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  • il y a 6 jours
Chères lectrices, chers lecteurs,

Mardi 22 avril, nous avons eu le plaisir de recevoir Élisabeth Barillé pour échanger autour de son nouveau récit, Suites Indiennes (éditions des Instants).

Discussion animée par Édouard Leroy.

Vous souhaitant de belles lectures,

L'écume

-

La Quatrième :

Qu’est-ce que la terre indienne, vue de France ? Qu’est-ce que le voyage et qu’attend-on de lui ? Ces questions sont le moteur de ce voyage en Inde du Sud, vers les hauts lieux du Shivaïsme. Elisabeth Barillé y mêle les choses vues, les rencontres fortuites, les souvenirs de lectures et d’éblouissements. Comme toujours avec elle, le sensible domine, la recherche s’impose, le spirituel rôde, l’humour n’est jamais loin. Elisabeth Barillé a écrit de nombreux romans dont Corps de jeune fille (Gallimard), Une légende russe (Grasset), L’oreille d’or (Grasset) et Les soeurs et autres espèces du vivant (Arléa) ; des biographies d’Anaïs Nin et de Colette Peignot, ainsi que des récits de voyage. L’Inde fut d’abord un hasard ; c’est désormais une passion.
Transcription
00:00Bonsoir à tous, bonsoir, bonsoir Elisabeth Barillet, bonsoir Edouard, merci d'être venu suite à notre invitation pour parler de Suite Indienne, votre livre à paraître, parce que nous sommes légèrement en avant sur la tête, donc c'est un peu une exclusivité pour vous, c'est pour votre plus grand plaisir que nous allons pouvoir vous le présenter ce soir.
00:25Alors Elisabeth Barillet, j'ai plusieurs questions suite à la lecture de ce livre, mais ce n'est pas la première fois que vous parlez de l'Inde, la dernière fois c'était, si je ne me trompe pas dans le singe, mais c'était au tour du roman.
00:39La dernière fois c'était il y a trois ans, chez Déclet-Bouer, et ça s'appelait Sur les pas de Chivin, c'est un récit aussi.
00:48Vous avez un lien particulier avec l'Inde, pour que ça revienne aussi souvent dans votre littérature, surtout sur les derniers temps ?
00:57Mais on peut dire que je suis tombée dans le chaudron, voilà, donc il y a très très très très longtemps, j'avais une vingtaine d'années,
01:06et j'avais un ami qui travaillait en Inde et qui me dit un jour de 31 décembre, est-ce que tu veux venir me rejoindre en Inde ?
01:15Ben oui, pourquoi pas, donc j'habitais encore chez mes parents, 30 décembre je dis à mes parents,
01:21à propos, oui, on ne fêtera pas le 1er janvier ensemble, je pars en Inde.
01:26Et je suis arrivée à Delhi, Delhi dans les années 80, c'est encore l'Inde, je ne sais pas si vous avez vu un film que j'aime beaucoup,
01:37qui est l'Inde de Louis Malle.
01:39Donc là, ce film avait été fait dans les années 60, c'est cette Inde qui est vraiment encore très marquée par la partition,
01:52très marquée aussi par le désir d'émancipation porté par Inira Gandhi, entre autres, et Gandhi.
02:00Et dans les années 80, ça n'a pas trop changé en fait, et je tombe dans, oui, j'ai vraiment cette, je tombe, parce que c'est un monde en soi.
02:11Voilà, donc, alors il faut dire aussi que j'ai été végétarienne spontanée depuis l'âge de 10 ans,
02:21voilà, il y a un tas de choses qui flottaient dans mon conscient et dans mon inconscient,
02:28et qui m'a peut-être préparée à l'Inde, voilà.
02:31Donc, ce que je dis aussi, après, on va peut-être en parler, c'est que l'Inde est mon maître,
02:36je crois que d'ailleurs c'est la première phrase du, moi qui suis quelqu'un de, j'ai beaucoup voyagé,
02:42mais je suis pas, je suis assez trouillarde, et en fait je voyage contre mes peurs, c'est-à-dire que j'ai vraiment, voilà.
02:49Et donc l'Inde, c'est formidable, parce que là, l'Inde, c'est vraiment, vous pouvez avoir tout le temps,
02:54tout le temps, tout le temps, tout le temps, des crises d'angoisse à chaque pas,
02:59et ça m'a forgé aussi le caractère, voilà.
03:03Donc je dois beaucoup à ce pays.
03:04Vous dites que vous êtes trouillarde, moi, en vous lisant autour de l'Inde,
03:08je vous ai trouvée, au contraire, sans peur,
03:11vu que vous passez différentes situations qu'on abordera légèrement.
03:15Non, non, je plaisante, mais disons que le moteur de mes voyages, c'est souvent,
03:22j'aime bien m'éprouver.
03:24Je suis partie pendant plus huit semaines en Russie, au fin fond de la Russie.
03:30J'aime, voilà, j'aime bien m'éprouver, sachant que dans quelques,
03:34voilà, qu'on est une fois sur la Terre, que notre incarnation, elle est une seule fois,
03:38et qu'autant que faire se peut, déployer cette grâce d'être vivant.
03:47Moi, la déployer, c'est la déployer en espace, plus qu'autre chose.
03:53Pour rentrer à l'intérieur du livre, dès la première page, vous m'avez saisi.
03:59Alors, vous mettez une distance avec un certain cliché qu'on pourrait avoir de l'Inde.
04:03Vous prévenez un peu le lecteur qu'on ne traitera pas d'un pays fantasmé.
04:10Est-ce que le but du dialogue avec votre voisine dans l'avion,
04:13c'était une manière, justement, de nous annoncer que ce ne sera pas un livre de voyage sur l'avion ?
04:20Peut-être, oui, peut-être, oui, oui.
04:22Oui, le dialogue, là, c'est le dialogue.
04:23Le dialogue, on ne peut plus cliché qu'on peut avoir dans un...
04:28Mais en plus, je ne l'ai pas inventé.
04:30Je ne l'ai pas inventé, mais je trouvais que c'était intéressant de commencer par ça,
04:38pour ensuite un peu déminer le terrain.
