SMART TECH - Emission du mardi 30 janvier

  • il y a 7 mois
Mardi 30 janvier 2024, SMART TECH reçoit Benoit Caudy (responsable des produits énergie, Netatmo) , Alexandra André (directrice générale, French Tech Grand Paris) et Matthieu Bourgeois (Avocat et vice-président, Cercle de la donnée)
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, bienvenue dans Smartech aujourd'hui, c'est le jour de la grande interview et on va s'intéresser à la French Tech Grand Paris.
00:14 De quoi s'agit-il ? Et bien on verra ça avec Alexandra André qui en est la responsable.
00:18 Et puis on aura rendez-vous avec le cercle de la donnée qui pousse une idée, celle d'éduquer un usage soutenable des datas.
00:24 Mais d'abord je propose qu'on s'intéresse au plan Thermostat. Quels appareils choisir pour bénéficier de l'aide de l'Etat ?
00:30 C'est tout de suite 3 questions A dans Smartech.
00:33 [Musique]
00:37 Alors le gouvernement a décidé d'offrir une aide financière pour l'installation de thermostat connecté.
00:42 Excellente nouvelle ! Mais alors quelles en sont les conditions ? Quels appareils choisir ?
00:46 Quels sont les appareils d'ailleurs qui peuvent nous permettre de bénéficier de cette aide ?
00:49 On voit ça avec mon invité Benoît Caudy. Bonjour.
00:51 Bonjour. Vous êtes le responsable des produits énergiques.
00:54 C'est Netatmo, Netatmo entreprise française spécialisée dans les objets connectés pour la maison, filiale du groupe Legrand.
01:01 Alors déjà quelles sont ces conditions pour bénéficier de la déclerer nous ?
01:05 Alors déjà je pense qu'on peut parler du contexte en premier lieu.
01:09 Le contexte ça va être le gouvernement qui a décidé du coup via un décret de rendre obligatoire les thermostats dans tous les foyers à partir de 2027.
01:19 Mais pas forcément connectés. Pas forcément connectés.
01:22 Des thermostats qui permettent de réguler la température pièce par pièce.
01:25 Tout à fait. Donc le pilotage centralisé via un thermostat, donc ça va être la chaudière ou la pompe à chaleur.
01:31 Et dans chaque pièce effectivement les radiateurs qui vont être disposés dans chaque pièce pour plus d'efficacité énergétique.
01:38 Donc ça c'est le premier point de contexte.
01:40 Le deuxième point de contexte ça va être finalement ce coup de pouce du thermostat qui va accompagner l'obligation d'un thermostat progressif
01:47 et qui du coup lui va être vraiment centré sur la partie connectée.
01:53 Oui alors c'est intéressant parce que vous avez raison cette mise en contexte elle est intéressante.
01:57 Au sens où ça permet de faire la différence entre le thermostat que je peux régler pièce par pièce
02:02 et le thermostat connecté qui lui bénéficie de cette aide financière.
02:06 Qu'est ce que ça veut dire de dire un thermostat connecté ? À quoi on le reconnaît ?
02:10 Alors un thermostat connecté ça va être quelque chose qui va être relié à une application
02:13 et du coup qui va vous permettre d'accéder et de prendre le contrôle à tout moment sur votre chauffage.
02:18 Donc ça va être finalement une application plus un produit physique
02:21 et donc le fait de pouvoir contrôler à tout moment depuis n'importe où.
02:24 Mais ça veut dire que les données elles sont hébergées à distance sur un serveur ?
02:28 Celui du fabricant ?
02:30 Il va y avoir des données locales dans le produit et puis effectivement on va centraliser tout dans un cloud
02:34 et qui va nous permettre de centraliser l'ensemble des données et de pouvoir vraiment piloter.
02:38 Et pour trouver le bon dispositif, à quoi il faut être vigilant ?
02:43 Est-ce que ce dispositif, ce thermostat connecté, doit être labellisé pour nous permettre de bénéficier de l'aide par exemple ?
02:49 Est-ce qu'il doit y avoir une indication à vérifier sur l'emballage ?
02:53 Alors l'aide de l'État elle s'adresse à tout le monde finalement qu'on soit propriétaire ou locataire.
02:59 Donc ça s'adresse uniquement au chauffage individuel.
03:03 Donc ça va être les chaudières, les pompes à chaleur, ça va être même des radiateurs électriques.
03:07 Et donc du coup il n'y a pas forcément de contraintes par rapport à des labels etc.
03:12 On va avoir des thermostats qui vont être connectés.
03:16 Après il y a une classification malgré tout sur les thermostats.
03:20 Ce sont des termes un peu plus techniques.
