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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNEWS jusqu'à 10h30.
00:09Je suis souvent démuni devant les décisions des gouvernants.
00:13A partir du 1er mars, c'est-à-dire demain,
00:16les auto-entrepreneurs vont devoir augmenter leurs tarifs de 20%
00:21si leur chiffre d'affaires dépasse 25 000 euros par an.
00:26Avant, le vote du budget, c'était 37 000 euros par an.
00:31Prenons un exemple, un jardinier.
00:33Il a le statut d'auto-entrepreneur.
00:36En 2024, il a facturé 30 000 euros de chiffre d'affaires.
00:40Il vient chez vous et il prend 25 euros de l'heure.
00:44Et bien, à partir du 1er mars, donc dans quelques jours, vous paierez 30 euros.
00:49Alors évidemment, ce jardinier, il récupérera la TVA,
00:53mais vous, le client, vous allez payer plus cher.
00:57Cette disposition concerne 250 000 auto-entrepreneurs.
01:02C'est une facilité mise en place par Nicolas Sarkozy pour permettre de créer son entreprise.
01:07Quand je dis son entreprise, c'est sa micro-entreprise,
01:10sans la lourdeur de l'administration.
01:13Convenons qu'on était sur des sommes modestes,
01:16des entreprises qui réalisent 37 000 euros de chiffre d'affaires par an.
01:23Soit 3 000 euros facturés chaque mois.
01:27Pour le jardinier et son client, de conséquence,
01:31il est possible que cette disposition encourage le travail au noir.
01:34Merci, merci.
01:35Et puis, le choc de simplification qui était la promesse du moment,
01:41subit un coup d'arrêt.
01:43Vous me direz que c'est un détail dans l'océan de difficultés du moment, sans doute.
01:48Mais outre le fait que le détail n'existe pas,
01:52il révèle un état d'esprit et prouve une nouvelle fois
01:55qu'entre les mots et les actes, il y a un gouffre.
01:59Il est 9h02, Chana Rousteau.
02:019h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
02:12Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:14On en sait plus sur le profil du meurtrier de l'ivrigargan en Seine-Saint-Denis,
02:18Soufiane Ho, c'est son nom.
02:20C'est littéralement acharné sur un passant lundi dernier à coups de couteau en pleine rue.
02:25C'est un Marocain de 39 ans et selon le Parisien, il a déjà échappé deux fois à la justice.
02:29En 2015, il avait tué un père de famille en lui tirant dessus devant un bar parisien.
02:34Sauf qu'il a été jugé irresponsable pénalement, puis vraisemblablement libéré.
02:39Trois quarts des Français sont contre l'installation de migrants dans les zones rurales.
02:44C'est ce que révèle notre dernier sondage de CSA pour CNews Europe 1 et le JDD qu'on vous dévoile ce matin.
02:49Depuis plusieurs mois, face à la montée de l'immigration en France,
02:52les autorités ont décidé de transférer des migrants des villes vers la campagne.
02:57Et ça ne fait pas du tout l'unanimité.
02:59Même chez la France Insoumise, 61% de leurs électeurs s'y opposent.
03:04Et puis cette proposition de loi du groupe LR qui sera examinée aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
03:09Ce texte vise à rendre les travailleurs prioritaires dans l'attribution des logements sociaux.
03:14A ce jour, ça n'est pas le cas.
03:16La droite veut donc revoir la hiérarchie pour revaloriser le travail, nous dit-on,
03:20et ceux qui ont fait le choix de quitter la cistana.
03:23Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous.
03:25Merci beaucoup Shana Lustow.
03:27Je suis allé ce matin avec Sabrina Medjeber, avec Olivier Dartigolle, avec Joachim Lefloquimade,
03:32avec Philippe Bilger, ça me fait plaisir de vous voir, et Yoann Ouzahy.
03:37Mon exemple, c'est un état d'esprit, ni plus ni moins.
03:41Ce n'est évidemment pas l'essentiel, mais ça montre bien que c'est grotesque.
