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Chères lectrices, chers lecteurs,

Voici la captation de la rencontre de l'écrivain Luc-Michel Fouassier (Les Pantoufles) autour de son nouveau récit ZU, paru aux éditions de l'arbre vengeur.

Discussion animée par Marina Giacalone.

Vous souhaitant de belles lectures,

L'écume

La Quatrième :

Comme le personnage Agnan du Petit Nicolas de Sempé & Goscinny, le jeune Luc-Michel a très vite appris à composer avec sa myopie galopante qui a lui a valu autant de tourments que d’excuses pour échapper à ceci ou cela. Vivant dans un monde flou que ne vient rétablir qu’un objet disgracieux à poser sur son nez, le petit garçon a dû se résoudre à devenir un homme en évitant de se cogner aux obstacles qui se dressaient sur sa route, en ne chutant pas dans les trous qui le menaçaient, en acceptant les moqueries et le visage disgracieux de l’adolescent qu’il devenait, sujet idéal pour un écrivain qui peut ainsi se mettre en scène entre autodérision et amertume surmontée, égotisme tremblé et presbytie envahissante.

Fait de courts épisodes en cataractes, ce petit opus amusera ceux qui partagent la vie des myopes et ravira ceux qui la subissent. Sans prétention et avec malice, Luc-Michel Fouassier chausse ses lunettes drolatiques.
Transcription
00:00Donc bonsoir pour ceux qui sont avec nous ce soir, bonsoir Louis-Michel, déjà la première
00:08chose je voulais te remercier de m'avoir offert l'opportunité d'être là ce soir pour te
00:13poser quelques questions juste avant la séance de dédicaces qui aura lieu après et je voulais
00:20aussi remercier bien sûr la librairie de nous accueillir ce soir pour présenter ton
00:25nouveau roman et je voulais aussi signaler aux personnes qui sont là qu'en fait il y aura un
00:31petit temps bien sûr à la fin si vous souhaitez poser des questions mais que bien sûr à tout
00:35moment si vous avez envie d'intervenir ou de demander une précision ou de poser une petite
00:40question n'hésitez pas parce que ça rend toujours le débat un petit peu plus dynamique donc surtout
00:46n'hésitez pas. Alors voilà justement Louis-Michel est-ce que tu pourrais te présenter un petit peu
00:51pour les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, si c'est possible de ne pas te connaître,
00:56est-ce que tu pourrais nous dire quelques mots sur toi ? Bonsoir et merci à vous d'être venu,
01:01et bien écoute c'est difficile de se présenter, j'ai moins 14,5 à l'oeil droit, moins 15,5 à l'oeil
01:11gauche, ça existe des chiffres négatifs en termes de dioptrie, sinon je suis l'auteur de recueils de
01:23nouvelles, de romans, je suis publié notamment chez l'Arbre Vengeur, j'écris depuis maintenant
01:29pratiquement plus de 30 ans et j'ai été publié pour la première fois en 2008 par l'édition
01:36Quadrature, et là je présente mon deuxième roman qui est paru chez l'Arbre Vengeur,
01:43Après les pantoufles, le roman qu'on peut appeler Us ou Zédu selon l'humeur. Alors justement en parlant
01:53de romans, les pantoufles, on rappelle que ton roman a eu le prix de la griffe noire, le prix
01:59de l'humour de la griffe noire et le prix des lecteurs mots en marge, donc un roman avec un
02:04humour décalé, une grande part d'auto-dérision, qui a vraiment beaucoup plu, qui a très bien
02:10marché, et ensuite tu as sorti Cumulonimbus, donc chez Julia, on en a parlé juste avant,
02:15et c'est vrai que c'était un roman différent, je ne vais pas résumer le roman parce que ce sera
02:21un petit peu trop long, mais on peut parler d'une quête en fait d'une mère pour sa fille, sa fille
02:26qui a fugué, et donc un roman qui était vraiment marqué par la poésie, du ton, et cette quête
02:33comme ça de la mère pour sa fille, beaucoup d'émotions, d'amour et de poésie, et toi est-ce
02:39que tu voudrais nous expliquer justement, à ce moment-là tu avais décidé de changer de
02:44registre, après les pantoufles tu voulais faire quelque chose de différent, est-ce que c'était
02:49pour ne pas être catalogué dans un style d'écriture ? C'est une des raisons, je ne voulais
02:55surtout pas sortir la deuxième paire de pantoufles, et donc je voulais faire un roman
03:02radicalement différent, et puis il y a eu d'autres raisons, je voulais faire un roman qui parle de
03:08l'Auvergne, une région qui m'est chère au cœur, et puis c'était une période aussi, lorsque je l'ai
03:15écrit, mon fils était adolescent, et comme ça raconte la quête d'une mère qui cherche sa fille
03:21qui a disparu, et bien j'ai transposé, mais en fait j'ai mis beaucoup de mon ressenti par rapport
03:29à la difficulté, quand on a un enfant adolescent, de se dire est-ce qu'on réussit, est-ce qu'on agit
03:36bien ou pas, est-ce que ce qu'on fait est pour son bien et pour le bien de l'enfant, on a de grosses
03:44questions au moment de l'adolescence de ces enfants, donc c'est un roman qui était différent des
03:49pantoufles, pas du tout dans l'humour, et pas du tout dans le côté décalé, et effectivement il n'est pas
03:55critique de la société comme peut l'être les pantoufles, parce que beaucoup de personnes ont vu le
04:01côté humoristique du livre, mais il y a aussi un côté un petit peu critique de notre monde mercantile
04:09et de notre société du paraître, donc c'était un roman de combat aussi les pantoufles, et là je
04:16suis revenu aussi au roman un peu humoristique, mais aussi d'une certaine façon à un roman de combat.
