Dans cette sixième édition de “Bruxelles, je t'aime ?” en Français, nous explorons les défis à relever pour un secteur automobile qui est en crise partout en Europe ainsi que les efforts de la Commission européenne pour améliorer sa compétitivité et réduire les formalités administratives.
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00:00Bruxelles je t'aime, Bruxelles je t'aime, tu m'avais manqué, Bruxelles je t'aime, Bruxelles je t'aime, tu m'avais manqué, Bruxelles je t'aime, Bruxelles je t'aime.
00:12Bonjour et bienvenue dans Bruxelles je t'aime, l'émission hebdomadaire d'Euronews qui décortique tout ce que vous allez adorer ou détester de la politique européenne.
00:21Je suis Maya Delabaume, merci de nous avoir rejoint. Au programme de cette émission finie la décarbonisation, le nouveau mot à la mode à Bruxelles c'est la dérégulation.
00:30Cette semaine la Commission européenne, connue pour son obsession de la bureaucratie, a promis une réduction sans précédent de sa paperasse administrative.
00:38Le nouveau plan qui aspire à simplifier la vie de ceux qui font des affaires dans l'Union européenne sonne comme une douce mélodie qui fera plaisir à l'industrie automobile européenne en difficulté pour sa survie.
00:49Mais est-ce que cette simplification à outrance fera vraiment la différence ? Nous en discuterons.
00:55Et bonne nouvelle pour l'économie européenne, l'inflation baisse et la croissance augmente.
00:59Les économistes disent maintenant qu'il y a de la lumière au bout du tunnel.
01:03Alors pourquoi sommes-nous tous aussi fauchés ? Le prix d'un café ou d'une bière a récemment explosé dans la plupart des villes européennes et une bonne partie des jeunes n'ont pas les moyens de s'acheter une maison.
01:14Avec les difficultés économiques comme principale source de préoccupation pour les européens et 1 sur 2 d'entre nous qui dépensent 50% de moins pour les courses, quel avenir réserve-t-on à nos porte-monnaie en 2025 ?
01:27Voici l'une des questions auxquelles nous allons répondre avec notre panel d'invités.
01:31Orlando Whitehead, rédacteur en chef du Média Brussels Times. Bonjour Orlando.
01:36Majdouline Zbaï, députée européenne des écologistes. Bonjour Majdouline.
01:40Et Dimitri Verne, de l'Organisation des consommateurs européens. Bonjour Dimitri. Bonjour.
01:45Alors merci encore de nous avoir rejoints. Avant d'entendre vos avis, écoutons pourquoi l'année 2025 a si mal commencé pour le secteur automobile européen.
01:54Une ombre plane sur l'Allemagne. Celle de la faillite de l'importante industrie automobile du pays et des véhicules emblématiques de Volkswagen, Mercedes et BMW exposés dans des musées plutôt que dans les rues des villes du monde entier.
02:11L'année 2024 a été l'anus horribilis de l'industrie. La baisse des ventes et les licenciements massifs ayant eu des répercussions sur les fournisseurs de la Belgique à la Hongrie.
02:25Si l'Allemagne s'effondre, le reste de l'industrie automobile européenne disparaît avec elle. Voilà la réalité.
02:35Mais l'horloge tourne rapidement. Des défis écologiques à l'évolution de la demande des consommateurs. 2025 sera une année décisive pour les efforts déployés par l'industrie pour rattraper son retard.
02:48Et puis il y a ceci. Les véhicules électriques chinois devraient presque tripler leur part de marché dans l'E.E. d'ici à 2027. L'Europe peut-elle encore mettre le turbo ?
03:02Alors Majd Oulid, je me tourne vers vous. On a vu l'anus horribilis pour le secteur automobile. Volkswagen prévoit de fermer au moins trois usines en Allemagne et de licencier des millions de travailleurs en raison d'une situation qui est jugée très grave et d'une chute de 64% des bénéfices au troisième trimestre 2024.
03:24C'est un peu la même situation pour BMW et Mercedes. Ma question, le secteur automobile européen peut-il encore être sauvé ?
03:33Oui, bien sûr. Le secteur automobile va mal ces derniers mois et il y a une inflexion qui est inquiétante. Mais en réalité, il a, moi je pense, un brillant avenir devant lui.
03:46Parce qu'il y a eu des investissements pour la décarbonation de l'automobile, pour être à l'avance sur offrir des véhicules électriques aux citoyens européens et pouvoir développer ces nouvelles technologies.
03:59Et puis il y a aussi le fait qu'aujourd'hui, on a une mobilité qui dépend encore de l'automobile. Donc on a des besoins sur le marché qui vont continuer à exister. Après, l'automobile doit s'adapter.
04:09Aujourd'hui, faire des SUV, des gros véhicules très chers qui ne sont pas accessibles pour les consommatrices et les consommateurs, ça ne marche plus. Il faut se tourner vers le marché européen, adapter son offre et faire en sorte d'investir dans tout ce qui concerne la recharge des batteries, l'écomobilité.
04:27Parce que finalement, il ne faut pas simplement une stratégie pour l'industrie automobile. Il faut se demander à quoi ça sert une voiture. Une voiture, ça sert à se déplacer d'un point A à un point B. Et donc aujourd'hui, il y a plein de services qui peuvent être développés et qui peuvent être sources de valeurs ajoutées et surtout d'emplois pour les travailleurs.
04:42Orlando, je me tourne vers vous. Vous êtes d'accord ? Il y a un brillant avenir pour l'automobile ?
04:46Brillant avenir, je ne suis pas sûr. Pour la Belgique, on a eu Anus Horribleis, surtout avec Audi. On est en proie d'avoir 3000 travailleurs qui sont en perte. Mais je crois que c'est vraiment, comme on a entendu, une question de changer le type de voiture qu'on a maintenant.