04:42Il y en a beaucoup dans l'avion comme ça,
04:43parce que moi, la manière dont vous en parlez,
04:46j'étais persuadée que tout l'avion devait être dans ce genre de...
04:49Non, ma voisine est une dame entre 50 et 65 ans,
04:57et elle part faire un stage de yoga.
04:59Voilà, donc c'est vrai qu'avec toutes ses peurs...
05:02Mais ce qui est formidable, justement, quand on écrit,
05:04et quand on écrit en plus des récits de voyage,
05:07la vie vous donne tout.
05:09La vie vous donne tout.
05:10Vous n'avez qu'à...
05:11Et là, en effet, j'avais tout.
05:16Donc, voilà.
05:17Alors, je ne l'ai pas écrit tout de suite.
05:21Justement, je me suis posé la question.
05:22Je me suis dit, c'est quand même tellement...
05:24Et puis non, en fait, c'est bien de...
05:26C'était nécessaire.
05:28Au contraire, j'ai souri.
05:30Juste en me disant la première page,
05:31on n'est pas tombé justement dans un cliché littéraire.
05:35Du coup, ça me demande pour sûr.
05:38D'ailleurs, dans ce voyage,
05:40il y a des...
05:41Dans ces périgrénations,
05:43notamment, il y a des auteurs qui apparaissent.
05:46Au tout début, c'est Simon Veil,
05:47et son...
05:48Ah, c'est ça que je dois le prononcer.
05:50Badvadarjita,
05:51notamment sur son lit de mort.
05:54Quels sont les liens entre la mystique indienne et européenne
05:58que vous dessinez un peu avec cette anecdote ?
06:01Oh !
06:03Oui, j'ai bossé.
06:04Oui, vous avez bossé.
06:05Alors, on va serrer la question.
06:08On va serrer Simone Veil et la Bhagavad Vita.
06:12Simone Veil, elle est introduite
06:14à ce texte fondamental des Upanishads.
06:18Je ne vais pas faire un cours sur les Upanishads.
06:21Bon, enfin, c'est un texte mystique, si je puis dire,
06:23des Upanishads.
06:25Elle est initiée par son frère.
06:28On connaît assez peu le frère de Simone Veil,
06:30qui s'appelait André Veil,
06:31qui était un mathématicien de génie,
06:33qui a été...
06:36Je vais partir dans des digressions,
06:38mais Simone et André, c'était un frère...
06:41Tous les deux étaient des génies.
06:42C'est incroyable dans des familles.
06:44Et c'est le frère qui lui dit,
06:46tu devrais en dire ça.
06:47Et pour Simone Veil,
06:48de soudain de lire que...
06:50Non, les fruits...
06:52Aucune action ne porte vraiment ses fruits.
06:54C'est-à-dire que quand on fait quelque chose,
06:56il faut le faire parce qu'on le fait.
06:58Pour elle, qui ne pensait qu'en termes d'action,
07:01de travail, de résultats,
07:04ça va être assez un grand détonateur.
07:08Donc, quelle était la question ?
07:10C'était le...
07:11Quel est le lien entre cette mystique indienne et européenne ?
07:15Parce que Simone Veil,
07:16elle apparaît aussi dans un autre de vos livres.
07:19Est-ce qu'il y a un lien, je dirais,
07:21de fascination entre ces mystiques européens,
07:24du coup, Simone Veil,
07:25et la mystique indienne,
07:27notamment dans la contexte ?
07:28Oui, la mystique indienne et mystique européenne,
07:30c'est très vaste, là, ce que vous me dites.
07:31En gros, en gros, en gros,
07:33moi, je ne connais pas très...
07:35Je ne suis pas spécialiste des Upanishads.
07:36Je connais un petit peu mieux de l'Advaita,
07:38parce que j'ai fait plusieurs voyages en Inde.
07:40J'ai suivi des enseignements d'Advaita.
07:43Advaita, c'est la non-dualité.
07:46Et ça, l'Advaita,
07:47on peut la relier à Maître Écartes,
07:49on peut la relier à Spinoza,
07:51même, vous voyez,
07:53mais ça, ça nous entraînerait très, très, très loin.
07:55La mystique hindoue, c'est très, très vaste.
07:58Entre Shankara, qui est le maître de l'Advaita,
08:01qui a un petit peu déployé cette doctrine,
08:04et puis d'autres doctrines
08:06qui sont plutôt de l'ordre des tantristes,
08:10c'est complètement différent.
08:13En vous lisant et en voyant cette apparition
08:18de Simone Veil, je trouve que le récit,
08:23il y a une mystique qui flotte,
08:24du coup, dans cette édition,
08:26et de par le fait de la double apparition
08:30dans vos œuvres de Simone Veil,
08:31je me suis demandé si c'était quelque chose
08:33qui vous avait fasciné au travers de...
08:36qui vous avait attiré vers l'ordre, finalement.
08:39Peut-être, je n'en sais rien.
08:40On ne sait pas toujours ce qui nous attire.
08:41Mais en revanche, pour le côté plus quête,
08:48c'est le dernier récit,
08:50donc sur les pas de Shiva,
08:51qui est donc paru chez Desclés de Brouère,
08:53où ça, je développe, je développe ça,
08:55je développe le thème de la quête,
08:57la quête intérieure.
08:59Là, je n'ai pas voulu trop le développer
09:01puisque je l'avais déjà développé.
09:04Mais j'ajoute qu'on n'a pas besoin d'aller en Inde
09:07pour faire une quête intérieure.
09:08On n'a pas besoin d'aller en Inde.
09:11Simplement, l'Inde...
09:14Comment dirais-je ?
09:16Le lien au transcendant,
09:19il est tellement naturel.
09:22Vous pouvez avoir une conversation
09:23dans un train ou dans un bus.
09:26Et moi, ça m'est arrivé.
09:28Vous croyez en Dieu.
09:30Vous voyez, ça peut aider la quête.
09:33Mais on n'a pas du tout besoin
09:35de...
09:36comme on n'a pas besoin d'aller en Inde
09:37pour pratiquer le yoga.
