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Sénateur de l'Isère depuis 2011, Michel Savin est le président du groupe d'études sur les pratiques sportives. En pleine discussion budgétaire, l'élu Républicains commente l'actualité politique de ces derniers jours marqué notamment par une baisse sensible du budget des sports.

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00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:18Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG,
00:00:20le rendez-vous politique de Télé Grenoble,
00:00:22avec un élu du territoire
00:00:24dont les décisions peuvent impacter notre vie quotidienne.
00:00:27Je reçois Michel Savin. Bonjour.
00:00:29Bienvenue. Vous êtes sénateur de l'ISER depuis 2011,
00:00:33membre des Républicains.
00:00:34Vous êtes également conseiller métropolitain,
00:00:37conseiller municipal de domaine.
00:00:39Au Sénat, vous êtes le vice-président
00:00:41de la commission de la culture, de l'éducation,
00:00:43de la communication et du sport.
00:00:45Elle a le dos large, cette commission.
00:00:48On a rajouté le sport récemment.
00:00:50C'est une particularité du Sénat.
00:00:52L'Assemblée nationale ne l'a pas encore fait.
00:00:54J'espère qu'ils le feront rapidement.
00:00:57On reparlera de sport au cours de cette émission,
00:00:59car ça fait partie des dossiers sur lesquels vous travaillez.
00:01:03Mais avant ça, pour commencer,
00:01:05je voulais avoir votre analyse du scrutin
00:01:07qui est animé le début d'année,
00:01:09sur la 1re circonscription de l'ISER,
00:01:11avec la victoire de la macroniste Camille Galliard-Migny,
00:01:14on la voit à la préfecture,
00:01:16élue députée face au représentant du Nouveau Front populaire,
00:01:19Liesse Loufocq.
00:01:20Victoire sans appel, 65 à 35, au second tour.
00:01:25Qu'est-ce que vous en tirez
00:01:27comme enseignement de cette élection partielle ?
00:01:29Tout d'abord, un 1er tour
00:01:33où la candidate LR, Nathalie Béranger,
00:01:36a fait un très beau score, une très belle campagne.
00:01:38Et un 2d tour où on a vu un rassemblement
00:01:42qui est très large
00:01:44contre le rejet de la candidature de la France insoumise.
00:01:47Je pense que c'est un très beau message
00:01:49à envoyer pour les prochaines élections,
00:01:52comme quoi il est possible, dans cette agglomération,
00:01:54de faire barrage à l'extrême-gauche
00:01:57France insoumise écologiste.
00:01:59Donc oui, c'est un résultat encourageant
00:02:03et qui doit servir aussi pour les prochaines élections.
00:02:06On a vu les images de Liefs Loufocq,
00:02:08le représentant du Nouveau Front populaire,
00:02:10qui débarquait de Paris.
00:02:12Cette technique du parachutage n'est pas propre à un camp.
00:02:15On l'a vu dans la vie politique depuis très longtemps.
00:02:18Ca reste une pratique qui se fait ?
00:02:23Oui, qui se fait, mais on voit bien
00:02:25qu'un élu parlementaire, notamment un député,
00:02:30il a deux missions,
00:02:31celle de voter la loi et de contrer le gouvernement
00:02:34à l'Assemblée nationale,
00:02:35mais aussi de représenter son territoire.
00:02:38Qui peut mieux représenter un territoire
00:02:40qu'un élu d'une personnalité qui est présente sur le territoire,
00:02:44qui connaît les enjeux du territoire ?
00:02:46Et donc ces parachutages,
00:02:47souvent et heureusement, ne réussissent pas.
00:02:51Liefs Loufocq a remporté le scrutin sur Grenoble,
00:02:54mais d'une courte tête.
00:02:56Il y avait quelques voix d'écart.
00:02:58On a demandé à Eric Piolle s'il estimait
00:03:00qu'il y avait des enseignements à tirer
00:03:02de ce résultat à Grenoble pour les prochaines municipales.
00:03:05Pour lui, les deux scrutins sont très dissociés.
00:03:08Il n'y a pas de conséquences particulières à tirer.
00:03:12Est-ce que c'est votre avis ?
00:03:13Je suis d'accord avec lui.
00:03:15Les scrutins sont différents.
00:03:17Un scrutin local n'est pas un scrutin national.
00:03:20Un scrutin national, c'est un vote politique au niveau national.
00:03:23Un scrutin local, c'est un vote politique sur les enjeux territoriaux.
00:03:27Mais il faut en tirer des leçons.
00:03:29La leçon que j'en tire, c'est que cela démontre
00:03:31que sur Grenoble, qui a un enjeu majeur
00:03:34pour les prochaines élections, pour la ville, bien sûr,
00:03:37mais aussi pour la métropole,
00:03:38il est possible d'avoir une autre majorité.
00:03:41J'espère que dans les prochains mois,
00:03:43soit il y a un grand rassemblement qui se fait
00:03:46autour de la candidature,
00:03:47soit qu'il n'y a plus à même de pouvoir être en opposition
00:03:50avec la majorité actuelle,
00:03:52soit qu'il y ait un large rassemblement au deuxième tour.
00:03:55D'ailleurs, la liste qui arrivera le mieux placée
00:03:58pour battre Éric Piolle ou les successeurs d'Éric Piolle
00:04:01est à la tête de la ville de Grenoble.
00:04:03C'est ça, l'enjeu.
00:04:04Ce qui s'est fait sur la première séconstruction
00:04:07il y a quelques semaines peut se refaire
00:04:09à l'échelle de la ville de Grenoble.
00:04:11C'est l'appel qu'on peut faire aujourd'hui,
00:04:14la leçon qu'on doit tirer de cette élection,
00:04:16s'assigner pour préparer cette élection municipale à Grenoble.
00:04:20Il est possible d'avoir une autre majorité
00:04:22si l'ensemble des candidats qui seront présents
00:04:25sur les lignes de départ se mettent d'accord
00:04:27soit sur une liste commune, soit sur un large rassemblement,
00:04:30le mieux placé au deuxième tour.
00:04:32On ne sait pas encore qui sera sur la ligne de départ
00:04:35du côté du camp d'Éric Piolle.
00:04:37On sait qu'il ne se représentera pas en tant que maire.
00:04:40On sait aussi que ce sera une femme
00:04:42qui aura l'investiture de la gauche à Grenoble.
00:04:45On saura ça dans quelques mois.
00:04:47A droite, par contre, il y a déjà un candidat qui est en campagne.
00:04:50On l'a vu au moment de ses voeux, c'est Alain Carignan,
00:04:53l'ancien maire de Grenoble.
00:04:55Il faut que ce rassemblement le plus large possible
00:04:58se fasse aujourd'hui ?
00:04:59Alain Carignan, aujourd'hui,
00:05:01représente l'opposition à Éric Piolle
00:05:03sur la ville de Grenoble.
00:05:05Il n'a pas encore officiellement annoncé sa candidature.
00:05:08S'il le fait, moi, j'appelle,
00:05:12et encore une fois, ceux qui sont en capacité
00:05:15de se rassembler pour faire barrage
00:05:19à la liste France Insoumise, écologiste et front de gauche
00:05:23sur Grenoble, de se réunir derrière le maire candidat.
00:05:26S'il est Alain Carignan, le candidat,
00:05:28et qu'il est en position d'être celui qui peut,
00:05:32au deuxième tour, affronter la liste de la gauche,
00:05:35il faudra un large rassemblement.
00:05:37On ne voit pas d'autres noms à droite énergés
00:05:39à nom des municipales.
00:05:41Il faut commencer, entre guillemets,
00:05:43à concrétiser les choses.
00:05:45Il y a eu Hervé Gerbi, dans cette campagne législative,
00:05:48qui est sortie de la société civile,
00:05:50qui est venu un peu troubler le jeu politique.
00:05:53L'avocat, ancien président du CRIF,
00:05:55a réussi plus de 8 % des voix sur Grenoble.
00:05:57Ça commence à être significatif.
00:05:59Il vient de troubler le jeu à droite,
00:06:01Hervé Gerbi, avec cette candidature.
00:06:04Il a dit que le coup d'après, c'était les municipales.
00:06:07Non, mais écoutez, toute personne a la liberté
00:06:10de pouvoir s'inscrire et aller dans la compétition
00:06:13au niveau de l'élection municipale.
00:06:15Encore une fois, on sait bien que pour...
00:06:18Et on voit par rapport à la sociologie de la ville de Grenoble
00:06:22et politiquement comment est construite la ville de Grenoble,
00:06:25s'il n'y a pas un large rassemblement DLR
00:06:28jusqu'à une partie de la gauche, notamment le Parti socialiste,
00:06:32il sera impossible de pouvoir lutter
00:06:35et battre la liste de l'Union de la France insoumise,
00:06:39des écologistes et communistes et autres de l'Union de la gauche.
00:06:43Donc c'est bien ce type de rassemblement.
00:06:45Que les uns et les autres soient candidats dès le 1er tour
00:06:48pour porter un message, pour avoir un projet politique, OK.
00:06:51Au 2e tour, il faudra ce large rassemblement.
00:06:54Et moi, j'espère que les uns et les autres,
00:06:57ce rassemblement se fasse même avant, dès le 1er tour,
00:07:01pour vraiment envoyer un message très positif aux Grenoblois
00:07:05qui attendent aujourd'hui un vrai changement de politique
00:07:08sur cette ville et qui attendent aussi un message
00:07:11comme quoi il est possible de changer les choses.
00:07:13Et donc, voilà, alors aujourd'hui, on est à un an des élections.
00:07:17Chacun met en avant ses arguments, met en avant son projet.
00:07:22Mais à un moment, il faudra que les gens se mettent autour d'une table.
00:07:24Et encore une fois, j'espère ce grand rassemblement
00:07:26pour pouvoir vraiment incarner une alternative
00:07:29sur cette ville de Grenoble.
00:07:30Et encore une fois, je le dis, à l'échelle de la métropole.
00:07:32Lorsqu'on voit aujourd'hui le fonctionnement de la métropole,
00:07:35les tensions qu'il y a au sein de la métropole
00:07:36entre la ville-centre et la majorité à qui elle appartient,
00:07:40la ville-centre, tout ça est au détriment
00:07:42du développement de la métropole,
00:07:44au détriment du développement économique,
00:07:46au détriment de toutes les politiques
00:07:47qu'on pourrait mettre en place.
00:07:48Ces tensions sont pénalisantes pour ce territoire.
00:07:53Et là, on a besoin d'avoir des gens qui soient constructifs,
00:07:55avec lesquels on puisse travailler pour développer ce territoire.
