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L'annonce de la fermeture d'usines par le géant européen de l'automobile Volkswagen, est venue confirmer l'alerte lancée depuis plusieurs années par les syndicats: l'industrie automobile, stratégique pour l'économie européenne, va au devant d'une crise majeure.

Exigé par l'Union européenne, le passage à la voiture électrique n'a été accompagné d'aucun plan d'adaptation industrielle, laissant la Chine se tailler la part du lion sur le marché mondial du véhicule électrique.
Quelles sont les raisons véritables de cette crise, quelles en sont les conséquences et comment réagir ?

Les réponses avec la députée européenne Marina MESURE (La Gauche ), membre de la commission du commerce international au Parlement européen, et André DULERY, délégué CGT chez l'équipementier automobile Dumarey Powerglide, qui vient d'annoncer un premier plan de licenciements de 248 salariés.

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue sur le plateau de l'Humanité au Parlement Européen de Strasbourg.
00:04L'industrie automobile en Europe traverse une crise grave, une crise profonde,
00:09une crise comme l'Europe en réalité n'en a jamais connue de semblable.
00:14Quelles en sont les raisons, quelles en sont les conséquences et comment réagir à cette situation ?
00:20C'est une question qu'on va aborder avec vous.
00:22Marina Mesur, je rappelle que vous êtes députée européenne du groupe La Gauche,
00:25mais vous êtes aussi membre de la commission du commerce international
00:29et ça a évidemment une grande importance par rapport au sujet dont on va parler.
00:33Et puis André Duléry qui est avec nous, vous êtes délégué CGT chez l'équipementier automobile du Marais
00:40qui est installé ici à Strasbourg, au port de Strasbourg et qui vient d'annoncer un plan social
00:46et dont l'usine à terme risque on ne sait pas trop quoi.
00:50Vous allez nous en parler dans quelques minutes.
00:53Merci à vous d'être sur le plateau.
00:55Marina Mesur, vous êtes intervenue tout à l'heure
00:58puisque si on parle de ça, c'est bien sûr parce qu'il y a eu un débat ce mardi matin au Parlement européen d'ici.
01:05La crise de l'automobile, elle a semblé surgir il n'y a pas finalement si longtemps,
01:11notamment en raison de ce qui est arrivé aux usines Volkswagen,
01:14aux annonces de Volkswagen disant qu'il allait falloir fermer les sites, etc.
01:18Mais en réalité la crise est bien plus lointaine, est bien plus profonde.
01:23Est-ce que vous pouvez pour l'instant nous expliquer un peu l'importance stratégique qu'est l'automobile ?
01:28Parce que quand on parle d'automobile, on a l'impression qu'après tout c'est un secteur d'activité comme un autre.
01:33Non, l'automobile c'est central dans l'industrie européenne.
01:36Bien sûr, oui. Et quand vous dites c'est bien plus profond, moi je dirais que c'est bien plus profond
01:41parce qu'en fait c'est les politiques industrielles européennes qui sont un véritable fiasco.
01:45Parce que sur la dernière année, vous savez qu'on a perdu notre production de panneaux solaires
01:49qui est pourtant éminemment stratégique.
01:51Et aujourd'hui, l'automobile, on semble découvrir qu'il y a une crise et que le secteur est en danger
01:56alors que ça fait des années qu'on sait que les perspectives vont être extrêmement négatives.
02:02Et donc effectivement, le secteur automobile est un secteur stratégique.
02:07Le camarade pourra en parler bien mieux que moi, 34 ans dans sa boîte et pourra exposer l'évolution du secteur.
02:13Mais c'est quand même hallucinant qu'on laisse les unes après les autres nos industries stratégiques dépecées.
02:21On ne fait rien. L'automobile, c'est 13 millions d'emplois au niveau européen.
02:32Et on ne fait rien. On met 13 mois pour décider si on va mettre des droits de douane sur des voitures électriques chinoises
02:41alors que les Etats-Unis ont mis 100% de droits de douane.
02:44Nous, il nous faut 13 mois et à l'issue de 13 mois, on n'est que sur 50% des droits de douane.
02:48Vraiment, il y a un véritable souci et il faut absolument qu'on sauve cette industrie.
02:53En vrai, vous l'avez senti, ça aussi, depuis longtemps, la montée de cette crise.
02:57Vous avez connu plusieurs plans sociaux et vous avez senti que la crise, une crise plus grave, était en train d'arriver.
03:03Les syndicats ont alerté, par exemple, chez Lumavé, chez vous.
03:07La crise, on l'a ressentie, surtout récemment, je dirais.
03:11Mais nous, on avait effectivement alerté qu'il fallait se diversifier par rapport à tout ce qui se passait là.
03:16Puisque nous, on ne dépendait que d'un client unique qui représentait 95% de la production, c'était ZF.
03:22Donc en Allemagne, on était sous-traitant de ZF qui, lui, sous-traitait pour BMW.
