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L'ancienne députée Emilie Chalas est devenue la présidente du parti présidentiel en Isère. Egalement conseillère municipale d'opposition à Grenoble et à la Métropole, elle commente l'actualité politique de la semaine.

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Transcription
00:00:00 Générique
00:00:02 ...
00:00:17 -Bonjour à tous. Bienvenue dans "Le QG",
00:00:20 l'émission politique de Télégrenable.
00:00:22 45 minutes chaque semaine en tête à tête avec un élu du territoire.
00:00:26 Je reçois Emilie Chalas. -Bonjour.
00:00:28 -Bienvenue. Vous êtes la présidente en Isère
00:00:30 du parti Renaissance d'Emmanuel Macron,
00:00:32 conseillère municipale de Grenoble,
00:00:35 conseillère métropolitaine également.
00:00:37 Vous avez également été députée pendant 5 ans
00:00:40 de la première circonscription de l'Isère.
00:00:42 -La troisième. -La troisième, pardon.
00:00:44 C'est l'autre parti de Grenoble.
00:00:46 La troisième, faites bien de me préciser,
00:00:49 qu'englobe quand même une partie de la ville,
00:00:51 battue il y a tout juste un an, c'était le 19 juin.
00:00:54 Je sais pas s'ils ont fait ce type d'anniversaire
00:00:57 pour Issa Martin, la candidate de la France insoumise,
00:01:00 après une campagne musclée, on peut le dire, entre vous deux.
00:01:03 Du jour au lendemain, on quitte ses fonctions,
00:01:06 c'est la loi de la politique,
00:01:08 mais j'imagine que c'est pas facile à vivre.
00:01:10 Comment avez-vous vécu cette défaite ?
00:01:12 -Alors d'abord, la réalité, c'est que, fondamentalement,
00:01:15 par rapport à la sociologie électorale
00:01:18 de la troisième circonscription de l'Isère,
00:01:20 on savait que ça allait être difficile.
00:01:22 On peut objectiver une situation politique.
00:01:25 -Et vous avez quitté son... -Pas à perdre,
00:01:27 mais à une campagne difficile et à un électorat
00:01:30 qu'il fallait convaincre.
00:01:32 Des élections législatives, c'est pas le mérite
00:01:34 ou le bilan d'une personne ou de moi, Émilie,
00:01:37 c'est un enjeu national, et pour le coup,
00:01:39 la NUPES et Jean-Luc Mélenchon ont plutôt bien joué leur coup
00:01:43 sur les législatives, et on a bien senti
00:01:45 que ça allait être compliqué.
00:01:47 Donc c'était pas une grande surprise.
00:01:49 Ensuite, on est déçus de perdre, c'est une réalité,
00:01:52 parce que j'aurais vraiment voulu continuer
00:01:54 mon travail à l'Assemblée, mais aussi sur le terrain,
00:01:57 avec les grenoblois, mais pas que.
00:01:59 La troisième circonscription de l'Isère,
00:02:02 c'est aussi une partie de Fontaine, Sassnage, Neuillareve, Révoroise,
00:02:05 et je crois que je faisais plutôt le boulot modestement,
00:02:10 mais en tout cas, les contacts que j'avais
00:02:12 étaient plutôt satisfaisants.
00:02:14 Donc voilà, après, c'est la réalité de la vie politique,
00:02:18 et j'ai envie de dire...
00:02:19 En fait, je vais... D'abord, je vais très bien.
00:02:22 Et le rebond a été assez facile.
00:02:25 J'ai pas eu de trous noirs ou de semaines de désespoir.
00:02:30 Non, parce que perdre fait partie de la vie politique,
00:02:33 et puis c'est pas une perte à titre personnel, individuelle,
00:02:36 avec une remise en cause profonde.
00:02:38 On a fait une très belle campagne,
00:02:40 on s'est battus sur tous les arguments,
00:02:43 sur notre bilan, sur notre projet.
00:02:45 Le résultat est ainsi.
00:02:46 Et puis, moi, j'ai deux autres piliers dans ma vie,
00:02:49 parce que la politique ne résume pas ma vie.
00:02:51 La famille, qui est solide, qui s'est agrandie.
00:02:54 Pendant ce mandat, je me suis mariée,
00:02:56 donc on peut aussi avoir une vie personnelle
00:02:58 quand on fait de la politique et dans un mandat intense.
00:03:01 Donc une famille solide et très présente,
00:03:04 et puis, en fait, un métier en dehors de la politique.
00:03:07 C'est ce que je dis souvent aux jeunes qui s'engagent en politique.
00:03:11 Ayez un métier pour être indépendant.
00:03:13 Comme ça, vous êtes libre de ce que vous voulez porter,
00:03:16 ce que vous ne voulez pas porter,
00:03:18 et libre au moment où il y a un échec.
00:03:20 Il faut avoir un mandat, sinon, on n'a plus rien pour manger.
00:03:23 -Ah bon ? -C'est fondamental.
00:03:25 J'avais un métier que j'exerçais pendant 20 ans
00:03:28 avant d'entrer en politique en 2017.
00:03:30 Je suis urbaniste.
00:03:31 J'ai travaillé dans une mairie.
00:03:33 Et donc, à la sortie du mandat, j'ai réfléchi,
00:03:36 et d'ailleurs, j'avais été contactée,
00:03:38 pour tout vous dire, avant même la fin du mandat,
00:03:41 par les réseaux, qui m'ont dit
00:03:43 qu'on te souhaitait gagner en toute amitié,
00:03:45 mais si tu perds, on est intéressés pour bosser avec toi.
00:03:49 Tout ne se limite pas à la politique.
00:03:51 Tout le monde ne pense pas que les politiques sont des salauds.
00:03:54 C'était plutôt chouette.
00:03:56 Et dès le 15 septembre, j'ai pu reprendre un travail chez Carbon.
00:04:00 -Carbon, qui est une start-up ?
00:04:02 -C'est une start-up qui n'a de start-up que la jeunesse,
00:04:05 puisque c'est une entreprise qui a été créée au début 2022
00:04:09 et qui a pour ambition de produire des panneaux solaires
00:04:12 "made in France", en France, bien sûr,
00:04:15 pour le marché européen,
00:04:17 avec l'ambition d'une gigafactory.
00:04:19 On a déjà vu avec Vercors à Dunkerque,
00:04:21 nous, ce serait une gigafactory de panneaux solaires
00:04:24 à Fos-sur-Mer.
00:04:25 J'ai accompagné et je continue d'accompagner Carbon
00:04:28 sur trois sujets.
00:04:29 La recherche foncière, on a trouvé,
00:04:31 on s'installe à Fos-sur-Mer.
00:04:33 Ensuite, sur les autorisations administratives,
00:04:36 permis de construire, loi sur l'eau, etc.,
00:04:39 concertation, c'est encore une fois mon métier.
00:04:41 Et sur un 3e volet qui va commencer
00:04:43 sur les enjeux de recrutement et de formation.
00:04:46 -Le fait d'être une ancienne députée,
00:04:48 d'avoir un carnet d'adresse,
00:04:50 ça peut aider sur ce type d'activité ?
00:04:52 -Ce qui aide surtout,
00:04:54 évidemment, lorsqu'on va discuter avec le gouvernement
00:04:57 ou la Commission européenne, on les connaît.
00:05:00 On se connaît, on se reconnaît,
00:05:01 on se fait confiance mutuellement.
00:05:03 Donc ça facilite d'un certain point de vue.
00:05:06 Mais le plus, surtout vis-à-vis de Carbon,
00:05:09 c'est ma connaissance à Serbes
00:05:12 du fonctionnement des collectivités,
00:05:14 et des autorisations administratives.
00:05:16 C'était encore une fois mon métier pendant 20 ans.
00:05:19 C'est une double casquette intéressante
00:05:21 pour des projets comme Carbon qui ont du sens.
00:05:24 -Vous avez toujours un pied dans la politique,
00:05:26 puisque vous êtes élue à la ville de Grenoble
00:05:29 et vous siégez également à la métro.
00:05:31 J'imagine que vous avez toujours un oeil
00:05:33 vers vos anciens collègues députés
00:05:35 qui sont restés à l'Assemblée nationale
00:05:38 et qui sortent d'une période un peu mouvementée,
00:05:40 un peu compliquée, avec la réforme des retraites,
00:05:43 des millions de Français dans la rue ces derniers mois.
00:05:46 Il y en a eu à Grenoble comme dans beaucoup de villes en France.
00:05:50 Finalement, vous avez peut-être été contente
00:05:52 de ne pas siéger à l'Assemblée nationale
00:05:55 pendant cette période et de devoir vous positionner
00:05:58 sur une réforme qui était très clivante ?
00:06:00 -Autant, je vais bien et je suis très contente
00:06:03 de ma nouvelle vie et je rebondis très facilement
00:06:05 et très heureuse de poursuivre mon chemin.
00:06:08 Mais je ne vais pas vous raconter d'histoire.
00:06:10 J'aurais préféré y être. Le débat, la bataille,
00:06:13 les échanges ne m'ont jamais fait peur.
00:06:15 Vous l'avez constaté pendant mon mandat de député
00:06:18 et la campagne des municipales à Grenoble en 2020.
00:06:21 C'est quelque chose que j'arrive à porter
00:06:23 et que j'aime faire, essayer de convaincre,
00:06:26 apporter des arguments et être à l'écoute aussi.
00:06:28 On est quand même dans un pays,
00:06:30 et la réforme de retraite en est l'emblème et le symptôme,
00:06:33 un pays dans lequel il manque vraiment
00:06:36 la politique du compromis,
00:06:38 c'est-à-dire la capacité à écouter, à s'écouter,
00:06:41 à trouver des alternatives et des chemins de compromis.
00:06:44 En France, on voit bien qu'on est encore
00:06:46 dans une crispation des camps. C'est un regret
00:06:49 de ne pas avoir su dépasser, toujours pas, en tout cas,
00:06:52 ces phénomènes de clans politiques.
00:06:54 -Vous faites partie de l'aile gauche
00:06:56 du parti du mouvement d'Emmanuel Macron.
00:06:59 Certains membres de ce mouvement,
00:07:01 comme Barbara Pompili,
00:07:02 avaient clairement annoncé pendant cette réforme
00:07:05 qu'elle ne souhaitait pas la voter.
00:07:07 Ça aurait été votre cas également,
00:07:09 de voter en touche ?
00:07:11 -Je l'aurais voté. -Vous l'auriez voté ?
00:07:13 -Oui, je l'aurais voté, parce qu'il ne faut pas tomber
00:07:16 dans le piège que la NU pèse tant sur ce dossier.
00:07:20 En réalité, partout en Europe et dans le monde,
00:07:23 dans les pays développés, tout le monde bosse plus que nous.
00:07:26 C'est une réalité probante.
00:07:28 Donc, se dire que pour ceux qui peuvent,
00:07:30 qui en ont les moyens, qui ne sont pas
00:07:32 dans des métiers pénibles ou des carrières longues,
00:07:35 que l'on travaille deux ans de plus,
00:07:38 que ce soit vous, moi ou quelques-uns,
00:07:40 ça ne posera pas de difficultés majeures.
00:07:42 Après, les sujets de discussion,
00:07:44 j'aurais peut-être porté des amendements en ce sens
00:07:47 de façon plus constructive que ne l'a fait Elisa Martin.