09:38Mais on va y venir d'ailleurs
09:40à vos rencontres
09:40parce qu'elles sont...
09:41À l'intérieur du livre,
09:42elles m'ont toutes vraiment surpris.
09:45Alors, il y a notamment
09:45avec Seiji,
09:48je ne sais pas si c'est le...
09:49Oui, oui, oui.
09:50Vous avez une forme de lâcher prise
09:52qui, moi, m'a impressionnée.
09:54Vous lui donnez tout de suite...
09:56Vous faites preuve d'une confiance
09:58tout de suite en lui,
10:00seul, en Inde,
10:03et en béquille,
10:04s'il ne me trompe pas.
10:05Comment est-ce qu'on a
10:07ce lâcher prise ?
10:08Peut-être que le fait...
10:15Je n'en sais rien
10:17comment on a ce lâcher prise.
10:19Moi, je suis quelqu'un
10:19de très maîtrisé.
10:22Et c'est peut-être...
10:23Je vais peut-être en Inde
10:24et je voyage justement,
10:25quand je reviens
10:26à ce que je vous ai dit
10:26au début,
10:27ce que j'ai dit au début,
10:28pour ne plus être trop maîtrisé.
10:30Après un moment,
10:34quand vous voyagez
10:35dans ce genre de pays,
10:37vous êtes obligés aussi
10:38de lâcher prise.
10:39Vous êtes obligés de dire
10:40Mektoub,
10:41Inch'Allah,
10:43on verra bien.
10:44Parce qu'autrement,
10:45vous êtes malheureux.
10:47Si vous...
10:47Si vous...
10:48Toujours, vous voulez
10:50absolument faire
10:51l'itinéraire
10:53que vous avez prévu.
10:55C'est pour ça
10:56que j'aime bien voyager seule,
10:57parce que je peux voyager
11:00plus à ma guise
11:00que quand on est à deux.
11:01Ça, c'est un petit peu
11:02plus compliqué.
11:03Mais je n'ai peut-être pas
11:04répondu à votre question.
11:05Si, si, si.
11:06Mais c'est...
11:07Vous qui n'avez pas encore...
11:09Le livre,
11:10les rencontres
11:11que vous avez,
11:12moi,
11:12elles m'ont impressionnée.
11:13Je me suis imaginée
11:14en Inde.
11:15Vous êtes seule,
11:16une femme,
11:16vous êtes en béquille.
11:17Et là,
11:18il y a quelqu'un
11:18qui vous aborde
11:19et qui nous explique
11:20qu'il peut se faire visiter.
11:23Je me suis dit,
11:23je n'ai jamais d'avis.
11:25Je l'accepte.
11:27Et...
11:27Après, après, oui.
11:30Bon, d'abord,
11:31ça, ce n'est pas
11:31mon premier voyage.
11:32J'en ai fait,
11:32comme je l'ai dit,
11:33énormément.
11:36Je pense avoir développé
11:38au fil de mes voyages
11:39une intuition.
11:45Je ne me fie pas
11:46à tout le monde.
11:48Je ne me fie pas
11:48à grand monde.
11:48Je suis extrêmement
11:49vigilante.
11:52Je pense à des voyages
11:53en Russie
11:54où ce n'était pas
11:54du tout évident.
11:55Je parle russe,
11:56donc ça aide un peu.
11:57mais non.
11:59Et puis,
11:59il y a des moments
11:59où vous sentez que...
12:01Mais ça,
12:01je...
12:03Oui.
12:04C'est l'instinct.
12:05Oui, c'est l'instinct.
12:06Mais c'est un instinct
12:07qui est aiguisé
12:09par 40 années de voyage.
12:12C'est un instinct
12:12que...
12:13Voilà, moi,
12:14il y a des choses
12:15que je ne ferais pas.
12:16Il y a des...
12:17Plusieurs fois
12:18dans des villes,
12:19plutôt en Russie d'ailleurs,
12:20où je ne sortais pas
12:21de ma chambre
12:21pour dîner.
12:22Parce que je me disais,
12:23non, là,
12:24c'est un...
12:24Non, ça ne va pas le faire.
12:25Je suis toute seule.
12:26Là, ça ne va pas le faire.
12:27Je reste...
12:28Je reste...
12:29Comme en Inde aussi,
12:30à Delhi,
12:31qui est une...
12:31Delhi est une des...
12:33Classée parmi
12:35les quatrièmes
12:36ou cinquièmes villes
12:38la plus dangereuse
12:38au monde
12:39pour les femmes.
12:44Euh...
12:44Oui, mais...
12:45Non, mais j'y vais seule,
12:47mais je ne fais pas...
12:47Non, mais j'y vais seule,
12:48mais je ne fais pas n'importe quoi,
12:49justement.
12:51Je ne fais pas n'importe quoi.
12:52Il y a des choses
12:52qui ne sont pas dangereuses.
12:53Par exemple,
12:55bon,
12:55il y a les...
12:56Moi, j'ai deux types
12:57de transports.
12:59Soit les transports en commun
13:00où il y a plein de monde,
13:01les trains où il y a plein de monde,
13:03hein,
13:03soit quand j'ai mes jours
13:05où j'ai envie de...
13:07Là, je pense que je le dis,
13:08de m'offrir...
13:09Pas en Russie,
13:10parce que je n'aurais pas les moyens,
13:11mais en Inde,
13:11je peux le faire.
13:12Je dis,
13:13bah tiens,
13:13je vais faire 300 kilomètres,
13:14je vais demander à un chauffeur.
13:15Et ça, voilà.
13:17Autrement,
13:18c'est les transports en commun
13:19avec plein de monde.
13:19mais je ne vais pas sympathiser
13:21avec un charmant garçon
13:23dans un bar de délit
13:24à 7h du soir.
13:27Et le gars dit,
13:28j'ai une super voiture
13:29et demain,
13:30je vais...
13:30Ah, je veux conduire.
13:32Jamais.
13:32Je veux dire,
13:32il y a des choses
13:33qui sont basiques,
13:36si je puis dire.
13:37Vous voyez ?