03:46Je ne peux pas vous dire autre chose, on a affaire à des gens qui sont grotesques.
03:50Voilà, qui sont grotesques.
03:52C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autre, c'est idiot, c'est contre-productif.
03:57Vous pouvez prendre tous les adjectifs que vous voulez sur des sommes comme celles-là,
04:01les auto-entrepreneurs.
04:02Et en plus, on est aujourd'hui donc le 5 février, on demande aux gens le 1er mars.
04:06Le 1er mars !
04:08Ces gens sont complètement...
04:09Je pense qu'ils sont...
04:10Quand on dit qu'on est déconnecté, il y a plein d'auto-entrepreneurs.
04:13Quand on parle de déconnexion, on est au cœur de ça.
04:16Il y a eu 66 000 défaillances d'entreprises l'an dernier.
04:19Quelles conséquences ? On n'en tire aucune.
04:21Mais on est au cœur de ça.
04:23Moi, je vous assure...
04:25Prenez le mot que vous voulez, des clowns, des amateurs, etc.
04:28C'est invraisemblable.
04:29Cet exemple est invraisemblable.
04:31Il n'y a pas quelqu'un qui leur dit...
04:32Mais vous savez ce que c'est qu'un auto-entrepreneur ?
04:34Oui.
04:35C'est ça le problème, Pascal.
04:37Votre édito est excellent.
04:39C'est le fait qu'on a l'impression que lorsqu'on met en œuvre une disposition,
04:45il n'y a personne qui songe aux conséquences.
04:49Comme si on n'était pas capable d'embrasser l'ensemble des difficultés
04:54qu'une disposition va créer.
04:56C'est débile.
04:58Il y a plein de gens qui...
04:59Je suis auto-entrepreneur depuis mon départ en retraite.
05:02Je facture environ 35 000 euros par an.
05:04Je cotise en pure perte avec des cotisations retraites
05:06car cela ne peut pas venir abonder ma retraite actuelle.
05:08Je cotise donc pour les autres.
05:10Et maintenant, on me demande de payer de la TVA.
05:12On marche sur la tête.
05:13C'est débile.
05:14Je continue de bosser à 68 ans.
05:15C'est quelqu'un qui me demande ça.
05:16Ne croyez pas que c'est une mesure qui est sortie de nulle part.
05:19Cela a été extrêmement réfléchi.
05:20J'ai écouté Amélie de Montchalin,
05:22qui est la ministre en charge du budget,
05:24qui expliquait que c'était une mesure juste
05:27parce que ceux qui ne payaient pas la TVA,
05:29cela créait une distorsion de concurrence.
05:31Elle l'a justifié de cette manière-là.
05:33Outre le fait qu'il faille trouver de l'argent.
05:35Ce point de vue-là n'a pas tort.
05:38Mais à ce moment-là, tu es à zéro.
05:40Tu ne fais plus d'auto-entrepreneur.
05:42Les auto-entrepreneurs vont avoir deux difficultés.
05:45Ou alors, ils devront mettre cette TVA.
05:48Ou alors, ils baissent leur prix
05:50pour qu'en ayant intégré ces 20%,
05:51ils soient à la même hauteur
05:53pour ne pas faire payer le supplément à leurs clients.
05:55Ou alors, cela va basculer sur du travail au noir.
05:57Mais c'est du travail au noir.
05:59Madame de Montchalin n'a pas tort.
06:01C'est vrai qu'il y a des artisans qui disent que ce n'est pas normal.
06:04Eux, ils ne payent pas la TVA.
06:06J'entends cet argument.
06:07Mais à ce moment-là, tu mets tout le monde à zéro.
06:09Tu mets tout le monde à zéro,
06:10mais tu ne passes pas de 37 000 à 25 000.
06:12Cela existait avec Nicolas Sarkozy depuis 2009.
06:14Tout cela est grotesque.
06:15Bon, ce n'est pas grave.
06:16Quoi si, c'est grave, mais c'est la vie.
06:21Ah oui, déjà hier, le bleu.