00:07:50 Et puis, pour moi, c'est vraiment un enjeu,
00:07:53 ce compromis, de trouver des pistes de dialogue
00:07:56 et d'aller accompagner cette réforme
00:07:58 pour justement ceux pour qui ça aurait été
00:08:01 une grande difficulté en fin de carrière.
00:08:03 Donc, je crois qu'il faut continuer à discuter,
00:08:06 à débattre, à convaincre.
00:08:08 Pendant mon mandat de députée, j'ai pu convaincre
00:08:10 la majorité du gouvernement
00:08:12 de dispositions législatives sur lesquelles ils n'étaient pas
00:08:16 d'accord. Je pense à la prime de précarité
00:08:18 dans la fonction publique.
00:08:20 La HATVP, la Haute Autorité de la transparence
00:08:23 pour la vie publique, et le fait de la fusionner
00:08:25 entre la commission de déontologie des fonctionnaires
00:08:29 et celle des élus, de faire une seule entité
00:08:31 sur l'enjeu de la transparence et des conflits d'intérêts.
00:08:35 Ca, c'est des choses qu'on a apportées
00:08:37 et où on a su convaincre le gouvernement.
00:08:39 On peut avoir cette culture de l'écoute du compromis
00:08:42 du rapport de force, qui est aussi essentiel en politique.
00:08:46 Il faut avoir le goût du rapport de force,
00:08:48 mais pas le goût de l'obstination et de l'entêtement.
00:08:51 Sinon, il n'y a plus de dialogue.
00:08:53 La démocratie est une méthode.
00:08:55 C'est Pierre-Henri Tavayot qui disait
00:08:58 que la démocratie est une méthode, il faut savoir tendre l'oreille,
00:09:02 qu'on n'est pas seul au monde et qu'on n'a pas un droit de veto.
00:09:05 C'est ça qu'exerce la NUPES, en disant qu'on ne veut pas
00:09:08 ceci, cela, mais on est dans une culture,
00:09:11 une méthode de compromis.
00:09:13 -Ils n'étaient pas les seuls à être posés sur le fond
00:09:16 à cette réforme, même sur la philosophie.
00:09:18 Certains macronistes de gauche étaient mal à l'aise
00:09:21 avec le fait que ce soit plutôt les classes les plus fragiles
00:09:25 à qui on demandait l'effort le plus important
00:09:28 et qu'il y avait peut-être de l'argent
00:09:30 à chercher ailleurs, chez les grandes fortunes,
00:09:33 chez les grandes entreprises.
00:09:35 -Vous reprenez un argument typique de la NUPES.
00:09:38 -C'est pour ça que je vous le donne.
00:09:40 -On est dans une caricature... -C'est un argument qui s'entend.
00:09:43 -J'y viens. -Quand on voit que ces grandes fortunes
00:09:47 ont augmenté pendant la période d'Emmanuel Macron.
00:09:50 -Je vais vous donner un exemple.
00:09:52 Par exemple, la NUPES, leur ennemi identifié,
00:09:54 leur bouc émissaire, ce sont les riches et ceux qui réussissent.
00:09:58 La NUPE, c'est un groupe de la Nouvelle-Écosse,
00:10:01 qui a fait l'objet de discussions
00:10:03 sur la question des retraites.
00:10:05 La NUPE, c'est un groupe de la Nouvelle-Écosse,
00:10:08 qui a fait l'objet de discussions sur la question des retraites.
00:10:12 La NUPE, c'est un groupe de la Nouvelle-Écosse,
00:10:15 qui a fait l'objet de discussions sur la question des retraites.
00:10:18 La NUPE, c'est un groupe de la Nouvelle-Écosse,
00:10:21 qui a fait l'objet de discussions sur la question des retraites.
00:10:25 Donc, si on supprime la dette,
00:10:27 telle que l'indique la NUPES, de façon un peu populiste, démago,
00:10:31 on supprime la dette.
00:10:32 Ca veut dire que, pour la moitié de cette dette,
00:10:35 on va supprimer les livrets A économisés par les Français
00:10:39 pour financer les études de leurs enfants,
00:10:41 acheter une maison, une voiture, prévoir des vacances,
00:10:45 sur les livrets A. Ca veut dire quoi ?
00:10:47 Les livrets A, on les remet à zéro pour ceux qui ont économisé.
00:10:51 C'est 50 % de la dette.
00:10:52 Il y a une espèce d'absurdité, de contrevérité
00:10:55 dans le fait que, quand on est endetté,
00:10:58 on doit rembourser. C'est un exemple typique.
00:11:00 Donc, aller dire qu'il faut aller piquer, annuler la dette,
00:11:04 prendre l'argent aux riches, etc., c'est une démagogie folle.
00:11:07 On ne peut pas avoir des réponses simplistes
00:11:10 face à une situation complexe.
00:11:12 Il faut trouver des compromis, des équilibres.
00:11:15 C'est ce qu'a fait Emmanuel Macron.
00:11:17 -J'entends votre argument par rapport à la dette.
00:11:20 J'ai un chiffre sur le rapport d'Oxfam,
00:11:23 qui dit que, en 2021, les richesses des grandes fortunes
00:11:26 ont bondi de 86 %, soit 236 milliards de plus.
00:11:29 Il en fallait quelques dizaines pour le système des retraites.
00:11:32 On peut comprendre que certains de gauche
00:11:35 trouvent ça choquant d'aller chercher l'argent
00:11:37 ailleurs que dans ses réserves. -Oui, mais sous le mandat
00:11:41 de François Hollande, quand il était président,
00:11:43 "Mon ennemi, c'est la finance, on va taxer les riches à 40 %,"
00:11:47 il n'a pas fait. -Il y avait l'INICEF.
00:11:49 -Pourquoi il ne l'a pas fait ? Parce qu'il y a un équilibre
00:11:53 entre l'Europe et l'Europe 1, et l'échelle européenne
00:11:56 est fondamentale. La France n'est pas isolée
00:11:58 par rapport au reste du monde. Un des dénis aussi très puissants
00:12:02 chez l'UPS ou au RN, c'est ce déni de réalité.
00:12:05 La France est endettée, il faut rembourser.
00:12:08 Nous vivons dans un monde qui est mondialisé,
00:12:11 où les échelles des gestions de finances
00:12:13 ne sont pas à l'échelle de la France.
00:12:15 Donc, nous oeuvrons à l'échelle européenne,
00:12:18 et rappelez-vous, le minimum fiscal sur les entreprises de 15 %,
00:12:22 c'est bien Emmanuel Macron qui l'a défendu
00:12:24 à l'échelle européenne.
00:12:26 Toute cette taxation aux frontières carbone
00:12:28 pour protéger le marché européen, c'est bien la France
00:12:31 qui l'a portée à l'Europe.
00:12:33 Ce sont des avancées fondamentales pour répartir mieux les richesses
00:12:37 et mieux redistribuer, parce que c'est un sujet.
00:12:40 On avance. Est-ce bien ? Non.
00:12:41 Ce n'est pas satisfaisant en l'Etat, mais on avance.
00:12:44 Encore une fois, faire croire de façon simple
00:12:47 qu'il suffirait de taxer les riches ou de renvoyer les étrangers
00:12:51 et que ça gênerait toutes les difficultés de la France,
00:12:54 pour moi, c'est une aberration.
00:12:56 Je suis triste que certains Français y croient.
00:12:58 -L'ISF, puisque je l'abordais,
00:13:00 c'est pas l'Europe qui nous empêche de le remettre.
00:13:03 Il y a eu des études suite à la suppression en 2017
00:13:06 qui ont montré que le ruissellement prévu par Macron
00:13:09 n'avait pas eu lieu.
00:13:11 Peut-être que stratégiquement, ça aurait été symbolique
00:13:14 de remettre cet impôt quand on va aussi taper
00:13:16 dans les classes les moins favorisées ?
00:13:19 -Attention, l'ISF a été transformé en impôt sur l'immobilier.
00:13:22 On a perdu que la moitié des recettes de l'ISF.
00:13:25 En parallèle de cela, il y a eu des investissements majeurs
00:13:28 dans les entreprises et la réindustrialisation de la France.
00:13:31 Si aujourd'hui, le chômage est au plus bas,
00:13:34 puisque personne ne parle plus ou ne s'inquiète plus du chômage,
00:13:38 parce que nous avons réussi ce pari
00:13:40 que d'autres avant nous ont tenté pendant plusieurs mandats,
00:13:43 et même François Hollande,
00:13:45 notre objectif, c'est la baisse du chômage,
00:13:48 et nous, grâce à la suppression d'une partie de l'ISF,
00:13:51 mais pas entièrement,
00:13:52 on a permis la réinjection de milliards
00:13:56 dans l'économie française,
00:13:58 avec une dynamique qui n'a pas flanché avec le Covid,
00:14:01 qui ne flanche pas avec l'inflation,
00:14:03 et qui a continué à créer de l'emploi.
00:14:05 On peut reprocher plein de choses sur la suppression de l'ISF,
00:14:09 mais les résultats sont là.
00:14:10 Le pays est solide et l'économie tient.
00:14:13 Les investissements n'ont jamais été aussi forts
00:14:16 et le carbone en bénéficie,
00:14:18 dans une dynamique de réindustrialisation.
00:14:20 C'est fondamental.
00:14:21 -Ce sont des arguments
00:14:23 qu'on n'a pas forcément fait écho,
00:14:25 pour convaincre une partie de la population.
00:14:28 -Il faut continuer à convaincre.
00:14:30 -Vous êtes là pour ça, pour défendre vos idées.
00:14:33 En démocratie, le peuple a toujours raison ?
00:14:35 Émilie Chalas ?
00:14:37 -C'est une question compliquée, presque philosophique,
00:14:41 parce qu'on peut répondre par oui ou par non.
00:14:44 C'est une simplicité.
00:14:45 Le populisme voudrait dire, par définition,
00:14:48 que le peuple a toujours raison.
00:14:50 Il a le pouvoir de s'exprimer et de donner mandat.
00:14:53 -Ce qu'il a fait pendant des semaines.
00:14:55 -Exactement.
00:14:56 Il peut avoir des désaccords avec les décisions prises.
00:14:59 Je tiens à rappeler que cette réforme des retraites,
00:15:02 avant de parler d'autre chose,
00:15:04 était inscrite au programme d'Emmanuel Macron.
00:15:07 On n'a pas été pris par surprise, ni les uns ni les autres.
00:15:10 Il avait indiqué dans son programme un âge de 65 ans,
00:15:14 et ça a été 64 ans.
00:15:15 Donc, voilà, je crois qu'il ne faut pas non plus se tromper.
00:15:18 Lorsqu'il y a des manifestations,
00:15:20 ça ne représente pas tous les Français.
00:15:23 -Il y a eu des sauvages derrière.
00:15:25 -J'allais y venir.
00:15:26 Si je vous demande, est-ce que tu serais d'accord
00:15:29 pour travailler deux ans de plus avant de partir à la retraite ?
00:15:32 Forcément, et moi, la première, je dirais,
00:15:35 si on peut éviter, ce serait mieux, donc non.
00:15:37 Donc, si vous voulez, évidemment que personne n'en vit,
00:15:40 mais c'est un effort collectif que nous devons faire
00:15:43 pour garder notre niveau de service public
00:15:46 avec tous les défis qui nous attendent,
00:15:48 les défis de la lutte contre le réchauffement climatique,
00:15:51 le défi de l'hôpital.
