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00:00La grande interview, c'est News Europe. Bonjour Laurent Nunez, merci d'être avec nous. Vous êtes
00:10préfet de police de Paris. On va balayer toute votre actualité, toute l'actualité de la sécurité
00:16dans Paris, en Ile-de-France et au-delà. Je voulais commencer avec les chiffres de la délinquance. Dans
00:23la capitale, il semble plutôt bon. Les atteintes aux biens baissent d'à peu près 10 %, baissent de
00:2920 % pour les violences physiques. Ce sont les chiffres de l'année dernière. On peut dire merci
00:33aux Jeux Olympiques. C'est pour ça que la délinquance a quelque peu reculé en 2024 ? Non,
00:38pas du tout. La délinquance a commencé à baisser entre 2024 et 2023, tout au long de l'année. Dans
00:46les proportions que vous dites, on a des cambriolages qui baissent sur l'agglomération parisienne de
00:51près de 18 %. C'est 22 % à Paris, des vols de violence qui baissent de 20 %, des violences dans
00:55les transports qui continuent de baisser. Ce n'est pas semble, c'est sa baisse. Maintenant, le semble
01:00que vous introduisez, qui est un élément que je lis comme un élément de relativisation, on
01:03relativise toujours, évidemment, parce que structurellement, la délinquance reste toujours
01:08très élevée dans l'agglomération parisienne, évidemment. Mais quand les chiffres sont bons,
01:11quand ils baissent, c'est le travail des policiers qu'il faut saluer, parce qu'ils font beaucoup
01:15d'efforts, beaucoup de présence sur le terrain pour faire baisser la délinquance. En 2024,
01:19elle a vraiment baissé. Bien sûr qu'elle reste encore très élevée structurellement, mais on va
01:22continuer avec détermination cette action, notamment dans le cadre des plans de restauration
01:26de la sécurité du quotidien que le ministre d'Etat, le ministre de l'Intérieur, nous a demandé de
01:30mettre en oeuvre. Monsieur le préfet de police de Paris, je vais reprendre les chiffres de mon
01:33confrère William Molinier, d'Europe 1, qui donne ces chiffres-là. Le nombre d'homicides qui a explosé
01:41l'année dernière à Paris, à Tramuros, vous confirmez, 34 meurtres ont été recensés, une
01:45augmentation de 36 % par rapport à 2023. Il faut ajouter les 187 tentatives d'homicide volontaire
01:52plus 33 %, 638 faits, le nombre total de crimes et délits, 638 faits rapportés chaque jour dans
01:59Paris. Il y a encore du pain sur la planche, c'est ce que vous nous dites ce matin. C'est exactement
02:03ce que je dis, je ne vais pas contester les chiffres de William Molinier qui parle des homicides. C'est
02:06vrai que c'est grave, c'est important, les homicides. 34 faits à Paris, donc il pourrait
02:10regarder aussi ce qui se passe dans l'agglomération parisienne. Moi, j'ai quatre départements. Je
02:14m'invite à aller voir ce qui se passe dans quatre départements. Il y en a où ça baisse
02:16significativement. Je ne vais pas rentrer dans ces détails. Ce que je constate, c'est que la
02:20délinquance, elle baisse sur des items qui sont importants pour les parisiennes et les parisiens,
02:24par exemple, pour tous les habitants de l'agglomération. Encore une fois, les cambriolages
02:28de logements, les home jacking, vous savez, c'est ce saucissonnage extrêmement violent à domicile.
02:33Il baisse de 11 %, on a un taux d'élucidation qui est de 43 %, ça veut dire que dans un cas sur deux,
02:38on élucide l'affaire, on démantèle les équipes qui ne pourront pas recommencer. Donc voilà,
02:43je veux saluer ce qu'il fait. D'ailleurs, un petit clin d'œil. Souvent, on stigmatise le
02:48champ de Mars, Trocadéro, avec les vendeurs à la sauvette, avec les escroqueries, avec les vols
02:55de tir. Ils avaient totalement disparu pendant les Jeux olympiques. Pendant les Jeux olympiques,
02:57ils ont totalement disparu. Effectivement, quand les policiers ne sont pas présents,
03:01ce qui arrive, ça repart. Mais en 2024 par rapport à 2023, sur ce périmètre-là, sur ce secteur,
03:07il faut quand même savoir que les vols violents sont baissés de 70 %, les escroqueries de 30 %.
