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00:00Est-ce que vous connaissez ?
00:017h45, vous écoutez ici Roussillon, du mieux sur le front de la sécheresse
00:05et les pêcheurs vont pouvoir en profiter, les Pyrénées-Orientales manquent toujours d'eau
00:09mais grâce aux pluies de cet automne, le niveau est remonté dans nos rivières et nos lacs
00:13à tel point que la préfecture vient d'autoriser les pêcheurs à ressortir leur canne Simon Colbeau.
00:17Oui, et ça, ça va donner le sourire à notre invité. Bonjour Sébastien Delmas.
00:20Bonjour.
00:21Vous êtes donc le président de la Fédération de pêche dans les Pyrénées-Orientales,
00:24la pêcherie autorisée notamment sur le plan d'eau de Saint-Estève
00:27mais aussi dans le Verdouble, le Maury, le Boulès aussi.
00:29L'eau est donc de retour, et les poissons alors ? Est-ce qu'ils sont revenus ?
00:33En tout cas, l'eau est de retour et comme vous l'avez cité,
00:37c'est les pluies automnales qui nous ont permis de retrouver des débits un peu plus importants.
00:40La glisse est remise à couler, les petits plans d'eau sont remis à être pleins.
00:44Vous avez cité Saint-Estève, on est très content que Saint-Estève soit à nouveau plein.
00:48Donc aujourd'hui, oui, on peut pêcher partout.
00:50Ces petits cours d'eau qui étaient fermés parce qu'ils étaient à sec tout simplement,
00:53la pêche s'est fermée d'elle-même, aujourd'hui, réglementairement, ils sont ouverts.
00:56Il n'y a que sur la glisse de Estagelle ou la mer que ça reste fermé
00:59parce que même si aujourd'hui c'est en eau, on reste prudent,
01:02on risque de nouveau d'avoir un à sec, en tout cas une rupture d'écoulement
01:06dans les semaines mois à venir s'il ne pleut pas de nouveau.
01:08Et est-ce que les poissons sont revenus alors dans le Maury, dans le Verdouble ?
01:12Alors ça va prendre un peu de temps.
01:14Pour le coup, quand les cours d'eau se sont asséchés, on a essayé d'organiser des pêches de sauvetage.
01:18On en a réalisé plus d'une trentaine, on a sauvé à peu près 10 tonnes de poissons,
01:20ce qui est assez énorme sur deux ans.
01:22Et après, naturellement, oui, les poissons vont revenir,
01:25ils vont dévaler les cours d'eau, ils vont se remettre à leur place.
01:28Mais ça va prendre quand même un petit peu de temps sur ces portions quand ils étaient asséchés, oui.
01:31Alors ces 10 tonnes de poissons, justement, que vous avez sauvés avec les puisettes
01:35pour éviter que ces poissons meurent dans ce qui est resté juste d'eau, des simples flaques,
01:39vous n'allez pas les réintroduire, les remettre là où vous les avez pris ?
01:42Alors sur le moment où on les a sauvés, on les a transportés là où on a pu.
01:46C'est-à-dire ?
01:46Il y a une certaine période, il y a un an et demi, on s'est posé la question où est-ce qu'on allait les mettre.
01:51Donc on les a mis dans des pièces d'eau où on n'avait qu'une masse d'eau, un lac, une retenue.
01:57Sur la glie, ça a essentiellement été le barrage sur la glie à Caravagny.
02:01Donc là, on sait qu'il y aura de l'eau.
02:03Et par contre, à l'automne, on a quand même fait un effort de réempoissonnement,
02:07notamment sur tous ces petits lacs, que ce soit à Mias, à Saint-Estève, il y a eu un empoissonnement la semaine dernière.
02:14Donc on a quand même fait un gros effort d'empoissonnement sur les petits lacs et sur les cours d'eau.
02:18On laisse la nature faire d'elle-même.
02:21Parce que c'est trop compliqué de repêcher les mêmes poissons pour les remettre à leur place ?
02:25Ce n'est pas possible.
02:27Du coup, vous faites de jeunes poissons que vous lâchez dans les lacs et les rivières ?
02:32C'est un combo entre la nature et un empoissonnement maîtrisé.
02:35Du coup, vous dites à vos adhérents ce matin, on laisse encore un peu de temps dans le Verdouble, par exemple, dans le Maurit,
02:40ou est-ce qu'on peut d'ores et déjà y aller malgré l'action des pêcheurs, malgré les prises éventuelles ?
02:45La nature va quand même se reconstituer. C'est quoi la position à tenir ?
02:48La position, c'est qu'on laisse la nature faire, on laisse un peu de temps, après il faut suivre la réglementation.