03:23 Mais pour le consommateur, il doit regarder quoi sur la boîte ? Il faut qu'il y ait écrit quoi ?
03:26 Il n'y a pas de spécificité.
03:28 Mais il faut qu'il y ait écrit connecté ?
03:30 Oui, il faut qu'il y ait écrit connecté.
03:32 Après ça va être surtout la démarche d'installation qui va être importante dans l'offre.
03:36 Alors comment se passe l'installation ?
03:38 Dans le cadre de l'offre, il faut absolument passer par un professionnel pour bénéficier de l'offre.
03:44 Ça veut dire qu'il faut réaliser un devis.
03:46 Donc acheter le produit plus le faire installer par une même entreprise.
03:50 Et c'est cette même entreprise qui va être signataire de la charte coup de pouce du gouvernement.
03:55 Et qui va s'inscrire dans le cadre de l'aide.
03:58 Donc c'est vraiment cette démarche qui va être importante.
04:00 Plus que le produit, puisque le professionnel saura proposer le bon produit qui répond à l'offre.
04:05 Et cette installation, elle engage des travaux ?
04:08 Alors justement, dans la partie thermostat connecté, il y a quand même un axe où ce qui est important,
04:14 notamment chez Netatmo, ça va être le parcours client.
04:18 Et donc on veut que ces solutions soient particulièrement faciles à installer.
04:22 Donc forcément, installer un thermostat dans une chaudière, c'est quelque chose où on peut avoir de l'impréhension.
04:28 Donc il va y avoir des profils qui vont être plus à l'aise pour le faire.
04:31 Et d'autres qui vont pour le coup appeler un professionnel.
04:33 Et c'est là où l'offre est intéressante d'équipement, enfin l'aide de l'Etat.
04:37 Du coup, on va s'adresser à ces personnes qui mettent quelques freins à l'installer par eux-mêmes.
04:43 Et qui du coup vont être accompagnées dans l'installation.
04:46 Alors donnez-nous, c'est ma dernière question, une idée des économies qu'on peut réaliser quand on passe à un thermostat connecté.
04:53 Mais à mettre en regard, s'il vous plaît, avec le coût d'investissement que ça représente aussi.
04:57 Tout à fait.
04:58 Alors du coup, dans le cadre de l'aide de l'Etat, ça va être un thermostat plus des têtes thermostatiques.
05:04 Ce sont vraiment les têtes, les vannes qu'on voit sur chaque radiateur, dans chaque pièce.
05:08 Donc pour le coup, c'est vraiment le cadre de l'aide de l'Etat.
05:12 Ça va être un thermostat central plus des thermostats sur chaque radiateur.
05:16 Pour le pilotage pièce par pièce.
05:18 Donc le coût moyen, après il faut le ramener aussi à une installation par un professionnel.
05:23 Donc l'aide, elle va de 260 euros à 624 euros selon la surface chauffée.
05:28 Et en fonction de ça, nous on estime une installation moyenne autour de 600 euros.
05:32 L'Etat communique sur jusqu'à 80% de prise en charge.
05:36 Donc après, il y a toujours cette logique d'installation d'un thermostat sans passer par l'aide.
05:42 Qui elle, du coup, va être entre 150 et 200 euros pour un thermostat classique.
05:46 Connecté pour le coup, mais sans passer par l'aide.
05:49 Et après, il faut ajouter les têtes thermostatiques sur chaque radiateur.
05:53 Donc ça peut être des montants importants, mais qui du coup sont rentabilisés.
05:58 Puisque dès la première année, on voit nos utilisateurs, qui sont 9 sur 10,
06:03 déclarer avoir réalisé de vraies économies sur leur facture d'énergie.
06:07 Et sans avoir à réaliser des travaux, encore une fois, puisqu'on s'adresse, ça s'installe finalement.
06:12 Combien à peu près d'économies ?
06:14 Alors les économies, elles vont jusqu'à 250 euros selon nos utilisateurs.
06:17 Par quoi ?
06:18 Par an.
06:19 Donc on voit vite le bénéfice par rapport à quelqu'un qui n'a pas de thermostat.
06:23 C'est une moyenne ? Parce qu'il y a tellement de factures différentes.
06:26 C'est 15% sur la facture, moi c'est ce que j'avais vu.
06:28 Voilà, l'ADEME communique sur 15% pour juste un thermostat, sans aller sur l'installation pièce par pièce.
06:33 Nous, on considère que ça va jusqu'à 30% d'économies, vraiment pour une personne qui n'a pas du tout installé de thermostat
06:38 et qui va faire la démarche d'installation.
