y a pas d'interpellation préventive dans notre pays.
04:43Au bout d'un moment, il faut remettre l'église au centre du village.
04:46Donc il n'y a pas d'interpellation préventive.
04:48Je vois que les sites de la Fasophère s'excitent sur le thème.
04:51Oui, ils étaient connus.
04:52On ne peut pas interpeller les gens de manière préventive.
04:54Ce n'est pas possible.
04:55Ces personnes avaient été connues de la justice.
04:57Ils étaient, je comprends, sous contrôle judiciaire
04:59et devaient comparaître dans quelques mois.
05:01Laurent Nunez, bien évidemment, il n'y a pas d'interpellation
05:04ni de condamnation préventive.
05:06Simplement, la société est faite de telle manière
05:09que si des individus représentent un danger pour la société,
05:12c'est le rôle des pouvoirs publics d'empêcher qu'ils puissent nuire.
05:16Le fait est que, de ce point de vue-là,
05:18cet objectif-là n'a pas été tenu.
05:20Encore une fois, évidemment, il y a un enfant qui est mort.
05:24C'est un drame, je tiens à le dire.
05:27Mais les policiers, ils luttent.
05:29Ils interpellent des délinquants.
05:31Et ces personnes avaient été interpellées plusieurs fois
05:34et étaient sous main de justice.
05:36Elles étaient sous contrôle judiciaire.
05:38Elles devaient comparaître.
05:39Je ne peux pas vous dire les choses différemment.
05:41C'est comme ça.
05:43C'est malheureux.
05:44Il y a des délais, peut-être, qui sont trop longs.
05:46Je sais qu'il y a une réflexion qui est engagée
05:48sur la justice des mineurs,
05:50sur le fait qu'ils puissent comparaître beaucoup plus vite,
05:52qu'ils puissent avoir des sanctions plus rapides.
05:54Évidemment que, moi, le patron des services de police que je suis,
05:57ne peut que vous dire qu'il est très favorable à cela.
05:59Évidemment.
06:00Évidemment que des jeunes qui commettent des vols de violence,
06:02c'était leur cas.
06:03C'était connu pour ces faits-là.
06:04Évidemment que si la sanction est immédiate,
06:06si on n'attend pas plusieurs mois,
06:08ça sera sans doute une très bonne chose.
06:10Ce sont des mesures qu'on appelle évidemment de nos voeux.
06:12Oui, parce que c'est important.
06:14Et abordons effectivement le volet des propositions
06:16qui sont soumises au débat public,
06:18notamment par les responsables politiques
06:20qui se sont emparés de ce drame.
06:22Vous, vous dites clairement à la place qui est la vôtre.
06:24Je rappelle que vous avez été ministre
06:26quand Christophe Castaner était ministre de l'Intérieur.
06:28Vous êtes désormais préfet de police.
06:30Il y a un problème avec la façon dont la justice traite ce genre d'affaires,
06:36la violence des mineurs en termes de délai,
06:38en termes de sévérité aussi ?
06:40Il y a un double problème.
06:42Je crois qu'il ne faut pas pointer du doigt la justice.
06:44Les magistrats, et je travaille tous les jours
06:46avec la procureure de la République de Paris,
06:48sa main ne tremble jamais.
06:50Sa main ne tremble jamais.
06:52Après, vous avez des textes, vous avez des lois
06:54qui sont ce qu'elles sont
06:56et qui s'appliquent à droit constant.
06:58Il est peut-être temps, et encore une fois
07:00je sais que des réflexions sont en cours et c'est une bonne chose,
07:02qu'on commence à réfléchir à ce qu'est
07:04la justice des mineurs, ce qu'est l'excuse de minorité,
07:06ce qu'est la possibilité
07:08d'avoir des comparutions immédiates
07:10pour les jeunes mineurs.
07:12Ce sont des bonnes pistes pour vous ?
07:14Bien sûr, ce sont des bonnes pistes.
07:16L'immédiateté d'une sanction, la perception d'une sanction.