03:26Donc nous, on avait prévenu depuis longtemps, notamment dans les instances représentatives,
03:31qu'il fallait se diversifier parce qu'on n'était pas à l'abri d'un arrêt de notre client.
03:36Et c'est ce qui vient de se produire là, en juillet, enfin au mois d'août,
03:41avec une perte de 80% du chiffre d'affaires pour l'année prochaine.
03:46Donc forcément, d'où, malheureusement, la restructuration qui vient d'être annoncée.
03:51Sachant qu'il y a 600 employés et 684 salariés.
03:56Donc c'est 40% de l'effectif qui va disparaître au mois de janvier.
04:02C'est des familles, des savoir-faire, c'est ça qui différencie.
04:05Et en plus, c'est même plus que ça.
04:07Parce que quand on parle de 248 emplois directs,
04:12mais après tout ce qu'il y a autour aussi, parce que ça a des répercussions sur les emplois induits,
04:16comme on dit, et tout ça.
04:17Donc ça va toucher beaucoup de familles.
04:20Et il y aura des répercussions sur la communauté de Strasbourg.
04:24Et puis même, en plus de ça, il y a aussi Novares qui va fermer.
04:28Une autre entreprise, un autre équipement.
04:2926 salariés qui vont se retrouver aussi sur le carreau.
04:32Donc c'est compliqué.
04:33Oui, ça fait longtemps qu'on le voyait venir.
04:35Mais bon, après, c'est quand même venu assez brutalement.
04:38Et puis ça ne marche pas forcément bien non plus l'électrique, pardon.
04:42Non, mais après, c'est juste dans la réaction.
04:45Et surtout dans ce que vous dites, il y a quelque chose de crucial.
04:48C'est-à-dire que là, dans l'hémicycle,
04:50l'Europe essaye d'apporter des solutions sur la vente des voitures électriques chinoises.
04:54Mais n'apporte aucune solution sur les équipements automobiles.
04:58C'est-à-dire que là, on ne propose rien en termes de droits de douane
05:01pour protéger justement les entreprises dont on a parlé,
05:04qui font les équipements automobiles et qui sont essentiels à la production
05:07et à l'industrie automobile.
05:09Sur l'attitude de l'Europe depuis cette période dont on parle,
05:12ensuite, on va rentrer un peu dans les détails qui suivent.
05:14Mais on est d'accord pour dire qu'il y a eu un plan
05:18qui a été annoncé par l'Union européenne en 2035,
05:21qu'il faut passer à l'électrique, etc.
05:23Mais derrière, ce que vous êtes en train de dire,
05:25c'est que finalement, le plan qui aurait dû être mis en place,
05:29que réclamaient les industriels pour faire cette transition en réalité,
05:33on le cherche, ce plan.
05:36Il n'y avait pas de plan.
05:37Comme souvent, d'ailleurs, au sein des institutions.
05:40C'est-à-dire qu'on lance des objectifs.
05:41Les objectifs climatiques, ils sont les bons.
05:44Derrière, c'est effectivement comment on les atteint.
05:46Et là, il n'y avait pas de plan.
05:47Mais comme dans tous les secteurs dont on a parlé avant.
05:50Et ce qui s'est passé, c'est que sur le secteur des voitures électriques chinoises,
05:56sur le secteur électrique plutôt, de manière générale,
05:59les Chinois ont 15 ans d'avance.
06:0115 ans d'avance sur nous.
06:03Donc, comment voulez-vous que du jour au lendemain,
06:05on dise en 2035, plus de voitures thermiques, on vend de l'électrique.
06:09Et derrière, avec les Chinois qui ont 15 ans d'avance sur nous
06:13en termes de technologie dans le secteur.
06:15Mais on ne prévoit rien.
06:16On n'aide absolument pas notre secteur.
06:19Et donc, qu'est-ce qui s'est passé ?
06:20La situation actuelle, 50 000 emplois perdus en 5 ans en France
06:25dans le secteur automobile.
06:27C'est ça qui s'est passé.
06:28Donc, l'objectif, ce n'est pas le climat.
06:30Le secteur du transport, c'est 30% des émissions de gaz à effet de serre.
06:33Bien sûr qu'il faut qu'on diminue les émissions de gaz à effet de serre.
06:36Mais ça ne doit absolument pas se faire dans ces conditions.
06:39C'est-à-dire sans accompagnement de la filière
06:42et sans évidemment être certaine que chaque emploi soit préservé.
06:46On en parlait, ça, de ce passage à l'électrique.
06:49Vous qui avez une grande intériorité dans cette industrie,
06:54on en parlait, les syndicats en parlaient,
06:56on discutait, alertait les directions par rapport à ce passage à l'électrique.
07:00Vous sentiez quelque chose allait se produire
07:03et vous vous sentiez prêt ou pas du tout ?
07:06Disons que, déjà, comme disait Marina,
07:09ces 50 000 emplois qui ont été supprimés en France,
07:11mais ça va être encore beaucoup plus avec toutes les entreprises
07:14qui vont licencier, voire fermer, etc.