04:21Justement ce soir on est là pour parler donc de ton nouveau roman, comme tu l'as dit qu'on peut
04:27appeler ZU ou ZEDU, selon ce que décideront les personnes, et en fait justement tu vois,
04:35quand on a évoqué, quand on a discuté tous les deux, tu parles de romans fragmentaires,
04:41et j'aimerais bien que tu nous en dises un petit peu plus sur ce terme. Oui effectivement c'est un
04:48roman, alors c'était difficile parce que je ne voulais pas le terme d'autofiction, parce que pour
04:57moi ça reste quand même un roman, parce que tout est vrai dans ce livre, mais tout n'est pas
05:02la réalité non plus, donc c'est pas totalement une autofiction avec vraiment la réalité complète,
05:08mais par contre il y a une vérité qui reste là, et je voulais que ce soit un livre... c'était
05:15difficile de... je voulais un roman court, je n'aime pas trop m'étaler trop longtemps,
05:22alors peut-être par pudeur ou par une certaine retenue, j'ai jamais aimé écrire trop long,
05:27donc je voulais un roman court, mais je voulais un roman qui brasse depuis ma naissance jusqu'à
05:32maintenant, ma vie de lunetteux, de bigleux, de miroir, il y a pléthore de termes, mais je voulais
05:41un roman qui évoque toutes ces périodes de ma vie, mais c'était difficile en faisant un roman
05:50court, donc il fallait que ce soit un roman fragmentaire, donc par des passages qui sont
05:55finalement pas forcément dans la continuité, liés entre, je voulais des démarrages de chapitres
06:02finalement qui soient très percutants, et donc ça me plaisait bien de parler d'un roman fragmentaire,
06:10d'autant plus que la vie finalement, et en tout cas les souvenirs, ne sont jamais sur une continuité
06:17avec un ordre et puis quelque chose qui s'enchaîne, on passe d'un souvenir à l'autre, et c'est aussi
06:24fragmentaire notre mémoire, donc je trouvais que ça correspond bien au livre que je voulais faire,
06:30cet aspect, voilà, ce terme là me plaît bien, je qualifie bien le livre. Justement quand tu parles
06:37d'autofiction, nous on a envie de te demander à quel point c'est autobiographique justement,
06:41c'est à dire, tout ce que tu évoques effectivement, c'est depuis que tu es petit, ensuite adolescent,
06:46et dans ta vie ensuite d'homme, et donc quelle est cette part, sans vraiment être super super précis,
06:53mais tu la définirais ? A 100% parce que c'est tous les ressentis, les ressentis sont là,
07:01donc c'est pour ça que je dis que c'est la vérité, tous les ressentis c'est moi, c'est ma vie,
07:07c'est ce que j'ai pu vivre, par contre effectivement c'est pas forcément la réalité,
07:12si on prend par exemple la rencontre avec Isabelle Adjani, j'ai rencontré Isabelle Adjani,
07:21vous vous rendez compte, cette rencontre là, elle s'est pas faite comme ça, je l'ai situé sur cette
07:31plage, mais finalement c'est pas du tout sur une plage comme ça, ça s'est pas passé comme ça,
07:37cette rencontre, mais voilà, la vérité en tout cas y est, puisque bon, je vais pas dévoiler ce
07:44qu'il se passe, mais en tout cas voilà, c'est la vérité, et donc tous les passages ont un lien
07:54vraiment quand même avec ce que j'ai vécu, mais peuvent être parfois un petit peu changés,
07:59mais des fois c'est juste un détail, c'est pas grand chose, si on prend le passage où je raconte
08:07je suis adolescent et des gamins, pas des amis, parce qu'ils veulent me casser la figure,
08:14mais d'autres collégiens lycéens veulent me casser la figure dans le collège lycée où j'étais,
08:19ça ça a été vrai à un moment donné, mais c'est pas parti d'un ballon que je me suis pris dans la
08:24figure pendant le vendre-balle, c'était pour d'autres raisons qui étaient finalement moins
08:28évidentes à exposer, moins intéressantes pour le lecteur, donc c'est là où finalement l'auteur
08:33doit faire des choix pour ne pas se trahir lui-même et en même temps mettre le lecteur
08:41dans une situation où il va comprendre plus vite et de façon plus simple et plus mordante peut-être,
08:48c'est en ce sens où il y a des choses qui sont un peu changées, mais finalement ça reste
08:52quand même que des détails. Alors justement tu nous disais tout à l'heure que tu écris depuis
08:5730 ans et un peu plus, mais en fait est-ce que tu dirais que ce roman là c'est un roman que
09:06tu portais en toi depuis longtemps ? Oui je pense que c'est tellement lié à ce que j'ai vécu que
09:16fatalement il fallait qu'un jour ce livre là sorte, et puis bon les lunettes ça m'accompagnait
09:23depuis ma plus tendre enfance, depuis l'âge de 5 ans j'ai eu des lunettes et à l'époque où j'ai eu