03:13Encore une fois, bien sûr qu'il reste encore un phénomène, il se réduit et nous allons
03:18continuer l'action pour l'éradiquer totalement. Ce que ça veut dire, c'est que quand il y a la
03:22police, ça fonctionne et la délinquance recule ? Evidemment, oui, évidemment. Donc voilà,
03:26on est présent, on disperse, on dissuade, on interpelle, on est lucide et on va poursuivre
03:31ces actions avec beaucoup de détermination. Il faut des moyens. Le budget est adopté pour
03:35lutter efficacement contre l'insécurité, les narco-traffiques. Il faut des moyens,
03:40Laurent Nunez, et du courage politique. Que vous inspire la méthode Bruno Retailleau qui,
03:46en à peine quelques mois, est devenue l'une des personnalités politiques préférées des
03:49Français ? C'est une méthode qui est très déterminée. Ça fait plus de 15 ans que je
03:55suis très spécialisé sur les questions de sécurité, de par mes fonctions successives.
03:59Et chaque ministre apporte une pierre à l'édifice, une pierre supplémentaire à l'édifice. Et le
04:05ministre de l'Intérieur, sur deux domaines, amène une politique très volontariste à la
04:09restauration de la sécurité du quotidien. Il nous a demandé de bâtir des plans qui associent
04:12beaucoup plus les autres acteurs de la sécurité, qui nous permettent d'assurer une présence visible
04:17sur les territoires où la délinquance est forte, les points chauds, la lutte contre les stups. Et
04:22puis il y a le volet du narco-traffic, qu'on passe à la vitesse supérieure sur le narco-traffic,
04:27où le ministre a souhaité, par analogie avec ce qui s'est fait, ce qu'avait engagé le Président
04:32de la République en 2017, en matière de lutte contre le terrorisme, par analogie avec ce qui
04:36s'est fait en matière de lutte contre le terrorisme, en matière de lutte contre le
04:39narco-trafic. On renforce significativement les moyens juridiques et la façon d'échanger
04:46entre les services de lutte contre le trafic de stupéfiants, avec la création d'un parquet
04:51national de lutte contre la criminalité organisée, un état-major. On va avoir des moyens supplémentaires,
04:56de par la loi évidemment aussi. Donc on voit bien qu'il y a sur ces deux piliers la sécurité du
05:00quotidien, le quotidien, puis la lutte contre le narco-trafic, taper à la tête le trafic,
05:05une volonté forte d'aboutir et surtout des mesures qui sont mises réellement à notre
05:09disposition. On l'a vu avec la loi votée à l'unanimité au Sénat en matière de lutte
05:12contre le narco-trafic. Et Bruno Retailleau a les moyens de ses ambitions, de son exigence,
05:18de ses objectifs ? Il a les moyens ? Le bilan de la lutte contre le trafic de stupéfiants,
05:23il est très bon. Il ne faut pas minimiser le bilan. Toutes ces années de lutte contre le
05:27trafic de stupéfiants, c'est très bon. Hier, le ministre donnait le chiffre de saisie en matière
05:32de cocaïne. En 2024, c'est 53,5 tonnes. C'est plus 130 % par rapport à l'année passée. Et ça,
05:37il faut le mettre au crédit de l'organisation des services, de l'action des services. Et en
05:41matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, il faut encore aller plus loin. On le voit bien,
05:44parce que pourquoi ? On continue évidemment à avoir des règlements de comptes, on continue
05:47à avoir des vols de violence autour du trafic, des séquestrations, donc des morts violentes par
05:53les règlements de comptes. Et donc, il faut aller plus loin, continuer cette action évidemment,
05:57et surtout aller taper les trafics à la tête. Et c'est ce que nous permettra de faire la nouvelle