05:09Ce n'est pas tellement des SUV, mais il faut repenser aux petites voitures pour les villes, les petits déplacements, mais aussi les infrastructures, les points de charging, tout cela. Il y a toujours un bon but.
05:25Si je vous comprends bien maintenant, ce n'est pas une industrie en crise, mais plutôt une industrie en transition. Dimitri, vous êtes d'accord avec ça ?
05:33Je suis tout à fait d'accord avec ça. Il faut prendre un peu de recul. Sur les trois dernières années, l'industrie automobile européenne a enchaîné des profits records, a fait des marges très importantes. Pourquoi ?
05:44Parce qu'ils ont privilégié des modèles, comme vous l'avez dit, à forte valeur ajoutée, des modèles qui se vendaient plus cher. Aujourd'hui, on a un peu saturé ce marché du modèle premium.
05:54Il faut se retourner vers des modèles qui sont accessibles à la majorité des consommateurs, qui n'ont pas les moyens de se payer, par exemple, une voiture électrique à 40 000, 45 000 ou 50 000 euros.
06:03La bonne nouvelle, c'est que c'est en train d'arriver. Les constructeurs sont en train de mettre sur le marché, ces jours-ci, des modèles plus accessibles, notamment électriques, qui vont répondre à une demande plus globale.
06:15Je peux prendre un exemple concret. Renault a sorti, en fin d'année dernière, sa Renault 5 électrique, produite à Douai, dans le nord de la France, made in Europe.
06:25Les premières ventes sont très encourageantes. C'est-à-dire qu'on est à peu près au niveau de Tesla. Il y a une demande et une attente des consommateurs pour des voitures électriques, des voitures plus abordables, qui chargent aux industriels de répondre à cette demande.
06:39Je vous sens tous assez optimistes, mais il y a quand même, il faut le dire, une vraie crise en ce moment dans le secteur de l'automobile, et notamment parce qu'on a un coût de l'énergie qui est bien supérieur en Europe à tous les autres pays.
06:50Majuline, je me tourne vers vous. Comment est-ce qu'un pays comme l'Allemagne peut rester compétitif quand le coût de l'énergie est beaucoup plus élevé qu'aux Etats-Unis ?
06:59Déjà, il y a une compétitivité européenne qui est due à ses savoir-faire, à ses métiers, à toutes ces infrastructures qui existent et dans lesquelles on investit depuis longtemps, et dans lesquelles on doit continuer à investir.
07:11Dans la même région que vous citez, à côté de Douai, dans la région de Haute-France, il y a toute une vallée de la batterie qui est en train de s'aménager, et donc on a un pas d'avance là-dessus.
07:21Et puis sur la compétitivité, c'est ce qu'on a dit, c'est-à-dire s'adapter à la demande, l'offre doit s'adapter à la demande.
07:27Et aujourd'hui, il y a plein de perspectives. Le leasing social, par exemple, pour rendre accessibles les véhicules à tous, ça doit être aussi accompagné par les pouvoirs publics.
07:34Et sur la question énergétique, moi je rappelle toujours qu'on importe deux tiers du pétrole qu'on consomme en Europe.
07:40Si on ne crée pas une indépendance énergétique, on ne sera jamais compétitif pour l'avenir.
07:45C'est-à-dire, et puis la compétitivité, la question, ça sert à quoi ?
07:48Moi je crois qu'il faut qu'on soit compétitif pour construire une prospérité durable et partagée en Europe, sinon on va créer une rupture de confiance avec les travailleurs mais aussi avec les citoyens.
07:56Oui, mais alors parlons justement de la concurrence, puisqu'on le sait que dans l'entreprise, dans le secteur automobile, il y a un vrai problème de concurrence chinoise.
08:04Et n'est-ce pas justement le plus grand problème pour l'industrie automobile européenne, Orlando ?
08:09On voit qu'il y a, j'ai récemment lu que même avec des tarifs, les marques chinoises restent toujours moins chères que les voitures faites en Europe.
08:23Vous parlez de tarifs, vous parlez de droits de douane.
08:26Exactement, donc même si on met un droit de douane à 50%, les BYD vont rester avant que les voitures faites en Europe.
08:37Donc là, c'est vraiment question. Je crois que l'énergie, ça reste toujours à la base.
08:46Moi je veux revenir sur cette question de la concurrence chinoise.
08:48Parce que c'est vrai que la Chine a développé une expertise en savoir-faire, notamment sur la chaîne de valeur électrique, qui est indéniable.
08:54En revanche, quand on regarde aujourd'hui les parts de marché des constructeurs chinois en Europe, c'est moins de 10% sur la voiture électrique.
09:01Donc c'est pas insignifiant.
09:03Oui mais ça risque d'être dans l'avenir.
09:05Ça risque, mais moi je dirais que le risque principal, c'est si les constructeurs européens ne se réveillent pas, mettent la tête dans le sable,
09:10se disent bon on attend, on reste sur le thermique, on tergiverse, et on n'investit pas sur l'électrique.
09:16Moi je suis convaincu, et de nouveau je prends l'exemple du nord de la France et de la vallée de la batterie,
09:20qu'il y a une voie pour une offre de voitures électriques plutôt bon marché de la part des Européens, et je suis sûr que ça peut marcher.
09:29Mais pour ça, il faut y aller franchement, il ne faut pas commencer à se dire, on remet en cause les objectifs, etc.
09:34Parce que pendant ce temps-là, les Chinois n'attendent pas, et d'ailleurs ils construisent des usines sur le continent européen.
09:39En Hongrie, ils parlent d'investir aussi en Allemagne, etc.
09:42Donc il y a une offensive chinoise qui est réelle, mais qu'on peut tout à fait anticiper.