09:29des lunettes à 5 ans on n'était pas nombreux quand même, il se trouve que je suis enseignant,
09:35moi quand j'étais dans ma classe de CM1, CM2, on était deux à avoir des lunettes un parfois,
09:42et maintenant la classe que j'avais l'an dernier il était 29, j'avais 15 gamins qui avaient des
09:47lunettes, donc ça a changé quand même le ressenti et puis le regard des autres sur ceux qui ont des
09:53lunettes, mais moi depuis ma prime jeunesse ça m'a marqué, donc fatalement quand on écrit quelque
10:04chose qui marque comme ça toute une vie, on est amené à écrire un livre, donc on le porte en
10:07soi, on accumule, on accumule et un jour ça devient, on le couche sur le papier, après il y a d'autres choses
10:18peut-être que j'écrirai pas forcément, mais là c'était, je trouvais que c'était, les lunettes
10:25c'était un petit peu d'ailleurs comme les pantoufles, ça permet d'avoir le monde d'une autre
10:30façon, d'être décalé, il suffit juste de les enlever quand on est vraiment un mieux comme moi et le monde
10:35est totalement différent, c'est un peu une porte ouverte que j'enfonce là, mais vous n'imaginez pas à
10:40quel point si là j'enlève mes lunettes, devant moi ça deviendra autre chose. Et donc de façon générale
10:49par rapport à ton processus créatif, tu dirais que quand tu as un sujet ou quelque chose
10:54comme ça qui est en toi, il y a une sorte de processus de maturation et tu peux porter comme
10:58ça un projet le temps qu'à un moment donné tu te mettes devant ton clavier, je sais pas si tu
11:02écris directement sur un clavier, et qu'après voilà ça va sortir en phase d'écriture ?
11:07Ah oui, de toute façon un livre, il y a toujours une maturation qui est assez lente, donc oui ça
11:18prend du temps, déjà il faut, pour ce livre là, il fallait déjà un choix par rapport à tout ce
11:25que j'ai pu vivre, donc choisir les sujets, choisir ce qu'on veut aborder par rapport à
11:32l'ordre d'attaque au départ, le fait de porter les lunettes et de voir le monde différemment,
11:37il y avait des choix à faire, donc je les portais quand même longtemps dans ma tête,
11:41mais finalement après quand je m'y suis mis, c'est un livre qui est venu avec bonheur et je l'ai
11:48senti en l'écrivant que je menais la barque là où j'avais vraiment envie de la mener. Alors bon,
11:55il paraît qu'il ne faut jamais être satisfait de soi-même, mais bon je suis assez content de
12:04ce que j'ai réussi à faire, on marquera quand même l'adverbe assez. Alors justement on a le
12:11roman qui est juste là, et la question où je pense que pas mal de personnes se posent c'est
12:14est-ce que c'est toi qui a eu l'idée de la couverture, ou si c'est pas toi qui a eu l'idée,
12:19dans quelle mesure tu as pu intervenir, ou en règle générale tu interviens pour tes couvertures,
12:26parce qu'elle est quand même incroyable. Alors l'arbre vengeur en fait ne m'a pas du tout
12:31consulté pour la couverture, ils font appel à des illustrateurs vraiment confirmés,
12:37là c'est un auteur de bande dessinée qui a fait la couverture, mais je leur fais totalement
12:45confiance parce que l'arbre vengeur, ils sont aussi connus pour leur couverture,
12:50parce qu'ils y apportent un soin particulier, vraiment ils y sont très attachés, mais moi c'est
12:55vrai que je me demandais qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir faire avec Zadu, j'étais un peu inquiet,
13:01je vais vraiment mettre des lunettes, tout ça c'était un peu bateau, et puis surtout on avait
13:07le problème de ce mot, enfin de ces lettres, Zadu, qu'ils peuvent parler pour tous ceux
13:11qui ont été faire un tour chez Opticien ou chez L'Ophtalmo et les deux, et ceux qui ont une
13:18bonne vue, Zadu, ça ne leur parle pas forcément tout de suite, et d'ailleurs beaucoup lisent le
13:22titre en disant Zu, mais là, le livre, l'illustration est parlante, et en plus,
13:29elle est humoristique, ils refaitent bien le livre, et ça, quand ils me l'ont montré,
13:36j'ai tout de suite été conquis, mais je ne m'étais pas fait une idée à l'avant de ce que ça pouvait
13:42être, j'étais inquiet, mais je ne voyais pas du tout ce qu'ils allaient bien pouvoir faire,
13:46et vraiment moi j'ai trouvé que c'était vraiment une couverture qui correspondait parfaitement au
13:53livre, donc j'en étais vraiment très très content, en plus elle se voit très bien sur les tables des
14:02libraires, c'est un plus, mais elle raconte déjà une petite histoire en elle-même, et ils ont fait
14:07très fort, mais d'avoir fait appel à Stéphane Trappier, je pense qu'ils ont une très bonne idée.
