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00:00Il est 8h16, plus d'un enfant sur deux apprend la langue basque en maternelle.
00:06C'est l'Office public de la langue basca qui l'affirme dans son bilan de l'évolution de l'enseignement en langue basque sur ces 20 dernières années.
00:12Ce samedi 1er février, l'association Euskalasiak qui oeuvre à la pratique de cette langue dans les établissements catholiques privés organise ces journées portes ouvertes pour en discuter.
00:21Votre invité, Yves Tussaud, ce matin c'est Arantza Egiguren, coordinatrice de Euskalasiak.
00:26Arantza Egiguren, bonjour. Merci d'avoir accepté l'invitation d'ici matin.
00:31Constatez-vous également une augmentation des effectifs ou des demandes d'inscriptions en bilingue français-basque ces dernières semaines, ces derniers temps ?
00:40Dans notre cas, c'est-à-dire dans l'enseignement catholique privé, on a 50 établissements dans le pays basque nord qui ont l'option de faire, qui ont la filière basque-français.
00:52Donc, en tout, il y en a 29 000 élèves et 3 800 qui ont la possibilité d'apprendre en français et en basque.
01:01Donc, c'est vrai qu'on est positif parce qu'il y a une augmentation, mais d'autre côté, on aime aussi d'être un peu critique pour pouvoir continuer à travailler et pour que les chiffres soient plus importants.
01:16Mais on note une évolution dans le souhait des parents que leurs enfants pratiquent le basque en formule bilingue français-basque.
01:23Et ce, dès la maternelle, c'est aussi une réalité pour les établissements privés catholiques ?
01:29Oui, normalement, ils commencent à la maternelle. De plus en plus, il y en a plus d'écoles qui veulent proposer ou l'immersion ou la proposition de faire la filière en basque et en français.
01:42C'est plutôt les enfants qui commencent à la maternelle. Après, on en a aussi des collèges et des lycées, mais normalement, c'est plutôt dans la maternelle.
01:49Quand vous parlez d'immersion, c'est un enseignement qui est totalement en langue basque ?
01:53Voilà, tout à fait.
01:54Tous les établissements privés catholiques proposent une filière d'enseignement bilingue ou pas forcément ?
01:59Non, pas forcément. Après, moi, je n'ai pas tous les chiffres, mais dans le pays basque nord, où nous, on a seulement 50 établissements, c'est-à-dire 32 écoles, 12 collèges et 6 lycées.
02:12Est-ce que l'apprentissage dès la maternelle de l'euskara, de la langue basque, est quelque part plus facile ? Parce qu'on a tendance à dire qu'à ce moment-là, les enfants sont de véritables éponges.
02:22C'est vrai qu'on dit tout le temps ça, que c'est tout le temps un peu plus facile d'apprendre une langue quand on est petit.
02:27Moi, je dirais que d'un côté, c'est parce qu'on est dans un premier apprentissage, dans la socialisation, une langue fait partie aussi de cette socialisation.
02:36Et en plus, quand on grandit, c'est un peu plus difficile aussi, parce que, par exemple, quand on est au collège, normalement, on apprend une langue théoriquement, on apprend la grammaire.
02:45Et quand on est petit, la langue est transmise plutôt avec des activités. Donc, c'est plus facile aussi de transmettre.
02:53En maternelle, on est plus dans le jeu, on est plus dans l'échange que l'apprentissage classique que l'on a un peu plus tard. Donc, ça peut simplifier les choses ?
03:03Tout à fait. Pour nous, en plus, notre but, c'est de fomenter la langue basque, l'euskara, mais dehors des écoles aussi.
03:09Et de montrer à ces élèves-là que l'euskara, c'est une langue pour apprendre théoriquement, mais aussi pour s'amuser.
03:16Et donc, on pense que c'est très important de montrer ça aux élèves.
03:22Ici Pays Basque, il est 8h20, ce matin, nous discutons avec Arantzaï Guigouren, la coordinatrice des Oushkalessiak,
03:28parce qu'on a appris cette statistique plutôt encourageante. Et puis, d'un enfant sur deux, apprendre la langue basque, dès la maternelle.