06:40 Merci beaucoup Benoît Caudy, responsable des produits énergie, chez Natatmo, pour vos explications.
06:45 Allez, on enchaîne avec notre grande interview, on part étudier ce qui se passe du côté de la French Tech Grand Paris.
06:50 Je suis en compagnie d'Alexandra André, c'est la patronne de la French Tech Grand Paris.
07:01 Qu'est-ce que ça veut dire ça ?
07:03 Bonjour Despine.
07:04 Bonjour Alexandra.
07:05 Qu'est-ce que la French Tech Grand Paris ?
07:07 Alors il va falloir que je fasse un petit cours sur ce qu'est la French Tech tout court.
07:10 Parce que la French Tech, on a en tête la mission French Tech, qui est directement reliée à la politique gouvernementale,
07:16 mais les French Tech, elles sont indépendantes.
07:19 Oui, tout à fait. En fait, il y a 17 capitales French Tech, maintenant il y en a une petite nouvelle depuis cette année,
07:25 qui sont en gros des associations labellisées en région, donc labellisées French Tech pour 3 ans,
07:32 et qui ont pour objectif de porter une partie des programmes de la mission French Tech sur les territoires.
07:37 Et on a également les French Tech à l'international, qui sont de l'ordre de 67.
07:43 Donc la French Tech est représentée partout dans le monde grâce à ça.
07:47 Bon, alors là vous avez quelques start-up qui sont parties à Davos j'imagine ?
07:51 Alors il y a eu plusieurs start-up qui sont...
07:53 Avec le président Emmanuel Macron.
07:54 Oui, il y a eu plusieurs start-up qui sont parties à Davos dans différents sujets et industries.
08:00 On va avoir de la grille, on a de l'énergie...
08:03 C'est intéressant pour elles de se déplacer, d'aller là-bas ?
08:06 En fait je pense que ça leur fait gagner un temps fou en termes de business development,
08:10 de signature de contrat et puis d'ouverture sur des pays internationaux en termes d'implantation.
08:15 On vient avec une délégation, on vient avec le président,
08:18 donc c'est une ouverture de porte et une assise assez forte.
08:21 Ok, alors on en verra les résultats, peut-être on pourra les partager ensemble, mais plus tard.
08:27 Quand je vous pose la question de qu'est-ce que ça veut dire être la patronne de la French Tech Grand Paris,
08:31 en quoi consiste votre travail très précisément ?
08:33 Vous dites qu'on a des missions, notamment qu'on reprend de celle de la mission French Tech,
08:38 comment vous les mettez en œuvre ? Quel est votre quotidien ?
08:41 Alors nous on a pour objectif de structurer, d'accompagner cet écosystème,
08:46 de faire en sorte de porter la croissance de nos start-up.
08:49 Donc on va les accompagner au travers.
08:52 Sur la French Tech Grand Paris, on a un positionnement un peu atypique,
08:54 puisque nous on a positionné la French Tech Grand Paris comme un accélérateur BizDev pour les start-up.
08:59 Donc on essaie de leur apporter des contrats ou de les faire collaborer tant avec les grands groupes
09:05 qu'avec les services publics et administrations, en fait tous ceux qui peuvent être donneurs d'ordre quelque part.
09:11 C'est pas une mince affaire, on le sait, c'est très compliqué.
09:14 C'est-à-dire que vous allez chercher à organiser des rendez-vous, créer des événements, des rencontres ?
09:19 On peut organiser des sourcings même, on va jusqu'à organiser des sourcings.
09:23 On a des grands groupes qui nous disent, bah voilà, moi j'ai une verticale spécifique, upcycling, recycling,
09:27 trouve-moi une trentaine de start-up que tu estimes intéressantes
09:31 dans la stratégie d'accompagnement de croissance de notre groupe sur cette verticale.
09:35 Donc effectivement là on va sourcer. Ensuite on organise effectivement beaucoup d'événements,
09:39 on fait des événements autour du financement de l'innovation, dilutif et non dilutif,
09:42 on fait des événements autour de l'achat justement, là avec RaysLab et le BP on va faire un événement,
09:49 on aimerait faire venir le Conseil national des achats mais on ne l'a pas encore organisé.
09:53 Mais pour faire comprendre aux start-up comment on collabore avec les directions des achats des grands groupes.
09:58 Est-ce que là-dessus ça a peine à évoluer, la collaboration start-up/grands groupes ?
10:03 Ça reste difficile ?
10:04 Ouais, ça reste assez difficile.
10:05 C'est un sujet dont on parle depuis le début de la Start-up Nation, on va bien dire que ce n'est pas très vieux, mais quand même.