00:08:00Alors, les municipales, vous l'avez dit, dans un an,
00:08:02ça concerne pas que Grenoble, mais toutes les communes
00:08:05de l'agglomération de France.
00:08:08Vous avez été maire de domaine, Michel Savin,
00:08:10de 1995 à 2017, plus de 22 ans.
00:08:14Vous avez ensuite adoubi votre successeur, Christel Bayon,
00:08:16qui a pris votre place en 2017,
00:08:18parce qu'il y avait la loi sur le cumul des mandats.
00:08:20On ne pouvait pas être sénateur-maire.
00:08:21Et puis, il a été lui-même validé par la population en 2020,
00:08:26en étant élu au 1er tour avec plus de 58 % des voix.
00:08:29Et pourtant, vous avez annoncé, il y a quelques jours,
00:08:31que vous alliez monter une liste concurrente
00:08:34contre Christel Bayon pour les prochaines municipales.
00:08:36Pourquoi ?
00:08:38D'abord, l'annonce qui a été faite, ce n'est pas de monter une liste.
00:08:40Ce qui a été annoncé récemment, et c'est une décision,
00:08:43humainement, qui a été difficile pour nous.
00:08:45Quand je dis nous, c'est une partie du groupe de la majorité,
00:08:49parce que Christel Bayon est quelqu'un
00:08:51qu'on apprécie beaucoup en tant que personne,
00:08:53et quelqu'un de très sympathique, qui est une grande gentillesse.
00:08:59Notre désaccord, il est sur le fonctionnement même
00:09:01de l'équipe municipale.
00:09:03Le constat qu'on fait aujourd'hui, il a annoncé sa candidature,
00:09:06et nous, on fait un constat qui est un peu différent.
00:09:08Le constat, c'est que depuis le début du mandat,
00:09:10il y a eu sept démissions dans l'équipe municipale.
00:09:12Aujourd'hui, sept élus s'affichent pour dire,
00:09:16on ne peut pas repartir dans les mêmes conditions.
00:09:19Trois élus, depuis deux ou trois ans,
00:09:21ne siègent plus au conseil municipal.
00:09:22Un a été exclu.
00:09:23Donc, tout ce constat n'est pas très bon pour la suite.
00:09:29En même temps, on a des services qui ont des difficultés
00:09:32à fonctionner, avec des absences répétées.
00:09:34Donc, on voit bien que, par transparence et par honnêteté
00:09:37vis-à-vis des domainois, vu que Christel Bayon a annoncé
00:09:42qu'il souhaitait de nouveau être candidat à la mairie de Domaine,
00:09:46nous, par transparence, une fois, et par honnêteté,
00:09:49on a dit qu'on ne pourrait pas continuer
00:09:51dans le même fonctionnement.
00:09:53Par contre, on est attaché, bien sûr, à la vie de cette commune.
00:09:56On est attaché à la vie des domainois,
00:09:59au développement de cette commune, aux meilleurs associatifs,
00:10:01les commerçants, les artisans.
00:10:03Et on souhaite, on a fait cet appel à la population
00:10:06pour que, si des domainoises et des domainois
00:10:09sont d'accord avec notre vision, sont d'accord avec notre constat,
00:10:12et souhaitent qu'il y ait une alternative aussi
00:10:15à ce fonctionnement,
00:10:16eh bien, des choses peuvent se mettre en place.
00:10:18Aujourd'hui, il n'y a pas une liste qui a été déclarée.
00:10:21Aujourd'hui, c'est plutôt un message qu'on envoie à la population,
00:10:25comme quoi, le maire ayant décidé de se représenter,
00:10:28nous avons, par honnêteté, dit que nous,
00:10:30on ne repartirait pas avec lui,
00:10:31que si des domainoises et des domainois veulent travailler
00:10:34sur un autre projet, eh bien, on ouvre cette plage
00:10:37de discussion et de concertation,
00:10:39et on prendra une décision à l'automne.
00:10:42Il y a...
00:10:43De toute façon, la population, c'est elle qui décidera,
00:10:45vous l'avez dit, soit par consultation,
00:10:48soit au moment du vote en mars 2026.
00:10:51C'est quand même une prise de risque pour vous,
00:10:54en imaginant que vous alliez à la confrontation
00:10:57avec l'ancienne majorité, enfin, la majorité actuelle en place.
00:11:02Si jamais vous perdez, c'est une drôle de façon
00:11:05de quitter une ville dont vous avez été élu pendant 30 ans ?
00:11:08Oui, bien sûr, c'est bien pour ça que je vous dis
00:11:10qu'humainement, ce n'est pas facile.
00:11:12Mais moi, j'ai toujours pris mes responsabilités.
00:11:15Est-ce qu'il faut mieux rester un élu qui ferme les yeux,
00:11:17qui ne regarde pas la réalité en face
00:11:19et qui évite de mettre sur la table
00:11:24et sur la place publique, voilà,
00:11:27les enjeux qu'il y a autour de cette ville ?
00:11:29Moi, je n'ai pas envie que demain, lors d'une élection,
00:11:33si on se met en retrait, qu'on laisse faire,
00:11:35que cette ville rebasse avec une majorité socialo-communiste,
00:11:39écologiste, comme dans beaucoup de villes de l'agglomération.
00:11:42Voilà, il y a des enjeux importants sur le logement,
00:11:44sur l'urbanisme, sur les transports,
00:11:46sur le développement de la ville.
00:11:48Donc, soit on se tait et on ne dit rien et on laisse faire,
00:11:52soit on prend position.
00:11:54Et moi, j'ai toujours pris juste ce fonctionnement,
00:11:57depuis que je fais de la politique,
00:11:58je me suis investi dans la vie publique, je prends position.
00:12:01Alors, c'est vrai qu'il y a toujours des risques
00:12:03à prendre des positions, mais moi, je préfère être quelqu'un
00:12:06qui va jusqu'au bout de ses engagements
00:12:08et puis on verra ce qui se passera à l'automne,
00:12:13quelles décisions on prendra.
00:12:14Si on sent qu'il y a une vraie dynamique qui se met en place,
00:12:17si on sent que les Doménois et les Doménoises sont prêts
00:12:20à suivre un autre projet politique, on le fera.
00:12:22S'ils ne le veulent pas, on ne le fera pas.
00:12:23Mais, de l'autre côté, je ne pouvais pas non plus
00:12:27ne rien dire et laisser faire.
00:12:30Alors, en cas de réélection à la mairie de Domaine,
00:12:33en ce qui vous concerne,
00:12:35vous ne pourrez pas conserver votre mandat de sénateur.
00:12:36Aujourd'hui, il y a une loi que vous avez d'ailleurs obligée
00:12:38à choisir en 2017, elle est toujours en place.
00:12:40Cette loi, ça veut dire que, dans votre tête,
00:12:42vous seriez prêt à laisser un mandat de sénateur
00:12:46avec la dimension nationale qu'on connaît
00:12:48pour reprendre la tête d'une ville d'un peu plus de 6 000 habitants ?
00:12:52Mais moi, je ne veux pas m'inscrire dans ce débat.
00:12:54C'est ce qu'on veut essayer de me faire dire,
00:12:56comme quoi c'est la volonté d'une personne.
00:13:00Encore une fois, je vous ai dit au début de l'entretien
00:13:04que c'était difficile pour moi humainement
00:13:06de prendre cette décision.
00:13:07Mais je le fais et on l'a fait avec mes collègues
00:13:10parce que je ne suis pas une personne qui fait ça.
00:13:12C'est bien un groupe d'élus qui fait le même constat que moi
00:13:16de pouvoir dire les choses.
00:13:18Rien n'est arrêté, je vous jure.
00:13:20Il n'y a pas de personne, il n'y a pas de tête de liste,
00:13:22il n'y a pas de liste pour l'instant.
00:13:24Encore une fois, c'est lorsque le maire annonce
00:13:27qu'il souhaite se représenter à une municipalité
00:13:30et qu'il annonce qu'une majorité de son équipe municipale le suit,
00:13:33par honnêteté, par transparence, on dit,
00:13:35nous, on est sept pour l'instant, plus les sept condamnationnés.
00:13:38Un certain nombre va dire, on voit qu'il y a un problème
00:13:40de fonctionnement à l'intérieur de l'équipe.
00:13:42On le dit à la population pour qu'il y ait un débat.
00:13:44Après, on verra si les choses se mettent en place
00:13:46et on verra qui sera celui ou celle qui mènera une liste,
00:13:51si une liste se fait.
00:13:52Mais encore une fois, aujourd'hui, on est plutôt dans le débat
00:13:56qui est ouvert à l'échelle de la population
00:13:59et puis après, chacun prendra ses responsabilités,
00:14:01moi comme les autres.
00:14:03– Alors, puisque j'évoquais la loi contre le cumul des mandats,
00:14:07elle n'est pas en rediscussion, mais en tout cas,
00:14:10il y a des voix de plus en plus nombreuses qui s'élèvent
00:14:11au sein des deux assemblées pour la remettre en cause.
00:14:14Est-ce que c'est aussi votre avis ?
00:14:16– Oui, on l'a vu durant ces dernières années.
00:14:22La difficulté qu'on peut avoir lorsqu'on voit des élus parlementaires
00:14:29qui ne sont pas passés par la case d'élus locaux,
00:14:32on le voit dans les discussions, lorsqu'on a des débats
00:14:35sur les enjeux des territoires, sur les enjeux des collectivités,
00:14:39il est important d'avoir eu ce passage au niveau des communes
00:14:43ou des autres collectivités, départements ou régions,
00:14:46donc avec des responsabilités.
00:14:49Nous, on a toujours été favorable à un cumul de mandats,
00:14:53c'est-à-dire un mandat local, exécutif, avec un mandat parlementaire.
00:14:56Bien sûr, on ne veut pas revenir non plus à un cumul de mandats
00:14:59de deux ou trois mandats, c'est un mandat local,
00:15:01quitte à avoir même un palier au niveau de la collectivité,
00:15:06des villes de moins de 10 000 habitants par exemple,
00:15:07ce sera un débat qu'on aura, j'espère, au Parlement,
00:15:10mais d'avoir tout sur cet ancrage territorial
00:15:13qui est compatible avec un mandat parlementaire.