07:17Donc ça aura des répercussions très importantes.
07:19Après, nous, on faisait des transmissions automatiques
07:23pour des moteurs thermiques.
07:24Donc c'est vrai que jusqu'à maintenant, nous, on ne le sentait encore pas trop.
07:27Mais là, maintenant, l'arrêt des commandes de ZF
07:33est une répercussion du taux électrique.
07:36Et en plus, ZF, ils ont aussi une grosse restructuration
07:40puisqu'ils suppriment 14 000 emplois en Allemagne.
07:43Donc je pense peut-être que ça a été abordé aujourd'hui
07:45lors de la session parlementaire.
07:47Je pense que les parlementaires allemands ont dû parler de ZF
07:51et puis du syndicat fort allemand IG Metall aussi.
07:54Et donc nous, on travaillait pour le thermique.
07:57Nous, on ne le sentait pas trop.
07:58Après, on fait des composants pour ZF
08:00qui sont pour les voitures hybrides.
08:01Ça, c'est ce qu'on fait encore actuellement.
08:03Mais ça n'emploiera pas, justement, les 584 salariés.
08:07C'est pour ça qu'il y a le plan de sauvegarde de l'emploi
08:10qui a été annoncé.
08:11Et après, on fait des pièces pour Imotors.
08:14Imotors, c'est Stellantis.
08:16Là, c'est du tout électrique.
08:17Mais ça, c'est pareil.
08:18C'est des petits volumes.
08:19Mais c'est vrai que jusqu'alors,
08:20nous, on était plus concentrés sur le thermique.
08:22Et maintenant, oui, effectivement,
08:24là, maintenant, on a la répercussion
08:26et les conséquences.
08:28Avec les problèmes que vous connaissez actuellement,
08:31vous avez, j'imagine, en tant que syndicat,
08:33je rappelle que vous êtes délégué CGT,
08:35contacté IG Metall,
08:36puisque vous avez prononcé le nom de ce syndicat allemand.
08:39Qu'est-ce qu'ils disent, les syndicalistes allemands,
08:42par rapport à la situation
08:43qu'ils connaissent aussi bien chez eux
08:44que quand vous leur montrez ce qui se passe chez vous ?
08:47Alors, effectivement, IG Metall,
08:49quand on a appris au mois d'avril
08:51que ce qui allait nous arriver,
08:53là, au mois d'août,
08:54donc l'arrêt brutal,
08:55fin brutal, entre guillemets,
08:56parce que le contrat courait jusqu'au 31 décembre 2024
08:58avec ZF.
09:00Et donc, ils ont arrêté prématurément
09:02en s'arrêtant au mois d'août.
09:03Donc, on a essayé de contacter IG Metall.
09:05Mais on a eu du mal,
09:07parce qu'on a des camarades de l'union départementale
09:10qui ont essayé de les contacter.
09:11Mais bon, on n'a pas réussi.
09:13Alors, je ne sais pas pourquoi,
09:14peut-être qu'ils voulaient aussi préserver
09:16leur emploi à eux
09:17et ne pas nous informer
09:20par rapport à la situation qui nous attendait.
09:22Parce que, de toute façon, cette situation,
09:24nous, la direction, nous l'a annoncé au mois d'avril.
09:26Mais on est persuadé que c'était déjà connu
09:29déjà l'année dernière.
09:30Parce qu'on sait bien que les patrons,
09:32ils ont des stratégies.
09:33Et ça ne se fait pas comme ça du jour au lendemain.
09:35Et là, on n'avait donc pas pu avoir de contact avec IG Metall.
09:38Et là, au mois de juillet,
09:39finalement, on a quand même réussi à en avoir.
09:41Je dirais presque quand la messe s'était dite.
09:43Et donc, c'est là qu'on a appris, effectivement,
09:4635 000 suppressions d'emploi chez ZF au niveau mondial
09:49et 14 000 en Allemagne
09:51de source IG Metall.
09:53Et donc, bon, après, ça a été relayé aussi par...
09:57Ça a été confirmé, disons,
09:59mais c'était IG Metall qui nous avait donné ces informations
10:01et qui nous disait aussi
10:03que ZF avait l'intention...
10:05Et après, c'est légitime.
10:06ZF avait l'intention de rapatrier toutes les productions au Troyes
10:09pour les ramener en Allemagne.
10:11Parce qu'effectivement, à partir du moment où vous supprimez
10:1314 000 emplois en Allemagne,
10:16forcément, IG Metall, qui est quand même un syndicat fort
10:19et qui est co-gestionnaire des décisions,
10:22pas comme en France où on est des syndicats...
10:24Donc, je pense qu'ils ont aussi mis l'accent sur le fait
10:26que tout ce qui était à Strasbourg ou autre
10:28devait revenir en Allemagne.
10:29Donc, nous, on sait que, de leur source,
10:31la génération 4, donc les composants qu'on fait
10:33pour les voitures hybrides, comme je vous le disais tout à l'heure,
10:35vont repartir.