10:11 Non, c'est une désespérance. Alors il y a des belles success stories,
10:14 on a Total Energy qui vient de racheter trois start-up,
10:17 on a LVMH qui fait un travail de dingue via son incubateur auprès de...
10:23 d'ailleurs on voit VivaTech, le stand LVMH est absolument incroyable.
10:27 On voit, je ne sais pas, Docapot, il y a plein de grands groupes comme ça qui arrivent avec leur start-up aujourd'hui.
10:32 Et on a VivaTech qui a été créé en 2017 par Maurice Lévy, enfin Publicis et Zeko,
10:37 qui avait ce rôle-là qui était la collaboration start-up/grands groupes et qui a impulsé effectivement beaucoup de choses.
10:42 Et pour ça vous nous dites que c'est désespérant, pourquoi ?
10:45 Parce qu'en fait on en a encore beaucoup au schéma, on fait des POC, mais on ne signe pas des contrats cadres,
10:50 on est contrats dans la durée, sauf que les POC ça défocus beaucoup les start-up de leur business,
10:55 elles sont persuadées qu'elles vont faire un gros contrat avec le grand groupe
10:58 et pendant ce temps-là elles ne vont pas chercher d'autres clients.
11:01 Et je pense que les grands groupes se vendent, ils ne savent pas comment intégrer.
11:04 Il y a aussi une histoire je pense culturelle de mix entre les équipes des grands groupes
11:10 avec les équipes des start-up et tout ça, toute cette mayonnaise a encore du mal un peu à prendre,
11:16 mais on avance, ça va dans le bon sens.
11:19 Et alors vous êtes une association ?
11:21 Tout à fait.
11:22 Vous avez vous-même un modèle économique, vous êtes une start-up ?
11:24 Alors on est comme une start-up, ça c'est indéniable, j'ai repris la direction il y a 9 mois,
11:29 je suis arrivée directement, je me suis dit je vais automatiser tout le process d'adhésion,
11:34 je mets un CRM hypercalé en place, etc.
11:37 Je me forme au no-code, je fais former mes équipes à l'IA, donc on est comme une start-up.
11:44 Avec votre transformation numérique à vous ?
11:46 Exactement, d'une association.
11:48 Avec les moyens qu'on a surtout dans une association, c'est le sujet souvent.
11:52 Et donc nous notre modèle économique, on est en partie subventionné par le gouvernement
11:58 et donc la mission French Tech pour opérer une partie de leur programme.
12:01 On a ensuite le modèle des adhésions, alors sur les adhésions on a les adhésions start-up,
12:06 grands groupes, fonds d'investissement et incubateurs accélérateurs.
12:10 Et puis ensuite on a les partenaires privés qu'on va chercher et avec lesquels on va organiser
12:16 des événements, des études, des livres blancs.
12:19 Alors vous devez être la French Tech la plus riche de France,
12:22 parce que Grand Paris c'est là où on trouve le plus important vivier de start-up, non ?
12:26 Alors je viens de reprendre la direction, Grand Paris à trois ans seulement.
12:31 #GrandParis. Bordeaux à dix ans, ils ont je crois pas loin de 2000 membres.
12:35 C'est une super belle French Tech, Philippe Mettayer qui en est le directeur,
12:38 a fait quelque chose de dingue, je m'en inspire beaucoup.
12:41 Mais on a clairement un potentiel incroyable.
12:43 Combien vous avez d'allers-rends aujourd'hui ?
12:45 On en a 300, je suis arrivée on en avait 100. En six mois on en a fait rentrer plus de 200.
12:50 Mais avec une vraie proposition de valeur en face, on a vraiment tout remis à place, tout revu.
12:55 Et l'objectif c'est d'aller chercher les chiffres qu'ont France Digital.
13:01 France Digital aujourd'hui ça doit être 2000.
13:03 C'est une très très belle association qui est très anglaise sur le lobbying.
13:07 Nous on est plus anglais sur le business development,
13:09 donc on est très complémentaires les uns les autres.
13:11 Et d'ailleurs on fait des choses ensemble.
13:13 Mais c'est merveilleux, nous on a une chance, c'est qu'on a la marque French Tech.
13:17 Et ce qui est très intéressant en étant French Tech,
13:19 et on est la seule association à faire ça, c'est qu'on opère un programme qui s'appelle French Tech Central.
13:24 Et qui est en fait, on est le lien entre tous les référents start-up des plus de 60 services publics et les start-up.
13:31 Et moi j'ai eu le cas d'un de nos membres qui l'autre jour me dit "écoute Alexandra,
13:35 ça fait trois mois que je ne m'en sors pas avec l'Ursaf, est-ce que tu peux m'aider ?