06:23C'est des choses de la presse quotidienne.
06:25Mais oui, parce que c'est des...
06:27C'est des sujets très concrets.
06:28Mais c'est des sujets surtout pour les moins favorisés.
06:30C'est surtout cela qui est sidérant, en fait.
06:33Ce ne sont pas les grandes entreprises.
06:35J'ai pris l'exemple du jardinier.
06:37Quand tu fais 3 000 euros de chiffre d'affaires
06:39par moins de 3 000 euros par mois,
06:42c'est de chiffre d'affaires.
06:44Audition de Luca Dimeo.
06:46Qui est Luca Dimeo ?
06:47C'est le directeur général de Renault.
06:49Et souvent, on vous montre ses auditions à l'Assemblée nationale
06:51sur le sort qui sont vraiment passionnantes
06:54parce que je trouve qu'il se dit des choses
06:56qui se disent nulle part ailleurs
06:57parce que ce n'est pas devant un journaliste.
06:59Peut-être que les gens prêtent serment.
07:00Il y a peut-être une rigueur, peut-être,
07:03dans la parole qui est différente.
07:04Alors, je voudrais qu'on écoute simplement la question d'abord.
07:06Elle est posée par Benjamin Luca Lundi
07:10qui est député Europe Écologie-Lévers des Yvelines.
07:14Et je voulais que cette question...
07:16Je voulais savoir ce que vous pensez de cette question.
07:18Ça m'intéresse.
07:20Écoutez, je vous écoute depuis deux heures
07:22parler avec une forme de légèreté, de détachement presque,
07:24comme si le sort des salariés de la Fonderie de Bretagne,
07:27d'un territoire, ne vous obligeait pas.
07:29Après des millions d'aides publiques,
07:30248 millions d'euros d'aides publiques,
07:33vous ne vous sentez pas un peu responsable
07:35tout de même de l'avenir de ce territoire et de ses salariés ?
07:37Vous disiez tout à l'heure, tout le monde souffre.
07:39Je trouvais ça assez curieux
07:40parce que votre rémunération l'année 2024,
07:44c'est 1,7 million d'euros fixes annuels,
07:47plus 30% quand même en 2024.
07:49Ça fera sans doute rêver beaucoup de salariés qui nous regardent.
07:525,5 millions d'euros sur un an hors actions.
07:54C'est-à-dire l'équivalent, pour qu'on ait bien en tête
07:56ce que ça représente, de 260 personnes au SMIC.
08:00C'est à peu près le nombre de salariés qu'il y a
08:02aux Fonderies de Bretagne, 260.
08:04Ils sont 300.
08:05Ma question, elle est donc simple.
08:06Est-ce que vous pensez, M. le Directeur Général,
08:08que moralement, intellectuellement, par la force de votre travail,
08:11vous valez 260 travailleurs ?
08:14J'adore cette question.
08:15Parce que là, on est au cœur de la société française.
08:18Je pense que le nerf de la guerre, c'est l'argent surtout.
08:22Et on est au cœur de cette société.
08:24Donc la question, est-ce que moralement,
08:26vous valez 1,5 million ?
08:28Alors après, on peut parler des sportifs, des comédiens, etc.
08:31Mais est-ce que lui, moralement,
08:32il vaut cinq fois sa femme de ménage ?
08:34Pareil.
08:35Parce que si on va sur ces terrains-là,
08:36un député vaut 5 500 euros,
08:38une femme de ménage en gagne 1 500.
08:40Est-ce que moralement, il vaut cinq fois sa femme de ménage ?
08:42Non.
08:43Non, en fait.
08:44Non.
08:45Il n'en vaut pas.
08:46En fait, on est tous, moralement,
08:48vous, on vaut tous le même prix, moralement.
08:51Mais la question de la rémunération...
08:54Non mais attendez, l'avertu !
08:55On vaut tous...
08:56Je veux dire, entre votre femme de ménage,
09:00entre votre femme de ménage, votre jardinier,
09:03et lui, pourquoi lui, il gagne cinq fois plus que le jardinier ?