09:47Et justement Dimitri, les conséquences sociales, si on regarde la situation présente, elles sont dramatiques en ce moment.
09:52Puisque l'industrie emploie 13 millions de personnes et contribue à hauteur de 7% du PIB de l'Union Européenne, c'est pas négligeable.
09:59Est-ce qu'il y a des aides sociales pour ceux qui perdent leur emploi ?
10:02Et surtout, est-ce que c'est une entreprise qui peut se réinventer par exemple en fabriquant des tracteurs ?
10:07Je pense que l'idée ce n'est pas de transférer les employés de l'industrie automobile vers nécessairement d'autres industries.
10:14C'est une transformation de la chaîne de valeur.
10:16C'est vrai que c'est une transition qui est compliquée, ça ne se fera pas d'un claquement de doigts.
10:21Mais la transition est aussi porteuse d'opportunités.
10:25De nouveau, on va croire que je suis obsédé avec le Nord de la France, mais c'est une région qui a été très durement touchée.
10:29Tu as raison d'être obsédé par le Nord de la France, c'est formidable le Nord de la France.
10:32Vous venez du Nord de la France vous-même ?
10:34Exactement, et j'ai un exemple très concret pour appuyer ce que vous venez de dire.
10:37Il y a une entreprise de pneus japonais qui a fermé dans le Nord de la France.
10:40Je parle des Hauts-de-France, pardon.
10:42Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que lorsqu'elle a fermé, il y a 13 entreprises de l'économie circulaire qui sont venues s'installer sur le site.
10:49C'est-à-dire des entreprises de recyclage.
10:51Moi je crois qu'il y a une économie qui est en train de naître, qui est une économie de la sobriété,
10:56c'est-à-dire réduire finalement les ressources qu'on utilise pour fabriquer la même chose.
11:00Une économie du service aussi, j'ai parlé de location sociale de véhicules électriques par exemple.
11:05Et puis une économie du recyclage.
11:07Et si on reste obsédé par l'économie du passé qui consiste à fabriquer toujours plus de voitures pour en vendre toujours plus,
11:13en utilisant plus de pétrole pour les faire rouler, et du coup en créant les conditions de l'inhabitabilité de la planète,
11:19eh bien on n'avance pas sur un modèle qui justement peut être plus inclusif.
11:23Et sur la question des travailleurs et des emplois perdus, c'est très important de souligner le fait
11:28qu'aujourd'hui on a un problème d'attractivité dans certains métiers dans la vallée de la batterie.
11:32Leur défi pour fabriquer des batteries demain, c'est de trouver des gens qui ont envie de travailler dans cette industrie.
11:37C'est de créer les conditions pour qu'ils aient envie de se former et de travailler dans ces nouveaux métiers.
11:41Donc c'est tout ça qu'il faut aménager, tout ça qu'il faut penser et planifier pour l'avenir de notre industrie.
11:47Alors juste, nous sommes à Bruxelles, donc cette semaine on a vu que la Commission européenne a présenté le soi-disant dialogue stratégique,
11:54donc ce sera un dialogue entre la Commission, les partenaires sociaux, sur ce problème, sur la crise du secteur automobile.
12:00Est-ce que cela pourrait changer quelque chose selon vous Orlando ?
12:04Pour moi je n'ai pas encore vu des décisions qu'ils ont prises, je sais qu'on est maintenant en période de dialogue,
12:12mais franchement ce n'est pas seulement l'industrie automobile qui peut offrir des solutions,
12:20il faut aussi compter sur l'enseignement, l'énergie, il y a tous les autres aspects de l'industrie qui prennent compte.
12:31Dimitri, vous pensez quoi de ce dialogue stratégique ?
12:34Je participe à ce dialogue stratégique, cette semaine notre directeur général était au siège de la Commission européenne
12:40avec la présidente von der Leyen et les PDG de l'industrie automobile pour discuter de ça.
12:44Nous, quel est notre message ? On a parlé de conséquences sociales et des travailleurs,
12:48mais d'un point de vue consommateur, ce qu'il faut se dire c'est que le passage à l'électrique, c'est la promesse d'une mobilité beaucoup moins chère.
12:55Nous on recueille des témoignages, nos membres en France, UFC Que Choisir et ailleurs en Europe,
13:00on recueille des témoignages d'utilisateurs de voitures électriques, des personnes qui ont acheté en seconde main,
13:04pas forcément des gens qui sont capables de débourser des dizaines de milliers d'euros pour s'acheter un véhicule neuf,
13:08et quel est le résultat ? Ils économisent 100 à 150 euros par mois en matière de coût de mobilité par rapport à un véhicule essence ou diesel.
13:17Donc le véhicule électrique avec d'autres transitions de la mobilité, c'est la réconciliation de la fin du mois et de la fin du monde, vraiment.
13:26Et c'est ce message qu'on porte lors du dialogue stratégique, voilà un exemple de politique du Green Deal qui peut fonctionner, sur lequel il faut tenir bon.
13:34Et donc plutôt que de remettre en cause la direction générale, dire qu'il faut supprimer les amendes si jamais les constructeurs n'atteignent pas leurs objectifs,
13:42on dit mettons en place des mesures qui permettent de soutenir la demande.
13:47Par exemple, une mesure simple qui marche très bien en Belgique, électrification des flottes d'entreprises.
13:52Donc les voitures d'entreprise sont massivement électrifiées en Belgique.
13:59Pourquoi est-ce que c'est important ? Parce qu'elles arrivent sur le marché de l'occasion assez rapidement aussi.
14:03Et donc elles deviennent accessibles au plus grand nombre. C'est un exemple concret.
14:06Majd Jouline, le dialogue stratégique qu'on voit à la Commission, justement vous en pensez quoi ? Vous êtes députée européenne, vous connaissez bien la machine.
