Lundi 3 février 2025, SMART TECH reçoit Samy Lahbabi (directeur général et cofondateur, Stellia) , Capitaine Sébastien Possémé (chef de la compagnie numérique, Gendarmerie Nationale) , Mickaël Benoit (consultant en sécurité des informations et RGPD, SICONF) et Jérôme Bouteiller (Fondateur, Ecran Mobile)
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00:00Bonjour à tous. 36% des jeunes âgés de 6 à 18 ans ont déjà été confrontés au moins une fois au cyberharcèlement ou au harcèlement.
00:16Près de 90% des parents réclament des actions concrètes de la part de l'éducation nationale, des pouvoirs publics, mais comptent-ils en retour ?
00:25Ce sera notre sujet aujourd'hui à la Lune de Smartech, la lutte contre le cyberharcèlement.
00:29On aura aussi un rendez-vous avec la planète mobile dans le rendez-vous Mobile Business.
00:34On va s'intéresser aux agents. Vont-ils remplacer les applications mobiles dans nos smartphones ?
00:39Mais d'abord, trois questions sur le fact-checking avec une initiative européenne. C'est tout de suite en ouverture de Smartech.
00:50On va commencer avec un chiffre. Selon la Commission européenne, 86% des Européens estiment que la propagation rapide des fake news met en danger les fondements démocratiques.
00:59Mark Zuckerberg, lui, a décidé d'arrêter le fact-checking, la vérification des faits, sur ses plateformes, en tout cas aux Etats-Unis.
01:07L'Europe, elle, a lancé une initiative absolument opposée, Gen4Dem, projet collectif avec de nombreux partenaires.
01:15On en parle aujourd'hui avec Samir Abadi. Bonjour.
01:17Bonjour.
01:18Vous êtes le directeur général et cofondateur de Stelia, qui est une deep tech dans l'IA, spécialisée dans le traitement en langage naturel pour l'éducation et la formation.
01:27Et vous êtes partie prenante de ce projet. Gen4Dem, c'est comme IA Générative pour la démocratie.
01:35Selon une étude de JMIT, je voulais aussi préciser ça, une fake news se répand six fois plus vite qu'une vraie nouvelle.
01:41On a l'ARCOM qui révèle que 60% des citoyens croient au moins à une fausse information. Donc, comment on s'y prend face à un tel constat ?
01:50C'est vrai que, nous, cette initiative, elle nous tenait à cœur depuis un certain temps.
01:55Et c'est pour ça qu'on s'est réunis avec Visions Trust, avec l'AFP et cinq autres startups côté informations.
02:06On retrouve aussi RSF, Décodex du Monde, OpenPolitics. Je ne vais pas citer tout le monde, mais...
02:13Exactement. Donc, plusieurs spécialistes.
02:15Tous les spécialistes des informations, finalement.
02:17Et l'idée, c'était de mettre toutes nos expertises en commun, nos données, nos services, pour analyser l'information et donner les clés, en fait, aux citoyens pour mieux comprendre l'information.
02:29Parce qu'aujourd'hui, il manquait des passerelles entre les différentes initiatives.
02:33Exactement. Chacun vient avec des sources au format différent, des services hétérogènes.
02:40L'idée, c'était de construire ce qu'on appelle une sorte de marketplace, un data space, qui rassemble tous ses acteurs au service de la lutte contre la désinformation.
02:48Alors, pour reprendre les mots de Mark Zuckerberg, il nous dit en gros que les IA, elles font trop d'erreurs.
02:53Le problème avec ces systèmes complexes, c'est qu'ils font des erreurs. On atteint un point où il y en a trop, trop de censure.
02:59Est-ce que Mark Zuckerberg se trompe, selon vous ?
03:01Oui, tout à fait.
03:02Parce que là, cette initiative va reposer, justement, sur un système algorithmique.
03:06Exactement. Et pour nous, c'est la seule solution qui permet d'accompagner le citoyen.
03:11Aujourd'hui, on a des systèmes autoritaires qui sont sur du filtrage.
03:15Et on le voit sur les IA comme DeepSeek, qui évitent certains sujets et ne répondent pas sur les...
03:24Faites référence au grand modèle chinois dont tout le monde parle en ce moment, oui.