13:38Moi, je suis jamais allé en Inde
13:41et à la lecture de votre livre,
13:42je me suis demandé un peu
13:43comment ça a évolué
13:45et vous y êtes allé plusieurs fois.
13:48Notamment,
13:49le système des castes,
13:51c'est quelque chose
13:51qui revient souvent.
13:54Est-ce que le domaine extérieur,
13:56est-ce que ça...
13:57Il y a quelque chose d'anachronique
13:59qui continue encore à perdurer ?
14:01Alors,
14:03le système des castes,
14:05il y a 3000 castes,
14:07c'est-à-dire qu'il y a
14:07les grandes castes,
14:08il y a des grandes catégories,
14:10la caste des guerriers,
14:11la caste des marchands,
14:12la caste des brahmins
14:13qui est la caste...
14:15Voilà.
14:15Mais il y a des soukastes
14:17et des soukastes
14:17et des sous-soukastes.
14:18En tout,
14:19il y en a 3-4 000.
14:20Donc,
14:21en tant qu'étrangers,
14:22on ne peut pas...
14:24Alors,
14:24sauf évidemment les brahmins,
14:26on voit quand même
14:26un petit peu
14:27par rapport à leur profession,
14:28mais autrement,
14:28on ne peut pas soupçonner,
14:30on ne peut pas voir vraiment.
14:32C'est très subtil.
14:33C'est très,
14:34très,
14:34très,
14:35très subtil.
14:36Et il faut dire aussi
14:36que, par exemple,
14:37ce n'est pas lié
14:38à la richesse.
14:40Il y a beaucoup de brahmins
14:41qui sont extrêmement pauvres
14:42dans des villages.
14:44Les brahmins,
14:46c'est la caste des prêtres.
14:48Donc,
14:48ce n'est pas parce que
14:49vous avez quelqu'un
14:50qui est dans une grosse voiture
14:52climatisée
14:53que ça...
14:54Vous voyez ce que je veux dire,
14:55ça ne correspond pas
14:56au pouvoir économique.
14:57Ce sont des castes
14:58par rapport à des fonctions,
15:01des fonctions
15:02qui ont été déterminées
15:03déterminées
15:04il y a
15:062000 ans,
15:073000 ans.
15:09Donc,
15:09on ne peut pas vraiment...
15:10En revanche,
15:11c'est un...
15:12En revanche,
15:13on se marie toujours
15:14entre castes.
15:15Ça change très,
15:15très, très, très peu.
15:17Très, très peu.
15:17C'est toujours
15:18très verrouillé.
15:20C'est un système
15:21absolument fou.
15:23Mais en tant que...
15:24On ne peut pas vraiment
15:26pénétrer
15:26les arcanes
15:27des castes,
15:28si je puis dire.
15:29Je voudrais que vous
15:31nous racontiez
15:32un peu,
15:33évidemment,
15:33sans tout dévoiler
15:36pour ceux
15:37qui n'ont pas encore
15:38eu la chance
15:38de lire le livre.
15:40Quelle est la raison
15:41qui vous a poussé
15:42à vous rendre
15:42à Mahabalipuram ?
15:45Mahabalipuram.
15:47Mahabalipuram.
15:48Il faut le dire
15:48comme ça un petit peu.
15:50Mahabalipuram.
15:51Est-ce que vous pourriez
15:52nous en expliquer
15:53la raison ?
15:55Oui, oui, oui, oui.
15:57Alors moi,
15:57j'aime bien
15:59enchanter ma vie.
16:01Ce n'est pas compliqué
16:02d'enchanter sa vie.
16:03On peut tous le faire.
16:05Mais j'aime bien
16:05comme ça mettre des...
16:07Voilà.
16:08Et d'enchanter
16:09mes voyages.
16:10Et Mahabalipuram,
16:12c'est il y a
16:12quelques temps,
16:14peut-être deux,
16:14trois ans,
16:16je ne sais pas,
16:19pleuvoir.
16:19Enfin,
16:19j'étais pas très,
16:20très...
16:21J'étais d'humeur
16:21un peu morose.
16:23Alors,
16:23qu'est-ce que je fais
16:23quand je fais
16:26d'humeur morose ?
16:26Je vais à Drouho,
16:27pour voir
16:28les salles de vente
16:31et j'aime bien
16:32comme ça
16:32me balader
16:33dans les objets.
16:34D'ailleurs,
16:35Akhmatova et Modigliani,
16:36ça commence
16:37dans une salle de vente.
16:39Et là,
16:39je vois
16:40salle
16:41de vente
16:43d'art indien.
16:44Évidemment,
16:45j'y vais
16:47et je vois
16:49à vendre
16:50une série
16:51de pastels
16:53du 18e siècle
16:55des Daniels.
16:57Alors,
16:57les Daniels,
16:58c'était
16:58un
16:59anglais
17:00mi-18e siècle
17:03qui a voyagé
17:04avec son neveu
17:05dans toute l'Inde
17:06pendant
17:07plusieurs années.
17:09Je ne sais plus,
17:10en tout cas,
17:10au moins deux ans.
17:12Et ils ont
17:12répertorié
17:13tous les monuments
17:14indiens,
17:16plutôt hindous,
17:17mais ils ont fait aussi
17:18des monuments
17:19musulmans
17:19de l'Inde
17:20avec des magnifiques,
17:22je ne peux pas vous dire
17:23l'équivalent
17:24pour des artistes français.
17:28En tout cas,
17:29c'est...
17:29Et là,
17:30je vois le temple
17:31de Mahabalipuram
17:32qui est un temple
17:32merveilleux
17:33parce que c'est un temple
17:34un peu de...
17:35creusé dans un rocher
17:38et vous avez
17:38des énormes éléphants
17:39comme ça,
17:40sculptés en pierre.
17:41Ils sont tellement
17:41bien sculptés
17:42qu'on croit
17:42qu'ils vont sortir
17:43de la pierre.
17:44Et là,
17:45je vois
17:45et je mets
17:46un prix de...
17:50Comment on appelle ça ?
17:50Un prix de réserve
17:51le plus bas possible.
17:53De toute façon,
17:54je ne l'aurais pas,
17:54ce n'est pas grave.