00:15:53 On en a tellement parlé depuis, et même avant le Covid,
00:15:56 sur l'enjeu de l'hôpital public et du service public,
00:15:59 sur l'enjeu des écoles, de l'université, sur l'enjeu...
00:16:02 Vraiment, il y a tellement de choses à financer demain
00:16:05 en termes de service public et de puissance publique de l'Etat
00:16:08 qu'il faut garder nos budgets équilibrés
00:16:11 pour continuer à avoir tous ces services.
00:16:13 Sinon, c'est renoncer à une certaine qualité de vie
00:16:16 que beaucoup à travers le monde nous envient en France.
00:16:19 Et moi, dans ce compromis-là, lorsqu'il est posé ainsi,
00:16:22 je dis banco pour travailler deux ans plus.
00:16:24 -Vous soutenez le fond de la réforme.
00:16:27 Sur la forme, qui a aussi posé pas mal de questions,
00:16:29 on le souvient, j'ai le petit extrait,
00:16:32 on l'a déjà passé dans cette émission,
00:16:34 mais c'est un éluisé roi, donc on lui donne l'honneur
00:16:37 de repasser d'Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
00:16:41 et là, le chiffre est impressionnant.
00:16:43 Quand je disais que le seul risque que prenaient les retraités,
00:16:46 c'est d'avoir leur pension augmentée, c'est ça.
00:16:49 C'est pas un risque, mais une chance.
00:16:51 2 millions de retraités actuels, inférieurs à 1 200 euros,
00:16:54 verront leur retraite majorée à 1 200 euros brut par mois.
00:16:57 -Bon, alors vous, tout le monde est là.
00:17:00 -C'est vrai que c'était pas 2 millions, mais 200 000.
00:17:03 Beaucoup d'amateurisme, pour ne pas dire autre chose
00:17:06 sur ce type de communication du gouvernement.
00:17:08 -Est-ce que vous êtes attrisé par quelqu'un
00:17:11 qui est expérimenté en la matière ?
00:17:13 On a du mal à penser que c'est à l'absus ?
00:17:15 -Non, je pense que le dispositif était pas très clair.
00:17:18 -C'est incroyable, quand même,
00:17:20 que pour quelqu'un qui porte la parole du gouvernement...
00:17:23 -Quand j'ai porté un texte sur la fonction publique,
00:17:26 j'en étais rapporteure, il y a parfois des mesures
00:17:29 où il faut traduire ce qui est écrit et proposé
00:17:32 par les services ou par le gouvernement
00:17:34 de façon à comprendre les implications,
00:17:37 et ça, c'est un peu l'imbroglio.
00:17:39 C'est ce qui s'est passé sur cette disposition-là.
00:17:42 L'essentiel, c'est de bien comprendre
00:17:44 que 2 millions de retraités vont avoir une retraite
00:17:47 qui va augmenter. Elle va pas forcément être à 1 200 euros,
00:17:50 mais de 70 euros, 100, 110 euros.
00:17:52 On est d'accord. Mais au final, quand même, c'est un gain.
00:17:55 Même s'il y a eu un imbroglio, on est d'accord.
00:17:58 Je vais pas le nier, c'était évident.
00:18:00 Mais la réalité, c'est cela.
00:18:02 Et puis, d'une autre façon, on rappelle aussi
00:18:05 que les femmes, pour parler d'elles,
00:18:07 vont bénéficier de trimestres qui vont compter
00:18:09 par rapport aux enfants qu'elles ont eus.
00:18:12 Dans ce texte, il y a des mesures qui accompagnent
00:18:15 la transformation du rapport à la retraite et au travail.
00:18:18 Donc, ça ne suffira pas.
00:18:19 C'est pour ça que j'espère qu'un texte sur le travail
00:18:22 va arriver, sur les conditions de travail,
00:18:25 de façon à compléter cette dynamique-là.
00:18:27 Mais il y a dans ce texte pas que les 2 ans de plus en réalité.
00:18:31 Et évidemment, en communication,
00:18:33 par la simplicité des discours, le simplisme même,
00:18:36 des discours de la NUPES ou du RN,
00:18:38 on arrive à des caricatures en réalité de ce qu'est ce texte.
00:18:41 Donc, voilà, je pense qu'il faut vraiment
00:18:44 prendre un peu de recul et on verra bien
00:18:46 dans quelques années le résultat qu'aura eu ce texte
00:18:49 sur l'ensemble des Français.
00:18:51 Je voulais revenir aussi, vous en avez pas parlé,
00:18:54 sur ce procès en illégitimité de la réforme des retraites.
00:18:57 -Le 39.3. -Exactement.
00:18:59 Non, au-delà de ça. C'est pas parce que c'était
00:19:02 le président Macron qui doit l'appliquer,
00:19:04 parce qu'il a été élu grâce aux voix de la NUPES...
00:19:07 -Comme beaucoup de gens ont voté pour lui.
00:19:09 -Contre le RN. Mais simplement, je me permets,
00:19:12 parce que j'ai réfléchi avec le recul,
00:19:14 comme on n'est pas dans le chaudron,
00:19:16 on prend un peu de recul et de hauteur
00:19:18 par rapport à ce qui se passe et aux arguments des uns et des autres.
00:19:22 Mais la réalité, c'est que nombre de députés,
00:19:25 enfin, pardon, de candidats aux législatives
00:19:28 qui étaient de la majorité, dès le soir du 1er tour,
00:19:31 ont annoncé leur soutien aux candidats de la NUPES
00:19:33 face au RN. Je pense notamment à Caroline Fiat,
00:19:36 vice-présidente de l'Assemblée nationale, NUPES, aujourd'hui.
00:19:39 Elle a été élue grâce aux voix de la majorité
00:19:42 ou des électeurs de la majorité.
00:19:44 Et est-ce que ces électeurs-là souhaitaient
00:19:46 la révolution permanente, la 6e...
00:19:49 La 6e... -République.
00:19:51 -La 6e République, et Jean-Luc Mélenchon,
00:19:53 Premier ministre ? Certainement pas.
00:19:55 Est-ce qu'il l'intègre dans la façon dont il se positionne ?
00:19:59 Certainement pas non plus.
00:20:00 On ne peut pas reprocher à Emmanuel Macron
00:20:03 de dérouler son programme, de la même façon qu'on ne peut pas
00:20:06 reprocher à ses élus, légitimement,
00:20:09 comme Emmanuel Macron, de défendre leurs convictions
00:20:12 et ce qui les a menés jusqu'à leur élection.
00:20:14 -Olivier Véran a défendu la parole du gouvernement.
00:20:17 Vous me direz, au point de plus oser trop paraître
00:20:20 en cérémonie officielle à Agrodable,
00:20:22 on ne le voit plus, en tout cas, on n'est plus informé
00:20:25 de la venue d'Olivier Véran.
00:20:27 -C'est un problème, ça, aujourd'hui,
00:20:29 pour que les élus de la majorité d'Emmanuel Macron
00:20:32 puissent pouvoir assumer leur rôle à part entière ?
00:20:35 -Ecoutez, je ne sais pas pour ce qui est de l'agenda d'Olivier Véran,
00:20:39 mais il a deux fonctions majeures,
00:20:41 à savoir porte-parole du gouvernement
00:20:43 et animateur d'une réflexion sur les nouveaux outils
00:20:46 de démocratie directe. -Il venait régulièrement
00:20:49 le vendredi à Grenoble, on avait des communiqués de presse.
00:20:52 Il vient en douce à la préfecture pour éviter les casserodades.
00:20:56 Ne reprochez pas aux ministres,
00:20:57 à voir aussi les uns et les autres,
00:20:59 éviter les séquences casserolades
00:21:01 qui, en fait, mettent en scène une opposition
00:21:04 qui, aujourd'hui, est réduite à peau de chagrin,
00:21:07 les casserolades, il y en a quasiment plus,
00:21:09 et qui empêche le dialogue,
00:21:11 puisque la démocratie, c'est une méthode de dialogue.
00:21:14 Donc, si à un moment, on vient, on fait des casseroles
00:21:17 et on a vu plein de séquences de députés,
00:21:19 je pense à Aurore Berger, qui s'est déplacée
00:21:22 et qui a eu des casserolades,
00:21:24 franchement, si on fait un déplacement pour ça,
00:21:26 ils sont un peu malins, on va pas leur jeter la pierre.
00:21:29 -La violence envers les élus, elle est montée d'un cran
00:21:32 avec cette réforme des retraites.
00:21:34 On a eu des scènes, notamment à Grenoble,
00:21:38 qui ont beaucoup fait parler, au niveau national,
00:21:41 ce mannequin d'Emmanuel Macron, brûlé en place publique
00:21:44 devant la cathédrale Notre-Dame.
00:21:47 C'est des choses qui vous ont choquées
00:21:49 ou ça fait partie, on va dire, de la contestation ?
00:21:52 -Non, pour moi, ce n'est absolument pas normal
00:21:54 de voir ce genre d'image.
00:21:56 A Grenoble, on a été précurseurs.
00:21:58 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:22:00 pendant la campagne municipale de 2020,
00:22:02 on a eu un stand Place Notre-Dame, au même endroit,
00:22:05 qui a été dévasté par une bande...
00:22:08 Le dévoiement d'une manifestation de gilets jaunes à l'époque,
00:22:12 c'était les gilets jaunes, avec des black blocs,
00:22:15 ils étaient tous cagoulés en noir, etc.,
00:22:17 qui ont défoncé littéralement le stand
00:22:19 et qui ont brûlé, le symbolisme est fort,
00:22:22 des tracts qui ont menacé des militants
00:22:25 qui avaient entre 11 et 77 ans.
00:22:28 Donc on a, hélas et tristement, été précurseurs de cela,
00:22:31 avec aussi Macron guillotiner Place de Verdun.
00:22:35 Je rappelle qu'à Grenoble, ça fait un moment qu'on connaît ça.
00:22:38 Quand j'étais députée, j'ai été sous protection policière,
00:22:41 car j'avais des menaces directes, car je dis les choses,
00:22:44 je ne suis pas peur de porter mes convictions,
00:22:47 et que parfois, à Grenoble, c'est insupportable.
00:22:50 Donc ils s'en prennent physiquement,
00:22:52 ou en tout cas, en termes de menaces aussi, à nous.
00:22:55 Et c'est terrible.
00:22:56 Rappelez-vous l'autre séquence aussi très violente,
00:22:59 lorsque j'ai présenté mon programme, notre liste,
00:23:02 notre équipe a présenté notre programme
00:23:04 à l'Auditorium de l'Office du tourisme.
00:23:06 Il y a eu une manifestation pour empêcher les gens
00:23:09 d'entrer dans la salle,
00:23:11 parce qu'on voulait présenter notre programme.
00:23:13 Ça s'est fini avec une charge de CRS, avec les lacrymos.
00:23:16 J'étais candidate au municipal, je voulais juste présenter
00:23:20 mon programme, et il y avait 80 personnes
00:23:22 qui manifestaient pour empêcher la tenue de ma réunion.
00:23:25 D'abord, elle a eu lieu, je n'ai pas voulu être exfiltrée,
00:23:28 je n'ai pas voulu l'annuler, car j'estime être dans mon bon droit,
00:23:32 et on est en démocratie.
00:23:33 Et j'étais outrée de voir parmi les manifestants
00:23:36 des membres de l'équipe d'Éric Piolle.
00:23:38 La démocratie n'est pas à deux vitesses.