14:12Justement deux petites choses, en fait c'est vrai que quand on le voit comme ça, ça pourrait très
14:17bien faire une illustration qu'on voit dans certains grands quotidiens, quand on voit les
14:22dessinateurs justement qui croquent une actualité, et la petite chose que je voulais dire aussi,
14:26puisque tu l'as déjà signalé sur les réseaux, mais c'est qu'en fait la super idée, c'est
14:32d'avoir demandé à l'illustrateur justement de travailler sur la couverture des pantoufles,
14:36et donc maintenant il y a les deux, il est sorti n'est-ce pas le deuxième, donc les pantoufles
14:41sont avec une couverture réalisée par l'illustrateur. Par le même illustrateur, ils ont fait une
14:45réédition des pantoufles, et avec eux, avoir la même tonalité de couverture, et ça je suis
14:52ravi d'avoir une réédition avec une nouvelle couverture, et très belle aussi, qui se lit très
14:58bien, qui est très parlante aussi, qui est vraiment magnifique. Mais l'Art Vengeur pour ça,
15:04ils font vraiment un gros gros effort, et c'est vrai que les couvertures des livres ont évolué
15:08un petit peu, parce que c'est vrai qu'il y a les maisons d'édition qui ont leur charte graphique,
15:15à un moment donné, il y a les couvertures blanches Galima, etc, et bon maintenant ça se met,
15:21il y a pas mal de couleurs maintenant dans les couvertures, et ça amène justement un petit peu
15:26de variété, c'est pas mal aussi. Disons qu'effectivement ça fait un très bel ensemble quand on voit les
15:33deux côte à côte, pour les pantoufles aussi, ça rend vraiment très très bien au niveau de la
15:38couverture. En fait, l'autre question que je voulais te poser, c'est qu'on voit, on a vu avec
15:43avec Patrice, et les personnes qui surfent un peu sur les réseaux le voient, il y a beaucoup d'avis
15:49très très positifs sur ton roman, Zédu, et on voit beaucoup de personnes qui indiquent que c'est
15:55un vrai coup de coeur. Je voulais savoir si tu fais partie des auteurs plutôt angoissés au moment
16:01où son roman va sortir, est-ce que tu dirais que tu es anxieux, ou qu'est-ce que ça te fait de
16:07voir toutes ces publications ? Ça fait chaud au coeur bien sûr, je suis très heureux de voir que
16:15les premiers ressentis sont plutôt enthousiastes, et puis de voir que le livre commence déjà à peine
16:21après une semaine, à avoir des beaux échos auprès des libraires, surtout les libraires qui le
16:26défendent, les coups de coeur de pas mal de librairies déjà, mais moi je pense qu'une fois que le livre
16:33est fait, qu'il existe par lui-même, c'est déjà merveilleux. Je ne sais plus quel artiste disait
16:38il m'en suffira de 100, il m'en suffira de 20, il m'en suffira d'un, il m'en suffira de pas un,
16:42de toute façon le livre est là, et puis le livre me dépassera, moi je suis un simple petit mortel,
16:48un jour, dans une boîte, sur les quais de Seine, au fond d'une malle, il y aura une main qui se
17:00posera dessus et qui l'ouvrira, moi je ne serai plus là, mais les mots seront encore là, donc de
17:04toute façon quoi qu'il arrive, du point de vue succès immédiat, ce qui est le plus beau finalement
17:11c'est ce qui ira plus tard, plus loin dans le temps, donc ça permet de relativiser les choses,
17:16donc évidemment plus il y a de succès dans l'immédiat, plus on est heureux, et puis ça fait
17:22du bien aussi au porte-monnaie, même si les pourcentages ne sont pas fantastiques pour
17:29l'auteur, mais bon voilà, le livre existe et c'est l'essentiel, donc après, j'avais un auteur un jour
17:38qui m'avait dit, de toute façon ne sois jamais écrit par rapport à l'aventure éditoriale,
17:43tu as la chance d'être publié, d'avoir un livre qui sort, donc ne prends que ce qui est beau
17:50dedans, et il avait mille fois raison, donc je garde ça en tête. Oui, quand on parle justement
17:59des avis qu'on a vus, donc on sait qu'il y a Gérard Collard effectivement, qui a parlé de ton
18:08roman dans son émission avec Valère Expert, on sait qu'il te soutient depuis aussi ton roman
18:13Les Pantoufles dans sa librairie La Griffe Noire, donc justement ça m'intéressait de savoir un
18:19petit peu la relation que tu avais avec les libraires, la relation que tu peux avoir avec
18:24tes lecteurs, et ça ramène aussi au temps que tu passes en salon, qu'est-ce que tu dirais par
18:31rapport à ce genre de relations et d'événements ? Moi je trouve que c'est fantastique parce que
18:37ça met de l'humain dans l'aventure, la relation avec un libraire, c'est chaleureux, c'est toujours
18:45chaleureux je trouve, et moi j'adore me déplacer, rencontrer, aller même au fin fond, d'ailleurs ça
18:51fait rigoler l'éditeur David Vincent de l'Arbre Vengeur, parce qu'il me dit, ah mais toi t'es un
18:58stacanoviste, et puis la signature, tu peux aller quelque part signer, tu signes, mais c'est pas
19:04tellement parce que j'en signe 20, c'est pas tellement ça, c'est surtout, moi ça me nourrit,
