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00:00Europe 1 soir, week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre Duport.
00:05Alors, on ne va parler que de ça cette semaine, le 49.3, le budget.
00:10François Bayrou, qui joue gros quand même, qui joue très très gros.
00:13Donc il va dégainer un premier 49.3 demain, un deuxième 49.3 en fin de semaine, pour faire simple.
00:19Et on ne sait pas quelle est la position du PS ou du RN qui se font désirer.
00:24Les autres on le sait, puisque la France Insoumise va déposer des motions de censure qui seront ralliées par les communistes et les écologistes.
00:30La France Insoumise c'est facile, de toute façon depuis le début ils veulent faire tomber ce gouvernement.
00:33Pour ce qui est du PS, il faut quand même reconnaître une chose, c'est que François Bayrou a été relativement habile
00:39dans son approche vis-à-vis des socialistes, qui leur a donné un certain nombre de gages,
00:43notamment sur l'aide médicale d'État, qu'il les a reçus, qu'il a dialogué, qu'il a été dans une démarche assez constructive.
00:50Et vis-à-vis du RN, moi j'ai écouté Marine Le Pen dans une de ses récentes interviews
00:55où elle nous parlait de François Bayrou en des termes plutôt élogieux, expliquant que c'était un homme courtois
01:00et qu'il n'était pas arrogant vis-à-vis du RN, qu'il était à l'écoute, etc.
01:06Donc si j'en juge par ces différents éléments, ça me porte à vous dire que François Bayrou n'a pas commis les mêmes erreurs que Michel Barnier
01:13et qu'il a réussi à ne pas s'aliéner le RN sans déplaire fortement au PS.
01:19Ça c'est le scénario positif, vous me voyez venir, le scénario plus négatif c'est que dès lors qu'il va utiliser ce 49-3,
01:25moi je pense que ça va aiguiser l'appétit d'un certain nombre de frondeurs.
01:29La dernière fois il y en a eu 8 au PS, là il y en aura peut-être plus, qui vont, d'après mes sources, au PS.
01:34Non mais lui, les sources, il ne sera pas trop au PS, ça c'est plutôt moi l'expert socialiste.
01:39Pour être un expert socialiste, vous êtes un expert socialiste, notamment en économie.
01:42Je taquine notre ami Gilles, mais il est vrai qu'il y a au PS plusieurs lignes,
01:47que les électeurs du PS et une partie des sympathisants veulent que le PS aille à la censure,
01:52que beaucoup ne comprennent pas que le PS soit plus constructif que la France Insoumise ou les écolos,
01:58donc Olivier Faure va sous sa base.
02:00Donc si vous voulez, ça va être quand même un peu compliqué à mon avis cette affaire.
02:03Oui, ça ne va pas être si simple.
02:04Après ce soliloque de Paul Melun, je vais vous raconter les dernières tractations de ce qu'il se passe.
02:11C'est-à-dire que pourquoi François Bayrou a décidé de sortir un dimanche matin sur l'utilisation de ce 49.3 ?
02:19Normalement, ça ne se fait jamais.
02:21Le Premier ministre l'annonce à la tribune, c'est ce qu'Elisabeth Borne avait fait,
02:24c'est ce que Michel Barnier avait fait, d'ailleurs c'était la raison pour laquelle elle avait été censurée.
02:28Là, il prépare tout le monde et surtout il voit les réactions.
02:31Et on voit bien que les réactions du côté du PS ne sont pas velléitaires.
02:37On voit bien qu'ils ont accepté, ils ont tapé dans la main de François Bayrou sur cette question du budget.
02:42François Bayrou, qui en effet a été très habile, a fait un certain nombre de concessions sur les retraites,
02:48il va y avoir un conclave sur les taxations sur le revenu.
02:50Toute la semaine, on a parlé de Bernard Arnault et des patrons.
02:52Ça, c'est parce que c'est une concession faite aux socialistes.
02:55Donc il y a des milliards et des milliards qui ont été lâchés pour contenter le parti socialiste,
02:59donc ils ne vont pas se mettre massivement à voter la censure,
03:02qui a priori sera votée mercredi.
03:06Du côté du RN, c'est la même chose.
