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Ce soir, Donald Trump reçoit Benyamin Netanyahou, marquant la première visite d'un chef d'État étranger depuis son investiture. Cette rencontre est cruciale pour la paix au Moyen-Orient et la survie politique de Netanyahou, face à des enjeux complexes et des pressions internes.

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Transcription
00:00Elsa Vidal, c'est votre choix ce soir de nous parler de cette première visite d'un chef d'État étranger aux États-Unis depuis l'investiture de Donald Trump.
00:08Trump qui reçoit dans une heure maintenant Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, visite capitale.
00:14Oui, dans un peu plus d'une heure, dans deux heures en fait, on saura un peu plus ce que les deux hommes auront discuté et surtout s'ils auront conclu quelque chose.
00:22Mais cette visite, elle témoigne véritablement d'un lien privilégié, enfin d'un statut privilégié accordé à Benjamin Netanyahou.
00:29Il y a une relation avec Donald Trump qu'on a parfois considérée comme privilégiée, mais en réalité c'est surtout sa relation avec Joe Biden qui était mauvaise.
00:38Avec Trump, Benjamin Netanyahou, il y a eu des hauts, il y a eu des bas, depuis qu'il a repris les reines de la Maison Blanche, il est véritablement courtisé par Benjamin Netanyahou.
00:49En dehors de ça, cette visite, elle est cruciale à trois titres.
00:54Pour Donald Trump, pour la paix au Moyen-Orient et pour la survie politique de Benjamin Netanyahou.
00:59En prenant l'heure, pour Trump d'abord.
01:01Alors Trump, tout simplement, vise une chose dans la vie internationale, il veut établir sa stature de négociateur, il veut ramener la paix par la force
01:11et surtout, en ce qui concerne la fin du conflit au Moyen-Orient, il veut dépasser Barack Obama, le président démocrate qui s'était vu attribuer le prix Nobel de la paix.
01:24On en voit des images de Barack Obama à Oslo pour la remise du prix Nobel de la paix en 2009, en raison de ses contributions en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationale.
01:36Un prix descendu en flamme par Donald Trump qui n'a pas de mots trop durs pour juger cette attribution.
01:45Quand Obama est arrivé au pouvoir, ils ont dit, nous allons lui décerner le prix Nobel de la paix.
01:51Ce à quoi il a répondu, mais qu'ai-je fait pour mériter ce prix ? Car oui, il n'a rien fait pendant huit ans.
01:57C'est vrai qu'on lui a donné avant les huit ans, avant même d'arriver quasiment à la Maison Blanc.
02:01Oui, même l'Ège Valéza avait dit que c'était tout à fait prématuré, donc on peut tout à fait comprendre Donald Trump, mais il n'en reste pas moins qu'il a beaucoup travaillé.
02:08Pendant son premier mandat, il a déjà conclu les premiers accords d'Abraham, c'est-à-dire qu'il a obtenu qu'Israël soit reconnu par certains pays du monde arabe, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, le Maroc, le Soudan.
02:19Et il entend bien aller beaucoup plus loin, en plus de négocier la deuxième phase de l'accord qu'il a réussi à sceller avec Israël et le Hamas avant son investiture.
02:31Là, il parle désormais de la cessation totale des hostilités.
02:36Oui, parce que justement, vous disiez, c'est capital pour Trump, c'est capital aussi pour la paix au Moyen-Orient, ce qui va se passer ce soir à Washington.
02:41Absolument, parce qu'il s'agit d'obtenir d'Israël la cessation des hostilités, le retrait total et définitif de l'armée israélienne de la bande de Gaza, et encore plus loin, la reconnaissance et la normalisation des relations entre Israël et l'Arabie Saoudite.
02:58Et là, ça va devenir nettement plus compliqué pour Benjamin Netanyahou, parce qu'il est pris entre le marteau et l'enclume.
03:06Il a, bien sûr, face à lui, le négociateur de Donald Trump, Vitkov, qui lui avait déjà tordu le bras sur la première phase de l'accord en le forçant à le céder.
03:16Et puis, il a en face de lui, ou plutôt au pays, une extrême droite dont il dépend pour sa coalition.
03:22Une extrême droite qui a déjà menacé, alors déjà, pour l'extrait que nous voyons, c'est son ancien ministre de la Sécurité Nationale qui a démissionné après la signature de la première partie de l'accord.
03:36Et ce qui reste de sa coalition d'extrême droite, c'est dit définitivement opposé à, justement, la cessation des hostilités.
03:43Elle est, cette extrême droite, plutôt déterminée à reprendre le combat une fois tous les otages libérés.
03:50Ça veut dire, en termes très simples, que relation privilégiée ou pas entre Donald Trump et Benjamin Netanyahou, ce que l'un gagnera, l'autre le perdra.
04:00Et pour l'instant, on n'a jamais vu Donald Trump privilégier un allié plutôt que son propre succès.
04:06Christophe ?
04:07Au-delà de cette conjoncture très préoccupante et où Donald Trump veut aller vite, il avait été, lors de son premier mandat, moteur dans les accords d'Abraham.
04:15C'est-à-dire l'apport d'une solution géopolitique, en fait, au conflit entre les pays arabes et Israël, mais en enjambant le problème palestinien.
04:24Donc moi, j'attends de Trump et de la diplomatie américaine qu'elle reprenne la construction des accords d'Abraham qui auraient dû aboutir à la signature entre l'Arabie saoudite et Israël,
04:33puis il y a eu le 7 octobre, mais en y incluant, en trouvant, même si c'est périphérique, une solution politique au problème palestinien.
04:41Quatre ans, ça va être court.
04:42Vous avez complètement raison, Christophe, mais l'Arabie saoudite, justement, pour ses dirigeants, est face à un problème.
04:48La jeunesse saoudienne veut un État palestinien.
04:52Et si Donald Trump veut obtenir la reconnaissance d'Israël par l'Arabie saoudite, on retombe sur la solution à deux États.
04:59Et là, Benjamin Netanyahou devra manger son chapeau.
05:02J'aime beaucoup le manger son chapeau, pardon.
05:05Je repense encore une fois à l'Amérique messianique.
05:08Donald Trump se pose en messie, sauveur du monde.
05:11Je me pose une question.
05:12Il va bien tomber de son piédestal car tous les messies finissent par chuter.
05:17On verra si c'est demain.

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