10:36Alors, on ne connaît pas l'échéance,
10:38mais vont repartir probablement en Allemagne en 2025.
10:41Et ce qui fera encore des répercussions sur l'emploi,
10:43puisque les salariés qui travailleront actuellement
10:46encore sur la génération 4 ou sur e-motors,
10:48eux, ne sont pas concernés directement aujourd'hui dans le PSE.
10:51Mais ils seront peut-être dans un autre PSE,
10:55voire, malheureusement, peut-être une fermeture de l'entreprise
10:58si elle n'est plus viable par la suite.
11:02Alors, dans cette situation que vous décrivez,
11:05qui est grave, que faire ?
11:08Quelles sont les perspectives ?
11:10Donc, retard par rapport, en ce qui concerne l'électrique,
11:13par rapport à l'industrie chinoise.
11:16Énorme retard.
11:18Une voiture sur quatre, maintenant.
11:20Une voiture sur quatre électrique vendue en France
11:22et aujourd'hui chinoise.
11:25Problème de casse sociale, on vient de le dire.
11:29Qu'est-ce qui peut maintenant être fait ?
11:32Vers quoi on peut pousser ?
11:34Et quelles sont les forces qui peuvent le permettre, tout simplement ?
11:37Il y a déjà des choses qu'on a abordées sur la question du protestionnisme.
11:40C'est pour ça, le débat porté sur les droits de douane.
11:43Et à quel niveau on met ces droits de douane ?
11:45Moi, je pense que 50%, ce n'est pas suffisant.
11:48Je vous le dis clairement, par rapport à ce qui a été proposé.
11:51Et encore sur ces 50%, les États membres ne sont même pas d'accord entre eux.
11:54Puisque je pense notamment à l'Espagne, à l'Allemagne.
11:59L'Espagne l'a dit officiellement qu'ils étaient contre.
12:02L'Allemagne a été sur une position un peu ambiguë.
12:05Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'entre les États membres,
12:07déjà, ils ne sont pas d'accord entre eux pour savoir si on peut déjà taxer à 50%.
12:11Mais on est vraiment les derniers naïfs du marché.
12:14C'est-à-dire que quand vous avez, à l'autre bout du monde,
12:17aux États-Unis, des taxes à 100% sur les voitures électriques.
12:20Au Canada, quand vous avez la Chine qui subventionne massivement
12:24ses industries stratégiques, et a raison,
12:26elle a le droit de subventionner massivement ses industries stratégiques.
12:29Nous, on est le marché le plus ouvert au monde.
12:32C'est-à-dire qu'on laisse rentrer tout et on met en concurrence,
12:35une concurrence déloyale, derrière nos fabricants, nos constructeurs.
12:41La deuxième chose aussi qu'on n'a pas évoquée,
12:43c'est la question des aides à l'achat de véhicules.
12:46Parce qu'on voit quand même que, de manière générale,
12:49tout confondu, pas que seulement sur l'électrique,
12:51il y a une baisse significative de l'achat de véhicules qui peut être liée...
12:56C'est ce que dit Volkswagen à l'heure actuelle.
12:58Oui, mais en France, en tout cas, c'est la même chose.
13:00Ce n'est pas qu'en Allemagne, oui.
13:01Eux, ils disent 500 000, mais la France aussi, bien sûr.
13:04Oui, parce qu'effectivement, en Allemagne, ils disent une diminution de 30%
13:07de l'immatriculation de véhicules.
13:10Mais nous, on voit la même tendance.
13:12Je crois que le mois de septembre, vous me direz si j'ai tort,
13:15mais le mois de septembre, c'est le pire mois en termes d'achat
13:18depuis 2014, visiblement, sur l'achat de véhicules.
13:22Donc, la question qui est posée, c'est que, par exemple,
13:25le gouvernement avait lancé à un moment donné le leasing social
13:28qui permettait à des personnes de pouvoir louer une voiture.
13:33C'était un apport plutôt mince de 50 à 100 euros par mois
13:36pour pouvoir avoir des voitures.
13:39Ce dispositif en question, il était prévu pour 50 000 bénéficiaires
13:43en deux mois.
13:45En deux mois, la demande a été telle que le budget était déjà explosé.
13:49Donc, de savoir, est-ce qu'il pourrait y avoir des dispositifs
13:51un peu similaires qui permettent aussi aux ménages les plus vulnérables
13:55d'avoir accès et qui ne peuvent pas avoir d'autres moyens,
13:57parce que, là encore, les personnes qui ont la voiture,
13:59c'est parce qu'il n'y a pas d'autres moyens de transport
14:02qu'on a saccagé notre politique de transport public,
14:05de transport en commun.
14:06Donc, il y a tout ça derrière.
14:08Donc, peut-être que ça, c'est aussi une vraie question,
14:10la question des aides, parce qu'en France, en cinq ans,
14:12on a changé 15 fois de dispositif.