13:38 Je l'ai mis en contact avec notre référent et vrai de vrai, en une demi-heure son problème avait été élevé.
13:43 Voilà, vous allez avoir plein d'interromps d'un seul coup j'imagine Alexandra.
13:47 Alors vous parliez de missions que vous opérez pour le gouvernement, dans le cadre de la mission French Tech.
13:52 Lesquelles sont-elles pour la French Tech Grand Paris ?
13:55 Alors on opère un programme que je trouve assez extraordinaire qui s'appelle French Tech Tremplin,
13:59 qui est sur l'inclusion diversité, qui est pour les gens issus des quartiers prioritaires de la ville, RSA,
14:06 mais qui ont l'envie d'entreprendre, qui ne savent pas par où et comment le faire.
14:10 Donc il y a deux phases, il y a une phase préparation à l'entrepreneuriat,
14:12 et une phase incubation qu'on va opérer pendant un parti avec des incubateurs.
14:18 Il y a des bourses qui sont données, pour ça qui sont plus de 22 000 euros données par l'État,
14:22 pour accompagner, par projet en plus, c'est quand même très smart et très chouette.
14:28 Et ça donne la chance à des jeunes qui malheureusement n'ont pas fait HEC, l'ESSEC,
14:34 toutes ces grandes écoles de commerce, de monter leur business.
14:37 On a quelques jolies histoires, et ça c'est vraiment chouette,
14:41 et on essaie de nous les valoriser d'autant plus pour leur donner l'accès à des grands groupes.
14:46 Donc French Tech, Tremplin ?
14:48 Donc Tremplin, on a choisi la French Tech qui a été lancée par le ministre Noël Barreau au mois de juin,
14:52 qui a pour objectif de motiver, impulser plus de fléchage des achats vers les start-up françaises
15:00 plutôt qu'européennes ou américaines.
15:03 Et ça c'est valable autant pour le public que pour les grands groupes.
15:08 Donc il y a même la BPI qui lance un programme de formation des achats à l'achat des start-up,
15:15 enfin pardon, à l'achat des prestations des start-up.
15:18 Et en fait on opère partout en France des événements de mise en collaboration,
15:24 start-up-grands groupes, de rencontres, start-up-grands groupes.
15:27 Moi j'ai fait un gros événement sur la commande publique où il y avait 17 personnes en intervenant.
15:32 On a fait des ateliers de travail pour voir quels sont les freins, les leviers à lever.
15:37 On a fait venir la direction des achats de l'Etat et l'UGA
15:42 pour comprendre comment les services de l'Etat achetaient de la tech et du service start-up.
15:49 Et donc on essaie d'acculturer, on essaie d'ouvrir les portes sur "Je choisis la French Tech".
15:54 Après on en a un troisième qui s'appelle RISE qui est du financement de l'innovation.
15:58 C'est comme une espèce de levée de fonds, c'est un concours annuel.
16:02 Chaque French Tech régional élit sa pépite qu'elle vient présenter à Bercy devant les fonds d'investissement.
16:09 Et puis il y a un grand gagnant qui reçoit un montant de financement annuel.
16:14 Nous on n'opère pas French Tech 120, X40 et French Tech 2030.
16:17 Ce sont des gros programmes gérés directement par les équipes de la mission French Tech.
16:21 Mais on va opérer plein d'autres programmes à côté.
16:24 Et 2024, vous avez envie de mettre l'accent sur quoi ?
16:28 Alors moi j'ai deux sujets.
16:30 C'est une année compliquée pour les start-up ?
16:33 Alors ça l'est sur le financement de l'innovation.
16:35 Pour l'économie j'ai envie de dire de manière générale.
16:37 Je l'ai beaucoup sur le financement de l'innovation mais comme ça l'a été sur 2023.
16:40 Parce que moi je viens de fonds d'investissement, j'ai passé ces temps chez Serena avant.
16:45 Donc le sujet je le vois très bien.
16:47 Donc ici on n'est pas dans une crise du financement, on est juste dans une normalité.
16:54 C'est juste les années précédentes où c'était complètement parti.
16:58 Enfin bon quand on s'habitue à ça c'est un peu difficile de retomber les pieds sur terre.
17:02 On est d'accord mais une entreprise la réalité c'est d'être rentable ou en tout cas d'avoir des clients au départ.
17:06 On avait complètement perdu cette vision de l'entrepreneuriat et de la gestion d'une boîte.
17:10 Donc on revient sur des vrais fondamentaux.
17:13 Donc oui ça va être compliqué mais moi je ne suis pas sur ces sujets là cette année.