17:55Et finalement,
17:56deux jours plus tard,
17:56on m'appelle,
17:57on m'a dit
17:57vous avez la gravure.
18:00Et je me suis dit
18:00bon,
18:01là,
18:01j'ai la gravure,
18:02j'ai plutôt l'aqua teinte,
18:04mais maintenant,
18:04j'ai envie d'aller voir
18:05sur place.
18:06J'ai envie de...
18:08Vous savez,
18:09c'est Marie Poppins.
18:11J'ai envie de sauter
18:11dans la...
18:12C'est vraiment ça.
18:13J'ai envie de sauter
18:14dans la gravure.
18:15Et ben voilà,
18:18donc,
18:19j'ai décidé d'aller
18:21à Mahabali Pouram
18:22et puis après descendre.
18:23C'était un peu
18:23le but du voyage.
18:24C'est une belle histoire.
18:28Ça m'a fasciné,
18:29cette découverte
18:31de l'objet
18:31et d'aller chercher
18:33autour d'un voyage.
18:36Ce genre de...
18:36Comment de spontanéité,
18:38ça vous arrive souvent
18:39pour partir en voyage ?
18:41Oui, oui,
18:41très souvent.
18:42Oui, oui,
18:43très souvent.
18:43Atmatova Modigliani,
18:45c'était pareil aussi.
18:46J'ai vu un dessin
18:48de Modigliani
18:49sur un mur
18:51à Saint-Pétersbourg
18:53et je me dis,
18:54ben attends,
18:54il y a un truc,
18:55ce n'est pas possible.
18:56Oui, oui,
18:57mais c'est ce que j'appelle
18:57enchanter la vie justement.
18:59C'est-à-dire essayer
18:59de partir sur des traces.
19:04Mais ça peut être
19:04des toutes petites traces.
19:05Je me suis demandé
19:09en vous disant,
19:12vous êtes allé plusieurs fois,
19:13vous avez différents itinéraires,
19:16est-ce que vous sentez
19:17que l'Inde change
19:19et notamment
19:19d'une manière très récente
19:21avec Modigliani
19:23et vous avez cette discussion
19:27avec un monsieur
19:29qui vous pose une question.
19:31Moi, ça m'a scotché.
19:34Il pose une question sur Hitler.
19:36Pourquoi, du coup,
19:38ça montre que l'Inde a changé ?
19:39Alors, on va faire
19:44un tout petit maudit.
19:45C'est le premier ministre
19:46de l'Inde.
19:50Son parti qui l'a promu,
19:54qui l'a poussé vers le pouvoir,
19:54c'est le PGB.
19:56C'est vraiment le parti,
19:57c'est le nationalisme hindou.
19:59Le nationalisme hindou
20:00qui trouve ses racines
20:02très, très loin
20:03dans les années 20.
20:06Je ne vais pas en payer
20:06des grands mots
20:07et dire que c'est un fascisme.
20:08mais enfin, c'est quand même ça.
20:11Et c'est surtout là basé
20:13sur la haine,
20:14le nationalisme hindou,
20:15tel que Modi le promeut
20:17depuis de nombreuses années.
20:18C'est basé évidemment
20:19sur la haine de l'autre
20:21et c'est basé
20:23sur la haine du musulman
20:24en particulier
20:26et ensuite sur la haine
20:28du chrétien.
20:29Enfin, voilà, si vous voulez,
20:31quelle était la question ?
20:32Ah oui, par rapport à Hitler.
20:34Et le BGB,
20:36dans...
20:37Alors là, encore une fois,
20:39je ne suis pas historienne
20:39du mouvement politique indien,
20:42mais ça a été créé
20:42dans les années 10-20
20:43et ça s'appuyait
20:46sur vraiment des doctrines
20:47et raciales
20:48et des doctrines
20:49qui ont été ensuite popularisées
20:51de façon bien sombre
20:52et bien tragique
20:55par Hitler
20:56et Mike Kampf
20:58fait partie des livres
21:00fondateurs
21:02que lisent
21:03les membres
21:04du parti BGB.
21:06Donc, c'est vrai que...
21:07Alors, c'était absolument incroyable.
21:08Je suis en train
21:09de visiter
21:10un vieux palais
21:11dans une ville
21:12qui s'appelle
21:13Dangeur,
21:15qui est une ville merveilleuse
21:15du sud de l'Inde.
21:16Je visite un vieux palais
21:17avec plein
21:18d'animaux empaillés.
21:20Et puis, il y a ce couple
21:22qui m'aborde
21:23et j'ai envie de dire
21:25des Indiens moyens
21:28d'un certain âge
21:31et on discute
21:33deux ou trois minutes
21:34et le monsieur me demande
21:36deux buts en blanc.
21:37What do you think
21:37of Hitler ?
21:39Et là,
21:43donc après,
21:44je ne veux pas
21:44tout vous raconter,
21:46mais évidemment,
21:47j'ai fait le lien.
21:49Oui, c'était très,
21:49très curieux.
21:50Oui, c'était...
21:51Ce n'est pas ça,
21:52je me pose une question
21:53parce que,
21:54notamment le livre,
21:55en vous lisant,
21:56en voyage,
21:57en même temps,
21:58il y a tout ce mysticisme
22:00et la ville de l'Inde
22:01et d'un seul coup,
22:02de tomber là-dessus,
22:04c'est un peu...
22:05Oui,
22:06mais l'Inde,
22:08il ne faut pas résumer
22:10ni concentrer l'Inde
22:11autour de la doctrine
22:13de la non-violence
22:14de Hashima,
22:15de Gandhi.
22:16Il n'y a pas plus violent
22:17et plus...
22:18pas plus violent
22:20pays que l'Inde,
22:21peut-être.
22:22En tout cas,
22:23l'Inde est un pays
22:23extrêmement violent.
22:25Il ne faut surtout pas...
22:26Vous savez,
22:27Gandhi,
22:27aujourd'hui,
22:28il est assez peu...
22:31Le type qui dirige Google
22:34monde,
22:35c'est un Indien,
22:36je ne sais plus
22:36comment il s'appelle,
22:37mais il est beaucoup plus connu
22:38et beaucoup plus,
22:39j'ai envie de dire,
22:39admiré que Gandhi.