00:15:16On l'a vu après l'élection d'Emmanuel Macron,
00:15:18sa première élection, on a vu arriver beaucoup de députés
00:15:23dans la majorité de la Macronie
00:15:26qui sont passés de citoyens à députés,
00:15:29et on a vu les difficultés qu'on a eues à l'Assemblée nationale
00:15:32pour faire fonctionner cette Assemblée,
00:15:33parce qu'il n'y avait pas ce parcours politique,
00:15:35quelles que soient les sensibilités politiques
00:15:37des uns et des autres.
00:15:38Donc bien sûr qu'il faut des personnes de la société civile,
00:15:40du monde associatif, mais ne fermons pas la porte
00:15:45à des femmes et des hommes politiques,
00:15:47quelles que soient leurs sensibilités,
00:15:48de pouvoir assurer et assumer un rôle de mandat local
00:15:51et de mandat national.
00:15:53Je pense qu'il est bon d'avoir cette relation avec le territoire,
00:15:56de ne pas se couper des territoires trop souvent,
00:15:58et ça évite aussi d'avoir des apparatchiks.
00:16:00Si les partis politiques ne placent que des personnes
00:16:04qui sont installées dans un parti politique
00:16:06sur des élections à la proportionnelle,
00:16:08comme ça peut se faire.
00:16:09Nous, les élections sénatoriales,
00:16:11c'est des candidatures de liste
00:16:15sur des départements de plus d'un million d'habitants.
00:16:17Demain, un parti politique peut mettre comme tête de liste
00:16:20quelqu'un qui n'a jamais eu un mandat local
00:16:23et qui, du fait de l'élection à la proportionnelle,
00:16:25peut se retrouver parlementaire.
00:16:27Et ça, on le voit, ça peut se développer.
00:16:30Nous, et moi personnellement,
00:16:31je préfère qu'on puisse revenir aussi à cette possibilité
00:16:34encore d'avoir des élus de terrain
00:16:36qui puissent être doublement un rôle sur le territoire,
00:16:41mais aussi un rôle au niveau national.
00:16:42– Vous pensez que d'ici 2026,
00:16:44les deux assemblées peuvent revenir sur cette loi ?
00:16:47– Alors, ce n'est pas la priorité aujourd'hui du Parlement.
00:16:49Le pays a d'autres priorités aujourd'hui.
00:16:51C'est un sujet qui a été remis sur la table par le Premier ministre.
00:16:55Ce n'est même pas le Parlement qui l'a sollicité.
00:16:58– Ce serait au Parlement de se prononcer par contre.
00:17:00– Oui, mais si ça vient en inscription, en débat au Parlement,
00:17:04il faudrait que ça se fasse assez rapidement
00:17:05pour que ça soit exécutif pour 2026.
00:17:09Mais encore une fois, je pense qu'il y a d'autres priorités
00:17:12à débattre aujourd'hui au Parlement.
00:17:14– Notamment le budget.
00:17:15Le Sénat a d'ailleurs été le premier à se pencher sur ce budget 2025.
00:17:20On n'a évidemment toujours pas.
00:17:21Vous avez adopté le budget en première lecture.
00:17:26C'est un budget proposé par François Bayrou.
00:17:28Bon, c'est passé un peu comme une lettre à la poste.
00:17:30Finalement au Sénat ?
00:17:32– Non, ce n'est pas passé comme une lettre à la poste.
00:17:34C'est là à travailler sur un budget qui est contraint
00:17:38et sur une situation qu'il faut rappeler quand même.
00:17:40L'État a plus de 3 200 milliards de dettes aujourd'hui
00:17:44avec un objectif d'un déficit qui va encore avoisiner
00:17:49entre 5, 5 et 6 du produit intérieur brut.
00:17:52Donc on voit bien que la situation est assez catastrophique
00:17:55en termes budgétaires.
00:17:56Donc le rôle du Sénat a été de faire des propositions
00:18:00pour réduire ce déficit.
00:18:02Alors, pas à la hauteur que l'on espérait nous
00:18:06parce qu'on voit bien que dans les discussions,
00:18:09certaines dispositions ne seront pas retenues
00:18:11ou n'ont pas été retenues dans la commission mise paritaire.
00:18:14Mais il y a des efforts importants qui ont été faits du côté du Sénat
00:18:17avec des priorités.
00:18:19D'abord la protection des collectivités.
00:18:21Je rappelle que le gouvernement souhaitait baisser
00:18:24l'aide aux collectivités de plus de 5 milliards.
00:18:27Le Sénat a bien conscience qu'il faut que chacun fasse des efforts.
00:18:33Mais l'effort qui va être demandé aux collectivités locales
00:18:35sera de 2 milliards à 2 milliards et demi.
00:18:37Donc on voit bien qu'il y a un effort qui est fait,
00:18:39mais pas à la hauteur que souhaitait le gouvernement.
00:18:42On a refusé aussi toutes les hausses sur la fiscalité,
00:18:45notamment pour les familles à revenu moyen.
00:18:48Là aussi, c'est un effort qui a été fait
00:18:50et c'est un engagement politique qu'a pris le Sénat.
00:18:54On a aussi protégé, parce que le gouvernement souhaitait
00:18:58amputer de plusieurs centaines de millions d'euros
00:19:01les budgets de la justice et de l'intérieur.
00:19:04On a rétabli les crédits parce qu'on sait bien qu'aujourd'hui,
00:19:06aussi bien au niveau du ministère de l'Intérieur
00:19:08que du ministère de la Justice,
00:19:10nous avons besoin d'avoir un maintien de ces crédits
00:19:12pour que ces deux ministères et les services
00:19:15puissent fonctionner correctement.
00:19:16Voilà, on a pris des décisions.
00:19:20Encore une décision qu'on a prise sur un volet
00:19:23qui est important pour les collectivités,
00:19:25c'est la politique du logement,
00:19:27avec notamment l'extension du prêt à taux zéro
00:19:30qui va permettre, on l'espère, de pouvoir relancer l'économie
00:19:33et relancer la construction de logements.
00:19:35Donc, malgré une situation très difficile,
00:19:38le Sénat a fait des propositions et c'est vrai, vous avez raison,
00:19:42c'est que la commission mixte paritaire qui s'est réunie
00:19:46et qui a conclu un accord sur le budget
00:19:48a travaillé sur le budget du Sénat,
00:19:51pas sur le budget de l'Assemblée nationale.
00:19:53C'est peut-être ça qui va poser problème,
00:19:54puisque cette commission mixte paritaire
00:19:56qui, effectivement, a travaillé jusqu'à quelques heures
00:19:59de l'enregistrement de cette émission,
00:20:01a rendu son verdict.
00:20:03On rappelle un peu le principe, il y a sept sénateurs,
00:20:06sept députés de toutes tendances politiques...
00:20:11A la proportionnelle.
00:20:12...qui se réunissent. Il y avait d'ailleurs un sénateur isérois,
00:20:15Didier Rambeau, pour le camp macroniste.
00:20:17Vous auriez aimé faire partie d'une CMP
00:20:19aussi importante que ça sur le budget ?
00:20:21C'est surtout les commissaires qui siègent
00:20:23à la commission des finances, qui siègent.
00:20:25Donc, Didier Rambeau représentait son groupe politique.
00:20:29Le groupe LR a été représenté par trois sénateurs LR,
00:20:32avec notamment le rapporteur du budget Jean-François Husson.
00:20:36Donc voilà, ce sont les commissaires qui siègent,
00:20:39et c'est tout à fait normal, à la commission des finances,
00:20:42qui siègent à cette commission mixte paritaire.
00:20:44Ils se sont mis d'accord sur un texte
00:20:46qui va maintenant être présenté à l'Assemblée nationale.
00:20:50Ce sera lundi, lundi soir, normalement.
00:20:52À votre avis, qu'est-ce que ça va donner ?
00:20:53Vous connaissez la composition de l'Assemblée nationale,
00:20:55même si vous n'y siégez pas ?
00:20:57Oui, on connaît, puis on entend les déclarations
00:21:00qui ont été faites avant cette commission mixte paritaire
00:21:04et qui ont été faites à l'issue de l'accord qui a été trouvé.
00:21:08Je pense qu'à l'Assemblée nationale,
00:21:09il n'y aura pas de majorité pour voter ce budget.
00:21:13Alors, soit il y a deux hypothèses, soit le budget n'est pas voté,
00:21:15et donc il y a une nouvelle lecture,
00:21:16soit le gouvernement déclenche le 49-3
00:21:19pour imposer un nouveau budget,
00:21:21avec, pour nous, un risque aussi.
00:21:24On l'a dit au niveau du Sénat.
00:21:27Nous, on souhaite que l'accord qui a été trouvé à l'ASMP,
00:21:30même s'il n'est pas parfait,
00:21:31même s'il faut à tout prix un budget
00:21:33pour que la France puisse fonctionner,
00:21:35on ne voulait pas que le gouvernement profite de ce 49-3
00:21:38pour revenir sur des mesures qui ont été validées
00:21:41lors de cette commission mixte paritaire.
00:21:43Donc ça aussi, c'est un engagement qu'on souhaite
00:21:45que le gouvernement prenne, là, avant le vote de lundi,
00:21:49de dire, s'il y a un 49-3, c'est bien le vote.
00:21:52On vote bien sur le budget issu de la commission mixte paritaire
00:21:56et pas sur un budget qui peut encore évoluer,
00:21:59parce que le gouvernement a toutes les possibilités...
00:22:01– Ils peuvent rechanger pendant le week-end ?
00:22:02– Ils peuvent redéposer des amendements,
00:22:04supprimer des accords qui ont été trouvés,
00:22:06c'est tout à la main du gouvernement,
00:22:07et ça, c'est quelque chose qu'on ne souhaiterait pas.
00:22:09– Vu le caractère d'urgence dont vous parliez pour avoir un budget,
00:22:12le caractère d'urgence qui est partagé par François Bayrou,
00:22:15on a l'impression quand même que c'est le 49-3
00:22:16qui va être l'option privilégiée par le gouvernement,
00:22:19avec potentiellement une motion de censure derrière,
00:22:22c'est ce qui avait fait tomber Michel Barnier avant la fin de l'année dernière.
00:22:28Là, vous la sentez comment, cette motion de censure ?
00:22:31Vous qui êtes dans la machine, dans le réacteur ?
00:22:34– Non, je pense qu'il n'y aura pas de motion de censure sur le budget.
00:22:37– Il n'y aura pas de motion de censure votée ?
00:22:39– Oui, il y aura une qui sera déposée,
00:22:42mais elle ne sera pas votée par une majorité,
00:22:46ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'autre motion de censure plus tard
00:22:50qui peut être votée, mais sur le budget,
00:22:52je ne crois pas qu'il y ait une motion de censure
00:22:54qui puisse être adoptée au Parlement.