09:06Bonjour, d'abord, Pascal.
09:07Sur le plan de la morale, vous l'avez raison.
09:09Évidemment !
09:10Moi, j'adore ce qu'il se passe.
09:11Je vous pose...
09:12La question de la rémunération des grands patrons
09:17vous met toujours dans un état de légère colère.
09:21La question de la rémunération des très hauts dirigeants
09:25est une question qui n'est pas frappée d'indignité.
09:29On peut la traiter, on peut la questionner,
09:31comme toutes les autres questions,
09:33y compris celui de la rémunération des députés.
09:36Moi, je trouve que le personnel politique français n'est pas assez payé, voyez-vous.
09:39C'est hyper minoritaire et contesté.
09:41En dehors de l'impropriété de l'adverbe moralement,
09:46c'est intéressant de voir la question,
09:49parce que je me rends compte que la plupart du temps,
09:52on a du mal à justifier des écarts considérables de revenus
09:57entre les dirigeants et les salariés.
10:00Et ce serait intéressant d'entendre.
10:02Et pourtant, Dieu sait que...
10:03Il va répondre, il va répondre.
10:04Il a répondu.
10:05Je vous ai posé la question et là, vous allez avoir la réponse.
10:08Mais c'est intéressant, justement, d'aborder ce problème,
10:11parce que parfois, on n'est pas...
10:13Et vous en pensez quoi de sa question ?
10:15Moi, je la trouve bien.
10:16S'il avait enlevé moral.
10:18C'est idiot ce que vous dites.
10:20Je vous l'ai posé parce que c'est moralement...
10:22Non, mais non, mais parce que le fond...
10:25Le superpétuité, vous m'étonnez.
10:26Le fond de la question est très intéressant.
10:29Mais comme vous l'avez dit vous-même,
10:31à partir du moment où il parle de moral,
10:34ça n'est pas le fond du sujet.
10:37Mais la moralité n'est pas...
10:39Il aurait dû dire économie.
10:41Les assemblées d'actionnaires ont, pour ces grands groupes,
10:43la question de la rémunération du premier dirigeant,
10:45fait l'objet de délibérations, de réflexions.
10:48Mais cher Olivier, nous sommes dans un système qui est très simple.
10:51Personne n'a mis un pistolet sur la tente des actionnaires
10:56pour payer M. Dimeo.
10:58Non, je dis qu'ils en débattent, qu'ils en discutent.
11:00Ils en discutent.
11:03Ça s'appelle, comment dire, le marché de la concurrence.
11:08Oui, libre et non faussé.
11:09Voilà, cher ami.
11:10Il se trouve que M. Dimeo, il est meilleur que vous.
11:13Oui, vous aussi.
11:15Et que moi.
11:16Je préfère pas accompagner.
11:17Il est meilleur que moi.
11:18Il est bien meilleur que moi pour diriger Renault.
11:20Bien meilleur.
11:21Oui, et ?
11:22Et à ce moment-là, ça vaut un prix.
11:24Oui.
11:25Et ça s'appelle le prix du marché.
11:26Et on peut discuter de ce prix ?
11:28Non.
11:29Ah, voilà où nous sommes désolé.
11:30Mais on peut pas le discuter puisque c'est le marché.
11:32C'est le marché, bien sûr.
11:33C'est le marché, ami.
11:34C'est comme si vous disiez, on peut discuter l'action...
11:36Et dans la sphère publique ?
11:37Oui.
11:38Ah, publique, c'est autre chose.
11:39D'accord.
11:40Et dans la sphère où l'État est autour de table des actionnaires ?
11:44On ne discute pas du prix d'Mbappé.
11:47Personne ne discute d'Mbappé.
11:49C'est simplement entre Paris Saint-Germain et le Réal que ça se discute.
11:51Vous n'avez pas à rentrer dedans.
11:53Vous n'avez pas à rentrer dedans.
11:54Mais pour Renault ?
11:55Ah, Renault, c'est...