03:27Exactement. On a l'approche américaine, qui était sur une modération humaine, plutôt, un peu algorithmique.
03:36Algorithmique, justement, oui.
03:38Nous, notre approche, c'est vraiment d'éclairer le citoyen en rapprochant des sources fiables
03:45et en montrant une synthèse de toutes ces sources face à une fake news.
03:51Mais donc, quoi ? Il n'y aura pas du tout d'intervention humaine dans ce projet ?
03:55Il y a tout de même une intervention humaine pour régler les algorithmes.
04:00Ces algorithmes seront publiés en open source pour des raisons de transparence et aussi d'optimisation collective.
04:08On va aussi travailler sur la sélection des sources, des partenaires,
04:13sur certains critères d'investissement dans la fiabilité de leurs informations
04:20pour s'assurer qu'on s'appuie sur des sources qui sont fiables.
04:25Donc, trois outils qui vont être déclinés.
04:29Un premier, pour vérifier automatiquement, instantanément, j'ai envie de dire, la véracité ou non des informations.
04:35Un deuxième, Generate4Dem, qui va créer des contenus fiables adaptés au contexte.
04:41Au contexte de quoi ? De recherche qui est faite par l'utilisateur ?
04:44Au contexte d'une news qui peut paraître étonnante.
04:47Tous les jours, on découvre des titres surprenants.
04:50On se demande si c'est une fake news, si c'est du vrai ou quelle est la part de vérité.
04:55Là, ces outils vont permettre d'abord de donner un scoring,
04:59de donner un indice de fiabilité.
05:02On n'est jamais sur du binaire, on ne pourra jamais dire si c'est du vrai ou du faux.
05:07En général, il y a un mélange des deux.
05:09Et puis, apporter des éléments de contexte, donc rassembler beaucoup d'informations.
05:14Ça, c'est le troisième outil pour aller rechercher des données factuelles sur le sujet.
05:18Voilà, des données factuelles et des données d'analyse
05:21puisqu'on a des partenaires qui viennent analyser certains sujets, apporter un approfondissement.
05:26Et où en est le projet aujourd'hui, le coup porté par Mark Zuckerberg en début 2025 ?
05:32Il a accéléré ce projet ou au contraire ralenti ?
05:35Ça vous a fait hésiter sur le fait de confier à des algorithmes ce fact-checking ?
05:41Non, en fait, la décision de Mark Zuckerberg est d'abord motivée pour être plus alignée avec Trump
05:48et sa politique d'ouverture, de free speech qui vire à la foire d'empoigne entre la désinformation, des insultes
05:58et vraiment un signal très négatif.
06:01Ce n'est pas du tout une remise en cause des algorithmes.
06:04De toute façon, avec l'IA génératif, ça devient un outil de propagation, de création de la désinformation.
06:14Il faut lutter avec les mêmes outils ?
06:17Exactement.
06:18C'est ça que vous nous dites, avec les mêmes armes.
06:20Et donc où en est le projet aujourd'hui ?
06:22On a réuni les premiers partenaires, on est sur un cadrage précis du projet et des étapes qui mèneront à la solution.
06:32On est aussi en train de rassembler des partenaires au-delà des partenaires fondateurs pour rassembler des sources, des services.
06:43D'abord au niveau français, mais on commence à toucher aussi des acteurs européens.
06:48Vous avez une échéance sur la disponibilité de l'outil ?
06:51On vise fin du premier semestre pour avoir une version de démo qui soit fiable sur un contexte assez restreint.
07:02Vous savez comme ils sont surveillés ces outils aujourd'hui.
07:06Merci beaucoup Samir Abadi.
07:08On suivra ce projet avec vous, vous reviendrez nous en parler je l'espère.
07:12Je rappelle que vous êtes le directeur général co-fondateur de Stelia et donc derrière ce projet dont le nom m'échappe d'un seul coup.
07:18Rappelez-moi.
07:20Jeanne Fordem.
07:21Merci beaucoup.
07:27Le cyber harcèlement est un délit dont les auteurs encourent jusqu'à 3 ans d'emprisonnement, 45 000 euros d'amende.
07:34Pourtant il continue de diffuser son poison sur les réseaux, sur les messageries.
07:38Alors on fait quoi pour en parler ?