00:23:41 Leur légitimité, l'équipe d'Éric Piolle,
00:23:43 et celle actuelle, est incontestable,
00:23:45 et c'est notre boulot.
00:23:47 Si on n'est pas d'accord, on a le droit de le dire.
00:23:49 -Le grand gagnant de cette séquence politique de contestation,
00:23:53 c'est le Rassemblement national.
00:23:55 Tous les instituts de sondage confirment une montée
00:23:58 de l'extrême droite et de sa chef de file, Marine Le Pen.
00:24:01 Vous faites partie de ceux qui pensent
00:24:04 qu'elle peut accéder à la présidence d'ici 2026 ?
00:24:08 -Oui. Et déjà...
00:24:10 Déjà aux élections présidentielles précédentes.
00:24:14 Je pense que c'est un vrai risque.
00:24:16 On voit bien que l'écart se réduit à peau de chagrin
00:24:19 entre un candidat qui va être progressiste,
00:24:23 certes, on n'est pas tous d'accord avec Emmanuel Macron,
00:24:27 mais il est quand même dans le camp des fréquentables,
00:24:29 et puis le Rassemblement national,
00:24:32 qui, à force de silence et de se taire,
00:24:34 c'est ça qui est absolument ahurissant,
00:24:36 monte dans les sondages.
00:24:38 Et oui, c'est très inquiétant,
00:24:39 parce qu'on sait d'où ils viennent, on connaît l'histoire,
00:24:43 on sait qu'ils ne sont pas crédibles
00:24:45 sur leurs programmes économiques et dans leur rapport
00:24:48 à l'institution européenne,
00:24:49 et on sait aussi que leur seul bouc émissaire,
00:24:52 ce sont les étrangers,
00:24:53 et que la solution au miracle serait de fermer les frontières,
00:24:57 de sortir de l'Europe, un peu moins de l'euro,
00:24:59 on l'entend moins là-dessus, Marine Le Pen,
00:25:01 mais on est loin de solutions qui fonctionneraient.
00:25:04 J'ai toujours du mal à m'expliquer,
00:25:06 c'est pour ça que je continue,
00:25:08 même en ayant perdu une élection,
00:25:10 à essayer de convaincre, d'entendre et d'écouter
00:25:13 ceux qui sont prêts à voter Rassemblement national
00:25:16 pour entendre leurs inquiétudes, leurs colères,
00:25:18 leurs attentes, en réalité,
00:25:20 pour peut-être continuer à y répondre,
00:25:22 mieux y répondre, mieux expliquer,
00:25:24 et ne pas tomber dans le piège du RN
00:25:26 pour les prochaines présidentielles.
00:25:29 -En 2017, Emmanuel Macron avait promis de réduire
00:25:31 l'influence de l'extrême droite en France.
00:25:34 5 ans après, Marine Le Pen a gagné 3 millions de voix,
00:25:37 les députés sont passés de 7 à 89 à l'Assemblée nationale.
00:25:40 C'est lui, Emmanuel Macron,
00:25:42 qui porte une grosse responsabilité sur cette montée ?
00:25:45 -Là-dessus, je vais être très claire.
00:25:47 D'abord, le monté du populisme, c'est partout en Europe
00:25:50 et dans le monde.
00:25:51 Je ne fais pas un dessin en Italie, au Brésil, on l'a vu,
00:25:55 en tout cas sur un mandat, Trump, etc.
00:25:57 Ce discours simpliste et populiste, où...
00:25:59 -Pourquoi avoir promis qu'il allait...
00:26:02 -J'y arrive.
00:26:03 Chacun va entendre ce qu'il arrange dans sa propre individualité
00:26:07 et dans un monde un petit peu égoïste,
00:26:10 en se disant que c'est la solution au miracle.
00:26:12 Ca ne l'a pas été aux Etats-Unis, au Brésil,
00:26:15 on verra pour l'Italie,
00:26:16 mais on voit bien que ce n'est pas la baguette magique,
00:26:20 le populisme et les extrêmes et le nationalisme.
00:26:22 Ca, c'est le 1er point.
00:26:24 2e point, moi, je vais être claire avec vous,
00:26:27 les seuls responsables de la montée du Front national
00:26:30 ou du Rassemblement national sont ceux qui votent pour lui.
00:26:33 Ce sont les électeurs qui ont cette responsabilité
00:26:37 de mettre un bulletin Rassemblement national dans l'urne.
00:26:40 Donc, à partir de là, c'est pas Emmanuel Macron,
00:26:43 c'est pas... Ca se passe dans tous les pays.
00:26:46 -Ce sont des gens qui sont souvent déçus des politiques en place.
00:26:49 -Ca, il faut l'entendre.
00:26:51 Tout le monde ne vote pas Rassemblement national
00:26:54 parce qu'ils sont racistes ou parce qu'ils émanent
00:26:57 du pire de la Seconde Guerre mondiale
00:26:59 et de la création initiale du FN par Jean-Marie Le Pen.
00:27:02 Tout le monde n'est pas motivé par ça
00:27:05 et donc il faut savoir identifier les attentes
00:27:07 et les angoisses des Français qui les poussent,
00:27:10 qui les incitent à voter Rassemblement national.
00:27:13 Mais encore une fois, la montée du Front national
00:27:16 est due à ce vote, il est dû à personne d'autre.
00:27:19 Je pense, et moi, la 1re, en ayant été députée 5 ans,
00:27:22 j'ai fait tout ce que je pouvais avec la plus grande sincérité
00:27:25 pour améliorer la vie des gens et des Français,
00:27:28 et notamment de ma circonscription,
00:27:30 et éviter que l'on bascule vers le Rassemblement national.
00:27:34 Est-ce qu'on est réussi ? Pas tout à fait,
00:27:36 on ne va pas se raconter d'histoire,
00:27:38 mais en tout cas, la volonté est là
00:27:41 et nous ne cesserons de nous opposer
00:27:43 au Rassemblement national, très clairement.
00:27:45 -Certains attribuent cette responsabilité
00:27:48 au chef de l'Etat, on l'a vu caricaturé
00:27:51 en Hitler il y a quelques mois, sur les murs d'Avignon.
00:27:54 Je ne sais pas si vous avez visité l'exposition
00:27:57 proposée en ce moment au musée de peinture de Grenoble,
00:28:00 on voit le président en costume noir,
00:28:02 il est en forme, comme pour une exécution.
00:28:05 Moi, c'est un dessin qui m'a troublée,
00:28:08 qui évoque un décorum de la Gestapo, des SS.
00:28:13 Je ne sais pas si vous avez...
00:28:15 -Bien sûr que c'est troublant, c'est gênant.
00:28:18 C'est angoissant, c'est un sentiment d'injustice
00:28:21 par rapport à un président de la République
00:28:23 qui, me semble, n'a rien à voir
00:28:25 avec l'image qui est transposée ici.
00:28:28 Mais là, on est dans une exposition
00:28:30 avec une expression artistique
00:28:32 qui a toute sa place.
00:28:34 Aussi dures soient les images,
00:28:36 la liberté d'expression est absolue.
00:28:38 Là où, moi, j'ai posé un certain nombre de jalons
00:28:41 sur cette expression artistique,
00:28:43 c'est lorsqu'elle est financée par la puissance publique,
00:28:47 notamment à travers le street art
00:28:49 et les deux fresques de Gouin,
00:28:51 de Gouin, je ne sais pas comment on dit, pardonnez-moi,
00:28:54 sur les CRS massacrant Marianne à terre à la gare.
00:28:59 -C'était il y a quelques années. -Exactement.
00:29:02 Et sur la plus récente fresque d'une femme voilée
00:29:05 avec l'étoile juive et le tissu des prisonniers de la Shoah.
00:29:10 Donc, ce qui est choquant,
00:29:12 au-delà de l'oeuvre en tant que telle
00:29:15 que l'on peut contester et revendiquer
00:29:17 la liberté artistique d'expression,
00:29:19 ce qui est choquant,
00:29:20 c'est pas tant les images et que l'artiste ait produit,
00:29:24 c'est que la majorité des répioles
00:29:26 a financé un festival sur le domaine.
00:29:29 C'est un festival qui a été créé
00:29:31 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:29:34 Et c'est un festival qui a été créé
00:29:36 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:29:39 Et c'est un festival qui a été créé
00:29:41 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:29:44 Et c'est un festival qui a été créé
00:29:46 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:29:48 Et c'est un festival qui a été créé
00:29:51 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:29:53 Et c'est un festival qui a été créé
00:29:56 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:29:59 Et c'est un festival qui a été créé
00:30:01 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:30:03 Et c'est un festival qui a été créé
00:30:06 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:30:08 Et c'est un festival qui a été créé
00:30:11 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:30:13 Et c'est un festival qui a été créé
00:30:16 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:30:18 Et c'est un festival qui a été créé
00:30:21 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:30:23 Et c'est un festival qui a été créé
00:30:26 pour la première fois dans la vie de l'artiste.
00:30:29 Sur le champ de son expression libre et artistique,
00:30:32 aucun problème.
00:30:33 Vous voyez ? C'est ça qui est gênant.
00:30:35 Évidemment, lorsque j'interroge Eric Piolle
00:30:38 en conseil municipal, il renvoie à la liberté d'expression.
00:30:41 Je ne lui conteste pas cela.
00:30:43 L'enjeu, c'est le financement de ses oeuvres.
00:30:46 - Pour rejoindre Laurent Wauquiez,
00:30:48 qui a coupé les vives, notamment au Street Art Fest,
00:30:51 pour la région.
00:30:53 - Je n'aurais pas fait comme ça,
00:30:55 mais je ne suis pas présidente de région.
00:30:57 L'enjeu, c'est plus de discuter
00:30:59 et de voir les modalités
00:31:01 avec lesquelles on crée de l'art
00:31:03 et on crée du vivre-ensemble à travers l'art
00:31:06 par rapport au financement.
00:31:07 Mais de là à les supprimer, c'est excessif.
00:31:10 S'il n'y a pas de dialogue, ça ne sert à rien.
00:31:13 C'est la sanction brutale
00:31:14 qui ne fait que renforcer une idéologie adverse.
00:31:17 Sur la méthode de démocratie et de dialogue,
00:31:20 on est loin du compte.
00:31:22 - Il y a un proche d'Eric Piolle
00:31:23 qui a été égratigné sur ce Street Art Fest.
00:31:26 Ce n'est pas le seul.
00:31:28 Vous allez le voir, c'est une fresque collective.
00:31:31 On va la remettre à l'antenne
00:31:33 avec l'ancien ministre de l'Écologie,
00:31:35 Nicolas Hulot,
00:31:36 qui était proche d'Eric Piolle à un moment,
00:31:39 le député Renaissance Dabian Abad
00:31:41 ou le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:31:44 qui, sur cette fresque de Mike Stencil,
00:31:47 détournant l'affiche du film "You Joual Suspect",
00:31:50 vise à dénoncer les violences faites aux femmes.
00:31:53 Vous vous dites que tant pis pour eux,
00:31:55 ils vont devenir des symboles quand on voit une fresque comme ça ?
00:31:59 - Je vais vous redire ce que je vous ai dit pour "Going".
00:32:03 La liberté d'expression, l'artiste a le droit de dire ce qu'il veut,
00:32:07 aucun problème.
00:32:08 Le sujet, c'est est-ce que l'argent des Grenoblois
00:32:11 a pour objectif de financer ce genre d'oeuvres ?