14:15Nous suivons de près ce qui est en train de discuter à la Commission avec les acteurs du secteur automobile.
14:21Nous, on est relativement inquiets parce que d'une part, pour faire fonctionner bien notre économie, il faut ce qu'on appelle la prévisibilité.
14:29C'est-à-dire que quand on prend une décision, ce n'est pas deux ans, trois ans plus tard qu'on revient en arrière.
14:34Donc la question du choix qui a été fait de dire qu'il fallait décarboner, c'est-à-dire que l'automobile n'émette plus de gaz à effet de serre.
14:42C'était une décision qui avait pour but de nous rendre plus indépendants aussi du point de vue énergétique et de construire l'économie de l'avenir.
14:54Donc on ne peut pas revenir en arrière. Sur les sanctions éventuelles qui pourraient être prononcées sur ceux qui ne respectent pas les objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre.
15:04Eh bien, ça a été rappelé. Les entreprises ont engrangé des dividendes records ces dernières années.
15:10Moi, je viens d'une région industrielle où le chantage à l'emploi, on connaît. Si vous ne faites pas ça, on va licencier. Et à la fin, on licencie quand même.
15:17Donc moi, je pense qu'au contraire, il faut garder le cap, soutenir ceux qui ont décidé d'investir massivement dans le véhicule électrique pour l'avenir, dans l'écomobilité.
15:27Et continuer aussi à penser ce qui peut être finalement la mobilité pour l'avenir en Europe. Parce que c'est ce que je disais, ce n'est pas simplement un produit qu'on vend.
15:36Et la deuxième chose, c'est que moi, je crois qu'il faut accompagner toutes les innovations possibles parce qu'on n'a pas encore exploré tous les champs.
15:45Aujourd'hui, en France, par exemple, l'ADEME, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, est en train de tester des petits véhicules électriques qui pourraient être beaucoup moins chers
15:54et beaucoup plus agiles pour se déplacer dans nos villes. Il y a la question des transports publics, il y a d'énormes champs.
16:00Et le rôle des institutions européennes, c'est d'être sur ces développements-là et de penser comment on va mieux vivre en Europe.
16:08Et une dernière chose, c'est sur l'achat local de véhicules, vous avez évoqué la concurrence avec la Chine.
16:13Sur les droits de douane, moi je suis tout à fait pour parce que l'augmentation des droits de douane vis-à-vis des véhicules chinois, ça a été mis en place suite à une enquête
16:21qui a prouvé qu'il y avait du dumping, donc des subventions, pour rendre plus concurrentiels les véhicules.
16:25Et moi, je crois qu'on doit favoriser la relocalisation de l'économie pour nos besoins locaux, c'est-à-dire fabriquer local pour l'Europe.
16:32Et bien, pour savoir si le secteur automobile a foi dans le dialogue social de la Commission européenne, nous avons parlé à Sigrid De Vries,
16:39la directrice générale de l'Association des constructeurs européens d'automobiles, l'ACA. Écoutez ce qu'elle nous dit.
16:46Nous aimerions voir des actes et non plus des paroles, car nous avons beaucoup d'objectifs, mais il y a aussi beaucoup de frictions.
16:55Ces objectifs doivent maintenant être appliqués concrètement, et là, nous voyons que les choses ne vont pas très bien.
17:00Nous devons opérer une transformation vers l'écomobilité en très peu de temps. Nous avons mis les véhicules sur le marché, nous avons donc fait notre travail.
17:07Mais pour l'instant, le marché est à la traîne. C'est donc l'industrie automobile qui porte le fardeau, et non les autres acteurs.
17:13Nous avons besoin d'un retour à la réalité sur la manière dont la décarbonisation est mise en place.
17:20C'est un facteur qui nous différencie des États-Unis ou de la Chine, où les choses sont plus simples,
17:24et l'Europe doit effectivement se ressaisir sur cette question centrale de la surréglementation.
17:28La réduction de la bureaucratie est un point très important.
17:32Alors Orlando, on voit ici la directrice d'ACA, Sigrid De Vries, parler de réduire les formalités administratives.
17:39Est-ce qu'elle peut le faire l'Union européenne ? Elle l'a déjà fait ?
17:43C'est une question que j'ai posée la semaine passée à un économiste belge qui m'a expliqué,
17:50en fait, s'il y a besoin de déduire le fardeau bureaucratique, ce serait ici en Belgique,
17:58où on a les six gouvernements, les trois régions, les trois communautaires linguistiques.
18:05Donc tout ça pour dire que ça sera très difficile.
18:08En fait, on a créé tous ces organes bureaucratiques, donc ça prendra une grande force pour changer tout cela.
18:20Donc moi, je ne suis pas sûr si on est à la hauteur de changer ça ou de le changer très vite.
18:27Eh bien justement, cette semaine, la Commission a planché sur le sujet.
18:31La présidente Ursula von der Leyen a présenté les grandes lignes de ce qu'on appelle la boussole pour la compétitivité.
18:37Il s'agira donc, et on le voit sur l'écran, de réduire la paperasse et simplifier les réglementations,
18:42de mieux coordonner les politiques au niveau de l'Union européenne et des Etats membres,
18:46et enfin de réduire les dépendances à des partenaires peu fiables afin de garantir une plus grande sécurité.
18:53Alors Madjouline, je me tourne vers vous. Que pensez-vous de cette boussole ?
18:56C'est du jargon, mais est-ce que ce n'est pas encore un autre de ces rapports plein de bonne volonté ?
19:04Sur les procédures administratives et leur simplification, je suis tout à fait d'accord.
19:09C'est un moyen de paperasse, pourquoi pas.
19:11Par contre, sur la dérégulation, c'est-à-dire enlever des normes, abaisser nos standards, nos règles,
19:15moi je ne suis pas d'accord.