14:14Et ça, c'est problématique, aussi bien pour les constructeurs derrière
14:17que pour les personnes, pour savoir si elles peuvent
14:19se procurer ou pas un véhicule.
14:21Est-ce que, pour une entreprise comme la vôtre, du Marais,
14:25est-ce qu'il y a encore une possibilité de se retourner,
14:28j'allais dire, du point de vue industriel, de changer de cap,
14:31de prendre d'autres options dans une conjoncture
14:35qui marcherait et qui fonctionnerait ?
14:38Est-ce que vous en parlez au CSE ?
14:40Est-ce que vous parlez de questions comme celles-ci ?
14:43Ou est-ce que ce n'est pas de ça dont on parle ?
14:45Écoutez, comme je vous ai dit avant, ça fait 12 ans.
14:48On a été repris en 2013 par Guido du Marais,
14:51donc sous le nom de Punch, le groupe Punch,
14:54qui après a été contraint à changer de nom pour des affaires juridiques.
14:58Et nous, à chaque fois, on alertait justement,
15:00sur ce que je vous ai dit tout à l'heure, qu'il fallait se diversifier.
15:03Alors oui, on est dans l'automobile, mais après,
15:05les salariés aujourd'hui qui vont se retrouver sur le carreau,
15:08parce qu'il y en a qui vont se retrouver sur le carreau au mois de janvier,
15:11ils s'en fichent de faire des transmissions automatiques.
15:14Si on avait pu avoir autre chose, on aurait pu faire des casseroles, des boîtes.
15:19Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas, malheureusement.
15:21On n'a rien. Il y a quelques projets, soi-disant, dans les tuyaux.
15:24Mais bon, même si un projet devait voir le jour dans les prochaines semaines,
15:29on pourrait dire, le temps qu'il se met en place,
15:32il faut compter 18 mois, 2 ans.
15:34Donc de toute façon, ce n'est pas pour demain.
15:37Ce n'est pas dans un année proche.
15:39– Ce qui veut dire que le plan, entre guillemets, dont on parle,
15:41et qui n'existe pas, vous ne l'avez ressenti à aucun moment, vous non plus ?
15:45– Non, non, non.
15:46Non, après, c'est peut-être aussi une volonté de notre direction locale,
15:50aussi, de ne pas se diversifier.
15:52Par contre, quand vous parliez des ventes de voitures,
15:54moi, ce que je voulais aussi rajouter, c'est que, par exemple,
15:56chez nous, on a les transports collectifs.
15:57On avait les transports collectifs pour les salariés,
16:00parce qu'on a quand même compté, sous General Motors, 3 000 salariés.
16:04Avant 86, après, il y a eu un petit plan de restructuration,
16:07et après, ils ont recommencé à…
16:08– Vous venez de General Motors, on s'en fout.
16:09– Oui, ils ont commencé à réembaucher en 90.
16:11C'est là où je suis arrivé, moi.
16:13Ils recrutaient dans toute la France.
16:15Et là, on était remonté à 2 500, 2 600 salariés.
16:19Et on avait 13 lignes de transports collectifs pour le personnel.
16:22Bon, c'est quand même un avantage,
16:24parce qu'il y a des salariés qui viennent d'assez loin.
16:27Et là, justement, au mois de juillet, les bus de l'après-midi ont été séprimés.
16:33Et là, maintenant, au mois de janvier, tous les bus seront supprimés.
16:38Donc, bon, c'était, comment dirais-je,
16:42aussi les conséquences de la baisse de l'effectif par le cadre du PSE.
16:45Mais ça, on ne le savait pas encore.
16:46On savait juste qu'ils annonçaient la suppression des bus.
16:48Mais ça veut dire qu'il y a des salariés qui vont se retrouver embêtés,
16:51parce qu'ils vont devoir acheter une deuxième voiture,
16:53parce qu'ils avaient l'habitude de prendre les transports collectifs.
16:56Donc c'est… et à juste titre aussi, les voitures,
16:59pourquoi elles se vendent moins ? Parce que c'est cher.
17:01Que ce soit une voiture thermique ou une voiture électrique, c'est encore plus cher.
17:04Si vous habitez en immeuble, vous n'avez pas forcément les moyens
17:08de recharger votre voiture électrique, parce qu'il n'y a pas des bornes
17:10pour tous les logements.
17:11Donc tout ça, il va y avoir des répercussions pour le personnel de chez nous,
17:16du Marais, qui devront acheter un véhicule, ou encore pire,
17:20ceux qui n'ont pas de permis.
17:21Alors là, ça va être encore plus compliqué,
17:22parce que s'ils restent à l'entreprise et qu'ils n'ont pas de moyens de locomotion,
17:25il y en a qui viennent de très loin.
17:26Il y en a un, par exemple, où il a un permis, mais il vient de Sarguemines.
17:30Il vient tous les jours de Sarguemines pour travailler.
17:33C'est énorme.
17:35Donc tout ça, oui, il y aura des répercussions sur tout,
17:38mais malheureusement pas dans le bon sens.