00:32:14 Est-ce que cette oeuvre, en tant que maire, en tant qu'élu,
00:32:18 apaise les habitants dans un moment de tension générale en France ?
00:32:22 - On change de sujet
00:32:23 avec une autre crise qui se profile, celle du logement.
00:32:27 Certains parlent de bombe sociale.
00:32:29 Elisabeth Borne a dévoilé la semaine dernière son plan
00:32:32 pour résoudre la crise du logement.
00:32:35 Des mesures jugées insuffisantes par les acteurs du secteur,
00:32:38 les promoteurs immobiliers, les bailleurs sociaux,
00:32:42 les associations, il n'y a pas eu de voix
00:32:44 pour soutenir ces mesures,
00:32:46 qui sont issues d'une concertation.
00:32:49 Il y a eu un Conseil national de la rénovation
00:32:52 pendant 6 mois.
00:32:53 Ce plan d'Elisabeth Borne, qui lance des grandes idées,
00:32:56 mais qui n'a rien de très concret, qu'en pensez-vous ?
00:33:00 - J'aurais eu envie qu'il aille plus loin.
00:33:02 Le logement, c'est un sujet que je connais bien
00:33:05 de par ma formation et mon métier d'urbaniste,
00:33:08 et qui est capital pour les Français.
00:33:11 Aujourd'hui, et depuis plusieurs années,
00:33:13 on finance beaucoup la mobilité.
00:33:15 Il y a beaucoup d'enjeux sur la compagnie,
00:33:18 les Gilets jaunes en étant une expression
00:33:21 de l'augmentation du prix de l'essence.
00:33:23 Mais ce qui pèse le plus en charge dans les revenus des ménages,
00:33:27 c'est le logement.
00:33:28 Entre 15 et 55 % des revenus des ménages
00:33:31 passent dans l'enjeu du logement,
00:33:33 en location ou en accession, mais c'est considérable.
00:33:36 C'est la 1re charge des ménages en France.
00:33:39 C'est un sujet, à la fois pour se loger correctement
00:33:42 et pour accéder à un logement,
00:33:44 ce qui est le B à bas lorsque l'on vit en France.
00:33:47 Et donc, quelque part,
00:33:49 ça propulse, sur le devant de la scène,
00:33:52 des sujets auxquels, je trouve,
00:33:54 on ne répond pas encore assez fortement.
00:33:57 Un, le sujet du prix.
00:33:58 Pourquoi les logements sont si chers ?
00:34:01 A la location ou à la vente ?
00:34:02 Parce qu'on a un sujet sur le coût du foncier.
00:34:05 C'est technique, mais c'est la réalité.
00:34:08 Quand on construit une maison ou un immeuble,
00:34:11 on a un terrain d'assiette, il est monnayable.
00:34:13 Et depuis des dizaines d'années,
00:34:16 il y a une spéculation foncière.
00:34:18 Plus la constructibilité ou la capacité à construire
00:34:21 sur le terrain augmente, plus le terrain lui-même coûte cher.
00:34:25 Et ce qu'il pèse dans la balance d'un promoteur immobilier
00:34:28 pour construire un immeuble, c'est le coût du foncier.
00:34:31 Aucun ne vous dira le contraire.
00:34:33 Et lorsqu'on achète une maison,
00:34:35 à Moiran, par exemple, puisque j'ai travaillé là-bas,
00:34:38 on achète un terrain qui vaut plus
00:34:41 que le prix de la maison construite.
00:34:43 Voilà. Donc, on a un enjeu sur la maîtrise du foncier.
00:34:46 Et là, la métropole commence à y répondre
00:34:49 avec l'outil de l'établissement public foncier
00:34:52 qui permet de réguler les prix du marché foncier.
00:34:54 C'est un 1er point sur les prix des logements.
00:34:57 Ensuite, il y a un 2e point sur la qualité des logements
00:35:00 que l'on produit aujourd'hui.
00:35:02 La sociologie de la ville et la sociologie en général,
00:35:06 j'ai fait des études de sociologie
00:35:08 en parallèle de mes études d'urbanisme,
00:35:10 nous dit, là encore, depuis des dizaines d'années,
00:35:13 j'y suis sensible, mais d'autres ne l'entendent pas assez,
00:35:17 on ne construit pas ce qu'attendent les Français.
00:35:19 Qu'est-ce que disent les Français
00:35:22 dans les enquêtes de sociologie dans leur attente de logement ?
00:35:25 D'abord, qu'ils veulent des grands logements.
00:35:28 Or, depuis 10 ans, les logements ont perdu 10 m2 en moyenne,
00:35:31 une pièce à vivre de moins pour le même F3 qu'il y a 15 ans.
00:35:35 C'est dingue. Donc, un, ils veulent des grands logements.
00:35:38 Et nous, on continue à produire des logements qui rétrécissent.
00:35:42 Deuxièmement, ils veulent des grandes affaires.
00:35:45 Ca paraît con, mais à un moment, c'est une réalité.
00:35:48 Ils veulent de l'espace. Troisième enjeu,
00:35:50 ils veulent un garage ou un parking pour poser leur voiture
00:35:54 et pouvoir prendre les transports en commun, leur vélo,
00:35:57 se déplacer à pied, mais ne pas avoir à mettre son véhicule
00:36:00 sur le domaine public, où on se fait aligner pour les amendes,
00:36:04 où les abonnements des parkings sont hyper chers.
00:36:07 Donc, pouvoir stocker leur voiture en sécurité.
00:36:10 Et, enfin, le troisième enjeu, c'est de faire en sorte
00:36:13 que les logements soient en sécurité.
00:36:15 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:17 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:20 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:22 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:24 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:27 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:29 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:32 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:34 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:37 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:39 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:42 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:44 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:47 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:50 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:52 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:55 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:36:58 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:00 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:03 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:06 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:08 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:11 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:14 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:17 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:19 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:22 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:25 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:28 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:31 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:34 Et, en fait, c'est ce qu'on a fait.
00:37:37 -Vous avez dit que vous aviez des questions
00:37:40 sur la façon dont on produit des nouveaux logements.
00:37:43 Et évidemment, qu'on en produise plus.
00:37:46 Regardez à Grenoble, depuis 2014,
00:37:49 on ne produit pas du tout assez de logements,
00:37:52 et notamment de logements sociaux.
00:37:55 Je rappelle que la ville de Grenoble
00:37:57 n'est toujours pas, après 8 ans d'Eric Piolle,
00:38:01 la première ville de la région.
00:38:03 Et, en fait, c'est ce que je disais,
00:38:06 c'est un sujet qui est très important.
00:38:09 Et, en fait, c'est un sujet qui est très important.
00:38:12 Et, en fait, c'est un sujet qui est très important.
00:38:16 Et, en fait, c'est un sujet qui est très important.
00:38:19 Et, en fait, c'est un sujet qui est très important.
00:38:23 Et, en fait, c'est un sujet qui est très important.
00:38:27 Et, en fait, c'est un sujet qui est très important.
00:38:31 -Au niveau des conditions souvent très précaires,
00:38:34 à Grenoble, on l'estime qu'il y a 200 enfants
00:38:37 qui seraient dans des bidonvilles
00:38:39 ou dans des sites non adaptés de l'agglomération.
00:38:43 Ils sont souvent mis en avant
00:38:45 par les associations environnementales de logement.
00:38:48 Dans les écoles, notamment, à Grenoble,
00:38:51 depuis un an, on retrouve beaucoup de familles
00:38:54 qui logent pour que leurs enfants puissent avoir
00:38:57 des conditions à peu près normales.
00:39:00 -Sur l'hébergement d'urgence, oui,
00:39:02 mais il y a des partenariats locaux.
00:39:05 Sur ce point, moi, je...
00:39:06 Il faut avoir un peu d'humilité.
00:39:09 En 2018, il y avait 200 000 personnes à la rue en France.
00:39:13 Depuis 2018, donc jusqu'à la fin 2022,
00:39:15 il suffit d'aller voir le site du gouvernement,
00:39:18 c'est écrit noir sur blanc.
00:39:20 Je suis allée moi-même voir tellement que c'est ahurissant.
00:39:24 On a relogé des sans-abri à hauteur de 300 000 personnes.
00:39:28 Et aujourd'hui, en 2023, lorsqu'on décompte
00:39:31 le nombre de personnes qui vivent à la rue, 200 000.
00:39:34 Voilà. Donc en 2018, 200 000 personnes.
00:39:36 On a logé en 4 ans 300 000 personnes
00:39:38 et on a encore 200 000 personnes à la rue.
00:39:41 Donc on voit bien qu'il n'y a pas de baguette magique là encore.
00:39:45 C'est le drame de la politique.
00:39:47 Parfois, on aimerait que ce soit facile,
00:39:49 mais ça ne l'est pas toujours sur des sujets complexes.
00:39:53 Donc on voit bien que la capacité de l'Etat
00:39:56 à répondre à ceux qui vivent dans la rue n'est pas automatique.
00:39:59 Ce n'est pas une équation égale à égale, en réalité.
00:40:02 Après, la réalité aussi, c'est qu'on a en France aujourd'hui
00:40:06 200 000 logements d'hébergement d'urgence.
00:40:09 Donc c'est historique, il n'y en a jamais eu autant en France.
00:40:12 Lorsqu'on est arrivé aux responsabilités en 2017,
00:40:15 il y en avait à peine plus de 100 000.
00:40:18 Donc on est passé à 200 000 hébergements d'urgence.
00:40:21 Et en Isère, c'est 2203, il y a eu un article
00:40:24 qui a été libéré, où le préfet a redonné les chiffres en Isère,
00:40:28 2203 hébergements d'urgence.
00:40:29 Là aussi, historique, il n'y a jamais eu
00:40:32 autant de logements d'urgence en Isère.
00:40:34 Donc qu'est-ce qu'il faut faire ? Doubler les capacités.
00:40:38 Mais lorsqu'on voit qu'on a relogé 300 000 personnes en 4 ans
00:40:41 et qu'il y a toujours le même nombre de personnes,
00:40:45 dans la rue, on a l'impression que c'est un puissant fin.
00:40:48 Donc on a un vrai sujet de qui sont ces personnes dans la rue.
00:40:52 C'est un sujet qui corrobore les enjeux d'accueil
00:40:55 de l'immigration.
00:40:56 Parce que parmi ceux qui sont à la rue,
00:40:58 et on l'a vu, moi, je l'ai vu en accompagnant
00:41:01 le SAMU social dans leur maraude,
00:41:04 je l'ai vu aussi à Emmaüs, je suis très investie à Emmaüs-Isère,
00:41:08 on voit bien qu'il y a, en fait, beaucoup de demandeurs d'asile
00:41:11 qui se retrouvent sans hébergement,
00:41:14 alors qu'ils y ont droit officiellement,
00:41:16 et qui se retrouvent à la rue avec femme et enfant,
00:41:20 dans des situations ubuesques, et cela dure parfois des années,
00:41:23 ou alors ils sont ensuite logés et sont remplacés
00:41:26 par d'autres étrangers qui arrivent sur le sol français.
00:41:30 Donc on voit bien qu'on a quand même un enjeu
00:41:32 qui est lié de près ou de loin à notre politique globale
00:41:36 d'accueil des étrangers sur le sol français.
00:41:38 Donc tout n'est pas aussi simple.
00:41:41 C'est pas juste des gens à reloger,
00:41:43 et une fois qu'on a logé les 200 000, c'est fini.