00:22:56– Bon, François Bayrou avait d'ailleurs plus ou moins réussi
00:22:58à gagner la neutralité des socialistes ces derniers jours,
00:23:01qui était le groupe un peu clé pour éviter qu'il y ait une majorité
00:23:04à voter cette potentielle motion de censure,
00:23:08jusqu'à cette semaine où un terme qui est connoté à l'extrême droite
00:23:14a froissé une partie de la gauche, le terme de submersion migratoire,
00:23:19qu'il a répété d'ailleurs à l'Assemblée nationale et qu'il a assumé.
00:23:22Ça vous a gêné, ce terme ?
00:23:25C'est une erreur du Premier ministre d'avoir choisi un mot,
00:23:29je pense qu'il est assez intelligent, François Bayrou,
00:23:30pour savoir que ça pouvait effectivement avoir une connotation un peu particulière ?
00:23:36– Non mais je pense qu'aujourd'hui le Parti socialiste, sur cette histoire,
00:23:40essaie de trouver un argument pour expliquer
00:23:43pourquoi ils vont voter contre le budget.
00:23:46La situation sur le sujet qui a été abordé par le Premier ministre,
00:23:49elle est vue de la même façon par une grande majorité des Français,
00:23:56donc on voit bien qu'il y a un vrai problème aujourd'hui
00:23:58sur lequel on doit travailler, sans aucun tabou,
00:24:01sur le problème de l'immigration,
00:24:03sur l'intégration des personnes qui viennent en France.
00:24:05Voilà, je pense que le Parti socialiste est allé très loin
00:24:08dans les négociations avec François Bayrou,
00:24:10il y a une cassure au sein du front de gauche,
00:24:13là il essaie de se rattraper pour expliquer la raison
00:24:17pour laquelle ils ne voteront sûrement pas le budget,
00:24:21mais tout ça est un jeu politicien.
00:24:23– Oui, on a entendu le jeu politique,
00:24:26on verra si ce mot submerge le gouvernement de François Bayrou dans quelques jours,
00:24:31en tout cas c'est un budget pour l'instant,
00:24:33on ne sait pas ce qu'il en sortira,
00:24:34mais qui fait des mécontents un peu dans tous les camps.
00:24:37Il y a eu une sortie cette semaine de Bernard Arnault dans la presse
00:24:40sur le projet de taxer les bénéfices des grandes entreprises,
00:24:44les fameux super profits dont on a beaucoup parlé,
00:24:46une taxe provisoire qui pourrait rapporter plus de 8 milliards d'euros,
00:24:49le patron de LVMH, un groupe de luxe qui pèse un peu plus de 350 milliards d'euros,
00:24:54a menacé de délocaliser sa production hors de France,
00:24:58est-ce qu'il faut prendre au sérieux ce type de menaces ?
00:25:02– Ce qu'il faut prendre au sérieux,
00:25:04c'est que les entreprises françaises sont lourdement taxées,
00:25:09et c'est vrai que cette surtaxe de 40% va pénaliser les grands groupes français.
00:25:16Alors le gouvernement annonce que c'est une mesure qui serait temporaire sur l'année,
00:25:21on sait que souvent les mesures temporaires s'inscrivent dans la durée,
00:25:24donc là aussi il faut être très vigilant.
00:25:26Moi je préfère qu'on s'attaque à diminuer des dépenses
00:25:32que d'aller chercher de nouvelles recettes sur une augmentation de la fiscalité
00:25:36et des impôts aussi bien sur les entreprises que sur les ménages.
00:25:40Il est vrai que quel que soit le gouvernement,
00:25:43celui de Michel Barnier aujourd'hui ou celui de François Bayrou,
00:25:47la construction de ce budget s'est faite dans l'urgence, dans la rapidité,
00:25:51il n'y a pas eu le temps nécessaire pour travailler sur le fonds,
00:25:53pour essayer de trouver les budgets sur lesquels on peut réduire les dépenses.
00:26:01C'est tout le travail qui doit se faire à partir d'aujourd'hui pour le prochain budget.
00:26:05On ne pourra pas attendre le mois d'octobre ou novembre 2025
00:26:09dans la préparation du budget 2026 pour se demander
00:26:12quelles sont les dépenses qu'on peut réduire.
00:26:15Donc notre président Gérard Larcher a lancé au niveau du Sénat,
00:26:20a demandé à notre groupe de travailler dès à présent
00:26:23et Mathieu Darnot, notre présent groupe, a constitué un groupe de sénateurs et de sénatrices
00:26:29qui vont travailler notamment sur le fléchage sur les agences
00:26:33qui aujourd'hui sont par milliers, dont on ne connaît même pas le budget général,
00:26:39combien elles pèsent en termes de milliards d'euros,
00:26:41combien elles représentent de personnel, quelles sont leurs compétences,
00:26:43est-ce qu'il n'y a pas des agences qui ne sont pas rebondantes sur certaines activités.
00:26:50Donc tout ce travail de fonds doit se faire pour aboutir à des propositions
00:26:55pour réorganiser tous ces services de l'État qui sont souvent un peu isolés.
00:27:01Donc on ne connaît pas même à qui les raccrocher, à quel ministère, qui les pilote.
00:27:07Donc il y a un vrai travail de fonds à faire et qui doit nous amener à beaucoup plus de clarifications.
00:27:12Alors d'abord la baisse des dépenses plutôt que d'aller chercher des recettes chez les grandes entreprises.
00:27:19Parmi ces baisses évoquées, il y a celle du budget du sport.
00:27:23Une réduction de plus de 30 %, ce n'est pas une petite baisse pour le coup.
00:27:27Ça faisait partie du budget que vous avez voté la semaine dernière, cette baisse conséquente ?
00:27:33Oui, le gouvernement proposait une baisse de 30 %.
00:27:38Je me suis battu et j'ai défendu deux choses.
00:27:42D'abord il y avait cette baisse de 30 % et à laquelle voulait encore rajouter le gouvernement
00:27:47une baisse de 34 millions sur laquelle nous sommes opposés au Sénat à l'unanimité.
00:27:53Ensuite j'ai déposé un amendement qui a été voté là aussi à l'unanimité au Sénat
00:27:59pour rétablir un peu les chiffres du budget du sport.
00:28:04Ce n'est pas en contradiction à ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:28:07Oui, le budget du sport va baisser.
00:28:11Mais au lieu de baisser de 30 %, qui en faisait le budget qui baissait de la façon la plus importante ?
00:28:17Je rappelle que le budget du sport c'est 0,2 % du budget.
00:28:21Donc c'est quasiment ridicule et c'était le budget qui avait la plus forte pourcentage de baisse.
00:28:28Donc qui baisse de 10 à 15 %, ben voilà on participe à l'effort national.
00:28:33Il est normal que comme tous les ministères on fasse un effort mais pas de 30 %.
00:28:38C'est pour ça que mon amendement qui a été voté au Sénat,
00:28:40je suis heureux que la commission amniste paritaire ait pu le garder au sein de son arbitrage.
00:28:45Ce qui fait qu'on rétablit un petit peu les comptes.
00:28:49Mais cet argent, il est fléché vers les collectivités.
00:28:53Parce qu'aujourd'hui dans le budget qui était présenté,
00:28:56sur les équipements, l'aide aux collectivités pour les équipements structurants,
00:29:01donc pour les gymnases, piscines, il y avait 0 € d'inscrits.
00:29:05Ce qui n'est pas normal.
00:29:06D'un côté les collectivités vont voir leur dotation pour certaines baisser.
00:29:12On ne pouvait pas mettre la double peine avec la suppression des aides de l'État
00:29:16en direction des équipements sportifs.
00:29:18Donc une partie des crédits qui vont être rétablis pour le budget du sport
00:29:22vont aller vers les équipements structurants, donc vers les collectivités.
00:29:25Et une autre partie va aller sur, là aussi c'était un peu contradictoire
00:29:30avec tous les discours qu'on a entendus depuis des semaines et des mois,
00:29:33sur le passeport notamment.
00:29:35On a eu les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques
00:29:37qui ont été une formidable réussite au niveau de l'organisation,
00:29:43des résultats sportifs, c'est un engouement pour la jeunesse.
00:29:46J'ai rencontré beaucoup de présidents de fédérations qui me disent
00:29:49qu'ils ont eu un afflux d'inscriptions dans les clubs
00:29:53et dans le même temps on va baisser les crédits pour le passeport.
00:29:58C'est incompréhensible.
00:29:59Donc dans l'amendement que j'ai proposé,
00:30:01on va rétablir des crédits pour le passeport pour permettre à des jeunes
00:30:04de pouvoir bénéficier de cette aide pour aller s'inscrire dans les clubs.
00:30:07Donc voilà, il faut qu'on soit un peu cohérent avec les discours qui sont tenus.
00:30:11J'ai vu que le président de la République dans les derniers jours
00:30:14est venu au secours du monde du sport.
00:30:17Il aurait peut-être dû le faire bien d'un amont.
00:30:19Il a peut-être vu qu'il y avait beaucoup de grands noms du sport qui s'étaient mobilisés.
00:30:23Je pense qu'il s'est plus mobilisé pour les sportifs de haut niveau
00:30:26que pour l'amendement de Savin.
00:30:27Je rappelle que vous êtes président du groupe d'études pratiques sportives
00:30:30et de grands événements au Sénat,
00:30:32donc c'est aussi pour ça que ce sujet-là vous tient à cœur.
00:30:34Vous avez suivi les JO, vous avez assisté à quelques épreuves à Paris.
00:30:38Oui, j'avais, comme beaucoup de Français, acheté des passes
00:30:42et j'ai pu assister avec ma compagne à plusieurs épreuves qui étaient fantastiques.
00:30:47Et j'ai pu surtout aussi participer à des épreuves du Paralympique
00:30:51qui étaient aussi formidables.
00:30:52Quand on est sénateur, on est obligé d'acheter son passe.
00:30:54Je l'ai fait parce que d'abord,
00:30:59il fallait plutôt prévoir que d'atteindre quoi que ce soit.
00:31:02Je voulais être sûr.
00:31:03Et j'ai demandé même à ma fille de s'occuper de tout ça.
00:31:06Donc on a pu bien d'un amont.
00:31:10Je trouvais que c'était très intéressant, ce modèle de passe,
00:31:13parce que ça fléchait des compétitions
00:31:17qui sont plus recherchées.
00:31:21Mais en même temps, on associait une compétition
00:31:24et une rencontre qui étaient peut-être moins recherchées.