07:18On a un problème d'autorité dans ce pays.
07:20Ce n'est pas un gros mot que de parler d'autorité,
07:22c'est un devoir.
07:24Je vous disais que la violence monte chez les jeunes.
07:26Si je vous prenais l'exemple des home-jackings,
07:28j'aurais pu parler du phénomène des bandes.
07:30Le phénomène des bandes est en augmentation l'année dernière.
07:3277% des personnes impliquées
07:34dans les rixes entre bandes,
07:36que ce soit d'ailleurs dans l'agglomération parisienne
07:38et c'est vrai sur tout le territoire national,
07:4077% sont des mineurs.
07:42À Paris, l'âge moyen des personnes
07:44impliquées dans les bandes, il était de 17 ans
07:46l'année dernière.
07:48En 2023, pardon, en 2024, il est passé à 15 ans
07:50et c'est 9 mois.
07:52Donc on a quand même un problème, il faut qu'il y ait un choc d'autorité.
07:54Choc d'autorité, donc plus grande sévérité
07:56de la justice dans les textes
07:58mais aussi dans la façon dont les magistrats l'appliquent.
08:00Vous m'interpelliez tout à l'heure sur le thème
08:02vous êtes un haut responsable public.
08:04C'est vrai, moi je suis un haut responsable de police
08:06sous l'autorité du ministre des Etats, ministre de l'Intérieur
08:08et nous gérons nos domaines d'activité.
08:10Mais le choc,
08:12l'autorité, on va dire,
08:14l'autorité qu'il faut rappeler à tous les niveaux,
08:16elle ne concerne pas que les fonctionnaires de police.
08:18Elle ne concerne pas que la police nationale.
08:20C'est vrai que quand il y a un drame,
08:22on se tombe toujours vers la police nationale.
08:24Mais encore une fois, on fait un travail
08:26qui produit des résultats.
08:28La délinquance baisse, on fait baisser les items de la délinquance.
08:30Le ministre des Etats, ministre de l'Intérieur,
08:32nous a demandé de mettre en place des plans de restauration
08:34de la sécurité du quotidien.
08:36J'ai produit ma copie il y a quelques jours.
08:38On va encore accentuer la visibilité des forces de l'ordre.
08:40On va embarquer avec nous beaucoup plus d'acteurs.
08:42Beaucoup plus d'acteurs.
08:44Mais on attend évidemment d'autres acteurs
08:46qui soient aussi présents pour faire face à la violence des mineurs.
08:48Regardez le problème
08:50de la responsabilité parentale.
08:52Ça devient quelque chose d'extrêmement important
08:54qu'il faut traiter.
08:56On a des rixes de bandes.
08:58Vous avez des jeunes dans l'agglomération parisienne
09:00qui se battent à coups de béquilles,
09:02de machettes,
09:04d'armes blanches.
09:06Ils ont 14-15 ans.
09:08Il faut que les parents se ressaisissent ?
09:1014-15 ans, que font des gamins
09:12en pleine nuit
09:14à se battre ?
09:16Heureusement, les forces de la préfecture de police
09:18déjouent des affrontements.
09:20Malheureusement, on n'évite pas qu'il y ait des blessés.
09:22Ce sont des jeunes qui sont très jeunes.
09:24On se demande ce qu'ils font dans la rue.
09:26Il faut envisager des couvre-feux ?
09:28Pas forcément.
09:30Il y a un certain nombre de mesures
09:32qui pourraient engager la responsabilité parentale
09:34sur ce type d'action.
09:36Le rôle des acteurs pour lutter
09:38contre la délinquance
09:40qui aboutit à ce genre de drame,
09:42est-ce que vous travaillez bien
09:44avec la maire du 14e arrondissement ?
09:46Maire écologiste,
09:48Karine Petit,
09:50qui, sur les réseaux sociaux,
09:52a été parfois raillée sur les propos qu'elle a pu tenir,
09:54sur des mesures qui avaient été prises
09:56précisément pour éviter l'insécurité
09:58devant ce stade où le jeune Elias
10:00a été poignardé.