02:53La pêche à la truite, la grosse ouverture dans l'année, ça ouvre le 8 mars.
02:57Actuellement, tout ce qui est pêche au carnassier, pêche au brochet, ça ferme parce qu'on rentre dans la période de reproduction.
03:02Donc le gros événement, c'est à partir du 8 mars où la pêche à la truite va démarrer dans le département.
03:06Est-ce qu'il y a une espèce de poisson pour laquelle vous êtes particulièrement inquiet ?
03:10En vous disant, on n'est pas sûr de la retrouver.
03:12C'est un poisson qu'on trouvait dans nos rivières et avec la sécheresse, on risque de le trouver beaucoup moins.
03:17On est un peu inquiet pour tous les poissons parce qu'on voit que la sécheresse et le dérèglement climatique touchent tous les cours d'eau.
03:23Même en altitude, on voit des lacs, des rivières qui se réchauffent.
03:27C'est pour ça aussi qu'on a lancé un observatoire sur les murs aquatiques.
03:30Donc on est inquiet sur tous les poissons, mais on essaye d'adapter nos pratiques, la réglementation
03:35et surtout on essaye de travailler sur les milieux pour qu'ils soient le plus résilients possible.
03:38Vous écoutez ici Roussillon 7h49, retour de la pêche dans les Pyrénées-Orientales.
03:43On en parle Simon Colbeck avec notre invité, il est président de la fédération de pêche dans les PO, Sébastien Delmas.
03:49Et quand l'eau revient, est-ce que les pêcheurs reviennent aussi ?
03:53Parce qu'il faut le dire, ces dernières années, à cause de la sécheresse, vous avez perdu des adhérents.
03:56En effet, depuis deux ans, avec la sécheresse, on a eu moins de pêcheurs.
04:01Mais en tout cas, le début d'année, elle a l'image des retours des précipitations
04:05puisqu'on a une hausse de 15% de la vente des cartes à date pour date.
04:08Ce qui est une très bonne nouvelle pour nous, on s'en réjouit.
04:11Donc oui, effectivement, on espère que ce retour des précipitations va entraîner un peu plus de pêcheurs.
04:17Et pour bien comprendre, combien de cartes, combien d'adhérents, et combien vous en avez perdu à cause de la sécheresse ?
04:22Sur l'année, on est à peu près à 11 000 pêcheurs dans le département, 1,5 million au niveau national.
04:28L'année dernière, on en a perdu 200, on avait vu à peu près la même chose l'année d'avant.
04:31C'était essentiellement des adultes qui étaient plutôt des pêcheurs occasionnels, qui du coup n'y allaient plus, ça ne les motivait pas.
04:38Et là, on a bon espoir, d'ailleurs c'est la catégorie de cartes qui repart le plus fort,
04:41donc on a bon espoir que les gens se sont motivés en début d'année, ont pris leurs cartes et vont aller à la pêche, passer un bon moment.
04:48Est-ce que le prix des cartes a baissé justement pour tenter de faire revenir ces pêcheurs perdus ?
04:53Non, le prix des cartes, c'est tout simple, il est lié à l'inflation, donc au contraire, il a tendance à monter un peu chaque année.
04:59C'est combien aujourd'hui pour les filles ?
05:00C'est 112 euros la carte nationale, et pour les enfants c'est une vingtaine d'euros.
05:05Donc le prix des cartes, il n'est pas lié à la quantité de poissons pêchés, il est lié à tout le travail qu'il y a derrière pour faire fonctionner notre fédération départementale et le réseau associatif.
05:15Alors vous l'avez dit, le grand moment que vous attendez c'est le 8 mars, évidemment, c'est l'ouverture de la pêche à la truite, qui est toujours un grand moment dans notre département.
05:23Vous avez parlé tout à l'heure de cet observatoire que vous voulez lancer, ça c'est vraiment votre chantier pour 2025,
05:29un observatoire des milieux aquatiques, ce serait une première en France, de quoi est-ce qu'il s'agit ?
05:34Tout à fait, on a recruté un technicien qualifié l'année dernière, et c'est l'observatoire, il est en train de prendre forme.
05:41D'ailleurs on le présente au préfet dans le cadre du plan eau, le plan de résilience au mois de mars,
05:46parce qu'en fait le plan eau c'est quelque chose de très bien, qui est porté par le plus haut niveau de l'État sur des projets d'économie d'eau, de réutilisation de l'eau,
05:52mais il n'y avait rien sur le volet milieu aquatique.
05:54Justement, quel est l'impact de ces prélèvements sur le milieu aquatique ?