00:31:28Moi, je vois, j'ai fait l'athlétisme avec du tir à l'arc,
00:31:31mais aussi la natation avec du bijou-légon.
00:31:35Voilà, donc je trouve que cette formule était intéressante.
00:31:39Ça nous permettait, parce qu'autrement,
00:31:40tout le monde aurait voulu aller à l'athlétisme ou au basket,
00:31:44et puis laisser de côté d'autres disciplines.
00:31:47Cette formule était très intéressante.
00:31:48Et moi, j'ai trouvé que de partout, il y avait une super ambiance,
00:31:51une très belle organisation.
00:31:52Ça a été une très belle réussite.
00:31:53Vous étiez un joueur de basket dans votre jeunesse.
00:31:58Vous n'êtes pas allé voir les matchs de l'équipe de France, non ?
00:32:00Non, non.
00:32:02J'ai pu obtenir lors de ces passes
00:32:07la natation comme phare et l'athlétisme.
00:32:09Bon. Les Jeux olympiques vont revenir en France en 2030.
00:32:13Chez nous, dans les Alpes, à cinq ans de l'événement,
00:32:16on ne connaît toujours pas celui ou celle qui va piloter l'organisation.
00:32:20C'est un problème.
00:32:22Tony Stanguet, lui, avait été nommé plus de sept ans
00:32:24avant l'échéance de Paris 2024.
00:32:27Il ne faut pas que cette situation dure trop longtemps.
00:32:30Oui, il y a besoin rapidement d'avoir un pilote ou un duo de pilote,
00:32:35parce que je ne sais pas s'il y aura une ou deux personnes
00:32:37qui seront à la tête de ce cojote.
00:32:39Mais rapidement, il faut qu'il y ait une direction qui se mette en place
00:32:44pour lancer les travaux qui seront nécessaires à cette organisation
00:32:49qui a aussi, pour nous, sur le territoire alpin,
00:32:52quelque chose aussi de formidable.
00:32:55Les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques sur un territoire,
00:32:58c'est, encore une fois, c'est le développement d'un territoire,
00:33:00c'est de mettre en avant aussi des nouvelles technologies,
00:33:03de travailler aussi sur le futur.
00:33:04Donc voilà, c'est un événement qu'il ne faut pas rater
00:33:08et sur lequel on a besoin rapidement de travailler.
00:33:11Le favori s'appelle Martin Fourcade,
00:33:13biathlète, chaque fois champion olympique,
00:33:16qui a passé beaucoup d'années sur notre territoire, en Isère,
00:33:18puisqu'il vivait à Villers-de-Lens.
00:33:21Mais sa candidature est repoussée,
00:33:24en tout cas, sa nomination est repoussée de semaine en semaine.
00:33:26On a l'impression qu'il n'y a pas une unanimité
00:33:29autour de ce grand champion français.
00:33:30Est-ce que c'est le bon profil pour vous
00:33:32pour diriger un cojo ?
00:33:36En termes de personnalité, je pense que c'est le bon profil.
00:33:38De par son parcours et membre du CIO,
00:33:41reconnu par ses pairs, oui.
00:33:43Alors moi, je ne suis pas dans la discussion
00:33:46sur le choix du candidat.
00:33:49Ce que j'ai lu dans la presse, c'est qu'aujourd'hui,
00:33:50il y a l'auto-autorité qui regarde aussi de près
00:33:54les conditions pour les personnes qui vont être à la tête,
00:33:59pour ne pas qu'il y ait incompatibilité avec des contrats
00:34:01que peuvent avoir ces sportifs de haut niveau avec des marques
00:34:04et puis d'être à la tête du cojo.
00:34:07Donc je pense qu'il est important d'être aussi vigilant
00:34:10par rapport à tout ça.
00:34:11Il faut qu'il y ait une grande transparence
00:34:14par rapport à ces situations.
00:34:16Mais en termes de personnalité, oui, Martin Fourcade
00:34:19est une personnalité qui a toutes les qualités
00:34:22pour mener ce projet.
00:34:24Il avait mis l'accent sur l'importance cruciale
00:34:26de l'environnement dans l'organisation des Jeux d'hiver de 2030.
00:34:29Vous êtes d'accord avec lui ?
00:34:30Bien sûr.
00:34:31Bien sûr, c'est pour ça que c'est un enjeu majeur
00:34:33aussi pour les territoires.
00:34:34Ça permettra aussi à l'ensemble de la politique de la montagne
00:34:37d'avoir une réflexion sur le devenir de cette économie.
00:34:42On l'a vu pour Paris 2024 avec des développements
00:34:45qui n'étaient pas uniquement sur le sport,
00:34:47mais sur d'autres problématiques,
00:34:49sur les transports, sur la culture et autres.
00:34:50Profitons aussi de ces Jeux qui vont arriver dans les AP
00:34:53pour travailler, réfléchir sur l'évolution
00:34:55de la pratique du ski,
00:34:57l'évolution de la pratique de la montagne
00:35:00avec le développement d'autres activités.
00:35:03Alors, dans ce domaine,
00:35:04on allait construire plusieurs patinoires à Nice,
00:35:07alors qu'on a une des plus grandes patinoires de France
00:35:10à Grenoble et que l'équipement a prouvé,
00:35:12il y a encore quelques semaines,
00:35:13c'est dans les images qu'on voit,
00:35:14qu'il était capable d'accueillir
00:35:16des grands rendez-vous internationaux,
00:35:18dont la finale du Grand Prix international
00:35:20de patinage artistique,
00:35:21qui est l'équivalent d'un championnat du monde.
00:35:24En matière de rationalisation des dépenses publiques
00:35:27pour construire des équipements pour ces JO,
00:35:29ça part mal, quand même, cette mise de côté
00:35:32d'une des plus belles patinoires de France
00:35:34qui est dans la zone où on va organiser ces Jeux.
00:35:37D'abord, je ne suis pas sûr que la ville de Grenoble
00:35:40ou la métropole aient déposé leur candidature...
00:35:43Christophe Ferrari a fait une sortie récemment
00:35:45dans la presse pour dire que sa patinoire
00:35:47était à disposition des organisateurs.
00:35:49Oui, mais à disposition
00:35:51lorsque la décision a été prise
00:35:53comme quoi la candidature de Nice a été retenue.
00:35:56Peut-être que c'était dès le départ
00:35:58qu'il aurait fallu être autour de la table,
00:35:59mais je ne suis pas non plus dans la discussion.
00:36:01Mais le retour que j'en ai,
00:36:02c'est que peut-être que la ville ou la métropole,
00:36:05s'il y avait une vraie volonté,
00:36:07je ne suis pas sûr qu'elle soit partagée
00:36:09par le maire de Grenoble,
00:36:10de porter la candidature de Grenoble
00:36:12à l'organisation d'une partie de ces JO
00:36:15et paralympiques d'hiver.
00:36:18Deuxièmement, je ne suis pas sûr non plus,
00:36:20il faut qu'on vérifie,
00:36:21mais que la capacité de Pôle Sud
00:36:23soit répondre aux exigences du CIO.
00:36:26Donc, c'est des capacités sûrement plus importantes,
00:36:28mais oui, le département
00:36:32et la ville de Grenoble, métropole,
00:36:34auraient pu peut-être réagir beaucoup plus vite.
00:36:37En tout cas, la capitale des Alpes,
00:36:39pour l'instant, n'est pas prévue
00:36:40dans le dispositif des JO des Alpes.
00:36:43Bon, ça fait partie des petites choses
00:36:47qu'on ne comprend pas toujours
00:36:48en vue de l'extérieur, mais bon.
00:36:50Je n'ai pas entendu le maire de Grenoble
00:36:52se positionner là-dessus.
00:36:54On l'a entendu déplorer le fait
00:36:55qu'il n'avait pas été consulté par Laurent Wauquiez,
00:36:58puisque c'était un peu ça,
00:37:00l'origine du conflit, on va dire,
00:37:02entre les deux.
00:37:03Bon, en tout cas, les choses sont pour l'instant actées.
00:37:05Ça se passera en Savoie et dans les Alpes du Sud.
00:37:08Vous avez eu votre mot à dire, vous, le sénateur, là-dessus ?
00:37:11Non ? Ça reste vraiment...
00:37:13Non, sur la candidature apportée par les deux régions,
00:37:16et là aussi, c'est une nouveauté.
00:37:19Est-ce que c'est quand même un éclatement important
00:37:22des compétitions ?
00:37:24Donc là, c'est une décision politique
00:37:27des deux présents de région, que moi, je salue,
00:37:30parce que c'est une volonté aussi de s'inscrire
00:37:34dans ces grands événements.
00:37:35L'État a donné son accord et s'est porté caution,
00:37:38donc maintenant, les choses sont en place.
00:37:41Il faut mettre l'équipe dirigeante rapidement,
00:37:45là aussi, en activité pour que les choses avancent.
00:37:47Vous parlez d'éclatement des compétitions.
00:37:49On se rappelle que le Tour de France de Ville 22
00:37:51avait démarré au Danemark,
00:37:52avant de rapatrier tout le monde en avion.
00:37:54En France, la Coupe du Monde au Qatar n'était pas éclatée,
00:37:57mais elle était dans des stades climatisés.
00:38:00Et puis que la prochaine se déroulera sur trois pays,
00:38:03USA, Mexique, Canada, avec près de 5 000 km d'écart
00:38:07entre, par exemple, le stade de Vancouver
00:38:09et celui de Mexico.
00:38:10Je ne parle pas des Jeux asiatiques d'hiver
00:38:12qui auront lieu en 2029 en Arabie saoudite,
00:38:16mais on a vraiment l'impression
00:38:17que les instances internationales du sport
00:38:18n'ont pas pris du tout la dimension
00:38:21de la problématique du réchauffement climatique.
00:38:23Je pense qu'elles ont pris la problématique financière.
00:38:26C'est-à-dire qu'on voit que,
00:38:28dans beaucoup de compétitions internationales
00:38:30qui sont en train de se dérouler,
00:38:32et dont on voit qu'elles risquent de se dérouler dans l'avenir,
00:38:35ce sont des États qui mettent beaucoup,
00:38:38beaucoup, beaucoup d'argent pour accueillir ces compétitions
00:38:42qui vont à l'encontre de toute réflexion
00:38:48et conséquences écologiques,
00:38:50mais aussi, on l'a vu avec le Qatar,
00:38:53sur la construction des stades,
00:38:55au niveau de l'encadrement, au niveau sociétal.