22:40nous,
22:41on a encore des...
22:43On vit sur une idée de l'Inde
22:46qui est quand même
22:47très, très, très, très, très datée.
22:49Et si vous me demandez
22:50est-ce que l'Inde change ?
22:51Évidemment,
22:52l'Europe change,
22:53le monde change,
22:54on le voit ça tous les jours.
22:55Évidemment,
22:56l'Inde est en mieux.
22:58Et d'ailleurs,
22:58à un moment,
22:59je dis dans le livre,
23:00je ne voyage pas dans un rêve.
23:03L'Inde n'est pas le rêve
23:05que j'habite.
23:07Là, il faut...
23:08même si on cherche
23:10toujours un peu des traces,
23:12on peut voyager
23:13sur les traces
23:14d'un de tel écrivain
23:16ou sur des traces
23:17un peu d'Elamaya,
23:18mais on vit dans ce siècle.
23:20On vit dans ce...
23:22Et même si ce siècle,
23:23parfois,
23:23nous fait mal,
23:24même si ce siècle,
23:25parfois,
23:25est un peu épineux,
23:27même s'il nous blesse,
23:28mais c'est notre siècle.
23:29Il s'agit d'en faire
23:30notre espace.
23:33Et pas de...
23:36Et c'est une grande...
23:38Je suis quelqu'un
23:39qui vit beaucoup
23:39dans le passé aussi.
23:41Donc, ça, c'est aussi
23:41que je vais un peu contre...
23:42Mais quand même...
23:44Donc, on ne peut pas voyager
23:45en Inde avec Pierre Lottie
23:47et Elamaya.
23:48Enfin, on ne peut pas.
23:49Si on peut,
23:50mais ça serait passé
23:51à côté de beaucoup de choses.
23:53C'est ce qui m'a plu
23:54dans votre livre.
23:54C'est qu'en même temps,
23:55il y a eu ce sentiment
23:57de voyage
23:59pour convoquer
23:59beaucoup d'auteurs
24:01et l'effort
24:01qui apparaît.
24:02Oui.
24:02Et en même temps,
24:06moi, je vivais
24:06dans un cliché
24:07d'imagination
24:09autour de l'un
24:10et vous nous montrez
24:12aussi le réel.
24:13Et c'est ça
24:14qui est agréable.
24:15C'est qu'avec les mots justes,
24:17le nombre de pages
24:19qui est parfait,
24:20vous abordez les deux sujets
24:21dans une forme
24:22un peu...
24:23Voilà.
24:24Oui.
24:25Vous vous glissez.
24:26Et justement,
24:27je trouve que c'est important
24:27parce que comme on regarde
24:30aujourd'hui
24:30le petit décent
24:34qu'il y a autour
24:34de la spiritualité,
24:35etc.,
24:35c'était intéressant aussi
24:37de voir que
24:38ce n'est pas que ce cliché
24:40qu'on a justement
24:40de la Terre-Lautine,
24:41etc.
24:44La littérature,
24:45justement,
24:46me semble-t-il
24:48que justement,
24:49ce qui m'intéresse,
24:51c'est de convier le lecteur
24:53au-delà de...
24:55C'est un anti...
24:56Ce livre,
24:57c'est un anti-développement
24:58personnel.
24:59C'est clair.
25:01Et justement,
25:02c'est bien
25:02parce que c'est...
25:04Au contraire,
25:05il y a le fait déjà
25:06d'appeler des auteurs
25:07à la littérature,
25:08je pense que ça pousse
25:09à ouvrir ses...
25:10Oui.
25:10J'allais dire ses chakras,
25:11mais le plus ça ouvre,
25:12c'est...
25:13Voilà,
25:14d'aller piocher
25:16vers les Liffords,
25:17d'aller notamment...
25:19Lifford,
25:19ce grand méconnu,
25:20c'est Lifford,
25:22auteur de la fameuse
25:24histoire de l'art
25:25dont s'est beaucoup
25:26inspiré Malraux.
25:27Et c'est vraiment...
25:29C'est vraiment un auteur
25:31à découvrir,
25:32à redécouvrir.
25:34Et justement,
25:36le fait de voyager,
25:38je trouve que c'était
25:39dans la manière
25:40dont vous le faites,
25:41en allant contre
25:41des peurs
25:43ou des appréhensions,
25:44je trouve que c'est
25:45beaucoup plus utile
25:46comme conseil
25:47que le développement
25:49personnel.
25:50Ou du moins,
25:51les textes spirituels
25:52qui sont cités
25:53concernant du développement
25:53personnel,
25:54au moins,
25:55en vous disant,
25:56on peut avoir
25:57une idée de ce que c'est.
25:59Et pour rester sur
26:00les auteurs,
26:01vous abordez à la fin
26:02Taroutchi,
26:04qui est un auteur italien.
26:07Alors,
26:08c'est marrant
26:08parce que
26:09des auteurs italiens
26:10qui sont allés en Inde,
26:11je ne m'attendais pas à lui.
26:13Je m'attendais pas à lui.
26:14ou Moravia,
26:16ou Morante.
26:17Et vraiment,
26:18toute la fin du livre
26:20est centré sur lui.
26:21Je me suis beaucoup amusée
26:22avec la fin du livre.
26:23Ah oui,
26:23mais vraiment.
26:24Au contraire,
26:25c'est ce qui me montre
26:26qu'on n'est pas
26:28dans un livre de voyage,
26:30on est aussi
26:30entre le roman
26:31et...
26:32En tout cas,
26:33moi,
26:33je le trouve
26:33agréable
26:34et j'ai pris
26:35vraiment plaisir
26:35à le dire.
26:36Donc,
26:36pourquoi tu as
26:38vu ce livre ?
26:38Parce que d'abord,
26:40il a fait un livre
26:41extraordinaire
26:42qui s'appelle
26:42Nocturne indien.
26:44qui commence
26:46par de Bombay,
26:49Madras,
26:50et donc ça correspondait
26:52aussi un peu
26:53à mon itinéraire.