03:09Marine Le Pen, qui termine la séquence de deuil de son père Jean-Marie Le Pen,
03:13a été en effet assez gentille à l'endroit.
03:18Jules Thorez redit la même chose que moi sur Rwanda, j'espère que vous vous apercevez.
03:21Et lui, des journalistes politiques, pour redire ce que je dis.
03:24Moi, l'avantage, c'est que c'est sourcé, mon cher Paul.
03:30Et on voit bien aussi que Jean-Philippe Tanguy, qui a un petit peu pris les rênes
03:33parce qu'il est président délégué du groupe Rassemblement National à l'Assemblée Nationale,
03:38lui dit qu'il y a quelques amendements où il faut encore avoir des discussions,
03:43mais c'est un peu un coup d'épée dans l'eau.
03:45C'est le dernier coup de pression avant le vrai vote et avant une semaine décisive.
03:50Mais à priori, François Bayrou pourra respirer mercredi soir lors de l'examen de la motion de censure.
03:56Il y aura une autre conséquence à tout ça, d'après Emmanuel Bompard.
03:59Si jamais, effectivement, le PS ne fait pas opposition, le NFP, c'est terminé.
04:04S'ils ne votent pas la motion de censure, les députés socialistes auront procédé à un changement d'alliance,
04:10c'est-à-dire qu'ils seront dans un soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou.
04:15Et à partir de ce moment-là, ils auront, de mon point de vue,
04:18renié les engagements qu'ils ont pris devant les électrices et les électeurs.
04:21Donc, évidemment qu'à partir de ce moment-là,
04:23ils ne seront plus alliés avec le Nouveau Front Populaire, mais alliés avec la coalition au pouvoir aujourd'hui.
04:29Jules Thorez, vous êtes d'accord avec Emmanuel Bompard ?
04:33Non, mais c'est vrai que le NFP va être complètement désloqué.
04:38Il va y avoir une rupture, mais on va compter sur eux pour se retaper dans la main
04:43dès qu'une prochaine dissolution ou dès les élections arrivent.
04:46Souvenez-vous quand même, aux européennes, il y a eu une guerre très dure.
04:51Il y avait quatre candidatures de gauche.
04:54Il y avait Raphaël Glucksmann qui, en plus, a fait une très bonne campagne
04:57et il a pris un certain nombre de colibès de la part de la France Insoumise.
05:00Ça ne les a pas empêchés tous ce beau monde, au lendemain, deux jours après la dissolution,
05:05de se taper dans les mains sur un programme du Nouveau Front Populaire
05:08qui était un copier-coller de celui de la France Insoumise et non pas celui du PS.
05:12Donc, vous savez, et Paul en parlera beaucoup mieux que moi,
05:15parce qu'évidemment, c'est quelqu'un qui a des amitiés socialistes, donc il les connaît par cœur.
05:19Je signe mes SMS en mettant « Amitié Socialiste » quand j'écris « Agulthorpe ».
05:22C'est vrai qu'il fait amitié socialiste.
05:23Je crois que je lui réponds « Amitié Vendéenne ».
05:25Donc, on voit bien qu'ils sont capables de tout, à condition qu'il y ait un joli plat de lentilles.
05:31Au bout, le Parti Socialiste, quand même, a récupéré une quinzaine de députés
05:36à la faveur de ce Nouveau Front Populaire.
05:37Donc, on voit très bien aussi qu'Olivier Faure, même s'il est critiquable en beaucoup de points,
05:41eh bien, il a fait un bon choix en s'alliant au Nouveau Front Populaire
05:45et il a fait un bon choix stratégique aujourd'hui
05:47en décidant de faire une petite rupture avec la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
05:51Une petite rupture !
05:52La gauche a quand même le chic.
05:53Et ça, c'est une différence historique, il faudrait s'y pencher d'ailleurs, entre la gauche et la droite.
05:56C'est que la gauche est capable de s'entretuer politiquement,
06:00de se dire « pick up and les uns sur les autres ».
06:02Écoutez ce que dit Jean-Luc Mélenchon de ce pauvre Olivier Faure, ce qu'il a dit de Jérôme Gage.