05:58Nous, tout l'objectif c'était de créer un observatoire, donc ça sera à peu près 80 stations sur nos rivières catalanes,
06:04où on va suivre différents paramètres, ça peut être la température de l'eau, le taux d'oxygène, la granulométrie, l'indice poisson, ça peut être plein de choses.
06:12Aujourd'hui on est à l'aveugle concernant nos rivières dans les Pyrénées-Orientales ?
06:16On n'est pas à l'aveugle parce qu'on avait déjà des choses, mais pas autant structurées.
06:19Là on aura vraiment une vision départementale, c'est tout l'objectif, et c'est surtout d'avoir un état des lieux dans ces années limitantes,
06:25j'ai envie de dire ces années de sécheresse, et dans le temps on voit l'évolution de toutes ces pressions,
06:29qu'elles soient humaines ou naturelles, ou du climat, sur la bonne santé de nos rivières.
06:33Vous voulez mesurer aussi le taux de pollution éventuellement, c'est compter la température, le poisson, la faune, flore ?
06:40Ça peut être énormément de paramètres, là déjà sur les premiers paramètres qu'on veut étudier,
06:44on est sur un observatoire qui coûte à peu près, entre l'investissement et le fonctionnement, 200 000 euros pour la première année,
06:49donc c'est quand même quelque chose d'assez colossal.
06:51Vous le financez tout seul ?
06:52Non, évidemment non, on est un observatoire sur l'intérêt général,
06:57donc on a les services de l'état et notamment l'agence de l'eau qui vont nous aider,
07:02et l'idée en fait c'est que ces données ne servent pas qu'à la pêche, c'est qu'elles servent à tout le monde,
07:06à tous les partenaires, et on est vraiment dans l'intérêt général,
07:10et on veut faire avancer l'état écologique de nos cours d'eau, parce qu'aujourd'hui il y a urgence.
07:14Vous voulez ouvrir quand cet observatoire ?
07:16Ça y est, il a démarré.
07:18Donc il y a déjà les premières données qui sont collectées ?
07:20Ça y est, les premières données sont collectées,
07:22et donc là c'est un travail de langue à laine,
07:24tous les jours on va récolter des données,
07:26et l'idée c'est que ça s'inscrive sur le long terme.
07:28Est-ce que c'est un moyen aussi pour vous faire davantage entendre auprès des autorités ?
07:33Dans le contexte de la sécheresse, on a beaucoup entendu les agriculteurs, et c'est normal,
07:36mais un peu moins les pêcheurs ?
07:38Est-ce que c'est un moyen pour peser un peu plus dans les négociations ?
07:41Négociation c'est un mot fort, parce que nous on a toujours été solidaires
07:44de la détresse agricole et du manque d'eau sur tous les usages.
07:48Après voilà, notre objectif c'est que nos cours d'eau aient leur débit minimum,
07:52pour qu'ils puissent fonctionner au minimum,
07:54donc effectivement l'observatoire va apporter des données
07:56qui vont être très utiles pour ajuster, j'ai envie de dire au plus juste,
08:00le niveau des restrictions.
08:02Donc ça ne sera pas un élément de négociation,
08:04mais ça sera un élément complémentaire pour prendre les bonnes décisions.
08:07Merci beaucoup Sébastien Delmas,
08:09vous êtes le président de la fédération de pêche ici dans les Pyrénées-Orientales.
08:12On rappelle que le 8 mars, l'ouverture de la pêche à la truite dans notre département,
08:17c'est qu'on peut désormais pêcher,
08:19évidemment pas toutes les espèces en même temps,
08:21mais on peut désormais pêcher dans tous les cours d'eau et les lacs,
08:24de nouveau dans les PO, sauf dans la glie,
08:26entre Estagel et le Barcaresse,
08:28où là on manque toujours cruellement d'eau.
08:30Bonne journée M. Delmas, au revoir.
08:32Merci à vous.
08:40J'adore, j'adore vous lire, alors n'hésitez pas,
08:42les messages sur le WhatsApp arrivent en nombre 0468 35 5000 pour nous parler.
08:48Mettez haut, avec un à t'oreille et trois en arrivant à Perpignan,
08:52c'est Patricia qui nous le dit, merci.
08:54Jacqueline à Ken et Roussillon, trois petits degrés, c'est déjà ça.
08:57Et puis à Ken Mestre aussi, merci beaucoup pour ces messages continués,
09:01c'est par WhatsApp au 0468 35 5000,
09:04messages écrits, messages vocaux, on accepte les deux bien sûr,
09:07et puis messages écrits sinon sur notre page Facebook,
09:10Roussillon, c'est toujours possible.
09:12Evidemment, avec Sandrine.