17:41– Et l'État doit réagir, là.
17:42Enfin, il ne peut pas laisser faire.
17:43Je veux dire, il doit réagir, il doit sauver l'entreprise,
17:46il doit absolument prendre sa part.
17:48Il ne peut pas laisser, une par une, nos entreprises comme ça,
17:51être dépecées, alors que ce sont encore une fois
17:54des entreprises dont on a besoin, absolument.
17:56– Regardez l'histoire qui s'est passée avec GMS en 2017,
18:01dans la Creuse, là justement, où ils ont fait un dépôt de loi
18:05pour rendre responsables les donneurs d'ordre.
18:08Là, c'est pareil, l'État était derrière,
18:10mais ça n'a pas empêché les licenciements.
18:13Et cette entreprise, elle avait été reprise par le groupe Martineau
18:16et qui revend aujourd'hui.
18:17Et donc cette entreprise où il reste 80 salariés,
18:21je suis bien placé pour en parler,
18:23parce que c'est une entreprise où j'ai travaillé dans le temps
18:25avant de venir en Alsace et où j'ai un frère qui est encore actuellement
18:29et qui le vit très mal, il vit très mal cette situation,
18:32parce que là, il reste 80 salariés.
18:35Encore une entreprise de l'automobile qui est dans la Creuse,
18:39c'est quand même un désert industriel,
18:42donc encore des répercussions aussi là, dans cette région.
18:45Donc oui, il y aura des casse-partout.
18:48On a parlé de Valeo, c'est pareil, c'est Stellantis,
18:51parce que Stellantis, en plus de ça, ils délocalisent,
18:54mais en plus, ils se désengagent avec des fournisseurs.
18:58Et nous, on fait partie aussi d'un fournisseur.
19:00On est aussi fournisseur de Stellantis.
19:02Donc tout ça, effectivement, vous avez raison, l'État doit intervenir.
19:06Après, faut-il encore que les entreprises,
19:08elles veuillent développer des nouveaux projets ?
19:12Et nous, on n'est pas dans ce cas de figure.
19:14En plus, notre actionnaire, il est bien connu,
19:17surnommé Bernard Tapiebert.
19:19Oui, le Bernard Tapiebert.
19:21Il a son actif plusieurs fermetures d'entreprises.
19:24C'est un liquidateur, ce n'est pas l'industrielle.
19:26C'est un homme de paille.
19:28Disons-le, son métier, c'est la liquidation des entreprises.
19:30Donc il s'y connaît, effectivement.
19:31Oui, bien sûr.
19:32Alors, ce que vous dites là,
19:34et j'allais dire d'autant plus grave que, comme vous le dites,
19:38l'automobile est une des parties, évidemment, du monde industriel européen,
19:43mais que ce n'est pas la seule qui est en difficulté à l'heure actuelle.
19:47C'est-à-dire qu'on ne peut pas se dire,
19:48ok, l'automobile, ça bat de l'aile,
19:50mais on peut se rattraper dans d'autres domaines.
19:52On va comprendre ça avec les panneaux solaires.
19:54Voilà, par exemple.
19:55Avec l'énergie renouvelable.
19:56Mais ce n'est pas le cas.
19:57Non, non, c'est ça.
19:58Si on prend la construction en aval, c'est le même secteur.
20:00C'est ça.
20:01Le photovoltaïque dont vous parliez tout à l'heure, c'est le même secteur.
20:04Donc à l'heure actuelle...
20:05L'éolien aussi, ça arrive.
20:06L'éolien, l'éolien.
20:07Il y avait un colloque sur l'éolien,
20:09La question était posée aussi sur...
20:10La situation que décrit André de Lérila,
20:13on n'y voit pas d'alternative hors même du...
20:18Vous parliez de fabriquer les casseroles,
20:20mais on ne voit pas d'alternative en dehors de cette industrie automobile
20:23qui est par ailleurs effectivement stratégique.
20:25C'est ça le problème à l'heure actuelle.
20:26Et donc sur tous les créneaux industriels,
20:28l'Union Européenne, à l'heure actuelle,
20:30est quand même très faible.
20:32C'est-à-dire qu'il n'y a pas un secteur
20:33sur lequel on pourrait se raccrocher en disant...
20:35Non, en effet.
20:36Et c'est pour ça qu'au début, je parlais de fiasco
20:38en termes de politique industrielle européenne.
20:41C'est un fiasco.
20:42C'est-à-dire qu'à chaque fois, on fixe ce qui est important.
20:45C'est-à-dire que par exemple,
20:46encore Ursula von der Leyen a parlé de l'industrie solaire
20:50comme importante pour la transition écologique, à juste titre.
20:54Et derrière, dans le même temps,
20:56on n'a plus de fabricants de panneaux solaires en France.
20:59L'un des derniers que j'avais rencontrés,
21:00Sistovi, a fermé ses portes face à des panneaux solaires
21:03qui étaient vendus à perte sur notre marché.