11:56Oui, mais alors ?
11:57C'est un sujet.
11:58Je peux vous dire d'abord que 1,5 million sur les grands patrons, on est dans la fourchette basse.
12:03Si vous me permettez, je vais choquer beaucoup de gens, mais on est dans la fourchette basse.
12:06Pascal, votre raisonnement serait valable, mais moi je suis un ignorant dans ce domaine.
12:11Mais est-ce que ce serait valable si ceux qui ont échoué ne touchaient pas des sommes folles, par exemple ?
12:18Bon, on va écouter la réponse de M. Dimeo.
12:21Mais d'abord, ceux qui ont échoué dans ce petit monde-là, ils sont éjectés du système.
12:25Oui, mais...
12:26On ne prend pas des mauvais patrons.
12:27Avec...
12:28Généralement, ou alors ils font une fois, et puis la deuxième fois, ils ne sont pas fous les actionnaires non plus.
12:35Non, mais la question, c'est...
12:37La réponse de M. Dimeo ?
12:38Allez-y, allez-y.
12:39Mais voilà, c'était l'occasion, l'audition hier de Lucas Dimeo.
12:42C'était lors de l'Assemblée nationale sur le sort de son ancienne filiale menacée, la Fonderie de Bretagne.
12:47Le directeur général du groupe Renault s'est justifié sur sa rémunération
12:50et a aussi mis en avant les investissements réalisés en France ces dernières années.
12:54Voici la réponse qu'il a faite à M. Benjamin Luca Lundi.
12:59Ça, c'est toujours très facile et très difficile, donc je ne vais pas commenter sur ça.
13:08Je pense qu'il faut aussi comprendre que des gens comme nous, ils sont là
13:14parce qu'on a derrière nous une carrière de 20 ans, 30 ans, etc., où toutes les années,
13:20on a dû démontrer des résultats.
13:22Et quand nous, on fait des résultats, on crée de la valeur.
13:26OK ? On crée de la valeur.
13:28Renault a triplé sa valeur dans la bourse.
13:32Peut-être que ça ne vous intéresse pas particulièrement, mais on a créé, si vous n'êtes pas actionnaire,
13:38comme le 93% des salariés de Renault auxquels on est en train de donner le 10% du capital de Renault,
13:50juste pour votre information.
13:52On a créé 10 milliards de cash en positif et on a créé 10 milliards de marge opérationnelle.
13:58Ça, c'est la valeur.
13:59Ça, c'est ce qu'on fait.
14:00Et je peux vous dire une chose.
14:02Moi, je travaille 60, 70, 80 heures par semaine.
14:06Vous pensez que je dors la nuit tranquille quand il y a ce type de problème ?
14:10Donc, ne me prenez pas de ce côté-là, parce que nous aussi, on est des travailleurs.
14:14On est des gens qui mettent tout et risquent tout dans le truc.
14:17Ça, c'est la vérité.
14:18C'est pas des décisions faciles.
14:20Des fois, il faut qu'on prenne des décisions faciles.
14:22Des fois, c'est pas des décisions faciles.
14:25OK ?
14:26Et on se prend nos responsabilités.
14:28Et moi, pour Renault, je les ai prises, mes responsabilités, avec mon équipe.
14:31On a créé 8 000 postes de travail en France dans les derniers 2 ans, 2 ans et demi.
14:37Merci beaucoup.
14:38Qu'est-ce que vous pensez de sa réponse ?
14:40Moi, je trouve qu'elle est très bonne, qu'il y a beaucoup de démagogie dans ces débats qui reviennent régulièrement.
14:46On en avait parlé il y a quelques mois sur votre plateau au sujet de Carlos Tavares.
14:51Et le vrai problème, derrière tout ça, c'est pas la rémunération des patrons,
14:54c'est la désindustrialisation de la France, 2 millions d'emplois industriels perdus en 20 ans,
14:58le déficit commercial, en particulier en matière automobile,
15:01qui est en train d'exploser à cause d'une surtransposition de normes européennes totalement absurde.