07:40Capitaine Sébastien Possémé est avec nous, bonjour.
07:42Bonjour.
07:43Vous êtes chef de la compagnie numérique de la gendarmerie nationale.
07:46C'est une nouvelle structure qui est désormais composée de deux brigades implantées sur les sites de Rennes et Poitiers.
07:51Donc vous êtes garant du fonctionnement du contact numérique et de la plateforme numérique d'accompagnement des victimes de la gendarmerie nationale.
07:59A la tête de 53 gendarmes répartis entre les deux sites, c'est ça ?
08:02Exactement.
08:03A côté de vous, Michael Benoît, bonjour.
08:05Bonjour.
08:06Vous êtes consultant en sécurité des informations et RGPD également, fondateur de la société de conseil et services SICOMF,
08:13qui est spécialisée dans l'identification, l'analyse, la gestion des risques qui pèsent sur nos systèmes d'information.
08:19Vous êtes, je le précise aussi, un prestataire référencé d'ICET cyber et également officier réserviste à l'unité nationale cyber de la gendarmerie nationale.
08:29Première question, j'ai envie de vous demander déjà, à partir de quand on considère qu'une attaque répétée sur les réseaux peut être considérée comme du cyber harcèlement ?
08:38A partir de quand c'est du cyber harcèlement pour vous, ce qui se passe sur les réseaux ?
08:42C'est vrai que c'est un sujet qui évidemment nous concerne, puisque la plateforme numérique d'accompagnement des victimes,
08:50c'est une plateforme qui permet justement de se saisir de ces phénomènes de cyber harcèlement.
08:56En fait, c'est une action qui très rapidement peut être, c'est d'abord du harcèlement,
09:01donc une action soit répétée par une personne à l'endroit d'une victime, d'une personne désignée,
09:07soit plusieurs actions menées par une seule personne de manière concertée.
09:12Il faut évidemment aussi que ça puisse avoir un effet sur l'état psychologique et physique de la personne.
09:18Mais surtout, pour que ça devienne du cyber harcèlement, il faut que ça soit commis à l'aide d'un moyen,
09:25le SMS, les réseaux sociaux, des moyens numériques en tout cas.
09:29C'est difficile de qualifier le cyber harcèlement aujourd'hui ou pas du tout ?
09:33Le qualifier, ce n'est pas difficile de le qualifier. Ce qui en revanche est difficile, c'est de le déceler.
09:39Ce qu'on sait, c'est évidemment les faits qui sont portés à notre connaissance.
09:44En revanche, on aimerait que tous les faits nous soient communiqués.
09:47Alors justement, on va peut-être entrer dans quelques chiffres et puis les réponses qui sont apportées.
09:5224% des familles auraient été confrontées au moins une fois à une situation de cyber harcèlement.
09:57Ça, c'est des chiffres de l'association e-enfance.
10:00Comment vous voyez-vous ce phénomène, Michael ?
10:03C'est un phénomène qui se confirme dans les sensibilisations que je peux opérer dans les établissements scolaires ou auprès de jeunes.
10:13Il suffit de demander combien de personnes ont fait l'objet d'insultes répétées ou de messages qui sont du harcèlement en ligne.
10:22On est clairement sur 20, 30, parfois la moitié des classes, des élèves, depuis la 4e jusqu'à des niveaux plus élevés.
10:30Mais dès la 6e, il y a une violence en ligne qui s'exerce et qui fait l'objet de retransmissions.
10:36Donc oui, 20% c'est clairement...
10:39J'ai même un chiffre de 27% des élèves de primaire qui ont été confrontés à du cyber harcèlement au moins une fois.
10:45Oui, parce que la thématique, c'est qu'il y a une forme de violence qui se banalise dans les relations entre les jeunes
10:52qui, par ce sentiment d'impunité d'être derrière un écran, permet d'amplifier ce phénomène-là.
11:00Et cette violence-là qui, du coup, donne un sentiment de ce n'est qu'une insulte, ce n'est qu'un message pour rire, entre guillemets,
11:08devient finalement une répétition et a des effets psychologiques négatifs sur ceux qui le subissent.
11:14J'ai l'impression qu'on en parle quand même aujourd'hui très fréquemment, y compris à l'école, dans les médias.