21:04Comment vous l'avez vu ?
21:05Qui concurrence ça ?
21:06Donc, de fait, dans chaque industrie
21:08où on juge qu'elles sont importantes,
21:10eh bien, on les laisse mourir au fur et à mesure.
21:15Et c'est extrêmement inquiétant.
21:16Parce que c'est une question de souveraineté.
21:18C'est-à-dire, ce dont on a besoin,
21:20on doit être capable de le produire.
21:21Et aujourd'hui, on n'est pas capable de le produire.
21:23Et derrière, toutes ces industries-là,
21:25elles ont aussi quelque chose en commun
21:26dont on n'a pas parlé,
21:27mais je pense que c'est important de le dire.
21:30La question, c'est des industries
21:32qui ont quand même un gros besoin d'énergie.
21:35Je voulais vous poser la question au début.
21:37Quel rôle a joué l'électricité dans cette affaire ?
21:39Parce que les industriels le disent.
21:42Ils disent l'augmentation du prix de l'électricité.
21:44Ça nous a plombés quand même.
21:45Exactement. C'est pour ça que je voulais en parler.
21:47Parce que ces industries dont on parle,
21:48elles ont besoin d'énergie.
21:50Et qu'est-ce qu'on constate ?
21:51Par exemple, encore une fois,
21:52si on se compare à la Chine ou aux Etats-Unis,
21:55l'électricité est 30 à 50 % plus chère ici.
21:59Alors que le coût de production, lui, n'est pas plus cher.
22:02Tout simplement parce qu'on a l'absurdité
22:04de ce marché européen de l'électricité
22:06qui fait que c'est purement spéculatif
22:08le prix de l'électricité
22:09et que derrière, des énergéticiens se gavent,
22:11c'est-à-dire qu'ils vendent à des prix
22:13qui ne correspondent pas à des coûts de production.
22:15Et ça, c'est un véritable problème.
22:16Parce qu'il y a beaucoup de nos entreprises,
22:18je pensais aussi...
22:19Là, la semaine prochaine,
22:20on va voir Duralex au niveau des verres.
22:22Donc, dans toutes les industries,
22:24la question de l'énergie est quand même
22:27une charge importante.
22:29Et cette question-là, de savoir comment on revient,
22:32on arrête avec la libéralisation du secteur
22:34et on revient à une gestion publique du secteur de l'énergie
22:36pour avoir des prix régulés,
22:37pour les industries,
22:38ça, c'est aussi un déterminant de compétitivité aussi
22:41pour nos industries et pour leur survie.
22:43Un mot pour terminer.
22:45André Villeri,
22:46qu'est-ce que vous attendez, vous, à l'heure actuelle ?
22:48Qu'est-ce qui vous semble important
22:50en tant que syndicaliste,
22:51dans la conjoncture qu'on connaît, française,
22:54mais dont on voit bien que le contexte européen
22:56est décisif aussi ?
22:58Le tout électrique, encore une fois,
23:01on voit que ça va supprimer énormément d'emplois.
23:04Et même si, quand bien même maintenant,
23:07ça devait se vendre,
23:08admettons que les prix...
23:09On parlait des voitures chinoises,
23:10mais admettons que les prix deviendraient compétitifs
23:12en Europe et en France,
23:15même si ça emploierait beaucoup moins de personnel.
23:18Parce qu'on le voit,
23:20entre fabriquer une transmission automatique ou manuelle
23:22et fabriquer des petits composants
23:25pour une voiture électrique,
23:26il y a besoin de beaucoup, beaucoup moins de monde.
23:28Même si nous, on avait vraiment...
23:30Je pense à Dumarès,
23:31si nous, on avait vraiment tendu vers l'électrique
23:34et qu'on aurait trouvé des nouveaux marchés potentiels,
23:38on aurait quand même eu, malheureusement, je pense,
23:40des réductions d'effectifs.
23:42Donc maintenant, nous, ce qu'on attend,
23:44enfin moi, ce que j'attends,
23:45c'est, pour mes collègues qui devront rester dans cette entreprise,
23:48c'est qu'elle puisse perdurer.
23:49Mais ça, malheureusement, j'en suis moins convaincu.
23:52Et puis pour les autres salariés qui vont devoir la quitter,
23:56que ça se passe dans de bonnes conditions,
23:58qu'on parte honorablement
23:59et que l'actionnaire, il prenne ses responsabilités.
24:02Parce que, comme je disais avant,
24:03il a déjà fermé pas mal d'entreprises,
24:05il a laissé pas mal de salariés sur le carreau.
24:08Et ça ne l'empêche pas,
24:09on vient de la prendre encore cette semaine,
24:10enfin la semaine dernière, pardon,
24:11ça ne l'empêche pas de prospecter
24:13et d'aller encore chercher d'autres entreprises.
24:14Et au passage, nous, parce qu'en plus de ça,
24:17nous, on est donc à Strasbourg,
24:19mais il a racheté l'année dernière,
24:21sous le nom de Strasbourg du Marais,
24:26il a racheté une entreprise dans la Loire,
24:28à côté de Saint-Etienne, Bouteillon.