06:07C'est d'une violence dans les termes.
06:08C'est qualifié parmi les roncelles de Dorion.
06:09Oui, absolument.
06:10Et ses militants le qualifient de suprémaciste blanc.
06:13Donc si vous voulez, on n'est vraiment pas sur des petites choses lancées comme ça, des petites piques.
06:18Comme parfois on s'en lance avec notre ami Jules Torres.
06:20Là, c'est vraiment l'inimitié la plus totale.
06:22Et pourtant, dès lors qu'il s'agit de sauver quelques sièges,
06:25là ils retrouvent le téléphone les uns des autres et ils font la ronde.
06:29Ils se mettent tous ensemble et c'est formidable.
06:31La droite ne sait pas faire ça.
06:32Vous n'aurez jamais d'alliance, peut-être qu'il y en aura une un jour,
06:34mais en tout cas par le passé, même quand dans les années 90,
06:37il y avait des discussions entre le Front National par exemple et le RPR,
06:40ça n'est jamais allé véritablement au bout.
06:42Alors que les différences sont bien moins.
06:43Oui, elles sont peut-être plus proches à droite d'ailleurs, je suis d'accord.
06:45Il y a aujourd'hui beaucoup moins de différences entre Marion Maréchal, Sarah Knafo et Edouard Philippe
06:50qu'entre Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Luxman.
06:52On voit bien qu'il y a sur bon nombre de sujets, et notamment les sujets de sécurité,
06:57une fracture à gauche qui n'est pas du tout présente à droite.
07:00J'ai une info.
07:01Ah, vous n'avez que ça.
07:03Roulement de tambour.
07:04J'ai une info à droite.
07:07Xavier Bertrand, qui a été l'invité de nos confrères de BFMTV.
07:10Vous êtes sûr que c'est une info de droite, ça, Xavier Bertrand ?
07:13Il y a l'air, non ?
07:14Non, je plaisante.
07:16Il a un super micro-parti qui s'appelle La Manufacture.
07:19Ça, c'est un journaliste bien informé, parce que personne ne le sait en France.
07:22Non, c'est vrai.
07:23C'est à ça que je sers, mon cher Pierre.
07:25Dites-moi, vous savez ce qu'il vient de dire à nos confrères de BFMTV ?
07:28Qu'ils se préparaient à l'élection présidentielle.
07:30Oh là là là là.
07:31Mais c'est pas une info, ça, Pascal.
07:33C'est dû réchauffer, votre info.
07:34Écoutez, en tout cas, il vient de l'assumer.
07:36C'était un secret de Paul Hichinel.
07:39Oui, mais le conseil régional des Hauts-de-France, normalement, c'est très bien aussi.
07:44Il est dur, il est dur.
07:46C'est-à-dire que, personne n'y croit.
07:48C'est un peu tôt, quand même.
07:49C'est quand même incroyable.
07:50Oui, mais vous savez, Wiesner, c'est déclaré candidat aussi.
07:52Bon, il y en a plusieurs.
07:53Moi, je trouve ça plutôt honorable de ne pas, comment dirais-je, de dévoiler son jeu très tôt
07:57et de ne pas être dans les faux semblants.
07:59Xavier Bertrand, il a une grande ambition présidentielle.
08:01On le sait depuis longtemps.
08:02Il l'a été la dernière fois.
08:03Il le sera probablement la prochaine.
08:05Il y en a d'autres, comme lui.
08:06Maintenant, je ne suis pas sûr que son axiome idéologique convienne à la droite, si vous voulez,
08:11telle qu'elle s'est recomposée.
08:12Quand vous voyez qu'une des personnalités préférées de la droite, c'est Bruno Retailleau,
08:15ce n'est pas exactement la même ligne que Xavier Bertrand, même s'il a des qualités.
08:19J'oublierai ce que vous dites en substance, c'est qu'il a zéro chance, en fait.
08:22Il peut toujours y aller, il a zéro chance.
08:24Il n'avait pas eu de chance en 2021.
08:26Je ne vois pas comment là, en plus, mine de rien, la droite est en pleine recomposition.
08:30Elle a fait ce très bon choix que le PS n'a pas fait,
08:34c'est-à-dire de rejoindre le gouvernement, quand bien même ils avaient des désaccords.