19:10ça fait vivre des aventures, ça fait déjà une relation avec un libraire, ça met de l'humain, de la
19:14chaleur derrière l'aventure livre, donc moi je suis très friand de ça, donc je suis toujours partout
19:21pour aller sur les salons du livre, et puis évidemment on rencontre les lecteurs, donc c'est
19:25fantastique, surtout qu'entre le moment où j'ai commencé à écrire, c'était en 1988 et le moment
19:42où j'étais publié, c'était en 2008, la première fois modestement, mais pour une très jolie maison
19:49d'édition belge, Quadrature, il s'est passé 20 ans, 20 ans de solitude, 20 ans où on n'est pas
19:54lu finalement les manuscrits, voilà, un peu par la famille, quelques amis, quelques auteurs très
20:02rares, mais qui ont lu, qui ont accepté de lire un manuscrit, et ça c'est fantastique après,
20:13quand ça arrive, donc je suis un peu ému, je suis désolé, parce que si j'écris maintenant,
20:22parce que l'homme qui est ici, dans le public, voilà, s'il n'avait pas été là, j'aurais jamais
20:27écrit de ma vie. Je tiens à saluer Yves Simon, qui me fait le grand bonheur d'être venu me voir,
20:35merci Yves, parce que j'écris, parce que Yves Simon a écrit des chansons, des livres,
20:43et là je trouve que c'est un magnifique moment, merci. Moi je vais rebondir sur ce que tu as dit,
20:55quand tu parles du fait que tu as écrit pendant longtemps, et que ça a mis du temps justement
20:59pour que tu sois publié, est-ce que tu as des textes, des manuscrits cachés dans tes tiroirs ?
21:04Oui, oui, j'ai des manuscrits, il y en a qui ne paraîtront jamais, oui, je m'occupe pour les
21:13manuscrits qui n'étaient pas bons pour être publiés, il y avait des défauts, c'était maladroit,
21:21ne marchait pas très bien, comme un enfant qui... mais j'ai d'autres romans que j'ai écrits,
21:27le temps de l'édition n'est pas forcément le temps de l'écriture non plus, il peut y avoir
21:31des livres qui sont publiés et finalement qui ont été écrits après, d'autres livres qui avaient
21:36été écrits avant, mais là oui, j'ai des romans que j'écris tout le temps maintenant, là j'ai un
21:42roman en cours qui me plaît bien d'ailleurs, il vient juste de... je ne sais pas, 10 ou 15,
21:48mais je sens que ça devient quelque chose de bien, en tout cas si j'arrive à le mener au bout,
21:53ça va être un chouette truc, mais sinon j'ai deux autres romans aussi finis, j'en ai un qui
21:58circule aussi dans la maison d'édition, donc non, il y a des choses encore qui me tiennent à
22:05coeur, qui sont je pense intéressantes et j'aimerais bien qu'elles voient le jour qu'elles
22:11soient un jour sous forme de livres aboutis. Et justement quand tu parlais du fait que les
22:20rencontres avec tes lecteurs, les rencontres en librairie, en salon, ça te nourrit, voilà c'est
22:26un échange, tu as la possibilité de... parce qu'il y a pas mal d'écrivains ou romanciers ou auteurs,
22:30chacun un peu le terme qui lui convient, qui le préfère, mais disent que c'est quand même
22:35quelque chose de très solitaire, puisque tu es devant une feuille, tu es devant l'ordinateur,
22:38tu écris, et justement quand tu es en salon ou en rencontre comme ça, tu es en contact direct avec
22:44tes lecteurs, est-ce que tu voudrais partager avec nous un moment en salon, en librairie,
22:48qui aurait été un petit peu décalé, une petite anecdote ou quelque chose d'humoristique ou
22:53d'émouvant, je sais pas, que tu veux partager avec nous ? Alors oui, on dit toujours des choses qui
23:01sont un peu étonnantes, bon déjà j'ai eu l'occasion d'en parler sur une interview, j'ai été pris,
23:10une fois on est venu me demander de signer un livre, c'était un auteur, c'était Romain Pertolas,
23:17qui me demande sur le salon de lire en poche à Saint-Maur, de dédicacer un livre qu'il avait
23:24apporté, il me dit ah j'ai ton bouquin, très bien, je prends le bouquin, je regarde, c'était le bureau
23:29des affaires occultes de mon frère Eric, bon, super, je m'appelle Eric, ça sera Foissier, mais ce ne sera pas Eric,
23:38ce sera Luc Richel, bon ça, ça a été incroyable, c'est devenu l'objet d'une plaisanterie entre nous,
23:43parce qu'on s'est recroisés depuis sur des salons et on en plaisante encore, ça a été marrant, sinon des rencontres
23:49touchantes, c'est vrai que quelquefois on a des personnes qui disent, oh je l'ai offert, c'est
23:55plutôt des gens qui ont déjà lu le livre et qui l'ont partagé, c'est souvent là où j'ai trouvé
24:00des choses émouvantes, parce que tiens, mon mari qui ne lit pas, les pantoufles, franchement il a apprécié,
24:07c'est plutôt des retours comme ça, des gens qui avaient déjà lu le livre, et ça, ça fait chaud au
24:11cœur, quand on arrive, grâce à notre bouquin, à faire lire une personne qui n'a pas tellement
24:18d'appétence pour la lecture, et ça c'est merveilleux, on dit voilà, le bouquin a vraiment sa raison d'être,
24:26il a existé, et pas pour rien, bon ça ne m'arrive pas tous les jours, mais c'est arrivé déjà, et ça c'est des bons moments.