15:06Et il fut un temps où la gauche, plutôt que de voir dans les grands patrons un bouc émissaire facile à tous les problèmes de la France,
15:11défendait vraiment l'économie de la production, refaire de la France une nation de producteurs.
15:15Où sont les chevalements aujourd'hui ? Où sont les Georges Marchais ? Où sont les héritiers du CNR ?
15:20C'est ça, la vraie question.
15:21Souvent, ce qu'on appelle démagogique, et moi-même, j'en ai abusé, d'ailleurs, encore récemment,
15:27c'est un problème qui est intéressant, mais qu'on n'ose jamais formuler.
15:32Moi, j'ai trouvé la réponse de cet homme très pertinente,
15:36parce qu'il n'a pas hésité à dire qu'il a son salaire justifié, son traitement légitimé,
15:44par le fait qu'il a évidemment plus de responsabilités, plus de travail...
15:49Moi, j'aime pas cette séquence, je trouve qu'il a pas justifié.
15:52Il faut toujours justifier !
15:55Mais non, je trouve que c'est insupportable, en fait.
15:57Ah non, mais je suis pas d'accord !
15:58Je trouve que c'est insupportable que quelqu'un vienne dire « Pourquoi vous gagnez autant ? »
16:02Mais c'est tout à fait normal, Pascal !
16:04Non, je vous donne mon avis.
16:06Non, mais on a le droit, dans le domaine social, où certaines différences peuvent choquer,
16:13de demander des explications, et lorsqu'on a la chance d'avoir un dirigeant très intelligent,
16:19comme lui, qui les justifie, je trouve que c'est impeccable.
16:23Le problème n'est peut-être pas, alors, la rémunération des très hauts patrons,
16:26le problème est peut-être les bas salaires des personnes qui,
16:29tout en travaillant tout au long de leur semaine, tout au long d'un mois,
16:32se retrouvent, ce qui n'est pas le cas chez Renault...
16:35Parce que dans les grandes entreprises, c'est vraiment pas le cas, c'est sale !
16:38C'est plus dans le cas des auto-entrepreneurs.
16:41Sur les salaires trop bas, qui font que les gens se privent de tous les petits bonheurs de la vie.
16:47Et, associé à Renault, il y a la situation de la Fonderie de Bretagne.
16:51La Fonderie de Bretagne, qui est un élément de désindustrialisation,
16:54très important aujourd'hui dans l'actualité industrielle française.
16:57Et Renault pourrait, sur une simple décision, relancer les Fonderies de Bretagne.
17:01Oui.
17:02Ce qui est intéressant, en dehors du...
17:06Mais comment vous pouvez dire ça ?
17:08Il pourrait être donneur d'ordre, pourquoi pas ?
17:10Mais comment vous pouvez dire ça ?
17:11C'est-à-dire que vous les prenez, alors...
17:13Oui, vous pourriez.
17:14Mais il perdrait de l'argent !
17:16Avec les Fonderies de Bretagne ?
17:17J'imagine !
17:18Parce qu'on a un savoir-faire formidable !
17:19Mais j'imagine que c'est...
17:20Alors, vous êtes plus intelligent qu'eux ?
17:21Pourquoi ils le font pas ?
17:22Ah, mais pourquoi ils le font pas ?
17:23Parce que...
17:24Et on parle ici de désindustrialisation, il faut relancer les Fonderies de Bretagne.
17:28Mais j'imagine, c'est exactement l'intervention, l'autre jour, de Bernard Arnault.
17:34C'est-à-dire qu'un investisseur, il y voit son intérêt ?
17:39Uniquement son intérêt.
17:41À l'aune de quoi ?
17:43À l'aune du profit qu'il fera.
17:44Oui, très bien.
17:45Vous avez tout dit.
17:46Vous n'avez pas demandé à un investisseur de perdre de l'argent ?
17:50Donc l'État doit l'aider !