10:02Visiblement, tous les efforts réalisés
10:04n'ont pas tout à fait produit leurs effets.
10:06Nous travaillons très bien avec
10:08la ville de Paris en matière de prévention
10:10de la délinquance.
10:12C'est important. Il y a des actions qui sont engagées actuellement,
10:14notamment avec le parquet de Paris,
10:16avec le rectorat, sur l'usage des armes blanches.
10:18Mais ce sont des actions de prévention.
10:20Moi, je m'inscris sur le volet répressif.
10:22Le volet répressif,
10:24je ne dirai jamais
10:26que la société
10:28a loupé
10:30quelque chose avec les auteurs
10:32de l'homicide
10:34du jeune Elias. Jamais.
10:36Il y a deux auteurs qui ont commis
10:38un acte délictueux.
10:40Vous considérez que dire cela serait une façon
10:42de les excuser ?
10:44Il n'y a pas d'excuses sur ce type d'acte.
10:46Il ne peut pas y avoir d'excuses. Il n'y a pas de déterminisme
10:48social. Ce sont des actes trop
10:50graves. Je crois que la seule réponse
10:52c'est l'autorité. C'est ce que nous faisons
10:54au ministère de l'Intérieur, sous l'autorité
10:56évidemment du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur.
10:58C'est ce que nous faisons sur l'agglomération parisienne.
11:00La réponse, c'est l'autorité. Il faut continuer à sévir.
11:02Il faut continuer à lutter contre la délinquance.
11:04Nous allons le faire.
11:06C'est ce que nous devons évidemment aux parents du jeune Elias.
11:08Un mot encore sur l'arsenal
11:10des mesures évoquées proposées
11:12dans le débat sur cette question de l'excuse
11:14de minorité. Pour rappeler
11:16à ceux qui nous regardent l'état du droit,
11:18cette excuse de minorité peut être
11:20levée si elle est motivée par
11:22les magistrats qui prennent la décision.
11:24La proposition qui est dans le débat est d'inverser la logique.
11:26De dire, pour les faits
11:28les plus graves, il n'y aurait pas d'excuse de minorité
11:30à moins qu'un magistrat souhaite la rétablir.
11:32Est-ce que ça vous dit ?
11:34Oui. Au fond, il y a la question quasiment
11:36philosophique qui se pose derrière. Il y a ceux qui disent
11:38qu'on ne peut pas juger les mineurs comme s'ils étaient
11:40majeurs. Et il y a en face d'autres qui disent
11:42quand on a 16 ans, 17 ans
11:44et qu'on commet ce genre d'actes,
11:46il n'y a pas de différence
11:48par rapport à si l'on avait 18 ou 19 ans.
11:50À titre personnel, je partage ce que vous venez de dire évidemment.
11:52C'est-à-dire qu'il n'y a pas de différence ?
11:54Bien sûr. C'est ce qu'a dit aussi le garde des Sceaux.
11:56C'est une réflexion qui est lancée. Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
11:58Moi, je vous apporte
12:00mon témoignage de préfet de police,
12:02de responsable des services de police. Les mineurs
12:04de 16-17 ans commettent
12:06des actes à l'identique des jeunes majeurs.
12:08Et donc, il n'y a pas
12:10à les juger différemment ? De mon point de vue,
12:12il n'y a pas à les juger différemment. Vous avez
12:14dans des home-checkings, je le disais
12:16tout à l'heure, de plus en plus, on a des équipes de 3-4
12:18individus, souvent d'ailleurs avec des commanditaires
12:20derrière régulièrement.
12:22On a 3-4 personnes. Vous pouvez avoir jusqu'à
12:242 mineurs qui ont toujours entre
12:2616 et 17 ans. En dessous,
12:28c'est beaucoup plus rare évidemment. Mais 16-17
12:30ans, c'est très fréquent et on les retrouve
12:32très régulièrement dans les actes délictueux
12:34et plus violents. Et je ne
12:36parle même pas du narcotrafic
12:38où ce sont évidemment des petites mains
12:40des narcotrafiquants.