17:17 Je suis sur deux autres sujets que je porte avec un collectif.
17:20 Le premier je porte avec un collectif qui est le sujet de l'emploi des plus de 50 ans dans la tech.
17:25 Qui est quand même un gros problème puisqu'aujourd'hui il y a 7,7% de plus de 45 ans et seulement 2,2% de plus de 55 ans.
17:33 Donc on est quand même très très loin des standards et des schémas.
17:36 Il y a plusieurs donc on a sorti les résultats de l'étude la semaine dernière.
17:38 Or ça correspond à une volonté politique publique aussi ça, l'emploi des seniors.
17:42 Complètement, Bruno Le Maire veut durcir entre guillemets le fait, en tout cas limiter le fait que les seniors restent au chômage jusqu'à leur retraite.
17:51 On a reculé l'âge de la retraite, la population est vieillissante.
17:56 Donc à un moment donné les seniors sont tous là.
17:59 Ce qui est quand même dommage c'est qu'il faut que les startups comprennent que les seniors ont une expérience.
18:03 Qu'ils peuvent apporter un cadre hyper chouette sur des équipes de jeunes.
18:08 Ils ont souvent une connaissance sectorielle hyper pointue, hyper affinée et ils ont un mauvais prisme.
18:14 Alors oui souvent les salaires sont un peu plus élevés.
18:17 Mais en attendant quand on est en fin de carrière on est capable de revoir aussi son salaire pour ne pas être sur le carreau.
18:24 Socialement se retrouver de côté et by the way rejoindre des entreprises entrepreneuriales hyper chouettes.
18:30 Et la deuxième prise c'est de se dire que les plus de 50 ans et seniors ne savent pas prendre en main des outils métiers.
18:36 Mais en fait ce n'est pas vrai, ça fait déjà des années qu'ils le font.
18:38 D'ailleurs je vais dire qu'on le fait parce que j'ai 46 ans donc quelque part, "senior" c'est plus de 45 donc je suis dedans.
18:45 Je ne suis pas une digital native mais j'ai su prendre en main et me former.
18:50 Et le deuxième sujet et je suis en train de discuter avec des acteurs comme l'ADEME et autres, c'est la sobriété numérique.
18:57 On prend la transition écologique souvent dans son ensemble mais la tech est quand même très consommateur, émetteur et énergivore.
19:08 Et donc je vais beaucoup travailler sur la sobriété numérique.
19:12 Au delà de l'intention comment vous voulez travailler dessus ?
19:16 Ça va être tout le schéma de réflexion. Avec l'ADEME on y va et j'ai deux autres partenaires éventuels qui aimeraient le porter avec nous.
19:25 J'aimerais bien le porter avec les autres capitales French Tech d'ailleurs.
19:28 On réfléchit typiquement à faire une fresque du numérique, de la sobriété numérique sur le national.
19:35 De former le plus de personnes possible en un court temps à ce que c'est concrètement la sobriété numérique.
19:43 Qu'est-ce qu'on met derrière ? La frégalité, la sensibilisation etc.
19:47 Typiquement il y a une loi qui dit qu'on pourrait détruire les emails marketing au bout de une semaine ou deux semaines, je ne sais pas encore trop travailler le sujet,
19:58 qui pourrait être en autodestruction. On ne le fait pas ça aujourd'hui.
20:02 Et en vrai les mails sur un serveur c'est hyper énergivore.
20:07 Ok, Alexandra André va terminer cette interview par l'interview express avec mes questions très binaires.
20:13 Donc oui ou non la French Tech se porte bien selon vous ?
20:15 La French Tech se porte très très bien.
20:17 Ok, malgré la baisse de levée de fonds. Pour ou contre inciter les start-up à rentrer en bourse ?
20:22 Moi je pense que c'est bien quand on n'arrive pas à lever des fonds autrement.
20:29 Mais la bourse est très contraignante, oblige à donner beaucoup de données marché à ses concurrents.
20:33 Et parfois on n'aime pas trop ça et ça prend du temps et de l'argent.
20:36 Alors vrai ou faux c'est un monde insuffisamment transparent celui des start-up et des levées de fonds ?
20:41 Il l'a été.
20:43 Parce que finalement on a du mal même aujourd'hui à compter les licornes, on ne sait plus exactement quelles sont leurs valorisations.
20:47 Ça c'est normal, les gens ne vont pas dire qu'ils ne sont plus licornes.
20:51 Mais non je pense qu'il l'a été mais qu'il l'est de moins en moins.
20:54 Et il y a parce que certaines start-up ont donné le pas sur la transparence et ça commence à venir.
21:00 J'aime ou j'aime pas cette phrase de Start-up Nation ?
