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00:00Avec Georges Fenech et Louis Osalter, nous allons maintenant nous diriger vers quelque chose qu'on connaît, malheureusement, sous la 5ème République.
00:14Alors que les forces de gauche se sont toujours concentrées sur un candidat, il y a eu des exceptions, mais bon, il y a eu quand même souvent une majorité où on a su se concentrer sur, par exemple, François Mitterrand.
00:29Là, on revit avec Bruno Retailleau qui a toutes les qualités, on le sait, qui mène des chantiers difficiles, envers et contre tout.
00:39On a Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez qui, voilà, commencent un petit peu à se télescoper, Georges Fenech.
00:49Écoutez, ce n'est pas nouveau.
00:51Ah non, moi je me souviens de l'affrontement Baladur-Chirac, je me souviens de l'affrontement Copé-Fillon, Villepin-Sarkozy pour le leadership et la présidentielle.
01:04Il y a toujours eu, Juppé évidemment, il y a toujours eu une confrontation comme ça sur, disons, deux lignes un peu à l'intérieur de la famille politique.
01:14Là, voilà, on a effectivement aujourd'hui Laurent Wauquiez qui apparaît encore jusqu'à aujourd'hui un peu comme le candidat naturel pour la présidence des DLR.
01:27Mais il y a l'émergence tout à coup de Bruno Retailleau qui, effectivement, fait un sans faute et qui plaît aux Français.
01:34Ça nous rappelle Baladur-Chirac, alors qu'il y en avait un qui était Premier ministre et l'autre était maire de Paris.
01:40Et puis il y avait ce pacte entre les deux.
01:43Toi, moi président, Chirac, et toi tu seras Premier ministre.
01:48L'autre était Premier ministre sous la cohabitation sous François Mitterrand.
01:51Et là, Wauquiez dit à Retailleau, si tu romps cet accord, tu porteras la responsabilité d'une guerre des chefs.
01:59J'espère qu'il n'y aura pas de guerre.
02:01Qu'il y aura simplement, je dirais, une confrontation démocratique s'il se présente.
02:07Des primaires ?
02:08Des primaires, c'est quoi ? C'est une élection au sein.
02:13Alors vous avez raison, ça peut avoir un côté primaire dans la mesure où celui qui prendra effectivement la présidence du nouveau parti,
02:22qui sera rebaptisé et tout, il sera en piste pour l'élection présidentielle.
02:27Mais après, est-ce qu'il y aura des primaires avec le MoDem, avec d'autres familles du centre et de la droite ?
02:33Moi je ne le souhaite pas personnellement, je l'ai vécu, ça ne nous a pas porté chance.
02:37Il y a eu des primaires qui ont tourné au fiasco loué aux haltères.
02:40Déjà, c'est très rugueux ce qui se passe entre Wauquiez et Retailleau.
02:43La phrase que vous avez citée, Pierre donne le ton, ils ont dîné hier soir, c'est musclé.
02:48C'est-à-dire que la guerre des chefs est déjà là.
02:50C'est l'ambiance à OKCOR.
02:52En fait, Wauquiez et Retailleau, ils ont chacun un problème qui est très différent, qui est presque inversé.
02:57Wauquiez a un évident problème d'image.
02:59C'est pas nouveau ça ?
03:01C'est pas du tout nouveau, mais son retour sur la scène nationale à travers son retour à l'Assemblée nationale l'été dernier,
03:07n'a pas du tout corrigé ça.
03:09Il a refusé d'intégrer le gouvernement, alors il rêvait du ministère de l'Intérieur, il ne l'a pas eu,
03:12mais il a refusé d'autres portefeuilles ministériels intéressants, notamment à Bercy.
03:18Il s'est dit qu'en restant à l'Assemblée nationale, là où il préside le groupe des Républicains,
03:23ce serait une meilleure base que dans ces gouvernements fragiles qui défilent.
03:26Là où Retailleau a une toute autre stratégie.
03:29L'image de Wauquiez n'a pas changé.
03:31Il est perçu comme insincère, comme bouvant, comme changeant.
03:33Les Français, sans le connaître, ont l'impression de ne pas le connaître, de ne pas savoir ce qu'ils pensent.
03:37Et il est toujours désespérément bas dans les sondages qui le testent pour l'élection présidentielle.
03:42Retailleau, lui, n'a pas de problème d'image, de toute évidence.
03:45Son émergence est très rapide, spectaculaire.
03:49Il tient des propos dans un costume, en plus très parlant qui est celui de ministre de l'Intérieur.
03:53Il tient des propos qui percutent, qui rencontrent les attentes de la plupart des Français.
03:58Donc là-dessus, il sauve son image et la meilleure qu'il soit à droite en ce moment.
04:03Il va avoir un problème de fonction, justement.