11:20Le cyber harcèlement, ce n'est plus quelque chose qu'on découvre.
11:23Et pourtant, on ne voit pas du tout de fléchissement.
11:29Au contraire, même, on a l'impression que c'est un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur.
11:33Comment est-ce qu'on peut expliquer ça ?
11:35Alors, on peut expliquer ça, je pense, et ça revient à ce que disait mon camarade.
11:42C'est juste qu'aujourd'hui, on exacerbe les comportements.
11:48Je dis souvent qu'on a deux vies.
11:49Une vie physique et une vie numérique.
11:51Et même si on se voit là aujourd'hui, je ne connais pas votre vie numérique et vous pouvez être complètement différente.
11:56C'est le cas pour des enfants.
11:57Et comme on disait, le sentiment d'impunité, la banalisation, peut provoquer, justement,
12:05cette idée de pouvoir tout faire sous une fausse image, un faux profil,
12:10envers n'importe qui, ce n'est pas forcément envers quelqu'un qu'on connaît.
12:13Liker, par exemple, un message de haine envers quelqu'un, c'est aussi participer à cet effet de meute,
12:22parfois cet effet de harcèlement.
12:24Je pense que c'est un phénomène beaucoup plus global qui amène à changer, à avoir des comportements.
12:31Mais le numérique exacerbe quand même ce qu'on retrouve aussi dans la société.
12:38Cette facilité de dire qu'on n'aime pas.
12:41Cette facilité de dire qu'on ne veut pas.
12:45Et ce qui amène à déceler des comportements très violents.
12:49Et qui, parfois, débordent l'aspect numérique, puisque ça peut avoir, après, un relais sur le physique.
12:56Je disais que les parents attendaient des réponses, du côté de l'éducation nationale, du côté des pouvoirs publics.
13:03Il y en a des réponses aujourd'hui, mais est-ce qu'on les voit suffisamment ?
13:09Parlez-nous de la manière dont, aujourd'hui, vous communiquez sur votre lutte contre le cyberharcèlement.
13:16Peut-être déjà une perception de votre côté.
13:19C'est sûr que les parents sont souvent en attente de réponses.
13:22Mais en réalité, ils sont aussi en attente de savoir comment gérer la relation avec les jeunes,
13:27pour ceux qui sont dans cette situation.
13:30Par rapport au fait que beaucoup de parents ne sont pas habitués des réseaux sociaux
13:34et de cette dimension numérique dans laquelle les jeunes, eux, vivent en permanence.
13:38Du coup, ils sont en attente parfois de réponses, certes, sur comment contrôler la chose,
13:42comment gérer la situation par rapport au cyberharcèlement,
13:45surtout quand ils apprennent que leurs enfants, finalement,
13:47ont eux-mêmes contribué à de la retransmission d'images,
13:51du fait de retransmettre sur un groupe WhatsApp,
13:53ou de faire des commentaires sur un groupe WhatsApp de la classe, par exemple.
13:57Donc, là-dessus, le côté réponses, via les équipes mises en place par le capitaine,
14:02ou la gendarmerie, ou d'autres entités, comme e-Enfance,
14:05qui commencent à être connues, mais encore faut-il libérer la parole.
14:08Il y a beaucoup de jeunes qui se réfugient dans la dépression ou dans la situation de je-m'isole.
14:14Et ça, c'est effectivement de l'aide des parents pour signaler,
14:19pour parler avec leurs enfants, pour ensuite aller vers des professionnels
14:22et éventuellement alerter aussi les autorités par rapport à ça.
14:25– On a besoin de boîtes à outils.
14:27Mais quand je vous écoute, je me dis, finalement,
14:30le cyberharcèlement c'est une violence,
14:32une violence comme plein d'autres violences, malheureusement, existent.
14:35Aujourd'hui, qui n'est pas souvent dite, formulée, qu'on décèle parfois un peu tard.
14:41Est-ce qu'il y a des particularités, quand même, dans le cyberharcèlement,
14:46par rapport aux autres formes de violences ?
14:48– Alors oui, les particularités, c'est que, d'abord, ça se fait de manière cachée,
14:54et qu'on ne décèle pas tout de suite les conséquences sur la victime.