12:42Et sur la responsabilité des parents,
12:44puisque c'est ce qui est inscrit en bas
12:46de cet écran, aux phrases que vous venez de prononcer,
12:48est-ce qu'il faut aller jusqu'à
12:50engager la responsabilité pénale
12:52des parents, c'est-à-dire les poursuivre
12:54en justice, en quelque sorte
12:56pour manquement
12:58aux nécessités éducatives,
13:00voire prendre des décisions
13:02également sur des prestations sociales
13:04qui pourraient être perçues ? Au fond, est-ce que
13:06le levier des parents
13:08est un bon levier à actionner
13:10pour précisément tenter d'avoir
13:12ce choc d'autorité que vous évoquez ?
13:14D'abord, évidemment, cette réponse
13:16relève éminemment du pouvoir politique
13:18et ça ne m'empêche pas d'avoir un avis personnel.
13:20La responsabilité pénale, c'est plus compliqué.
13:22Il faut toujours qu'il y ait
13:24un comportement qui soit à l'origine d'une
13:26faute, donc il faudrait considérer que ce soit
13:28fautif. Je crois un peu plus
13:30aux possibilités de
13:32remettre en cause peut-être un certain
13:34nombre de prestations qui sont d'ailleurs
13:36très corrélées à l'éducation des enfants.
13:38Donc ça, ça aurait du sens pour vous.
13:40Après, la responsabilité parentale, ce n'est pas le seul levier,
13:42Benjamin Duhamel. Ce que je vous dis,
13:44c'est qu'on ne peut pas tout mettre sur le dos et tout
13:46attendre de la police nationale. Elle fait un travail
13:48remarquable et la gendarmerie, d'ailleurs, dans sa zone
13:50de compétence, fait un travail remarquable.
13:52Mais les leviers pour endiguer la violence
13:54chez les mineurs, ils sont nombreux. Ils sont évidemment
13:56chez les élus en matière de prévention de la délinquance.
13:58Ils sont dans les associations.
14:00Ils sont aussi du côté de l'éducation nationale
14:02et aussi, évidemment, des parents.
14:04Laurent Nunez, je voudrais qu'on dise un mot
14:06de la circulaire Rotaillot
14:08qui a remplacé la circulaire Valls
14:10sur les régularisations.
14:12Une nouvelle circulaire sur l'immigration.
14:14Pour durcir les critères de régularisation,
14:16il faut désormais 7 ans plutôt que 5 ans
14:18de résidence sur le territoire.
14:20Donc vous, comme préfet de police,
14:22en quelque sorte, la mission qui vous est fixée
14:24par le ministre de l'Intérieur, qui est votre
14:26chef, c'est de moins
14:28régulariser. Oui, moins régulariser
14:30à titre exceptionnel.
14:32L'ancienne circulaire
14:34de Manuel Valls de novembre 2012,
14:36remplacée par la circulaire du ministre d'Etat,
14:38c'est une circulaire qui concerne l'admission exceptionnelle
14:40au séjour. Il faut que nos compatriotes comprennent
14:42bien que ce sont des gens qui ne rentrent dans aucune case
14:44de la régularisation. Effectivement,
14:46il y a une restriction qui porte sur
14:48la durée, mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi
14:50la vérification des conditions d'intégration.
14:52Donc je crois que voilà.
14:54Ce sont des mesures qui étaient attendues.
14:56Les préfets conservent un pouvoir de la précision.
14:58Le chiffre, c'était à peu près 30 000 par an ?
15:00Oui, c'est ça.
15:02Vous, à votre échelle, à l'échelle de la zone qui est votre zone de compétence,
15:04l'idée, c'est de baisser de quoi ?
15:06De 15 %, 20 % en termes de régularisation ?