24:32Je ne sais pas justement si dans le public, ce sont des choses que vous faites, justement,
24:38personnellement oui, je le fais, c'est-à-dire qu'un roman qui m'a marqué, qui m'a touché, quand je l'ai
24:43lu, quand j'ai des anniversaires qui arrivent, etc, et tout autour de moi, j'ai vraiment envie de
24:48racheter le livre, et de l'offrir, et de pouvoir partager ça avec des personnes qui sont proches
24:54de moi, je ne sais pas si vous, c'est votre cas aussi ? N'hésitez pas justement à partager, surtout les
25:03pantoufles, quand vous voulez partager les livres. Je pense que juste avant de laisser peut-être la parole
25:13aux personnes qui voudraient poser des petites questions à la fin, ce que je voulais te demander
25:16aussi, on est dans un lieu mythique, on est boulevard Saint-Germain, dans cette magnifique
25:22librairie qui a vu passer tellement d'auteurs connus, tout près du café de Flore, et je
25:28voulais savoir un petit peu ce lieu, ces lieux t'inspirent ? Rien qu'en venant, je suis passé
25:37rue de Seine, quand on passe déjà devant l'hôtel de la Louisiane, on sait qu'Albert Cosserie a passé
25:43sa vie, plus de 45 ans de sa vie, voire même plus peut-être je crois, dans cet hôtel, et que pour
25:50moi c'est un écrivain mythique. Rien que là, en venant, j'ai ce souvenir-là de cet homme, de ses
25:57écrits, et de me dire, il franchissait cette porte d'hôtel tous les jours, et c'est à deux pas de
26:04l'Écume des Pages, il venait au café de Flore, il y avait tellement d'auteurs à ce moment-là, mais je pense
26:09que Albert Cosserie passait aussi devant l'Écume des Pages, il devait y rentrer, enfin j'imagine, et
26:15voilà, c'est pour ça, c'est mythique, parce que ça parle, tous ces auteurs, quand on franchit la
26:22porte de l'Écume des Pages, on doute bien que, plein d'auteurs, on a pu dire que l'euclésio allait certainement franchir
26:30la porte, etc. Donc oui, on se sent même un petit peu tout, enfin un peu petit quoi, on se demande
26:41presque, même si on est à sa place, quand on sait qu'un des auteurs comme ça, on naviguait dans le
26:46quartier, mais bon, on est content. Je trouve que c'est plutôt une belle façon de commencer pour ta
26:54petite tournée d'entretien et de rencontre, de démarrer ici, donc moi j'ai envie de les
27:00remercier à nouveau, parce que c'est vrai que c'est vraiment super de se retrouver dans ces
27:04lieux, c'est vrai que c'est un endroit où j'aime beaucoup me balader, le boulevard et tous les
27:07environs, et c'est vrai qu'être avec toi ce soir et les personnes qui sont là, je me
27:13sens privilégiée, donc voilà. Et j'avais une dernière petite chose à noter, je voulais partager ça
27:19avec les personnes qui sont là, c'est par rapport à la langue utilisée, le style et la
27:27langue dans ton roman, c'est vrai qu'il y a du subjonctif, c'est vrai qu'il y a des
27:32tournures de phrases, il y a une qualité de vocabulaire et un niveau de langue qui est toujours
27:38un réel plaisir à découvrir quand on te lit, et voilà j'avais envie de partager ça avec les
27:43personnes qui sont là, si vous aussi par votre expérience, je ne sais pas qui a lu celui-là
27:48pour l'instant, ou quand vous avez lu Les Pantoufles, mais si c'est aussi votre ressenti, si c'est ce que vous voulez me dire.