17:52Si la raison sociale aujourd'hui d'une entreprise est le profit,
17:56et le taux de profit,
17:58ça veut dire que toutes les autres dimensions,
18:00la responsabilité territoriale,
18:02le fait de ne pas laisser tomber la Fonderie de Bretagne...
18:05Mais c'est pas le rôle de l'entreprise !
18:07Mais je conteste votre analyse !
18:09Mais c'est pas le...
18:11Mais vous la contestez, c'est pas le rôle de l'entreprise !
18:13En revanche, c'est le rôle d'entrepreneurs qui ont dit
18:16quand la marge de profit sera à la baisse
18:20par rapport à ce que nous attendions,
18:22on va quand même aider ce sous-traitant !
18:25Ça a existé, ce capitalisme-là !
18:27Vous avez basculé dans un capitalisme financier,
18:30court-termiste !
18:31Vous savez pas de quoi vous parlez !
18:34Mais si, bien sûr !
18:35Il y a même des économistes libéraux qui disent
18:37que c'est aller trop loin !
18:39Mais dans votre système,
18:41votre Fonderie de Bretagne,
18:43elle ne pourra rien vendre !
18:45Elle sera pas compétitive !
18:47Mais enfin !
18:48On fait plus d'acier, plus d'aluminium en France !
18:51Il a répondu visiblement...
18:53On fait plus d'acier, plus d'aluminium en France !
18:55Sauf si on aide...
18:56Non, c'est très intéressant !
18:57Écoutez, prenez pas ce ton !
18:59Ce sont des filières stratégiques pour la réindustrialisation !
19:01Prenez pas ce ton !
19:02Vous êtes en difficulté, Pascal Praud !
19:04Est-ce qu'on fait de l'aluminium ou de l'acier en France ?
19:06Je suis pas un spécialiste d'acier et d'aluminium !
19:10Je suis en difficulté de rien du tout !
19:14Je fais confiance au patron
19:16de prendre la bonne décision
19:19qui permettra d'être le plus compétitif !
19:21Et effectivement, le diagnostic...
19:23Vous avez fait confiance au nucléaire ?
19:25Mais le nucléaire, c'est l'État !
19:27Mais le nucléaire, c'est l'État !
19:29En fait, vous dites n'importe quoi !
19:31C'est pas du tout le privé !
19:33Mais c'est là que vous dites...
19:35Il y a un truc qui marche bien en France,
19:37c'est le privé !
19:38LVMH, ça marche bien !
19:40Toutes les boîtes privées marchent !
19:41Il y a un truc qui marche pas en France, c'est le public !
19:43Tout ce qui est public ne marche pas !
19:45Je peux pas vous dire autre chose !
19:46De l'hôpital au service public de la télévision !
19:49À la SNCF, etc...
19:50Tout ça, ça marche moyennement !
19:52Moi, je voulais savoir s'il fallait produire de l'acier, de l'aluminium...
19:55Les choses sont pires pour Renault !
19:57Si Renault...
19:58Je suis en difficulté de rien !
20:00Je suis pas un spécialiste d'acier, excusez-moi !
20:03Jean-Claude d'acier, bien sûr !
20:28Comment peut-on accepter...
20:31Comment peut-on accepter, me dit Xavier Couture, que je salue,
20:34comment peut-on accepter que la représentation nationale puisse faire subir un interrogatoire
20:38à un patron qui défend tous les jours une entreprise française
20:40et qui respecte scrupuleusement la loi ?
20:43Pendant ce temps, l'Europe, avec ses règlements absurdes,
20:47organise le financement de Tesla et...
20:50La moitié des voitures Tesla sont produites en Chine !
20:54Mais comment on accepte ça ?
20:55C'est parce que l'extrême-gauche occupe désormais une place importante
20:59à l'Assemblée Nationale !
21:00Moi, je vais vous dire, je vais vous dire, je vous mets ministre des Finances,
21:03et puis tout le monde, c'est Venezuela dans deux ans !
21:06Avec vous, ça, je sais comment ça va !
21:08Vous connaissez rien à rien !
21:10Vous savez rien à rien sur l'économie !