19:17Parce que c'est comme si on disait demain, il y a des embouteillages à Bruxelles, on va supprimer le code de la route.
19:23Donc en fait, ces règles-là, elles nous protègent tous.
19:26Parce que si les industriels ou les entreprises qui impactent l'environnement n'en payent pas le prix,
19:32c'est la collectivité qui va le payer.
19:34Elles le payent déjà.
19:35Si je prends un seul exemple, c'est la pollution de l'air à l'échelle locale.
19:38On sait que ça fait 10 fois plus d'essais prématurés que l'insécurité routière.
19:43Donc c'est nous qui, à la fin, allons payer le prix en termes de santé publique et en termes d'aménagement du territoire.
19:49Donc il faut des règles collectives pour nous protéger collectivement.
19:52Et quant à la compétitivité, pourquoi encore une fois, il faut garder que la seule boussole que nous devons avoir,
19:59c'est comment les gens vivent mieux en Europe, comment nous restons en paix,
20:02comment nous construisons notre autonomie stratégique.
20:05Parce que c'est ce qui va nous être demandé, qui nous est déjà demandé par tous les jeunes qui sont très inquiets.
20:12Dimitri, vous êtes député européen des écolos.
20:17Il y a deux des lois qui sont ciblées là.
20:19C'est la directive sur la communication de la durabilité des entreprises
20:22et la directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises.
20:26C'est beaucoup de jargon, mais c'est pour expliquer que ce sont les entreprises grandes et petites
20:31qui seront obligées de collecter et publier des données sur leurs émissions de gaz à effet de serre,
20:35sur la quantité d'eau qu'elles utilisent, sur l'impact des températures élevées.
20:38Bref, on sait un peu ce que ce rapport va demander aux entreprises.
20:42Est-ce que cet effort de simplification ne risque pas justement,
20:45et je me tourne aussi vers vous quelque part, de saper un peu les ambitions du Green Deal ?
20:50Dimitri, d'abord vous peut-être.
20:53Je vais rebondir sur ce qui vient d'être dit.
20:55Je suis d'accord avec l'idée de simplification, de mieux harmoniser les obligations de reporting
20:59entre le niveau européen et le niveau national, etc.
21:01Ça a du sens, donc regardez s'il n'y a pas de doublons, pourquoi pas.
21:04Par contre, là où il faut faire très attention, c'est que derrière cet agenda de simplification,
21:08il y a beaucoup d'industriels qui parlent de dérégulation.
21:11La dérégulation, ce n'est vraiment pas ce dont on a besoin.
21:14Pour revenir au sujet de l'industrie automobile, il y a beaucoup d'industriels qui disent
21:20« j'ai besoin de visibilité avant tout ».
21:22C'est-à-dire, si on me dit « 2035, voitures, zéro émission, électrique seulement »,
21:28je sais que je dois investir là-dedans.
21:30Si on commence à remettre ça en cause et qu'un jour oui, un jour non…
21:33C'est sur ce point que nous pouvons clore cette discussion.
21:36Merci beaucoup à tous les invités qui sont ici présents.
21:39On prend un temps de pause, mais restez avec nous pour le prochain débat
21:42où nous expliquerons pourquoi le prix d'un café dans une ville européenne continue d'augmenter
21:46alors que l'inflation diminue.
21:48A tout de suite sur Euronews.
21:50Heureuse de vous retrouver sur le plateau de Bruxelles.
22:00Je t'aime avec nos invités.
22:02Orlando Whitehead du Média Bruxelles Times.
22:05Bonjour.
22:06Bonjour.
22:07Majd Oulinsbay, députée européenne des écologistes.
22:09Et Dimitri Vergne du Bureau européen des unions de consommateurs.
22:12Bonjour.
22:13Février est là, ce qui signifie que les Allemands se rendront aux urnes dans quelques semaines.
22:17Et les perspectives ne sont pas rassurantes pour eux puisque les gros titres annoncent
22:22que l'économie allemande devrait encore se contracter cette année.
22:25Mais ailleurs dans la zone euro, les économistes insistent sur le fait que la croissance est de retour.
22:30Surtout en Espagne, auparavant considérée comme un pays retardataire.
22:34Pendant ce temps, les chiffres affirment également que l'inflation baisse, mais pas les prix.
22:38Ce qui soulève une question.
22:40Et je me tourne vers vous Dimitri.
22:42Avons-nous toujours une crise du coût de la vie dans l'Union Européenne ?
22:45Ou est-ce que c'est juste une perception ?
22:47Notre membre belge, Testacha, publie chaque mois un baromètre de l'inflation
22:52sur un panier de 3000 produits de consommation courante dans les plus grandes chaînes de supermarchés belges.
22:58Les résultats sont assez édifiants.
23:00C'est-à-dire que l'inflation ralentit, certes.
23:03Mais on reste quand même, le panier moyen est près de 30% plus onéreux que ce qu'il était avant la guerre en Ukraine.
23:11Donc en effet, on a toujours un problème et c'est difficile de jouer en les deux bouts.
23:17Orlando, on dirait que les prix des aliments ont explosé.
23:21On sait que le lait, le beurre ont augmenté de 43% et le riz de 68%.
23:25Le secteur de l'hôtellerie a du mal.
23:27Donc c'est le consommateur qui doit payer ?
23:30Oui, ça sera le consommateur qui doit payer.
23:34On a vu aussi les phénomènes du shrinkflation et gridflation.
23:39Les produits coûtent plus cher, mais ils ont diminué la taille.
23:46Il y a toutes les façons de cacher l'inflation, mais ça reste là.
23:52Je crois qu'à la base, c'est le consommateur.
23:55Et du coup, Majd Ouline, ces entreprises, selon vous, pourront-elles un jour baisser leurs prix ?