00:41:46 -Les élus grenoblois de la majorité d'Eric Piolle
00:41:49 sont à Grenoble pour dénoncer les conditions
00:41:51 sur l'agglomération greloise.
00:41:53 On voyait quelques images dans les écoles occupées à Grenoble.
00:41:57 Ils sont allés jusqu'à Campey, devant la préfecture,
00:42:00 cette semaine, sous la direction de Nicolas Bérond-Pérez,
00:42:03 qui est l'adjoint à la métropole en charge du logement.
00:42:07 -Vice-président. -Vice-président, effectivement.
00:42:10 -Effectivement, j'ai poussé un coup de gueule
00:42:12 cette semaine dans "Dauphine est libérée",
00:42:15 parce que je vais vous expliquer pourquoi ici,
00:42:17 c'est d'une indécence crasse.
00:42:19 C'est vraiment...
00:42:20 Pour avoir constaté, vu et côtoyé
00:42:24 sur une certaine durée,
00:42:25 et dans différents contextes, à l'occasion de mon mandat,
00:42:28 ces personnes qui vivent à la rue,
00:42:30 qui sont dans la plus grande précarité et démunies,
00:42:33 et qui attendent le Samu social
00:42:35 ou qui frappent à la porte des Maüs tous les jours
00:42:38 pour trouver un abri, un refuge,
00:42:40 ou pour faire manger leurs enfants,
00:42:42 c'est indécent de jouer au SDF place de Verdun.
00:42:47 C'est indécent,
00:42:48 parce que Nicolas Béron-Pérez et ses amis
00:42:50 savent pertinemment qu'à la fin de la journée,
00:42:53 ils vont prendre une douche chaude chez eux,
00:42:56 qu'ils auront un repas, et qu'ils rentrent bien au chaud chez eux.
00:42:59 Je trouve ça assez dégueulasse et assez irrespectueux
00:43:02 de ceux qui vivent dans la rue
00:43:04 et qui n'ont pas la chance de se dire
00:43:06 "je vais avoir une douche chaude ou un repas
00:43:09 "où j'ai un toit de main pour m'accueillir."
00:43:11 Je trouve que c'est très indécent.
00:43:13 Et ensuite, sur le fond,
00:43:15 j'ai envie de dire, c'est vraiment...
00:43:17 De qui se moque-t-on, quoi ?
00:43:19 Nicolas Béron-Pérez est vice-président,
00:43:22 vice-président à la Métropole, en charge du logement.
00:43:26 Or, que dit la loi ?
00:43:27 Mais pas la loi de notre mandat, la loi depuis des décennies.
00:43:31 Qui a la responsabilité de la création du logement ?
00:43:34 Les métropoles.
00:43:36 Qui délivre les permis de construire pour construire des logements ?
00:43:39 Les maires.
00:43:40 Et Nicolas Béron-Pérez est bien l'adjoint d'Éric Piolle,
00:43:43 qui est maire de Grenoble.
00:43:45 Donc on a ici le maire de Grenoble,
00:43:47 qui est en charge des permis de construire,
00:43:49 le vice-président au logement,
00:43:50 en charge de la politique des logements de la Métropole,
00:43:53 qui disent "c'est un scandale, il n'y a pas assez de logements."
00:43:56 Non, mais on croit rêver qu'ils assument leurs responsabilités,
00:44:00 qu'ils construisent des logements, qu'ils signent des permis de construire,
00:44:03 qu'ils prévoient et qu'ils programment avec les bailleurs
00:44:05 des logements sociaux et qu'ils fassent leur boulot
00:44:08 au lieu de jouer aux clowns SDF.
00:44:10 Mais franchement, je trouve ça révoltant.
00:44:13 Je pense que vous l'entendez, pardon,
00:44:14 mais vraiment, par rapport à tous ces gens qui vivent dans la rue,
00:44:17 je trouve ça dégueulasse.
00:44:18 - Vous ne le croyez pas sincère dans sa démarche,
00:44:20 Nicolas Béron-Pérez,
00:44:21 quand il essaye d'alerter les autorités de l'État ?
00:44:24 - Ah, mais moi, je ne remets pas en cause sa sincérité,
00:44:26 mais ce n'est pas un militant d'une association.
00:44:29 On peut avoir des militants, le DAL le fait,
00:44:33 mais il y a plein d'associations écologistes
00:44:35 qui font aussi du militantisme et des actions, des coups de com',
00:44:38 ils l'appellent eux-mêmes des coups de com'.
00:44:39 Mais c'est quand on n'est pas en responsabilité,
00:44:42 c'est pour saisir ceux qui sont en responsabilité.
00:44:44 Alors, Nicolas Béron-Pérez veut mobiliser qui ?
00:44:47 Lui-même ? À qui il s'adresse, en fait ?
00:44:49 Qui a la responsabilité du logement ?
00:44:51 La métropole et les vice-présidents.
00:44:53 - Là, il cible l'hébergement d'urgence,
00:44:55 qui est normalement la responsabilité de l'État.
00:44:56 - Oui, mais l'hébergement d'urgence, encore une fois,
00:44:58 c'est une responsabilité de l'État,
00:44:59 qui a fait une large part du boulot depuis des années
00:45:01 et qui a besoin des partenaires locaux pour continuer à en créer.
00:45:05 Si on ne construit pas de logements sociaux,
00:45:06 il n'a pas de logements d'urgence.
00:45:08 CQFD, vous voyez ?
00:45:10 Donc, à un moment, franchement, c'est d'une hypocrisie.
00:45:12 Voilà, c'est le coup de com', effectivement.
00:45:13 Ils ont fait plein d'articles.
00:45:15 C'est même au National.
00:45:16 Allez, allons-y gaiement.
00:45:17 Mais c'est leur responsabilité.
00:45:19 Et je ne suis pas sûre que ce soit le meilleur moyen
00:45:22 d'amorcer un dialogue constructif
00:45:24 ou éventuellement un rapport de force avec le préfet
00:45:26 que d'aller camper avec sa tante devant la préfecture.
00:45:30 Franchement, c'est ridicule.
00:45:31 - Autre sujet de préoccupation dans l'agglomération,
00:45:33 c'est une montée de violence ces dernières semaines,
00:45:36 un printemps sanglant à Grenoble,
00:45:38 avec trois assassinats en pleine rue ces derniers jours
00:45:42 et plusieurs fusillades, dont la dernière en date
00:45:44 il y a quelques jours à la Villeneuve,
00:45:46 avec six blessés suite à des tirs de Kalachnikov.
00:45:49 Alors, ce n'est pas nouveau à Grenoble.
00:45:51 Il y a toujours eu des vagues comme ça
00:45:53 de règlements de comptes et de violence,
00:45:55 mais on ne peut pas dire que la situation s'améliore.
00:45:57 - Non, elle s'intensifie, vous avez raison.
00:45:59 Et je trouve ça dramatique.
00:46:00 Dramatique en premier lieu pour les habitants de ces quartiers.
00:46:03 Parce que j'étais députée
00:46:04 de la 3e circonscription de Grenoble.
00:46:06 Je connais bien Villeneuve.
00:46:08 Il se trouve que quand j'étais gamine,
00:46:09 ma meilleure copine habitait au 110 et au 140,
00:46:12 parents divorcés.
00:46:14 Donc, j'ai vu basculer Villeneuve.
00:46:17 Quand on avait 15 ans,
00:46:18 on n'était pas dans cette situation-là à Villeneuve.
00:46:20 Et aujourd'hui, effectivement, quand on rentre dans le quartier,
00:46:23 alors moi, je me suis toujours sentie à l'aise
00:46:25 parce que je discutais avec les gens,
00:46:27 j'ai eu plutôt un abord facile.
00:46:28 Mais forcément, on n'habite pas le quartier,
00:46:31 donc on vient nous interroger, qui vous êtes,
00:46:33 qu'est-ce que vous faites là, etc.
00:46:34 Alors, on n'est pas au niveau des quartiers nord de Marseille,
00:46:36 on a le droit d'entrer dans le quartier quand même,
00:46:38 tout va bien, et ça s'y passe très bien, d'ailleurs,
00:46:40 les échanges.
00:46:41 Mais il y a une réalité sur le trafic de stupes
00:46:44 et sur la violence qu'entraîne ce trafic de stupes
00:46:46 qui est réelle et qui ne cesse d'augmenter à Grenoble,
00:46:50 comme dans d'autres métropoles.
00:46:51 Sauf que dans plein d'autres métropoles,
00:46:54 on a quand même des élus locaux qui se sont mobilisés
00:46:57 pour faire face, qui se sont mobilisés
00:46:59 en partenariat avec l'État, en partenariat avec le préfet.
00:47:02 Et qu'est-ce qui se passe à Grenoble ?
00:47:04 Écoutez, la fusillade des 6 blessés à Villeneuve,
00:47:08 quelle a été la réaction du maire de Grenoble ?
00:47:10 Le néant.
00:47:12 Pas un seul mot, pas une seule communication.
00:47:15 Et je crois que ce jour-là, sur Twitter,
00:47:17 il a parlé des enjeux de l'eau,
00:47:19 ce qui est un vrai enjeu par ailleurs.
00:47:20 Enfin, on ne peut que constater que Twitter
00:47:24 ne lui a pas échappé sur l'actualité du jour.
00:47:26 Donc, on se rend compte que volontairement,
00:47:28 il ne s'exprime pas sur ce sujet.
00:47:29 Mais on l'a entendu depuis des années dire
00:47:32 que la sécurité n'est pas de la responsabilité du maire,
00:47:34 c'est la responsabilité de l'État.
00:47:37 Heureusement que tous les maires et toutes les grandes métropoles
00:47:39 ne pensent pas comme ça, parce que sinon,
00:47:42 on serait vraiment dans des situations très compliquées.
00:47:44 Donc, l'État, pour sa part,
00:47:46 et lorsque j'étais députée avec Olivier Véran,
00:47:48 on a poussé les ministres de l'Intérieur,
00:47:50 que ce soit Gérard Collomb, puis Castaner,
00:47:54 enfin, Christophe Castaner, pardon,
00:47:57 et plus récemment, Gérald Darmanin,
00:47:59 à renforcer les effectifs.
00:48:01 80 effectifs supplémentaires
00:48:02 sont venus renforcer les équipages de Grenoble.
00:48:05 Une demi-cargaison de CRS
00:48:09 sont en permanence à Grenoble.
00:48:10 Un pôle stup a été créé spécifiquement
00:48:13 en lien avec le procureur Vaillant.
00:48:15 Donc, les moyens, l'État continue à les mettre.
00:48:18 Mais s'il n'y a pas de réseau
00:48:21 et s'il n'y a pas de partenariat local,
00:48:23 il ne se passe rien.
00:48:25 Il faudrait, par exemple,
00:48:26 augmenter les effectifs de la police municipale
00:48:27 ou au moins recruter les postes qui sont disponibles.
00:48:30 Aujourd'hui, il y a plus de 15 postes vacants
00:48:32 qui n'ont pas de policier municipal
00:48:34 en face de postes existants.
00:48:36 Il faudrait armer par des armes à point
00:48:38 la police municipale pour pouvoir se défendre
00:48:40 et intervenir en même temps que la police nationale.
00:48:43 Il faudrait de la vidéoprotection.
00:48:45 Là aussi, on en fait un dogme suprême
00:48:47 alors qu'ils les installent
00:48:48 pour contrôler les plaques des voitures.
00:48:50 On sait bien que ça marche.