15:08Sur 70 000, j'affinerai
15:10évidemment le chiffre, mais on est en représentant à peu près 4 à 5 000.
15:12D'accord.
15:14À peu près. Donc,
15:16on ne va pas se fixer d'objectifs quantitatifs. Le ministre nous a fixé
15:18des objectifs qui sont des objectifs
15:20qui visent à s'assurer que les personnes
15:22soient mieux intégrées, mieux insérées.
15:24Et puis, il y a aussi, encore une fois, j'insiste beaucoup
15:26dans l'intégration, la vérification du
15:28respect des principes de l'engagement républicain.
15:30Mais ce n'était pas déjà le cas ?
15:32De la maîtrise du français. En tout cas, ce sera le cas systématiquement.
15:34Mais ce n'était pas déjà le cas ? Ce sera le cas systématiquement.
15:36Vous savez, en matière d'admission exceptionnelle au séjour,
15:38nous recevons beaucoup de lettres des élus
15:40de la République qui nous demandent
15:42de déroger.
15:44Et qui sont les mêmes parfois qui considèrent
15:46qu'il n'y ait aucune régularisation.
15:48Simplement, pour ce qui est de ma zone de compétence,
15:50pour la régularisation, je ne suis compétent
15:52qu'à Paris. J'ai une compétence en matière
15:54de droit public qui dépasse le quart de Parisien.
15:56Mais je ne suis compétent qu'à Paris. A Paris, nous appliquerons
15:58évidemment strictement la circulaire
16:00du ministre de l'Intérieur. Et donc, oui,
16:02pour répondre clairement à votre question, il y aura moins
16:04de régularisation au titre de l'admission
16:06exceptionnelle au séjour.
16:07Un tout dernier mot, Laurent Nunes, sur l'incendie
16:09de la mairie du XIIe. Vous évoquiez ce matin un risque
16:11d'effondrement de la flèche
16:13de cette mairie. On a vu les images
16:15impressionnantes. C'était cette nuit
16:17de cet incendie. La mairie du XIIe
16:20est-ce que... Qu'en est-il ce soir
16:22du risque d'effondrement de cette flèche ? Est-ce que vous êtes
16:24rassuré ?
16:25Alors, d'abord,
16:27Benjamin Duhamel, permettez-moi de saluer l'engagement
16:29qui a été subi des sapeurs-pompiers de la brigade
16:31des sapeurs-pompiers de la préfecture de police
16:33qui a maîtrisé le sinistre très rapidement.
16:35Je m'y suis rendu avec la maire
16:37de Paris, Mme Midelgault, avec le procureur adjoint.
16:39L'incendie a été très
16:41rapidement maîtrisé. La situation de la flèche
16:43n'est absolument pas stabilisée
16:45au moment où on se parle. Et la décision
16:47qui a été prise est de la
16:49retirer, en fait, parce qu'elle menace
16:51de s'effondrer, soit côté rue,
16:53soit côté mairie, ce qui provoquerait des dégâts
16:55importants. Et donc, là, nous discutons
16:57actuellement, au moment où j'étais encore
16:59en ligne dans la voiture avec
17:01mes collaborateurs, nous discutons avec
17:03la ville de Paris et les architectes de sécurité
17:05de la préfecture de police pour retirer
17:07cette flèche, essayer de le faire dès demain
17:09pour éviter un sinistre
17:11plus grave, d'autant qu'on traverse
17:13comme vous venez d'en parler, des épisodes
17:15tenteux. Bien évidemment. Donc, retirer
17:17cette flèche, et sur l'origine
17:19de l'incendie criminel,
17:21accidentel ? On n'a pas d'élément, l'enquête
17:23est en cours, mais voilà, à ce stade, je n'ai pas
17:25d'élément qui laisse
17:27à penser que ce soit autre chose qu'une cause accidentelle,
17:29mais il faut toujours rester prudent.
17:31Merci, Laurent Nunes, préfet de police, d'être venu
17:33nous voir dans Tout le monde veut savoir.

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