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00:0014h16, elle s'appelle Betty et c'est une application qui change la vie des patients opérés.
00:03L'un de ceux qui l'a pensé est l'invité de l'éco d'ici ce matin, Clémence Fuleda.
00:07Bonjour Guillaume Ploussart, merci d'être avec nous ce matin, vous êtes chirurgien urologue à la clinique Croix du Sud et à l'Oncopôle de Toulouse.
00:14Betty, si j'ai bien compris, elle fait un peu le boulot à votre place en fait, on peut dire ça ?
00:17Pas tout à fait, c'est-à-dire qu'elle nous remplace avant et après l'hospitalisation.
00:22Donc c'est vraiment une application qui est construite hors les murs de l'hôpital
00:25pour améliorer la préparation d'un patient avant l'opération et faciliter après l'opération sa récupération.
00:31Donc sur son téléphone, on reçoit des informations, des consignes ?
00:35Exactement, oui, tout est timeliné, c'est-à-dire que le patient à partir du moment où il va partir sur une chirurgie avec son chirurgien,
00:41il va avoir des alertes, des checklists, énormément de contenu éducatif, d'éducation thérapeutique pour mieux se préparer à une opération.
00:47Mais c'est vraiment adapté à chaque patient ça ? C'est pas standard ?
00:50C'est adapté à chaque patient, c'est-à-dire qu'on a des principes dans la chirurgie de préparation
00:54qui sont communs à toute chirurgie. Ensuite, on va amener du contenu spécifique en fonction du patient,
00:59en fonction du type de chirurgie, et ces contenus vont venir en plus d'un tronc commun qui est actif pour toute opération chirurgicale.
01:05Vous avez lancé Betty je crois il y a un an, vous avez déjà un retour, ça fonctionne ?
01:09Ça fonctionne, on a lancé un bêta test il y a un an, on l'a vraiment diffusé à beaucoup de collègues à partir de septembre,
01:16et on a en effet des études qui montrent une réduction des complications,
01:19une réduction des réhospitalisations et une satisfaction de patients qui est également améliorée avec une expérience qui est meilleure.
01:24Ce sont combien de chirurgiens qui l'utilisent aujourd'hui ?
01:26Actuellement environ 70 chirurgiens, partout en France, et 500 patients qui ont été suivis activement par Betty.
01:33Des patients qui ne payent pas cette application sur leur téléphone ?
01:36Des patients qui ne payent pas oui, actuellement on fonctionne sur un modèle de licence pour les structures de soins pour les chirurgiens,
01:42et le but à terme est de pouvoir déposer un dossier auprès de la Haute Autorité de Santé,
01:46devant le bénéfice clinique pour un remboursement de l'application.
01:50Donc cette application que les chirurgiens payent par an à peu près, ça leur revient à combien ?
01:55A peu près 200 euros par an pour avoir accès aux informations de tous les patients, au parcours spécifique, au tronc commun.
02:02Et ce serait gratuit si c'est pris en charge par la Sécurité Sociale, c'est votre objectif ?
02:06Où est-ce que vous en êtes de ce processus-là, comment ça fonctionne ?
02:09Pour être remboursé par la Sécurité Sociale, il faut qu'on ait une application qui soit dispositif médical numérique, c'est le cas, on est marqué CE,
02:17et il faut également une étude clinique qui montre un bénéfice pour le patient,
02:21et cette étude clinique est en cours de publication, finalisée, avec une réduction de l'ordre de 30% des complications post-opératoires.
02:28Et donc vous aurez un résultat, vous saurez quand, si Betty peut être remboursée ou pas par la Sécu ?
02:33On espère fin d'année 2025, avec un dépôt de dossier qui va se faire dans les semaines qui viennent.
02:37Et alors, pardon, mais est-ce que vous n'allez pas finalement, vous, vous enrichir un peu sur le dos de la Sécurité Sociale ?
02:42C'est pas le but, le but est ensuite de générer en effet des revenus qui vont pouvoir permettre d'implémenter l'application,
02:48beaucoup de contenu en plus, spécifique d'une intervention, un score de prédiction,
02:52le but est de pouvoir identifier le patient qui va avoir besoin d'un suivi très particulier, renforcé après l'opération,
02:58et ensuite un autre module qu'on est en train de développer, qui est un vrai module de télésurveillance,
03:03c'est-à-dire qu'après l'opération, le patient va remplir à la maison une dizaine de symptômes,
03:07et en fonction de la réponse à ces questions, à ces symptômes, on va avoir des alertes qui seront générées,
03:12et qui vont déclencher soit des recommandations, soit des alertes directement aux équipes soignantes.
03:16Et comment est-ce que vous protégez nos données, les données des patients ?
03:19Bonne question, alors tout est hyper réglementé, donc c'est un hébergement données de santé en Europe, bien sûr,
03:24et nous on a fait le choix dès le départ, donc tout a été conçu il y a deux ans maintenant,
03:28de sécuriser ces données avec l'accès par France Connect, qui n'était pas obligatoire il y a deux ans,
03:32et qui va devenir obligatoire, donc tout est hyper sécurisant pour les données et pour les patients.
03:37Merci beaucoup Guillaume Plussard, vous êtes chirurgien urologue, vous avez créé Betty avec un autre chirurgien,
03:41je crois Jean-Baptiste Beauval, en un mot peut-être je ne vous avais pas demandé, pourquoi Betty ?
03:45Pourquoi ce nom ?
03:46Betty, contraction de better surgery, et surtout c'est un hommage à deux femmes qui ont marqué l'histoire de la médecine,
03:51la première médecin diplômée aux Etats-Unis, Elisabeth Blackwell,
03:55et la première chirurgienne européenne, qui était une Elisabeth aussi, Winterhalter,
03:59donc le surnom Betty de ces deux Elisabeth.
04:01Le petit clin d'oeil à deux femmes, donc merci beaucoup Guillaume Plussard et bonne journée.