06:02loi qui a été votée, la proposition de loi qui a été votée au Sénat. Bien sûr, le chemin
06:07législatif va se poursuivre et on aura des moyens juridiques et techniques renforcés pour lutter
06:12contre les trafics et mieux les taper à la tête en matière de gel d'avoir, en matière de techniques
06:16spéciales d'enquête. Les préfets aussi vont voir leur pouvoir renforcer, ce qui est important,
06:21en administratif. Dans quelle mesure ? Les préfets auront la possibilité, par exemple, de fermer des
06:27établissements, des commerces qui sont en lien avec le trafic de stupéfiants. Ce n'est pas
06:30forcément possible actuellement. Il y a des polices spéciales qui permettent... Les commerces
06:34qui, par exemple, n'ont pas un seul client de la journée et qui... Exactement, qui blanchissent
06:39clairement de l'argent ou qui sont la base d'un point de deal. On voit assez souvent, on pourra
06:44les fermer, on pourra expulser. Le préfet pourra expulser lui-même et non plus attendre que le
06:48bailleur social le fasse, expulser des délinquants liés au trafic dans certains quartiers, prononcer
06:53des interdictions de paraître. Voilà, on a des mesures qui vont permettre de faire encore un bon
06:58avant en matière de lutte contre le narcotrafic. Laurent Nunez, préfet de police de Paris,
07:02invité de la grande interview CNews Europe. Dans les forces de police, il y a évidemment les forces
07:06de police dans la rue que les Français voient et puis il y a les enquêteurs. C'est un secteur en
07:12crise, disent les syndicats de la police, celui des OPJ, des officiers de police judiciaire qui
07:18ont en charge de plus en plus d'affaires. Ils croulent sous une montagne de dossiers, 130 en
07:23moyenne, par officier et des affaires de plus en plus complexes. Qu'est-ce que vous comptez faire
07:29pour améliorer ce volet ? Alors, d'abord, ça relève évidemment de la responsabilité du ministre.
07:35Évidemment, c'est un sujet qui nous préoccupe tous, donc l'attractivité de la filière judiciaire,
07:40c'est vraiment le sujet, c'est-à-dire avoir des fonctionnaires de police qui s'y investissent,
07:46qui aient envie de s'y investir. Et pour ça, il y a évidemment un certain nombre, notamment une
07:51prime qui a été créée à l'époque par Gérald Darmanin. Il faut renforcer l'attractivité de cette
07:55filière, mais ça passe aussi, et le ministre de l'État, le ministre de l'Intérieur l'a dit, ça passe aussi par une
08:00simplification parfois des procédures, car ce qui noie un peu les policiers en matière de
08:05judiciaire, c'est la lourdeur de la procédure et qui fait qu'effectivement, il y a des affaires
08:10qui s'entassent, qui s'empilent. Évidemment, pour les plus importantes, les plus graves, les
08:14investigations sont toujours menées avec célérité, mais le quotidien, le quotidien de la vie
08:19judiciaire, parfois effectivement, on prend du retard. Il faut rénover l'attractivité de
08:24cette filière, c'est important. Vous parliez de procédures, comment fonctionnent le duo Bruno
08:27Retailleau et Gérald Darmanin ? L'un à l'intérieur, l'autre garde des Sceaux ? Je suis préfet, je n'ai
08:33pas de commentaire à faire, mais on constate qu'on a deux ministres qui sont
08:36extrêmement volontaristes, et en vrai, dans la vraie vie des services de sécurité, l'un ne peut pas faire
08:42sans l'autre. Moi, je ne suis pas dépendant du ministre de l'État, du ministre de l'Intérieur, nous on mène des
08:47actions, on interpelle des délinquants, et derrière, la justice les condamne. Et ça, c'est