00:38:59On voit bien que les grandes instances dirigeantes
00:39:04à l'échelle mondiale,
00:39:06aujourd'hui, on a l'impression qu'elles n'ont qu'une optique,
00:39:10c'est l'aspect financier.
00:39:12Ça vous gêne ? Ils sont déconnectés ?
00:39:14Beaucoup, ça nous gêne parce que c'est le toujours plus
00:39:17et qui va à l'encontre de toutes les politiques
00:39:21qu'on défend ici,
00:39:24les politiques environnementales sur les droits du travail,
00:39:26sur les conditions de travail, sur les déplacements.
00:39:29Toutes ces décisions sont à l'encontre
00:39:32de toutes les politiques qu'on est en train de mener
00:39:34aussi bien au niveau local qu'au niveau national,
00:39:37et que des instances qui sont complètement déconnectées
00:39:40ne prennent décision que sur l'aspect financier.
00:39:43Donc oui, moi, ça me gêne.
00:39:45Il y a aussi les dirigeants du foot français
00:39:47qui semblent aussi parfois un peu déconnectés.
00:39:49Le Sénat a mené une commission d'enquête
00:39:51sur la gestion du foot français.
00:39:53Vous avez été le rapporteur.
00:39:55C'était à l'automne dernier qu'on a rendu les conclusions.
00:39:58En quoi c'est le boulot des sénateurs
00:40:00de s'occuper du modèle économique du foot français ?
00:40:04Le Parlement a voté, il y a deux ans,
00:40:06une loi dans laquelle on donnait la possibilité
00:40:09à une ligue professionnelle de sport
00:40:12de créer une société commerciale.
00:40:13Il y a eu un débat entre l'Assemblée et le Sénat,
00:40:18et ce texte a été adopté lors d'une commission mixte paritaire.
00:40:23Notre rôle de sénateur, de parlementaire,
00:40:26c'est bien sûr de voter la loi, mais de contrôler aussi le gouvernement.
00:40:29Et dans notre rôle de contrôle au niveau de la commission,
00:40:31on a souhaité faire un point deux ans après la mise en place
00:40:34de cette société commerciale
00:40:36au sein de la ligue de football professionnelle.
00:40:38Comment les choses se passaient ?
00:40:40Est-ce que les choses étaient en phase
00:40:43avec la vision qu'on avait de nous au moment où on l'a votée ?
00:40:46Et donc on voulait faire un point d'étape
00:40:47sur le fonctionnement de cette ligue,
00:40:50de cette société commerciale.
00:40:51On s'est rapidement aperçus que lorsqu'on a commencé à travailler
00:40:55sur la préparation de cette commission d'information,
00:40:58qu'il fallait élargir aussi nos travaux
00:41:02sur l'aspect financier du football professionnel,
00:41:05parce qu'on a bien vu que tout était lié
00:41:07entre les clubs, la ligue et cette société commerciale.
00:41:10Donc c'est un travail qui a été élargi
00:41:13en termes de consultations, d'auditions,
00:41:17de déplacements, pour bien mesurer
00:41:19quelle est aujourd'hui la situation
00:41:21du football professionnel en France.
00:41:25Et c'est vrai que le constat est assez alarmant.
00:41:27Vous avez dit qu'on était passés du mirage à la désillusion.
00:41:32C'est assez fort comme expression.
00:41:34Oui, parce que, je vous donne l'exemple
00:41:36qui pèse fortement dans les revenus du football professionnel,
00:41:40c'est les droits TV.
00:41:42Il y a eu l'épisode de Mediapro,
00:41:45où Mediapro est arrivé avec un annoncement
00:41:47qu'ils allaient mettre plus d'un milliard sur le football professionnel
00:41:50quelques mois après Mediapro s'en allait
00:41:54et versait un chèque de 100 millions pour dire
00:41:58un solde de tout compte et on s'en va.
00:42:00Il y a eu différents épisodes ensuite
00:42:03qui ont fait que le football français s'est retrouvé
00:42:06avec des diffuseurs,
00:42:08il y avait Canal+, d'un côté, et Amazon,
00:42:11qui ont permis de continuer
00:42:15la diffusion des matchs de football en télévision.
00:42:19Et puis, il y a eu un lancement d'un nouvel appel d'offres,
00:42:20où là aussi, la Ligue est repartie sur un objectif
00:42:23de plus d'un milliard de revenus.
00:42:25Est-ce que c'est la valeur du foot ?
00:42:27Beaucoup se posent la question.
00:42:28Résultat, c'est qu'il y a eu un seul prétendant d'Azone
00:42:32qui est, avec 400 millions de propositions,
00:42:35a obtenu les droits de la vie.
00:42:37L'objectif 1,1 milliard, on l'obtient à 400 millions.
00:42:40Il y a eu 100 millions de plus de bines
00:42:43qui ont été obtenues pour un match supplémentaire,
00:42:47mais on voit bien qu'on est loin du 1,1 milliard
00:42:49qui était l'objectif.
00:42:51Donc, derrière tout ça, les clubs,
00:42:53dans le même temps, qui, eux, espéraient
00:42:56bénéficier des retombées des 1,1 milliard,
00:42:59sont partis dans l'achat de joueurs
00:43:01avec des contrats qui, souvent, sont très importants
00:43:04par rapport à la valeur du foot français.
00:43:06Aujourd'hui, ces mêmes clubs se trouvent en grande difficulté
00:43:08parce que la société commerciale,
00:43:11qui a fait venir aussi intégrer
00:43:13un acteur important,
00:43:17CVC, qui est arrivé et qui a mis 1,5 milliard
00:43:20dans la création de cette société commerciale,
00:43:22cet argent a été distribué, a été consommé.
00:43:25Aujourd'hui, les clubs se retrouvent
00:43:26dans une situation pire que celle d'il y a deux ans.
00:43:29Il va en sortir quelque chose, de ce rapport ?
00:43:31Une proposition de loi, par exemple ?
00:43:33Bien sûr, nous travaillons aujourd'hui
00:43:35avec le président Lafon et mes collègues du Sénat.
00:43:39Quand je dis mes collègues, c'est que nous souhaitons
00:43:40faire une proposition de loi qui soit transpartisane,
00:43:44qui soit portée par l'ensemble des représentants
00:43:48des groupes politiques qui siègent à la commission du Sénat.
00:43:50Parce que les 35 recommandations que j'ai proposées
00:43:53à l'issue de nos travaux ont été votées
00:43:56à l'unanimité des membres de la commission.
00:43:58Et donc, pour aller sur le même chemin,
00:44:02nous allons proposer une proposition de loi
00:44:04qui va reprendre une partie des recommandations,
00:44:07parce que dans les recommandations,
00:44:08il y a celles qui devraient être portées par la Ligue
00:44:13ou par la Fédération ou par le ministère,
00:44:15notamment sur tout ce qui concerne le contrôle
00:44:18du fonctionnement de ces instances.
00:44:20Et puis, il y en a d'autres qui vont passer par le législatif,
00:44:22notamment sur un sujet très important
00:44:24sur lequel nous travaillons, c'est le piratage,
00:44:26qui aujourd'hui est un phénomène
00:44:28qui est en train de pénaliser fortement
00:44:31et le diffuseur d'Azon,
00:44:33mais aussi le sport professionnel,
00:44:35parce que demain, s'il n'y a pas de mesures fortes
00:44:38contre le piratage, les diffuseurs auront beaucoup de mal
00:44:42à mettre autant d'argent pour diffuser des matchs
00:44:45qui sont pour...
00:44:47Aujourd'hui, sur quatre matchs, trois sont piratés.
00:44:50C'est ça, un sur quatre,
00:44:52qui est vu par la chaîne qui a le contrat,
00:44:56et trois sont piratés.
00:44:57Donc, on voit bien que c'est un vrai problème économique,
00:45:01aussi bien pour le diffuseur que pour le sport professionnel.
00:45:05Donc, il faut qu'on travaille sur des mesures
00:45:07pour enrayer ce phénomène du piratage.
00:45:09Mais les outils existent, on peut vraiment enrayer ça
00:45:12à l'heure d'Internet et de la mondialisation des réseaux ?
00:45:15Oui, il faut qu'on donne les moyens à l'ARCOM
00:45:17ou avec l'ensemble des acteurs pour pouvoir être en capacité.
00:45:21Ce que font les Italiens et les Anglais,
00:45:23d'avoir les capacités de pouvoir bloquer
00:45:26rapidement des milliers de sites qui sont illicites
00:45:30au moment de la diffusion du match,
00:45:31sur la durée d'un match, c'est-à-dire de 90 minutes,
00:45:35on bloque des sites.
00:45:36Ce que font les Allemands et les Italiens,
00:45:38à chaque rencontre, c'est des milliers de sites bloqués.
00:45:41En France, on n'est pas à cet auteur.
00:45:43Donc, il faut qu'on se donne les moyens,
00:45:44et juridiques, et financiers, et humains,
00:45:47pour pouvoir mettre en place ce dispositif.
00:45:49Vous parliez des droits télé, la télé qui a aussi des devoirs.
00:45:53Dans quelques jours, la chaîne C8 va disparaître du PAF
00:45:56avec son animateur emblématique, Cyril Hanouna,
00:45:58qui est responsable en grande partie
00:46:00de cette décision assez rare dans l'audiovisuel.
00:46:02C'est l'ARCOM qui sanctionne C8 pour des dérapages.
00:46:08Bon débarras pour certains, censure intolérable pour d'autres.
00:46:11Alors, la commission fait partie des compétences...
00:46:14La communication, pardon, fait partie des compétences
00:46:15de la commission dont vous êtes le vice-président au Sénat.
00:46:18Est-ce que l'ARCOM a pris la bonne décision sur ce sujet ?
00:46:22Après, c'est un débat sur la liberté des uns et des autres
00:46:27à pouvoir regarder ou pas la chaîne qu'on souhaite.
00:46:31Bien sûr qu'il est normal de condamner et de sanctionner
00:46:35lorsque des propos sont tenus et qu'ils ne respectent pas
00:46:38les règles de la déontologie ou qui sont celles
00:46:42que doit respecter tout animateur et toute personne
00:46:44qui est sur un service télévisuel public ou autre.
00:46:48Qu'il y ait donc des sanctions, c'est normal.
00:46:51Qu'on aille jusqu'à la suppression, moi, je trouve que c'est très grave
00:46:54et que rien n'oblige les citoyens à regarder C8.
00:46:58Ceux qui ne sont pas contents, qui ne veulent pas le regarder,
00:47:00ne le regardent pas, ils regardent une autre chaîne.