08:37Et on voit bien que Bruno Retailleau, il y a quelque chose qui se passe avec lui.
08:42C'est-à-dire que dans les baromètres d'opinion, dans les sondages,
08:46quand il va voir les Français, les Français lui allouent quand même une certaine crédibilité,
08:53une certaine assurance, un certain volontarisme.
08:58Et ça, c'est quelque chose qui n'existait plus à droite.
09:01Et des personnalités comme Xavier Bertrand,
09:04à qui d'ailleurs on a proposé d'intégrer le gouvernement et il a refusé,
09:08ils sont un petit peu discrédités auprès des Français.
09:11Et c'est la même question qu'ils se posent avec Laurent Wauquiez.
09:13Parce que c'était lui l'homme fort de la droite, normalement,
09:16depuis que Valéry Pécresse a sombrement échoué à la présidentielle de 2022.
09:21C'est lui qui devait recomposer la droite.
09:23Et les électeurs de droite lui en veulent de ne pas avoir intégré le gouvernement,
09:27parce qu'ils voient bien qu'avec Bruno Retailleau,
09:29il n'est peut-être pas majoritaire au sein du gouvernement.
09:32C'est très compliqué sur la question des Algériens,
09:34sur la question de l'immigration, il peut faire tout ce qu'il veut.
09:36Mais en revanche, il peut faire des choses.
09:38On voit bien que sur l'immigration et la sécurité,
09:40il y a quand même un changement de discours, un changement de ton.
09:44Alors il n'a pas encore renversé la table, mais en seulement trois mois,
09:46Bruno Retailleau a fait plus que sur l'aspect sécuritaire et migratoire qu'Emmanuel Macron.
09:51Il a zéro chance.
09:53Moi je suis en moyenne catégorique, on n'est jamais sûr de rien en politique.
09:56Je suis assez d'accord avec notre ami Jules.
09:58Il est vrai que Xavier Bertrand, en tout cas, quand on regarde aujourd'hui,
10:02mais même d'ailleurs, on se focalise sur la droite,
10:04mais même au niveau de la France tout entière,
10:06notamment sur les questions régaliennes,
10:08quelqu'un comme Xavier Bertrand qui a une approche beaucoup plus consensuelle,
10:11beaucoup plus traditionnelle des questions de délinquance, d'insécurité, d'immigration,
10:15c'est-à-dire un peu chiraquienne, assez modérée,
10:18ça convient beaucoup moins au pouls du pays de façon générale.
10:22Prenez par exemple Gérald Darmanin,
10:24qui lui est plutôt dans le bloc central,
10:26il est un peu comme Bruno Retailleau, il fait sa popularité là-dessus.
10:29Gabriel Attal n'a jamais été aussi populaire que lorsqu'il a fait interdire la baïa à l'école.
10:33Donc à un moment donné, il y a dans le pays
10:36une lame de fond populaire sur ces questions-là,
10:39qu'il convient d'entendre.
10:40Et le reproche que moi je fais personnellement à Xavier Bertrand,
10:43c'est qu'il ne veut pas l'entendre.
10:44Et non seulement il ne veut pas entendre cette lame de fond,
10:46mais ensuite il s'en insurge expliquant que tout ça appartient à l'extrême droite.
10:50Et là-dessus, il faudrait qu'il comprenne que les temps ont peut-être un peu changé.
10:53Dans un instant, on va parler de l'Assemblée.
10:55Je ne sais pas si vous avez vu ce petit échange d'Emmanuel Macron
10:59avec une citoyenne du côté de Colmar.
11:02Ah, ça ne nous a pas échappé.
11:03Non, non, bien sûr, on va réécouter ce petit échange.
11:05C'est super, on a un président alternatif.
11:06Non, non, mais c'est incroyable.
11:07Dès qu'il peut dire du mal du président, il est là.
11:09Dès que vous pouvez en dire du bien.
11:11On va réécouter ce petit échange, c'était assez intéressant à propos de l'Assemblée.
11:15C'est tellement important pour l'histoire de la Ve République,
11:16ce que fait en ce moment Emmanuel Macron.