21:04 Moi j'adore.
21:05 Ce slogan vous plaît ?
21:06 Je trouve ça hyper chouette.
21:07 Je trouve que ça porte à un pays et ça montre qu'on avance, qu'on est moderne et qu'on va dans la bonne direction.
21:13 Et regardez au CIS en général on est toujours la plus grosse délégation.
21:17 Bon alors vous y croyez ou pas à l'objectif du Président de la République d'atteindre les 100 licornes d'ici à 2030 ?
21:22 Non je n'y crois plus.
21:24 Je pense que ça va être très compliqué.
21:26 On va atteindre des boîtes qui vont faire plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, donc les décacornes.
21:33 Mais les licornes en termes de valorisation, je pense que ça va être différent.
21:38 Allez une dernière.
21:39 C'est mieux ou moins bien les relations entre les grands groupes et les start-up où nous en avions parlé ?
21:43 Mais ça s'améliore ou pas ?
21:44 Ça s'améliore.
21:45 C'est long mais ça s'améliore.
21:46 Je vais être positive.
21:47 Progrès mais long.
21:48 Mais long.
21:49 Ok merci beaucoup Alexandra André, directrice générale de la French Tech Grand Paris.
21:53 A suivre dans Smartech, on a un rendez-vous avec la donnée soutenable justement.
21:58 On termine cette édition avec notre grand rendez-vous sur le monde de la donnée tenu par le cercle de la donnée.
22:10 Et en particulier aujourd'hui Mathieu Bourgeois.
22:11 Bonjour Mathieu, avocat vice-président de ce cercle de la donnée qui s'apprête à publier une étude consacrée à l'empreinte des données sur le vivant.
22:20 Une douzaine d'experts qui ont mis à jour cette empreinte matérielle des données.
22:24 Cette étude a la vocation à interpeller les citoyens mais également les pouvoirs publics pour aussi leur proposer des solutions pour infliger cette trajectoire actuelle qui vous semble pas tenable sur le long terme.
22:39 Alors parmi ces propositions, il y a celle-ci, éduquer le public à une pratique soutenable de la donnée numérique.
22:46 Vous allez nous expliquer ce que ça veut dire mais peut-être déjà nous parler de ce qui est à l'origine de cette idée.
22:51 Absolument.
22:52 Bonjour Delphine, bonjour à tous.
22:53 Alors cette idée en réalité elle nous est venue si on remonte à l'origine de la loi de Gabor.
23:00 Vous savez cette loi c'est la loi selon laquelle tout ce qui peut être fait techniquement le sera.
23:04 En réalité c'est une loi qui grosso modo dit on fait d'abord et on réfléchit éventuellement après.
23:12 Alors c'est une loi qui est relativement funeste si on voit aujourd'hui certains grands dérèglements qui ne sont plus tenables.
23:19 En réalité au cercle et dans cette étude je crois qu'on a été convaincu qu'il faut renverser cette loi.
23:24 Et pour renverser cette loi il faut d'abord prendre conscience de l'empreinte de la donnée sur le vivant.
23:29 Et c'est une empreinte qui est préoccupante dans trois dimensions.
23:33 Tout d'abord sur les ressources naturelles.
23:35 Le numérique consomme beaucoup d'électricité qui entre en conflit avec des consommations électriques pour des besoins primaires.
23:40 Se chauffer, se déplacer, se nourrir.
23:42 Deuxièmement il y a une empreinte sur la biodiversité.
23:45 Puisque le numérique est tout sauf immatériel. Il entraîne l'artificialisation des sols, la construction de data centers, la destruction d'espaces naturels.
23:52 Et troisièmement une empreinte sur la santé humaine.
23:55 Psychique d'abord, ça on en parle de plus en plus.
23:57 Les problématiques de dysrégulation émotionnelle notamment et d'addiction.
24:01 Mais aussi sur la santé physique avec les troubles du sommeil, les troubles de l'alimentation, la sédentarité.
24:05 Alors une fois qu'on a bien pris conscience de cette empreinte.
24:10 En réalité il faut y aller assez fortement sur cette prise de conscience.
24:15 Parce que ça a été longtemps encouragé par un discours ambiant, l'usage immodéré des services numériques.
24:20 Et donc cette prise de conscience, pour prendre conscience de cette empreinte, rien de tel ne nous a semblé en tout cas.
24:26 Que l'éducation des plus jeunes et l'information du plus grand nombre.
24:29 Voilà pourquoi cette seconde proposition, il y en a cinq au total, s'inscrit dans l'étude.
24:33 Et elle fait partie du volet éducatif de l'étude qui compte deux autres volets.