24:00Ou est-ce qu'il faut s'habituer aujourd'hui à être fauché ?
24:04Si je parle de façon...
24:07Je n'ai pas trop envie de dire aux gens qui nous écoutent qu'il faut qu'ils s'habituent à être fauchés.
24:12Mais pour revenir un peu en arrière, si on regarde la structure des dépenses d'un ménage,
24:18on s'est habitué à avoir l'alimentation qui nous coûte moins cher
24:23et avoir accès à d'autres services, loisirs ou produits.
24:28Aujourd'hui, on voit que l'alimentation, les besoins alimentaires,
24:32viennent occuper une part importante de notre budget.
24:35Plus importante que c'était le cas il y a quelques années.
24:38Donc ça pose un souci, et un souci aussi moral, puisque les gens en souffrent dans leur vie quotidienne.
24:43Il faut regarder aussi de près la stratégie des acteurs de la distribution.
24:47Si je prends le cas de la France, il y a eu plusieurs scandales
24:50qui montraient que les coûts des matières premières ou des produits de leur fabrication
24:54n'augmentaient pas autant que le prix qu'ils mettaient dans leur magasin.
24:59Il y a d'autres modèles qui existent aujourd'hui.
25:01Je crois beaucoup aux modèles d'achat direct.
25:04Je pense à l'alimentation, au système d'un MAP en français,
25:07c'est-à-dire qu'on achète directement à des agriculteurs.
25:10Moi, je suis dans un supermarché coopératif, par exemple.
25:12On a un groupement d'achats et on achète directement aux producteurs.
25:15Et ça permet de mieux maîtriser aussi les coûts.
25:18Et ça, il va falloir qu'on se pose la question,
25:20quel modèle alimentaire nous voulons si je prends l'alimentation
25:23et quel modèle de distribution pour que les gens vivent mieux ?
25:26Pour comprendre la lutte que mènent actuellement les cafés et bars dans nos villes,
25:30nous avons rencontré Test-Achat, une ONG dont vous parliez Dimitri,
25:34qui surveille les prix pour les consommateurs.
25:36Et nous avons rendu visite à Thomas Mertens, gérant du café Léopold, ici à Bruxelles.
25:41Écoutons-le.
25:43Rien que la matière première a augmenté drastiquement.
25:47Nous, on augmente par rapport à nos marges.
25:50Les cafés viennent du Brésil, c'est un cercle vicieux.
25:54Et donc tout simplement, la main-d'oeuvre, le loyer, les charges.
25:58Pour vivre un horeca aujourd'hui, c'est très difficile avec des taxes partout.
26:06Nous avons constaté des augmentations d'environ 30% en général
26:09et jusqu'à 70 ou 80% au cours des trois dernières années pour certaines catégories de produits.
26:14C'est donc beaucoup.
26:15Mais cela ne signifie pas que notre gouvernement ne peut pas aider.
26:18Le gouvernement essaie d'aider les gens à joindre les deux bouts.
26:20Il en va de même pour les entrepreneurs, les propriétaires de bars et de restaurants par exemple.
26:27Alors on voit que quand Thomas parle d'horeca, l'horeca c'est très clair.
26:30En Belgique, ce sont les restaurants, l'hôtellerie, les bars.
26:33Bref, Dimitri, je me tourne vers vous.
26:35Vous l'avez mentionné Orlando, la gridflation.
26:39Est-ce qu'on assise justement à cette inflation de cupidité comme on l'appelle ?
26:42C'est-à-dire qu'en fait les entreprises exploitent l'inflation pour justifier des hausses de prix.
26:47Est-ce que c'est ça qui est en train de se passer en ce moment ?
26:49Oui, et je reviens sur ce que vous venez de dire sur l'opacité dans la répartition des coûts
26:53dans la chaîne de valeur agroalimentaire.
26:55C'est l'une des demandes fortes des organisations de consommateurs.
26:57C'est de savoir quelle est la part du prix final payé par le consommateur
27:00qui revient effectivement par exemple à l'agriculteur.
27:03Et on a un vrai problème d'opacité sur lequel il faut faire la transparence.
27:08La gridflation c'est aussi, on a constaté de nombreux cas qui sont inquiétants.
27:13Et puis il y a aussi une question de responsabilisation des distributeurs.
27:18Par exemple en leur demandant d'orienter leurs offres promotionnelles
27:22sur les produits plus sains de première nécessité.
27:25Les fruits et légumes par exemple, pour essayer de permettre aux gens de manger plus sainement.
27:29Alors Orlando, je change un peu de sujet.
27:31Pendant ce temps le Royaume-Uni, vous êtes britannique si je ne me trompe pas,
27:34qui n'est plus dans l'Union Européenne, on sait, mais reste notre voisin.
27:37Le Royaume-Uni est au bord de la récession.
27:40Les rendements obligataires sont plus élevés qu'en Grèce.
27:43La livre s'affaiblit très rapidement.
27:45Est-ce que selon vous le FMI devrait intervenir pour soutenir le Royaume-Uni ?
27:49Et quel impact ça aurait pour la zone euro ?
27:52Le Royaume-Uni, je ne suis plus là maintenant,
27:56mais c'est vrai que depuis que le nouveau gouvernement a pris sa place,
28:03ils ont du mal à redémarrer l'économie.
28:07Je ne sais pas si on est encore à la stade où il faudra des interventions du FMI,
28:13mais certainement ils ont des choses à faire.
28:17Parce que le problème est très fort en Angleterre en ce moment.
28:19Oui, c'est ça, certainement.
28:21Je ne sais pas s'ils veulent rapprocher avec l'Europe,
28:25mais pour moi c'est un peu le grand sujet, c'est l'éléphant dans la salle.