00:48:52 L'affaire Mahélis avec Norda Lelandet
00:48:55 a été résolue grâce à la vidéoprotection.
00:48:58 Donc, je veux dire, ce n'est pas un outil en soi,
00:49:00 ce n'est pas l'alpha et l'oméga, ce n'est pas la baguette magique,
00:49:02 mais tous ces accompagnements et surtout un discours puissant
00:49:06 pour dire stop, pour dire on se calme,
00:49:08 au moins on se calme, n'existent pas à Grenoble.
00:49:12 Rien, pas un mot, pas un mot.
00:49:14 Et ça, c'est vraiment tragique pour les habitants en premier lieu
00:49:17 et pour l'image de la ville,
00:49:18 parce que la police nationale, comme la police municipale,
00:49:21 n'arrive pas à recruter.
00:49:22 Là aussi, dans les 80 nouveaux postes à la police nationale,
00:49:25 qui vient ?
00:49:25 Beaucoup de jeunes sortis d'école
00:49:27 parce que les policiers plus expérimentés
00:49:29 entendent parler de la réputation de Grenoble
00:49:31 et ne veulent pas vraiment venir à Grenoble.
00:49:33 Donc, on a un sujet d'image aujourd'hui
00:49:35 sur les professionnels de la sécurité
00:49:36 qui disent "Ouh là là, Grenoble, compliqué".
00:49:39 Donc, il nous faut un maire qui impulse une dynamique de sécurité.
00:49:43 Ça ne veut pas dire qu'il aura encore une fois
00:49:44 une baguette magique pour tout résoudre,
00:49:46 mais qu'au moins on sente qu'il se préoccupe
00:49:48 de la sécurité des Grenoblois.
00:49:50 -Autre préoccupation, vous l'avez évoqué avec l'eau,
00:49:53 c'est la préservation de l'environnement,
00:49:55 un sujet moins urgent que celui des retraites
00:49:56 aux yeux du gouvernement, puisqu'il a été traité
00:49:58 ces dernières semaines avec une planification écologique
00:50:00 proposée par Elisabeth Borne.
00:50:02 Vous me doutez bien, mais en tout cas, c'est la chronologie.
00:50:05 On a passé un an sur les retraites et on commence à sortir les...
00:50:08 -Mais ça fait six ans qu'on bosse sur l'écologie.
00:50:09 Je ne peux pas vous laisser dire ça.
00:50:10 Ça ne commence pas sur l'écologie, excusez-moi.
00:50:13 -En tout cas, la Première ministre a présenté des pistes
00:50:14 pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre
00:50:17 d'ici 2030.
00:50:20 Pas de mesures concrètes non plus,
00:50:22 un peu comme pour le logement, des grandes orientations,
00:50:25 mais qu'est-ce qu'il va en sortir de ces mesures ?
00:50:29 -Alors, d'abord, dans quel cadre s'inscrivent
00:50:32 les annonces de la Première ministre ?
00:50:33 En fait, il y a depuis 2015 à peu près
00:50:36 une trajectoire carbone de la France
00:50:37 qui s'annonce tous les 4-5 ans avec des grands budgets carbone
00:50:40 qui s'étalent sur plusieurs années,
00:50:42 puisqu'évidemment, les effets et les impacts
00:50:44 doivent être mesurés à l'aune de séquences de plusieurs années.
00:50:48 Il y en a eu un entre 2015 et 2018.
00:50:50 Je regarde mes notes pour ne pas vous dire de bêtises.
00:50:52 2019-2023, et puis, c'est ça qu'annonce la ministre
00:50:56 et qu'y prépare la ministre, un budget carbone 2024-2028.
00:50:59 Bon.
00:51:01 Premier point.
00:51:02 Je voudrais quand même faire la lumière
00:51:06 sur une contre-vérité qui est sans cesse rabâchée,
00:51:09 et notamment par Éric Piolle à Grenoble
00:51:11 à l'occasion des conseils municipaux.
00:51:12 À chaque fois, il remet une tartine là-dessus.
00:51:15 Le jugement du Conseil d'Etat sur les résultats de la France
00:51:17 en matière d'objectifs de gaz à effet de serre,
00:51:20 de réduction des gaz à effet de serre.
00:51:22 Il se trouve que le Conseil d'Etat a sorti un avis
00:51:25 le 10 mai, pour être exact, dernier.
00:51:28 Que dit le Conseil d'Etat ?
00:51:30 La 1re chose qui est importante, c'est qu'il dit
00:51:32 que dans le plan 2019-2023, la France aura atteint
00:51:36 ses objectifs.
00:51:38 Je le redis, la France aura atteint ses objectifs
00:51:41 entre 2019 et 2023.
00:51:43 Là où la France a été condamnée, c'est sur le mandat 2015-2018,
00:51:47 parce que sous François Hollande, effectivement,
00:51:49 la France n'avait pas atteint ses résultats,
00:51:51 et c'est ça qui a condamné le Conseil d'Etat.
00:51:53 Et dans cette dernière avis du Conseil d'Etat du 10 mai,
00:51:55 donc, celui qui dit que la France, entre 2019 et 2023,
00:51:59 a atteint ses objectifs, précise même que la France
00:52:02 a rattrapé son retard de 2015-2018.
00:52:05 Je prends le temps de le dire, puisque ça n'est pas le lieu
00:52:07 en Conseil municipal et qu'on l'entend à chaque fois.
00:52:10 Ensuite, vous dire que tout ne commence pas
00:52:13 avec les annonces de la 1re ministre de cette semaine.
00:52:17 Bien sûr que non.
00:52:18 Depuis 2017, c'est un sujet qui me tient à coeur
00:52:21 et qui est fondamental pour, j'allais dire,
00:52:24 la suite et l'organisation sociétale
00:52:26 de l'avenir des prochaines générations.
00:52:29 C'est qu'on a ouvert des grands chantiers
00:52:32 sur les énergies renouvelables, sur le nucléaire,
00:52:36 sur l'industrie verte.
00:52:37 Le texte va arriver cet été à l'Assemblée nationale.
00:52:40 Il est en train d'arriver au Sénat.
00:52:42 Et puis, nous avons déjà passé des textes,
00:52:44 climat et résilience, avec le zéro artificialisation net,
00:52:48 le fameux ZAN, avec les ZFE,
00:52:50 les zones à faible émission, dont nous allons peut-être parler.
00:52:53 Et puis, climat et résilience,
00:52:56 c'est aussi l'arrêt de l'artificialisation.
00:52:59 Et un amendement sur lequel je me suis battue
00:53:01 et qui concerne Grenoble indirectement,
00:53:04 c'est de désartificialiser les centres-villes,
00:53:07 de faciliter et de renforcer l'usage des mobilités douces.
00:53:10 C'est tout ça qu'on a déjà pris,
00:53:12 avec des textes du quotidien sur la loi anti-gaspillage.
00:53:16 Vous l'avez peut-être oublié,
00:53:17 par exemple, s'il n'y a plus de plastique,
00:53:19 des pailles plastiques dans les bistrots,
00:53:21 lorsqu'on prend une limonade, un Perrier, que sais-je,
00:53:24 il n'y a plus de pailles plastiques.
00:53:25 On l'a voté.
00:53:26 Il n'y a plus de plastique à usage unique en France
00:53:28 grâce aux lois qu'on a votées.
00:53:30 Donc, je ne peux pas accepter
00:53:32 que l'on dise qu'on n'a jamais rien fait.
00:53:34 Non, le Conseil d'Etat confie en ce qu'on a fait.
00:53:37 Et de façon très quotidienne,
00:53:38 les Français se rendent compte
00:53:40 de la réalité des changements qui s'opèrent.
00:53:42 Comme d'ailleurs, dans la loi anti-gaspillage,
00:53:44 l'alimentation.
00:53:45 On a dit qu'on n'a plus le droit de juste jeter.
00:53:47 Et tout récemment, au Conseil municipal de Grenoble,
00:53:50 on a passé une délibération
00:53:51 pour que, dans la cantine collective publique de Grenoble,
00:53:55 les restes ne soient pas jetés,
00:53:57 mais soient distribués à des associations.
00:53:59 Ca, c'est la loi.
00:54:00 Nous l'avons fait voter.
00:54:02 Vous voyez ?
00:54:03 Donc, on ne peut pas dire que tout commence maintenant.
00:54:05 Non, et heureusement, il était temps de s'y mettre en 2017.
00:54:08 -Dans ces lois votées par le gouvernement Macron,
00:54:10 il y a effectivement la ZFE,
00:54:12 qui va rentrer en application ici, à Grenoble, le 1er juillet.
00:54:15 Grenoble est dans 13 autres villes de l'agglomération,
00:54:17 qui va impacter, là aussi, les ménages les plus modestes,
00:54:21 puisque ce sont souvent les vieilles voitures,
00:54:23 les critères 5, qui n'auront plus le droit de circuler
00:54:26 à partir de cet été.
00:54:29 Ca fait à peu près 7 000 véhicules
00:54:30 qui seront touchés sur l'agglo,
00:54:32 et puis les intercovoisines,
00:54:34 les gens qui viennent du Grésivaudan ou du Voironnais.
00:54:36 Il y a deux tendances qui s'opposent à la métropole
00:54:39 sur cette mise en place de la ZFE.
00:54:41 Il y a l'application stricte de la loi
00:54:43 votée par votre majorité,
00:54:46 ça, c'est la ligne d'Éric Piolle,
00:54:48 et puis il y a une application à la carte, j'ai envie de dire,
00:54:52 de Christophe Ferrari, qui propose des aménagements
00:54:54 pour que cette ZFE ne soit pas trop impopulaire.
00:54:57 Vous êtes sur quelle ligne, vous ?
00:54:59 -Alors, d'abord, ce que prône le groupe Huma à la métropole,
00:55:02 conduit par Éric Piolle,
00:55:05 c'est pas de respecter strictement la loi,
00:55:07 c'est d'aller plus vite que la loi.
00:55:09 Encore plus vite que la loi.
00:55:10 Donc on arrive dans quelque chose...
00:55:13 -Non, mais bien sûr.
00:55:14 L'enfer est pavé de bonnes intentions.
00:55:16 Chez les écologistes, on connaît bien ça.
00:55:18 C'est-à-dire, tout le temps, la sanction, aller très vite, etc.
00:55:20 OK, il faut aller vite.
00:55:22 Je pense qu'on partage tous ce constat.
00:55:23 OK, il y a un sujet sur le réchauffement climatique,
00:55:25 sur les gaz à effet de serre, sur la pollution atmosphérique,
00:55:27 j'ai fait un rapport parlementaire sur ce sujet.
00:55:29 Effectivement, c'est fondamental.
00:55:31 La loi Climat et Résilience qui instaure la ZFE,
00:55:35 nous l'avons votée, et j'en suis très fière,
00:55:37 avec un garlandrier déjà très ambitieux,
00:55:39 qui déjà a été contesté,
00:55:41 mais qui l'est encore dans certaines métropoles.
00:55:42 Donc accélérer ce calendrier ne me paraît pas raisonnable.
00:55:45 Donc pour moi, la position du groupe humain Éric Piolle
00:55:48 est illusoire, et ils savent pertinemment
00:55:49 que ça ne passerait pas à l'échelle de la métropole
00:55:52 ni dans le vote du Conseil métropolitain.
00:55:55 Donc je trouve ça un peu cynique.
00:55:57 Ensuite, sur la ligne de Christophe Ferrari.