27:53Je suis content que tu soulignes ça, parce que j'y suis très attaché, pour moi écrire
27:59c'est travailler la langue, c'est trouver le style qui va aller avec le propos, et c'est
28:06vrai que ce livre-là, comme Les Pantoufles, le personnage est quand même un petit peu décalé,
28:09est un peu en marge, un peu décalé surtout, en regard décalé, et lorsqu'on s'exprime avec du
28:14subjonctif, l'imparfait subjonctif ou autre, ça décale fatalement, on est un peu décalé parce
28:20qu'on s'exprime avec de l'imparfait subjonctif dans la vie courante, mais ça allait très bien
28:24avec le personnage, à chaque fois il a aussi, il a vraiment du recul, il enlève ses lunettes et
28:30puis voilà, il n'est plus du tout dans le même monde, mais en même temps de porter des lunettes,
28:34on peut croire qu'on voit moins bien, on voit beaucoup beaucoup de choses, parce que justement
28:38on apprend à comment dire, vraiment à se poser, à regarder réellement, à fixer, on prend le temps
28:47de fixer, parce qu'on voit mal, donc on prend le temps de fixer, et donc on enregistre beaucoup
28:51beaucoup de choses, et j'ai remarqué en discutant avec des personnes de mon entourage, proches,
28:56que finalement même si j'avais une mauvaise vue, je gardais en mémoire des détails que
29:02eux ne voyaient pas, et je pense que c'est dû à ça, je fixe beaucoup plus qu'eux, et donc on a un
29:09regard décalé, et l'écriture, je voulais que ce soit une écriture travaillée pour avoir justement
29:15ce décalage, et puis en même temps je suis pour l'élégance, je trouve que notre vie manque
29:22parfois d'élégance, d'élégance de pensée, d'élégance de comportement, et si on peut en
29:30apporter un petit peu avec l'écriture, c'est pas mal, on essaye aussi un peu dans
29:36notre comportement, c'est déjà moins facile, mais voilà, je trouve que l'élégance c'est une qualité,
29:41on parlait d'Albert Cosserie, malheureusement je n'ai jamais croisé, mais sur le boulevard Saint-Germain,
29:49ou dans les jardins du Luxembourg, j'ai eu des images de lui, il était d'une redoutable élégance,
29:54et donc ça c'est plaisant, je trouve, c'est un cadeau qu'on fait aux autres, je trouve, d'être élégant.
30:00Et au-delà aussi du style, il y a beaucoup de références aussi dans tes romans, et c'est
30:08vraiment très agréable comme ça de naviguer, alors sur des styles qui peuvent être différents,
30:11que ce soit au niveau, là tu fais référence au Petit Nicolas, ça peut être des références en
30:18termes de musique ou autre, mais justement c'est important pour toi aussi d'étayer ton récit et
30:23ton roman avec des références pour le lecteur ? Alors oui, j'ai remarqué que souvent dans mes
30:29livres, effectivement, je mets des références, je crois que c'est pour montrer peut-être ce qui
30:36a construit le livre, parce que je me construis et je construis mon écriture avec ce que je lis,
30:40on est avant tout des lecteurs, on écoute, mais on lit, et c'est une manière peut-être de montrer
30:49les cuisines, les coulisses plutôt au lecteur. Pourquoi je cite cet auteur ? Ce n'est jamais
30:57gratuit, c'est toujours des auteurs qui m'ont marqué, donc pour moi c'est important de montrer
31:03ce qui a bien pu me motiver à écrire ce type de livre, donc c'est capital, et c'est vrai que
31:12pratiquement dans la plupart de mes livres, il y a toujours des auteurs qui sont cités,
31:16qui sont évoqués, et j'y tiens finalement, c'est aussi ma manière de les mettre en avant aussi.
31:28Mais ça peut aussi éveiller la curiosité du lecteur, parce que soit le lecteur connaît
31:33et aura envie de s'y replonger, ou de reprendre peut-être un roman ou un texte, ou alors si le
31:40lecteur ne connaît pas, justement ça peut lui donner l'idée d'aller vers cet auteur,
31:43cette citation, essayer de la retrouver, de retrouver son contexte. Oui, de toute façon,
31:48on est des passeurs, des relais, et donc moi si quelqu'un me dit, tiens j'ai lu tel auteur,
31:55parce que tu en parlais dans ton livre, ça me fait plaisir. Non pas qu'il ne les connaissait pas,
32:01parce que je suis modeste, moi par rapport aux auteurs que je peux citer, je ne sais pas grand chose,
32:05je cite Jean-Philippe Toussaint, je cite Edgar Poe, je cite François Bon, enfin il y a pas mal d'auteurs,
32:12mais il y a des gens qui ne les ont pas forcément lus, et qui me disent, ah bah tiens j'ai lu ton
32:17bouquin, j'ai été voir tel auteur, je suis ravi, parce qu'on partage quelque chose ensemble,
32:25c'est comme finalement d'inviter des amis autour d'un bon plat qu'on aime, et qu'on veut leur
32:32faire partager, c'est la même chose, ça reçoit les mêmes principes un peu, on s'avoue encore
32:39mieux quand on est un auteur, quand on partage avec d'autres, je pense. Pour finir, moi je voulais
32:46te proposer, je te laisse la parole, si tu souhaites t'exprimer sur quelque chose, partager
32:52quelque chose avec nous, c'est une question ouverte, pas de piège, mais non c'est pas un piège, c'est
32:58s'il y a peut-être quelque chose que tu voulais ajouter en complément par rapport à ton roman,
33:02ou par rapport à autre chose. Ecoute j'ai envie de terminer par une petite citation, un petit
33:10texte, tu marches dans une ville dont tu sais tout, et pourtant chaque regard croisé est une planète
33:17où tu n'iras jamais, et parfois c'est exactement cela ton désespoir. Tu nous dis? Comment? Tu nous dis?