08:52extrêmement important. Il faut qu'évidemment, des deux côtés, on ait suffisamment de
08:58répression. Le duo fonctionne ? Oui, il faut qu'il faut que le duo fonctionne, il faut qu'on ait une
09:01vraie... on a besoin d'un choc d'autorité dans ce pays, et il doit être présent à ses deux étages,
09:07et c'est le cas. Vos services comptabilisent 45 bandes en Île-de-France, dont 17 dans la
09:15capitale. Comment est-ce qu'on définit une bande ? Alors, les bandes de jeunes, en fait. Les bandes de
09:19jeunes, celles-là que vous faites avec l'allusion de l'affrontement, ce sont des jeunes qui sont
09:24structurés, soit de manière habituelle, c'est la vraie bande, ou des groupes informels qui se
09:28constituent au gré d'insultes entre jeunes, et qui vont se constituer pour aller régler leur compte
09:33en groupe. C'est un phénomène qui est en augmentation ? C'est un phénomène qui est en légère augmentation,
09:37mais qui est très préoccupant. Le phénomène des bandes, il est préoccupant. Pourquoi ? Parce que,
09:40d'abord, le nombre de bandes, vous avez raison, c'est 45 exactement dans l'agglomération parisienne,
09:45dont 17 à Paris. Le nombre d'affrontements aussi. En 2024, il y a eu 104 affrontements. Il y en avait
09:50eu 99 en 2023, donc ça augmente. Ça augmente, légèrement, mais ça augmente. Et ce qui est préoccupant,
09:56c'est que les jeunes qui participent à ces affrontements sont de plus en plus jeunes. C'était
10:0017 ans, l'âge moyen, l'année dernière. On est passé à 15 ans et 9 mois cette année. Donc, c'est
10:05inquiétant. Et surtout, dans un cas sur deux, dans le cadre des affrontements entre bandes, on a
10:10l'utilisation d'armes, armes par destination, armes blanches. Et on a eu, l'année dernière, sur
10:15l'agglomération, 6 décès, 6 décès dans le cadre d'affrontements entre bandes. Un dans le Val-de-Marne,
10:21deux à Paris et trois en Seine-Saint-Denis. Et donc, évidemment, c'est un phénomène qui est extrêmement préoccupant.
10:25Comment on lutte contre un tel phénomène ? On lutte, d'abord, par une présence de voie publique. Les policiers
10:30sont très présents sur l'espace public, dans les endroits où l'on sait que, potentiellement, deux
10:34quartiers sont en rivalité et qu'il peut y avoir des affrontements. Et donc, on a évité 88
10:40affrontements. Donc, c'est plutôt bien, c'est plutôt pas mal, l'année dernière. Et puis, on lutte aussi par
10:44la détection en amont. On a besoin d'avoir un partenariat fort avec les établissements, les
10:49responsables d'établissements scolaires, les associations de quartiers, les élus, qui peuvent
10:52nous alerter de tensions naissantes au sein d'un quartier ou entre deux quartiers, qui nous
10:57permettent de déployer des moyens de présence physique, qui, généralement, dissuadent immédiatement
11:01les bandes. Mais voilà, on interpelle aussi beaucoup, on interpelle beaucoup. On a eu plus de 1000
11:05interpellations sur l'agglomération parisienne, au titre du phénomène des bandes, l'année dernière.
11:08Alors, la police interpelle, mais on va prendre l'exemple de ce qui s'est passé dans le 14e arrondissement
11:13de Paris, avec le jeune Elias, qui a été tué par deux délinquants, déjà connus de vos services,
11:18que vous aviez interpellés, et déjà connus des services judiciaires. Ils avaient interdiction de se
11:23voir et ils n'ont rien fait de cette interdiction. Le jeune Elias a été tué d'un coup de couteau.
11:30Est-ce qu'aujourd'hui, la justice des mineurs est adaptée à la délinquance des mineurs de 2025 ?