28:32Majbouline, cette inflation de cupidité, elle est dangereuse ?
28:37Elle est dangereuse parce qu'elle a un impact sur le budget des consommateurs
28:42et sur leur porte-monnaie directe.
28:44Ceux qui sont les plus vulnérables, ils en souffrent terriblement.
28:48Je rappelle quand même qu'en Europe, on a des chiffres très inquiétants
28:51concernant l'accès à l'alimentation.
28:53Il y a des gens qui vivent dans la très grande pauvreté,
28:55alors qu'on est un continent qui est censé être très prospère
28:58et un des plus grands marchés du monde.
29:00Je crois qu'aujourd'hui, la question de la sécurité alimentaire,
29:03de la souveraineté alimentaire, de l'accès à l'alimentation pour tous
29:06est une question clé pour l'avenir de l'Europe.
29:08La deuxième question, c'est qu'il faut se poser...
29:11J'ai parlé des nouveaux produits qu'on achetait dans le quotidien.
29:14Je pense par exemple aux produits du numérique, du digital, les smartphones.
29:17Toutes ces nouvelles choses qui sont arrivées sur le marché,
29:20qui nous donnent très envie et qu'on achète,
29:22et qui grèvent notre budget aussi.
29:24Si je comprends bien, la souveraineté alimentaire, c'est donc la clé de notre avenir.
29:29Cet argument conclut notre conversation.
29:31Merci à tous les invités ici présents et merci à vous de nous avoir suivis.
29:35Restez avec nous sur Euronews.
29:46Heureuse de vous retrouver sur le plateau de Bruxelles, je t'aime,
29:48avec nos invités Orlando Whitehead du Média Brussels Times,
29:52Majd Oulins Baye, députée européenne des écologistes,
29:55et Dimitri Verne du Bureau européen des unions de consommateurs.
29:58Dans l'actualité de la semaine, l'un des sujets qui a retenu notre attention
30:02est le métro bruxellois qui a été classé comme le 2ème pire réseau métropolitain d'Europe
30:07par la plateforme de voyage Bounce, Budapest étant le pire.
30:11En parallèle, les données de la Commission européenne montrent que la situation
30:15est variée en Europe quant à notre taux de satisfaction
30:18concernant les transports publics dans nos villes.
30:20A Vienne, les habitants sont satisfaits à 91%,
30:24mais à Rome, le taux est très bas.
30:26Bruxelles et Paris, comme on le voit sur ce graphique,
30:29ne s'en sortent finalement pas si mal.
30:32Majd Oulins, je me tourne vers vous, est-ce que vous trouvez ça un peu surprenant ?
30:36Oui, parce que je prends le métro à Bruxelles depuis la gare du Midi
30:39pour me rendre au Parlement européen,
30:41et je pense qu'on a effectivement des infrastructures de transport
30:44qui parfois doivent être modernisées, améliorées.
30:47En ce moment, dans la métropole lilloise, il y a un gros problème sur la ligne de métro
30:50qui entraîne un engorgement record.
30:52Je pense que l'anticipation des pouvoirs publics pour investir est capitale,
30:57surtout si on veut se passer un peu moins de la voiture.
31:00Dimitri, qu'est-ce qu'il faut pour des villes comme Rome ou Bruxelles
31:04pour rattraper le retard, et surtout,
31:06comment faire pour rendre les transports publics plus accessibles ?
31:09Les sondages des utilisateurs, des usagers de transports publics sont assez clairs.
31:13Qu'est-ce qu'ils veulent ? C'est une qualité de service supérieure.
31:15Avant le prix, avant les tarifs, c'est une meilleure fréquence,
31:18une meilleure amplitude horaire.
31:20On peut partir tôt le matin et rentrer tard le soir.
31:22Sécurité, propreté, confort.
31:25Le tarif vient derrière, parce que dans les transports publics,
31:28on est de toute façon au meilleur niveau de compétitivité
31:30par rapport à d'autres modes de transport.
31:32C'est là-dessus qu'il faut investir.
31:34C'est comme ça qu'on rend les transports publics
31:37une réelle alternative à la voiture individuelle, par exemple.
31:41Justement, on a parlé de voitures électriques avant, au début de l'émission.
31:44Pensez-vous qu'un jour, à Orlando, on aura tellement de voitures électriques
31:48qu'on n'aura même plus besoin de prendre le métro ?
31:50On est toujours loin. Je ne sais pas si c'est le but.
31:53Mais oui, il faut repenser à la façon dont on se déplace dans les grandes villes.
32:00À Bruxelles, par exemple, il y a toujours beaucoup de voitures,
32:03mais on a entendu que c'est souvent des voitures de société.
32:08Ce n'est pas tellement une question d'économie,
32:10c'est plutôt des questions pratiques qui dirigent les gens vers les voitures
32:15au lieu des transports publics.
32:17Il y a d'autres façons à repenser, à pousser les gens
32:21à prendre des transports différents, les voitures.
32:24On a posé la question à quelques personnes à Bruxelles.
32:28Est-ce qu'ils sont satisfaits ou non de leurs transports publics ?
32:31Vous pouvez voir sur cet écran ce qu'ils disent.
32:33Oui, j'utilise très bien le transport en commun.
32:36Bruxelles, c'est parfait.
32:38Mais si on habite un peu plus en périphérie,
32:40avec tous les travaux qu'ils font avec les bus et les trams,
32:43en fait, ça convient bien de prendre la voiture, même si ce n'est pas si écologique.
32:48Je suis un petit peu inquiet, non pas à cause de la qualité,
32:52mais plutôt à cause des problèmes de sécurité.
32:54C'est catastrophique.
32:56On ne sait pas du tout au niveau de ce que doivent être les transports en commun
33:00pour la capitale de l'Europe.
33:02Il y a un problème de régularité, de propreté.