04:05Parce que comment vous expliquez aux Français que vous allez reprendre un parti politique
04:09qui n'a plus beaucoup d'adhérents, qui a gouverné mais qui n'a plus gouverné depuis 2012
04:14et la défaite de Nicolas Sarkozy, et que vous allez faire la tournée des fédérations,
04:19des galettes des rois, des pots, pour conquérir le parti,
04:22alors même que vous êtes ministre de l'Intérieur, avec tous les dossiers que l'on connaît,
04:26comme l'urgence sécuritaire, l'urgence migratoire.
04:29J'en connais un qui a été ministre de l'économie et qui, sans le dire au Président de la République
04:34courant 2015-2016, a pris ses clics et ses claques, si j'ose dire.
04:41Au bout de deux ans !
04:43Deux ans, neuf mois avant une élection présidentielle.
04:46Si Bruno Retailleau a une telle popularité, c'est aussi parce qu'il est ministre de l'Intérieur.
04:51Je rappelle qu'il existait avant, mais jamais il n'avait personne en notoriété
04:54parce qu'il ne portait pas le costume, il ne portait pas les galons.
04:57Je ne suis pas aussi pessimiste que vous.
04:58Moi je trouve que l'équation est un petit peu compliquée.
05:01Par ailleurs, Georges Fenech disait que celui qui reprendrait le parti
05:04serait quelque part automatiquement en lice pour l'élection présidentielle.
05:08Je ne suis pas sûr de ça.
05:10Je ne suis pas sûr que ce qui est devenu ce parti,
05:12et d'ailleurs je crois que c'est valable d'à peu près n'importe quel parti politique,
05:15parce qu'on pourrait raisonner pareil pour le Premier Secrétaire du Parti Socialiste
05:19qui imagine spontanément Olivier Faure candidat à l'élection présidentielle
05:22simplement parce qu'il est Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
05:24Non mais voilà, la chefferie de parti ne vous confère plus automatiquement
05:28un statut de candidat à la présidentielle.
05:30Et l'exemple que vous avez cité d'Emmanuel Macron est très bon.
05:32Il n'avait pas de parti, il a construit de toutes pièces
05:34autour de son image de la personne.
05:36Et il a dynamité d'abord la gauche et ensuite la droite.
05:38La droite c'est dynamité toute seule.
05:40J'ai un peu eu de mémoire quand même.
05:43Oui et puis il y a eu le Pénélope Gayet aussi.
05:45C'est ce que je suis en train de vous dire.
05:47Oui mais ça va mieux en lisant.
05:49Je trouve que le réquisiteur a été un peu sévère vis-à-vis de Laurent Wauquiez.
05:52Le procès en insincérité, je ne sais pas trop à quoi vous faites allusion.
05:56Et n'oubliez pas une chose quand même,
05:58c'est que Laurent Wauquiez a été élu et réélu à la Région Vienne-Rhône-Alpes
06:03où il a une gestion qui est reconnue par tout le monde,
06:05comme une gestion absolument soucieuse des deniers publics, etc.
06:10Il a réussi au fond à la tête d'une des plus grandes régions françaises.
06:13Mais il n'a pas un déficit d'image.
06:15Après il a, je crois, beaucoup de marge de progression.
06:18Parce que quand on le connaît, moi ce qui est mon cas, je le connais personnellement,
06:21c'est un homme extrêmement talentueux, brillant, brillantissime.
06:26Incontestablement personne ne peut lui enlever.
06:28Sans doute l'un des plus intelligents que nous ayons eu dans notre famille politique.
06:33Après, effectivement, il faut savoir s'entourer.
06:35Il faut savoir aussi écouter.
06:37Tout ça s'apprend, s'acquiert.
06:39Il est retourné dans le bain purement politique.
06:41Il a quand même quitté confortablement une situation confortable
06:44de président d'une région pour retourner dans l'arène politique.
06:47Donc il affiche son ambition.
06:49Il veut faire quelque chose pour la France aussi.
06:51Oui, il veut faire quelque chose.
06:52La sincérité elle est là.
06:54Alors ces procès, bon.
06:56Après, pour ce qui concerne M. Retailleau,
06:59il n'est pas dénué non plus de qualité.
07:01C'est pour ça que les Français choisiront.
07:03Il y a un sondage qui est passé tout à l'heure
07:05chez l'ami Pascal Praud sur CNews
07:07et qui disait qu'effectivement
07:09le premier de toutes les personnalités de droite
07:12le plus aimé, c'est quand même Bruno Retailleau.
07:14Et nos confrères de Valeurs Actuelles
07:16titrent cette semaine.
07:18Et si c'était lui, bon, voilà.
07:20Oui, mais c'est normal, il est dans la lumière.
07:22Et de la même façon que
07:24Baladur était dans la lumière
07:27et que Chirac
07:29n'était pas encore dans sa CX
07:31à faire le tour de Paris.
07:33Pourtant c'est bien ça qui s'est passé.
07:35Tout à fait.
07:37Mais bon, je crois que
07:39Beauvau a toujours été un tremplin
07:41chez nous, pour Sarkozy et pour d'autres.

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