24:36 Un volet économique et un volet service public.
24:38 Alors cette proposition aussi, je dois le dire, elle essaye de tirer les leçons de certains rendez-vous manqués dans le passé.
24:44 De rencontres entre la législation, entre la loi et le public.
24:50 Et je vais parler du rendez-vous manqué à mon sens entre le RGPD, la loi informatique et liberté et le public.
24:56 Dans les années 70, il y a une élite en France qui a pris conscience de manière très anticipatrice des risques de l'informatique sur les libertés publiques et sur les droits fondamentaux.
25:05 Il est clair qu'elle était visionnaire parce qu'aujourd'hui on voit bien que l'informatique menace effectivement dans certains cas la liberté et parfois même la démocratie.
25:12 Peut déstabiliser certains points de la démocratie.
25:15 Le problème c'est que ce qui a manqué, c'est qu'il n'y a pas eu d'instruction, il n'y a pas eu d'adhésion du public.
25:21 Et donc ça a généré une inconscience, une indifférence et une impunité.
25:24 C'est-à-dire que comme les gens n'ont pas été suffisamment instruits du sujet, comme on pourrait le faire pour la sécurité routière par exemple ou pour le tabac.
25:31 Et bien cette loi, elle a semblé au mieux très enquiquinante et au pire, inexistante.
25:37 Et donc elle a été très peu appliquée.
25:39 Ce qui fait qu'aujourd'hui le mal est fait en matière de droits fondamentaux et la pente à remonter est longue et lourde.
25:44 Donc on aimerait là en l'occurrence, pour l'empreinte sur le vivant, prendre conscience rapidement, puisque ça y est les effets sont palpables, et faire adhérer le public à ce sujet.
25:54 Sachant que pour terminer, cette proposition ne part pas de rien, puisque la loi visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique, la loi RIN votée en novembre 2021,
26:02 impose déjà, elle est entrée en vigueur cette loi, de sensibiliser dès l'école et jusqu'au dernier degré universitaire, d'une part à la sobriété numérique, ça c'est pour les consommateurs de numérique,
26:12 et d'autre part, ça c'est pour les fournisseurs de numérique, c'est-à-dire les futurs ingénieurs, à l'éco-conception des services numériques.
26:19 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cette proposition d'une utilisation soutenable de la donnée ?
26:24 Bien sûr. Alors deux dimensions à cette proposition. D'abord, éduquer les ingénieurs, les futurs ingénieurs de demain, à l'éco-conception des services et des produits numériques.
26:34 Alors cette première dimension, ça consiste à développer une filière numérique soutenable et à organiser sa professionnalisation,
26:42 alors notamment en intégrant un volet numérique responsable dans toutes les formations, notamment la formation ingénieure.
26:48 Deuxièmement, en conditionnant le financement public des formations à l'existence de modules de formation d'éco-conception.
26:56 Troisièmement, en créant une certification éducation numérique pour professionnaliser les métiers reconnus et les sensibiliser à la loi, notamment à la loi RIN.
27:06 Et enfin, en développant une filière, et ça c'est très important cette "enfin", une filière de la seconde main pour les objets connectés.
27:12 En fait, je crois que dans le numérique, il faut vraiment mettre le paquet sur la durabilité des équipements.
27:17 C'est très important parce que l'IoT peut générer des milliards de déchets. Donc il ne faut absolument pas que ce soit le cas, ce serait terrible.
27:24 Il faut absolument que l'IoT génère des produits durables qu'on recycle, qu'on répare et qu'on réemploie. Donc ça c'est la première dimension.
27:30 La deuxième dimension, elle s'adresse cette fois-ci à vous, à moi, au grand public en fait, c'est de faire de l'éducation à la sobriété numérique une grande cause nationale,
27:39 en l'introduisant littéralement dès l'école primaire, peut-être dans le module d'instruction civique, pardon, d'éducation civique, ou bien peut-être d'en faire une matière à part.
27:48 De responsabiliser, ça vous allez être sensible, la presse sur ce sujet-là, et enfin d'éduquer à l'usage des écrans dès le plus jeune âge.
27:57 Merci beaucoup Mathieu Bourgeois, j'imagine que tu seras largement détaillé dans votre rapport à venir.
28:02 Mathieu Bourgeois, avocat, vice-président du Cercle de la Donnée, était dans Smartech. Merci encore.
28:07 Et puis merci à vous de nous suivre sur la chaîne Bismarck et également sur les plateformes de podcast et sur les réseaux sociaux.
28:12 A très vite pour de nouvelles discussions sur la tech dans Smartech.
28:15 [Musique]