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Le président du département du Nord, Christian Poiret, veut "rétablir la vérité" après avoir suggéré à des travailleurs sociaux qui manifestaient d'aller "travailler ailleurs". Il répond ce jeudi aux questions d'ici Nord.

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Transcription
00:00Bonjour Christian Poiret. Bonjour à vous. C'est le titre du communiqué que vous avez publié,
00:03« Je veux rétablir la vérité », ça veut dire que tout ce qui a été dit depuis vendredi était faux ?
00:07Oui, je vais vous dire, il faut remettre les faits dans le contexte.
00:13Je présente mes voeux dans chaque arrondissement, je vais vers mes collaborateurs et mes collaboratrices
00:19et quand je commence à parler, il y a 40, 50 personnes qui crient, qui hurlent,
00:27qui lèvent des panneaux et qui se retournent devant moi.
00:30Je leur explique calmement qu'ils doivent respecter les autres qui sont venus,
00:34qu'on doit dialoguer. Le matin, il y avait même une réunion avec les cadres,
00:40où ils ne sont pas venus, avec la directrice générale des services,
00:43et donc j'aurais dû arrêter la cérémonie à ce moment-là.
00:48C'est la seule chose que je regrette, c'est d'arrêter la cérémonie,
00:52mais j'ai voulu avoir le respect par rapport à ceux qui étaient venus,
00:54parce qu'il y avait plus de 350 personnes.
00:57Donc ça ce sont les circonstances et vous avez donc eu ces mots,
01:00aller travailler ailleurs, ceux qui ne sont pas contents.
01:04Je paraphrase, est-ce que vous comprenez que ces termes puissent choquer ?
01:08Quand on n'est pas content, on va travailler ailleurs.
01:10Mais j'assume ce que j'ai dit complètement, je l'assume.
01:14J'aurais pu avoir d'autres mots.
01:16Et c'est quelque chose que vous pensez, quand quelqu'un n'est pas bien dans son travail,
01:20il doit aller ailleurs, c'est quelque chose que vous pensez ?
01:22Je pense qu'aujourd'hui, vous avez des personnes qui font de la politique.
01:28C'est un minimum dans le département du Nord.
01:32Les travailleurs sociaux font leur travail.
01:34Ils sont proches des habitants du Nord.
01:37Donc je ne peux pas accepter ce genre de choses.
01:40Donc le ton monte, je me fais agresser.
01:42Est-ce que parce que je suis président, je dois me faire agresser comme cela ?
01:49Est-ce que ceux qui manifestaient faisaient de la politique ?
01:51Ce ne sont pas des travailleurs sociaux qui peuvent par ailleurs exprimer un mal-être ?
01:54Non.
01:55Ceux qui manifestaient, ce que je suis pour le dialogue social,
01:59s'étaient manipulés par le syndicat Sud,
02:02et on se retrouvait à l'Assemblée Nationale comme avec la France Insoumise.
02:06Donc il y a un moment à l'Assemblée Nationale, le ton monte.
02:09Donc pour me faire entendre, j'ai monté le ton.
02:12Je n'aurais pas dû. Je suis complètement d'accord.
02:15Un travailleur social qui travaille au département du Nord,
02:18qui peut éprouver un certain mal-être dans son travail,
02:20pour des raisons qu'on va évoquer ensuite,
02:22qui entend ça, je dois aller travailler ailleurs.
02:24Vous vous adressez à lui aussi quand vous dites ça ?
02:26Parce qu'il y a des gens qui n'étaient pas là, qui ont pu entendre ces propos, qui ont pu les lire.
02:29Oui, mais après ça a été exploité, ça a été politisé.
02:33Il y a un moment où vous ne pouvez pas vous faire agresser et ne pas réagir.
02:38Je suis un homme comme les autres.
02:41Je me lève le matin comme les autres.
02:44Je suis là, déterminé à protéger les nordistes.
02:48Je donne tous mes instants pour ça.
02:51Quand vous vous faites agresser, violenter, je trouve ça,
02:55taper dans les portes, taper dans les fenêtres,
02:58ce n'est pas acceptable.
03:00Qu'on discute, qu'on se mette autour de la table.
03:037h48, ici Nord, nous sommes en direct avec Christian Poiré,
03:06président du département du Nord.
03:08Christian Poiré, il y a donc ce qu'il s'est passé vendredi.
03:10Vous venez nous expliquer les circonstances.
03:13Je veux travailler. Je veux travailler avec les travailleurs sociaux.
03:16Il faut un boulot énorme.
03:18Et travailler notamment sur l'aide sociale à l'enfance.
03:2012 000 enfants placés dans le Nord.
03:22Je rappelle les chiffres, 12 000 enfants environ.
03:24Le budget alloué par le département en 2024, 600 millions d'euros.
03:27Nous allons rentrer dans des débats budgétaires pour 2025.
03:30Est-ce que ce budget va augmenter ?
03:32Non, il ne peut pas augmenter.
03:34600 millions, j'ai rajouté sur les deux dernières années,
03:37130 millions.
03:3920 000 enfants protégés avec chez eux.
03:4412 000 placés également dans le Nombre.
03:47Vous imaginez, je ne peux pas aller au-dessus.
03:49Le département du Nord ne bouclera pas son budget 2026
03:54dans les circonstances actuelles.
03:56Donc c'est pour ça que je suis attentif.
03:59J'ai besoin des travailleurs sociaux.
04:01J'ai créé des maisons dans les logements de fonction.
04:04Mais ces travailleurs sociaux, encore une fois,
04:06qui vous disent qu'il n'y a pas assez de place aujourd'hui.
04:08J'en ai ouvert 130.