21:12Il y a qu'un truc qui vous intéresse, c'est que tout le monde ait le même salaire !
21:14Et vous ?
21:15Mais Pascal !
21:16Vous voulez pas être stratégique non plus ?
21:18Mais vous, l'argent vous...
21:19C'est un truc, ça vous rend fou que quelqu'un gagne plus d'argent que d'autres !
21:22Non, j'ai pas dit ça !
21:23Mais bien sûr que si !
21:24Moralement, j'ai pas dit ça !
21:25Moralement !
21:26C'est moralement inacceptable !
21:28Moi, j'ai dit que ça me rendait fou !
21:29Moralement !
21:30J'essaie d'avoir une discussion...
21:31Non mais pardon !
21:33Pardonnez-moi, Olivier...
21:36Pardonnez-moi de le dire comme ça, vous êtes prof d'histoire,
21:38vous avez pas les compétences pour parler de ça !
21:40Pardonnez-moi de le dire comme ça !
21:41J'ai vos propres petites idées, quand même !
21:42Mais oui, vos idées, on les a vues !
21:44On les a vues quand elles ont été mises en place au Venezuela, en URSS et partout,
21:48et à Cuba !
21:49On sait comment les gens vivent, enfin !
21:51Vous êtes marrants !
21:52Moi, je veux bien vous donner...
21:53J'ai vos propres discussions !
21:54Je veux bien vous donner les clés !
21:55Vous avez jamais eu une entreprise de votre vie !
21:57Vous avez toujours été payé !
21:59Vous avez toujours été payé par l'État !
22:02Parlez d'histoire, mais parlez pas d'économie !
22:05Non, je vais sur le chantier de l'économie !
22:07Mais dans une branche du patronat, on n'a dépassé à une certaine base !
22:11Je l'arrête !
22:12On s'est sauvé par le gang !
22:13On s'est sauvé par le gang !
22:17Je me baille, la première demi-heure a été épuisante !
22:19Je veux venir avec vous !
22:20Non, mais Olivier, je vous aime beaucoup,
22:21vous avez beaucoup de qualité intellectuelle, culturelle, tout ce que vous voulez,
22:24mais sur l'entreprise, effectivement, je fais plus confiance à Lucas Dimeo
22:27qu'à quelqu'un qui a été prof d'histoire !
22:29Je peux pas vous dire autre chose !
22:30Bon...
22:33Chacun a son domaine de...
22:35De prédilection !
22:36Bon !
22:38Bonjour, Pascal !
22:39Amis !
22:40Bonjour, Pascal !
22:41Oh ! Non, mais il est là !
22:43Il est partout !
22:47Il est habillé comme David Croquette, en plus !
22:50Non, mais qu'est-ce qu'il se passe ?
22:51Ça va, quoi !
22:52J'ai pris la chemise de Thomas Hill, ça y est, c'est bon ?
22:55Vous nous cherchez !
22:57Vous allez bien ?
22:58Vous pensiez vous en débarrasser ?
23:00Écoutez, Thomas Hill a décidé de m'inviter ce matin !
23:02Vous êtes avec Cyril Hanouna, l'après-midi !
23:05Vous êtes le soir, sur CNews !
23:07Vous êtes maintenant à 10h, sur Europe 1, avec la chemise de David Croquette !
23:14Thomas Hill a décidé de m'inviter ce matin !
23:16Qu'est-ce que vous voulez ?
23:17Donc j'accepte l'invitation !
23:19Mais quelle est votre actualité ?
23:21Mais pourquoi il vous a invité ?
23:23Il veut comprendre le phénomène !
23:24Exactement !
23:29Je blague, je blague, je blague !
23:31Explosion en direct !
23:32Je blague !
23:33Faites très, très bien attention avec le télébrete !
23:39Bon, bah écoutez...
23:40La bonne émission !
23:42Vous venez quand vous voulez, Pascal !
23:44L'important, c'est l'atterrissage !
23:46Bien sûr !
23:47N'oubliez jamais ça !
23:48Évidemment !