11:18Alors c'est vrai qu'on se pose des questions.
11:19Il s'occupe du Louvre, il s'occupe de beaucoup de choses.
11:21C'est pas du Louvre, c'est très important.
11:22Il vit son histoire avec un influenceur.
11:24La VASC et le Louvre, c'est quand même plutôt important.
11:27On a un président de la République, on a un secrétaire général de la région Hauts-de-France.
11:30Et l'influenceur, évidemment.
11:31Je ne sais pas ce qu'il a avec les Hauts-de-France ce soir.
11:33Xavier Bertrand a dû lui faire un truc.
11:35On revient tout de suite, c'est 19h44 sur Europe 1.
11:37Europe 1 soir, week-end. 19h21h sur Europe 1.
11:41Europe 1 soir, week-end. 19h21h.
11:44Pascal Bellator-Dupin.
11:46Avant de vous faire écouter ce petit échange entre une citoyenne de Colmar
11:49et le chef de l'État à propos de l'Assemblée Nationale.
11:52Ce petit indiscret dans les colonnes du JDD.
11:55Alors c'est génial, écoutez, puisque vous êtes le chef des indiscrets du JDD,
12:00Jules Torres, on a adoré ce petit indiscret.
12:03Est-ce que vous me permettez de le dire ?
12:05Mais faites-le avec votre meilleure voix.
12:06Voilà, mépris de classe à l'Assemblée.
12:09Et moi sur les toits et dans les combles du Palais Bourbon,
12:11où s'affaire une cinquantaine de couvreurs, de maçons, d'électriciens, de plombiers.
12:14On fait des travaux, semble-t-il, à l'Assemblée.
12:16Oui, il y a toujours des travaux.
12:17Toujours des travaux.
12:18Les ouvriers sont désormais, non mais écoutez bien,
12:20interdits d'accès aux deux machines à café aux distributeurs du premier étage
12:24parce qu'il y a des députés qui se sont plaints de croiser trop d'ouvriers
12:29sur ce chantier de rénovation.
12:31Non mais attendez, vous voulez la suite ?
12:33On y prenait nos cafés depuis quatre mois, ce désolant ouvrier.
12:36On nous a dit que ça ne fait pas bien d'être en habit de travail dans les couloirs.
12:40Quelle horreur.
12:41Non mais alors écoutez, c'est incroyable, les bras m'en tombent.
12:43Marine Le Pen a retweeté ça.
12:44Oui, il y a eu des réactions.
12:45Voilà, notamment, quelle honte, l'Assemblée nationale est la maison du peuple,
12:48pas un palais de rois teulés.
12:49Qu'est-ce que...
12:50Excusez-moi, mais on veut plus d'informations, Jules Taurez, sur cet avis-là.
12:53C'est déjà écrit, ce que j'ai écrit.
12:54Non, mais bon, vous savez, en tant que journaliste politique,
12:57je vais également souvent à l'Assemblée nationale.
12:59Et il m'arrive d'aller au Sénat.
13:01Et c'est vrai qu'à l'Assemblée nationale, il y a beaucoup de travaux.
13:04Parce que c'est évidemment un vieux bâtiment et ça mérite de l'entretien.
13:08Et notamment sur la question des combles et des toits.
13:11Et ça fait quelques semaines, quelques mois qu'il y a des travaux.
13:15Et jusqu'à maintenant, les électriciens, les maçons, les couvreurs
13:18avaient le droit d'aller où vont parfois les journalistes.
13:23C'est-à-dire au premier étage, vous pouvez prendre des cafés.
13:27Il y a des distributeurs automatiques, comme dans toutes les entreprises.
13:31Et bien, depuis la semaine dernière, on leur a notifié à tous ces couvreurs,
13:35ils sont plusieurs dizaines, qu'ils n'avaient plus le droit
13:38puisqu'il y avait eu des plaintes, des plaintes de députés.
13:40Alors, il faut savoir que Yael Brown-Pivet a fait un tweet
13:43pour dire que les services de l'Assemblée nationale ne l'avaient pas fait.
13:46Alors que moi, je peux vous dire que j'ai discuté,
13:48pas avec un, pas avec deux, pas avec trois,
13:50mais avec toute une équipe qui travaille dans ces travaux-là.