26:55Livre magnifique
26:56dont a été tiré
26:57un film tout autant
26:58magnifique
26:59d'Anna Corneau,
26:59si je ne m'abuse,
27:01Nocturne indienne
27:02avec Jean-Luc Anglade,
27:03qui est une longue
27:04déambulation d'un homme
27:05à la recherche
27:06de son ami
27:06Xavier Disparu
27:08à Goa.
27:10Je ne vais pas
27:10vous raconter,
27:11mais enfin,
27:11c'est aussi très spirituel
27:13comme récit.
27:13et c'est autour
27:15des fantômes,
27:16autour de nos présences
27:18et de nos incarnations
27:19successives,
27:19autour de nos doubles.
27:22Bref.
27:22Et ce livre,
27:23moi,
27:24je l'ai relu
27:25avant de partir
27:26et je l'ai trouvé,
27:27enfin,
27:27j'ai beaucoup,
27:28beaucoup aimé.
27:31Poissolini,
27:32le Dordelant,
27:32c'est aussi autre chose,
27:34c'est beaucoup plus
27:35un récit de voyage,
27:35ça n'a rien à voir.
27:36Tabuki,
27:37c'est la littérature même,
27:39avec tout ce qu'elle
27:40comporte
27:40d'insaisissable
27:42et de,
27:43oui,
27:43c'est ça,
27:44et de fantomatique.
27:45Et donc,
27:45du coup,
27:45alors là,
27:46c'est ça,
27:46c'est,
27:48je voulais,
27:48je voulais un peu
27:49marcher sur ces traces.
27:52À Madras,
27:53il y a un grand hôtel
27:54qui s'appelle
27:54l'hôtel Taj Kormandel,
27:56qui fait l'objet
27:58du chapitre 5
27:59de Nocturne Indien.
28:01Et je me dis,
28:02tiens,
28:02je vais me,
28:02voilà,
28:03je vais faire
28:03un après-midi,
28:06comme ça,
28:06littéraire,
28:07nostalgique.
28:07Et puis,
28:08en fait,
28:08l'otage Kormandel,
28:09c'est devenu
28:09un espèce de palace
28:10horrible.
28:13Et je me suis dit,
28:14non,
28:14Tabuki,
28:14il n'est pas là,
28:15quoi.
28:15Alors,
28:15où est-il ?
28:16Voilà.
28:17Et je me suis amusée,
28:18encore une fois,
28:18je me suis amusée
28:20à traquer son fantôme
28:21tout à fait
28:22d'une autre manière.
28:24Et voilà.
28:25Et puis,
28:25il a fini par m'apparaître.
28:26Ça marche.
28:28Moi,
28:28j'ai croyé à la fin.
28:29Moi,
28:29j'étais vraiment en train
28:30de me demander
28:30est-ce que vous l'avez
28:31peut-être vraiment
28:32rencontré ?
28:34Justement,
28:35ce passage est nécessaire
28:37parce qu'on sort
28:38justement du livre de voyage
28:41et on rentre
28:42dans la case du roman.
28:44Et c'est ça
28:44qui est un point final
28:46dans votre discussion
28:47avec lui
28:48que j'ai trouvé pareil.
28:50Juste le nombre
28:52de pages qui valaient
28:53au bon endroit,
28:54c'était vraiment...
28:56Déjà,
28:57vous m'avez donné
28:58envie d'aller en Inde
28:58alors que ce n'était pas gagné.
29:00Oui.
29:00Je n'avais pas du tout
29:01cet attrait,
29:03justement.
29:03et en lisant,
29:06j'ai regardé ma compagne
29:07et je lui ai dit
29:07tu vois,
29:08peut-être qu'il y avait
29:09finalement.
29:11Du coup,
29:12est-ce que vous vous recommandez
29:13d'aller en Inde
29:14aujourd'hui
29:16malgré tout ce
29:17dont on a discuté,
29:18le bon comme le mauvais côté ?
29:20Moi,
29:20je ne donne aucun conseil
29:22alors là,
29:22je m'en garderai bien.
29:24Suivez votre envie,
29:27votre désir,
29:28un peu comme vous me dites.
29:30non,
29:31je conçois tout à fait
29:35qu'on puisse être rebuté
29:37et qu'on puisse n'avoir
29:38qu'une envie
29:38et quand on arrive,
29:40c'est de repartir.
29:42Non,
29:43je ne peux pas dire
29:44aller en Inde.
29:45Non,
29:45j'ai envie de dire
29:46vivez vos magies,
29:48vivez,
29:48vivez,
29:49donnez-vous,
29:50donnez-vous des buts
29:52de voyage
29:53qui ne soient pas forcément
29:55aller voir tel monument
29:58ou allez,
29:59voilà,
29:59donnez-vous des choses.
30:02Je n'aime pas,
30:03vous voyez,
30:03je n'aime pas donner
30:03des conseils comme ça,
30:05je vais dire des bêtises.
30:08Mais,
30:09non,
30:10ce n'est pas du tout évident
30:11d'aller là-bas,
30:13surtout dans des coins,
30:17oui,
30:18d'aller voir
30:19les centrales nucléaires.
30:20Je ne suis pas allée
30:20à l'intérieur,
30:21mais j'ai quand même
30:21mangé les centrales nucléaires.
30:23ça m'intéressait autant
30:25les centrales nucléaires
30:26indiennes,
30:27qui était la première
30:28centrale nucléaire
30:29créée sous Indira Gandhi.
30:32Ce n'est pas rien.
30:33Et elle est,
30:34cette centrale nucléaire,
30:35elle est à deux pas
30:36du plus vieux temple
30:38de rivage
30:39de l'Inde du Sud.
30:41Et ça,
30:41je trouvais ça extraordinaire
30:42de me dire,
30:43c'est deux temples,
30:44en fait,
30:45deux temples
30:46dans un ordre,
30:47l'ordre,
30:49on ne va pas dire
30:49l'ordre de la mort,
30:50mais enfin,
30:51on peut dire aussi.
30:52Et puis,
30:53il y a ce temple
30:54qui date du
30:55les Palavas,
30:57c'est le 7e siècle
30:58après Jésus-Christ,
30:59à peu près.