00:47:02Moi, je trouve que, à titre personnel,
00:47:04je trouve que cette sanction est beaucoup trop lourde
00:47:06par rapport à ce qui peut se passer dans l'audiovisuel.
00:47:10L'audiovisuel qui est au coeur des discussions dans les assemblées.
00:47:13Il y a cette réforme qui est attendue
00:47:16notamment de l'audiovisuel public,
00:47:18sur laquelle, je crois, le Sénat s'est penché à l'automne dernier.
00:47:22Oui, là aussi, c'est une proposition de loi
00:47:25du président Lafond qui propose
00:47:29d'avoir une audiovisuelle française
00:47:31qui soit en capacité de pouvoir lutter
00:47:36par rapport à tout ce qui se passe à l'échelle mondiale
00:47:39et de réunir l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel
00:47:43sous une même identité
00:47:47pour pouvoir être en capacité
00:47:49de continuer à produire des émissions de qualité,
00:47:52gratuites, à l'ensemble du public
00:47:54et de ne pas être dispersés comme on l'est aujourd'hui,
00:47:57ce qui nous pénalise beaucoup.
00:47:59Il y a le retour de la redevance qui est en discussion ?
00:48:02Le problème de la redevance, c'est qu'elle a été supprimée.
00:48:05C'est un cadeau qui a été fait aujourd'hui par le président Macron,
00:48:08qui pèse sur le budget de l'Etat.
00:48:11Parce que ce qu'on avait, nous, alerté
00:48:13lorsque la décision a été prise,
00:48:15c'est qu'il n'y avait pas eu d'étude d'impact sur cette décision.
00:48:18Et comment, demain, on finance la télé, l'audiovisuel en France ?
00:48:22La suppression...
00:48:24Donc aujourd'hui, de nouveau, des discussions vont avoir lieu
00:48:27sur quel modèle de financement.
00:48:29Il faut prendre en compte aussi que les Français, aujourd'hui,
00:48:32regardent différemment la télévision,
00:48:34les émissions, les compétitions de sport.
00:48:37Beaucoup ne regardent pas un match de foot
00:48:39ou de rugby de la première à la dernière minute.
00:48:42On va regarder les moments importants.
00:48:44Donc il y a tout ça à mettre en place, à réfléchir,
00:48:47comment prendre aussi en compte l'évolution de la technologie,
00:48:51les sites, Internet et autres.
00:48:53Donc oui, il y a un vrai sujet
00:48:55sur lequel on doit anticiper la position de la France.
00:48:58Et puis, bien sûr, qu'il faudra réfléchir et proposer
00:49:01comment on finance cet audiovisuel en France.
00:49:04Dans l'actu médiatique de la semaine,
00:49:06on a appris la démission de Philippe Carly,
00:49:08c'est le patron du coup Préparat, dont fait partie le Dauphiné libéré.
00:49:11Ses actionnaires lui ont reproché d'avoir liké des postes
00:49:14de deux députés européennes d'extrême droite,
00:49:17Marion Maréchal et Sarah Knafo,
00:49:19qui est membre du parti Reconquête d'Éric Zemmour.
00:49:22Qu'est-ce que ça vous inspire, cette sanction ?
00:49:25Est-ce qu'un patron de presse ne doit pas faire ce genre de...
00:49:28Il ne l'a pas fait comme patron de presse, il l'a fait comme citoyen.
00:49:32Il est libre de liker qui il veut, comment il veut.
00:49:36Là aussi, cette censure, c'est insupportable, quoi.
00:49:41Après, on peut aimer, on peut critiquer son choix,
00:49:46mais il est libre d'aimer ou de critiquer
00:49:51qui il veut en tant que citoyen.
00:49:53Le Dauphiné, dont les journalistes s'étaient émus de ces likes,
00:49:59a écrit sur cette démission de son patron,
00:50:04c'est le 2e, en quelques années, qui quitte le navire,
00:50:08qui titrerait cette semaine en une sur l'avenir plus qu'incertain
00:50:12de la plateforme chimique de Pontcler-Jarry.
00:50:15L'entreprise Vancorex pourrait être liquidée en mars
00:50:18avec plus de 400 emplois directs perdus.
00:50:20Arkema, qui travaille en lien avec Vancorex,
00:50:23a annoncé la suppression de plus de 150 emplois à Jarry.
00:50:26Il y a un effet domino qui pourrait menacer, selon les experts,
00:50:30jusqu'à 3 000 emplois directs et 10 000 indirects en Isère
00:50:33dans cette filière de la chimie.
00:50:34C'est un petit cataclysme qui se prépare pour notre territoire.
00:50:38C'est des très mauvaises nouvelles pour le territoire,
00:50:42pour la chimie dans l'Isère, mais aussi au niveau national,
00:50:45mais aussi, comme vous l'avez dit,
00:50:47pour le territoire de l'agglomération colomboise.
00:50:50On suit ces dossiers avec mes collègues,
00:50:53mais aussi avec les autres parlementaires de l'Isère.
00:50:56Nous étions tous réunis la semaine passée
00:50:59au ministère de l'Industrie pour travailler sur ce sujet
00:51:02et, du coup, le président de la métropole, le maire de Jarry,
00:51:06et les représentants des syndicats,
00:51:08pour travailler sur l'ensemble du dispositif Vancorex.
00:51:11Comment accompagner les décisions qui ont été prises ?
00:51:14Parce qu'il y a un problème humain.
00:51:16Comment les salariés qui sont pénalisés aujourd'hui,
00:51:19comment ils peuvent être accompagnés, reclassés ?
00:51:22Il y a un problème aussi du devenir du site.
00:51:25Et puis, sur Arkema, avec mes collègues,
00:51:28Frédéric Puissa et Damien Michelet, sénateurs,
00:51:31on vient de signer un courrier il y a 48 heures
00:51:34pour le ministre du Travail pour se poser la question sur Arkema.
00:51:38Est-ce que cette décision qui a été annoncée,
00:51:41en mettant en avant le fait que Vancorex connaît les défis de QUT,
00:51:46est-ce qu'il y a un lien
00:51:48entre cette décision d'Arkema et Vancorex ?
00:51:51On est un petit peu sceptiques, quand même,
00:51:54sur cette décision d'Arkema.
00:51:56On a l'impression qu'ils profitent de cette situation
00:51:59de supprimer des postes qui ne seraient pas acceptables
00:52:02dans la situation que vit la chimie et ce territoire.
00:52:05Donc, il faut qu'on soit vigilants.
00:52:07Il y a un problème sur Vancorex, oui.
00:52:10Le ministre a répondu non à la nationalisation, donc acte.
00:52:14Maintenant, il y a un travail d'accompagnement,
00:52:17de requalification.
00:52:19Il faut que l'Etat prenne des engagements
00:52:21sur un sujet important pour la ville de Ponclet
00:52:24et le territoire, c'est la dépollution de ce site.
00:52:27Si on se retrouve au niveau du territoire
00:52:30avec une friche industrielle,
00:52:32tout ça va peser lourd sur les finances des collectivités.
00:52:35Il faut que l'Etat prenne des engagements forts et rapides
00:52:38sur ces sujets.
00:52:39Le 1er engagement, c'est de dire non
00:52:41à la demande de nationalisation temporaire.
00:52:44Vous aviez signé, je crois, une sorte de tribune
00:52:47avec les autres élus de l'ISER à l'automne
00:52:50pour inciter le gouvernement à nationaliser.
00:52:53C'était la seule piste pour sauver Vancorex ?
00:52:56On l'a signée...
00:52:57Yannick Neder était pas encore ministre.
00:53:00Il doit se retrouver un peu...
00:53:02Les choses sont claires.
00:53:04Aujourd'hui, on a les réponses du gouvernement.
00:53:07Le gouvernement a travaillé sur cette possibilité.
00:53:10Les réponses ont été faites par rapport au coût,
00:53:13mais surtout aux perspectives et aux évolutions
00:53:16de l'activité de la chimie sur ce territoire.
00:53:19Les réponses qui m'ont été faites,
00:53:21même si on espérait peut-être une autre réponse,
00:53:24elles sont très détaillées,
00:53:26avec une situation dont on connaît aujourd'hui,
00:53:29par rapport à la concurrence avec certains pays étrangers,
00:53:32que la pérennité même de cette activité est menacée.
00:53:36Aujourd'hui, on prend acte de cette décision,
00:53:39mais pas parce qu'on prend acte
00:53:41qu'il faut abandonner tout le travail qui doit être fait.
00:53:44Moi, je pense aux salariés.
00:53:46J'ai vécu ça lorsque j'étais maire de Domaine.
00:53:49Les papeteries ont fermé les unes derrière les autres.
00:53:52Quand vous avez des femmes et des hommes qui perdent un emploi,
00:53:56qui ont travaillé toute leur vie et plusieurs générations
00:54:00au sein d'une activité industrielle
00:54:02qui a marqué aussi un territoire,
00:54:04il est de notre responsabilité de les accompagner,
00:54:07de voir comment on peut faire pour essayer rapidement
00:54:10de trouver des issues professionnelles
00:54:14pour ces gens-là et retravailler aussi
00:54:16comment on peut peut-être réamener sur ce site d'autres activités.
00:54:20Je pense qu'il faut travailler avec le gouvernement pour dire
00:54:24qu'aujourd'hui, on a un site qui est un inconvénient,
00:54:27mais qui peut être un avantage
00:54:28car c'est un site qui peut accueillir des activités
00:54:31qui cherchent à s'installer sur ce type de territoire.
00:54:35Il y a tout un travail à faire
00:54:36à l'échelle aussi bien économique que sociale.
00:54:40Il y a un autre sujet sur lequel l'État, par la voix de sa préfète,
00:54:44s'oppose aux souhaits des élus iséraux.
00:54:46Les villes de Pont-de-Clay, Sessiné, Grenoble et Charentes
00:54:50ont décidé de mettre en place des congés menstruels
00:54:53destinés aux femmes qui souffrent de règles douloureuses.
00:54:56La nouvelle préfète de l'ISER, Catherine Seguin,
00:54:59Corinne Lemarié, vice-présidente de la métropole
00:55:02en charge de l'égalité homme-femme,
00:55:04parle de conservatisme.
00:55:07Vous êtes d'accord avec ces élus
00:55:09qui essayaient de faire évoluer le droit du travail,
00:55:12et qui se retrouvent contrés par l'État ?
00:55:16Non. Les élus se font contrer
00:55:17parce que la loi ne l'autorise pas.