14:58Et comme on en parle, c'est que, et notamment si on parle des enfants,
15:03ça peut avoir des réels impacts, psychologiques et jusqu'au suicide.
15:09Et c'est souvent ce que je passe comme message,
15:12notamment quand je vais dans les lycées,
15:14c'est qu'aussi, on connaît beaucoup de choses sur les gens, finalement.
15:18Ce qu'on ne veut pas faire, c'est de dire que quelqu'un n'est pas bien,
15:23qu'il se passe quelque chose dans la vie d'une camarade ou d'un camarade,
15:28parce qu'il peut y avoir des conséquences sur son état moral,
15:32sur sa façon de se comporter, sur ses notes à l'école, une baisse des résultats.
15:38Voilà, il y a quand même beaucoup d'éléments,
15:41et c'est là qu'on constate que ces effets, si on ne les prend pas en compte,
15:47et si on ne cherche pas à savoir d'où qui les provoque,
15:50eh bien ça peut avoir des vrais… on peut avoir affaire à des vrais drames.
15:55– Vous voulez dire que ça peut parfois être minimisé, finalement ?
15:58C'est ça, peut-être ?
16:01– Oui, alors c'est un peu comme dans beaucoup de choses,
16:04j'ai envie de vous dire, on traite également les violences conjugales,
16:07parfois on voit, mais souvent on ne dit pas.
16:11Donc le témoin est important aussi dans tout ça,
16:15on peut se retrouver avec un enfant, encore plus chez les enfants que chez les adultes,
16:19quelqu'un d'isolé, qui a peur et qui ne sait pas comment agir,
16:23qui se renferme sur lui-même ou sur elle-même.
16:27– Alors comment vous travaillez au quotidien ?
16:30Parlez-nous de la brigade numérique, je devrais dire la compagnie numérique,
16:33c'est ça maintenant ? – Exactement.
16:35– Et de l'APNAV, cette plateforme qui permet de discuter
16:39avec les parents, les victimes, comment vous travaillez ?
16:43– C'est accessible à toutes les personnes de la société,
16:46à toute la population, victimes, témoins, c'est du tchat en fait.
16:51– Donc on va sur arrêtonslesviolences.gouv.fr ?
16:54– Arrêtons les violences, vous pouvez avoir une porte d'accès assez rapide maintenant
16:57puisque l'application et le site Massécurité permettent d'accéder à ces canaux,
17:02donc quand on parle de simplifier effectivement le message,
17:05moi j'encourage tout le monde à pouvoir utiliser ce site
17:08et cette application Massécurité.
17:10– Massécurité.
17:11– Vous avez donc des canaux qui sont spécifiquement dédiés,
17:14soit pour des questions généralistes, mais spécifiquement aussi pour les violences
17:17et le cyberharcèlement est un des canaux que nous avons à notre disposition
17:22et que la population a à disposition.
17:24– Et quand on arrive sur cette plateforme, on se retrouve quoi ?
17:26Discuter avec des gendarmes ?
17:28– Voilà, en quelques secondes, alors je dis bien gendarmes,
17:32des humains et pas des robots, on parle de l'humain.
17:36– Il n'y a pas du tout de réponse automatique, pas de filtrage algorithmique ?
17:38– Non absolument pas, s'agissant des violences,
17:40ce sont des gendarmes qui sont spécifiquement formés
17:43qui en quelques secondes vont vous répondre et vont chercher à,
17:47on parlait tout à l'heure de la libération de la parole,
17:49à libérer la parole, à mettre en confiance et c'est l'objet de notre formation,
17:54aussi une formation spécifique puisque nous agissons par écran interposé
17:58et nous avons une compétence nationale,
18:00donc on a des victimes de partout en France, les Outre-mer comprise.
18:04– C'est un complément du 30-18 parce qu'il y a un numéro
18:07qui a été lancé par e-enfance justement pour avoir un numéro de secours,
18:12un numéro d'urgence en cas de violences numériques.
18:16– Ce sont des partenaires, on travaille tous ensemble
18:20et l'intérêt c'est qu'effectivement on identifie parfaitement les portes d'entrée
18:25pour qu'on puisse être pris en compte en charge totalement
18:30parce que ça ne se contente pas, on ne se contente pas d'un échange
18:33mais ça peut aussi aller jusqu'à la judiciarisation,
18:35donc la prise en compte d'un dossier d'enquête.