24:30Et ils sont 300 salariés,
24:32et eux aussi, ils sont concernés,
24:33on l'a aussi appris la semaine dernière,
24:35ils sont concernés aussi par une restructuration,
24:36mais pas sous forme d'un PSE,
24:38sous forme de RCC, Rupture Conventionnelle Collective.
24:41Juste un dernier mot,
24:42puisque vous l'avez évoqué en filigrane tous les deux,
24:46délocalisation, c'est quand même la grande mode.
24:49Qu'est-ce qu'on peut faire au niveau européen
24:52où on dit souveraineté industrielle, etc. ?
24:55Alors, qu'est-ce qui court ?
24:56Interdire les délocalisations, c'est ça.
24:59Et le protectionnisme,
25:01c'est-à-dire que quand vous faites en sorte
25:03que ça ne rentre pas,
25:04parce que vous mettez des droits de douane significatifs,
25:06ça veut dire qu'on décide de produire localement.
25:08Et ça, c'est l'essentiel.
25:10Et aussi, puisqu'on est sur la fin,
25:12témoigner ma totale solidarité,
25:13et nous, on va se battre,
25:14on va se battre aux côtés,
25:15parce que c'est effectivement les industries stratégiques
25:18dont nous avons besoin.
25:19Et donc, il faut absolument qu'on se tienne
25:21à côté des salariés
25:22qui vivent des moments extrêmement difficiles.
25:24Oui, ça va être compliqué, très compliqué.
25:26Et malheureusement,
25:28on sait que quand il y a la cause sociale,
25:30malheureusement,
25:31il y a des répercussions aussi bien dans les familles.
25:34Bien sûr.
25:35Et ça, on l'a déjà vu.
25:37Mais alors, quand ça se passe ailleurs,
25:39on se dit, bon,
25:40mais quand ça nous concerne directement,
25:42et moi, je peux vous dire,
25:43je l'ai vu la semaine dernière,
25:44parce qu'on a...
25:45Alors ça aussi,
25:46c'est une petite stratégie,
25:47encore une fois, de la direction,
25:49et c'est une stratégie patronale aussi.
25:51On nous annonce le PSE.
25:55Bon, il y avait déjà eu des bruits,
25:57le nombre et tout,
25:58mais les salariés ne savaient pas
26:00directement s'ils allaient être concernés,
26:02puisque c'est des secteurs qui sont concernés.
26:04Ce n'est pas encore nominatif,
26:06mais malgré ça,
26:07on connaît des noms, bien sûr, on devine.
26:09Et quand ils l'ont appris vendredi,
26:11il y en a,
26:12ils ont eu les larmes aux yeux,
26:14parce que cette stratégie de la direction,
26:16et moi, je l'ai soulevée en réunion à la DRA,
26:18j'ai dit, vous avez quand même,
26:19vous la jouez vraiment fine,
26:20parce que vous nous annoncez ça aujourd'hui vendredi,
26:22donc vendredi dernier,
26:23et vous nous foutez à la baraque
26:25pendant une semaine,
26:26quand j'ai forcé.
26:27Donc les gens, cette semaine,
26:28ils sont à la maison,
26:29pas tout le monde,
26:30mais une partie des salariés,
26:31et ils gambergent,
26:32et ils se posent des questions.
26:33Moi, j'ai déjà eu deux coups de fil ce matin,
26:35parce que les salariés s'inquiètent,
26:37et ils ont peur pour leur avenir,
26:39donc ils se posent la question,
26:40est-ce qu'ils vont prendre le plan,
26:41est-ce qu'ils vont pas prendre le plan,
26:42ça dépend des conditions,
26:43mais il faut retrouver un travail,
26:45il faut refaire un CV,
26:46il y en a, ils ont, pour ainsi dire,
26:47jamais fait de CV,
26:48parce que ceux qui sont là depuis 30 ans,
26:50à l'époque,
26:51on trouvait presque du travail assez facilement,
26:54ce qui n'est plus le cas aujourd'hui,
26:55et puis repartir à zéro
26:56avec des conditions qui sont moindres,
26:58et tout ça, c'est compliqué.
27:00Et ça, ça va malheureusement
27:02se vivre
27:04beaucoup dans les prochains temps,
27:05alors vous parliez de Duralex,
27:06après Duralex,
27:07ils ont fait une stop,
27:08mais c'est pas possible partout,
27:10parce qu'il faut faire une stop,
27:11il faut avoir des clients,
27:12et nous, on pourrait même pas faire ça,
27:14parce qu'on n'a pas les clients.
27:15Merci Marina Mesur,
27:16merci André Dulleri
27:17de nous avoir vraiment énormément éclairés
27:20sur cette question centrale,
27:22sur laquelle on reviendra bien sûr.
27:24Merci à vous qui nous avez suivis,
27:26à bientôt, au revoir, merci.

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