00:55:59 Mais moi, je suis totalement en phase.
00:56:01 D'ailleurs, on a voté les dispositifs d'accompagnement
00:56:03 de la ZFE.
00:56:04 La métropole a décalé de 6 mois sa mise en oeuvre.
00:56:08 Rien de dramatique.
00:56:09 L'objectif de la loi Climat et résilience sur la ZFE,
00:56:11 c'était quoi ? C'était de dire,
00:56:13 on a un calendrier commun sur le territoire,
00:56:15 le calendrier de la loi.
00:56:17 L'idée, c'est que ce calendrier-là et ses objectifs,
00:56:20 on les confie aux élus locaux dans leur pouvoir.
00:56:23 Donc on redonne du pouvoir de décision aux élus locaux
00:56:27 pour qu'ils fassent le chef d'orchestre
00:56:29 de comment on applique in concreto, au quotidien,
00:56:32 ce projet et ce calendrier.
00:56:33 C'est exactement ce qu'a fait Christophe Ferrari.
00:56:36 Et il l'a fait plutôt bien.
00:56:37 On a voté l'ensemble des délirations,
00:56:39 en disant, voilà, nous, on prend 6 mois de plus
00:56:41 pour discuter et négocier.
00:56:42 Très bien, pas de problème,
00:56:43 il n'y aura pas de difficulté dans l'application,
00:56:45 même s'il y a 6 mois de retard, c'est pas très grave.
00:56:47 Et ensuite, il a phasé
00:56:50 les applications conformément à la loi
00:56:55 en ayant une délibération qui est passée
00:56:57 au dernier conseil métropolitain,
00:56:58 qui accompagne justement ceux qui vont subir,
00:57:02 à savoir les classes les plus populaires
00:57:04 ou les plus pauvres qui ont une voiture,
00:57:06 si tant est qu'ils en aient,
00:57:07 les vraiment très pauvres et les plus précaires
00:57:08 n'en ont même pas.
00:57:10 Mais sur ces classes, j'allais dire, intermédiaires
00:57:14 et qui ont une voiture et qui s'en sortent difficilement
00:57:16 et qui ont une vieille voiture
00:57:18 qui leur coûte rien en entretien,
00:57:19 mais qui consomment beaucoup et qui polluent,
00:57:20 c'est bien notre sujet.
00:57:22 Et là, c'est l'équilibre entre les deux enjeux.
00:57:25 C'est bien ça, l'équilibre entre les objectifs
00:57:28 de développement durable et écologique
00:57:29 sur les gaz à effet de serre,
00:57:31 et l'écologie, l'objectif, pardon,
00:57:34 l'équilibre avec les enjeux sociaux.
00:57:36 Donc il faut accompagner les plus pauvres
00:57:38 vers cette transition parce qu'en fait,
00:57:40 et on a une collègue qui l'a très bien dit
00:57:41 en conseil municipal,
00:57:43 la transition écologique, c'est facile pour les riches.
00:57:47 Pour les pauvres, on est dans le dur.
00:57:49 Donc il faut accompagner ça.
00:57:50 Et c'est bien ce qu'a proposé Christophe Ferrari
00:57:53 et ce que d'ailleurs n'a pas voté Éric Piolle.
00:57:56 C'est-à-dire que dans la logique du groupe Huma,
00:57:58 qui est une logique absolument absurde,
00:58:00 on met en place la ZFE dans le calendrier de la loi
00:58:04 qui a été approuvée par Christophe Ferrari.
00:58:07 On ne l'accélère pas.
00:58:08 Mais par contre, les accompagnements sociaux,
00:58:10 ils ne les votent pas.
00:58:11 Donc encore une fois, ils font de l'écologie pour les riches.
00:58:13 C'est-à-dire qu'il faut accélérer.
00:58:15 Tant pis pour les pauvres, il faut aller encore plus vite.
00:58:17 Et puis les mesures sociales, on ne les vote pas.
00:58:19 C'est délirant.
00:58:20 Vous voyez ? Donc il y a ça.
00:58:22 Et je trouve que pour le coup, c'est un sujet
00:58:23 sur lequel Christophe Ferrari a plutôt bien de boulot.
00:58:25 -Alors, ce n'est pas le seul point de différence
00:58:28 ou de confrontation au sein de la majorité métropolitaine
00:58:32 entre Éric Piolle et Christophe Ferrari ?
00:58:34 Il y en a pratiquement toutes les semaines.
00:58:36 La scission entre les deux composantes
00:58:38 de la majorité métropolitaine vous paraît inévitable,
00:58:42 Émilie Chalas, aujourd'hui ?
00:58:43 -Je ne sais pas.
00:58:45 Je ne suis pas dans la tête de ces messieurs.
00:58:47 Tout ce que l'on constate...
00:58:49 -Vous voyez bien passer les balles.
00:58:51 -Voilà. Tout ce que l'on constate, c'est le tir de balle,
00:58:53 effectivement.
00:58:54 C'est que parfois, il y a des débats
00:58:57 ou des points complètement déraisonnables
00:58:59 ou inintéressants au possible
00:59:01 qui relèvent de complices de personnes
00:59:03 et qui, en fait, portent préjudice à la fois à l'image du territoire,
00:59:06 mais aussi à la vitalité et à la vie
00:59:09 de la démocratie du territoire.
00:59:11 Parce que ça veut dire qu'il y a un déséquilibre
00:59:13 de fonctionnement au sein du Conseil métropolitain
00:59:16 où, finalement, l'accompagnement de la ZFE,
00:59:18 puisqu'on parlait de ça pour les plus démunis,
00:59:21 pour accompagner cette transition-là,
00:59:23 heureusement que les groupes comme le mien le votent.
00:59:27 Parce qu'on ne peut pas compter sur le groupe Huma
00:59:29 pour avoir des propositions équilibrées
00:59:31 entre l'accélération des transitions
00:59:34 et l'accompagnement social.
00:59:35 Alors que nous ne sommes pas dans la majorité et que le sont.
00:59:39 C'est assez étrange.
00:59:40 -Si Christophe Ferrari se séparait dans les prochaines semaines
00:59:43 des écologistes au sein de sa majorité,
00:59:45 est-ce que vous seriez prêt avec votre groupe à collaborer,
00:59:48 à essayer de former une autre majorité au sein de la métropole ?
00:59:51 -Je ne suis pas dans la politique fiction.
00:59:53 Je ne sais pas ce qui va se passer.
00:59:55 Je ne sais pas ce qui va se passer.
00:59:57 Ils sont aussi capables de s'entendre
00:59:59 et de partager.
01:00:00 On ne sait pas.
01:00:01 Eric Puel n'est pas tout seul dans le groupe Huma.
01:00:04 Il y a d'autres maires qui seraient fort dépourvus
01:00:06 de sortir de la majorité, je le comprends,
01:00:08 et qui seraient prêts à composer.
01:00:10 Aujourd'hui, le sujet, c'est pas d'être dans la majorité,
01:00:14 c'est de voir si on travaille avec Christophe Ferrari
01:00:16 et sa majorité la plus raisonnable.
01:00:18 Est-ce que notre groupe travaille avec lui ? Oui.
01:00:21 On vote un certain nombre de choses,
01:00:23 on est écoutés, on a des réunions de travail.
01:00:25 On collabore déjà.
01:00:27 On est un peu dans la même direction relative,
01:00:29 mais on n'est pas toujours obligés de se taper dessus.
01:00:32 On en revient au début de mon propos,
01:00:34 lors de notre début d'interview.
01:00:36 La démocratie, c'est tendre l'oreille
01:00:38 et trouver des compromis.
01:00:40 Notre groupe le fait sur un certain nombre de sujets
01:00:42 qui nous paraissent essentiels.
01:00:44 On ne s'oppose pas pour s'opposer par principe à Ferrari.
01:00:47 -Puisqu'on parle d'alliance politique,
01:00:50 Julien Apollard, maire d'Iverdroite de Voiron,
01:00:52 était l'invité de la précédente émission.
01:00:55 Il a posé une question.
01:00:56 -Madame Chalas, en tant qu'élu d'opposition
01:00:59 au Conseil municipal de Grenoble,
01:01:01 vous appelez de vos voeux qu'à l'issue du mandat d'Éric Piolle,
01:01:04 la page des écologistes à Grenoble soit tournée.
01:01:07 C'est un objectif avec lequel je me sens assez en phase,
01:01:11 spontanément.
01:01:12 Toutefois, le sentiment m'a parfois été donné
01:01:14 que vous tapiez sur lui aussi fort que sur les autres oppositions.
01:01:19 Or, l'unité me paraît être un gage important
01:01:22 pour donner des garanties de renversement
01:01:25 et d'alternance.
01:01:26 Est-ce que c'est une dimension que vous prenez en considération ?
01:01:29 -J'y vais directement ?
01:01:34 -Oui, je vous relancerai si votre réponse n'est pas satisfaisante.
01:01:38 -Je pense que Julien Apollard n'a pas tout à fait
01:01:41 les bonnes informations.
01:01:42 Au Conseil municipal, il y a un certain nombre de groupes
01:01:46 avec lesquels on travaille très bien.
01:01:48 On a des votes communs, des rebondissements
01:01:50 dans les débats communs, des délibérations communes.
01:01:54 Au dernier Conseil municipal, avec plusieurs groupes,
01:01:57 d'ailleurs, tous les groupes quasiment, sauf un,
01:01:59 et je vais y venir, on avait des délibérations communes.
01:02:03 Je crois que cette construction se fait petit à petit.
01:02:06 Il faut qu'un certain nombre d'éléments,
01:02:09 j'allais dire de contextes, puissent s'aligner
01:02:12 pour qu'effectivement, on aille chercher cette ville de Grenoble
01:02:16 qui nous tient tous à coeur dans un équilibre un peu plus sain,
01:02:20 me semble-t-il.
01:02:21 C'est d'abord côté gauche.
01:02:23 Vous avez vu, dès le début du mandat,
01:02:25 il y avait la liste Noblecourt, plutôt compatible avec nous,
01:02:29 et la liste Éric Piolle,
01:02:31 qui n'ont pas fusionné.
01:02:33 Et on a, tout récemment, neuf adjoints,
01:02:35 sept, pardon, sept conseillers municipaux
01:02:38 qui ont été virés de la majorité
01:02:41 et qui, donc, viennent plutôt de la gauche aussi.
01:02:44 Là, c'est de dire comment, à gauche,
01:02:46 on peut travailler sur un État d'élu à Grenoble
01:02:49 et à la métropole, partager des solutions
01:02:52 politiques face à ces enjeux du quotidien, ensemble.
01:02:55 -J.Pollavou ?
01:02:56 -J'y arrive. Je suis à gauche.
01:02:58 Non, mais là, je suis à gauche.
01:03:00 Je vais vous dessiner le paysage.
01:03:02 Donc, à gauche, c'est...
01:03:04 Et est-ce que ces personnes-là de gauche,
01:03:06 grenoblois, ont envie de travailler
01:03:09 avec des centristes,
01:03:10 parce qu'on est identifiés comme ça,
01:03:13 ou des gens de centre-droit,
01:03:14 parce qu'on est aussi parfois identifiés comme ça,
01:03:17 pour aller remporter cette victoire ?
01:03:20 Je pense que c'est un peu la même chose.
01:03:22 Je pense que c'est un peu la même chose.
01:03:25 Je pense que c'est un peu la même chose.
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01:03:40 Je pense que c'est un peu la même chose.
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