18:38– Le cyber harcèlement ce n'est pas que les enfants,
18:40ça existe aussi pour les adultes, ça peut se passer en entreprise,
18:43est-ce qu'aujourd'hui il y a des pointes vigilantes ?
18:46Vous avez l'impression en tout cas qu'il y a des actions qui sont mises en place ?
18:50– Il y a des sujets qui sont nécessaires de mettre en œuvre vis-à-vis de la population générale,
18:55c'est la prévention aux risques liés à ces risques de cyber harcèlement
18:59via l'exposition large qu'une personne va vouloir faire de sa vie privée
19:05en pensant qu'en la diffusant sur les plateformes, sur les réseaux sociaux,
19:09en donnant des informations sur elles,
19:11voire en se connectant avec des personnes qu'elles pensent connaître
19:14ou qu'on pense être identifiées comme sûres,
19:17qui en fait ne sont pas du tout celles qu'elles prétendent être,
19:20avec des tendances même pédocriminales
19:22qui eux sont sur ces réseaux justement pour essayer d'approcher des victimes
19:26et du coup se mettent en danger, ces personnes se mettent en danger
19:30en diffusant des informations parce qu'elles n'ont pas été informées
19:33du risque lié à ces usages.
19:35Et je crois qu'il y a un sujet de sensibilisation fort
19:37à mener vers toute la population sur la tendance de
19:42qu'est-ce que vous voulez mettre en ligne, qu'est-ce que vous voulez diffuser sur vous,
19:46est-ce que vous feriez la même chose dans la vraie vie
19:48sans savoir qui est réellement derrière l'écran ?
19:50Est-ce qu'on peut faire confiance totalement à ces personnes
19:52qui sont derrière l'écran ?
19:53Et je crois qu'il y a un sujet de sensibilisation à mener.
19:56Sur le type d'informations personnelles qu'on partage sur les réseaux
19:59qui peuvent se retourner contre nous ?
20:00Absolument, il y a énormément d'informations aujourd'hui
20:03qui sont sur les réseaux pédocriminels
20:05qui viennent ne serait-ce que des photos mises sur les réseaux sociaux classiques
20:08par les parents.
20:10Donc là-dessus il y a un sujet après de cyberharcèlement aujourd'hui
20:13qui rentre en ligne de compte avec malheureusement des usages négatifs aussi
20:16de l'intelligence artificielle pour provoquer des jeunes
20:19et mettre en difficulté des jeunes via des images transformées,
20:22modifiées, retouchées.
20:24Et ça c'est un vrai sujet.
20:28On va quand même parler des sanctions, j'en ai évoqué.
20:31Le cyberharcèlement c'est un délit, c'est puni par la loi.
20:34Est-ce qu'aujourd'hui ces sanctions sont à la hauteur du phénomène selon vous ?
20:39Et comment est-ce qu'elles sont appliquées aussi ?
20:43Je ne suis pas législateur, donc je ne fais que constater ce que je vois.
20:47Alors vous, vous pouvez être le point de démarrage d'une enquête ?
20:50Oui, exactement.
20:51C'est à l'issue de l'échange, on va pouvoir offrir tous les éléments
20:56à des enquêteurs de terrain qui sont territorialement compétents
20:59pour recevoir l'audition, le témoignage de la victime.
21:03Et vous allez rassembler des preuves aussi ?
21:05Exactement.
21:06On va d'abord conseiller de les préserver puisque c'est déjà aussi
21:09toute la notion d'accompagnement et de conseil.
21:13C'est important parce que des captures d'écran, la récurrence des faits,
21:18il faut qu'on puisse déterminer tout ça et consigner tout ça.
21:23Pour revenir sur la sanction, le souci c'est que le numérique va très vite.
21:30Il y a une sorte de fulgurance de l'action qui peut se passer en 24 heures,
21:35qui peut avoir un retentissement sur la victime en 24 heures.
21:39Et c'est vrai que le harcèlement, on attend qu'il y ait des conséquences
21:43physiques et psychologiques et c'est vrai qu'on s'aperçoit qu'il n'y a pas besoin
21:49réellement d'attendre qu'il y ait des conséquences pour constater
21:53le cyberharcèlement qui va très très vite et qui peut avoir des dommages
21:57importants, pas que pour la victime, pour les autres aussi.