00:55:20Aujourd'hui, ce qui a été mis dans la délibération,
00:55:23c'est que ces congés sont sous forme d'autorisation
00:55:26spéciale d'absence. Or, un juge administratif
00:55:29a déclaré que ce n'était pas compatible.
00:55:33Donc la préfète respecte la règle qui est en activité aujourd'hui.
00:55:38Il faudrait que la loi change pour que ces choses soient autorisées.
00:55:42Sur le texte, il y a des choses sur lesquelles je suis favorable,
00:55:45sur garantir l'application du droit,
00:55:47mais surtout sur la lutte contre le harcèlement sexiste,
00:55:51le harcèlement moral au travail.
00:55:53Oui, c'est des choses sur lesquelles on doit travailler.
00:55:56Il y a des choses sur lesquelles la loi ne l'autorise pas.
00:55:59La préfète fait son travail normalement
00:56:01et elle applique le fait que ce n'est pas autorisé.
00:56:04Pas d'excès de zèle de sa part ?
00:56:06Non, non. Mais heureusement qu'un représentant de l'État
00:56:09est là pour aussi faire respecter les lois.
00:56:14Après, ce type de sujet doit être débattu et faire évoluer des choses.
00:56:19Mais tant que ce n'est pas dans la loi,
00:56:22je comprends que Mme la préfète joue ce rôle.
00:56:26La tradition dans cette émission,
00:56:27c'est que le précédent invité du QG pose une question au suivant.
00:56:31On va écouter la question de votre collègue sénateur écologiste
00:56:34Guillaume Gontard, qui était à votre place la semaine dernière.
00:56:38D'abord, bonjour à Michel Savin.
00:56:41J'avais une question assez simple.
00:56:42C'est vrai qu'on est un territoire lisère agricole.
00:56:47Et avec une particularité,
00:56:48c'est que le bio sur ce territoire est particulièrement important.
00:56:51On a plus de 700 exploitations qui sont en agriculture biologique.
00:56:56On est à plus de 27 000 ou 28 000 hectares en agriculture biologique.
00:57:02Michel Savin, je crois que tu as voté, en tout cas avec ton groupe,
00:57:07sur la suppression de l'agence bio
00:57:10et la suppression de certains moyens pour l'agriculture biologique.
00:57:14Est-ce que tu ne penses pas que c'est un message assez contradictoire,
00:57:19justement, quand on se dit vouloir porter l'agriculture,
00:57:22surtout dans une période difficile pour l'agriculture,
00:57:25à la fois sur les problématiques sanitaires qu'on a pu avoir,
00:57:29et qui fait que, du coup,
00:57:31cette agriculture a plutôt besoin d'aide, d'accompagnement
00:57:34et encore plus agriculture biologique,
00:57:36qui, effectivement, traverse une crise.
00:57:39Donc, voilà. Est-ce que le message a été vraiment le bon ?
00:57:41J'espère en tout cas qu'il y aura une prise de conscience,
00:57:44peut-être d'ici là et d'ici que ma question soit posée,
00:57:47puisqu'en CMP, qu'on revienne sur cette suppression de l'agence bio
00:57:50qui est dramatique.
00:57:51Il avait bien senti que les choses pouvaient évoluer, Guillaume Gonta,
00:57:55puisqu'en début de semaine, la ministre est revenue sur l'amendement
00:57:58que vous aviez voté au Sénat de supprimer cette agence bio.
00:58:01Oui, ça fait partie des sujets que j'ai évoqués tout à l'heure.
00:58:05On doit travailler sur le fonctionnement,
00:58:09le coût et l'organisation de ces agences
00:58:12et de ces opérateurs publics qui, aujourd'hui,
00:58:14sont peut-être mal ou moins bien maîtrisés.
00:58:18Ce que nous avons voté au Sénat,
00:58:20oui, nous avons voté pour la suppression de ces crédits,
00:58:23mais en maintenant les missions qui seraient conservées,
00:58:26notamment sur la promotion de l'agriculture bio
00:58:29et sur l'accompagnement des projets bio,
00:58:31mais plutôt pilotées soit par le ministère de l'Agriculture
00:58:35est-ce qu'il y a besoin d'avoir, à côté du ministère de l'Agriculture,
00:58:38une agence qui pilote ce type d'opérations
00:58:41ou par France Agrimaire,
00:58:43qui est un organisme qui fonctionne déjà
00:58:45et qui pourrait avoir ce type de mission à piloter.
00:58:49C'est la multiplication de ces agences et de ces opérateurs
00:58:52qui fait qu'aujourd'hui, au Sénat, nous avons voté cet amendement.
00:58:57Guillaume Gonta a raison.
00:58:58Depuis, la CMP, qui vient de se terminer, a réinscrit les crédits.
00:59:02Ça ne nous empêchera pas de continuer à travailler sur ces jugés.
00:59:05On continuera, et je le dis, pendant les mois qui viennent,
00:59:08à retravailler sur toutes ces structures
00:59:11qui aujourd'hui s'entassent et s'accumulent les unes derrière les autres
00:59:15et sur lesquelles on peut se demander quelle est l'efficacité,
00:59:18parce qu'il y a un problème d'efficacité,
00:59:19ça ne remet pas en cause les politiques qu'on veut mettre en place,
00:59:22mais de les mettre de la meilleure façon
00:59:24pour qu'elles soient applicables sur le terrain
00:59:26et qu'on n'ait pas une multiplication de ces structures
00:59:28qui, aujourd'hui, sont dans une forêt
00:59:30où les gens ont la peine de se retrouver.
00:59:32Ce qui sous-entend aussi un peu la question de Guillaume Gonta,
00:59:35c'est qu'il y aurait, depuis quelque temps,
00:59:37un sort de retour en arrière par rapport à l'agriculture,
00:59:41sur les normes, sur l'utilisage des pesticides.
00:59:44Le Sénat a voté, par exemple,
00:59:46pour la réintroduction d'un néonicotinoïde,
00:59:49alors qu'on sait, que des études ont prouvé
00:59:52que ce pesticide fait baisser, notamment, la population des abeilles.
00:59:57Le lobby des agriculteurs est plus fort, finalement,
01:00:00que celui de la santé des consommateurs ?
01:00:02Ce n'est pas un problème de lemming,
01:00:03c'est un problème de cohérence.
01:00:05On ne peut pas...
01:00:07Ce qu'on a fait avec cet amendement,
01:00:09c'est de revenir à la norme européenne.
01:00:11Aujourd'hui, au niveau de l'Europe,
01:00:13des décisions ont été prises sur certaines réglementations.
01:00:16Ce qu'on a souhaité, c'est que les agriculteurs français
01:00:18soient logés à la même enceinte
01:00:20que leurs collègues espagnols, portugais, italiens et autres.
01:00:24Pourquoi, aujourd'hui, en France,
01:00:25pénaliser plus l'agriculture française,
01:00:27qui, demain, va se retrouver en concurrence déloyale
01:00:30avec nos voisins ?
01:00:31Si, au niveau de l'Europe, on applique la même réglementation
01:00:35à l'échelle de l'ensemble des pays européens,
01:00:38on respectera ce choix-là.
01:00:40Aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi, encore une fois,
01:00:43aussi bien sur les charges de travail,
01:00:45sur les conditions de travail, sur la rémunération,
01:00:48et, aujourd'hui, sur des normes
01:00:50où la France a l'habitude de superposer
01:00:54des normes françaises aux normes européennes.
01:00:55Non, ce n'est pas possible.
01:00:56On ne peut pas continuer à dire
01:00:58qu'on soutient les agriculteurs lorsqu'ils manifestent
01:01:01parce qu'on voit bien la difficulté qu'ils ont
01:01:03à pouvoir vivre correctement de leur métier
01:01:07et leur mettre des contraintes supplémentaires.
01:01:09La chose qu'on a faite au Sénat,
01:01:10c'est de remettre à plat cette situation
01:01:12et de dire qu'on met en respect les mêmes règles européennes
01:01:16sur l'ensemble des pays européens
01:01:18et que la France n'a pas à superposer
01:01:20de nouvelles réglementations.
01:01:22Très bien, voilà la réponse complète
01:01:24à l'interpellation de votre collègue Guillaume Gontard.
01:01:27Vous n'êtes pas dans la même tendance politique,
01:01:29mais on a senti que vous connaissiez bien
01:01:30puisqu'il vous tutoie.
01:01:31Donc, voilà. Merci, Michel Sarray.
01:01:33Il vous reste une mission, c'est poser une question
01:01:35à notre prochaine invitée.
01:01:36C'est aussi une parlementaire.
01:01:38Elle siège à l'Assemblée nationale
01:01:40depuis quelques jours seulement.
01:01:41Il s'agit de Camille Gaillard-Mignet,
01:01:42qu'on a évoquée en début d'émission.
01:01:45Je vous laisse regarder la caméra en face de vous
01:01:47et lui poser la question que vous souhaitez.
01:01:50Madame la députée, bonjour.
01:01:52D'abord, félicitations pour cette élection.
01:01:56Une élection qui est due au deuxième tour
01:01:59à un grand rassemblement autour de votre candidature,
01:02:03notamment le soutien de Nathalie Béranger,
01:02:06qui a fait une très belle campagne au premier tour,
01:02:08un très beau score et qui a appelé
01:02:10à soutenir votre candidature
01:02:14pour faire barrage aux candidats de la France insoumise.
01:02:18Ma question est simple.
01:02:19Est-ce que vous prenez l'engagement aujourd'hui
01:02:22de soutenir la liste qui arrivera en meilleure position
01:02:27face à la liste de la majorité grenobloise
01:02:32dans quelques mois aux élections municipales ?
01:02:35L'enjeu est important, vous le savez.
01:02:38C'est l'enjeu pour la ville de Grenoble.
01:02:39C'est l'enjeu aussi pour la métropole.
01:02:41J'espère que le rassemblement
01:02:44qui a eu autour de votre candidature
01:02:46au deuxième tour des législatives
01:02:48pourra se réaliser soit avant le premier tour,
01:02:50mais soit au deuxième tour de cette élection municipale.
01:02:53Donc la réponse doit être claire.
01:02:55Est-ce que oui ou non, vous appelez à soutenir,
01:02:58quelle que soit la liste qui arrive en deuxième position,
01:03:01la mieux placée pour battre la majorité actuelle ?
01:03:05J'espère qu'elle nous fera une réponse claire
01:03:08dans la prochaine émission.
01:03:09Merci, Michel Savard, d'être venu sur le plateau du QG politique.
01:03:14Bonne continuation.
01:03:16Il y aura encore du boulot dans les mois qui viennent au Sénat.

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