33:29En fait c'est une chanson très courte, on peut dire beaucoup de choses dans une chanson très courte, c'est une chanson difficilement.
33:36Alors là tout le monde a été quand même assez timide je trouve, donc il n'y a pas de piège,
33:53vous pouvez poser des questions, vous pouvez intervenir, c'est à vous maintenant.
33:58Je t'ai connu Michel à l'époque où tu écrivais des nouvelles, et je voudrais savoir si c'est très difficilement pour toi d'être passé au roman?
34:12En fait la nouvelle pour moi a été très formatrice, parce que la nouvelle c'est vraiment, c'est difficile
34:23à décrire une nouvelle, à définir ce que c'est qu'une nouvelle, et moi j'aime l'image de cette idée
34:28d'un trait tendu, une nouvelle, il y a un point A, il y a un point B, et c'est une ligne tendue. Je crois que c'est
34:34Giorgio Echatorino qui disait que dans une nouvelle tout fait, enfin dans un roman tout fait ventre,
34:38dans une nouvelle tout fait dos, la moindre chose qui s'écarte, on perd son sujet, on perd la force
34:46de la nouvelle. Ceci dit moi je trouve quand même que la nouvelle aide à écrire un roman parce que
34:51elle permet d'avoir à l'esprit qu'il faut être centré sur son sujet, là où on veut aller, ne pas trop
34:59se disperser, savoir écarter ce qui ne va pas. Après il peut y avoir des romans multiples, on peut mettre
35:05beaucoup beaucoup de choses, mais il faut quand même garder ce trait continu vers ce à quoi on
35:10veut aller, et donc je trouve que c'est très formateur. Après la nouvelle malheureusement n'est pas
35:16forcément énormément lue en France en tout cas, et puis en plus je reste quand même marqué par le
35:24côté court, parce que c'est vrai que mes romans sont jamais très longs, mais j'aime l'économie de
35:31moyen, que ce soit en musique ou en littérature. Quand on peut faire avec un minimum de choses et
35:41avoir la même efficacité, je prendrais toujours cette solution, parce que je pense qu'il y a de
35:45l'évidence là dedans. Et puis à vouloir faire des fois trop de choses, on gâche un peu. Je me
35:53souviens d'une interview d'Andy Sommers, c'était le guitariste de police, c'est toujours le guitariste de
35:59police même, qui disait que volontairement à un moment donné il avait arrêté de travailler sa
36:03technique parce que ça tuait sa créativité, il n'était plus assez instantané, il n'allait plus vers
36:09l'essentiel. Et je pense que dans l'art, que ce soit la peinture, la musique, l'écriture, je pense
36:16que si on peut aller à l'essentiel avec une économie de moyens, c'est mon avis, peut-être qu'on ne le
36:22partagera peut-être pas, mais je trouve que c'est encore plus bon, avec peu de choses, faire beaucoup. Donc la
36:27nouvelle m'a énormément aidé pour écrire mes romans, et mes romans sont effectivement assez
36:32courts, parce que voilà il y a cette économie, si je peux dire en quelques mots quelque chose de
36:38façon aussi efficace que si je m'étais étendu sur 30 pages, je préfère. On évolue aussi en écriture,
36:44peut-être qu'un jour j'évoluerai et je développerai davantage, m'écarterai un petit peu, mais pour
36:51l'instant c'est un peu ma discipline d'écriture, ma façon d'écrire. C'est ce que j'allais dire justement
36:59par rapport à la nouvelle, effectivement ce côté très percutant, tu as utilisé ce mot tout à l'heure,
37:04et ça peut effectivement venir de là, c'est à dire, comme tu as été habitué à travailler sur
37:09des textes courts, donc cette idée d'efficacité, d'avoir un texte percutant qui va directement au
37:14but. Ah oui, c'est vrai que j'aime que chaque paragraphe apporte quelque chose,
37:24qu'il n'y a pas un paragraphe gratuit. Quel auteur disait que dans son livre, chaque phrase devait
37:32contenir son livre, quelque part, mais c'est un peu vrai, je pense qu'il ne faut pas qu'il y ait
37:37de phrases gratuites, il faut vraiment que chaque phrase ait vraiment son intérêt dans le livre,
37:42et qu'elle contienne un peu le livre. Donc ça oblige à être efficace et à écrire,
37:50pour ce terme un peu vilain, mais à faire le remplissage. Est-ce qu'il y a d'autres questions ?
38:00C'est peut-être parce que je suis un peu fainéant, je ne sais pas.
38:03Bon, s'il n'y a plus de questions, du coup, je vais te remercier, je vais te laisser procéder
38:18au moment de dédicace avec les personnes qui sont présentes. C'est moi qui te remercie,
38:23je contiens un petit pot après. Oui voilà, c'est ça. Merci.

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