04:10Il y a des places qui ont été supprimées aussi ces dernières années.
04:13Non, ils ont été transformés en étant dans les familles.
04:18Je veux dire, après vous avez deux discours.
04:20Je veux dire, vous avez la réalité
04:22et puis vous avez ce qu'on essaye de faire comprendre à tout le monde.
04:25Donc, on a créé des places.
04:27On a mis 130 millions en plus.
04:29On a créé également des places dans les logements de fonction.
04:33L'ASE est une priorité.
04:35Nous sommes compensés au niveau de l'État à 16 millions d'euros.
04:40J'en parlais hier avec le président de la République
04:43que j'ai vu ensemble avec moi.
04:46Oui, tout à fait.
04:47Mais il se pose la question.
04:49Il me dit, est-ce que l'aide sociale à l'enfance
04:52ne devrait pas passer sous le giron de l'État dans sa globalité ?
04:56C'est une bonne question quand même.
04:58Parce que que va-t-il se passer ?
04:59Vous nous dites que le budget de l'aide sociale à l'enfance ne peut pas augmenter
05:02alors que dans le même temps, on a des travailleurs sociaux
05:04qui expliquent qu'il n'y a pas assez de places en foyer,
05:06qui ont des difficultés pour trouver des familles d'accueil,
05:08difficultés également pour recruter eux-mêmes des agents
05:10pour travailler au sein de l'ASE.
05:12Si on n'augmente pas les moyens, à un moment,
05:14qu'est-ce qui va se passer ?
05:15Si il y a ici une catastrophe, c'est le département
05:18qui devient responsable à la fin.
05:20Mais si jamais demain, on ne boucle pas,
05:23c'est-à-dire qu'on ne réussit pas à équilibrer
05:25le budget du département en 2026,
05:28ce ne sera même plus le département qui gérera.
05:31Ce sera l'État.
05:32Et vous verrez, à ce moment-là,
05:34que ce ne sera pas du tout la même chose
05:36pour les travailleurs du département.
05:38Et je veux les protéger.
05:40C'est le message que je souhaite leur faire passer.
05:43Je travaille avec eux, je n'arrête pas.
05:46Je vais dans les ministères,
05:48j'essaye d'obtenir des crédits,
05:50mais l'argent est rare.
05:51À l'Assemblée Nationale, une commission d'enquête
05:53s'est montée justement pour travailler sur l'aide sociale.
05:55Ça fait plus d'un an.
05:56Elle a été suspendue avec la dissolution de l'Assemblée Nationale.
05:59Vous allez être auditionné mercredi prochain.
06:02Qu'est-ce que vous allez dire aux députés ?
06:03Vous allez réclamer des fonds
06:05ou justement que l'aide sociale à l'enfance
06:07repasse dans le giron de l'État ?
06:08Est-ce que vous n'arrivez pas à gérer ?
06:09Je vais déjà leur expliquer ce qu'on a fait.
06:11Parce qu'ils veulent savoir si on fait bien les choses ou pas.
06:14Je vais leur expliquer ce qu'on a fait déjà.
06:16Et puis après, je leur dirai
06:18qu'est-ce qu'on a besoin
06:20pour vraiment satisfaire les dandis
06:23et protéger les enfants de la ZEU.
06:25Les enfants de l'aide sociale à l'enfance,
06:27quand je suis arrivé,
06:29il y en avait plus de 400 qui n'étaient pas placés.
06:31Aujourd'hui, je suis à 190.
06:34Tous les mois, je connais le nom, le prénom,
06:37l'âge des enfants qui ne sont pas placés.
06:40Ce n'est pas tolérable.
06:42On doit aller plus loin.
06:44J'ai ma liste, je sais.
06:46Et on avance.
06:47Donc ce dossier, vous le porterez à l'Assemblée Nationale
06:49la semaine prochaine.
06:51Dernière question sur la défenseure des droits.
06:53Claire Hédon qui a publié les résultats de son travail
06:55et s'est autosaisie de ce sujet également,
06:57de la protection de l'enfance.
06:58C'est l'État qui l'interpelle directement,
07:00lui demandant de compenser les charges induites
07:02par les obligations nouvelles.
07:03Est-ce que ça avance ce débat ?
07:04Il y a des débats qui étaient en ce moment aussi
07:06au niveau du gouvernement,
07:07qui n'a pas non plus son budget pour 2025.
07:09Est-ce que vous êtes confiant dans les discussions actuelles ?
07:12Non, je ne suis absolument pas confiant.
07:14Je ne suis absolument pas confiant.
07:16On n'a pas de budget.
07:18Et aujourd'hui, on est en train de parler de 100 millions,
07:20de 200 millions,
07:21quand vous avez un budget du département du Nord
07:23de 3,8 milliards.
07:24Et vous avez 20 000 enfants à protéger.
07:26Et vous avez les personnes âgées
07:28qui deviennent de plus en plus âgées,
07:30plus nombreuses.
07:31Et vous avez les enfants et les personnes
07:33en situation de handicap
07:35qu'il faut protéger.
07:36Je veux protéger les nordistes.
07:38C'est l'ADN du département.
07:40Je m'y emploie, mais j'ai besoin
07:42qu'on fasse équipe avec le personnel.
07:44Mais je ne peux pas accepter
07:46que certains l'utilisent politiquement.
07:49Ce qui s'est passé, selon vous, vendredi dernier ?
07:51Ce n'est pas selon moi.
07:52C'est ce qui s'est passé.
07:53Merci beaucoup, Christian Poiré,
07:55d'avoir accepté notre invitation ce matin
07:57sur ICI Nord, président du département du Nord.
07:59Bonne journée.

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