11:35Je vais vous répondre en deux temps. D'abord, évidemment, c'est un fait dramatique qu'un jeune
11:44garçon de 14 ans, rentrant d'un entraînement de foot, soit tué comme ça, dans le cadre de ce
11:51qui est un vol violence avec armes blanches. Évidemment, les vols de violences avec armes
11:58blanches baissent dans l'agglomération de plus de 20%. Mais les chiffres n'ont aucun poids devant
12:03un tel drame. Aucun poids. Ça dénote quand même aussi une montée de la violence extrêmement
12:09importante chez les jeunes et qui est très préoccupante. Un vol de violence avec armes
12:13blanches, et au final on a un garçon de 14 ans qui est décédé. Les deux auteurs ont 16 et 17 ans,
12:20sont déjà connus pour des faits précédents, connus de la justice. Donc voilà, ils sont connus de la
12:26justice pour des faits précédents. Évidemment, c'est extrêmement préoccupant. Mais on a besoin,
12:31devant de tels comportements de jeunes. Parce que les jeunes, dans l'agglomération parisienne,
12:36on a 10% de mis en cause qui sont des mineurs. 10%. Ce chiffre peut paraître assez bas,
12:42mais on constate par contre que pour certains items de la délinquance, ils vont représenter
12:46un cas sur trois. Les vols de violence en font partie. Les cambriolages en font partie.
12:50Les cambriolages. Un tiers des auteurs de cambriolages sont des mineurs.
12:53Absolument. Un tiers sont des mineurs. Un tiers pour les vols de violence. Un vol à main armée
12:57sur quatre, c'est un mineur. Donc on voit bien qu'il y a une montée de la violence.
13:01Donc si je vous suis, la loi sur la délinquance des mineurs n'est plus adaptée.
13:08On a besoin de plusieurs choses. D'abord, il y a un certain nombre de mesures qui sont discutées
13:13et qui sont regardées du côté de la police avec beaucoup d'intérêt. Comme la possibilité d'avoir
13:17des comparutions immédiates, vraiment immédiates. Et pas que les mineurs passent devant la justice
13:21plusieurs mois après le premier fait. Et en général, entre le premier fait et le moment où
13:24ils passent devant la justice, ils commettent d'autres faits. Donc on a besoin d'avoir des
13:28comparutions immédiates. Les homejackings dont je parlais, les saucissonnages à domicile,
13:32ce sont toujours des équipes généralement 3-4 personnes. Vous avez toujours deux mineurs,
13:35deux majeurs. Et ce sont des jeunes majeurs et des mineurs qui ont 16-17 ans. Voilà,
13:40on a besoin d'une justice qui soit plus forte et puis on a aussi besoin d'un choc d'autorité
13:43partout. Vous savez, on dit toujours qu'il y a un continuum de sécurité qu'on appelle de nos voeux.
13:47Que la police travaille mieux avec la police municipale, qu'on travaille mieux avec les
13:50agents de sécurité privée, qu'on travaille mieux avec les élus. Mais on a aussi besoin,
13:54à côté de ce choc d'autorité, on a aussi besoin, je crois, et du continuum de sécurité,
13:59on a aussi besoin d'un continuum d'autorité. L'autorité vis-à-vis des mineurs doit se
14:03rétablir à tous les étages et en premier lieu, au niveau de la responsabilité parentale,
14:08évidemment. Quel lien faites-vous entre l'immigration et l'insécurité ? Que disent
14:12les chiffres à Paris ? Alors, c'est un lien... Moi, je ne fais pas le lien. Nous, on lutte
14:18contre la délai d'un camp. Après, il y a les chiffres qui sont ce qu'ils sont. Je vous disais,
14:23il y a 10 % des mis en cause qui sont des mineurs. Les étrangers, dans l'agglomération
14:27parisienne, c'est 36 %. 36 % des mis en cause dans l'agglomération parisienne sont des personnes
14:32de nationalité étrangère. Et on les retrouve aussi dans un cambriolage sur deux, dans un vol
14:38violence sur deux, dans 40 % des violences sexuelles. On les retrouve beaucoup sur les
14:43vols de tir aussi. C'est presque... Dans 8, 9 cas sur 10, c'est une personne de nationalité
14:47étrangère. Moi, je ne fais pas de lien. Nous, on lutte contre la délinquance d'une manière
14:51générale. Et vous regardez les chiffres... Ce que nous faisons aussi également... Elles qu'ils
14:54sont, mais ils parlent au français. Alors, le niveau de pourcentage de mis en cause étrangers
15:00au sein de la délinquance dans l'agglomération baisse. Il était encore à 41 % il y a deux ou
15:04trois ans. Il baisse. Mais voilà, je ne fais pas de lien. Pardon. Je ne fais pas de lien. Nous,
15:08on lutte contre la délinquance. Mais les chiffres, parfois, parlent d'eux-mêmes. Voilà. 36 % des
15:13mis en cause sont des personnes de nationalité étrangère dans l'agglomération parisienne. Et
15:17c'est pour cela que nous menons une politique résolue de reconduite de ceux qui sont dans
15:22situation irrégulière parmi ceux-là. Et d'ailleurs, je tiens à signaler qu'à Paris, donc entre 2024
15:28et 2023, le nombre de reconduites forcées a augmenté de 35 %. Il a augmenté de 35 %. Voilà.