22:00Et les sanctions peuvent tomber vite aussi ou pas ?
22:03De toute façon ensuite, il y a un circuit judiciaire.
22:07Il y a une phase indispensable et préalable du recueil des auditions,
22:12des témoins, la préservation des traces et le prélèvement technique
22:16de ces éléments de preuve pour pouvoir permettre l'ouverture d'un procès
22:23et puis surtout l'identification des auteurs, du ou des auteurs.
22:28Donc un temps plus long ?
22:30Il y a toujours un temps dédié à l'action de la justice.
22:33Si on le met effectivement à côté du temps du cyberharcèlement,
22:39il peut y avoir une petite différence.
22:41D'où l'importance de se prémunir peut-être déjà en amont
22:45contre ces faits de cyberharcèlement, même si ça peut arriver à tout le monde.
22:50Même si on ne partage pas des informations personnelles,
22:53on peut être cyberharcelé.
22:54Et d'où l'importance après d'entamer aussi une démarche
22:57d'aller porter plainte ou d'aller signaler à la justice
23:00et de ne pas rester dans un phénomène de dire
23:02de toute façon on ne trouvera jamais les personnes.
23:04Si on ne porte pas plainte, oui, on ne trouvera jamais les auteurs.
23:06Aujourd'hui en tout cas, on voit qu'il y a quand même une mobilisation
23:09assez large sur ces sujets.
23:12Merci beaucoup de nous avoir éclairé sur les actions justement de lutte.
23:16Merci à la capitaine Sébastien Possémet et Michael Benoît.
23:19Merci encore à tous les deux.
23:27C'est l'heure de notre chronique mobile business
23:29qui est animée par Jérôme Bouteiller, fondateur d'écran mobile.
23:32Bonjour Jérôme.
23:33Bonjour.
23:34Alors aujourd'hui, vous penchez sur une nouvelle génération de smartphones
23:37dopées à l'intelligence artificielle, bien évidemment.
23:40Une IA qui pourrait peut-être demain remplacer nos applications.
23:43Tout à fait.
23:44Alors 20 ans effectivement après l'apparition des smartphones,
23:46des téléphones qui reposaient sur des systèmes d'exploitation ouverts
23:50sur lesquels on pouvait installer des applications
23:52qui allaient enrichir nos usages,
23:53on sent effectivement que le marché est en train de se transformer
23:56au profit d'appareils dopés à l'intelligence artificielle.
23:59Prenez par exemple le dernier Galaxy S25,
24:02dévoilé la semaine dernière par Samsung.
24:04Alors il est plus fin, plus puissant, meilleur appareil photo
24:06que son prédécesseur.
24:07Mais son principal argument de vente,
24:09c'est la présence de Google Gemini Advanced,
24:11la dernière IA de Google accessible avec un bouton dédié.
24:14Cette IA, rebaptisée Agent, va pouvoir nous assister au quotidien
24:18pour faire des recherches sur le web, résumer ou traduire un texte,
24:21envoyer un message ou encore retoucher nos photos.
24:23Le smartphone va être encore plus intelligent.
24:25Bon alors, ça ne date pas d'hier,
24:28mais enfin on voit que ces agences sont quand même de plus en plus populaires.
24:31Oui alors effectivement, là c'est un rapport qui a été publié
24:33il y a quelques jours par Sensor Tower,
24:35en State of Mobile 2025,
24:38qui nous apprend par exemple que ces applications d'IA génératives
24:41sont un succès dans le monde entier,
24:43avec plus d'un milliard de dollars dépensés en 2024.
24:45C'est une croissance de 200% sur un an.
24:48En 2024, les applications liées à l'IA ont représenté
24:51un volume de 17 milliards de téléchargements
24:53et plus de 7,7 milliards d'heures.
24:55L'application Chajipiti, par exemple,
24:57a été la deuxième application la plus téléchargée dans le monde en 2024.
25:00Et son concurrent chinois, dont on parle beaucoup en ce moment,
25:03est devenu la première application de l'App Store aux Etats-Unis la semaine dernière.