31:00Donc,
31:01c'est ça
31:01qui m'intéresse.
31:04Si j'avais pu
31:05avoir une visite guidée
31:06dans la centrale nucléaire,
31:08j'y aurais été.
31:10Par exemple,
31:10un jour,
31:11j'ai pu visiter
31:12une usine,
31:13ça,
31:13c'était près de Pondichéry,
31:15une usine
31:16de chaussures
31:16Viton.
31:19Je le dis maintenant,
31:20parce qu'à l'époque,
31:21le monsieur
31:23qui m'avait,
31:23c'était le directeur
31:24de l'usine,
31:25il m'avait dit
31:25il ne faut surtout pas
31:27en parler,
31:28et ça,
31:29c'était passionnant
31:30parce que c'était
31:30une usine
31:30où on faisait
31:32toutes les baskets
31:33Viton.
31:35Alors,
31:35en même temps,
31:35l'usine était
31:36une usine modèle.
31:37C'est vrai que
31:38j'ai parlé un petit peu
31:39avec les ouvriers
31:41et les ouvrières,
31:41ils étaient tous contents
31:42parce qu'il y avait
31:43un souci
31:48de l'environnement
31:50et du bien-être
31:52et des garderies,
31:53des garderies pour enfin,
31:54enfin,
31:54tout un...
31:55Et en même temps,
31:59ben voilà,
31:59c'est...
32:00Vous avez vu des...
32:02comment on avait ?
32:04Des ballots,
32:04enfin des...
32:06Je ne sais pas
32:06comment on dirait ça,
32:07des silos,
32:08voilà,
32:08des silos
32:08de baskets Viton
32:11qui attendaient
32:12simplement...
32:13Alors,
32:13qu'est-ce qu'on faisait
32:14en France ?
32:15On cousait,
32:15je pense qu'on cousait
32:16les œillets
32:17pour qu'ils aient
32:18le Made in France.
32:20Ça,
32:21c'était super intéressant.
32:23Voilà.
32:25Ça fait partie
32:26de l'Inde aussi.
32:27C'est justement ça
32:28qui est...
32:29qui moi me plaît,
32:31on va te dire.
32:31Et vous,
32:32Victor,
32:32qui n'avez pas encore
32:32la chance
32:33de ne pas l'avoir lu
32:34encore,
32:36c'est justement
32:36de pouvoir convoquer
32:37ces deux...
32:38ces deux facettes
32:39et cette réalité.
32:41Moi,
32:41j'ai beaucoup de mal
32:42avec la littérature
32:43de voyage
32:43qui ne fait que fantasmer
32:45le pays.
32:48Au final,
32:48on est là.
32:50Ça sonne faux.
32:51Vous,
32:51vous êtes juste.
32:52Et ça,
32:53c'est tellement agréable
32:54de voir ce genre
32:54de littérature,
32:55surtout sur l'Inde
32:56qui est pour moi
32:56technique cliché
32:57comme il y a
32:58la première page.
33:00Ça,
33:00c'est important
33:01quand vous allez le lire.
33:03La première page,
33:03vous allez voir tout de suite.
33:06Alors,
33:06moi,
33:06j'ai terminé
33:07mes questions,
33:08mais est-ce que
33:09dans le public,
33:10il y en a d'autres
33:11qui...
33:14La première question,
33:15c'est toujours
33:15la plus dure.
33:16Oui,
33:16lancez-vous.
33:18Lancez-vous
33:18dans le chaudron indien.
33:25Oui.
33:25Qu'est-ce que vous avez
33:26apporté dans votre livre
33:27de références
33:28aux écrivains indiens ?
33:30Pas dans ce récit-là.
33:34Pas dans ce récit-là.
33:37Je lis un peu
33:38de littérature indienne,
33:40mais plutôt
33:40plus ancienne
33:41et de la poésie.
33:43Et en plus,
33:45moi,
33:45c'est vraiment,
33:45quand je vous parlais
33:46des épanuchas,
33:47en fait,
33:47ma connaissance,
33:48c'est plutôt
33:49les textes
33:50un peu mystiques.
33:51C'est moins...
33:52mais il y a des auteurs
33:53fabuleux.
33:55Vous pensez
33:55à un auteur
33:56en particulier ?
33:58Oui, oui.
34:01Oui, oui, bien sûr.
34:02Il y a une énorme
34:04littérature indienne
34:04et d'ailleurs,
34:05une littérature indienne
34:06qui est souvent
34:06le fait
34:07d'Indiens
34:09qui sont nés en Inde
34:10mais qui vivent
34:11aux États-Unis
34:12ou qui vivent
34:12en Angleterre.
34:14Je pense au...
34:16qui s'appelait
34:17Le Tigre Blanc.
34:18Enfin bon,
34:18il y a eu plusieurs.
34:19Mais non,
34:20là,
34:20je vous avoue
34:21que j'ai...
34:22je n'ai pas cité
34:23d'auteurs indiens
34:23contemporains.
34:26Il y avait
34:27peut-être de librairies
34:27parce que j'ai...
34:28Ah oui,
34:29alors là,
34:29c'est...
34:30Oui,
34:30ça,
34:32c'est quelque chose
34:33qui a beaucoup changé.
34:35Dans les premiers voyages,
34:36il y avait...
34:37les premiers voyages,
34:39il y avait pas mal de...
34:40il y avait encore
34:40des librairies
34:41en Adélie.
34:42Là,
34:42il y en a...
34:43Oui,
34:43c'est...
34:45Mais bon,
34:46c'est un peu comme
34:46peut-être
34:47en Europe aussi.
34:49Je ne sais pas.
34:49Je ne sais pas.
34:52Eh bien,
34:54s'il n'y a pas
34:55d'autres questions,
34:56j'aimerais qu'on...
34:57Là,
34:58on le dit,
34:58c'est qu'on remercie
34:59Édouard Barillet.
35:00C'est moi qui me remercie.
35:01Merci beaucoup.
35:05Le livre se trouve
35:06à la caisse
35:06et si vous avez
35:07envie de vous le faire
35:09dédicacer par...

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