1989, le mur de Berlin tombe. Une autre ère s’ouvre. Une ère en gestation avant cette chute, mais que cette chute acte, et accélère. La mondialisation est en route, Bertrand Badie, dans une parole peut être un peu caricaturale nous rappelle combien « nous avons été seuls au monde jusqu’en 1989 ». Depuis, il est vrai nous sommes très nombreux ! [...]
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00:001989, le mur de Berlin tombe.
00:11Une autre ère s'ouvre, une ère en gestation avant cette chute, mais que cette chute acte et accélère.
00:17La mondialisation est en route, Bertrand Baddy, dans une parole peut-être un peu caricaturale,
00:23nous rappelle combien nous avons été seuls au monde jusqu'en 1989.
00:29Depuis, il est vrai, nous sommes très nombreux.
00:32Donc oui, le monde s'est ouvert, les frontières sont devenues poreuses,
00:36et dans le même temps, au quasi, nous avons été plongés dans un monde où Internet explose et casse encore des barrières.
00:44Les frontières sont troubles, de toutes parts, à n'en pas douter.
00:49Dans cet épisode, le politique doit faire face à des espaces redéfinis, divers, profondément différents,
00:55voire opposés, pire, mouvants.
00:59Ceci est typique à notre époque.
01:01En effet, les espaces sont comme un millefeuille à plusieurs dimensions.
01:06La notion de frontière est devenue cruciale, centrale.
01:09Le politique est supposé la maîtriser, mais le peut-il encore ?
01:14N'oublions pas que le politique n'est rien sans son territoire.
01:18Il doit atterrir très concrètement.
01:21Il a besoin en effet d'un lieu, d'un territoire, même si celui-ci le contraint et l'étouffe.
01:27Je m'explique.
01:29Quand des entreprises gigantesques comme Amazon, Alibaba, Google ou même des Netflix n'ont aucun problème à traverser les frontières,
01:37le politique, lui, est contraint, limité dans son action, au cœur d'une nation ou d'un espace défini.
01:44L'État-nation est un pays, un lieu aux frontières quasi indépassables.
01:49Même celles de l'Europe sont ouvertes et fermées en même temps.
01:53Comment cet État peut faire face à des entités d'une extrême agilité ?
01:58Face à des individus devenus liquides et mobiles quand l'État est rigide et inexorablement lié à une terre ?
02:06Face à un citoyen votant dans le bureau de vote de son enfance, un bureau de vote qu'il ne verra peut-être plus jamais ?
02:12Comment cet État peut-il répondre aux énormes multinationales, transnationales et transfrontières ?
02:19Comment par exemple peut-il collecter l'impôt ?
02:21L'exil taxe ne suffisant pas ?
02:24Comment peut-il se raconter, faire du soft power quand Apple a le meilleur soft power de tous les temps ?
02:31Comment cet État peut-il agir face à des organisations terroristes, agiles et sans territoire défini ?
02:37L'espace et le territoire sont de vrais défis.
02:41Est-ce que la réponse est forcément dans la notion de souveraineté ?
02:44Je ne crois pas que ce soit si simple de poser le monde ouvert au monde de nouveau fermé.
02:50Mais c'est peut-être dans des renforcements de marqueurs agiles que l'on peut agir.
02:54Vote électronique pour les individus nomades, réseau francophone favorisé,
02:59meilleure coopération avec ces énormes entreprises transnationales, une Europe qui sait se raconter mieux aussi.
03:07Les États, notamment des États-nations comme la France,
03:10doivent faire face à ce défi d'un territoire qui lui échappe, d'une géographie devenue confettie.
03:20Vote électronique pour les individus nomades, réseau francophone favorisé, meilleure coopération avec ces énormes entreprises transnationales, une Europe qui sait se raconter mieux aussi.