03:33Avec le système du bilingue, c'est une étude de l'OPLB. Si les parents, Arantzaï Guigouren, ne maîtrisent pas la langue basque,
03:43l'idée de pratiquer la langue basque hors de la classe est peut-être plus compliquée.
03:48Vous pouvez apporter des solutions, parce qu'il y a pas mal de parents qui ne sont pas forcément originaires du Pays Basque,
03:53qui ne pratiquent pas la langue basque, et qui font le choix quand même d'inscrire leurs enfants en bilingue.
03:57Oui, tout à fait. La réalité sociolinguistique au Pays Basque Nord a changé.
04:01Avant, le but, c'était plutôt de sortir l'euskara des maisons et de le professionnaliser.
04:06Et maintenant, le but, c'est plutôt différent. C'est d'amener l'euskara aux écoles, mais aussi dehors des écoles.
04:12Et comme vous l'avez dit, il y a beaucoup de familles qui ne parlent pas euskara, et c'est pas facile de pouvoir fomenter une langue
04:18quand les enfants n'ont pas l'option de le parler à la maison.
04:21Donc c'est à cause de ça que l'association Euskara Siak essaye de travailler avec les établissements, avec les parents et avec les élèves.
04:29On veut créer des liens avec les parents et leur proposer des différents projets pour qu'ils puissent avoir la possibilité de parler en basque avec les enfants.
04:38Par exemple, on avait créé un partenariat avec l'école publique Ikajmi Ebigabay et l'Ikajtola CHK.
04:44Une affiche, c'est « nirei guna » et c'était pour travailler le vocabulaire basique qu'un enfant utilise dans sa journée.
04:51Comme ça, le parent, il pouvait commencer à apprendre des petits mots comme « prendre le petit-déjeuner », « manger », « jouer ».
04:56Et voilà, on essaye vraiment de faire des projets et d'inculquer les parents dans cette voie-là.
05:03Dans l'apprentissage et de créer des échanges avec le cercle familial.
05:07Mais le bilinguisme, c'est aussi une façon de s'approprier son territoire, de savoir là où on vit, comment on vit.
05:12Tout à fait. Pour nous, d'apprendre une langue, c'est toujours quelque chose de positif parce qu'il va toujours t'ouvrir d'opportunités.
05:20Et en plus, on veut montrer que les Euskara, comme toutes les langues, ce n'est pas que le fait d'apprendre 2-3 mots.
05:27Il y a aussi une culture, il y a aussi une histoire derrière ça.
05:30Et on veut montrer que tout le monde est bienvenu à ce monde-là.
05:33Et bien sûr que ça aide à s'intégrer aussi dans le territoire bilingue qu'on connaît au Pays Basque Nord.
05:38Est-ce qu'il y a peut-être une déperdition quand même dans l'apprentissage de la langue basque,
05:42entre la maternelle, le primaire, le secondaire et surtout le passage au lycée ?
05:46Oui, bien sûr. Comme je vous ai dit, on a 5 ans d'établissement, 32 écoles et 6 lycées.
05:50Alors déjà, on voit la différence est assez grande.
05:53Cette année, pour la rentrée 2024-2025, on en a eu deux nouveaux lycées.
05:58Le lycée d'Aspara et Armand David et le lycée de Saint-Palais-Éricard.
06:01En plus, ce sont des lycées agricoles.
06:04Et pour nous, c'est vrai que c'est très positif quand on voit que les élèves ont l'opportunité de continuer à apprendre en basque.
06:10Et en plus, dans un bac qui n'est pas général.
06:13Donc c'est vrai que le chiffre diminue.
06:16Mais bon, on va continuer à travailler en espérant qu'on aura plus de lycées.
06:20Merci à Hans-Heinri Gohen de nous avoir rejoints dans nos studios ce matin.
06:23Pour évoquer aussi ces portes ouvertes dans les établissements privés catholiques qui auront lieu ce samedi 1er février.
06:30Bonne journée à vous.
06:31Merci, bonne journée.

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