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00:00Europe 1 Soir, 19h, 21h, Stéphanie Demuru.
00:04Et toujours avec mes amis, mes amis, mes invités, mes chroniqueurs de la deuxième heure, Gilles Boutin, Jean-Michel Salvatore.
00:12Alors l'actualité c'est aussi ces chiffres sur le rapport annuel de l'immigration publié aujourd'hui.
00:18Le ministère de l'Intérieur en a dévoilé les contours.
00:21Record absolu, 4,3 millions de titres délivrés en cours de validité.
00:29C'est du jamais vu. C'est vrai Jean-Michel Salvatore, il y a toujours un décalage entre ce qu'on entend, la fermeté et puis ce qui se passe sur le terrain.
00:38Et c'est vrai que quand on regarde un petit peu les chiffres, on peut quand même être assez impressionné par leur ampleur.
00:46En fait il faut regarder les ordres de grandeur.
00:49Quand on regarde les chiffres de 2024, on se rend compte qu'on a accueilli sur notre sol l'équivalent de la population de Lyon.
01:00C'est-à-dire autour de 500 000 personnes.
01:04Et puis ça continue.
01:06Alors ce sont 500 000 personnes qui arrivent en France à divers titres.
01:09Ce sont 500 000 personnes qui arrivent légalement.
01:15Motif principal, étudiants.
01:17Alors il y a les étudiants, il y a le regroupement familial, il y a les demandeurs d'asile et puis il y a aussi les régularisations.
01:25Tout ça, ça fait à peu près 500 000.
01:27Mais on ne compte pas évidemment tout ce qui est clandestin.
01:31Et donc se dire qu'on accueille pour des raisons plus ou moins justifiées 500 000 personnes sur notre sol rien qu'en 2024, c'est vrai que c'est énorme.
01:42Et si on se souvient qu'en 2023 ça a été à peu près pareil, en 2022 à peu près pareil, etc.
01:47C'est beaucoup plus qu'avant.
01:49En tout cas, c'est beaucoup plus qu'en 2012.
01:51C'était 200 000 à peu près au début des années 2000.
01:54Et quand vous regardez par exemple, il y a un chiffre record qui a été publié par le ministère de l'Intérieur que je trouve aussi extrêmement spectaculaire.
02:00C'est le renouvellement des titres de séjour.
02:02C'est-à-dire des gens qui étaient en France depuis longtemps et qu'on renouvelle.
02:06Là, on a renouvelé 880 000 titres de séjour.
02:10Donc on voit bien qu'il y a des masses énormes.
02:12Et quand le Parti Socialiste nous explique qu'il n'y a pas de submersion,
02:17on peut comprendre que les Français dans les sondages à 65-75% pensent qu'il y a submersion.
02:23Parce qu'évidemment, on est face à des chiffres qui sont absolument considérables.
02:27Alors Gilles Boutin, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin se félicitent plutôt de la hausse des expulsions
02:32quand effectivement Marine Le Pen se l'amende sur les 336 000 premiers titres de séjour délivrés l'année dernière.
02:40Il y a forcément une distorsion entre ceux qui sont aux manettes et qui veulent montrer qu'ils agissent.
02:45Et le RN, dont c'est le Fonds de Commerce aussi, de pointer cette union.
02:50Vous en doutez qu'il agisse justement ? Il semble agir quand même Bruno Retailleau.
02:55Non, je ne doute pas de la volonté et du fait qu'il a bien compris les préoccupations des Français en la matière.
03:02Mais je pense qu'au-delà de ces chiffres, on se dit qu'il y a une impuissance.
03:09Parce que pour moi, le phénomène va bien au-delà de ces chiffres bruts qu'on a mentionnés.
03:14C'est-à-dire qu'on ne peut pas embrasser pleinement cette réalité dans la mesure où vous avez les titres de séjour.
03:19C'est-à-dire des personnes étrangères, nées à l'étranger, qui sont en France.
03:23Après vous extrapolez avec des personnes, il y a du regroupement familial, donc il y a des personnes qui naissent également.
03:27Et ensuite se pose cette fameuse question de l'intégration, de l'assimilation, de l'adhésion aux projets communs.
03:34Et c'est pour ça que je reviens sur le sentiment de submersion évoqué par François Breilhout, en insistant bien sur le sentiment.
03:43C'est que vous n'allez pas demander à un Français d'identifier précisément, lorsqu'il se promène dans son quartier,
03:50qu'il voit effectivement des physionomies, des manières d'être dans l'espace public qui ont changé.
03:55On ne va pas lui demander de savoir si la personne qui est en face de lui est effectivement de nationalité française parce qu'elle est née en France,
04:01ou si elle est arrivée il y a 15 jours ou 4 ans et a toujours une nationalité, et est-ce qu'elle est en situation illégale ou légale.
04:08En fait, le débat n'est pas là. Le débat est sur la perception que cette immigration, qui au fil des années a été incontrôlée,
04:15provoque sur le cadre de vie des Français.
04:20Et c'est ça que François Breilhout a voulu montrer, et en ce sens il a été extrêmement précis dans l'identification de la question.
04:28Jean-Michel Savardin.
04:30Moi j'ai trouvé que dans le discours de politique générale, tout le passage sur l'immigration, je trouve qu'il était extrêmement juste de la part de François Breilhout.