13:53Et qui m'ont bien dit que plusieurs, que deux personnes
13:56des services de l'Assemblée nationale étaient venues pour leur notifier
13:59qu'ils n'avaient plus le droit de venir.
14:01Et je veux vous rassurer, parce que moi, la première question que j'ai posée,
14:04mais voilà, que quand vous y allez, vous enlevez...
14:07Comme dit Thomas Dacroix, elle est belle la représentation nationale.
14:09Elle est très belle la représentation nationale.
14:10Alors malheureusement, ce sont des gens qui ne sont pas très politisés.
14:14Et donc, je leur ai montré des photos de députés, quelques-uns.
14:17Ah, et vous n'avez pas réussi à savoir qui c'était ?
14:19Notamment les présidents de groupes et tout ça.
14:21Et ils ne reconnaissaient pas les personnes qui auraient pu se plaindre.
14:24Ou qui les auraient croisées et qui auraient pu se plaindre.
14:27Après, je ne vais pas supputer, je ne peux pas savoir de quel camp ça vient.
14:31Mais la vraie question, c'est ce mépris de classe.
14:33D'autant plus que c'est ça que je veux dire.
14:35C'est qu'ils y allaient en tenue.
14:37C'est-à-dire qu'ils enlevaient...
14:39Voilà, ils n'étaient pas comme des malpropres.
14:41Ils enlevaient leurs casques de chantier.
14:44Donc voilà, ils étaient en très bonne tenue, comme on peut le voir souvent.
14:48Il y a parfois des travaux dans notre bâtiment.
14:50C'est quand même incroyable.
14:51Il faut une mobilisation pour leur amener du café dans les parties du travail.
14:55C'est quand même hallucinant, Paul Melun.
14:57Surtout, c'est des gens qui travaillent toute la journée.
14:58On est en hiver, il fait très froid.
15:00Donc à un moment donné, ils méritent d'avoir du café.
15:02Et en plus, qu'ils payent.
15:03C'est quand même hallucinant, Paul Melun.
15:05On sourit, mais ce n'est pas drôle.
15:07Moi, je trouve ça pas drôle du tout.
15:08D'abord, félicitations Jules, parce que c'est important que ça se sache.
15:13Et je pense que vous avez très bien fait de le révéler.
15:16C'est vrai.
15:17Je pense que c'est vraiment important.
15:18Vraiment, je ne blague pas.
15:20S'il y a un rôle du journaliste qui est aussi important,
15:22c'est de relever ce type de fait qui, à mon avis, n'est pas un petit fait.
15:25Et qui en dit long de la vision qu'un certain nombre de nos élus ont.
15:30Et cette vision-là transpire effectivement le mépris de classe.
15:34Le terme, à mon avis, est très bien choisi.
15:36Et donc, je trouve ça scandaleux.
15:38Moi, je suis assez horrifié par ce qu'on apprend dans cet indiscret.
15:41Et je trouve que ça en dit long sur le rapport qu'un certain nombre d'entre eux,
15:45de ces députés, entretiennent à ce qu'ils appellent parfois entre la France d'en bas.
15:50Je ne veux pas faire là de populisme de bas étage ou de démagogie.
15:53Mais en tout cas, je trouve que c'est quand même très inquiétant.
15:55Et que c'est un symbole aussi des temps.
15:57Vous savez, on a eu un certain nombre de premiers ministres en France
16:00qui ont été d'anciens ouvriers, qui ont eu des emplois manuels.
16:03Qui ont été des premiers ministres remarquables, des ministres remarquables.
16:05Et quand on nous parle à longueur de journée de déconnexion,
16:08c'est peut-être un peu aussi de ça dont il s'agit.
16:10C'est-à-dire le côté caché de cet ouvrier que je ne saurais voir.
16:12Et ça, je trouve ça dégoûtant.
16:14Franchement, scandaleux.
16:16Et j'espère qu'ils sont très minoritaires à l'Assemblée.
16:18J'espère que ça ne représente pas grand monde.
16:20Et ceux-là ne doivent pas être fiers aujourd'hui.