25:06Dipsik, allez, on aura prononcé son nom aujourd'hui,
25:09mais déjà plusieurs fois.
25:11Et parallèlement, j'ai envie de dire,
25:13on voit aussi des utilisateurs qui téléchargent moins d'applications.
25:16Alors en tout cas, en 2024, les dépenses des consommateurs
25:18en matière d'achats et d'abonnements in-app
25:20ont atteint 150 milliards de dollars à l'échelle mondiale.
25:23Ça reste une augmentation de 13% à l'échelle annuelle.
25:26En matière de temps passé,
25:28Sensor Tower évalue le total à 4200 milliards d'heures,
25:32en nouveau en croissance de près de 6%.
25:34Mais effectivement, si on se focalise sur le volume de téléchargement,
25:37on est à peu près à 136 milliards en 2024.
25:40Et là, il y a effectivement une baisse de 1%.
25:43Il y a peut-être une inversion de tendance.
25:45Est-ce que c'est un parallèle ? Est-ce qu'il y a une conséquence directe ?
25:48Est-ce que les agents, demain, vont remplacer les apps ?
25:50C'est effectivement une prévision de Gartner.
25:52Ils anticipent que d'ici 2027,
25:54on pourrait assister à une baisse de 25%
25:57de l'utilisation des applications mobiles,
25:59effectivement éclipsées par ses assistants IA,
26:01pour s'informer, se distraire, faire du shopping
26:03ou tout simplement travailler.
26:05On pourrait abandonner les applications au profit de super apps.
26:08Alors, on connaît déjà Apple Intelligence,
26:10Tia GPT, Google Gemini, X.com,
26:13MetaEye, Le Chat Mistral ou pourquoi pas DeepSeek.
26:16Encore limité en Europe pour cause d'IA Act,
26:19MetaEye, par exemple, est un carton aux États-Unis.
26:21600 millions de téléchargements.
26:23Et cet agent, disponible aussi bien dans les applications Meta
26:26que dans des lunettes connectées,
26:28pourrait, selon Mark Zuckerberg, être le premier à franchir
26:30le seuil du milliard d'utilisateurs dans le monde.
26:32Qu'est-ce que doivent faire les entreprises
26:34qui nous voient comme des consommateurs
26:36sur nos smartphones ?
26:38Elles vont devoir s'accrocher,
26:40parce que dans les trois prochaines années,
26:42des interfaces digitales de première génération,
26:44comme les sites web et leurs emails,
26:46ou de seconde génération,
26:48comme les applications natives et les push notifications,
26:50vont être remplacées par une troisième génération
26:53d'interfaces digitales.
26:55On peut anticiper l'émergence de nouvelles disciplines
26:58comme l'IAO,
27:00l'optimisation sur ces nouveaux carrefours d'audience
27:02que sont ces super applications,
27:04et les marques vont devoir repenser toute leur présence
27:06pour générer du trafic, pour générer des ventes,
27:08pour gérer leurs relations clients.
27:10Je vais vous donner juste deux chiffres pour terminer.
27:12Gartner estime que 85% des données clients
27:14seront collectées via ces environnements
27:16d'ici 2027,
27:18et 30% des budgets publicitaires
27:20pourraient basculer dans ces super apps
27:22d'ici 2028.
27:24Cette troisième transformation digitale
27:26va être radicale, mais surtout,
27:28extrêmement rapide.
27:30Pour l'instant, c'est les big tech qui détiennent
27:32le secret d'un bon business.
27:34C'est eux qui imposent leurs règles à chaque fois.
27:36On est passé de la monétisation sur les sites internet
27:38aux applications mobiles,
27:40et donc demain aux agents IA.
27:42C'est vrai qu'il y a une vraie consolidation
27:44avec des big tech américaines,
27:46quelques big tech chinoises qui montent en puissance,
27:48et on espère que l'Europe, et peut-être la France,
27:50aura des champions dans cet univers.
27:52C'est sûr, on espère.
27:54Merci beaucoup Jérôme Bouteiller, fondateur d'écran mobile,
27:56pour vos éclairages sur ce monde
27:58et cette industrie du mobile.
28:00Merci à vous de nous suivre sur la chaîne
28:02Be Smart For Change.
28:04C'était Smartech, on se retrouve très vite. A bientôt.