33:04Je pense que le service pourrait être amélioré et gratuit,
33:08car il est très cher en ce moment et peu de gens peuvent se l'offrir.
33:12Il y a trop de monde, je n'aime pas ça et je fais un peu de sport.
33:16On voit pas mal d'insatisfaction dans ce petit reportage.
33:20Justement, une des personnes interrogées parle de gratuité.
33:24Pourquoi est-ce qu'on ne met pas tous les transports gratuits ?
33:26En fait, c'est peut-être ça l'avenir des transports gratuits ?
33:29Les écologistes défendent, une partie d'entre eux en Europe,
33:35la gratuité des transports en commun.
33:38Après, ça a été dit, très justement, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
33:42même s'il y a une insatisfaction et que parfois le service dysfonctionne,
33:45il n'y a rien de plus performant pour se déplacer dans des zones urbaines denses.
33:49C'est-à-dire qu'on trouve qu'à la fin du mois ou de l'année,
33:53on aura passé moins de temps dans les transports parce qu'on utilise les transports publics.
33:57Parce que si on met bout à bout tout le temps qu'on passe dans sa voiture individuelle,
34:00le temps pour s'approvisionner en essence où on espère la recharger,
34:04le temps pour l'entretenir, etc.
34:07À la fin, ça fait gagner du temps et ça fait gagner du confort et de la sécurité,
34:11même si certains se sentent parfois en insécurité dans les transports.
34:15Globalement, il y a quand même une performance des transports publics qui est très importante.
34:19Orlando, la gratuité des transports, vous êtes d'accord aussi ?
34:22À Bruxelles, ça serait très difficile.
34:25La région est le pays où il y a des problèmes budgétaires.
34:30Je ne crois pas que c'est sur la table en ce moment, mais à terme, peut-être.
34:36Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
34:38Ça dépend des villes, il y a différents modèles.
34:41Mais Bruxelles, c'est un réseau qui demande beaucoup d'investissement.
34:44Il faut retenir que le ticket couvre en moyenne un tiers des coûts d'exploitation du réseau.
34:50Donc si on retire cette part de financement, où est-ce qu'on va chercher les ressources ?
34:56Par ailleurs, on est sur le modèle le plus compétitif.
34:59Pour répondre, je pense que c'était une étudiante qui a soulevé ce point du problème du prix,
35:05il y a des tarifs spéciaux pour les publics.
35:07Oui, même si le billet est encore cher.
35:09À Bruxelles, c'est cher, on peut le dire.
35:11Et il va augmenter.
35:13Il y a beaucoup d'offres, d'abonnements pour les étudiants, pour les personnes qui sont au chômage.
35:20Et un autre point important, je pense qu'il a été dit aussi,
35:22ce n'est pas un sujet seulement pour la ville centre, dense,
35:26parce qu'il y a un usager qui utilise le vélo, par exemple, c'est aussi possible.
35:30Mais c'est aussi très important, et peut-être même plus important pour la périphérie.
35:34Et là, il y a par exemple en France un sujet sur l'avenir des RER métropolitains,
35:38l'idée de créer des réseaux de transport qui connectent les métropoles mais aussi les périphéries.
35:43Ça, c'est très important, parce que c'est surtout ces publics-là qu'il faut aller chercher
35:47et à qui il faut offrir une alternative à la voiture.
35:49Oui, ce que je voulais justement, c'est créer ces réseaux de transport.
35:52En fait, il y a un problème aussi d'aménagement du territoire,
35:55c'est-à-dire que dans le cas de la région parisienne, il y a une densité,
35:58c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'habitations au même endroit.
36:00Mais dans d'autres endroits, on a ce qu'on appelle du mitage,
36:03c'est-à-dire des maisons individuelles un peu partout,
36:05ou vraiment des gens qui vivent très loin de leur travail.
36:08Donc, il faut penser l'aménagement du territoire de manière fonctionnelle
36:11pour que les gens n'aient pas trop de trajet à faire pour se rendre au travail
36:14ou déposer leurs enfants à l'école, et pouvoir utiliser les transports publics,
36:18des modes doux, le vélo, etc., et puis faire en sorte...
36:21Alors, sur la question de la tarification sociale, je suis complètement d'accord.
36:24Je pense qu'aujourd'hui, ça peut être vraiment une solution
36:26pour vraiment avoir un plus grand spectre pour des gens de tarifs,
36:29pour que ce soit accessible à tous les transports en commun.
36:32Oui, même si les prix restent, et on l'a vu, on a parlé d'inflation,
36:35les prix restent très élevés dans les transports.
36:38Et je ne pense pas qu'à Bruxelles, mais aussi quand vous allez à Paris aujourd'hui, à Rome,
36:41je veux dire que c'est quand même, encore pour les gens, difficile.
36:44Paris, c'est 89 euros par mois pour se déplacer dans une région qui est très grande.
36:49Donc, est-ce que c'est vraiment si vénéreux par rapport à la détention d'une voiture, par exemple ?
36:54Ça vous coûte 15, 20 000 euros déjà d'entrée.
36:57Les frais de carburant de maintenance, vous l'avez dit, c'est plutôt compétitif.
37:00Et de nouveau, tarification sociale.
37:01C'est donc sur cette note que nous pouvons conclure le débat.
37:03C'est la fin de l'émission Bruxelles, je t'aime.
37:05Merci à tous nos invités et à tous ceux qui nous regardent de chez eux.
37:09Si vous avez des avis à nous faire parvenir,
37:11ou si vous voulez simplement continuer la conversation sur le sujet de votre choix,
37:15n'hésitez pas à nous écrire à bruxellesjetaime.euronews.com
37:19ou à nous contacter via les réseaux sociaux.
37:21Passez une excellente semaine et à très bientôt sur Euronews.