04:40De même d'ailleurs sur la dette. Je trouve que sur le constat, je trouve que c'était très juste quand il dit
04:47finalement l'immigration c'est une question de proportion.
04:51Et c'est vrai que la réponse qui a été apportée par Jean-Luc Mélenchon ce week-end est absolument stupéfiante,
04:56puisque là Mélenchon a dit mais non, ce qui est formidable c'est la créolisation.
05:00Que tous ceux qui pleurent sur les traditions de la France cessent de pleurer parce qu'ils n'ont rien compris.
05:06Le bonheur, la félicité, l'avenir, le progrès, c'est le mélange, c'est la créolisation, c'est finalement la perte des repères français.
05:15Et donc là on voit bien que le débat il est assez bien posé entre Bayrou d'un côté et puis Mélenchon qui n'en finit pas dans sa surenchère et dans ses provocations.
05:27Et puisqu'on parle immigration, on l'entendait tout à l'heure dans les titres, cette attaque devant la préfecture de police de Paris aujourd'hui,
05:35qui rappelait d'ailleurs celle de 2017 devant le parvis de Notre-Dame contre les policiers,
05:41un homme somalien manifestement a agressé deux policiers, tenté de s'emparer de leur arme de poing.
05:47On apprend à l'instant que cet assaillant était sous au QTF.
05:51Un de plus.
05:53Il y a aussi Gilles Boutin qui parlait d'impuissance.
05:57On ne va pas accuser l'ensemble des personnes qui arrivent en France d'avoir des intentions criminelles ou d'être des personnes psychiquement déstabilisées.
06:11Loin de là cette idée.
06:13Et le problème c'est que sur ces questions de QTF ou tout simplement de délinquance ou d'insécurité qui peuvent s'installer,
06:19le débat est supprimé dès lors qu'on cherche à faire croire que tout cela cache une haine.
06:25Une haine rentrée.
06:27Alors qu'il n'est pas du tout question de cela.
06:29Il est simplement question de considération d'ordre régalienne.
06:33C'est-à-dire qu'un État, ce qu'il définit, c'est ses frontières et sa capacité à les maîtriser.
06:37Ensuite, s'il régule les entrées, s'il choisit spécifiquement les personnes qu'il accepte chez lui,
06:43bien sûr qu'il y aura beaucoup moins de cas de ceux dont on parle.
06:47Et vous parlez d'impuissance, Gilles Boutin, tout à l'heure.
06:49On est à quoi ? 6-7% d'OQTF exécutés ?
06:53Comment un État digne de ce nom peut être aussi impuissant ?
06:57On en vient à se demander s'il ne faut pas être les États-Unis et appliquer une politique à la Trump,
07:02c'est-à-dire de tordre le bras à ses interlocuteurs pour obtenir des choses.
07:05Puisque ce qui est assez frappant, c'est de voir comment Donald Trump obtient des réactions de la part des autres pays.
07:13Le Canada qui envoie des soldats à la frontière pour empêcher les trafics de drogue ou les arrivées de migrants.
07:20La même chose au Mexique.
07:21Ce que je veux dire par là, c'est non pas qu'il faudrait faire la même chose et qu'on n'en a pas les moyens.
07:26Simplement, on est dans une logique de rapport de force.
07:28Et je pense qu'il est possible que la France devrait davantage assumer ses capacités d'influence
07:32et aussi couper un certain nombre de ponts avec des pays.
07:35C'est déjà bien coupé avec l'Algérie, notamment.
07:38Mais il ne faudrait peut-être pas hésiter à aller un peu plus loin
07:41et assumer que plus rien n'est possible dans le dialogue avec ce pays qui ne veut pas reprendre ses ressortissants condamnés en France.
07:47Jean-Michel Salvatore, Gilles Boutin parlaient du style Donald Trump.
07:50On l'a vu aujourd'hui, on n'a plus le temps d'en débattre, malheureusement, de cette guerre commerciale.
07:55En tout cas, de cette façon de négocier à la Trump.
07:58Finalement, est-ce qu'elle pourrait s'appliquer en matière d'immigration aussi ?
08:02Il faut y aller fort et puis finalement voir ce qu'on obtient, notamment à l'endroit de l'Algérie.
08:08Je ne suis pas sûr qu'il faille y aller dans les excès de M. Trump.
08:14Le problème qu'à Retailleau et Darmanin, c'est qu'évidemment, ils n'ont pas de majorité pour faire voter des lois.
08:21Donc ils font tout ce qu'ils peuvent, alors qu'ils n'ont pas le Parlement dans leurs mains.
08:29Donc ils y vont à coup de décret, à coup de règlement, etc.
08:33Ils font ce qu'ils peuvent, mais évidemment qu'ils sont très en deçà de ce qu'ils voudraient faire.
08:38Et c'est vrai que Jordan Bardella a beau jeu de dire que finalement, Retailleau, il est d'abord ministre de la parole.
08:44Ce qui n'est pas tout à fait vrai et c'est assez injuste.
08:48Mais on voit bien chez Bardella une critique assez sévère de Retailleau, tout simplement parce qu'il voit bien le danger que Retailleau représente.
08:57C'est un homme assez isolé d'ailleurs, Bruno Retailleau. Aujourd'hui, tout le monde a intérêt à ce qu'il échoue.

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