15:34Donc, on mène une politique résolue et déterminée à concentrer nos éloignements, comme nous le
15:38demande le ministre de l'État et le ministre de l'Intérieur, sur ceux des individus qui causent
15:42le plus de troubles à l'ordre public. Laurent Nunez, invité de la grande interview CNews
15:47Europe 1, préfet de police de Paris, évidemment. Ça sera ma dernière question. La maire de Paris
15:51a abaissé la vitesse à 50 km sur le périph. Elle veut maintenant créer une file spéciale
15:56covoiturage et transports publics, au risque de créer de gros embouteillages, selon Valérie
16:02Pécresse. Qui c'est le patron sur le périph ? C'est Anne Hidalgo ou c'est le préfet de police de
16:08Paris ? D'abord, sur la vitesse, c'est la maire de Paris. C'est une voie municipale. C'est comme
16:15ça. On peut concevoir que, juridiquement, c'est une voie municipale. Même si 85 à 90 % des usagers
16:23sont des franciliens qui parfois ne rentrent même pas dans Paris. C'est comme ça. Peut-être qu'un
16:28jour, on reverra les choses différemment. Mais sur la vitesse, c'est la maire de Paris qui est
16:31compétente et qui a pris une décision d'abaissement de la vitesse à 50 km. Heures, donc effectivement,
16:37dans la journée, généralement au rôle à moins. La mesure peut se discuter pour ceux qui partent
16:43tôt au travail, ceux qui rentrent tard le soir. Sur la voie réservée, c'est autre chose. Sur la voie
16:47réservée, c'est un peu une compétence partagée entre la ville de Paris et le préfet de police.
16:51Et quel est votre point de vue ? Je peux émettre des prescriptions. C'est une compétence de la
16:55ville de Paris, mais je peux émettre des prescriptions qui s'imposent à la maire. Mon
16:58point de vue, c'est celui du ministre des Transports, évidemment. Je ne vais pas vous
17:00dire autre chose comme préfet de police. Et le ministre des Transports a validé l'idée qu'on
17:04expérimente. Mais il l'a dit extrêmement prudemment. On va expérimenter cette voie,
17:08qui est une voie qui sera sur la file de gauche, qui sera activée quelques heures seulement la
17:13journée, le matin et en fin de journée, et qui vise à encourager le covoiturage. Puisque seuls
17:19seront exclus de cette voie les véhicules où il n'y a qu'une personne. On va l'expérimenter
17:22pendant quelques mois. Et comme l'a demandé Valérie Pécresse, le ministre des Transports
17:27est très attaché à ce qu'on tire un bilan exhaustif de cette expérimentation. Quand je dis ça,
17:33ça veut dire que la voie réservée n'est pas définitivement actée. Il faut qu'on s'assure
17:37qu'il n'y ait pas de report de trafic, que ça ne crée pas d'embarras et qu'elle soit réellement
17:41efficace. En tout cas, je peux rassurer sur une chose, c'est que c'est le préfet de police qui
17:45la désactivera au jour le jour quand il considérera que les conditions de circulation ne permettent
17:50plus de l'ouvrir. C'est très clair. Merci beaucoup monsieur le préfet. Merci Laurent Duniesse d'être
17:55venu ce matin sur CNews et Europe. Bonne journée et à bientôt. Merci beaucoup.

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